Chroniques d'Arda
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 [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"

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Snardat
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MessageSujet: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptySam 11 Mai 2019 - 22:40

[ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" Charir11
Charir "l'Anarchiste"

Des chaînes à ses poignets, qui le retiennent aux parois rocheuses d’une grotte obscure. A quelques mètres, ses geôliers se faisaient leur petit festin sur leur feu de camp, la lueur des flammes crépitantes faisant jouer leurs ombres sur la caverne. Eux-mêmes étaient telles des ombres de son recoin où il peinait à les distinguer. Deux d’entre eux étaient des Orques, comme lui. "Comme lui"…

Des foutus sauvageons, en pagnes et avec des accoutrements de fourrures et d’ossements pour couvrir partiellement leur nudité. Des gourdins hérissés d’os de cages thoraciques. Leurs larges bouches ne cessaient de s’ouvrir pour se gausser de divers récits sordides de leurs récents pillages et crimes de grand chemin, exhibant leurs larges crocs qui se reflétaient jusque sur leurs ombres à la lueur des flammes. Le  troisième était un Homme. Un vieillard, toutes connaissances qu’il avait pour en juger. Originaire du Rohan, ce peuple de brigands notoirement déloyaux, se serait-il risqué à avancer en se basant sur cette affreuse tignasse blonde et ces vêtements verts crasseux. Il s’appelait Marnid. Des trois présents dans cette galerie, Marnid était le plus effrayant. Le plus tordu. Pendant l’attaque sur la troupe elfique en lambeaux, Marnid avançait farouchement à couvert derrière un marmot humain, qu’il tenait enchaîné contre son côté gauche, tandis que son bras droit balançait des haches de lancer dans les poitrails des sentinelles elfiques.

Prisonnier par de vulgaires bandits. De toutes les fins qu’avait vu Charir à cette stupide escarmouche, celle-ci avait échappé à son imagination et était peut-être la plus humiliante pour le fantassin de la 18ème Légion du Mordor. Que ce soit la 18ème Légion ou le putain de Mordor, les deux avaient une réputation à tenir que Charir était en train d’entacher sérieusement chaque seconde de plus à rester captif de ces tocards de bandits.
Le seul bon point, c’est qu’il était toujours en vie et qu’il avait peut-être une chance de se sortir de cette situation en jouant de sa matière grise et de son habilité. Ca n’aurait pas été le cas si les bandits n’avaient pas attaqué en force la colonne de combattants ennemis sur le retour après avoir décimé ses camarades lors de la désastreuse escarmouche. Charir et Maurög avait été capturés comme des bleus par les sentinelles alors qu’ils tentaient de prendre la poudre d’escampette. Maurög… L’Uruk et ses belles promesses, et les belles promesses du lieutenant Yashnarz !
« C’est mon meilleur Uruk que j’ai choisi spécialement pour veiller sur ta peau et te ramener en vie au Mordor, mon p’tit Charir ! » qu’il disait, l’lieutenant.
«Tu crains rien avec moi mon gars, je suis un Uruk ! » qu’il s’targuait, l’Uruk…
Et pour quels résultats ?

Yashnarz s’était fait bouffer par les wargs des bandits qu’il avait engagé comme mercenaires quelques minutes auparavant, quant à Maurög, après les avoir faits capturer comme des bleus, celui-ci avait profité de l’attaque des bandits sur la colonne elfique en lambeaux pour sauver sa peau. Et en chipant Amante, l’âme-arbalète de Charir dans la manœuvre !

A présent, pour pousser l’humiliation jusqu’au bout, dans le même recoin humide que Charir, les bandits lui avaient mis pour compagnon l’un des maudits Elfes qui l’avait précédemment capturé. Juste là, à quelques mètres de lui. Charir avait sérieusement songé à l’étrangler au début, alors qu’on l’avait déposé là inconscient, mais assez méticuleusement, de manière à bien le narguer, les chaînes de Charir l’arrêtaient à un mètre décisif de l’Elfe. Qu’est-ce que ça allait donner quand celui-ci allait se réveiller… Probablement cet idiot allait-il jubiler à l’idée de sa prochaine mort dans les plus atroces souffrances en sachant que le pauvre Charir qui ne demandait qu’à rentrer chez lui tranquille, subirait le même sort que lui. Une fois revenu à lui, l'Elfe fou alerterait ses geôliers de ses tentatives de se libérer de ses chaînes juste pour le voir mourir…

C’était maintenant qu’il devait trouver un moyen de se délivrer, pendant que l’Elfe était encore inconscient et qu’il avait encore une chance de se tirer de ce mauvais pas en vie...

Tout son espoir fut anéanti et l’Orque geignit et pleurnicha quand il entendit l’Elfe tousser et revenir à lui, attirant l’attention des bandits et suscitant leur hilarité grasse. Du moins de son point de vue.
L’Orque se résigna à une interaction avec l’Ennemi Juré, contre lequel il pesta, le blâmant de se sentir obligé de se réveiller là, maintenant, alors qu’il avait une ouverture !  


