Chroniques d'Arda
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 Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.

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Krell
Dieu-Roi Mort-Vivant

Krell
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MessageSujet: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyLun 15 Juin 2020 - 4:55


Angoisse, sentiment d'insécurité, peur, ténèbre, voila comment l'on pouvais décrire l'immense cave où se terrait le Dieu-Roi. Profondément sous le temple de Krell se trouvait une grande salle aux dimensions impossible pour un amas de peuples qui ne semblait pas, quelques dizaines d'années encore auparavant, maîtriser l'architecture.

Tandis que le jeune acolyte descendait les marches menant a cette pièce a l'allure gothique, le chant de ses frères prêtres de la guerre commençait a se faire entendre et a résonner dans l'escalier en colimaçon.
Après quelques minutes de descente, il arriva enfin dans la vaste pièce a l'allure d'autel.
A son premier coup d’œil, il ne vit rien, les ténèbres étaient trop forts ici et quelque chose de magique semblait empêcher l’œil humain de voir tout de suite a travers les ombres.
Un frisson parcourut sa peau, bien qu'il sois désormais habitué a cette sensation d'impuissance en rentrant dans l'antre d'une bête sauvage déifié, il ne put réprimer une petite voix dans son esprit qui lui disait de prendre ses jambes a son coup, de changer de vie, d'aller élever des chèvres et d'épouser une gentille orientale.
Loin, très loin de moi.

La première chose que ses sens notèrent, outre le chant, fut l'odeur cuivré du sang qui se répandaient, double d'encens aux effluves dérangeantes, il réprima l'envie de vomir et s'avança d'un pas un peu hésitant.
D'un coup d'un seul, la gêne qu'il ressentais jusque la devint terreur, il se figea brutalement, sentant sur lui l'attention d'un être bien plus dangereux que tout ce a quoi il était habitué.
Pauvre moinillon, c'était la première fois pour lui.

Alors, tandis que ses yeux commençaient a s'habituer aux ténèbres, il vit des ombres se mouvoir sur ses cotés, allumant des bougies couleur sang pour que l'acolyte puisse avancer.
A sa gauche et a sa droite, des dizaines de prêtres vêtus de robes pourpres et rouges, agenouillé et les bras grand ouvert en chantant cet air a l'allure de magie sombre. Des piliers de pierre noires où étaient suspendus bougies, cranes humains et chaines traçaient une sorte de chemin jusqu'au fond de la pièce, où il vit la raison de sa soudaine terreur :


Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. 12344610

Installé confortablement dans un trône d’airain et de pierre le fixait Krell, son dieu, d'un regard rouge engoncé dans une armure stylisée et terrifiante. Sa hache sur le coté, dégoulinante de sang frais et entouré des sacrifice récents que le Dieu-Roi avait exigé pour maintenir sa toute puissance.

Alors, le jeune acolyte dont l'histoire oublia bien vite le nom s’avança a nouveau, il savait qu'il n'avais pas le choix. Avec respect, il s'agenouilla tout les cinq mètres dans un processus ritualisé qui permettait aux prêtres d'approcher leur divinité sans risquer de la mettre en colère.
Il ne restait qu'une dizaine de mètres entre lui et le trône du Dieu-Roi, et l'acolyte s'arrêta la avant de s'agenouiller une ultime fois, gardant cette fois la tête courbée sans chercher a la relever. Il prit alors la parole.


"Ô Dieu de la guerre, Dieu-Roi de l'orient, conquérant du monde et de tout les peuples passé et a venir, la nuit est tombée sur votre ville."

J'étais, a l'arrivé de cet insecte, trop absorbé par mes pensées pour faire attention a ses gestes, mais tandis qu'il m'approchait avec le minimum de respect qui m'étais dut. Je penchais quelque peu la tête sur le coté, déjà légèrement énervé qu'un être aussi minable trouble ma méditation par sa présence. L'annonce qu'il me fit calma toutefois ma colère et je sut qu'il était l'heure que je passe a l'action.
J'avais demandé a ce qu'on vienne me réveiller quand la nuit tomberais sur ma cité. Un être moins divin que moi aurait put demander pourquoi cette nuit, parmi toute les autres ?

C'était mon anniversaire, tout simplement, en somme, le jour le plus important pour le monde tout entier.
Et on doit toujours avoir un beau cadeau pour son anniversaire, le mien sera de feu et de sang, de colère et de terreur, de sacrifice et de soumission.

Alors, lentement, très lentement, je pris appui sur mon trône pour me relever tandis que le chant de mes prêtres s'arrêtaient tout aussi lentement.
Qu'il est bon d'avoir des centaines de prêtres a son service, je n'avais pas saisi a l'époque toute le bénéfice qu'on pouvait sortir de tout ces rituels...Mon véritable autel est et sera toujours la guerre, mais un peu d’étiquette permet d'assurer la loyauté des êtres faibles sans pour autant avoir a massacré leurs familles, leurs amis puis leurs clans.


"Bien...Alors allons y. Il est plus que temps de se remettre a l'ouvrage."

***

Une heure plus tard, une large procession de prêtres s’avançait en plein milieu de la nuit dans les rues de ma ville. Je me terrais en son sein, dissimulé moi aussi par une robe écarlate, bien que ma stature au milieux de tous ces frêles religieux aurait déjà put mettre en garde ceux qui m'avaient connu auparavant.
Je vous laisse quelques secondes pour imager un géant en armure simplement recouvert d'une bure rouge sang, encerclé par des douzaines de chétifs croyants...C'est bon, vous avez l'image ?

Marchant lentement, la procession finit par arriver dans la grande avenue qui menait directement au palais, c'est a ce moment la que je choisit de sortir des rangs pour poursuivre ma route vers le palais en entrant dans une ruelle sur ma droite. Une troupe aussi nombreuse m'avait permis de m'approcher près de la forteresse sans éveiller les soupçons, mais désormais, aussi proche du palais, une centaine de religieux attireraient forcément les gardes.

Tandis que je jetais négligemment la bure dans un recoin de la ruelle où je m'étais dissimulé et que je replaçait mon casque de guerre sur mon visage, un grognement lourd et sonore se fit entendre dans les ténèbres derrière moi.
Serai-je devenu si négligent ? Je n'avais jamais été très doué pour m'infiltrer discrètement, mais la, ne pas voir dans les ombres cet énorme chien et les deux gardes qui vidaient tranquillement une bouteille d'alcool, a l'abris du regard de leur sergent.

Il était plus que temps que je sortent de ma zone de confort et que je retrouve la douce insécurité des combats.
Alors que le chien commençait a aboyer, l'un des garde leva les yeux vers moi...
Je vit une once d'hésitation dans ses yeux, il semblait ne pas savoir si un géant en armure rouge et noire et a l'allure menaçante pouvais être digne d’intérêt, bien que clairement, son chien ne m'aimait pas.

Moi, je n'eut pas la moindre seconde d'hésitation et tandis qu'un sourire mauvais se dessinais sur mon visage, ma main libre se porta dans mon dos, a ma ceinture, saisit l'un de ces énormes couteaux de lancer que j'avais appris a utiliser dans les arènes de combat, voila bien des éons et...
Faut-il vraiment que je décrive la stupeur, la surprise puis la souffrance dans les yeux de cet homme qui venait de recevoir un plein torse une lame plus grosse que le poing d'un adolescent ?
Alors que la bouteille d'alcool et le premier garde tombait au sol, le second fut plus rapide et se saisit de la lance qu'il avait négligemment laissé posé sur le mur derrière lui.
Un guerrier oriental, un vrai...Enfin, les guerriers que j'avais mené au combat pendant des années, ne lâchaient leurs armes que pour uriner, chier ou faire l'amour. Qu'il était loin, le temps où mes guerriers orientaux se perçaient la peau du torse afin de porter toujours sur eux un couteau.
Quand il se retourna pour me faire face, trop content d'être a nouveau armé, il comprit que je m'étais déjà trop avancé pour que sa lance, déjà une mauvaise arme pour un combat dans un environnement étroit comme une ruelle, se révélait ici complètement inutile, le manche de son arme tombant sur mon épaule en tentant de la placer entre lui et moi.

Mon gantelet d'acier se referma sur son crane et sans un plus de bruit qu'un gémissement de surprise, sa nuque se brisa d'un simple geste de mon poignet. Par précaution et sadisme post mortem, je pris un malin plaisir a écraser sa tête contre le mur où sa lance était deux secondes auparavant.
Récompenser la loyauté par l'honneur, la stupidité, la négligence...Et bien, par l'exemple.

Le chien hurla, beugla, vociféra, faisant plus de bruit de son vivant que ses deux maîtres pendant leur mort, mais ma botte de guerre suffit a lui enfoncer le museau dans ce qui lui servait de boite crânienne.
Avant ma mort, peu d'animaux avaient vraiment sut apprécier ma présence et je leur rendaient bien cette politesse, désormais, c'était encore pire, les animaux me fuyaient ou se cabraient a ma simple vue. Ce chien avait fait montre d'un grand courage en restant immobile, grognant tandis que je massacraient ses humains de compagnie.

Sortant de la ruelle après avoir récupéré mon glaive de jet sur le premier cadavre, j'étais retourné dans mes pensées quand je me rendit compte que le chien écrabouillé derrière moi avait attiré l'attention d'une autre patrouille avant de trépasser. A ma gauche, sous les grands murs du palais, une demi-douzaine de gardes et de molosses tous beaucoup, beaucoup plus gros que le premier couraient déjà vers moi, l'air passablement énervés. Les chiens poussèrent un hurlement qui me presque rire, tant il était pratique pour sonner l'alarme.


"Je suis leur dieu et ils osent m'attaquer hein ?..."

Le fait que c'est moi qui ait pulvérisé ces vermines en premier ne comptaient pas, ils étaient tous mes enfants, mes séides, mes adorateurs. Leur vies, leur morts et tout ce qu'il y avait entre les deux étaient miens, exclusivement miens...
Tandis que le plus rapide d'entre eux prenait la parole, je fis un pas de coté pour leur faire face


"Halte !"

"Non."

"Ne bougez plus, au nom de la rége..."

Il n'eut jamais le temps de finir sa phrase, je ne supportais pas de recevoir des ordres. Le glaive de jet, cette fois, avait touché en pleine gorge. Les hommes s’arrêtèrent net a une douzaine de pas de ma grandeur, tandis que leurs chiens, sentant bien que je n'étais pas un guerrier pochetronné classique, n'étaient déjà plus très certain de vouloir me bouffer.

"VOUS ME GÊNEZ MISÉRABLES CLOPORTES ! CREVEZ !"

Mon cri ? Mon rugissement, plutôt, transperça les ténèbres de la ville endormie et résonna a travers les ruelles, les toits et rendit complètement inutile tout signal d'alarme, je devais avoir réveillé toute cette ville de faible.
Cette fois, je dois bien l'avouer, j'étais en colère. Tout ce que je voulais, moi, a la base, c'était posé mon impérial fessier sur mon propre trône, commander les meilleurs plats, avoir les plus belles femmes et peut être organiser un combat de gladiatrices dénudées avec option place dans le harem pour la plus belle et la plus forte.
Des trucs d'empereur de l'est classique quoi, je suis certain que vous me comprenez...Non ?
Et voila que ces peignes culs, même pas capable d'arrêter leur propres molosses...
Oui, non, il faut vraiment parler de ces bestioles la, autant les gardes ne valaient pas grand chose comparé a ma propre gardes pourpres, autant, les molosses, c'étaient autre chose, ces...bêtes ? Trucs ? Braif, ces chiens auraient largement eu leur places sur n'importe quel champ de bataille, d'ailleurs, l'idée m'intéressait beaucoup.

Mais bon, soyons franc, si je n'avais pas vraiment envie de voir un de mes membres être déchiquetés par ces bestioles, tout cela n'était pas vraiment capable de m'arrêter, pas encore tout du moins. J'étais au summum de mes capacités, mes prêtres y avaient veillés, et, colère oblige, j'aurais foncé tête baissé sur un dragon à ce moment.

Alors sur ces humains ?




Ma charge fut rapide et brutale, mes pas résonnèrent dans le sol mêlant bruit métallique et basse dut a la force que je mettais dans chaque mouvement pour me mouvoir aussi vite.

Le premier coup de Belakor, ma hache de guerre, arracha le torse des jambes d'un premier garde avant de se figer dans le crane d'un second, selon un angle de frappe bas, haut par la gauche. Le corps du second, toujours lié a ma hache par sa boite crânienne, finit traîné derrière moi tandis que je prenais une pause guerrière, la main gauche levée et ouverte en signe de défi et afin de parer le moindre coup qui viendrait mettre en doute ma parfaite maîtrise d'un art martial aussi impressionnant que le mien.
Prudence bien inutile, le geyser de sang et la violence de ce premier coup finirent de démotiver les hommes, alors que j'avais fait attention a ne pas y mettre toute ma force, histoire de me préserver.
Énervé, oui, furieux, non.

