Le Conseil du Nord

Nerewel avait reçu, quelques jours plus tôt, une importante information venant de Khazad-Dûm. Un messager avait fait le voyage afin d'atteindre le Lindon et d'annoncer la nouvelle à l'intendante. Un Conseil. Un Conseil organisé sous l'ordre de Gandalf. Celui-ci avait apparemment insisté quant au fait que les dirigeants des pays du Nord devaient se réunir le plus vite possible pour parler de la situation actuelle. Situation difficile dans laquelle la Terre du Milieu et ses habitants vivaient tous les jours. Les forces de Morgoth n'avaient pas disparu, et leur impact sur la terre du milieu était indéniable. Les pays du Nord étaient les plus concernés, car ils étaient les plus proches, voire frontaliers, de l'Angmar. Leurs peuples diminuaient à la vitesse grand v, et même les plus résistants ne pouvaient faire autrement que de vivre dans la crainte. 

Il était temps, il était grand temps d'agir pour les chefs de régions. Et c'est Brogïn, Roi de Khazad-Dûm même, qui les accueillait dans son pays. Un beau geste de sa part, bien qu'il n'avait certainement pas eu le choix. Khazad était un lieu approprié pour ce Conseil : assez éloigné de l'Angmar, il reste au nord de la terre du milieu et donc dans les pays concernés. De plus, sa position était assez centrale par rapport à tous ces territoires.

Nerewel partit donc un matin, escortée par un nombre trop important de gardes à ses yeux. Mais le voyage devait être calme, sans obstacle, le plus rapide et sécurisé possible. Elle était elle-même sur le dos d'un cheval blanc au milieu d'autres montures semblables à la sienne. Le trajet se fit en toute sérénité, traversant plaines mais aucune montagne, et elle arriva bien vite à destination. L'étalon blanc fut pris en charge par son escorte et la jeune elfe put alors se dégourdir les jambes pendant quelques minutes de marche avant d'aller se rendre au Conseil. Là, elle verrait des dirigeants qu'elle n'a pas vu depuis longtemps, ou pas du tout. Elle s'assit  à la table, adressant un poli signe de salut à Brogïn, avant que celui-ci ne prenne la parole afin de commencer le Conseil. Puis, un silence s'ensuivit pendant lequel chacun attendait qu'un autre prenne la parole. Nerewel, pour sa part, n'osait pas prendre la parole dès maintenant, tout simplement parce que les mots ne lui venaient pas.

Il y a quelques jours, Thranduil avait conclu avec le Roi sous la Montagne une alliance qui se veut surtout militaire. Mais, moins d'un jour après cet évènement, le Roi des Halls reçut une missive envoyée par Brogïn, le seigneur de Khazad-Dûm. Il fut surpris, cela faisait des centaines d'années qu'il n'avait pas eu à faire à des nains, et voilà qu'en moins de quelques jours, deux roi de cités naines le contacte.

Cette missive était envoyée par Brogïn, mais c'était Gandalf qui avait pris la décision d'organiser cette réunion. Gandalf... Tous les royaumes voisin de l'Angmar avait été convié. Les Forces du mal préparait sûrement une offensive pour les mois à venir. Thranduil n'avait jamais vraiment été "ami" avec Gandalf, il le respectait, mais leurs opinions divergent sur bien des choses, un principe les réunit tout les deux : le bien d'un peuple.

Enfin. Le Conseil du Nord. C'était une idée forte intéressante mais Thranduil savait bien que Mirkwood n'était pas là pour sa puissance militaire. Le royaume était en déclin, pour le moment. Certains évènements feront que les Halls renaîtront bientôt de leurs cendres... Mais il fut tout de même surprit d'être convié alors qu'il a par le passé prit des décisions qui n'ont pas plu à grand monde.

Toujours est-il qu'il prit la route tôt le matin. Le Roi appréciant beaucoup l'atmosphère de ce moment de la journée. Il était parti accompagné d'une escorte d'une dizaine de gardes et de ses trois conseillers. Ils ne participeront pas à la réunion, mais resteront à l'écoute, sachant que leur avis compte, même si au final, c’est toujours le Roi qui prend les décisions.

