Un visage familier (Aragorn)

Depuis mithlond, toute la colonne d’elfes marchait en direction d’imladris. Les deux bons milliers d’elfes, tous vêtus de leur armure de l’ancienne armée fédérale, progressaient en formation de quatre colonnes rangées. Elrohir et quelques hauts officiers, avaient, eux, le privilège de disposer de chevaux mis à disposition par le Lindon. Il y avait également une dizaine d’autre canassons équipés pour transporter les vivres et ce pour les trois semaines de route qui les séparaient de Fondcombe. Beaucoup d’entre eux avaient quitté la terre du milieu faute d’espoir, pour protéger leurs familles et les mener là où l’ennemi ne les atteindrait pas. Mais, ils savaient tous qu’en choisissant de partir, ils condamnaient un peu plus leurs amis restés pour affronter et faire face aux forces de Morgoth. C’est sans doute pour cette raison qu’autant d’entre eux firent demi-tour sans trop hésiter. Beaucoup étaient revenus en terre du milieu pour un proche, un ami ou un frère qu’ils ne voulaient pas abandonner à un destin funeste. Ou tout simplement car ils ne pouvaient plus supporter d’imaginer Morgoth marcher sur leurs royaumes respectifs. Tout ceci les motivait, eux qui étaient galvanisé et soulagés de savoir que la plupart de leurs proches se trouvaient maintenant en sécurité. Elrohir, lui aussi, se sentais plus libéré lorsqu’il se disait que Lalwendë et leur fils étaient restés en des lieux que la guerre et l’ombre de Morgoth ne pouvaient atteindre. Le fils d’Elrond était revenu pour défendre Imladris, pour aider les peuples libres, mais aussi et avant tout pour ne pas abandonner Elladan, son frère, ainsi que sa sœur Arwen, qui demeuraient encore tous deux à Fondcombe. Tous ses proches à qui il tenait et qui comprenaient également Galadriel, Celeborn, Haldir de la Lorièn, ainsi que tant d’autres.

Leur route les mena aux frontières nord de la comté car ils pensaient prendre la grande route de l’ouest. Mais aux alentours de l’arnor, ils rencontrèrent un petit groupe de Dunedains qui les informèrent qu’Aragorn et la compagnie grise demeuraient à Fornost pour tenter de défendre les derniers vestiges de l’empire de jadis. Apprenant cela, Elrohir décida de détourner leur trajet vers le nord pour rendre visite à ces anciens compagnons d’armes, ne serait-ce que pour les informer de leur retour en terre du milieu.

Fornost, la forteresse du nord n’était plus qu’un souvenir de la gloire d’un empire déchu. Depuis l’arrivée des troupes de morgoth par le nord, elrohir pensait que la cité était abandonnée mais, visiblement, la situation avait évoluée pour le Gondor et Elessar qui s’était réfugié à fornost avec les dunedains de la compagnie grise. Ah, cette compagnie ! Elrohir éprouvait souvent de la nostalgie en se souvenant de cette période où il appartenait à cette communauté avec Elladan. Cette époque où tous deux n’étaient que des aventuriers, de simples semi elfes qui combattaient aux cotés des dunedains en vivant de nombreuses aventures plus dangereuses les unes que les autres. Tous deux avaient bien changé maintenant, en tout cas dans leur situation, mais leur âme de véritables aventuriers insouciants et hardis était restée la même.

Approchant des hauts murs de Fornost, la colonne d’elfe fut immédiatement repérée par une des sentinelles qui montait la garde sur les remparts sud. Elrohir ordonna de faire sonner le cor des elfes pour annoncer leur identité. Et cette présentation sonore eut pour effet de voir les portes de la forteresse s’ouvrir immédiatement. Sans doute qu’elessar avait été prévenu de la visite d’une armée elfique et que celui-ci avait décidé d’ouvrir ses portes. En tête de colonne, elrohir descendit de son cheval qu’il confiât à un des écuyers en attendant là que l’ancien empereur de l’ouest vienne les accueillir. Il ne devait sans doute pas s’attendre à voir elrohir qui était, qui plus est, loin de son costume de rodeur elfe de la compagnie grise, lui qui présentait plutôt ce jour-là comme un seigneur de guerre en armure argenté.

Les retrouvailles avec Aragorn furent des plus chaleureuses. Oui c'était un ami, quasiment un frère pour Elrohir. L'homme qui avait trouvé grâce aux yeux de sa sœur Arwen était quelqu'un de très respectable et avec qui les deux jumeaux menèrent de nombreuses missions à bien sous la compagnie grise. Elrohir posa une main amicale sur l'épaule de l'ancien empereur de l'ouest qu'il navait pas vu depuis des années. Le seigneur d'imladris était loin de faire partit de ces elfes coincés et hautain comme pouvaient l'être certains. Non, son coté semi elfe le faisait parfois se conduire comme un homme, aimant rire, plaisanter et les accolades amicales avec les gens qu'il chérissaient. Après ces quelques réjouissances, il répondit à la question d'Elessar :

« Mon épouse Lalwendë étant sur le point de donner naissance à notre enfant, j'ai préféré prendre un navire pour avalone où ils demeurent en sécurité. Mais mon retour, bien que totalement désiré ne fut que la conséquence de l'insistance de Mithrandir. Gandalf nous à sommé de rassembler les volontaires pour revenir en terre du milieu et nous battre contre les forces de morgoth. Nous étions sur la route de l'ouest lorsque j'appris votre situation ici. J'ai donc entrepris ce léger détour pour vous apporter les nouvelles de nos intention : Un conseil c'est réuni entre les peuples du nord pour planifier une éventuelle attaque contre l'Angmar. Nous nous rendons à Imladris pour renforcer les défenses et permettre d'en faire le quartier général des armées elfiques impliquées dans le conflit.  »

Non, elrohir n'était pas un bavard de nature mais il n'avait pas de temps à perdre. Alors plutôt que d'attendre que les questions tombent, il avait immédiatement indiqué tout ce qu'il savait sur la situation actuelle des royaumes. Car après tout, ce fut bien pour cela qu'il avait décidé de faire le détour.

