Champs lexical : Musique + Nature
Un petit interlude entre deux refrains de ce que certains des miens appelaient la rébellion, et ce que moi j’avais plutôt tendance à intituler la liberté de choisir de ce qu’on aime. Parce qu’en temps normal j’appréciais d’avantage le chant des limes sur les métaux et autres ressources précieuses et naturelles, accompagné du jeu des marteaux frappant en rythme sur ces mêmes matériaux.
Le continent où je me trouvais à présent me laissait pourtant oublier en partie l’éternelle chanson des miens, alors qu’ils avaient tout fait pour me dissuader de m’exiler et m’aventurer vers les terres verdoyantes et arborées aux senteurs florales qu’étaient les Terres du Milieu. Dans le fond, j’avais pourtant toujours compris le sens de leurs paroles, nul ne savait en réalité quel paysage j’y aurais trouvé après les couplets extrêmement cacophoniques de l’histoire écrits par les actes de celui dont on ne prononce pas le nom.
Profitant de la mélodie naturelle du vent dans les arbres de la Lothlorien et de les vocalises des oiseaux, je pris un peu d’eau dans ma gourde après avoir dégusté un peu du délicieux pain elfique appelé le lembas, tout en perdant mon regard sur le tronc d’un de ces mallorns. La couleur de l’écorce me rappelant celle de la nature parfaite des métaux que je travaillais. Tout comme les feuilles et les fleurs de l’arbre, car ces dernières commençaient à sortir en cette saison remplaçant celles tombées plutôt tout en dansant leur ballet. Cet arbre, tout comme les autres, avait une allure digne et royale, et m’offrait un paysage aussi parfait qu’une symphonie où chaque musicien se donnait avec passion à son instrument.
Près de l’arbre un chemin transversal parcourait la forêt et c’était celui que j’avais emprunté pour me rendre en ce lieu afin de faire une petite pause dans le recueil du travail de l’étoile mélodieuse. Là était la signification de mon prénom. Je devais admettre en effet que malgré mon admiration pour l'orchestre parfois chaotique des instruments de forge plutôt préféré par les Noldor et ce qui était perçu comme un acte de traitrise de la part des miens, j’étais toujours restée attiré par les doux sons de n’importe quelle ballade ou autre pièce musicale délicate. Je restais en cela une des Vanyar, et digne de mon prénom, mais ça je le gardais pour moi.
En tout cas je choisi de mettre fin à l’interlude naturel et arboré et de retourner jouer de mes instruments offrant un peu plus de rythme et de tempo. Car j’avais entrepris d’écrire un nouveau couplet dans l’histoire de mon travail, avec une pièce représentant des fleurs et feuilles. Ce n’était sûrement par pour rien que j’avais choisi de m’évader et de prendre l’air frais près des grandes vedettes qu’étaient les mallorns.
Champs lexical : Musique + Nature