Les trois hommes restant se regardent un moment, hésitants, pourraient-on leur en vouloirs ? Ils venaient de voir leur effectif divisés par deux en l'espace de quelque seconde par un unique guerrier. C'est un truc qui calme, en général. Ceci dit, les chiens, eux, ne m'avaient pas encore l'air d'être calmés
Ah, les animaux, bien souvent mieux dressés que les humains, mais tellement moins capable après d'avoir de l’instinct de survie


"K'so..." *

Un geste de poignet et le cadavre, toujours accroché a Belakor, tomba sur le sol dans un fracas métallique comme un pantin désarticulé. Je pris alors une garde similaire a la position des crocs des loups, hache levée au dessus de ma tête, prêt a broyer tout ce qui me sauterait dessus.
Je devais me presser, je le savais. Je ne voulais quand même pas tuer tout ce que ma propre ville comptait de gardes.
Remarquez que vu l'état martial des Orientaux, il faudrait faire un vrai nettoyage, bientôt, très bientôt.
De toute façon, je me connais assez pour savoir qu'avec moi, tout est un bon prétexte pour un nettoyage ethnique, surtout si je viens de tuer trop facilement des membres de la dites ethnie.

"Allons, mes toutous, vous voyez bien que le mâle alpha, ici... c'est moi."

Tandis que je me demandais combien de jolies filles m'attendaient dans mon palais, je fit un pas en avant, puis un autre, bien décidé a avancé, de toute façon.

"Bah alors ? j'ai pas toute la nuit moi, j'ai une conversation a avoir ! DÉGAGEZ OU CREVEZ !"

Soudain, l'idée de déclarer mon identité me vint en tête, cela aurait probablement calmé immédiatement les choses, mais...Je sais pas, j'avais envie de voir si la nouvelle génération d'Orientaux valait la précédente.
Et puis, a mon époque, mes Orientaux ne se soumettaient que devant le plus fort, pas devant celui qui se présentait poliment. Si il fallait rééduquer ce peuple, autant commencer dès à présent et par un rappel a l'ordre.
Au Rhùn, seul le fort, le rusé, le pragmatique survie. Les autres sont des tas de viandes tout juste bon a être traité comme du bétail.

A bien y réfléchir, ces hommes ne devaient pas, ne pouvaient pas être les gardes du palais, tout au plus une milice qui patrouillaient la au mauvais moment pour moi...Mais alors qui gardaient les environs direct du palais ?
Les chiens ?
Impossible ! Peut-on dresser aussi bien pareille bestiole ? Et pourtant, c'étaient eux qui avaient sonner l'alarme avant moi et qui se montrait, la encore, bien plus menaçants que les hommes.
Tandis que les deux moitiés d'homme aspergeait le sol pavé et les environs immédiat de liquide corporel divers et variés mais principalement rouge, un sourire mauvais me vint, a l'idée du formidable carnage que j'allais avoir ce soir, mon cadeau d'anniversaire !


*Gros mot oriental originaire d'un clan très lointain dont la décence m’empêche de donner une traduction littérale, disons seulement que cela as a voir avec les déjections.

(Hrp : Voila, j'arrête la pour vous laisser répondre et géré. J'éditerais demain pour enlever les fautes. Désolé si c'est un peu hard a lire par moment ! Je corrige demain promis !
Si y'a un problème, hésitez pas, mp ^^)
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Assiah Rhazad

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyLun 15 Juin 2020 - 13:11

La soirée avait passé de façon plus que satisfaisante. J'avais présidé à la célébration en l'honneur de Krell, prévue pour lui faire honneur à la date-clé qui soulignait sa naissance. Un jour férié pour les travailleurs, au cours duquel l'on s'adonnait à des rites religieux ainsi qu'à des affrontements parfois brutaux où le sang coulait à flots. J'avais également connaissance de quelques orgies organisées partout en ville. Hélas, il n'était pas question que j'y participe : en tant que membre du harem, et plus encore qu'actuelle régente, j'avais une certaine image de marque à soutenir. Cette cruelle déception m'avait rendue plus prompte encore à participer au reste des réjouissances prévues au palais.

Je revenais d'ailleurs d'une session particulièrement satisfaisante de combats de chiens : les meilleurs et les plus violents des molosses étaient sélectionnés pour être intégrés au chenil royal et désignés comme reproducteurs afin d'étoffer mon cheptel. Le dernier affrontement, particulièrement violent, m'avait laissé le visage maculé de sang. Un détail qui ne dépareillait pas avec l'ensemble de ma tenue : vêtue comme bien souvent d'une robe vaporeuse de gaze d'un rouge vermeil, d'une coupe qui ne laissait que peu de place à l'imagination, et coiffée d'un diadème argenté parsemé de rubis, j'étais en tout point royale. Les taches de sang sur ma peau claire créaient un admirable contraste, soutenu par l'auburn presque noir de ma chevelure cascadant jusqu'à mes reins.

Je regagnais mes appartements avec une espèce de regret, attristée que cette journée prenne fin. Quoi que je pense de Krell, j'attendais toujours l'occasion de sa fête avec impatience : notre point commun le plus évident était notre goût du sang et du spectaculaire, raison pour laquelle je prenais toujours un temps considérable à organiser l'événement. Cette année avait encore été une réussite et j'étais encore amusée du regard des badauds qui avaient assisté à mon discours, plus tôt dans la journée. Les culs terreux venus des alentours s'étaient empressés d'aller déposer leurs offrandes au temple, ce qui m'avait rassurée quant à mon éloquence... Si tant est que j'en aie jamais douté. Bien que cette attitude particulièrement déférente, flirtant avec la servilité à l'endroit de l'empereur, puisse sembler aller à l'encontre de mes propres ambitions, il n'en était rien. J'étais parvenue à convaincre tout le pays de mon adoration du dieu-roi pour mieux pouvoir retourner ma veste lorsque le moment serait venu. S'il avait forgé son empire dans le sang et la peur, j'avais la ferme intention de couler les fondations du mien de façon plus subtile, plus sournoise. Un sourire satisfait se dessina sur mes lèvres à cette idée et je m'arrêtai un instant pour admirer par la fenêtre le territoire qui était déjà mien.

L'éclat rougeoyant des feux festifs installés aux quatre coins de la ville baignait les bâtiments dans une lueur sanguine qui me fit frémir de satisfaction. De ci de là l'on entendait les beuglements caractéristiques des plus éméchés des citoyens, imbibés de vapeurs de stupre et d'alcool. Je chérissais particulièrement cette ambiance et un lorsqu'un léger vent caressa mes épaules nues, je m'autorisai un soupir de contentement. Tout, décidément, était absolument parfait.

Jusqu'à ce qu'un hurlement de chien s'élève dans la nuit.

Je me redressai devant la rambarde, cherchant du regard l'origine de ce bruit. Lorsque l'un des molosses du palais y répondit, non loin de moi, j'eus la certitude que la soirée, en fin de compte, n'était pas terminée. Peut-être allait on m'amener à nouveau un espion ? Avec un peu de chance, celui ci survivrait assez longtemps pour que je puisse réellement l'éplucher de façon efficace : le décès prématuré de mon dernier sujet d'expérience m'avait privée du plaisir de lui faire manger sa propre peau. L'idée ne cessait de me trotter dans la tête depuis et je regrettais presque d'avoir dû jeter cette viande à mes chiens. Le cœur battant d'excitation à l'idée de pouvoir réitérer l'expérience, je me rendis dans mes appartements afin d'y chercher mon chien favori, une créature particulièrement violente, dont le regard vicieux suffisait à faire trembler les moins vaillants de mes interlocuteurs. La créature était si massive que je me demandais parfois si elle n'avait pas un ou deux ouargues quelque part dans sa généalogie. Bien qu'impressionnante, la bête m'obéissait au doigt et à l’œil et un simple sifflement suffit à lui commander de me suivre. Exceptée Tehani, mon bras droit, je n'avais confiance en personne si ce n'est mes chiens. C'est pourquoi je me déplaçais rarement sans l'un d'eux : simple question de logique. On peut corrompre un garde peu scrupuleux, mais le chien, lui, sait qui est son maître.

Tandis que nous parcourions le palais en sens inverse, un concert de hurlements canins m'invita à la prudence: un simple intrus n'aurait causé un tel remue ménage. Il devait se passer quelque chose de bien plus grave. L'arrivée soudaine de gardes provenant des quatre coins du palais me donna rapidement raison et je hâtai le pas : il ne serait pas dit que je reculais devant la menace. Ce n'était pas mon genre et il n'était pas rare que je sois la première sur les lieux d'une menace. Sur le trajet, je fus interpellée par l'un des hommes que j'avais placés en surveillance sur les remparts. Son rapport, particulièrement fourni en descriptions de la "menace", me glaça soudain. Etais-je entourée d'incapables au point que ceux-ci ne reconnaissent pas celui qu'ils vénéraient pourtant comme une divinité ? Je n'avais presque aucun doute quant à l'identité de ce singulier visiteur : la stature, le talent au combat, la date même... Je le connaissais assez pour savoir que c'était le moment idéal pour lui. Adepte du grandiose, toujours.

J'accélérai le pas afin de m'adresser aux hommes depuis les remparts : Il fallait que j'arrête mes gardes avant qu'il n'en reste plus un seul debout. Les jupes retroussées pour me permettre de courir, j'atteignis mon but en un instant seulement, le souffle court. D'un claquement de langue, j'ordonnai à mon molosse de rappeler la meute : Plus encore que les hommes, j'aurais regretté de perdre de bons chiens. Ceux-ci s'arrêtèrent net pour se regrouper en contrebas, attendant les ordres. Une fois rassurée sur le sort de mes précieux animaux, je portai les doigts à mes lèvres pour en tirer un long sifflement, afin d'attirer l'attention de mes hommes.

Il n'y avait plus aucun doute à présent, car je le voyais d'ici : une masse sombre, drapée de rouge, qui avançait implacablement en fauchant les gardes comme autant de blés mûrs, armée d'une hache qui confirmait ma supposition. D'une voix forte, ferme, j'ordonnai :

"A genoux devant votre dieu !"


Bien que tous ne m'eurent pas entendue depuis une telle distance, il suffit que quelques uns soient à portée pour que bientôt le message se transmette , enflammant les gardes aussi sûrement qu'une étincelle dans une traînée de poudre. La plupart obéirent sur le champ et je restai plantée là un instant, consciente que ma situation actuelle me permettait de les regarder de haut, les écrasant de mon autorité. Cela n'aurait pas été le cas en bas : ma petite taille ne me permettait pas d'imposer mes quatre volontés comme les hommes le faisaient entre eux. C'était l'une des raisons pour lesquelles j'avais pris grand soin de me forger une réputation bien plus terrifiante : laisser place à l'imagination en inventant toujours de nouvelles façons de punir ceux qui osaient aller à l'encontre de mes ordres. Plus créatives et sanglantes à chaque fois, mes interventions de faisaient de plus en plus rares à mesure que les hommes avaient appris à m'obéir sans discuter. La récente histoire de l'homme épluché dans mes cachots avait depuis longtemps balayé la ville, prenant de plus en plus d'ampleur à mesure que le temps passait : l'horreur et la crainte étaient encore assez frais à l'esprit pour que nul n'aie l'audace de discuter mes ordres.

Après quelques instants, je quittai mon perchoir afin d'aller accueillir moi même Krell. A une distance raisonnable : grisé par sa soif de sang et le plaisir de se battre, il pourrait fort bien ne pas me reconnaître. Je n'avais pour ma part aucune envie de voir ma jolie tête séparée du reste de mon corps.

Au bas du rempart, les soldats s'étaient agenouillés dans la poussière. La meute de chien m'emboîta le pas, suivant docilement leur maîtresse à l'image d'une océan de fourrure sombre hérissée de crocs et de griffes acérées. Je m'arrêtai à une bonne dizaine de mètres du dieu roi, déployant mes jupes autour de moi en m'agenouillant dans un mouvement particulièrement gracieux, la nuque inclinée avec déférence.

"Bienvenue chez vous, Dieu-Roi de l'Orient. Il y a bien longtemps que notre cité n'a pas eu l'honneur de recevoir votre visite. Je vous prie de bien vouloir recevoir mes hommages ainsi que ceux de votre maison, mon seigneur et maître."


J'avais au moins un sujet de satisfaction à cette affaire : ma tenue, prévue pour la fête en son honneur, correspondait parfaitement à l'occasion...
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Krell
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Krell
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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyLun 22 Juin 2020 - 22:33


Ces gardes n'étaient pas dignes du titres de guerriers Orientaux, définitivement. Ne pas être capable de me vaincre était normal, mais de la a trembler comme une feuille devant moi alors j'avais pour le moment fait attention a ne pas utiliser mes pouvoirs surhumains, non. Définitivement, non.
Un véritable guerrier oriental m'aurait défié dans un combat rituel ou se serais soumis devant mon talent martial, mais il ne se serait pas contentés de trembler.
Quel genre de citoyen non-guerrier était-ce la ? Quelle vie de citadins avait-il vécu ?

