Chroniques d'Arda
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Morrigane Agarwen
Reine du Rhûn

Morrigane Agarwen
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MessageSujet: Invocation   Invocation EmptyDim 8 Nov 2015 - 14:23

Un murmure, le prémisse. Depuis combien de temps était-ce ainsi ? L’heure du trépas n’avait été qu’éphémère et depuis, tout était grisaille, passé et présent entremêlés, des visions vagabondes, un monde sans substance. L’esprit errait, l’esprit allait, venait sans cesse sur la trame d’un monde que l’on se répugnait à quitter. Des pensées fugitives, des songes vagabonds : les certitudes demeurent quand les ossements blanchissent.

D’elle, il ne restait rien. Ou si peu, encore. La chair, entièrement consommée : ainsi s’enfuit la gloire du monde. Juste des ombres, juste des murmures, mais jamais assez de secrets, jamais assez de cachotteries pour éloigner de sa tombe les pillards et les maraudeurs. Quoi de plus alléchant que la dernière demeure d’une impératrice ? Il y en avait eu, quelques-uns, pour oser forcer le sépulcre, non pas la grande porte de pierre scellée dans ses montants, mais par la petite porte, comme dans un ultime élan de révérence envers l’ancienne reine. Ils avaient foré le tumulus, des nuits, des jours durant. Le secret était tenace. Et puis, dans l’obscurité, l’éclat de l’or, les bijoux, les joyaux, tous encore brillants, ardents et neufs comme au premier jour, comme si une heure seulement s’était écoulée depuis la fermeture de l’ossuaire.

Elle reposait, dans sa cuve de pierre, enveloppée de draperies. On ne toucha pas au corps : on ne dérange pas une impératrice qui dort... Et qui savait les sortilèges qui imprégnaient encore les os de celle qu’on disait sorcière ?

Un corbeau, plumes noires et bec luisant, reposait près d’elle, embaumé avec soin. On y vit un présage. La terreur s’insinua, perfide et glaciale ; après tout, qu’était-ce, sinon le plus grand sacrilège ? Mais, ô, dieux, il y avait tant de richesses, là, tant de choses précieuses, tant de choses infimes : l’existence tout entière de la reine avait été déposée là. Les livres, les bijoux, les objets, les présents, les fleurs qui se fanent et les étoffes qui s’effilent, rien d’autre aux yeux de ces hommes qu’un épouvantable gâchis. Elle n’aurait nul besoin de richesses là où elle s’en allait.

On prit, avec soin, quelques ors, quelques objets. Un échantillon utile, pour motiver d’autres qu’eux à revenir. En vérité, ce serait sans doute les seuls présents arrachés à la terre, car celui qui avait veillé au dernier repos de l’impératrice avait été soigneux et prévoyant. Bien vite, les ombres et les horreurs tapies dans quelques vases, les gardiens aux âmes scellées dans quelques joyaux, quelques sculptures contournées se mirent en éveil et chassèrent les pillards.

Par les hasards du destin, alors que Morrigane menait son errance spectrale, l’un de ses effets personnels fit un long, très long voyage. De main en main, de poche en poche, monnayé par les receleurs et les marchands d’art, le lourd bracelet fit une pérégrination interminable vers le sud. On admirait le lustre de ses agates fauves et de ses pierreries aux teintes changeantes, le travail si fin des motifs d’oiseaux qui en couvraient la surface et s’entrelaçaient dans des circonvolutions où le regard se perdait. Un travail d’une richesse inouïe, un cadeau digne d’un roi... C’est sans doute cela qui fit que nul ne garda l’objet bien longtemps : il y avait dans son sillage comme une évocation obscure, un doute, quelque chose.

Enfin, c’est dans le crépuscule éternel du Mordor que le bijou finit sa course erratique : dans les mains d’un émissaire, quelque officier courtisan, désireux de faire des hommages à son général. Un présent luxueux, quoique fort inutile, mais il crut faire mouche quand les rumeurs prétendirent que c’était sous les grands cieux de l’Est que Irdan Inaoë avait vu le jour. L’objet était d’une facture très typique du Rhûn, de ceux qu’on voyait briller aux poignets et aux chevilles des dames et des grands princes de l’Est, peut-être que cela ne manquerait pas d’attirer l’attention du général...

Morrigane n’ignorait pas tout des pérégrinations de ses effets personnels. Elle avait su, vaguement, furtivement, qu’on avait pénétré dans son sépulcre, elle en avait senti les gardiens s’agiter et lancer de lancinants appels à celui qui les avait convoqués. Elle en avait conçu quelque peine, se disant que même dans la mort, ni la paix ni le secret ne pouvaient être complets, il y aurait toujours quelqu’un pour secouer ses ossements blanchis et déranger son existence.

