Le Traître [PV Salocaïn et Qwandor]

« Traître ! Hurla un rôdeur nain à l’agoni. »

« Moi traître ? Oui, j’en suis un frère, mais aurais-tu oublié quelque chose d’important ? Demanda un nain à l’allure sombre et étrange. »

« Je n’ai pas de leçons à recevoir de la part d’un … »

Le rôdeur nain ne put terminer sa phrase, ce dernier commença à perdre de plus en plus de sang, il sentait le souffle de la mort s’approcher de lui. Mais, avant qu’elle l’emporte, le nain à l’allure étrange commença à le regarder d’un air sarcastique avant de lui déclarer :

« Alors, je ne vais pas te mentir frère, tu n’es juste qu’un pantin des Valars, ta mort n’aura servi à rien. Mise à part à faire plaisir à mes hommes. »

« Tôt ou tard, tu le payeras ! Tu le payeras ! Hurla le rôdeur avec le peu de force qu’il lui reste avant de mourir d’agoni. »

Nous sommes quelque part dans la plaine de Dagorlad pas très loin de la porte noire. Trois compagnies d'orques et d'uruks du Mordor marchèrent dans les plaines désolées de Dagorlad, parmi tous ces orques, il y avait un petit groupe d'une dizaine de nains. Ces nains n'étaient pas comme leurs semblables d'Erebor ou de Kazad Dûm. C'étaient les rescapés et les serviteurs de l'ancien tyran Algobar de la Moria qui avait trahi les peuples libres pour s'être allié à Sauron, il y a près d'une dizaine d'année. Considérés comme des traîtres par leurs semblables, la plupart d'entre eux c'étaient réfugiés au Mordor. On les appelle les « nains noirs » ou encore « les disciples d'Algobards », ils ne sont qu'une minuscule poignée, mais cela prouve que même les nains ne sont pas à l'abri de la corruption et des mensonges de Sauron et de ses sbires.

Parmi, le petit groupe de « nains noirs » se trouvait Norgom, il était accompagné du capitaine Vorks, un Olog Hai noir de trois mètres de hauts. Mais, alors que les trois compagnies marchèrent dans la plaine Dalgobard, le grand troll commença à hurler sur ses soldats :

« Arrêtez-vous ! »

Ce dernier commença à tourner sa tête vers une ancienne tour abandonnée et délabrée. La tour faisait environ dans les dix mètres de hauts et comportait plusieurs étages. D'après son état, elle était abandonnée depuis de nombreuses années. Le grand troll déclara :

« On va installer notre campement dans cette tour ! Installer un périmètre de sécurité autour d'elle. »

Très vite, les orques et les uruks installèrent leurs périmètres de sécurités autour de la tour. Cette dernière commença à être réinvestit lentement, mais surement. Au bout d'une semaine, elle fut reconstruite. Protégée par les orques qui montèrent régulièrement la garde et par son rempart en bois et ses fossés construites autour d'elles. La tour devint très vite, un petit campement pour le Mordor. À l'intérieur, dans le dernier étage de la tour, le troll noir, Norgom et quelques officiers discutèrent à propos de leur mission.  

Mais, alors que tout allait bien et que la mission allait enfin débuter, des intrus commencèrent à s'approcher dangereusement de la tour …

Nous y voilà, les vastes plaines de Dagorlad, une terre peu prospère et qui n’est absolument pas accueillante. La vie y était absente, le paysage était sombre et quelques fois, il y avait des bâtiments en ruine, laissés à l’abandon. Nous étions au nombre de 23 : Salocaïn, Mirawaen, un peloton (20) de Rangers du Gondor du groupe Minul-Târik(l'élite du Gondor) et enfin moi. Le chef en charge était un homme, un ranger dénommé Alfred, il était originaire du Gondor et a vécu là-bas longtemps pour ne pas dire toujours. Je ne connais pas son nom, mais si je peux vous dire quelque chose, c’est que c’est un soldat. Ses états de fonction dans l’armée du Gondor sont impressionnants bien qu’il ait perdu de nombreux camarades sous ses ordres. Nous sommes sous son commandement, nous lui devons obéissance. Pourquoi une telle troupe, me direz-vous ?