Voila, voila, présenté devant moi, la raison pour laquelle je ne voulais pas que mon peuple devienne un peuple de sédentaire, vivant dans de large citée protégée par de puissante muraille.
Pour un peuple de guerrier, il faut un danger permanent, de la naissance a la mort. Il faut grandir sur une terre sauvage, aride. Il faut combattre la nature, les animaux sauvages et les autres clans afin que la sélection naturelle se passe. Il faut un entrainement qui débute dès l'enfance qui favorise l’ascension sociale des plus forts, des plus rapides ou intelligents...
La, devant moi, des hommes qui n'avaient jamais connus de véritables dangers de leur vies. Des foutues sédentaires qui profitaient du titre d'oriental pour se donner un style, une valeur qu'ils ne méritaient absolument pas...
Quand je pense que chez mes esclaves, seul un sur cent méritais,après bien des combats, d'être intronisé en tant que guerrier et seulement si un clan acceptait leur présence.

Et donc, la, des faibles, tremblants comme des roseaux sous le vent, tenant leurs armes sans aucune volonté. Je pourrais, de quelques gestes, les briser et pénétrer dans mon palais pour y faire ce que je voulais.

D'ailleurs, j'étais partit pour. Soyons franc, c'était mon anniversaire, je voulais mon tonneau d'alcool, je voulais mes danseuses, mes guerriers s'entre-tuant pour me faire plaisir et mon harem. J’écraserais tous ceux qui m’empêcherais de profiter de mon monde.

Tandis que je levais ma hache pour massacrer, une voix féminine résonna en venant du sommet :


"A genoux devant votre dieu !"

Trop focalisé sur les humains, je n'avais pas remarqué que les chiens s'étaient éloignés et rassemblés au pied des murs de mon palais. Autours de moi, la ville qui avait fêté mon anniversaire et qui avait sombré dans le stupre et la luxure commençait a s'intéresser a ceux qui faisait tout ce bruit. Des fenêtres commencèrent a me regarder les badauds. Progressivement, une foule se fit autours de moi.

Nous, moi et les précédentes générations des Orientaux, nous nous étions battus pendant des dizaines d'années, sur des centaines de champs de batailles, pour que cette génération puisse vivre relativement en paix, avec des ressources bien plus abondantes que je n'en avais connu. Quand j'étais enfant, les mères devaient choisir leur enfant le plus solide et affamé les autres, pour éviter qu'un autre clan ne viennent et ne les chasses de leurs terres. Quand j'étais adolescent, nous n'étions que des esclaves pour Sauron et ses séides, d'un claquement de doigt, les maîtres du Mordor rassemblaient des hordes d'Orientaux et sans avoir rien a offrir en échange, pouvais compter sur notre soutient.
Et la, alors que cette génération n'avais jamais connu la famine, la misère ou l'esclavage, voila a quoi ils en étaient réduits ? Des citadins, de fragiles soldats a peine différent de ceux des terres de l'Ouest ?
Les esprits étaient décidément bien cruels par moment.
IL était plus que temps que je reprenne les rènes de mon peuple.

Il était plus que temps de réveiller la sauvagerie des Orientaux, avant qu'elle se réveille d'elle même et ne pousse mon peuple dans une autre guerre civile d'où, cette fois, nous ne nous relèverons pas.

Tandis que je devisais dans dans mon esprit sur toutes ces déceptions, la rumeur avait enflé parmis les "hommes" devant moi et ils s'étaient agenouillés prestement, bien qu'aucun de ces fils de chienne ne m'avait jamais connu, la simple évocation de mon nom, de mon titre, suffisais alors désormais a leur faire pliés l'échine ? Sans qu'aucun ne se battes ou ne se soumette devant ma puissance martial ?

En pleine nuit, des nuages rouges et pourpres commencèrent a s'assembler bien au dessus de ma capitale. Quand je pense que je voulais faire de cette ville la capitale de la guerre, le refuge de tous les guerriers.
Une pluie fine commença a tous nous tomber dessus, tristesse et colère se mêlait dans mon esprit. Tant de mes compagnons, de mes serviteurs, de mes lieutenants morts...Pour cela.

D'un regard autours de moi, sur mon peuple qui s'agenouillait autours de moi, je ne vis que bien trop peu de véritables combattants. La plupart avaient les yeux trop expressifs pour n'avoir jamais vu les horreurs de la guerre. Par tous les esprits.

Alors que je m'apprêtais a leur montrer ce que faisais un véritable prédateur en la présence de moutons aussi serviles, elle, une dame tout de rouge vêtue, qui se distinguait franchement de la masse tant par la prestance que par son escorte de chien de combat, m'approcha et se mit a genoux a son tour.
Je ne la reconnu pas tout de suite. J'avais eu beaucoup d'amantes dans mon harem ou en dehors. Mais elle avait toujours eu un petit quelque chose en plus des autres, une froideur dans les yeux, une sorte d'intelligence qui transparaissait de chacun de ses regards et de ses gestes. Elle me plaisait, m'avais toujours plu et c'était encore le cas.

J'imagine que c'était grâce a elle que mon royaume et mon peuple ne s'était pas trop effondrés.
Brave petite qui avait tenté de garder le cap...
Brave petite qui tentais sans doute d'accaparer un trône qui me revenais de droit, croyant que la guerre, cette fois, m'avait avalée pour de bon.
Voila trop longtemps que je partais et que je revenais sans plus m'occuper de la gestion de mon peuple, il était temps que cela change.

J'allais, prestement, m'occuper de son cas et savoir ce que je devrais faire d'elle, était-elle responsable du peuple de marchands que j'avais autours de moi ? En était-elle simplement un symptôme ou la cause ?
La politique m'avait toujours profondément ennuyé. J'étais un combattant, un général, un maître des arts martiaux. Vaincre les chefs de clans, écraser les révoltes, attiré tout ce que le Rhùn avait de puissant dans ma poigne et dans les ténèbres les lier a ma botte, voila ce que j'appréciais. Le reste, les assemblées, les conseils, les rapports des économistes, des juristes, des architectes et de tous les lettrés, voila qui me laissait froid, au mieux, ou qui me donnait des envies de planter tous ces chiens des livres sur des pieux sur les routes menant a ma capitale. Histoire de bien montrer ma véritable idée de la politique :

J'ordonne, l'Orient suis, le reste sont des affaires de mortel, indigne de mon intérêt.
La dame de Rhùn pris a nouveau la parole, agenouillée, a quelques mètres de moi, servile, mais prudente.

Brave petite.
Trop brave pour être honnête ? Sans aucun doute.



"Bienvenue chez vous, Dieu-Roi de l'Orient. Il y a bien longtemps que notre cité n'a pas eu l'honneur de recevoir votre visite. Je vous prie de bien vouloir recevoir mes hommages ainsi que ceux de votre maison, mon seigneur et maître."


"Comme tu as grandi, belle Assiah, depuis notre dernière rencontre. Je vois que tu est toujours aussi séduisante, mais sache que...
J'étais la, j'ai toujours été la...J'observais dans les ombres comment mon peuple pouvais évoluer sans moi.
Et je suis très déçu."


Amusé, je pris la tête d'un des gardes qui ne s'étaient pas assez éloigné de moi dans une de mes larges mains avant de le soulever a ma hauteur sans aucune peine, comme un enfant soulève une poupée.

"J'ai laissé un peuple de guerrier, je retrouve un peuple de Kat'so, des chiens, des loques sans fierté avec une donzelle qui n'aurait jamais dut quitter mon harem pour les diriger ?
Il était plus que temps que je revienne, une femme ne devrais jamais diriger les Orientaux, vous êtes trop faibles, trop manipulatrices.
Vous vous pensez malignes, plus rusées que nous les hommes.
Je te montrerais ce qu'est la véritable ruse, tu verras.
En attendant, je vais faire ce qu'il me plait.

Très jolie ta robe, Assiah, mais n'oublie jamais plus quelle est ta place, je réfléchirais a la fonction que je te laisserais, en fonction de ce que me dirons ceux dont je ne peut douter de la loyauté"

Soyons franc, je n'avais confiance en personne, sinon dans mes gardes impériaux...Quoique.

L'homme que je tenais par la gorge ne cherchais même pas a se défendre, aucune garde, aucun regard de défi, aucune volonté guerrière.


"Nos ennuies sont finis, nous sortons de la nuit..."

D'un geste sec, la nuque du faible se brisa, mais je pris bien soin de broyer sa boite iranienne sur le mur sur ma gauche avant de le laisser choir. Démonstration de brutalité, de force et de tyrannie, voila comment j'avais fondé mon pouvoir absolu et ma religion.

"Vous avez oubliez ce qu'est la guerre, je vais vous le rappelez."

Quelques pas en avant, j'avance vers la meute de chien et leur maîtresse. Il faudrait que je m'occupe de ces clébards assez vite. Cette femme n'avait même pas besoin d'inspirer la loyauté aux hommes, ses chiens lui apportait en quelques années ce que j'avais mi des années a construire : Une réputation de terreur. Assiah avait beaucoup trop de pouvoir, il fallait remédier au problème. Le fait qu'elle use de ressources et de temps pour dresser ces espèces de chiens de guerre et qui de plus semblait lui obéir au doigt et a l’œil, voila la meilleure preuve de la décadence de mon système, de mon royaume.
Soyons franc, du temps de mon vivant, j'aimais partager le pouvoir avec des séides, leur donner de l'importance, leur laisser croire que leur présence a mes cotés étaient primordiale.
La mort m'avais fait amèrement regretter ce choix. Plus jamais personne ne dirigeras mon empire, mieux vaut régner sur des cendres que voir l'oeuvre de sa vie voler par des opportunistes et des traîtres.




Comment l'une de mes putains avait put faire tant en si peu de temps ?
Pourquoi ce n'était pas un seigneur de guerre qui étais la pour me barrer le chemin ?
Cette femelle me connaissait, elle savait qu'elle ne pouvait pas se dresser devant moi directement sans avoir a craindre les pires tourments. D'un mot, d'un claquement de doigts, je la tuerais, la dépouillerais ou pire, bien pire.
Et j'avais toujours sut avoir beaucoup d'imagination en terme de sévices.
Alors, elle tenterais surement de me faire un sale coup en traître.
Les femmes sont ainsi, c'est pourquoi je les méprisais.


"Premièrement, je déteste les chiens, donnes moi une seule raison de ne pas tous les faire écorcher avant la prochaine lune...Non, attend, je te laisses une nuit, cette nuit, pour réfléchir au pourquoi je devrais les laisser vivres.
L'empire de l'Est n'est pas un chenil, ni un abris pour marchand, c'est la forge dans laquelle les véritables hommes sont forgés, fabriqués, génération après génération, pour ne servir que mes intérêts.

Dès demain, tout va beaucoup changer. En attendant que j'en apprennes plus sur comment tu as put et sut faire tenir cette ville avec des loques pareilles, fais moi plaisir, fais disparaître ces toutous de ma vue. Tu n'as plus besoin d'assurer ta sécurité, maintenant que je suis revenu...Pas vrais ?"


A force d'avancer vers elle, je finis par être juste devant elle, ma hache de guerre juste au dessus de sa tête et se posa, délicatement sur son épaule, de petites traînées de sang coulèrent sur son épaule et souillèrent sa peau.
J'hésitais a la découper la, directement, ou a l'offrir tout simplement aux pires clochards de cette misérable ville comme cadeau pour la nuit de mon retour.
Tel était sa place.
Pourtant, elle était magnifique et je me surpris a vouloir la posséder a nouveau. Bien piètre idée, il est vrais. Ses épaules frêle, le ton autoritaire de sa voix, le sang sur son visage. Je voyais la une belle expression de femme orientale, sans doute l'une des plus parfaites que j'avais put voir.
Elle était dangereuse, elle l'était déjà, encore adolescente, quand on me l'avais vendue pour quelques intérêt commerciaux que j'avais rompu le mois d'après. Aujourd'hui, je dois avouer que je ne connaissais pas ses capacités réel. Mais en Rhùn, personne ne donne des ordres sans pouvoir faire mal, très mal.

Toutefois, j'avais appris a me méfier des femmes, surtout des plus belles.
Morrigane m'avait trompé, Louve m'avait abandonné, Thuringwil m'avait trahi. Toutes les femmes en qui j'avais fait confiance avait choisies, chacune l'une après l'autre, de ne laisser que froideur envers le beau sexe dans mon cœur.
Alors plus jamais aucune femelle ne prendras aucune importance, dans ma vie comme dans mon Empire.
Que toutes les femmes payent pour ces trois chiennes. Qu'elles restent a tout jamais soumises aux hommes. Tel était ma volonté, tel sera sur toute la terre, pour toujours et a jamais.
Quand je pense que j'avais tenté, fut un temps, d'être bienveillant envers le beau sexe.

Plus jamais.

Tandis que je réfléchissais au sort que je réservais a cette femelle qui avait sans doute poser son beau fessier sur mon trône, un bruit d'acier en mouvement sur ma gauche attira mon regard. Les larges portes de mon palais, toujours entrouvertes après le passage de la régente, laissèrent passer une dizaines de silhouettes, massives, que je ne reconnaissais que trop bien.

Les dix guerriers d'élites, vêtu d'armures rouges très similaires a la mienne s'agenouillèrent a leur tour après avoir avancer dans un ordre parfait vers moi.
Mes gardes pourpres...Ils en restaient en vie, finalement.
Tout n'était donc pas totalement perdus. Ces hommes, ces colosses d'aciers me soutiendraient toujours, je les avaient crées moi-même, avec l'aide de la magie noire de Dol-Guldur et de Belakor.

