Chroniques d'Arda
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 Revue Impromptue

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Alcibiade
Gouverneur de Pelargir, Amiral de l'Empire de l'Ouest
Alcibiade
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MessageSujet: Revue Impromptue   Revue Impromptue EmptyMer 5 Fév 2020 - 20:55

PNJ MÌRIEL
Revue Impromptue 439644Viviane

Depuis Arandal




Bâtir. Un mot bien vain, car emprunt de vanité. Il n'est d’œuvre qui ne s'effrite avec les âges, ou ne se métamorphose jusqu'à prendre un contour si différent qu'il n'est plus guère d'analogie pour relier états passés et présents. Et pourtant l'homme s'efforce, dès que l'occasion se présente sous une forme ou une autre, de tendre sur ce monde son œuvre positive. Certains tentent d'imprimer leur marque dans les contreforts de citadelles remarquables, d'autres tendent face à la mer d'orgueilleuses grèves bordées d'arcades fragiles. Les faces pâles de statues immenses  jonchent les paysages d'empires emmêlés aux quatre points du monde. Dans l'Arbre immense, quelques uns décèlent la majesté et la beauté du monde. D'autres y discernent l'arc d'une nef ou la voûte d'un palais. Les plus sensibles tendent l'oreille et perçoivent dans le bruit de ses ramures et le grincement de son bois la mélodie à jaillir de quelques flûtes ou instruments. Pour Mìriel, ce n'était jamais qu'un refuge de fraîcheur pendant l'été caniculaire et un abri pour les pluies de l'hiver.

La route jusqu'à Nindalf fut agréable et sans encombres, le temps étant très favorable. Mais à son arrivée elle trouva une garde endormie, l'esprit ailleurs. L'activité du chantier de réfection semblait presque à l'arrêt et seuls deux maçons grattaient mollement les jointures des pierres d'angle d'une tourelle. Une courtine avait été réparée, ainsi qu'une échauguette.
Le capitaine de la garnison, pris de court, accourut et agita tout ce monde en un rien de temps, distribuant les corvées et multipliant les excuses. Il prétexta une journée de repos au retour d'une mission punitive contre des pillards venus du nord. Ces nouvelles du Rhovanion n'étaient guère encourageante en ces temps obscurs. La menace de l'Est aggravait son emprise et la dame d'Arandal aurait préférée des échos moins sinistres. Le relâchement de la garde ne présageait rien de bon et accrut la colère de Mìriel. Elle convoqua le capitaine et lui ordonna de se mettre au travail avec ses seconds jusqu'au lendemain, en guise de punition. Le reste de la garnison fut envoyée en patrouille de nuit pour les deux semaines à venir. Il était évident lorsque l'on observait attentivement les sentinelles que ceux-ci avaient pris de l'embonpoint. Les officiers avaient dû privilégier la chasse et autres activités améliorant le quotidien au détriment de factions vigilantes et d'un entretien plus minutieux des fortifications. Le pourtour du fort avait pris des allures de potagers où les soldats cultivaient avec maladresse quelques lopins de terre sur les berges. Les ouvriers, arrivés dans cette ambiance atone, s'étaient pliés au rythme ensommeillé de la garnison, et menaient depuis lors un travail indolent.  

Après quelques temps à remettre de l'ordre à Nindalf, Mìriel éprouva le besoin de se changer les idées. Elle encouragea les chevaliers de son escorte à profiter du beau temps pour une partie de chasse. Ils coururent ainsi le cerf pendant prêt de deux jours. La Dame d'Arandal redoubla de sévérité pendant ce temps, veillant elle même à l'activité de ses sujets. Au retour des chasseurs, il y avait du gibier pour organiser un généreux banquet. Ce fut chose faite et le lendemain fut chômé pour que tous prennent du repos. Puis les travaux reprirent. La réparation de l’appontement fut achevé et il s'attaquèrent aux mécanismes de la barbacane. De plus, un groupe fut dépêché en amont pour quérir un chargement de tuiles aux carrières de glaise les plus proches. La Dame d'Arandal, profita de ces jours pour reconnaître les marches à l'est de l'Anduin. Elle chevaucha avec une mince escorte, gravit les monticules et les éperons rocheux les plus élevées et contempla les vallées sinoples de sa province. Elle se fit nommer les lieux et détailler la géographie de chaque combe ou ravine, visita les ultimes villages à l'est, recueillit doléances et récriminations, arbitra les conflits insolvables. Elle vérifia les livres de comptes et fit rassembler les taxes et saisies douanières afin de les envoyer à Arandal. Mìriel ne tenait pas en place et presque chaque jour, elle fatiguait deux montures lors de ses excursions impulsives.