Dernière édition par Snardat le Ven 17 Mai 2019 - 23:06, édité 4 fois
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Idril Felagund
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MessageSujet: Re: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptyVen 17 Mai 2019 - 17:21

Idril avait la sensation de flotter au milieu d'un espace informel. Aucune odeur, aucune lumière, aucun son. Il dérivait simplement dans le néant, éprouvant une sensation d'extrême légèreté... Puis peu à peu, le néant parut prendre consistance. L'espace devenait de plus en plus dense, se resserrant autour de lui. Bientôt, l'elfe eut l'impression d'être comprimé, d'étouffer. La sensation d'agréable flottement disparu pour laisser place à l'inquiétude. La gêne devenait de plus en plus éprouvante. Une douleur terrible le prit à la tête, lui rappelant soudain qu'il en avait une.
Reprenant conscience de son corps, Idril comprit que quelque chose rendait malaisée sa respiration, comme si ses poumons étaient compressés. Il prit une grande inspiration pour les forcer à reprendre leur volume, ce qui lui déclencha une quinte de toux. Non loin de lui, un gémissement plaintif se fit entendre, puis des ricanements amusés. Qui parlait ? Cherchant sans succès à qui appartenaient les voix, Idril se décida à ouvrir les yeux.
Il était assis sur le sol, dans un recoin obscur d'une grotte. La seule lumière provenait d'un feu de camp allumé plus loin, autour duquel se mouvaient trois silhouettes tordues. Leurs ombres décharnées s'étendaient derrière elles sur le mur de la caverne. La lueur des flammes intensifia sa migraine. Il referma les yeux un court instant. Encore plongé dans les brumes de l'inconscience, il ne comprenait pas où il était, ni comment il y était arrivé. Complètement déboussolé, il ne se souvenait pas plus de ce qu'il avait fait avant.

Il voulut porter ses mains à la tête pour se masser les tempes, mais quelque chose arrêta brutalement son geste dans un cliquetis métallique. Seulement alors, il se rendit compte qu'il se trouvait enchaîné par les poignets à la paroi rocheuse contre laquelle il était adossé. Le seul effet bénéfique de cette  onde de choc fut que ses maux de tête disparurent instantanément, permettant à sa mémoire de se remettre à fonctionner. Les détails de l'escarmouche à la lisière de Mirkwood lui revinrent, ainsi que l'attaque qui s'en était ensuivie. Des espèces d'Orques sauvages, vêtus de pagnes et montés sur des Wargs, s'étaient attaqués au convoi elfique qui ramenait le général blessé ainsi que deux ennemis captifs au palais. Les elfes avaient vite été dépassés. Leurs effectifs avaient été bien diminués, et le fait que certains attaquants se servaient d'enfants humains comme boucliers n'avait rien arrangé. S'étant vu octroyer la charge de remplacer le général, qui n'était plus en état d'assumer ses fonctions, Idril hurlait ses ordres, tentant de se faire entendre dans le brouhaha des combats, pour ré-organiser ce qui restait des elfes. Malheureusement, l'affrontement était inégal, et vint le moment où il commença à fatiguer. Une demi-seconde d'inattention suffit à son adversaire pour enchaîner une attaque puissante. La garde de l'Orque vint s'enfoncer brutalement dans le plexus solaire d'Idril, qui en eut le souffle coupé. Hoquetant sous la douleur et éprouvant soudain une nausée affreuse, il sentit bientôt la tête lui tourner, et s'effondra inconscient.

L'adversaire qui l'avait vaincu devait certainement être celui qui l'avait traîné jusqu'ici. Ayant désormais retrouvé ses esprits, l'elfe fit le bilan de sa situation. Il avait survécu aux affrontements, et cela sans être blessé. C'était une très bonne nouvelle. Cependant, il était désormais tenu prisonnier par trois espèces de sauvages. Ce n'était pas du tout une bonne nouvelle. Quelque chose bougea à sa gauche. Se pencha vers lui. Percevant le mouvement, Idril tourna la tête et s'aperçut qu'il avait un compagnon d'infortune. Il le dévisagea plus attentivement. Ce qu'il vit annonçait certainement la pire nouvelle de la journée. Un orque assez maigre, enchaîné par les poignets lui aussi, se tenait bien trop près à son goût et le regardait d'un air qui n'augurait rien de bon. Les premières pensées d'Idril furent une suite d'interrogations. Que faisait-il enchaîné avec lui ? N'était-il pas des leurs ? Avait-il commis une faute grave ?
La présence de l'Orque à ses côtés le rendait nerveux. Encore plus nerveux peut-être que d'être enchaîné. Idril s'était déjà trouvé en mauvaise posture par le passé, ayant fait de désagréables rencontres sur la route, mais jamais au grand jamais on ne lui avait passé les fers. Et voilà qu'il se trouvait prisonnier au fond d'une grotte humide en compagnie d'un Orque ! Trop, c'était trop.

Depuis que l'un d'entre eux avait failli l'envoyer à la mort dans sa jeunesse, le diplomate devait bien avouer qu'il avait beaucoup de mal à garder la tête froide en leur compagnie. Il parvint toutefois à conserver son calme apparent. Pour Idril, ces créatures étaient tout simplement détestables. Leur langage était grossier, ainsi que leurs mœurs. Quant à leurs actes, il était inutile d'en parler. Rien en eux ne poussait Idril à quelque pitié ou compréhension. La vie lui avait trop bien enseigné cette leçon: Epargnes un Orque, il ne t'épargnera pas. L'Ennemi l'avait bien compris, lui. Jamais Idril n'avait vu d'Orques épargner un Elfe. Il avait même déjà vu un Orque abattre froidement un autre Orque qui fuyait le combat. Lorsqu'il affrontait un Orque, si ce dernier venait à faire un signe de reddition, l'elfe l'envoyait balader.

