[FB] MalKhâr, J-1

En quelques minutes, le pauvre malkhar était passé d'une audience privée avec Sauron, le maitre des lieux, à une escorte forcée jusqu'au bureau de l'intendante du mordor dont il ignorait tout. A première vue, cette créature était assez étrange pour lui qui n'avait connu que les uruk, les trolls et des orcs. Elle portait une masque blanc qui ne laissait transparaitre aucune émotion, aucun traits de son visage. Etait elle humaine ? Elfe ? Ou encore une race différente de celles qu'il avait rencontré jusque là ? Impossible de le savoir pour le moment.

Il observait avec attention les gestes de l'intendante qui s'approchait de lui et lui signifiait qu'il était loin d'être un modèle de propreté. Du moins, c'est ce qu'il comprit au bout de quelques secondes, lui qui n'était pas familier avec ce vocabulaire et qui n'avait pas compris instantanément l'allusion. Une fois que ce fut fait, il répondit à la question :

« Il est vrai que je suis peu présentable en l'état ... Je n'ai pas eu l'occasion de pouvoir changer mon apparence d’esclave traditionnel des plaines de Nurn »

Au delà de son sarcasme, la créature du mordor s'interrogeait sur l'identité de son interlocutrice. Pourquoi prenait elle autant de soin à cacher son visage ? Il ne tarda pas à lui poser la question. C'était dans sa nature d'être curieux et il n'était pas encore tout à fait conscient des codes de bonne conduite à adopter avec une supérieure. Il avait encore l'innocence d'un être né il y à peu de temps malgré ses faculté à vite appréhender les choses.

« Pourquoi dissimulez vous votre visage derrière un masque ? Est ce pour impressionner vos sujets, pour préserver une identité, ou pour ne laisser transparaitre aucune émotion ce qui reviens en sois à la première supposition... »

Malkhar écoutait les allocutions de son instructrice qui s'étonnait de le voir parler et avec autant de bonne manière. Il était vrai que son comportement était loin d'être aussi "rustique" que celui des autres créatures qui pestaient pour un rien à longueur de journée. Ainsi, sauron l'avait créé. Il écouta ensuite la raison qu'avança l'intendante pour expliquer le port de son masque blanc. C'était une raison étrange que Malkhar avait du mal à imaginer, mais il ne chercha pas plus loin en se disant qu'il ne connaissait pas grand chose du monde de toute manière.

Puis il suivit l'intendante à l’extérieur du bureau lorsque celle ci lui annonçait qu'il allait apprendre ce qu'était un bain.

La suivant dans les couloirs sombre du mordor, l'ancien esclave observait les détails de l'architecture qu'il n'avait pas encore eu l'occasion de pouvoir examiner depuis sa sombre cage de transport.

Enfin, ils arrivèrent à la salle d'eau.
C'était une pièce faiblement éclairée mais où la chaleur était assez conséquente. Au centre, ce trouvait un bac en bois. Une sorte de gros tonneau mais bien plus grand en diamètre. On pouvait apercevoir la surface de l'eau qui reflétait les quelques torches qui éclairaient l'endroit. Malkhar en déduit vite qu'il allait devoir se laver dans cette eau pour être plus présentable. Il avait remarqué ce procédé chez certains animaux qui se lavaient dans les flaques d'eau fraichement formées.

Il se fit une reflexion à voix haute sans s'adresser vraiment à l'intendante.

« Si je comprends bien, plus votre poste est important, plus vous devez être propre... Ceci expliquant la crasse des orcs de bas étage... »

Entendant les reproches de son intendante sur son odeur corporelle, la créature du mordor essayait de sentir sa peau comme par réflexe, mais rien ne lui semblait étrange. Il avait presque toujours connu ces odeurs moribondes des champs de nurn. En d'autre termes, se retrouver tous les jours, les pieds dans le fumier de troll à travailler la terre, vous avez vite tendance à dauber du derche ...

Confiant et surtout, n'ayant pas vraiment le choix, malkhar ôta ses guenilles qui lui servaient de vêtements et se plongea dans le liquide transparent qui remplissait le bac en bois. Cette couleur transparente ne tarda pas à devenir de plus en plus sombre et ensuite à se parsemer de petites bulles de gras, comme les yeux dans l'eau de cuisson des aliments gras ...

Ses cheveux, que l'on pouvait qualifier de Dreadlocks, flottaient à la surface de l'eau. C'était là une sensation nouvelle pour malkhar qui n'avait jamais fait l’expérience du bain... Ca n'était pas désagréable de sentir l'effet de la poussée d'archimede sur son corps. Il s'immergea totalement dans l'eau et ressortit immédiatement la tête en manquant de s'étouffer... Et oui, respirer l'eau c'est comme respirer la compote, ca fait tousser ...