À son départ, elle laissa derrière elle ses deux meilleurs chevaliers : l'un bon cavalier, l'autre bretteur coutumier et réputé. Ils demeureraient deux semaines supplémentaires afin de secouer les soldats trop avachis, et de rendre à la garnison son esprit belliqueux. L’entraînement intensif chasserait l'ennuie que la garnison avait trop longtemps cultivé. Elle ne regrettait pas grand-chose de sa visite, ayant pu s'adonner pleinement à ses devoirs d'administration, consciente du mieux laissé derrière elle. Sa science martiale était bien sûr un peu mince, mais avec le temps et les conseils de Vardamir, elle était parvenue à saisir un point essentiel de l'art de la guerre : une bonne logistique faisait des miracles et cela passait par une bonne conduite des affaire de la Province. L'or, et, par ricochet, la trésorerie, étant le nerf de la guerre, la Dame d'Arandal mettait un point d'honneur à en examiner les différents ressorts. Sa politique de soutien inconditionnel, presque de mécénat, au Chapitre était d'ailleurs la conséquence d'une croyance simple : si les routes de la province demeuraient sous bonne garde, les marchands maintiendraient leur commerce et tous en profitaient : aubergistes, artisans boulangers et autres pourvoyeurs de vivres, mais aussi  forgerons,  fabricants d'arcs en if à la portée sans égale dans tous le Gondor, potiers et briquetiers…
Le Nord de l'Ithilien faisait la jonction entre Rhovanion, Gondor et Marches rohirimes. Des provinces reculées du Royaume, Arandal tirait des caravanes un profit sans égale dans tout le Gondor, hormis peut être Pelargir, cité ployant sous l'opulence et enrichi par son port sans pareil. Mìriel recevait une part importante des bénéfices. N'étant pas vénale et menant une vie simple, elle accumulait chaque années un pécule qu'elle redistribuait selon les besoins observés. Son fief était modeste bien que suffisant, ses meubles et sa garde robe sobres et sans parures. Elle mangeait peu, se nourrissant de choses simples et délaissant les banquets. Cela avait été une réforme pénible à mener lors de son arrivée : limiter le faste des officiers de l'Ordre, dont une partie fainéantait en d'interminables ripailles onéreuses. Les fastes de ce monde, elle en avait jouis pendant sa jeunesse à Nùmenor. Mìriel en avait quitté l'univers feutrée sans regrets, exécrant l'atmosphère délétère des palais pleins de courtisans poisseux.
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MessageSujet: Re: Revue Impromptue   Revue Impromptue EmptyLun 17 Fév 2020 - 19:27

