[FB - Ouvert à tous] Avis de tempête

Ah, l'Ithilien. Une bien belle région. Et plus que ça, c'était aussi un endroit riche en ressources naturelles et en paysages à contempler. En temps de paix, pour sûr, c'était l'endroit rêvé de beaucoup de gens qui souhaitaient installer leur famille et vivre de longues et heureuses années. Seule ombre au tableau sans doute, l'Ithilien avait un voisin turbulent. Comment? Un euphémisme? Oui, bon. Pour être tout à fait clair, l'Ithilien était voisine du Mordor, ce qui rendait tout projet de vie paisible dans ces terres au mieux optimiste et au pire complètement naïf.

Haut dans le ciel, un vol de crébain se dirigeait vers sa destination. D'ailleurs, arrêtons nous un peu pour parler de ces oiseaux. Outil d'espionnage et de reconnaissance souvent utilisés par les forces du mal, n'en avaient-ils pas marre, parfois, de toujours devoir voler aux quatre coins de la terre du milieu? Après tout, ils avaient peut être mieux à faire. Comme chercher des champs de bataille, trouver des yeux à gober, ou voler des trucs brillant... Ah, on me dis que ça se sont les pies. Il me semble que les corbeaux aussi, donc les crébains étant une espèces de corbeaux je crois ça marche aussi. Arrêtez de m'interrompre.

Bref. Après avoir passé une longue journée à parcourir l'Ithilien jusqu'au Gondor, les oiseaux revenaient vers celui qui leur avait deman...

« Chef, vous parlez encore tout haut, » fit remarquer une voix rauque près de Ciryandil.

Ce dernier était debout, en train d'observer une volée la crébain. Lui, sa troupe d'assaut et de loisir ainsi qu'une large escouade de Gobelin, choisi parce que contrairement aux orques il savaient être un peu discret, se trouvaient quelque part en territoire hostile. Le maitre Espion du Mordor avait choisi cet endroit avec soin : plutôt couvert avec des arbres bien placés pour gêner des archers éventuels, le terrain était impraticable aux chevaux, difficile à pied pour qui ne connaissait pas le coin et offrant un grand nombre d'options de fuite.

« Ah. Merci Khiss, répondit l'elfe, masqué d'un loup hurlant cachant intégralement son visage, à l'orque musicien (si si) qui se trouvait à ses côtés. Quoi de neuf? »

« Rien chef. Ils ne nous ont pas encore trouvés.
Ou alors ils flippent et attendent du renfort, mais on n'a rien vu.
Ou alors les rôdeur du coin sont en vacances.
Ou alors on est trop bien caché, comme d'hab.
On s’ennuie. J'espère que les crébains ont des trucs intéressant », fit l'orque, qui s'éclipsa.

« J'espère aussi », marmonna le Loup du Mordor.

Cette opération n'était qu'une vaste reconnaissance dans un plan bien, bien plus vaste. Le Loup n'aimait pas les conflits ouvert. Mais on en avait décidé ainsi au Mordor, alors il participerait à la guerre. Et pour le moment, il s'agissait surtout d'avoir des renseignements sur le Gondor et de piéger, si possible et autant que possible, l'Ithilien. A l'approche de la « meute » de crébain, l'un d'entre eux piqua vers le sol tandis que les autres se dirigeaient plus loin, vers les montagnes, pour s'y reposer. C'était une demande de Ciryandil, qui n'avait pas très envie qu'une centaine de crébains se pose sur sa position camouflée, indiquant à tous les observateurs « EHO C'EST LA QU'ON EST ! »

« Alors ce rapport ? » Demande l'elfe à l'oiseau.

Ce dernier répondit, dans sa langue bien sûr :

« Temps couvert au sud avec probabilité d'averse en fin de journée, il devrait faire un grand soleil demain matin avant que quelques nuages ne viennent gâcher la fête. Poussé par les vents venant de l'océan le Rohan devrait subir un gros orage. Les températures sont stables de 10° à l'ouest du Rohan, près du front nuageux, jusqu'à 31 degré température maximale à la frontière entre le Mordor et le Harad. 23 degré et vent violant sur Minas Tirith, température douces et brises agréables sur l'Ithilien. Les couloirs aérien sont plutôt difficile, les poches de chaleurs migrant vers le Mordor. »

« Cool, on va avoir beau te… Attends attends c'est tout ? »

« Ouaip ».

« La météo ? Rien d'autre ? »

« Hmmm… Nan. »

« Mais… C'est quoi ce rapport de reconnaissance !? »

« Ben c'est vous qui disiez que la météo c'était important chef, quand on part en guerre »

« Oui, bon, d'accord, mais les mouvements de troupes aussi ! Pas de cavalier solitaire ? Pas de patrouilles ? Même pas une petite division? Une divisionette? »

« Nan, rien de spécial »

« Vous avez regardé au moins ? »

« Dites chef, on reste poli hein ? On est des crébains. On connaît notre boulot. »

« Oui, pardon pardon… C'est juste que je m'attendais à plus de réaction », dit Ciryandil, bougonnant à moitié, tandis que le crébain s'en allait rejoindre les siens dans un :

« Sûr ! Les peuples libres c'est plus ce que c'était ! »

Le Loup sourit. En effet, ce n'est plus ce que c'était. Il haussa les épaules. Cela pouvait vouloir dire que les peuples libres s'étaient ramollis, mais il en doutait. Il préférait penser qu'ils étaient devenu plus prudent, ou qu'ils avaient quelque chose en tête (quand bien même, ne pu s'empêcher de rajouter son esprit mal tourné, ce n'était que du vent). Ou qu'ils se préparaient. Les possibilités étaient infinies, et c'était son boulot de maître espion de penser à tout. En peu de mots, d'être paranoïaque. En attendant…

« J'ai faim. »