Songer à la violence des Orques fit ressentir à Idril toute la gravité de sa situation. Il devait absolument trouver un moyen de se libérer, ou il finirait très mal. Encore plus mal même, s'ils apprenaient qu'il détenait des informations de valeur. Quitte à mourir, il préférait que ce soit sans souffrances, mais Idril n'en était pas encore à envisager cette fin. Il avait en lui une flamme qui s'élevait comme un brasier lorsqu'il était déterminé à quelque chose. En l'occurrence, il était déterminé à s'échapper. S’il ne tenait pas tant à toujours respecter ses principes de droiture, il aurait bien imaginé un plan pour être libéré au détriment de la créature répugnante. D'ailleurs, il craignait que ce dernier soit en train de fomenter exactement ce genre de plan. Une question le taraudait cependant: Pourquoi donc l'Orque était-il enchaîné ? Idril hésitait fortement entre surmonter son dégoût et poser sa question, ou éviter le regard de l'autre et trouver un moyen de ne plus avoir à le supporter à ses côtés. Détaillant froidement l'Orque, il en était à essayer de jauger si ce dernier allait ou non le trahir pour être libéré par les siens, lorsqu'il vit l'objet de son inquiétude se pencher vers lui...
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MessageSujet: Re: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptyDim 26 Mai 2019 - 20:17



« Pourquoi a-t-il fallu que tu te réveilles à cet instant précis ? Fichu Elfe ! Tu attires leur attention ! Il indiqua les bandits d’un mouvement de tête. Ils vont nous dépecer vifs avant la fin de la nuit si tu les fais s’intéresser à nous ! »

Charir détourna la tête et cracha d’agacement dans la terre de la grotte, avant de se rabattre à sa place, s’affalant en poussant un soupir résigné. Il se mit à jeter des regards nerveux vers les autres, les fixant à tour de rôle eux, et ses chaînes rouillées, qu’il secouait et faisait cliqueter avec ce même agacement croissant.
« Fichus Elfes… Répéta Charir en marmonnant… Les Patrons ont raison. V’pouvez jamais vous empêcher d’nous pourrir la vie !»

Il se tut un instant en reportant son attention sur le feu, comme méditatif… Jusqu’à ce que l’Elfe finisse par l’ouvrir. Le ton bas, au moins avait-il assimilé cela…
« Peut-être dans ce cas devrais-tu commencer par cesser de geindre et de te tortiller comme tu le fais, Orque. Tes chaînes retentissent à travers toute la grotte, c’est cela qui attire leur attention.
Charir eut secoua la tête de déni, soupirant de mépris à cette analyse, jetant un regard à ses geôliers.
« Moi, faire du bruit ? Quelle mauvaise foi, typiquement elfique ! Le brave Charir est le plus discret des siens... Après Sjach, « l’Ombre », bien sûr, ajouta-t-il. Mais il est à des miles et des miles… »
Sur son côté, hors de son regard, l’Elfe ne sembla pas le moins du monde convaincu. Mais sans relever, il posa une autre question sur le même bas ton : «Quelque chose me chiffonne, Orque : ce sont là tes semblables dans la grotte. Pourquoi crains-tu donc qu’ils te dépècent ou quoique ce soit d’autre ? Qu’as-tu fais pour te retrouver enchaîné ici ?»
Charir pivota à nouveau la trogne vers l’Elfe. Une arcade sourcilière dressée.

« Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre que ça soit des Orques comme moi ? J’ai rien en commun avec ça ! Charir cracha à nouveau dans la poussière en se détournant de l’Elfe, rivant un regard plein de mépris sur les bandits. Moi, je suis un respectable légionnaire du Mordor ! J’me bats pour ma légion, et pour le foutu Très Grand… Eux, ce sont des bandits... Crapules sans foi ni loi et déserteurs ! Ils ont envie de montrer au monde qu’ils n’ont ni dieu ni maître et pour ça, que ce soit votre Erù ou mon Sauron. Et pour ça ils sont prêts à tous les sacrilèges qu’ils peuvent commettre facilement… Ils sont nous offrir leurs services en temps que mercenaires contre vous juste avant qu’on se tape dessus, mais c’était juste pour s’assurer que ça allait être le foutoir et qu’on allait bien se taper dessus entre nous et qu’ils pourraient achever le vainqueur tranquille pour lui rafler tout l’butin. Et c’est exactement c’qu’ils ont fait avec tes semblables. Et toi, et moi, on fait tous les deux partie du butin. »

Charir se lova à sa place pour faire face à l’Elfe, le dévisageant… Ses yeux relevèrent un détail à la lueur des flammes, quelque chose qui lui avait échappé jusqu’ici, là, sur le visage de l’Elfe. Charir se pencha à nouveau vers lui, comme pour intriguer à voix basse avec lui, mais ce n’était que pour le scruter en détail. Quelque chose sembla faire monter à petits feu son hilarité, remuer ses lèvres en les étirant de plus à plus. Un discret ricanement émana de sa bouche tandis qu’il se rabattait une fois encore à sa place pour rire un peu plus librement.
« Mais c’est toi ! Oh oui c’était toi ! »

Il rit encore un peu pour lui-même, avant de narguer l’Elfe :
« Ah il t’a pas loupé, mon copain, quand il t’a mis son poing dans la gueule pendant la bataille dans le bois. T’en as encore la marque là ! »
Le destin était d’une ironie… Il n’y a pas une journée, lui et l’Elfe avaient été face à face, confrontés l’un à l’autre durant l’escarmouche du suicide à la lisière de Mirkwood. Enfin, c’était surtout Maurög, l’Uruk chargé de veiller sur Charir par le lieutenant Yashnarz pendant ce combat, qui avait spécifiquement été face à cet Elfe. Entre autres. Tandis que Charir avait été chargé par deux autres. Mais celui-ci avait été le seul à être seulement assommé au lieu d’être tué par le duo, le poing de Maurög l’ayant mis au tapis et laissé pour mort au milieu du foutoir...

« Je suis Charir pour information… Ah ouais c’est vrai, j’t’ai déjà dis mon nom à l’instant. Pour information, c’est moi qui ai fait la peau à votre Général de mes deux, Maldamachin, on s’en fiche de son nom exact, il en a plus vraiment besoin hein ? Un beau carreau tout beau, bien au milieu dans la poitrine. J’devrais réclamer une promotion à mon chef quand j’me serai tiré de là, tu n’crois pas ?» Tout dans le ton et l’attitude de l’Orque durant ce petit discours assumait d’une fierté malveillante pour ce dont il venait de se vanter.