Le pauvre petit eu la désagréable surprise de se sentir attaqué de toute part à coup de brosses aussi agréables qu'une poignée de cailloux pointus dont on vous masserais le corps. C'est là que malkhar eut une réaction plutôt inattendue et inédite pour lui qui gardait son calme d'ordinaire. Il repoussa les deux esclaves a l'aide de ses bras et, comme a chaque fois qu'il s’énervait vraiment, il fronçais les sourcils et ouvrait la bouche, dévoilant ses dents acérées. Ca n'était qu'un comportement primaire car la jeune créature ne savait pas se battre mais il avait eu la une réaction incontrôlée qu'il ponctua d'un avertissement :

« On vous a dit de frotter pas de m'enfoncer le crin jusqu'au sang ! »

Puis, il se calma tandis que les deux esclaves reprirent leur travail avec un peu moins de zèle.
Malkhar commençait à se demander s'il avait vraiment gagné au change vis à vis de sa précédente vite d'esclave. Cette intendante semblait hautaine et condescendante, défauts sans doute inhérent à la fonction. Et on le traitais avec aussi peu de respect qu'avant. Sans doute un moyen de lui faire payer sa rébellion se disait il. Il répondit à la question de l'intendante :

« J'ai appris à compter en écoutant mes camarades prendre des coups de fouets pour insubordination. Ceci dit, cela reste limité à deux chiffres car j'ai cru comprendre que l'on pouvait aller au dela !? Et je ne sais ni lire ni écrire... »

Le regard de Malkhar changea subitement lorsque l'intendante du mordor prit son rôle sérieusement et commença à lui apprendre les chiffres. Sans doute n'avait elle pas bien compris l'explication de Malkhar qui lui confirmait savoir compter jusqu'à un nombre à deux chiffres et donc, savait par cœur les 10 premier de la liste. Il lui signifia avec tact et celle ci ne se démonta pas en lui apprenant directement les notions d'unité, de dizaines, de centaines, de milliers etc... Ce fut une experience agréable pour la jeune créature qui avait soif d'apprendre et qui retenais malgré tout très vite. Il avait beau ne pas vraiment savoir exprimer les chiffres sans douter, il savait néanmoins, a l'issue de cette petite lecon, ce que pouvait représenter une centaine, un millier, un million... Imageant toujours tout dans son esprit, il visualisait une dizaine de savons. Et, étant capable d'extrapoler la règles de multiplication par dix qui différenciaient chacune de ses quantités, il imaginait aisément que dix corbeilles de dix savons formaient une centaine de savons. Oui, comme les enfants, il lui fallait des exemples concrets pour apprendre, la différence était que sauron l'avait doté d'une intelligence capable de vite mémoriser et de vite analyser les choses...

Une fois le bain fini, on habilla le futur ministre des effets commandés par l'intendante. Il se trouvait plutôt classe lorsqu'il s'observait dans le reflet de l'eau. Enfin les choses devenaient intéressante, enfin il était quelqu'un ! Et sa reconnaissance envers sa formatrice grandissait à mesure qu'elle lui faisait partager une partie de son savoir. Cette créature masquée intriguait toujours le jeune apprenti mais, il sentait qu'il pourrait vite apprendre à ses cotés. L'intendante lui demanda de la suivre dans ses appartements, ce qu'il fit sans broncher, ayant hate de pouvoir découvrir le lieu qu'elle devait avoir aménagé à son image... Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il ne fut pas déçu du voyage...

Il entra timidement dans cet éco systeme intérieur qui ressemblait à une oasis dans un désert de roche brune et de terre sombre. A croire que l'on ne peut jamais jouer les evils et aimer les paysages verdoyants !! S'il était bien une seule chose qu'il regrettait des plaines de nurn c'était le coté agriculture, plantes, fruits et légumes. C'était les rares choses qui tranchaient avec des roches sombres et de la lave en fusion. Fasciné par tant de couleur, de bruits harmonieux et de lumière, la créature demanda à son intendante, subjugué :

« Un tel environnement dans une pièce intérieure ? Cela relève-t-il d'une quelconque magie ? Où est ce la le résultat de tout votre savoir ? »

Cet endroit lui plaisait, et il profitait de chaque nouveauté qui s'offrait à ses yeux innocents. Il savait bien que, même s'il avait droit à un bureau plus tard, celui ci serait comme toutes les autres pièces : Sombre. Alors il observait les vertes plantes et les oiseaux qui sifflotaient comme s'ils étaient en pleine nature.