Un sourire invisible derrière mon casque finit par tomber sur mon visage.


"Finalement, tout n'est pas si mauvais ici...Le fait qu'ils soient encore en vie vient de te donner un brin de répit, Régente...
Gardes pourpres, autours de moi."


Comme si ils n'avaient partagés qu'un seul corps, les géants d'acier se placèrent autours de moi, comme la garde impériale qu'il n'aurait jamais dut cesser d'être.

Laissant ainsi l'ancienne et peut être future régente de Rhùn, je parti vers l'entrée de mon palais, entouré des seuls hommes en qui je pouvais avoir confiance. L’ascension des marches de mon propre palais me fit quelques frissons, tandis que j'apercevais de plus en plus d'hommes et femmes éméchés, drogués et repus. Tout ne sentais que le stupre et la luxure. Tous avaient l'air hagard après une nuit entière d'orgies, me regardant comme si mon retour n'était que l'apothéose d'une nuit d'extase, une sorte de fantasme, une hallucination dut aux champignons et aux boissons hallucinogènes qu'ils avaient ingérés en masses.

Alors que mes gardes formaient un barrage entre moi et le reste de la populace, régente compris et que les acclamations et supplications commençaient a être entonnés par la foule qui ne faisaient que grandir devant moi, je levais ma hache vers le ciel, toujours sous une pluie qui ne cessaient de devenir plus forte, plus drues avec les secondes fatidiques de mon retour.



"MON PEUPLE ! PEUPLES DE RHÙN ! MES PEUPLES ! FILS ET FILLES DE RHÙN ECOUTEZ MOI !

Je suis Krell, votre Dieu-Roi et je reviens vers vous en ce moment décisif.
Trop longtemps, notre nation a été déchirée, rejetée, opprimée et soumise a ceux a qui nous voulions échapper !

Nous, Orientaux, avons étés bafoués, trompés, trahis ! Nous avons combattu les forces des ténèbres et les elfes, les nains et les hommes de l'Ouest nous ont attaqués par surprises, nous ont chassés de nos belles terres de Rhovanion !
Pire ! Tandis que nous aurions dut nous rassembler autours de nos valeurs les plus essentielles, nous nous sommes divisés ! VOUS VOUS ÊTES DIVISÉS ! Vous avez oubliez ce qui faisait notre force, notre grandeur !  LA GUERRE ! La victoire nous as vaincu, nous sommes devenus trop sur de nous, trop certains de notre supériorité, puis nous avons, vous avez commencez a ressembler aux hommes de l'Ouest !

Voila bien des années, j'ai fait cette ville pour être le sanctuaire de tous les guerriers du monde ! Voila bien des années, quand aucun d'entre vous n'étaient encore nés, j'ai fait de ces gorges et de ces vallées rocheuses le repaire de tout ce que l'Orient comptait de violent et de capable.

Et désormais, tout ce que je vois, c'est un peuple, a peine différent de ceux qui nous ont chassés ! MAIS OÙ EST VOTRE HONNEUR ?! Vos pères sont morts dans Minas-Tirith, vos grands-pères étaient esclaves de Sauron ! Redressez vous, mes braves combattants Orientaux ! Que la rage, ma rage, saisissent a nouveaux vos cœurs !
Vous étiez ma force ! PORTEURS DE MES RÊVES ET VOUS LE REDEVIENDREZ !"


Ma voix, puissante, résonnait dans toute la ville comme un appel a la guerre. D'un coup sec, la pluie cessa, tandis que des éclairs pourpres et rouges commençaient a parsemer le ciel et que leur grondement, en écho a ma voix, parcouraient les ruelles et les avenues de ma ville. Hébétés, médusés, hypnotisés par ma toute puissance, mes peuples observaient, déférents, ma démonstration de force.

"Nous sommes des loups, nous sommes des lions ! Nous pouvions saisir l'éternité et désormais, la seule violence que je retrouve en mon peuple est celle de fécondé et de voir des combats d'animaux ! Où sont les guerriers des clans ?! Où est le peuple que j'ai laissé ? Où sont les ORIENTAUX ?! Où sont ceux qui faisaient trembler le monde, ceux qui empêchaient le Mordor et les elfes de nous attaquer ? Où sont-ils ?"

En écho a mes mots, les gardes pourpres frappèrent lourdement leurs armes sur leurs boucliers.

"Ils sont la, quelque part, tapis dans vos cœur trop habitués a une belle vie, douce et calme ! JE VAIS VOUS RECONQUÉRIR, COMME J'AI CONQUIS LE RHÙN LA PREMIÈRE FOIS ! J'AI FORGER UN PEUPLE DE GUERRIER, JE LE REFORGERAIS !...
Alors, préparez vous, le temps de la paix et de la douceur de vivre sont finis. Dès demain, les guerriers Orientaux reprendrons le contrôle de cette ville. Les marchands, les lettrés, les académiciens se soumettrons ou serons offerts en sacrifice car aucun de vous ne peut me contester.
Voila la seule vérité de l'Orient : Le fort domine, le faible obéit. J'extirperais la faiblesse de mon peuple comme on extirpe un poison d'une plaie.

Je vous donnerais la grandeur, la gloire, la richesse ! Des esclaves par milliers travaillerons dans nos mines, dans nos champs et dans nos ateliers ! J'offrirais a chacun de vous des dizaines de femmes, vous sèmerez sur cette terre de nouvelles générations de guerriers, qui a leur tour obéirons a mon ordre !"


D'un coup, la hache haute, pointée droite vers le ciel attira un éclair sur moi, celui-ci se répercuta sur les marches et sur les portes de mon palais derrière moi, les faisant voler en éclats sur plusieurs mètres. Même des portes de quatre mètres de haut ne pouvaient résister a ma puissance. Seuls les gardes pourpres furent étrangement épargnés par la déflagration. Des cris de terreur et de surprises s'élevèrent de la foule, toujours plus nombreuses, rassemblés sur la vaste place centrale de Krell-Kain.
Mon armure fumant des volutes rouges et pourpres, mes chairs magique avaient eu bien du mal a absorber la puissance du tonnerre lui même, toutefois, je n'avais pas bougé, trop conscient qu'il fallait, dès maintenant, bien faire comprendre ma puissance quasi divine a la populace pour qu'elle accepte tous les changements que mon retour allait entraîner dans leur vies.


"Souvenez vous toujours de l'endroit où nous nous trouvons et du prix que nous avons payé pour en arriver la. Ce n'est pas seulement une guerre que je vous offre : c'est une vengeance !
VOUS SEREZ A NOUVEAUX DIGNES DU TITRE D'ORIENTAL ! OU JE VOUS MASSACRERAIS SANS RÉPIT ET JE TROUVERAIS UN AUTRE PEUPLE POUR SERVIR MES DIVINES AMBITIONS ! JE SUIS KRELL ! DIEU-ROI DE RHÙN ! JE SUIS L'ÂME ET LE CŒUR DE L'ORIENT ET JE VOUS ORDONNES DE VOUS REDRESSER ! PEUPLES DE RHÙN, SOYEZ FIERS !
DEBOUT PEUPLES DE KRELL ! QUE CETTE NUIT SOIS CELLE OÙ NOUS RETROUVONS NOTRE GRANDEUR !"



Un ultime éclair, encore plus gros que les autres, frappa le sommet du palais puis se propagea sur les dômes et les tours, la haut, en une vision apocalyptique et pourtant hypnotisante.
D'abords, pas un bruit, seul un écho de ma voix et du tonnerre...Mais bientôt, une ovation, mon peuple hurlait mon nom.
D'un claquement de doigts d'acier et d'un regard, l'un de mes gardes pourpres sortit du mur de bouclier devant moi pour se tourner vers moi.


"Va, mon fils, va dire aux chefs de clans, aux guerriers et aux conquérant de l'Orient que leur Dieu-Roi réclame leur présence et leur soumission. Parcoure ces terres et va le plus loin possible. Que tous sachent qu'en cas de refus, je viendrais a eux en pleine nuit, comme je l'ai fait ici, et que je les massacrerais sans aucune pitié. C'est la seule chance que je daigne leur donner."

Les orientaux étaient sans aucun doute déjà a nouveau en proies au conflit internes et la présence d'une femme sur le trône n'avait certainement pas sut arranger les choses.
Mais mon retour et son annonce par un de mes propres gardes pourpres, voila qui saura prouver la chose.
Quant a ceux trop stupides pour accepter la chose, je les massacrerais tous, jusqu'au dernier et seul.
De mon vivant, je combattais les chefs de clans pour prendre le contrôle des tribus et des familles. Aujourd'hui, je pouvais affronter des armées entières en n'ayant a compter que sur ma hache de guerre.
Hors, il était plus que temps de prouver, a nouveau, ma divinité a mon peuple.


"Ton verbe est mon ordre, maître." Fut la seule réponse de mon garde impérial. Frappant son armure rouge de son poing.

Alors que j'attendais la réaction de mon peuple, mon regard se posa sur la Régente.
Vraiment, une magnifique femelle, rien a en redire...


"Viens la, Assiah, viens, cette nuit, tu seras honorée comme tu l'étais hier par notre peuple. Je suis un dieu généreux et bon pour qui me sert bien.
Viens la et parles moi de mon empire et...
De mon héritier..."


Une menace sourde parfaitement perceptible sonna dans le mot "héritier"...Je n'avais pas eu d'enfant de mon impératrice traîtresse, alors, quelqu'un d'autre avait dut l'engrosser pendant l'une de mes nombreuses absences.
La catin...Et me voila a devoir, dès mon retour dans mon palais, devoir faire ce que n'importe lequel de mes véritables serviteurs auraient dut faire dès le début.

La main non armée tendue vers la Régente, je l'invitais ainsi a partager le triomphe et les ovations de notre peuple avec moi. Cela sera peut-être la seule fois où je saurais la récompenser d'avoir sut préserver ma ville des affronts du pillage et de la destruction.
Dos aux portes de mon palais, je n'avais même pris la peine de regarder a l'intérieur...
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Assiah Rhazad

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyJeu 2 Juil 2020 - 17:03

J'étais bien consciente que plus encore que par n'importe quelle manigance politique, le pouvoir que je chérissais tant pouvait m'être arraché en un instant par l'homme qui me faisait face. Bien que j'aie marqué les esprits de la population, j'étais bien loin encore de pouvoir supplanter la popularité d'un seigneur qui était si prompt à ôter des vies pour un oui ou un non, ou même pour un regard de travers.

"Comme tu as grandi, belle Assiah, depuis notre dernière rencontre. Je vois que tu est toujours aussi séduisante, mais sache que...
J'étais la, j'ai toujours été la...J'observais dans les ombres comment mon peuple pouvais évoluer sans moi.
Et je suis très déçu."


Je relevai la tête pour regarder mon interlocuteur, nullement troublée pour l'heure... J'avais l'avantage d'être toujours à son goût et j'étais consciente qu'il appréciait davantage les personnes de caractère que les moutons bien obéissants. Bien que cela puisse n'être qu'un détail pour bien des femmes, pour moi il s'agissait d'une pièce disposée sur l'échiquier du pouvoir politique. Quelle que soit la nature de sa déception, il y avait fort à parier que cela n'était guère de mon fait, étant donné la réputation que je m'étais taillée en son absence. Il y avait donc toujours une possibilité pour que je me glisse entre les mailles du filet, voire même que j'y trouve un quelconque avantage. Lorsqu'il se saisit de la tête de l'un des gardes, je me composai un expression neutre que j'avais appris à arborer même en assistant aux pires supplices. La vie d'un seul homme m'importait peu et j'étais fort bien placée pour comprendre l'intérêt qu'il y avait à faire un exemple d'un moins que rien pour appuyer son point de vue.

"J'ai laissé un peuple de guerrier, je retrouve un peuple de Kat'so, des chiens, des loques sans fierté avec une donzelle qui n'aurait jamais dut quitter mon harem pour les diriger ?
Il était plus que temps que je revienne, une femme ne devrais jamais diriger les Orientaux, vous êtes trop faibles, trop manipulatrices.
Vous vous pensez malignes, plus rusées que nous les hommes.
Je te montrerais ce qu'est la véritable ruse, tu verras.
En attendant, je vais faire ce qu'il me plait.

Très jolie ta robe, Assiah, mais n'oublie jamais plus quelle est ta place, je réfléchirais a la fonction que je te laisserais, en fonction de ce que me dirons ceux dont je ne peut douter de la loyauté"


La menace sous-jacente de me retirer tout pouvoir me figea un instant, mais je pris garde de n'en rien montrer. Quelles que puissent être ses paroles, j'avais la conviction que j'étais probablement plus rusée que la très grande majorité des représentants du sexe fort. Je préférais déduire de ces propos que s'il pouvait me retirer ma place d'un claquement de doigts, je pouvais également espérer obtenir bien des choses si je me montrais suffisamment loyale. Bien que cette qualité ne fût pas précisément celle que j'aurais choisie pour me caractériser, j'étais très certainement capable de tirer avantage de cette ouverture.

"Nos ennuies sont finis, nous sortons de la nuit..."