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Idril Felagund
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MessageSujet: Re: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptyVen 31 Mai 2019 - 15:40

Les jérémiades de l'Orque commençaient à vriller les tympans d'Idril. Quelle mauvaise foi il avait, cet insupportable geignard ! L'Elfe avait une forte envie de lui demander d'un ton moqueur s'il avait un horaire de réveil à lui conseiller, pour la prochaine fois où il se retrouverait dans une situation similaire. Puis il songea qu'il n'y aurait pas de prochaine fois s'il ne trouvait pas un moyen de se tirer d'affaire, et cela le fit retomber dans de sombres pensées...qui furent de nouveau interrompues par les plaintes de l'Orque. Idril prit une profonde inspiration et ravala son aigreur, s'évitant ainsi de proférer quelque grossièreté. Il commençait à avoir des raideurs dans les bras. Il aurait bien changé de position, mais il redoutait le cliquetis retentissant que ses gestes provoqueraient, aussi se retenait-il tant bien que mal. Son compagnon d'infortune (Idril répugnait à le nommer ainsi, mais il ne trouvait pas de terme plus adéquat restant poli) quant à lui, ne s'embêtait pas avec de telles considérations. L'Elfe tenta de faire prendre conscience à l'Orque qu'il était des deux le seul à faire du bruit, mais ses sages paroles tombèrent dans l'oreille d'un sourd.
« Moi, faire du bruit ? Quelle mauvaise foi, typiquement elfique ! Le brave Charir est le plus discret des siens... Après Sjach, « l’Ombre », bien sûr, ajouta-t-il. Mais il est à des miles et des miles… »
Idril était tout à fait dubitatif. « Le brave Charir...le plus discret des siens... ». Mais bien sûr ! L'Orque était d'une discrétion exemplaire. Cela ne faisait aucun doute. Tant qu'on se limitait à le comparer à une fanfare de Hobbits jouant fortissississimo le bal des chasseurs ! Idril parvint cependant à passer outre et la principale question qui lui trottait en tête revint : Pourquoi l'Orque était-il enchaîné, qu'avait-il à craindre de ses semblables ?

La créature lui répondit qu'il n'avait rien à voir avec leurs geôliers.
- « Je suis un respectable légionnaire du Mordor ! J’me bats pour ma légion, et pour le foutu Très Grand… Eux, ce sont des bandits...[...] ils sont prêts à tous les sacrilèges qu’ils peuvent commettre facilement. »
Le coup du respectable légionnaire et du foutu Très Grand manquèrent de peu de faire sourire Idril. Mais le fait que leurs gardiens étaient à l'affût d'occasions faciles de rafler une belle mise attira son attention. Fomenter des plans douteux n'était pas dans les habitudes d'Idril. Néanmoins, il était habile lorsqu'il s'agissait de maîtriser une conversation et d'amener son interlocuteur à aborder le sujet voulu. Peut-être saurait-il tromper à dessein ses geôliers et semer la confusion entre eux ?
Fallait-il encore qu'il arrive à se concentrer. Et avec l'autre qui le dévisageait drôlement, ce n'était pas gagné...Le dénommé Charir se pencha vers lui, paraissant sur le point de lui murmurer quelque chose qui ne devait pas être entendu, comme un propos murement réfléchi pour s'évader ne devant pas tomber dans les mauvaises oreilles, par exemple. Au lieu de quoi, une espèce de rictus (l'Orque devait être en train d'esquisser un sourire...) étira les minces lèvres, accompagné bientôt d'un ricanement. Idril, qui attendait toujours que l'autre dise quelque chose d'intelligent, fut une fois de plus déçu. Qu'est-ce qui pouvait bien donner envie de rire quand on se trouvait enchainé ? Fixant Charir en fronçant les sourcils, il attendit que l'autre se calme et jeta un rapide coup d'œil vers leurs geôliers. Mais au lieu de se taire, l'Orque retourna à sa place et rit de plus belle.

« Mais c’est toi ! Oh oui c’était toi ! »

« Comment ça ''c'est moi'' ? Qu'entend-il par-là ? S'est-on déjà rencontrés avant ? ... » se demanda Idril, qui se mit à réfléchir. La réponse lui vint au moment où Charir ouvrait la bouche. Cet orque était l'un des deux captifs qu'ils emmenaient à Mirkwood ! Mais l'autre ne pensait pas à la même chose...

« Ah il t’a pas loupé, mon copain, quand il t’a mis son poing dans la gueule pendant la bataille dans le bois. T’en as encore la marque là ! »

Stupéfait, Idril voulut porter la main à son visage mais son geste fut une fois de plus arrêté, lui rappelant non sans l'agacer grandement qu'il était enchaîné.
Face à la taquinerie de l'Orque, l'Elfe ne savait pas sur quel pied danser. Charir paraissait être le genre assez fanfaron, et il se permettait de le railler ! Cet insensé devrait plutôt réfléchir à un moyen de se sortir de l'impasse dans laquelle ils se trouvaient. Mais d'un autre côté, Idril devait bien admettre qu'il avait raison : Quelle belle raclée il avait pris ! Le contre-coup du choc l'avait gêné pendant un bon moment après qu'il se fut réveillé. Pourtant, loin de se sentir humilié d'avoir été frappé ainsi, il était le premier surpris de s'en trouver satisfait : Sans cela, Idril avait le sentiment qu'il ne serait plus en vie pour y penser. Il y avait fort à parier qu'il aurait fini comme Amrir, décapité.