Tous les gardes montaient de beaux chevaux de couleurs différentes, ceux des conseillers portaient de belles parures, dorées et vertes. Mais bien entendu, celui que l'on remarquait le plus, c'était Thranduil, chevauchant, Beren, son compagnon de route depuis des décennies. C'est un gigantesque megaloceros mesurant aux alentours de 2 mètres 15. Le roi portait une tunique claire, très ceintrée, qui semblait être comme une seconde peau, allant jusqu’à à lui couvrir le dos de la main. Bien entendu, sur ses longs cheveux blond était posé sa fameuse couronne, le bois était devenu sombre et poli, les feuilles étaient tombés, l'hiver avait prit place. A son retour, les festivité de cette saison commenceront, de grandes fêtes auront lieu.

Quelques villages eurent le privilège ou le malheur de voir passer ce cortège (tout dépend du point de vue). Certains firent un signe à leurs enfants pour qu'ils viennent voir le Grand Roi de la Forêt, tandis que d'autre le regardaient avec amertume : Ce roi que l'on savait si isolationniste, avec son peuple hautain... Ces aprioris qu'ont les gens sont les nandors sont pour la plupart faux, sauf que le fait que ce soit un royaume très recentré sur lui même bien sûr.

Enfin, Thranduil arriva. Il traversa plusieurs salles, les nains chuchotants en le regardant lui  et ses semblables, mais aucun d'eux ne bronchait, il marchait et ignorait les râleurs d'une façon presque provocante. mais malgré tout cela, chacun de ses elfes dégageait une aura de puissance, surtout les conseillers et leur roi.

Une fois dans la salle du Roi, les soldats firent le chemin inverse. Les conseillers se mirent en retrait derrière leur Roi après avoir salué chaque membre présent d'un signe de tête. Thranduil inclina la tête vers Brogïn en guise de salutation, et bien sûr pour démontrer son respect. Puis il prit place lui aussi :

« Bienvenue mes amis, asseyez-vous, nous allons commencer »

Le silence commença dans un silence quasi total, avant que Glorfindel prenne la parole et cela pour offrir les spécialités de son royaume aux différents chefs de régions. Cela fit sourire Nerewel qui ne s'attendait pas du tout à recevoir une salade lors d'un Conseil comme celui-ci. Ce geste amena une certaine agitation amusée dans la petite assemblée avant qu'un silence se réinstalla un léger moment avant que Brogïn puisse prendre la parole. Chaque invité gardait un air sérieux en écoutant ces paroles, conscient de l'importance de ces mots et même de ce Conseil entier. Son discours terminé, la Teleri souhaita prendre la parole. Elle se leva donc afin de pouvoir parler plus clairement et de se faire entendre plus aisément. Nerewel ne portait pas de couronne ni d'autre signe de pouvoir sur elle, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir autant de pouvoir dans son royaume que les autres dirigeants sur les leurs. Elle commença par un petit salut avec ses premiers mots, avant de rentrer dans le vif du sujet :

« Bonjour à tous. Je compte bien à ce que mon royaume participe à la lutte contre le Mal et ce par tous les moyens en notre possession.

Comme tout le monde le sait, au Lindon nous sommes plutôt spécialisés dans la construction de navires elfiques et tout ce qui concerne ce domaine, mais je crains que cela ne soit pas très utile dans la lutte contre les forces de Morgoth qui viennent d'Angmar et qui empruntent la terre ferme pour se déverser sur la Terre du Milieu.

En revanche, malgré la majorité de nos soldats qui se trouvent être principalement des marins, il y a au Lindon une armée conséquentes de Teleri qui pourrait défendre des terres autres que notre propre territoire. Je pense qu'il faudrait que chaque royaume puisse fournir des armées afin de créer un réel rempart aux forces du Mal. »

Sur ces dernières paroles, elle s'assit en reprenant son souffle. Son discours n'avait pas été très long et elle n'avait pas parlé trop fort, mais le fait de s'exprimer devant de telles personnes dans de telles situations n'était pas anodin de son point de vue. Nerewel se posa donc en attendant que quelqu'un enchaîne.