Et bien, cette compagnie s’est rassemblée sur la demande d’envoyés de Khazad-Dûm. Une demande ? Oui, étant informateur, mon devoir est de rassembler un maximum d’informations pour mon royaume. J’en avais d’ailleurs plus qu’assez. Elle me conduisait dans les plaines de Dagorlad, à une troupe de 10 nains plus ou moins, traitres à la race des nains. Ayant pris contact le plus vite possible avec Khazad-Dûm, je leur ai fourni les informations que j’avais concernant ces « nains noirs ». Il m’avait répondu, il y a de cela une semaine, le contenu de cette lettre le voici :

« Très cher Gronfin Qwandor,

Vos informations que vous nous avez faites parvenir sont troublantes. S’il s’agit bien de ces « nains noirs », comme vous nous le confirmez, sachez que ces personnes ne méritent en aucun cas le droit d’être appelés des « nains ». Ces individus sont des traitres à notre Royaume et notre race, ils sont extrêmement dangereux et perfides, ils n’ont pas hésité à trahir les leurs et s’enfuir tels des lâches. Soyez très prudent, ces gens n’ont aucune pitié en vers les leurs. Ils se sont laissés corrompre par les puissances obscures.

Le Royaume de Khazad-Dûm vous demande de mettre fin aux méfaits de ces gens. Par le pouvoir qui vous est conféré, Nous (Le Royaume de Khazad-Dûm) vous confions la mission de ramener ces nains, vivants ou morts, pour les livrer à notre Justice et ainsi les condamner à la hauteur de leur agissements. S’ils sont tués lorsque vous tenterez de les capturer, brûlez-les.

Nous avons dépêché des émissaires à Minas Tirith, là où vous vous trouvez. Ils parlementeront avec le souverain du Gondor. Un groupe de soldats sera ainsi formés pour vous accompagner. Nous ne pouvons laisser ces barbares en liberté. »

Il eut fallu assez de temps pour que les rangers du Gondor venant de la forteresse d'Amon Lhaw n'arrivent à Minas Tirith. Nous étions partis dès la nuit de leur arrivée, cela faisait désormais plus d'une semaine et demie que nous avancions vers notre objectif. Alfred donnait le pas, une marche rapide et effrénée. Dans la troupe, il n’y avait pas que des hommes, une jeune elfe qui s’appelait Mirawaen, une guérisseuse. Elle avait les yeux verts et les cheveux noirs, le teint pâle, plutôt grande et élancée. Elle s’était imposée à notre groupe, elle voulait apporter sa pierre à l’édifice et soigner ceux qui seraient éventuellement blessé. Elle avait appris les arts curatifs à Fondcombe et usait de ses compétences pour aider son prochain. Bien qu’Alfred hésita à sa demande pour nous rejoindre, nous n’avions pas de guérisseur parmi nous. Le choix ne fut pas difficile. Quelle noble femme.
Il y avait aussi ce nain à la barbe rousse et aux yeux noirs, Salocaïn avec sa hache faite de mithril. Il était sur un petit poney qui lui appartenait, il l’avait élevé à la Moria, ça se voit. Un poney robuste et fort qui pouvait porter de lourdes charges. Ça c’est un costaud, je me dis.

Etrangement, nous n’avions pas encore rencontré de forces ennemies, ni même une menace. Pourtant, je savais que cette paix ne durerait pas sur ces terres hostiles. Je marchais au milieu de tous hommes, le petit informateur nain parmi les grands hommes du Gondor. En marchant à l’aveugle, dans les terres désolées de Dagorlad, mes informations s’arrêtaient à un bâtiment présumé en ruine. Cependant, ce bâtiment était animé et restauré, on pouvait y voir des orques venus tout droit du Mordor, il n’y avait que cette possibilité, l’ennemi était déjà là. Bien plus nombreux qu’une dizaine de nains. Auraient-ils été enrôlés dans une armée orque de Mordor ?