HRP : Oui les miracles existent ^^

Elessar semblait se laisser quelque peu emporter par son désir de maintenir les défenses de cette cité. Elrohir pouvait le comprendre car à situation inverse, si Fondcombe n'était plus défendue que par une poignée d'elfes et que passait sous son nez une armée entière de dunedains, il se trouverait lui aussi a quérir leur soutient. Malheureusement, le commandant de cette armée recomposée avait été sommé par Gandalf de mener ces troupes en ex-Eregion pour y planifier une attaque, et le fils d'Elrond comptais bien ne pas déroger au plan initialement prévu par le magicien blanc et, sans doute aussi, par les dirigeants des peuples du nord. Elrohir prit la coupe de vin mais resta debout pour répondre à son hôte :

« Je comprends votre désarroi, croyez le, mais je ne puis prendre l’initiative d'outrepasser les consignes de mithrandir. Je ne puis le faire ne serait-ce que par respect pour mes guerriers qui ont tous été volontaires pour cette mission dont les instructions ont été clairement définies... »

L'ancien seigneur d'Imladris fit quelques pas pour se dégourdir les jambes tout en terminant sa réponse. Il venait de passer plusieurs journées à cheval et disons que sa première envie n'était pas celle de rester assis mais plutôt de pouvoir profiter un peu du plaisir de marcher. Il enchaina ensuite :

« Imladris peut-être un point de départ stratégique de notre offensive. Et les landes d'etten sont directement concernées par la présence de l'ennemi. Eux aussi subissent les assaut quotidiens des forces de morgoth et c'est pourquoi notre place est à Imladris. Sans compter que ces elfes ont besoin de leur général pour les commander.»

En effet, si elrohir avait toujours été un chef de guerre, pour ce qui était de la fédération elfique, il avait toujours tenu le rôle du diplomate et de l'action politique. Elladan en revanche était le dirigeant suprème de cette armées et même si tous auraient pu suivre elrohir jusque dans la mort, ce dernier ne tenais pas à déstabiliser les troupes habituées au commandement de son frère. D'ailleurs, le temps qu'il restera entre leur arrivée à imladris et la planification de l'assaut sera un bon moyen pour elrohir d'apprendre de son frère les tactiques militaires mises en place pour l'ancienne armée fédérale.

Il fut un temps, pas si lointain, où l’empire de l’Ouistrenesse et la fédération Elfique étaient à l’apogée de leur histoire en terre du milieu. Le grand empire du Tar Elessar Telcontar, qui comptait le Gondor et l’Arnor, avait connu son Age d’or avant de sombrer dans la guerre civile. La fédération, quant à elle, rassemblait le Lindon, l’Eregion, la lorien et Mirkwoo, abritant en son sein l’armée la plus puissante de la terre du milieu : Les troupes d’élites de l’armée fédérale. Tout ceci ne fut détruit que par l’arrivée des troupes de morgoth en Angmar, depuis le Beleriand, et ses conséquences désastreuses. Rien, désormais, ne serait comme avant pour ses deux peuples. Mais il subsistait malgré tout, dans le cœur et l’esprit de ceux qui avaient participé à la gloire de leurs peuples, un espoir de connaitre des jours meilleurs et de retrouver cette saveur de sérénité en leurs royaumes. Elrohir était attristé personnellement de constater le triste sort de Fornost que ces quelques rodeurs s’efforçaient de défendre envers et contre toute menace venue du nord. D’autant plus qu’il se disait en lui-même qu’Imladris devait se trouver dans une situation presque similaire sous la responsabilité d’elladan. Une situation qui ne tarderait pas à évoluer, une fois que la troupe d’elrohir serait de retour. Alors, d’un regard aussi serein que plein d’optimisme, elrohir répondit à Aragorn :


« Les motivations de mon retour sont certainement les mêmes que celles qui vous poussent, vous et vos hommes à défendre cette cité et à vous battre les uns pour les autres. J’ai laissé frère et sœur à Imladris, et bon nombres de personnes chères à mon cœur. Dès que j’ai su ma femme et mon fils en sécurité, je n’ai cessé de songer à revenir me battre pour défendre notre peuple et son histoire sur cette terre.»

Il s’approcha ensuite d’une petite fenêtre pour jeter un regard sur l’extérieur. Il pouvait observer ses troupes qui attendaient là, derrière les murs de la cité. Certains en profitaient pour discuter, d’autres s’étaient assis sur le sol pour une petite pause. C’est en observant ses troupes qu’elrohir répondit à la proposition d’aide d’Aragorn évoquée plus tot :


« En d’autres circonstances, j’en aurai appelé à votre hospitalité pour que nous puissions faire halte et reprendre des forces, mais les troupes sont galvanisées d’une motivation sans faille pour retrouver rapidement les leurs. Aussi je crois que nous allons nous remettre en route dès maintenant en direction de l’est.»