Je ne cillai même pas lorsque les yeux du garde se voilèrent des ténèbres de la mort : j'avais moi même donné la mort à de si nombreuses reprises que cela ne m'impressionnait plus. Quelque chose au fond de moi se trouvait même ... Ennuyé d'un décès aussi peu intéressant. Prévisible, net, rapide. Personnellement, j'aimais faire les choses tranquillement dans les gêoles, puis exposer ensuite le résultat de mes petites sessions de jeu à la vue de tous : l'état des cadavres laissait une telle place à l'imagination que mes sujets se figuraient que j'étais capable d'horreurs infinies, pires encore que ce que je pouvais bien imaginer. La terreur de l'inconnu fonctionnait bien plus pour moi que la force  brute... Ce qui était tout à fait logique étant donnée ma frêle constitution.

"Vous avez oubliez ce qu'est la guerre, je vais vous le rappelez."

Le dieu roi s'avança alors vers moi et le tapis de molosses qui m'entourait. Ceux-ci n'appréciaient guère la proximité de Krell mais pourtant ne bougèrent pas d'un poil. Ils respectaient scrupuleusement les ordres, ainsi qu'ils avaient été dressés, et ne feraient pas un geste sans en avoir reçu la commande... A moins que je sois directement attaquée : une sécurité que j'avais prise au cas où l'un des assassins que l'on m'envoyait régulièrement réussissait à m'éliminer... L'idée qu'il me suivrait probablement de près dans la mort avait quelque chose de réconfortant. Le discours qui suivit, quant à lui, me donna bien plus matière à réflexion que tout ce qui avait été dit jusque là.

"Premièrement, je déteste les chiens, donnes moi une seule raison de ne pas tous les faire écorcher avant la prochaine lune...Non, attend, je te laisses une nuit, cette nuit, pour réfléchir au pourquoi je devrais les laisser vivres.
L'empire de l'Est n'est pas un chenil, ni un abris pour marchand, c'est la forge dans laquelle les véritables hommes sont forgés, fabriqués, génération après génération, pour ne servir que mes intérêts.

Dès demain, tout va beaucoup changer. En attendant que j'en apprennes plus sur comment tu as put et sut faire tenir cette ville avec des loques pareilles, fais moi plaisir, fais disparaître ces toutous de ma vue. Tu n'as plus besoin d'assurer ta sécurité, maintenant que je suis revenu...Pas vrais ?"


« C'est une évidence, monseigneur » agréai-je aussitôt tout en obéissant à sa demande.

D'un sifflement, la meute se dispersa d'elle même. Dressés dès leur plus jeune âge, ces chiens étaient sélectionnés pour leur obéissance et leur férocité, aussi n'avais-je aucun besoin de répéter mes ordres. D'ordinaire affectés à la protection du palais en sus de la garde, ils seraient pour cette nuit cantonnés au chenil. Il se s'agissait pas de mécontenter Krell inutilement : je tenais à ce que ma tête reste soigneusement fixée sur mes épaules à l'aide d'un cou qu'il aurait été bien dommage de voir tranché...

Il m'atteignit finalement et d'un geste relativement menaçant, il manipula sa hache de façon à ce qu'elle finisse par se poser sur mon épaule, le sang des soldats qu'elle avait massacrés s'écoulant lentement sur ma peau d'ivoire. Bien malgré moi, mon masque d'indifférence se fissura quelques instant en laissant apparaître un regard plus brillant, assoiffé presque, les lèvres légèrement entrouvertes sur un soupir satisfait. J'adorais cette sensation, celle du sang encore chaud qui maculait ma peau, la texture de ce fluide bien plus satisfaisante que celle de l'eau. Il m'était arrivé à une reprise de prendre littéralement un bain de sang, et la chose m'avait ravie et me laissait encore un petit goût mélancolique lorsque j'y repensais.

Consciente que je risquais fort bien de mourir à cet instant, je rivai néanmoins mon regard à celui de Krell, sans sourciller. Il ne s'agissait pas réellement d'une opposition, mais davantage d'une preuve de courage. Toute ma vie j'avais évolué entourée d'hommes plus forts et plus dangereux que moi. J'étais même accoutumée à la présence du dieu roi lui même à une époque, aussi parvins-je à soutenir son regard sans vaciller, priant pour qu'il me laisse la vie.

Je ne saurais jamais si mes propres actions ou l'arrivée des gardes pourpres... Mais quelque chose retint la main de Krell suffisamment longtemps pour éloigner le spectre de la mort et me permit de rester en vie, cette nuit au moins. Avec lui dans les parages, je devrais me montrer excessivement prudente quant à mon attitude. Il ne s'agissait pas d'être suspectée de traîtrise et éliminée comme un insecte après tous les efforts que j'avais faits pour arriver là... Toujours est-il que l'attention du Dieu Roi se porta sur ce qu'il restait de sa garde personnelle, et je me gardait bien d'esquisser le moindre mouvement, peu encline à attirer à nouveau son regard sur moi tant qu'il ne se trouvait pas dans de meilleures dispositions.

"Finalement, tout n'est pas si mauvais ici...Le fait qu'ils soient encore en vie vient de te donner un brin de répit, Régente...
Gardes pourpres, autours de moi."


Finalement, ce fut bien leur présence qui me donna un peu d'espoir. En leur qualité de favoris de Krell, j'avais toujours pris soin de m'entourer d'eux de façon à ce qu'ils ne puissent jamais rapporter à leur maître que j'aie tenté de l'évincer : leur confier des postes prestigieux et leur permettre d'assister à la majorité des événements politiques m'avait semblé plus sûr que de les faire discrètement éliminer, ce qui aurait certainement été assimilé à une déclaration de guerre à Krell... Je m'en félicitais aujourd'hui plus que jamais.

La pression sur mon épaule s'allégea enfin lorsque le Dieu Roi retira sa hache pour gravir les marches du palais, entouré de ses hommes. Je restai là, agenouillée, n'ayant pas reçu l'ordre de me relever. La population s'assemblait de plus en plus sur la place, alarmée par le vacarme qui avait à présent cessé. Les hommes comme les femmes étaient lourds encore des festivités du jours, aussi l'apparition soudaine de leur souverain, après une telle occasion, semblait-elle être une réponse à leurs prières. Cela, plus que le reste, m'ennuyait. S'il gagnait trop en popularité maintenant, mes plans actuels avortaient tous d'eux même. Il me faudrait donc rapidement trouver un moyen de retomber sur mes pieds, pour essayer de sauver les meubles.

Je me plaçai de façon à pouvoir regarder un peu plus confortablement le « spectacle » que je sentais déjà venir. L'occasion était trop belle pour être manquée et Krell eût été sot de ne pas s'en servir... Or, peu importait ce que je pensais de ses autres qualités : il était loin d'être stupide. La foule s'amassait de plus en plus, scandant le nom de leur dieu, certains suppliant, d'autres priant, d'autres encore émus aux larmes. Il leva soudainement sa hache vers les cieux, la pluie s'acharnant à présent sur la terre. Dans notre pays, c'était une bénédiction en soi et les gouttes épaisses participaient à la légende qui serait bientôt transmise dans tout le pays.

"MON PEUPLE ! PEUPLES DE RHÙN ! MES PEUPLES ! FILS ET FILLES DE RHÙN ECOUTEZ MOI !

Je suis Krell, votre Dieu-Roi et je reviens vers vous en ce moment décisif.
Trop longtemps, notre nation a été déchirée, rejetée, opprimée et soumise a ceux a qui nous voulions échapper !

Nous, Orientaux, avons étés bafoués, trompés, trahis ! Nous avons combattu les forces des ténèbres et les elfes, les nains et les hommes de l'Ouest nous ont attaqués par surprises, nous ont chassés de nos belles terres de Rhovanion !
Pire ! Tandis que nous aurions dut nous rassembler autours de nos valeurs les plus essentielles, nous nous sommes divisés ! VOUS VOUS ÊTES DIVISÉS ! Vous avez oubliez ce qui faisait notre force, notre grandeur !  LA GUERRE ! La victoire nous as vaincu, nous sommes devenus trop sur de nous, trop certains de notre supériorité, puis nous avons, vous avez commencez a ressembler aux hommes de l'Ouest !

Voila bien des années, j'ai fait cette ville pour être le sanctuaire de tous les guerriers du monde ! Voila bien des années, quand aucun d'entre vous n'étaient encore nés, j'ai fait de ces gorges et de ces vallées rocheuses le repaire de tout ce que l'Orient comptait de violent et de capable.

Et désormais, tout ce que je vois, c'est un peuple, a peine différent de ceux qui nous ont chassés ! MAIS OÙ EST VOTRE HONNEUR ?! Vos pères sont morts dans Minas-Tirith, vos grands-pères étaient esclaves de Sauron ! Redressez vous, mes braves combattants Orientaux ! Que la rage, ma rage, saisissent a nouveaux vos cœurs !
Vous étiez ma force ! PORTEURS DE MES RÊVES ET VOUS LE REDEVIENDREZ !"


Nul doute qu'il disposait d'un sens du spectacle des plus développés. Rien d'étonnant à cela : j'en faisais autant et cela marquait aisément les esprits du peuple. La différence entre nous était que je devais recourir à des méthodes complexes, à toute une organisation théâtrale pour obtenir les effets souhaités. Quant à lui, eh bien... Il disposait de capacités que je n'avais pas. Il m'aurait été impossible de faire naître des éclairs, et cela en imposait bien plus encore que les trésors d'imagination auxquels j'avais personnellement recours.

"Nous sommes des loups, nous sommes des lions ! Nous pouvions saisir l'éternité et désormais, la seule violence que je retrouve en mon peuple est celle de fécondé et de voir des combats d'animaux ! Où sont les guerriers des clans ?! Où est le peuple que j'ai laissé ? Où sont les ORIENTAUX ?! Où sont ceux qui faisaient trembler le monde, ceux qui empêchaient le Mordor et les elfes de nous attaquer ? Où sont-ils ?"

Ses gardes tambourinèrent sur leurs boucliers, dans un timing parfait duquel je pris note. Je n'avais encore jamais eu recours à ce type d'effets et je le regrettais à présent... Une erreur à laquelle je remédierais rapidement, si j'avais encore un quelconque pouvoir pour ce faire après le passage de Krell.

"Ils sont la, quelque part, tapis dans vos cœur trop habitués a une belle vie, douce et calme ! JE VAIS VOUS RECONQUÉRIR, COMME J'AI CONQUIS LE RHÙN LA PREMIÈRE FOIS ! J'AI FORGER UN PEUPLE DE GUERRIER, JE LE REFORGERAIS !...
Alors, préparez vous, le temps de la paix et de la douceur de vivre sont finis. Dès demain, les guerriers Orientaux reprendrons le contrôle de cette ville. Les marchands, les lettrés, les académiciens se soumettrons ou serons offerts en sacrifice car aucun de vous ne peut me contester.
Voila la seule vérité de l'Orient : Le fort domine, le faible obéit. J'extirperais la faiblesse de mon peuple comme on extirpe un poison d'une plaie.

Je vous donnerais la grandeur, la gloire, la richesse ! Des esclaves par milliers travaillerons dans nos mines, dans nos champs et dans nos ateliers ! J'offrirais a chacun de vous des dizaines de femmes, vous sèmerez sur cette terre de nouvelles générations de guerriers, qui a leur tour obéirons a mon ordre !"


Indéniablement, les talents d'orateur ne lui faisaient pas défaut. Mais le plus impressionnant ne fut pas son discours... Ce fut l'éclair qui le frappa soudain. A l'instar du reste de la population, je sursautai, le cœur battant si fort que je pouvais l'entendre pulser jusqu'à mes oreilles. Les dégâts matériels causés par la foudre auraient paru plus impressionnants si tout un chacun n'était pas obnubilé par le fait que Krell, pour sa part, n'en avait subi aucun. La foule s 'agitait de plus en plus, des murmures de peur s'élevant à présent, plus nombreux et pressants que jamais.

Je ne saurais décrire l'impression que me fit ce spectacle. La vue de la lourde armure rouge exhalant des vapeurs colorées tandis que le Dieu Roi restait fièrement debout, intouché par la puissance des éléments, m'incita à revoir mes plans d'avenir. Si l'absence de Krell m'avait incitée à peu à peu oublier sa puissance et à tenter de m'accaparer son royaume par la ruse, ce sinistre rappel de ses capacités étouffait définitivement toute velléité de ma part. Il était bien vain de lutter contre un être surnaturel, capable comme nous l'imaginions tous à présent de convoquer la foudre et la tempête et d'en être le maître. Toute manipulation politique ne pouvait qu'être balayée par de tels prodiges et je n'étais pas assez sotte pour imaginer pouvoir encore m'opposer à lui. Ne restait alors qu'une seule solution : obtenir mon pouvoir directement par sa volonté et non par la ruse.

"Souvenez vous toujours de l'endroit où nous nous trouvons et du prix que nous avons payé pour en arriver la. Ce n'est pas seulement une guerre que je vous offre : c'est une vengeance !
VOUS SEREZ A NOUVEAUX DIGNES DU TITRE D'ORIENTAL ! OU JE VOUS MASSACRERAIS SANS RÉPIT ET JE TROUVERAIS UN AUTRE PEUPLE POUR SERVIR MES DIVINES AMBITIONS ! JE SUIS KRELL ! DIEU-ROI DE RHÙN ! JE SUIS L'ÂME ET LE CŒUR DE L'ORIENT ET JE VOUS ORDONNES DE VOUS REDRESSER ! PEUPLES DE RHÙN, SOYEZ FIERS !
DEBOUT PEUPLES DE KRELL ! QUE CETTE NUIT SOIS CELLE OÙ NOUS RETROUVONS NOTRE GRANDEUR !"