Qu’ils fassent, qu’ils fassent donc. Elle avait de moins en moins de regrets pour son existence mortelle, et la perte de ces trésors ne faisait que consommer un peu plus la perte de tout ce qu’elle avait été.

Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus ignorer cela. Morrigane ne sut pas vraiment sur l’instant comme cela avait été possible, comment quelqu’un avait pu avoir l’idée saugrenue de convoquer les mânes d’une impératrice défunte que le monde avait déjà oubliée, mais lorsqu’elle vit le bijou entre les mains de l’homme qui avait appelé son nom, elle crut comprendre. Les effets d’un mort sont encore, parfois, emplis de sa présence, et il est d’usage bien souvent d’y inscrire quelques formules propiatoires destinées à invoquer la bienveillance des défunts. Cela sert, parfois, à ceux qui honorent leurs ancêtres, mais Morrigane savait fort bien que ce n’était pas le cas de celui-là.

Il y eut comme un frisson, quand elle apparut, une ride, comme un trouble dans l’onde. D’abord presque rien, une silhouette réticente à se montrer : ce fut comme un lavis pâle répandu sur le décor, puis quelques teintes vagues qui infusèrent cette blancheur sans substance. Du rouge, ça et là, en touches brillantes sur la chevelure, du noir et de l’ombre d’un pourpre violacé, des yeux profonds comme des vagues qui faisaient des étincelles d’un bleu verdâtre. Elle était belle, elle était laide toute à la fois. Comme des masques superposés, on voyait l’os saillir de joues maigres, un teint flétri par le mal qui traçait les tendons d’une gorge de cygne, et puis la douceur neigeuse d’un teint pâle et le dessin délicat d’une silhouette gracieuse. De la noblesse, encore, nul besoin de couronne. Elle portait la dignité comme un joyau à son front clair.

— Qui es-tu pour m’invoquer ? Tu n’es point de mon sang, cherches-tu les oracles et les mots des morts ?

Sa voix était faible, comme un écho lointain entendu à travers l'immensité.
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Le Cavalier sans nom
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MessageSujet: Re: Invocation   Invocation EmptyDim 8 Nov 2015 - 15:22

Le soir était tombé sur le Mordor. Même si cela n'entraînait pas vraiment de changement on pouvait voir à l'horizon sur les chaînes de montagne le ciel s'assombrir plus que la normale. C'était la le seul moyen de percevoir la nuit sur Arda. Le feu de la cheminée brillait vivement défiant presque la nuit de venir l'assombrir. Le silence régnait et un Irdan était perdu sans ses pensées vêtu d'une tunique noir brodée de fil d'or il avait relâché ses cheveux sur ses épaules. Entre ses mains se trouvait un bracelet ancien qu'il détaillait, fasciné par sa beauté.

A sa gauche un gobelet en argent contenant du vin se trouvai la, finalement presque oublié tant la beauté du bracelet hypnotisais. Le reflet des agates ambrées semblaient diffuser des images d'un autre temps. Des images depuis longtemps oublées et que le bracelet avait imprégné. Il le sentit les motifs sous ses doigts. Bizarrement le bracelet était chaud presque empli d'une énergie, presque....vivant. Un de ses sous officier lui avait transmis ce cadeau. Si il espérait une augmentation pour ce cadeau aussi magnifique qu'il soit il pouvait toujours courir. Irdan ne se laissait pas corrompre il attendait que ses soldats montrent leur valeur à la bataille.

En tout cas ce cadeau avait longuement intrigué le soldat qui une fois rentré dans ses quartiers avait ouvert ses livres d'histoire du Rhùn. Ses recherches l'avaient mené au règne de la Reine Morrigane, une Reine qu'on disait sorcière épouse du Roi Krell. Sa régence avait été particulièrement chaotique et le royaume avait connu une grande souffrance durant son règne. Toutefois elle restait une femme passionante. Beaucoup de livres parlaient d'elle bien qu'elle ne soit pas restée longtemps. Il murmura comme pour lui même: Morrigane. Il reposa le bracelet et but une gorgée de son vin lorsque le bracelet se mit à briller.