« Je suis Charir pour information… Ah ouais c’est vrai, j’t’ai déjà dit mon nom à l’instant. Pour information, c’est moi qui ai fait la peau à votre Général de mes deux, Maldamachin, on s’en fiche de son nom exact, il en a plus vraiment besoin hein ? Un beau carreau tout beau, bien au milieu dans la poitrine. J’devrais réclamer une promotion à mon chef quand j’me serai tiré de là, tu n’crois pas ?»

Cette fois, Idril ne put s'empêcher de réagir. Il se décida à taquiner lui aussi Charir, à sa manière.
« Eh bien...je suppose qu'une promotion tomberait en effet à pic pour un as capable de planter un carreau dans la poitrine du général ennemi...Au fait, est-ce une tradition chez vous de laisser votre besogne inachevée ? A ce propos, il semblerait que je doive à ton ami une fière chandelle pour son manque de rigueur. Tu pourras le remercier aussi : grâce à lui, tu te trouves en ma compagnie, et vu le plaisir que tu parais prendre à gémir et me railler, tu passes un excellent moment ! Je ne vois donc pas pourquoi je m'épuiserai à trouver un moyen de nous faire libérer tous les deux... »
Avec un sourire en coin, Idril se tut pour laisser l'Orque réfléchir à ses paroles. Il avait lancé une bouée. A Charir de l'attraper pour sceller ainsi une entente provisoire, ou refuser la main que lui tendait l'elfe. Idril avait les bras bien engourdis désormais. Il fallait qu'il bouge pour rétablir la circulation. S'assurant que leurs geôliers ne leur prêtaient pas attention, et jetant un regard significatif à l'Orque pour lui signifier de se taire, il se leva doucement en prenant soin d'empêcher les chaînes de faire du bruit.
Ce faisant, il commença à réfléchir au meilleur moyen d'attraper les trois mouches. Dans ses bras, le sang recommençait à circuler et il sentait une agréable chaleur revenir. L'engourdissement disparaissait. Idril devait d'abord comprendre ce qui motivait leur capture. Charir avait dit que ces orques cherchaient du profit rapide et facile. Bien, c'était déjà un départ. Mais ils allaient être déçus. Tari et Lenwë n'avaient que très peu de possessions matérielles. Quant à sa charge en Lorien, le diplomate mourrait plutôt que révéler son rang. De toute manière, un imbécile qui tenterait d'avoir la vie sauve en leur révélant sa fonction de diplomate se retrouverait très certainement avec plus de problèmes qu'il n'en résoudrait. Idril savait que l'Ennemi serait prêt à payer une belle somme pour acquérir un prisonnier détenant d'importantes informations, et bien que leurs geôliers ne soient pas affiliés au Mordor, il était persuadé qu'ils n'hésiteraient pas à faire commerce avec Sauron s'ils y trouvaient leur intérêt.

Cependant, les mouches devaient penser qu'il était fortuné ou important, et il y avait de quoi. Idril dirigeait le reste des Elfes lors de l'attaque surprise, ils avaient dû le prendre pour un haut-gradé de Mirkwood. En plus, il avait emprunté une armure des sentinelles de la forêt noire avant l'escarmouche, puisque ne se doutant pas de ce qui l'attendrait en quittant la Lorien, il n'était vêtu que d'une simple tenue de voyage. Il voyageait toujours dans le plus grand dénuement, et il s'en félicita une fois de plus. Il s'étonna tout de même que ses gardiens ne l'aient pas dépouillé de son armure, car après tout, elle pesait son poids et le métal pouvait être réemployé. Quant à la cotte de maille, elle était prête à l'emploi pour un Orque.
D'ailleurs, Idril y songeait soudain, quelle valeur pouvait bien avoir Charir à leurs yeux ? Comptaient-ils le revendre au Mordor, s'il était bien un tireur d'élite ? L'elfe en doutait, les tireurs d'élite devaient être appréciés, mais pas au point que l'Ennemi cherche à les sortir d'un mauvais pas moyennant finances...si ?
Idril ne pouvait révéler sa valeur, et il doutait que Charir en ait une quelconque. Il allait donc falloir tromper, ruser, se jouer de leurs geôliers...trouver un autre moyen de les appâter.

Il examina ses fers. Epais et rouillés, on ne pouvait s'en défaire qu'en ôtant le tenon de métal qui les fermait. Et pour cela, il fallait qu'une personne extérieure déloge le tenon à l'aide d'un marteau. Ses bras étant enfin dégourdis, il se rassit tout aussi silencieusement et s'employa à imaginer une histoire susceptible d'intéresser leurs gardiens. Puisqu'ils pensaient qu'il avait de l'argent, il devait le leur faire croire pour gagner du temps et, il l'espérait, devenir suffisamment important à leurs yeux pour qu'ils ne soient pas tentés de faire de lui leur souffre-douleur.

Occupé à échafauder un plan, il ne s'aperçut pas tout de suite que l'humain décharné s'était approché.
"Hep, t'es noble ? T'as d'la famille à rançonner ?"

Idril n'y avait pas pensé. Par son père, il était noble oui, mais cela importait peu. Ils n'avaient jamais mené grand train, en dehors des réceptions royales, et il n'avait pas pris goût au faste de la cour. Pourtant, en Lorien, il était plongé dans le raffinement au quotidien. En devenant diplomate, il était aussi devenu le seigneur du Cerin Amroth. Représentant la Lorien, il se devait d'être toujours vêtu selon la tradition galadhrim, et il devait vivre selon son rang. Il logeait donc dans l'ancien palais d'Amroth, auquel était liée toute une équipe de domestiques, et portait chaque jour des habits habilement coupés dans de belles étoffes. Mais tout ce dont il bénéficiait en Lorien allait avec sa charge, il n'avait pas de fonds propres. Ses possessions personnelles étaient à Imladris, dans la petite maison attelée à son atelier dans le quartier des artisans. Là-bas résidait son âme. Cinq tentures et tapisseries, une harpe, des meubles et objets de sa confection, quelques bourses contenant diverses monnaies...rien d'exubérant, mais largement suffisant pour mener une vie agréable.