Un éclair plus impressionnant encore que les précédents frappa le palais de plein fouet, se dispersant en tous sens en une étrange chorégraphie mortelle et fascinante qui ne laissait aucun doute quant au sort de quiconque s'opposerait au maître des lieux. A l'instar du peuple, je me trouvai en quelque sorte transportée par une telle démonstration et lorsque la foule se mit à scander le nom de son souverain, je me joignis à elle, aussi impressionnée que la plupart des badauds.Le sang et la violence me marquaient bien moins l'esprit que ce que je considérais à présent comme une démonstration de magie et qui m'avait fait forte impression. Tandis que mon seigneur s'adressait à l'un de ses gardes, mon esprit tournait à toute vitesse afin d'essayer d'assimiler tout ce qui venait de se produire. Si je tenais trop à la vie pour continuer d'envisager une quelconque rébellion, il n'était pas pour autant question que j'abandonne toutes mes ambitions. Cela, cependant, serait une cause de réflexion ultérieure. J'avais pour l'heure bien d'autres choses à penser. La voix du Dieu Roi me tira de mes réflexions et je posai de nouveau le regard vers lui, la rétine encore troublée par la débauche de lumières des éclairs.

"Viens la, Assiah, viens, cette nuit, tu seras honorée comme tu l'étais hier par notre peuple. Je suis un dieu généreux et bon pour qui me sert bien.
Viens la et parles moi de mon empire et...
De mon héritier..."


J'obéis sans me faire prier et me levai enfin, les genoux rougis et douloureux de cet agenouillement prolongé. Ignorant résolument cet inconfort, je rejoignis Krell d'un pas sûr, félin, cherchant à décrypter ses paroles. Pour une raison que j'ignorais il avait montré un mécontentement évident à la mention du prince héritier. S'il s'agissait là de la raison pour laquelle il était si déçu de ma gestion de l'empire, alors il était effectivement possible que je ne m'en sorte pas. J'avais assuré l'éducation du prince depuis suffisamment longtemps pour que ses défauts puissent m'être imputables, Ignorant tout de la supercherie de sa naissance, je l'avais élevé comme j'avais imaginé que son père le souhaite. Entraîné très jeune aux rigueurs du combat, il maîtrisait déjà quelques disciplines martiales malgré son âge tendre. Je l'avais également initié aux lettres, aux mathématiques et à quelques langues qui me semblaient fort utiles pour son futur. Enfin, il prenait des cours de stratégie martiale, discipline que je ne maîtrisais pas du tout. Tout ce qui avait trait à la guerre lui était enseigné par les gardes pourpres tandis que je me chargeais du reste de son éducation.

Lorsque Krell tendit la main dans ma direction, je ne me fis pas prier pour le rejoindre et pour saisir son invitation. Je n'étais pas en position de refuser et... Je n'en avais pas vraiment ni l'envie ni l'utilité. C'était un honneur qu'il me faisait là et toute hésitation m'aurait d'emblée poussée dans la catégorie des faibles et/ou des infidèles... Aussi m'empressai-je de me tenir près de lui, une idée germant à présent dans mon esprit. C'était là une ouverture inattendue, plus encore que la pensée qui me traversait soudain. S'il accordait quelque valeur à mes talents de régente et que je parvenais à me faire bien considérer par lui, alors peut être... Peut être pourrais-je manœuvrer pour devenir impératrice à ses côtés ? Il n'y avait après tout pas de grande différence entre cette position et celle de concubine, si ce n'est le pouvoir...

Bien que ridiculement petite auprès de ce colosse, je maintins tant que possible son regard, l'esprit en proie à de nouvelles idées plus nombreuses les unes que les autres. Je me savais talentueuse pour nombre de choses et j'avais la certitude que ma gestion s'était révélée exemplaire sur bien des points... Ainsi, je pouvais obtenir par la douceur ce que j'avais d'abord convoité par ruse. Une méthode probablement plus efficace et moins complexe que celle que j'avais choisie au départ. Restait à convaincre mon seigneur que je m'étais montrée particulièrement compétente pour élever celui que je considérais comme son enfant.

A mes yeux, il était certain que le garçon était son héritier, pour la simple et bonne raison que je n'envisageais pas comme possible que quiconque puisse être assez bête pour tromper délibérément l'empereur. Pour ma part, je m'étais en tout cas bien gardée de le faire et j'avais d'ailleurs mis en place un châtiment particulièrement atroce destiné à éviter qu'une des membres du harem ne s'y essaie. Cela s'était produit une fois, et l'exemple de la malheureuse avait ensuite suffi à ce que cela ne se reproduise pas. Quels que soient les désirs charnels dont une femme peut être victime, le prestige d'une telle position sociale ne pouvait être terni par une attitude trop légère qui déshonorait de fait toutes les autres femmes du palais. Or, s'il y avait bien une chose qui m'irritait, c'était que l'on déshonore mon nom.

Pour ma part, j'avais mis énormément d'efforts dans les apparences et n'avais aucune confiance en quiconque d'autre que Tehani pour tout ce qui concernait de près ou de loin mes vues sur le trône. En prenant le parti d'un respect total à l'empereur et à sa légende, j'avais certes emprunté le chemin le plus long vers la place que je convoitais, mais je m'étais surtout forgé une image de fervente adoratrice de sa majesté. Le but ultime était qu'en me voyant me détourner de Krell un jour, le peuple perde sa ferveur à son tour. La célébration de ce jour là, par exemple, me donnait tout d'une parfaite dévote fidèle aux principes du dieu roi. Maintenant que j'avais changé de résolution, je n'avais qu'à me féliciter de cette approche. Je répondis donc finalement, sans le quitter des yeux :

"Il en sera fait selon votre bon plaisir, monseigneur. Comme toujours. "

Mon regard glissa finalement en direction du palais et je retins une grimace de déplaisir. Les dégâts occasionnés par l'orage étaient suffisamment importants pour nécessiter une intervention séance tenante. Les dommages devraient être réparables, mais il faudrait s'y prendre rapidement afin d'éviter que cela s'aggrave. Mon esprit n'était déjà plus que chiffres et questions logistiques, lorsque me regard tomba sur le piloris qui trônait non loin des portes du palais. Un sourire carnassier se peignit sur mes lèvres à sa vue, car curieusement il avait été épargné par les éclairs. Y était donc toujours exposé un cadavre tout frais de ce matin là, particulièrement amoché. Je n'en n'étais pas peu fière car j'avais fait là la preuve d'une imagination débordante : après quelques essais infructueux, j'avais finalement réussi à littéralement éplucher quelqu'un. Le résultat était assez écœurant, mais me satisfaisait pleinement. Il m'avait fallu trouver un délicat équilibre entre le supplice et la cicatrisation des plaies pour que cela puisse durer le plus longtemps possible. Il n'y avait rien de drôle si le supplicié mourrait avant qu'on ait pu profiter de la distraction. Enfin, c'était là un hobbie qui avait l'avantage d'envoyer un message assez clair à ceux qui me déplaisaient.

Tandis que nous avancions en direction du palais, une volée de serviteurs tremblants vint s'enquérir de nos besoins. Sans même leur accorder un regard, je répondis :

"Faites venir les danseuses pour Sa Majesté. Prévenez également les autres femmes du harem, ainsi que les cuisines. Honorons donc ce retour en le fêtant dignement. "

Fort heureusement à la suite des festivités de la journée, la plupart des concernés seraient prêts en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je n'étais sûre de rien, si ce n'est des penchants habituels de Krell. D'ordinaire, il n'était pas homme à refuser un spectacle donné en son honneur, surtout s'il était accompagné de boissons. J'aurais pû demander d'organiser un combat également, mais c’eût été présomptueux : si j'étais en position d'agir en maîtresse de maison, il préférerait certainement commander ce type de divertissements lui même. Sans oublier qu'à la vue de son harem, il pourrait décider de s'intéresser à d'autres activités... Après tout, nous étions toutes à sa disposition.
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Krell
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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyVen 17 Juil 2020 - 11:21


Elle soutient le regard la belle petite régente ? Excellent, je commençais a comprendre comment elle avait put tenir les rênes de mon empire. Quelqu'un qui peut me regarder droit dans les yeux alors que je me montre menaçant peut affronter beaucoup de choses. Quel dommage qu'elle ne sois pas une guerrière, elle pourrais en apprendre as pas mal de ces prétendus combattants agenouillés tout autours de nous, comme ce qu'est le véritable courage des orientaux.
Incroyable, la plus belle paire de ... ici est possédée par une femme. Il était vraiment temps que je revienne, encore quelques années et mon peuple aurait été plein de sodomites et autres saloperies du genre.
Remarquez, j'ai rien contre les diverses pratiques sexuelles hein, c'est pas cela qui fait un guerrier, enfin, je ne le crois pas. Mais une société trop permissive ne donne pas des guerriers fiers et forts, bien capable de vous arracher la tête au moindre regard de travers. Regardez cette ville, les orgies a foison, l'alcool et la nourriture abondante qui n'avais rien a voir avec les terres que j'avais arpenté voila quelques années. Un peuple fort est issu de privation, de choix difficile, pas d'une vie d'abondance et de tranquillité.

J'te foutrais tout ça en pèlerinage dans le désert pour quelques années moi. La plupart y passerais, mais les survivants oserais tenir mon regard.

Alors du coup, quel désert cette petite capable d'aussi bien tenir ses chiens, qui ne s'enfuient pas a ma simple présence, avait put traverser ?
Je finirais bien par l'apprendre, regardons bien ses réactions. Rien de bien désagréable, la régente est belle, très belle, peut être même l'une des plus belles femmes qu'il m’ait été donné de voir et sa réputation d'experte en torture ne faisait qu’accroître sa valeur physique a mes yeux.
Il est bien rare de trouver une belle femme, mais si en plus elle cumule l’intelligence, la force de caractère et la capacités a tenir mes peuples un peu près unis sans moi, voila une personne qui valait la peine d'être regardé.


« C'est une évidence, monseigneur »

En plus, la donzelle est bien soumise ? Excellent, je n'avais aucune envie de me battre contre une meute entière de ces molosses, non pas que j'ai vraiment peur de cela, mais y perdre des morceaux ne m'aurait pas fait plaisir et fouiller leur intestins pour retrouver mes doigts manquants ne m'aurait pas vraiment fait très plaisir. C'est pas que j'adore les animaux, mais je ne tirais aucune gloire a massacrer de simples chiens.
Quand on as combattu des dragons, un Maiar, des scorpions géants et des trolls, un chien, c'est commun, aucune gloire guerrière a tirer de tout cela. Même de foutu gros molosses comme cela.
Et puis, je suis la pour reprendre mon trône, mon pays était déjà trop affaibli pour perdre des atouts comme ceux-la. Avoir l'air plus méchant que je ne l'étais vraiment, c'était un peu la base de ma politique.
Simuler une agressivité pour ensuite voir qui tremble et qui regarde franchement, c'est une de mes bonnes vielles techniques et la régente venait de la réussir haut la main.
Il faut dire que je ne la simulais pas toujours, l’agressivité.

Elle n'a donc sans doute rien a se reprocher, enfin, rien de trop grave. Tenter de me remplacer afin de maintenir la présence de mon ordre politique est une chose, mais ne pas se soumettre devant moi, voila quelque chose qui n'aurait eut pour résultat qu'une longue agonie.

Je pouvais voir dans ses yeux qu'elle aussi, aimait le sang. Voila un magnifique point commun entre nous. Je n'avais pas beaucoup de souvenirs d'elle, avant ma disparition et elle semblait avoir bien changée, depuis notre dernière rencontre. Le pouvoir l'avais sans doute changé, mais le goût du sang, lui ne s'apprend pas.
Voila, vraiment, une femme digne de m'accompagner dans ma quête de toute puissance. Enfin, après toutes ces années a avoir supporter des faibles femelles qui ne souhaitaient que me manipuler, voila enfin quelqu'un digne de siéger a mes cotés.
Pour l’éternité, peut être ? Il faudrait que je m'arrange. Un Dieu-Roi a besoin de sa Déesse-Reine. Crée tout un panthéon avec moi-même comme père suprême, voila qui pourrais me valoir une éternité de soumission de la part de ces peuples, agenouillés autours de moi.

Une fois mon discours, ma démonstration de pouvoir achevé et que la régente vint a mes cotés profiter de cette ovation, je la pris par bras, posant en même temps ma main et mes yeux de braises dans les siens, avant de me diriger vers l'intérieur du palais.
Il faudrait que je fasse réparer ces portes. Bien que personne ici ne pourrais jamais contester ma puissance, les courants d'airs et le fait d'avoir des portes de palais détruites ne serviraient pas mes intérêts. Question de réputation, quoi.
Tandis que nous avancions dans l'immense vestibule qui servait d'entrée a mon palais impériale, tous les serviteurs se regroupèrent progressivement en deux vastes lignées devant nous, nous offrant un passage large vers l'intérieur même de ma forteresse.
Que de servilités...Mais j'avais gagné le titre de Dieu-Roi en offrant gloire, nourriture et puissance a mes peuples. M'assurant que plus jamais les peuples de mon vaste empire ne s'entre-déchireraient entre eux. Leur servilité était un minimum, non ?
Enfin, jamais, non, mais toute tribu combattant une autre tribu sans mon ordre devait désormais compter sur ma vengeance. J'étais devenu le pilier d'un monde, a force de violence et de terreur.