Il le prit à nouveau dans ses mains mais très vite le relâcha tellement la brûlure était intense. Il fronça les sourcils. Peut être que l'homme qui lui avait donné voulait le tuer grâce à une magie noire quelconque. Il savait cela possible et il n'en doutait pas une seconde. Il ferma les yeux tandis qu'une brume rougeâtre se mit à apparaître devant lui. Il dégaina son poignard et se mit en garde. Une forme indescriptible apparût devant lui, elle était à la fois vide et pleine, morte et vivante, vive et molle. Elle était la beauté et la laideur, le bien et le mal. Cela mit Irdan très mal à l'aise tandis qu'une odeur de pourriture emplit la salle. Il se retint de vomir et regarda cette forme. Ce mélange de voix grave et aïgue, de voix douce et dure s'adressa à lui, demandant pourquoi il l'avait invoquée. Il s'appuya à son bureau et répondit d'une voix étranglée:

"Vous êtes la Reine Morrigane, je ne vous ai pas invoquée, j'étudiais votre histoire. Je cherche les oracles et les conseils des morts. Je cherche les réponses aux questions interditees et bannies. Je cherche la réponse à la douleur."

Il se força d'une main tremblante à boire un peu de son vin. Il en renversa à coté, une tâche noir s'étala rapidement sur les parchemins. Il la regarda dans les yeux ou ce qui représentait ses yeux:

"Je suis né dans votre royaume mais je sers désormais le Seigneur Sauron, vous ne pouvez plus m'imposer votre volonté. Enseignez moi ce qui doit être sût."
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Morrigane Agarwen
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MessageSujet: Re: Invocation   Invocation EmptyDim 8 Nov 2015 - 16:14

Morrigane sourit. Un silence s’effilocha dans l’ombre tandis qu’elle prenait lentement conscience de ce qui l’entourait. Tout était obscur, et il y avait comme quelque chose de fort déplaisant, une sourde lamentation étouffée qui émanait de la terre, de l’air, de tout ce qui se trouvait autour d’elle. Sans doute était-il préférable de ne pas savoir dans quel enfer l’avait-on appelée... Par erreur, manifestement. L’homme face à elle aurait pu semblé effrayé, si l’effroi, la peur ou même la simple inquiétude pussent être des sentiments dignes de prendre ces traits nobles dans leur étau.

La lame au clair reflétait quelques lueurs vives du feu, seule source de lumière dans la pièce aux ombres longues. Le même éclat de fer tranchant luisait dans les prunelles du soldat, et de nouveau, Morrigane sourit, de cette douceur vénéneuse emplie de tristesse qui lui venait quand elle songeait au passé. Il lui rappelait bien des personnes, il lui rappelait tant de choses que cette face inconnue lui devenait soudain familière.

— Il y a bien des réponses à la douleur, répondit-elle d’une voix très suave. J’ai eu les miennes, en mon temps. Si tu sais mon histoire, tu sais que cela fut vain.

Il y eut comme un rire, après cela, et elle courba le chef avec une charmante insolence.

— Je n’ai plus la prétention d’étendre mon empire sur quiconque, et surtout pas sur ceux qui servent la Tour Sombre. Je répondrai, autant que je le puis, tu n’auras pas à me contraindre.

Et quand bien même l’aurait-il voulu, qu’aurait-il pu faire ? Elle ignorait ce que l’on pouvait faire des âmes errantes, mais elle doutait que les pouvoirs des hommes de Sauron s’étendissent aussi loin. Étrangement, elle ne ressentit rien d’autre qu’un vague frisson de dégoût inquiet à l’annonce d’être en face de l’un de ceux qui avaient été des alliés, mais qu’elle n’avait jamais portés dans son cœur. L’obscurité qu’ils révéraient avait été une concurrence bien trop rude dans l’esprit de son époux pour qu’elle puisse se résoudre à pardonner la ruine où cette folie l’avait mené.

— Néanmoins...

Sa voix s’éleva de nouveau comme le murmure d’une brise, et elle flotta plus qu’elle s’avança vers les flammes du foyer.

— Que pourrais-je te dire, en réponse à ta question ? Quel être vivant sur terre peut se targuer d’échapper à la souffrance ? Il n’y a point de remède, ami, voilà l’amère leçon, je crois. Je pourrais te donner les herbes et les poisons qui la font fuir et la repoussent assez loin pour ne plus la ressentir, et t’enseigner ce qu’il faut pour te chavirer l’esprit, mais je crois que ce n’est pas cela que tu cherches, n’est-ce pas ?

Une main fantomatique plongea dans les flammes, sans les troubler d’une quelconque manière. Leur lumière vive transperçait la substance à peine perceptible du spectre, l’infusait d’une clarté toute juste troublée, comme si elle traversait une volute de fumée.
Elle se retourna à demi, fixant l’homme de ses yeux outremer. À contre-jour, sa silhouette se découpait comme un panache de vapeur enveloppé de formes vagues qui faisaient comme des évocations de longs replis d’étoffe lourde et d’une chevelure qui lui drapait les épaules comme un manteau. C’était plus un souvenir de forme qu’une forme elle-même, ténue et changeante comme un rêve.

— Dis-moi, quelle est cette douleur à laquelle tu cherches un remède ?
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