"Ils s'raient prêts à payer combien pour toi ?"

« Mon pauvre ami...si les galadhrims apprennent que tu me tiens captif, ce n'est pas de l'or qu'ils déposeront à tes pieds, mais ta propre tête. » songea Idril, sans répondre toutefois aux questions du brigand.

L'Orque tenta une intervention.
« Euh moi j'suis un soldat estimé de mon Capitaine »

La réaction de l'homme ne se fit pas attendre.
"Ta gueule toi *SBAF* On sait c'que t'es ! T'es un troufion du Mordor, tu vaux que dalle toi, personne va payer pour toi, toi t'es juste là pour l'amusement"

Se défouler un peu devait l'avoir contenté assez pour le moment, car il repartit gesticuler avec ses compagnons autour du feu.

« Charir ? T'as une marque, juste là... » Il n'avait pas pu s'en empêcher. Il se repris.
« Tu peux m'appeler Idril. Dis-moi, est-ce que tu sais s'il reste dans les parages quelques compagnons de ta...légion ?... Qui savent que nos geôliers font partie de ceux qui les ont trahis ? Parce que de mon côté, connaissant mes frères sylvains, ils ne ressortiront certainement pas de sitôt de leur royaume. Si nous parvenons à faire en sorte qu'ils (en désignant les geôliers) nous conduisent à l'extérieur à la recherche d'un hypothétique trésor ou rançon, il faudra pousser jusqu'aux sud de Mirkwood si nous voulons avoir une chance de tomber sur une patrouille d'Elfes ou de quoique ce soit susceptible de se porter à notre secours... ».
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MessageSujet: Re: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptyMar 11 Juin 2019 - 20:44

Sa tête sonna de cruelles secondes à la suite du coup de Marnid, plus fort qu’il n’en avait l’air.
Le poing ganté de métal d’Uruk qu’il portait n’était peut-être pas innocent en cela…

Charir tendit l’oreille à l’Elfe en scrutant un point fixe sur son torse. Une idée ulcérante que suggérait l’Elfe, comme le manifestèrent la respiration plus lourde et plus accélérée de l’Orque, ses yeux qui s’écarquillèrent à quelques reprises et son pouls en tension croissante. Un Orque qui s’allierait à un Elfe ? Ses ancêtres devaient convulser au bout de leurs ficelles rien qu’à cette perspective.
« Un Orque qui s’allie à un Elfe ? Mes ancêtres doivent convulser au bout de leurs ficelles rien qu’à cette perspective. » Dit Charir.
Il y avait une bannière de la 18ème Légion dans la grotte, sur laquelle étaient toujours ficelés les crânes de défunts camarades. Les croyances tribales de la Légion disaient que de ces crânes leurs prédécesseurs les regardaient et les jugeaient, leur octroyaient force au combat.
Là maintenant, Charir aurait juré avec le jeu d’ombre du foyer que les crânes étaient pris de soubresauts et de tremblements avec la proposition qui venait de lui être faite…
D’un autre côté, ses ancêtres étaient déjà morts et n’étaient pas dans sa galère...
« Dis-moi combien d’Orques ont réchappé à vos lames et à vos flèches, Elfe, et je saurai combien de compagnons rôdent dans les parages, traînant des pattes vers le sud pour rentrer au pays. » Lâcha Charir, une certaine résignation dans la voix… L’escarmouche à la lisière de Mirkwood avait tourné au carnage pour son camp bien avant que lui et Maurög ne taillent la route. Des survivants, dans ses meilleures estimations, Charir en voyait moins d’une dizaine, et il s’incluait lui, ainsi que Maurög…
« Et ta patrouille d’Elfes ? Quand bien même tu embobinerais ces salauds de bandits et qu’ils feraient marche vers le sud –et je suis certains, je suis Certains de les avoir entendu parler de cavaler à dos de wargs plein nord dés demain à l’aube…- En admettant au passage qu’ils me me donnent pas Moi, à bouffer à leurs chiens d’ici là… Quand tes congénères leur seront tombés dessus, que va-t-il advenir du pauvre Charir une fois qu’ils nous auront… « Sauvés » ?

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Idril Felagund
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MessageSujet: Re: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptyMer 24 Juil 2019 - 19:28

Idril éprouvait lui-même une certaine peine pour ses aïeux. Sa grand-mère aurait été outrée de voir son descendant s'allier à l'engeance même qui avait mis à sac les anciennes terres du Beleriand. Cependant, Idril était le plus jeune diplomate qu'aient jamais connu les Elfes. Le Seigneur Celeborn avait décidé de laisser sa chance à ce jeune elfe qui pensait différemment de ses congénères.
Idril n'aimait pas les orques, c'était un fait. Mais contrairement à d'autres, il était capable de laisser de côté les généralités. Il accordait le bénéfice du doute à chacun, même à un orque. Et puis Idril était un elfe pragmatique. Quand on avait la chance d'avoir un compagnon dans une situation pareille, il était tout à fait idiot de ne pas en faire un allié.
L'Orque avait visiblement décidé de coopérer. Au-delà de l'orque geignard, il découvrait une personne qui comme lui se souciait de ses ancêtres, et qui comme lui était prêt à faire des concessions. Idril appréciait cela. Il y avait cependant un léger souci.