La ville, comme mon palais d'ailleurs, était bien plus fastueux que ceux que j'avais laissé derrière moi voila bien années. Tout ce luxe créait un sentiment partager en moi : D'un coté, ma vie de guerrier, ma naissance en tant que simple berger des clans, enfant rejeté par ma famille, puis ma rapide ascension parmi mon peuple avant ma vie d'esclave et la rébellion après, tout cela m'avais donné une grande confiance dans une vie de lutte et de privations, a la dure, d'où mon mépris pour les orientaux que j'avais vu ici depuis mon arrivé : gras, lent, inconscient de leur propre mortalité.
D'un autre coté, ces mêmes orientaux, ceux que j'avais méprisé, avait tout ce pourquoi ceux que j'avais lentement rassemblés désirait : nourriture, alcool, esclaves, plaisirs, tout cela a profusion. C'était peut être cela, la défaite dans la victoire; détruire mon monde d'origine pour en créer un nouveau, différent.
Mais ces peuples, que rien ne rassemblais plus, étaient toujours unis, serviles.
Cela, je le devait probablement a celle qui marchais a mes cotés, ainsi qu'a mon prince pourpre, Arthan Llstyn, qui avais d’abord pris les rênes de mon empire, après en avoir soudé les bases a coup de propagande et d'asservissements brutaux ou rusés.
Quel dommage qu'il ai disparu, j'aurais eu grand plaisir à le remercier moi-même d'avoir ainsi sut reforgé, renforcé ma création.
Mais désormais, c'était elle, ce petit bout de femme, qui trônait, au nom de mon fils, le temps qu'il sois assez mature pour soutenir lui même le poids du pouvoir.

J'avais, face a moi, un organisateur et un être politique bien meilleur que moi-même, c'était certain.
Il s'agit d'être honnête, au moins envers sois même : Je n'ai jamais, jamais été un homme doué pour la politique interne ou la gestion économique des royaumes. J'étais trop brutal, trop direct, trop plein de la fierté martial. Tous me craignais grâce a la violence, la terreur et les démonstrations de force, certains me vénéraient pour les avoir protéger, pour avoir sut empêcher leur destruction, oui. Mais je n'étais pas et ne serais probablement jamais un bon administrateur. Je croyais en des principes spartiates pour assurer la survie du mode de vie oriental et je n'avais ni la patience, ni la volonté d’administrer moi-même autre chose que les affaires purement militaire, tout en m'assurant de la foi de mes orientaux envers leur bon Dieu-Roi.
J'avais, en revanche, un don inné pour voir qui était utile et qui ne l'étais pas afin de gérer les affaires les plus courantes de ma belle création : Ce monstre agressif et terrible qu'étais et que serais a nouveau l'Empire de l'est. Capable de faire trembler le monde afin d'un jour en dominé les cendres et d'y instaurer ma propre religion. Moi, éternel souverain d'un empire toujours en expansion, où les Rhùniens et leur mode de vie serait a jamais dominant.

Autours de nous, au dessus et au delà de la haie d'honneur des serviteurs, tout n'était que luxe, vaste teinture aux murs et qui arboraient le pourpre sur noir ou le rouge sur dorée, couleur respectives de mon héraldique. Bougies, encens, torche, foyer sur les nombreux piliers du vaste premier hall de mon palais, assuraient de nuit la lumière. La hauteur sur plafond de cinq mètres assurait de la démesure de ce palais, grandiloquence de ma propre puissance.
Hey, mon palais devait être le plus beau de tout les palais. Vous savez combien de gens j'ai pillé pour avoir tout ça ? De l'or, des bijoux, des esclaves, tellement qu'on ne pouvais plus les compter. Tout au plus, on les marquais au fer avant de les vendre par paquet de cents, tellement ils étaient nombreux après chacune de mes conquêtes.

Devant nous, la vaste haie emmenait vers quelques marches d'escaliers, tout droit, vers les jardins intérieurs, a travers couloirs, autres pièces encore plus immenses et plus loin, vers ma salle du trône.
Tandis que nous avancions, je me demandais soudainement si mon propre trône de bronze et d’airain était encore en place.
Bien entendu qu’il devait être la, pourquoi l’aurait-on enlevé, après tout ? Krell, tu est définitivement un paranoïaque.
Bien souvent, à raison.

Après des années d’absence, les traîtres, les indépendantistes et les renégats étaient déjà sortit du bois. Combien de tribus j’allais, cette fois, devoir écraser sous ma botte d'acier ? Beaucoup, beaucoup trop, mais ceux qui survivrais a cette ultime purge sauraient désormais que même le temps, et la mort ne protégeais pas de ma tyrannie.

Mes ennemis, a l’est comme a l’ouest, sont nombreux mais je n’ai pas d’égal.
A l’ombres de la forêt noire, ils disaient que le Rhovanion ne serait jamais conquis.
Dans les vallées du Rohan, ils disaient que le gouffre de Helm ne serait jamais vaincu.
Depuis les plaines du Gondor, ils disaient que Sauron ne pourrait jamais être blessé.
Désormais, il ne disent plus rien, ils me craignent, comme ils craignent les cataclysme, la foudre et la mort.
Je suis Krell, je suis l’empereur maudit de l’orient.
Ils complotent, gagne du temps, pensent pouvoirs me traiter de barbare, de boucher ou d’imbécile, me manipuler a leur guise comme on manipule la tempête plutôt que l’affronter de face. Idiotie et présomption que tout cela, j’étais déjà vieux selon les standard de mon peuple et je serais désormais toujours la pour veiller a ce que personne ne puisse jamais me dépasser, en tant que guerrier comme en tant qu'empereur.

Par cette ultime démonstration de force, tous sauraient, tous comprendraient que personne, jamais, ne pourrais parler de Rhùn sans parler de Krell.
La seule chose qui importe est ma suprématie. Je serais empereur du monde, ou le monde ne sera plus.
Je suis le Dieu-Roi de l'empire de l'Est, un empire que j'avais patiemment, années après année de guerre et de lutte, de privation et de voyage, construit pierre après pierre, clan après clan, cité après cité. Tous, a l'est comme a l'ouest, au nord comme au sud, connaissais mon nom et tremblait a l'idée que je puisse, a nouveau, les soumettre.
Cela jouerais pour moi...Pour nous, pensai-je, en posant a nouveau les yeux vers la femme qui marchais cote a cote, ma large main dans son dos l'obligeant a suivre mon pas lent et observatif de ce qui l'entourait.


"Impressionnant, vraiment très impressionnant. La dernière fois que j'étais revenu ici après ma dernière guerre a l'est, tout n'était plus que chaos et conflit. C'est un palais en bon ordre, une cité organisée que je retrouve ici.
Tu as assurément un don pour gouverner les hommes. Comprend que je ne pouvais te dire cela devant le peuple. Nos peuples sont pour la plupart très ignorants et réducteur envers les femmes.

Enfin, tel était le cas quand je suis partit...Je me demande ce que deviennent nos chers chefs de clans et ce qu'ils disent de tout cela...

Mais je suis un dieu bon et généreux pour ceux qui me servent bien. Les esprits ont été dures avec toi en te donnant un sexe féminin dans un monde comme celui-ci, mais je suis bon.
Tout ce que tu as toujours désiré, tout les bonheurs que tu peut imaginer, tous les honneurs que les esprits et nos compagnons orientaux t'on refusé, je te les accorderais, car je suis bon.

Tout ce que je souhaite, c'est d'être vénéré comme un roi et comme un dieu.

Les hommes t'ont toujours ordonnés d'être a genoux devant eux, moi, je compte te demander autre chose."



Tandis que nous arrivions enfin vers les jardins intérieur, toujours au milieu de la haie d’honneur de nos serviteurs, ces derniers commencèrent a scander mon nom et me souhaiter la bienvenu dans une douzaine de langues orientales différentes.

"Gloire au Dieu-Roi ! Gloire a Krell ! Vous êtes revenu maître ! Tel le phénix, Krell se dresse a nouveau ! Père-Ciel nous renvois notre souverain !"

Autant de ferveur, voila ce à quoi doit s’attendre un dieu, ni plus, ni moins. J’avais oublié combien il était grisant d’être le maître absolu de tant de peuples si divers et variés.

Tandis que nous marchions dans les jardins intérieur, je vis sur le coté un petit banc entouré de vastes arbres et plantes que la nuit et les torches rendaient plus majestueux encore.
La politique et les fêtes attendront encore un peu, je devais m’assurer que cette donzelle méritait tous les éloges que je lui faisais.
Ma main toujours dans son dos, je nous dirigea vers ce petit banc avant de m’y installer lourdement, laissant une place a mes cotés.

D’un geste de la main, je pris l’attention des serviteurs tout autours de nous.


"Faites comme la régente l’a ordonné, qu’une grande fête sois organisé pour célébrer dignement mon retour. Faites aussi venir tout ce que cette ville compte de chefs de clans et d’hommes politique, convoquez les gladiateurs pour de grands combats entre écoles de combattants…Et laissez nous, l’Empereur doit converser en toute simplicité avec la régente, loin des oreilles de simple mortel."

Alors que nous étions laissés la, au milieu des jardins, seuls, je pris soin d’enlever mon casque de guerre et mes yeux, rougeoyant, se posèrent sur les siens.
Je n’étais pas, a proprement parler, beau. Ma vie de guerrier avais laissé maintes cicatrices sur mon visage, mais je ne me trouvais pas désagréable a regarder, barbe et cheveux long, teint clair tel un fantôme, yeux rouges qui illuminaient une nuit comme celle-ci, renforçant l’impression que je n’étais définitivement plus vraiment humain.


"Sais tu que j’ai longtemps été un esclave gladiateur ? C’est par cette carrière que j’ai construit, d’abords, ma réputation de guerrier puis que j’ai gravi les échelons sociaux.
Maintenant, dis moi, petite Assiah, ce que tu souhaites véritablement…
Et ne me réponds pas quelque chose comme «vous servir mon maître». Si j’ai voulu en apprendre plus sur toi avant que nous plongions dans la marée politique, c’est pour savoir avec qui je dois composer, désormais et surtout qui je dois remercier d’avoir si bien sut gérer ma capitale.
Dit moi ce que tu veux et comment tu es parvenu a tenir les rênes de mon vaste empire sans force brute...Parles moi de mes peuples, qui sont les chefs de clans qui t’apprécies et ceux qui te défies…
Allez, un brin de franchise. Voilà bien longtemps que je vous ai laissez, Arthan puis toi, gouverner a ma place. Je veux tout savoir, avant d’être noyé dans les affaires interne de mes peuples.
Laissons un brin de temps a nos serviteurs et nos vassaux le temps d'accepter le fait que désormais, Krell marche a nouveau dans son propre palais.
Ce que je demande, c'est tout simplement de la franchise."


La nuit était calme, la tempête que j’avais convoqué au dessus de nous pour ma petite démonstration de pouvoir s’était déjà dissipé. Le calme après ou avant la tempête ?
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Assiah Rhazad

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyVen 24 Juil 2020 - 14:27

N'ayant aucun moyen de savoir ce que pouvait penser Krell, j'étais bien obligée de me comporter de la façon la plus prudente possible. Cela ne représentait pas un trop gros effort car j'avais toujours été d'une nature prudente : c'était d'ailleurs la raison pour laquelle j'avais pris le temps de bien asseoir mon pouvoir au sein du palais avant d'asseoir mon postérieur sur le trône. Pour ma part, je ne portai aucune attention au faste des lieux. Il s'agissait là de mon univers quotidien, rien de nouveau sous le soleil. Je m'étais peu à peu accoutumée à vivre dans la richesse, l'or et les soieries. Mon teint d'albâtre était le signe indéniable du confort dans lequel je vivais : ce n'était pas pour rien que la plupart de mes concitoyens avaient la peau hâlée, brûlée par le soleil.