Je pensais : « Bon sang, il n’était pas question d’une armée d’orques protégeant ces nains ! Qu’allons-nous faire ? »

Un ranger parti en éclaireur revint après avoir été espionné le camp. Il informait le Chef des compagnons Alfred dans sa tente fraichement installée :

« Chef, il y a là au moins trois compagnies d’orques ainsi qu’un petit groupe de nain. Je n’ai pas su compter leur nombre exact, monsieur. Je ne saurais vous dire quel est le chef de cette troupe d’orques. Néanmoins, je vous recommande la plus grande prudence, ils sont bien installés dans ce camp. Je crains que si nous ne devions engager un combat contre eux, ils puissent se défendre aisément dans cette tour. »

Alfred écoutait tout en conservant un œil sur le camp orque, il lui répondit :

« L’informateur nain ne nous avait pas mentionné qu’il y aurait des orques avec les nains noirs. Je pensais tendre une embuscade à ces bandits et les capturer vivants ou morts. Allez me quérir Qwandor, sur le champ ».

Le ranger acquiesça et courut me chercher à vive allure. Lorsqu’il vint me quérir, je le suivis jusqu’à la tente d' Alfred. C’était une simple tente avec des draps sombres et gris, elle se fondait dans le décor, utile à notre petite entreprise.

Il était assis derrière son bureau, devant lui se trouvait une carte précise de la région, il évaluait tout : nos troupes, le territoire, nos ressources, etc. Il releva ses yeux et me demanda de m’installer dans le fauteuil en face de lui. Il me dit :

« Monsieur, les informations que vous nous avez fournies ne faisaient pas mention d’une troupe d’orques répugnants et immondes. Il semblerait par contre, que les nains que vous cherchez, soient bien présents dans ce camp ennemi. Nous ne savons pas non plus qui mènent cette troupe et je m’inquiète du nombre de nos ennemis. Je ne m’engagerais pas dans un affrontement direct sans plus d’informations. »

Je répondis alors à ses propos et ses inquiétudes :

« Monsieur Alfred, nous savions que ces terres étaient hostiles avant même notre arrivée. Les probabilités pour qu’un groupe ennemi soit dans les parages, étaient tout aussi une donnée à prendre en compte. Pourquoi croyez-vous que le seigneur du Gondor vous envoie avec moi ? Notre travail consiste à ramener ces nains vivants ou morts. S’il doit y avoir confrontation, elle se fera. Ne croyez pas que je n’ai aucune compassion à l’égard de vos hommes ou envers vous. Néanmoins, sachez qu’il vaut mieux que ces nains noirs soient morts ou emprisonnés que dans la nature, là où ils peuvent encore répandre leur malfaisance. Je ne puis tolérer qu’ils puissent agir librement sur la Terre de Milieu. Ne pensez pas que cette histoire me tienne à cœur, c’est ma mission et en tant que nain fidèle au Royaume de Khazad-Dûm, je me dois de devoir lui rendre service. Même si je dois y passer. »

Après lui avoir dit ces mots, il reprit :

« Très bien Qwandor, je vous aiderais de n’importe quelle manière si je le peux. mais vous devez savoir que je ne bougerais pas tant que je n’aurais pas plus d’informations. Sur ce, vous pouvez disposer, j’ai besoin de réfléchir à cette situation fâcheuse. »