PNJ MÌRIEL
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La caravane des marchands avait dressé ses faubourgs de toile contre le rempart même de la tour de Tirith Nindor. Des simulacres d'échoppe avaient éclos sous quelques tentes et des roulottes avaient déroulé leurs étals pleine de fourbis et de curiosités mystérieuse. Il y avait un marchand de laines épaisses, aux teintures funèbres mais à la trame solide. Plus loin, des poteries émaillées faisaient reluire leurs vernis délavés sous la veille d'un  vénérable patriarche hâve. Ce fut néanmoins un marchand de bijoux et de pierres qui retint l'attention de Mìriel. Elle n'était pas vraiment coquette, mais admirait la qualité de l'artisanat. Lors des conseils hanséatiques qu'elle arbitrait, elle s'efforçait ainsi de ne jamais céder à la tentation de favoriser certaines corporation  tels que les tailleurs de pierre, les ébénistes où les joailliers. Leur dextérité la fascinait au plus haut point et elle aimait admirer les artistes au travail, ou fouiller les collections apposées aux murs des ateliers.
Dans des corbeilles, des gemmes semi précieuses s'entassaient comme des grains de fruits bien mûrs luisant sous les rayons : grenats assoupis, cristal de roche au teint de miel, malachites vert-d'eau, ambres roussis. Des verroteries mal raffinée, des agates aux zébrures criardes, des roses des sables dont les arêtes fragiles saillaient en floraisons minérales pâles, des onyx et des opales : les rivières du monde entier semblaient avoir charrié depuis chaque horizon, toute une marée d'alluvions colorés, restituant le cœur des montagnes en piles miniatures. Les articles exhibés relevaient plus des babioles oxydées que des joyaux aux lignes pures. La dame trouva dans l'empilement de bronzes noircis un petit bracelet doré dont le reflet mat et constant, le poids étonnamment excessif ainsi que l'aspect rafraîchi et tiède du métal indiquait qu'il était en or. Il figurait deux tête d'ours se faisant face et dont les fourrures se noyaient dans les volutes encerclant l'anneau lustré. Quatre éclats de turquoises étaient enchâssées dans le creux de leurs yeux. Deux cirths rendues illisibles par l'entremêlement des symboles et l'usure fendaient les museaux des minuscules animaux. L'objet, ouvragé sans excès, semblait solide, ses lignes élégantes et fines tirant une arcature délicate au long de son poignet. Mìriel reposa l'ornement avec une hésitation ironique. Cette frivolité qu'elle aurait pu s'accorder, elle la dépenserait autrement. Sa troupe menait grande route depuis cinq jours et la garnison elle même souffrait d'un manque de provisions flagrant. La caravane était l'occasion de ravitailler la garde, l'un des marchands acheminant une cargaison de seigle, un autre des pots de miel. Mais c'était là une broutille que de contenter la panse de quarante hommes. Le prix du bracelet eût été suffisant.
Ce qui fut une dépense réelle pour la dame d'Arandal, ce furent les dix côtes d'armes qu'un naugrim offrit de lui vendre. Les négociations furent âpres, et en fin de compte, elle dut menacer de lui interdire le passage de l'Ithilien s'il ne se montrait pas moins intraitable. Il s'agissait de pièces d'une grande qualité et le nain ne semblait finalement plus vouloir s'en séparer. Cependant Mìriel, en remerciement, lui offrit un sauf conduit pour toute la province l'exemptant de tout péage. À son tour, le naugrim se montra hospitalier et proposa de faire lui même les ajustements des cottes de maille pour chaque garde chanceux concerné.
« Elle ne seront pas pour nos gardes mais pour les chevaliers de la citadelle. Elle sont légères et souples et conviennent au mieux pour ce qui est d'armer les cavaliers. Les arsenaux d'Arandal se chargeront de les retailler. Ici, les gardes de la garnison sont principalement des archers, aux armures de cuir. »
« Des archers vous dites. J'ai là cinq arbalètes d'une facture extraordinaire : elle perceraient le cuir d'un troll jusqu'à la moelle s'il s'approchait du porteur d'une telle arme ! Soixante pièce d'or chacune. »
Un nouveau démêlé s'engagea et dura de longues minutes avant que le négociant n'obtienne le tiers de la somme initialement exigée. Les soldats emportèrent les fameux propulseurs examinant avec fascination et enthousiasme leurs mécaniques ingénieuses. Alors qu'elle allait quitter le marché pour regagner l'entre de pierre de la tour, Mìriel aperçut une roulotte à l'allure exotique, présentant une collection de tapis aux géométries fabuleuses. Le marchand dissimulait sa tête dans la pénombre d'une coiffe mêlant turbans et nattes et tressant l'amalgame en une tiare mauve. Il avait le teint halé, le visage creux et rasé de prés, se tenait les bras croisés, impassible face à l'admiration que suscitaient les figures abstraites et merveilleuses accrochées sous le temple chétif de sa caravane.  Mìriel s'approcha, intriguée non par les tentures dont elle reconnaissait les motifs comme des œuvres haradrimes, mais par les yeux en amande de l'étranger. Aussi elle le questionna :
« C'est là ton travail ? Ou bien n'en est-tu que le pourvoyeur ? »
« C'est là mon propre ouvrage ma dame. »
« Tu viens donc du Harad, du Khand peut être ? »
« Du Khand en effet. »
« Très bien. Combien pour ce tapis? »
« Seize pièces pour votre altesse. »
« Fort bien. Je vais te poser quelques questions. Si tes réponses me déplaisent, il m'en coûtera la moitié, soit huit pièces. Si, au contraire, elles me captivent, je paierai le prix fort sans chercher à négocier. »
Le marchands hésita, crispa son visage dans une expression intense avant d'accepter le jeux, n'étant guère en position de refuser.
« Qu'en est-il d'Azûul Li ? »
« Disparue autant que je sache. Pas vraiment mes affaires. Le Khand n'a jamais été qu'un vassal, au service tour à tour du Mordor et du Harad. Leurs politique m'importent peu. »
« Je comprend ta lassitude. Mais j'imagine qu'un marchand comme toi est malgré tout au fait des événements politiques de ce monde puisque c'est bien ta corporation qui en colporte sans cesse les nouvelles. À quoi bon visiter un pays s'il est en guerre ? Pourquoi y risquer sa marchandise ?… Évidemment tu sais bien des choses. Et je pourrais interroger n'importe quel autre caravanier, il me donnerait des bruits identiques aux tiens. Mais je veux parler du Khand. Qui officie à sa conduite politique ? »
« Je l'ignore. Les chefs de guerre changent sans cesse et j'ai quitté ma terre depuis maintenant quatre années sans jamais m'en rapprocher plus que je ne le suis à cet instant. »
« Et tu n'as pas eu d'échos lors de quelques rencontres ? »
« On dit qu'un sorcier a étendu son emprise sur une faction de chefs de guerre. Un Nùménoréen noir selon les plus bavards. Cela ne présage rien de bon, pour les affaires comme pour vous... » et il regarda vers l'Ouest, comme déjà nostalgique de la beauté des terres ensoleillées et pâlement verdoyantes.
« On le dit Maître des Métamorphoses ! » ajouta-t-il d'une voix peu rassurée. L'appétit commercial semblait l'emporter sur la crainte d'un mythique fléaux, mais ce dernier planait néanmoins comme une vieille odeur de superstition accrochée aux souvenirs lugubres.
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