Les uns après les autres, les dirigeants des différents royaumes libres de la Terre du Milieu se levaient afin d'apporter leur avis et d'annoncer ce qu'ils peuvent faire. Après Brogïn, Nerewel décida de se relever afin d'exprimer son opinion sur la question qu'il avait posé.

« Pour ma part, je pense que Gandalf estime que les forces de Morgoth attaqueront dans peu de temps puisqu'il nous a fortement conseillé de tenir ce Conseil au plus vite. Il nous faut donc agir sans plus attendre, mais en effet, nous sommes face à une question importante : l'offensive ou la défensive ? A mon humble avis, je proposerais l'offensive. Il est évident que les forces du Mal se préparent et élaborent en ce moment-même un plan afin de nous attaquer le plus efficacement possible. Ils s'attendent donc à ce qu'on établisse une défense, ne sachant pas leur stratégie. En effet, nous ignorons leur stratégie mais si nous attaquons avant, ils n'auront pas le temps de la peaufiner ni de la mettre en oeuvre. Premièrement, ils ne seront pas prêts à assurer leur défensive efficace car ils seront surpris qu'on les attaque, et deuxièmement, leur plan d'attaque se révélera inutile. »

Puis, elle se tourna vers Glorfindel afin de lui répondre :

« Nous devrons alors faire un détour important par la mer afin de les atteindre sur les côtes. C'est faisable, et je pense même qu'on pourrait s'en servir en tant que diversion avant d'attaquer en plein front, au sud de l'Angmar. Cependant, le voyage sera relativement long, et il faudra tenir les marins au courant régulièrement. Mais je pense que les corbeaux feront l'affaire pour ces échanges. »

Sur ses derniers mots, elle dirigea son regard vers Kili, puisque c'était lui qui avait proposé la solution des corbeaux. Elle lui adressa un léger signe de tête afin de le remercier pour cette aide précieuse qui le serait davantage pour communiquer avec des flottes en pleine mer qu'avec des armées sur terre ferme.

Thranduil lui aussi se releva et prit la parole sans attendre, après avoir fait un signe de tête bref à Nerewel comme pour la féliciter d'avoir si bien parlé :

" En effet, ce que propose Nerewel est une idée judicieuse. Mais devrions-nous attaquer sur plusieurs fronts pour disperser l'adversaire ou plutôt frapper fort en se rassemblant sur un point précis ? Toujours est-il que pour moi, l'offensive semble être la meilleure solution. Nôtre défense risquerait de faiblir contre les forces d'Angmar. Ils ne cesseront d'attaquer jusqu'à qu'elle cède. Nous devons donc les devancer. "

Il fit une rapide pause, puis continua sur un ton clair :

" Mon armée ne pourra servir que de soutien, un soutien à ne pas négliger cependant. Elle est habitué aux champs de bataille peu praticables et se montrera rapide et efficace. L'idéal pour des embuscades. Nous pourrions procéder autrement. Attaquer sur deux flancs, Erebor et Mirkwood attaquerait l'Est d'Angmar tandis que le reste de l'Alliance s'occuperait de l'ouest. C'est plus risqué. "

Thranduil s'arrêta quelques instants. Il semblait déterminé et derrière lui, l'un de ses conseillers souriait, il semblait heureux d'entendre ces mots sortir de la bouche du Roi. Les nandors et les Sylvains craignaient que leur Roi décident encore de rester en dehors de tout. Mais pas cette fois-ci. Il se rassit et attendit que quelqu'un prenne la parole. Il lui tardait que cette réunion se termine, il n'était pas particulièrement en phase avec ce genre d'évènement, préférant les actions concrètes. mais pour que ces actions soient logiques et organisée,s il fallait bien des réunions.