– « Je ne sais pas combien des tiens ont réchappé à la bataille. J'étais aux côtés de mon général et de notre ennemi commun lorsque tes compagnons sont partis en déroute. Mon estimation des survivants est donc certainement fausse. Lorsque j'ai quitté la lisière du champ de bataille pour entrer dans la forêt, il restait encore une bonne vingtaine des tiens, je pense. Ceux qui t'ont capturé avec l'Uruk seraient en mesure de donner un chiffre précis, mais... »

Idril eut un moment de découragement. La vision soudaine de son compagnon Amrir décapité lui enserra le cœur. Il prit une profonde inspiration pour se dégager de ses tourments.
« Et ta patrouille d’Elfes ? Quand bien même tu embobinerais ces salauds de bandits et qu’ils feraient marche vers le sud –et je suis certains, je suis Certains de les avoir entendu parler de cavaler à dos de wargs plein nord dès demain à l’aube…- En admettant au passage qu’ils ne me donnent pas Moi, à bouffer à leurs chiens d’ici là… Quand tes congénères leur seront tombés dessus, que va-t-il advenir du pauvre Charir une fois qu’ils nous auront… « Sauvés » ?

– « Tu crois que je n'y ai pas pensé ? Ecoutes, je ne vois que deux solutions : Ou nous nous libérons par nos propres moyens, ou nous mettons nos geôliers face à des gens capables de nous libérer. Puisque je ne trouve pas le moyen de nous libérer nous-mêmes pour le moment, j'essaie de trouver un plan pour mettre en place la seconde solution. Alors certes, il y a beaucoup d'incertitudes qui demeurent, mais si tu as ne serait-ce qu'une idée, n'hésites pas à m'en faire part. »

Idril sentait venir l'agacement, et il se força à reprendre son calme. S'agacer lui donnerait envie de gesticuler, faisant ainsi cliqueter ses chaines, ce qu'il devait éviter. De nouveau les fourmis envahissaient ses bras et ses mains étaient engourdies. Tout en gardant un œil sur les formes qui se mouvaient autour du feu, il se concentra sur ses pensées pour oublier son inconfort.

– « Bon...j'ai déjà une solution à ton problème. Si tu n'as pas d'importance pour eux, on va-t’en donner une. Ça évitera déjà qu'ils ne te donnent en pâture à leurs wargs. Je pensais leur faire croire qu'il y a un prix élevé chez les Elfes pour ta capture, et que c'est moi qui dois toucher la somme. Ainsi, on leur donne une raison de nous garder sains et saufs tous les deux. Qu'en penses-tu ? »


Dernière édition par Idril Felagund le Jeu 5 Mar 2020 - 21:56, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptyMar 20 Aoû 2019 - 19:32

L’Orque avait écouté l’idée de l’Elfe pour le garder en vie en hochant la tête avec attention à plusieurs reprises, l’oreille tendue pour assimiler à cause du bruit parasite que faisaient les autres autour de leur feu. Quand il lui demanda son avis, l’Orque releva vers l’Elfe un regard à l’admiration solennelle empreinte d’ironie. :
« Schrakh, tu n’en démordrais pas au sein d’une compagnie d’Orque… C’est une idée foireuse bien comme il faut qui va reposer sur de la pure improvisation ! Faisons ça ! »

De toute manière comme le disait Idril, leurs options étaient bien limitées :
Option 1 / Baratin foireux de Marnid, un gars qui doit subsister de fourberie et de malhonnêteté depuis sa plus tendre enfance.
Option 2 / Tentative désespérée de croche-pied opportun sur les jambes de Marnid lors de sa prochaine inspection et de l’étrangler avec ses propres chaînes pour lui prendre la clef, et se frayer un chemin à deux à travers un repaire de deux-cents bandits…

Du temps s’écoula sans que Marnid ni personne ne revienne s’occuper d’eux. En cercle autour du feu avec des Orques, puis des Hommes, puis des Orques et des Hommes qui venaient se succéder au fil des heures. Marnid causait. Causait sur le même ton égal, racontant ses vieilles histoires de bandit. Même quand Charir tenta de faire cliqueter ses chaînes pour attirer l’attention des bandits, il n’eut pas l’attention de ses geôliers, pas même une injonction hurlée de la fermer là-d’dans...

Charir pesta :
« Qu’une entité quelle qu’elle soit m’entende : si seulement j’avais toujours mon arbalète… Et sinon, ça ressemble à quoi une journée normale chez les Elfes ? » Demanda Charir avec un demi-sourire ironique avant de revenir à son observation visuelle des bandits… Il commençait à se résigner, cela se percevait.
Il ne s’était pas attendu à ce qu’Idril réponde à sa question…

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MessageSujet: Re: [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra"   [ FB - PV Idril - Snardat] "Per ardua ad astra" EmptyJeu 5 Mar 2020 - 21:55

« Schrak, tu n’en démordrais pas au sein d’une compagnie d’Orque… »

Cette remarque de l'Orque sonna aux oreilles d'Idril comme une sorte de compliment maladroit. Au moins, Charir approuvait son idée. De toute manière, il n'en avait pas d'autre à proposer et Idril ne trouvait pas d'autre moyen. L'idée n'était pas mauvaise en soi, mais elle était très risquée. Il allait devoir être excellent lorsque viendrait le moment de faire gober l'histoire à leurs geôliers. Plus que tout, l'elfe craignait que l'orque ne fasse une mauvaise intervention qui les décrédibiliserait et les mettrait en grand péril. Le mieux était de retarder le plus possible le moment de baratiner. Idril avait besoin de tout le temps qu'il pouvait gagner pour mettre au point ses arguments et fignoler les détails qui achèveraient de rendre crédible le tout. Et pour faire apprendre son speech à Charir, afin que ce dernier sache exactement quoi dire, comment le dire et à quel moment. L'Elfe détestait l'idée de devoir utiliser ses talents d'orateur pour manipuler, mais il en allait de sa vie. Et de celle de l'Orque.