Je sortis de la tente, et recouvris ma tête avec ma capuche, le soleil n’allait pas tarder à se coucher. Il faisait froid et le vent soufflait de l’Ouest. Je me rapprochais alors près d’un monticule de terre et me couchais pour observer s’il y avait du mouvement dans le camp adverse. Au milieu de ce camp se trouvait une grande tour, j’aurais estimé sa hauteur à plus ou moins dix mètres. Je pensais : « Comment allons nous faire pour nous emparer de cette tour fermement gardée ? Et ces nains, pourquoi se sont liés avec ces atrocités du Mordor ? Quel est leur but en s’engageant avec l’ennemi de toujours ? Sont-ils en mission, et si oui, quelle était-elle ? Surement pas de bonne augure toutes ces affaires.
J’ai beaucoup de questions et peu de réponses, quel piètre informateur je fais. Enfin, il faut trouver un moyen d’accomplir ce pour quoi nous sommes venus. J’espère vraiment réussir. Il le faut, à tout prix. Je ne puis échouer. »

En réfléchissant après une bonne heure, je me demandais toujours comment allions-nous mener notre expédition à bon terme. J’aurais préféré être forcé de travailler à la mine plutôt qu’ici. Mais qu’est-ce que je raconte ? Cet endroit n’est pas aussi éprouvant qu’un séjour à la mine, au moins on peut respirer et penser même dans ces terres désolées et peu chaleureuses.  

Peut-être le Chef Alfred, après conversation avec ses officiers rangers, aurait un plan ou une stratégie à proposer.

Je regardais depuis la tour l'horizon. Au sud, je pouvais apercevoir l'épaisse brume des Marais des Morts juste à un kilomètre d'ici. À l'ouest et au nord, les grandes plaines du Dagorlad. Enfin, à l'Est, l'immensité du désert de Rhùn.

Cela faisait une semaine que nous avons établies notre campement, le capitaine Vorks et moi-même, nous avions préparé les plans de notre mission. Notre but était de créer un futur avant post pour surveiller les frontières nord du Marais des morts. Avec trois compagnies de 450 orques et une dizaine de nains, nous sommes partis. Nous avons trouvé cette tour et nous en avons fait notre campement après l'avoir réinvestit et construits des murs et des fosses qui entourent d'elle.

Tout semblait être prêts, la tour était désormais réinvestie et les orques patrouillaient et surveillaient régulièrement les environs. Il manquait simplement de remplacer les murs en bois par de vrais murs en pierres et juste à faire quelques ajustements à la tour pour faire de ce petit campement, une vraie forteresse. Il fallait simplement attendre les esclaves et les ouvriers de la porte pour terminer le travail. Mais, comme d'habitude rien ne se passa comme prévu …

Puis, c'est alors en bas de la tour, les wargs commençaient à s'agiter et à être nerveux. Le sergent Kinks, un jeune orque à la peau grise s'avança vers les bêtes pour leur demander :

« Qu'est-ce qu'il y a ? »

Les wargs commencèrent à pointer leur museau derrière les portes du mur vers les plaines de Dagorlad. Le jeune sergent ne savait pas quoi faire, un lieutenant apparut pour lui demander :

« Qu'est-ce qui se passe ? »

« Les wargs, je crois qu'ils ont senti quelque chose, déclara le sergent orque. »

Le lieutenant commença à porter son regard vers la porte, ce dernier déclara :

« Ouvrez les portes ! Nous allons lâcher une petite dizaine d'entre eux ! »

Ainsi, on libéra comme prévu une dizaine de wargs, ces derniers quittèrent les murs qui entouraient la tour pour aller ce qui semble être leur objectif. Une fois que les wargs ont franchis les portes pour aller vers les portes, le lieutenant orque déclara :

« L'odorat d'un Warg ne se trompe pas, je ne sais pas ce qu'ils ont repéré, mais je ne pense pas que cela soit un gibier. Refermez les portes ! »

Tandis que les portes du mur se refermèrent. Pendant ce temps, les wargs qui parcouraient la plaine de Dagorlad pistaient l'odeur qu'ils avaient sentie, cette odeur n'était pas celle d'un gibier ou d'un groupe de cerfs, mais belle et bien autre chose. Cette odeur était celle de la chair humaine et naine et ces derniers foncèrent tout droit vers elle.