Se laissant guider par loreale, malkhar arriva juste à temps pour ne pas se faire mouiller. Ce spectacle était totalement invraisemblable pour lui qui resta bouche béé devant ce qui se produisait dans la pièce d’à coté : Une pluie en intérieure ? Décidément, il était vraiment heureux de pouvoir en apprendre plus car il se disait que pouvoir comprendre comment fonctionnent certaines choses serait une expérience très intéressante.

Arrivé dans la pièce, l'intendante lui signifia qu'il dormirait ici et sur cette espèce de couchette. Lui qui avait toujours été habitué aux paillasses crasseuses de nurn, ce sentait honoré de pouvoir passer la nuit sur une couchette ayant l'air aussi agréable. En plus, elle était à sa taille ce qui était assez rare pour être remarqué par Malkhar.

S'asseyant sur le sofa avec retenue malgré tout, malkhar leva les yeux vers son intendante. Il la regarda droit dans les yeux avant de lui dire :

« Merci... Je suppose que ce n'était pas votre choix que d'être en charge de mon instruction et certainement qu'on vous ait obligé à le faire. Mais quoi qu'il en soit je vous remercie car pour une fois, j'entrevois des domaines qui m’intéressent et dont on ne me tire pas par les chaines pour que j'arrête de trop réfléchir »

Malkhar, pour la première fois de sa vie se sentait bien. Vu l'importance de cette personne en mordor, il ne voulait pas jouer les lèches pompes mais simplement remercier celle qui avait pris du temps pour lui expliquer qu'un nombre à trois chiffre signifiait au moins une centaine. Et après tout, ca ne devait pas être souvent que l'intendante, comme tout autre personne importante du mordor, était sincèrement remerciée et non vénérée par peut ou par lâcheté.

Visiblement, malkhar s'était trompé et l'intendante avait accepté de s'occuper de lui sans le prendre comme une corvée. C'était une personne importante et libre de ses choix visiblement ... Ce qui ferait surement ruminer quelques machistes quelque part au gondor, de voir que sauron est peut être le maitre du royaume mais que son intendante n'est pas là que pour ses atouts féminins. Il l'observa attentivement changer de masque et celle ci ne semblait pas vraiment souffrir de devoir en enlever un pour le remplacer par un autre. Etrange pour quelqu'un dont le contact de l'air fait bruler la chair à vif. Mais il n'accorda pas trop d'importance à ce détail en se disant que les baumes employés devaient être un peu plus fort que des onguents aux racines...

Une fois la nourriture installée, malkhar ne savait pas trop par où commencer, ni s'il pouvait prendre ce qu'il voudrait. Écoutant le récit de Loréalle (  ? )sur ses habitudes alimentaires, il prit un bout de pain et croqua dedans. La sensation était étrange, manger n'était pas comme a l'habitude : une question de survie. Non, là, cela avait de la saveur et donnait envie d'en reprendre juste pour le gout. Il répondit une fois après avoir avalé :

« Cela change de mon repas quotidien composé d'os à ronger et de pain rassis de quatre jours... Et cela, quand nous étions en odeur de sainteté ... »

Il termina son bout de pain et n'osa pas en prendre plus pour ne pas paraitre crever la faim. Puis, il demanda à l'intendante innocemment :

« Pourquoi les esclaves sont ils maltraités ? S'ils étaient plus reposés, mieux nourris et moins tués à la tâche, cela n'augmenterait il pas leur rendement de production ? »

La forge était très impressionnante pour malkhar qui pourtant était maintenant assez habitué à être surpris avec Loréalle. Il partageait ses gouts lumineux et moins sombre que celui du maitre qui devait vouer un culte à la couleur noire, tant on voyait aussi bien dans Barad Dur qu'a travers une pelle. Non, là c'était blanc, très blanc et même trop blanc pour les yeux du pauvre malkhar qui se disait qu'un orc basique rentrant dans cette pièce perdrait la vue instantanément.

La créature de sauron reconnu immédiatement les forges et les systèmes permettant leur fonctionnement, comme cela était vaguement décrit dans les livres que lui avait fourni l'intendante. Il avait aussi appris avec attention les différentes explications technique sur la forge et, bien que cela restait théorique, il comprenait mieux certaines choses à la vue des apprentis.

Lorsque loréalle s'attarda sur un objet en cours de fabrication, malkhar ne put s’empêcher de demander une fois qu'elle eut donné sa consigne :

« De quel objet s'agit il ? J'imagine que s'il est de votre conception, c'est un peu plus élaboré qu'une cuillère à soupe ...»

Oui malkhar avait changé, dans le language un petit peu mais aussi dans la manière d'aborder les choses. Il avait un peu plus d'humour qu'a sa création, cela s'expliquant par le fait qu'il pouvait utiliser des métaphores maintenant qu'il avait acquis plus de savoir.