Le temps passa, laissant tout loisir à Idril de mettre au point son argumentaire. Ce faisant, il gardait tout de même un œil sur l'attroupement autour du feu, dont les membres allaient et venaient sans se soucier d'eux, ce qui lui convenait à merveille. A deux reprises il prit le risque de se lever pour permettre au sang de circuler dans ses bras. Le simple fait de voir ses chaînes lui rappelait dans quel péril il se trouvait, et jetait une ombre dans son cœur. Seule la pensée qu'il n'était pas dans les mains de soldats du Mordor connaissant son statut lui permettait de relativiser. Sa situation aurait pu être pire. Elle n'en restait pas moins périlleuse.

Tout en étant plongé dans ses arguments, Idril remarquait qu'il semblait y avoir beaucoup de soldats qui allaient et venaient. Il ne pouvait savoir combien exactement, mais cela renforçait son idée qu'ils ne pouvaient pas s'échapper par leurs propres moyens. Son compagnon d'infortune tenta d'attirer leur attention pour il ne savait quelle raison, sans succès. Ce n'était pas plus mal. Qu'espérait-il ? Une autre raclée ?

« Qu’une entité quelle qu’elle soit m’entende : si seulement j’avais toujours mon arbalète… Et sinon, ça ressemble à quoi une journée normale chez les Elfes ? » Demanda Charir. Il y avait dans sa voix une sorte de lassitude. Était-il en train de perdre espoir ?

Les geôliers comptaient visiblement remettre Idril contre rançon, ce qui constituait en somme une sorte de garantie de sa survie. Mais qu'en était-il de Charir ? Idril était le premier surpris d'arriver à percevoir ses sentiments. Ainsi sa sensibilité du vivant s'appliquait même aux orques. Il était si confortable de ne voir en eux que le bras armé sans conscience ni sentiments de l’Ennemi, soldats aux visages semblables, enfermés dans des casques de mauvais fer et se mouvant d'un commun élan pour aller étriper de braves jeunes gens des Peuples Libres. L'Elfe était tenté de se confier à son compagnon sur l'évolution de sa pensée. Il était curieux d'avoir le point de vue de l'orque, de savoir si ce dernier remettait lui aussi en cause ce qu'on lui avait appris, et s'il désirait comme Idril se libérer des opinions communes de sa race afin de penser librement et par lui-même.

C'est pourquoi Idril fut heureux de la question de Charir. Il ne pouvait lui parler de son quotidien en Lorien sans devoir mentir pour protéger la confidentialité de son statut. Or il désirait parler en toute franchise. Sa vie menée dans la simplicité à Imladris pouvait être racontée sans risques et de plus, reflétait mieux sa personnalité.

« Une journée normale chez les Elfes ? ... ». Idril se tut quelques instants pour rassembler ses idées.

« A Imladris, dont tu as peut-être entendu parler, j'ai une petite maison au-dessus de mon atelier. C'est un endroit paisible, auquel on accède par une cour pavée et fleurie...Tu me demandes ce qu'est une journée normale chez les Elfes. Je te répondrais qu'aucun de nous ne passe la même journée, bien que nous ayons certes un goût commun pour les danses et les chansons. Lorsque j'éprouve le besoin de me reposer, je vais m'étendre dans ma petite habitation sous les toits. Au-dessus de mon lit, il y a une fenêtre que je maintiens ouverte avec une cale de bois. Ainsi, je peux m'endormir en contemplant les étoiles. Parfois, lorsque le vent souffle, je peux voir également les dernières ramifications du chêne danser dans la brise nocturne. J'aime le son du vent dans les branches.
As-tu jamais prêté attention au son du vent qui joue parmi les ramures forestières, Charir ? C'est une si belle chose. J'aimerais tant que tu puisses ressentir cette force qui émane de tout ce qui vit...Lorsque je m'éveille, je reste tout d'abord allongé un petit moment, savourant l’instant : Les rayons du soleil levant qui viennent parfois m'éblouir, les pépiements joyeux d'un oiseau, le bonheur de vivre en paix, de n'éprouver aucune douleur. C'est un bienfait tellement simple, et on ne s'en rend souvent compte que lorsqu'il est trop tard... ». Idril suspendit ses paroles, emporté par de vieux souvenirs. Il baissa les yeux et demeura pensif quelques instants.

« Je me lève ensuite. Parfois, je vais prendre mon repas du matin dans la salle commune, afin de partager les nouvelles du jour. On y croise de temps en temps quelques voyageurs, ainsi que les fils du Seigneur Elrond lorsqu'ils sont présents. J'aime l'ambiance énergique et bienfaisante qui y règne. Puis je vais vaquer à mes occupations. Selon les jours, ce peut-être m'atteler à la réalisation d'un objet, me plonger dans la lecture de quelque récit savant ou simplement distrayant, ou aller chercher ma harpe pour jouer un peu de musique. Parfois aussi je vais m'entraîner, m'occuper de mon cheval...Tu vois, c'est assez varié. Un peu avant que le soleil soit au zénith, je vais m'occuper de préparer mon repas, ou je donne un coup de main pour le service de la salle commune. Puis je m'occupe à nouveau jusqu'au soir. Après le souper, si j'ai terminé mes occupations ou si je dois y donner une représentation moi-même, je vais souvent dans la salle du feu. C'est une salle destinée à trouver la tranquillité, où est constamment entretenu un grand feu. On y chante là maints récits et poèmes lorsque vient le soir. J'y fais résonner les cordes de ma harpe le temps de quelques lais et ballades...Voilà, tu as là une petite idée du quotidien que je mène. C'est assez réducteur, car je ne peux pas tout détailler sans que nous y passions la nuit, mais cela reste fidèle à la réalité. Et toi, Charir ? J'aimerais entendre quelle existence tu mènes. »
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