Quant à Krell... Eh bien, il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas parcouru son palais, aussi prenait-il le temps de l'examiner. Il était vrai que deux régisseurs lui avaient succédé... Et si Arthan n'avait apporté que des changements mineurs sous son règne, pour ma part je n'avais pas hésité. Cela avait deux objectifs : premièrement, en mettre plein les yeux. Cela pouvait paraître bien vain, mais il n'en était rien. Chaque chef de clan qui mettait un pied au palais ne pouvait que constater la richesse de la couronne. Or, qui dispose des moyens de faire dorer à l'or fin des moulures sur un mur peut sans nul doute lever une armée pour écraser toute opposition dans l’œuf. Cela avait plutôt bien fonctionné jusqu'ici... Ca, et probablement les corps meurtris que j'exposais assez régulièrement aux remparts. Cela devait certainement jouer un rôle. Deuxièmement, il s'agissait pour moi d'imposer mon autorité, car le palais n'était pas le seul à avoir subi des modifications. J'avais fait importer différentes techniques de construction qui permettaient d'améliorer les habitations ainsi que les bâtiments publiques. Je prêtais généreusement le concours de mes architectes à qui le demandait en échange d'une somme substantielle et permettais ainsi de développer le pays sans lever le petit doigt. L'imitation avait une importance significative aussi prenais-je garde à me conduire de façon irréprochable, mais surtout implacable. J'en demandais énormément à mes gens, mais jamais rien que je n'aurais accompli moi même. J'avais ainsi gagné en popularité auprès de toutes les classes sociales, depuis le riche marchand qui profitait du confort apporté par la modernité jusqu'au paysan, dont le travail se trouvait grandement allégé par quelques apports de l'ouest. Même les esclaves n'échappaient pas à mon attention : en donnant leur liberté aux plus méritants d'entre eux, j'avais engagé une sorte de course à la performance où chacun essayait de prouver au mieux qu'il méritait sa liberté. A défaut d'autre chose, cela avait au moins le mérite de les occuper et ils étaient bien trop plongés dans le travail acharné pour songer à s'enfuir. L'amélioration du palais n'avait donc été qu'une étape qui m'avait permis de montrer à quel point il pouvait être utile de me plaire. Finalement, le dieu roi décida de me livrer ses impressions sur ce qu'il voyait :

"Impressionnant, vraiment très impressionnant. La dernière fois que j'étais revenu ici après ma dernière guerre a l'est, tout n'était plus que chaos et conflit. C'est un palais en bon ordre, une cité organisée que je retrouve ici.
Tu as assurément un don pour gouverner les hommes. Comprend que je ne pouvais te dire cela devant le peuple. Nos peuples sont pour la plupart très ignorants et réducteur envers les femmes.

Enfin, tel était le cas quand je suis partit...Je me demande ce que deviennent nos chers chefs de clans et ce qu'ils disent de tout cela..."


Ah, les chefs de clans. Un léger sourire satisfait étira la commissure de mes lèvres, mais je ne soufflai mot pour l'instant. Bien évidemment, ils n'avaient guère apprécié ma prise de pouvoir. Certains s'étaient même insurgés, prétendant qu'une femme et un enfançon ne pouvaient guère diriger un peuple de fiers guerriers. Il m'avait suffi d'un seul exemple pour que les protestations ouvertes cessent instantanément. J'avais simplement choisi le plus influent de mes opposants et lui avais administré un châtiment exemplaire. La perspective de devoir manger ses propres bourses avait manifestement calmé les ardeurs rebelles de la plupart et le fait que j'avais fait exécuter la sentence en public avait rendu la chose plus amusante encore, du moins de mon point de vue. Je les tenais littéralement par les couilles, et cette idée m'amusait follement. Un tel mot n'aurait évidemment jamais franchi mes lèvres, mais l'expression m'avait bien inspirée. Il était d'ailleurs de notoriété publique que j'avais un certain talent pour appliquer les choses de façon littérale...

"Mais je suis un dieu bon et généreux pour ceux qui me servent bien. Les esprits ont été dures avec toi en te donnant un sexe féminin dans un monde comme celui-ci, mais je suis bon.
Tout ce que tu as toujours désiré, tout les bonheurs que tu peut imaginer, tous les honneurs que les esprits et nos compagnons orientaux t'on refusé, je te les accorderais, car je suis bon.

Tout ce que je souhaite, c'est d'être vénéré comme un roi et comme un dieu.

Les hommes t'ont toujours ordonnés d'être a genoux devant eux, moi, je compte te demander autre chose."


Krell était-il réellement bon ? Voilà une question qu'il convenait de se poser après ce discours, car je n'avais confiance en personne et encore moins en quelqu'un qui jouait à la balle avec la tête de mes gardes avant même d'avoir franchi ma porte. De SES gardes, corrigeai-je aussitôt, essayant de rester à ma place après le terrible déferlement de puissance auquel j'avais assisté quelques minutes plus tôt. Je n'étais que de passage ici, pour l'heure. Mais ce discours me laissait de plus en plus espérer que je pourrais conserver ma place... Et peut être même m'élever encore. Voilà une perspective particulièrement réjouissante, d'autant qu'il ne me coûtait pas grand chose de le vénérer... Pas plus qu'aux serviteurs d'ailleurs, qui scandaient à présent le nom de leur souverain, comme on leur enseignait à le faire dès leur enfance:

"Gloire au Dieu-Roi ! Gloire a Krell ! Vous êtes revenu maître ! Tel le phénix, Krell se dresse a nouveau ! Père-Ciel nous renvois notre souverain !"

Ils connaissaient bien leur leçon et je me détendis imperceptiblement. La clé de voûte de mon plan pour m'emparer de l'empire avait été de me montrer moi même la plus irréprochable fervente et de ne tolérer aucun blasphème. Cela avait initialement pour but de dorer mon image tandis que je ternirais la sienne jusqu'à m'en détourner moi même, ce qui aurait constitué un symbole déterminant pour la nation. Pour l'heure, je n'en n'étais pas encore arrivée à cette phase de mon plan aussi la ferveur nimbait-elle encore le palais tout entier. Etait-ce simplement un extraordinaire flair qui me permettait aujourd'hui de me tenir sans crainte auprès d'un être aussi puissant, ou bien un simple coup de chance ? La franchise m'obligeait à favoriser la seconde option et je remerciai du fond du cœur le destin qui m'avait menée là.

Le dieu roi m'emmena finalement sur un banc, dans les jardins intérieurs. Il y en avait une demie douzaine disposés de façon régulière, un peu partout entre les fleurs et les végétaux de toutes sortes. Il s'installa et je l'imitai après un court instant tandis qu'il s'adressait à son tour aux serviteurs disposés tout autour de nous :

"Faites comme la régente l’a ordonné, qu’une grande fête sois organisé pour célébrer dignement mon retour. Faites aussi venir tout ce que cette ville compte de chefs de clans et d’hommes politique, convoquez les gladiateurs pour de grands combats entre écoles de combattants…Et laissez nous, l’Empereur doit converser en toute simplicité avec la régente, loin des oreilles de simple mortel."

Le fait que ce retour se produise aujourd'hui était également un heureux hasard... S'il s'agissait bien d'un hasard et non d'une décision calculée. En effet, presque tout ce que le pays comptait d'individus importants était en ville pour les célébrations. Il ne manquerait qu'un ou deux chefs de moindre envergure qui n'avaient pu se libérer pour l'occasion. Je redoutais cette conversation, mais d'un autre côté j'en attendais beaucoup. Mon attitude et mes réponses ici et maintenant pourraient déterminer tout le reste de mon existence et il s'agissait de me montrer digne d'intérêt. J'avais su gagner le cœur du peuple, mais il ne serait probablement pas aussi facile à conquérir... Il me faudrait user la de tous mes talents pour conserver ma place privilégiée.

Il finit par retirer son casque, me permettant d'examiner son visage. Il n'avait plus grand chose d'humain, il fallait bien l'admettre. Les yeux en particulier brillaient d'une lueur qui m'aurait probablement plus impressionnée si je ne venais pas d'assister à un spectacle de sons et lumières à base d'éclairs. Une fois que l'on a vu une telle chose, on peut difficilement être troublé par ce genre de détails. Son teint était fort pâle, plus encore que le mien. Pourtant, il y avait une différence notable : j'étais toujours humaine, tandis qu'il était à présent évident qu'il ne faisait plus vraiment partie de ce monde. Les cicatrices quant à elle ne m'émouvaient aucunement : j'en avais vu et infligé des bien plus terribles à maintes reprises.

"Sais tu que j’ai longtemps été un esclave gladiateur ? C’est par cette carrière que j’ai construit, d’abords, ma réputation de guerrier puis que j’ai gravi les échelons sociaux, commença t'il. Cela n'attendait pas vraiment de réponse aussi me contentai-je de hocher la tête sans mot dire.
Maintenant, dis moi, petite Assiah, ce que tu souhaites véritablement…
Et ne me réponds pas quelque chose comme «vous servir mon maître». Si j’ai voulu en apprendre plus sur toi avant que nous plongions dans la marée politique, c’est pour savoir avec qui je dois composer, désormais et surtout qui je dois remercier d’avoir si bien sut gérer ma capitale.
Dit moi ce que tu veux et comment tu es parvenu a tenir les rênes de mon vaste empire sans force brute...Parles moi de mes peuples, qui sont les chefs de clans qui t’apprécies et ceux qui te défies…
Allez, un brin de franchise. Voilà bien longtemps que je vous ai laissez, Arthan puis toi, gouverner a ma place. Je veux tout savoir, avant d’être noyé dans les affaires interne de mes peuples.
Laissons un brin de temps a nos serviteurs et nos vassaux le temps d'accepter le fait que désormais, Krell marche a nouveau dans son propre palais.
Ce que je demande, c'est tout simplement de la franchise."


Une tempête d'émotions m'avait traversée durant ce discours et je me demandai un instant s'il avait eu une quelconque raison de se méfier de moi. Mais cette idée s'effaça bien vite au profit de la suivante : peut être cherchait il au contraire une raison de me faire confiance. Il n'était pas suffisamment idiot pour supposer que j'agissais uniquement dans son intérêt ou celui du royaume. C'était également une chose que je tenais pour acquise : chacun, homme ou femme, agit avant toute chose pour lui même. Bien rares étaient les exceptions et l'on ne pouvait s'y fier. Ceux qui agissent pour le bien commun sont les plus dangereux, car Ô combien imprévisibles. Un mot semblait ressortir de ce discours. La franchise. Il devait avoir été trompé à de nombreuses reprises et manipulé plus encore. Or, je pouvais me démarquer aisément et il m'en donnait l'occasion parfaite. Tout ce que cela requerrait, c'était un peu de doigté et surtout... Énormément de courage. Je pris le mien à deux mains et répondit d'une voix tranquille, le regard résolument rivé à celui de mon interlocuteur :

"Puisque vous en appelez à ma franchise, monseigneur, alors sachez que ce qui m'intéresse, c'est le pouvoir. Pour être tout à fait honnête, j'ai travaillé à mon élévation depuis la naissance de votre fils. Il n'y avait aucune possibilité à l'époque que je devienne votre favorite, aussi ais-je décidé de voir plus loin dans l'avenir. En m'occupant de l'enfant, en lui donnant tout ce dont il avait besoin, j'avais pour but de m'assurer un avenir à ma mesure. Le décès de sa Majesté Morrigane et votre départ m'ont permis de voir plus loin encore et d'obtenir plus de pouvoir que je ne l'avais espérer jusque là. Je ne pense pas me tromper, seigneur, en supposant que vous même n'êtes pas insensible à l'adoration de vos sujets."


Pourquoi aurait-il pris le temps de laisser les serviteurs nous accompagner jusqu’ici, dans le cas contraire ? Non. J'en étais certaine, il aimait être le centre d'attention au moins autant que moi, tout comme le pouvoir. Je poursuivis :

"Comme vous l'avez signalé, il n'est pas aisé d'être une femme ici. Pourtant, si j'ai réussi à m'élever et à conserver cette place, ce n'est pas simplement pour les beaux yeux de votre fils. Si je suis ici à présent, c'est en raison de mes propres talents. La plupart de mes ennemis me craignent suffisamment pour éviter de se faire remarquer, et ceux qui abusent de ma très faible patience en font les frais. Rapide, simple, efficace. La seule chose qui m'intéresse, majesté, c'est de regarder ces chiens de haut, d'avoir le pouvoir de vie et de mort sur eux et de les voir trembler sur mon passage. Le pouvoir, et rien de plus."

C'était peut être un peu osé d'avouer tout cela alors qu'un seul mot de travers pourrait me coûter la vie. Pourtant, si Krell avait réclamé de la franchise, il avait été servi. Je n'étais pas le genre de femme qui se détourne de ses objectifs à la moindre contrariété. Au contraire, j'avais toujours fait preuve d'intelligence mais sans jamais quitter mon but des yeux. Cela paierait-il aujourd'hui ? Ce n'était pas à moi d'en décider, mais j’espérais avoir joué les bonnes cartes.
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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyLun 30 Nov 2020 - 22:10


Par tous les esprits, par tous les dieux, les morts, présent ou futur, par les Maia et les Valar, cette femme a des bourses. Pour dire vrai, c'est moi qui ai détourné le regard le premier.
Rêveur, je pensais déjà a ce que cette nouvelle pièce sur l'échiquier politique m'apporterais. Je ne gagnerais probablement pas grand chose a la combattre, sa manière de diriger, de penser et de fonctionner étant radicalement opposé a la mienne. La où je voyais la brutalité, elle voyais la finesse et la préparation, la où j’imposais la terreur a coup de butoir, elle l’insinuais par milles préparations et exemples.

Pour moi, un chef de guerre doit perpétuellement être sur les routes afin d'imposer sa loi sur ses terres et en prendre de nouvelles. Mes peuples étaient presque tous nomades a cette époque et je pouvais que les forcer a me suivre dans une campagne perpétuelle pour obliger leur loyauté. Entreprise bien entendu le plus souvent au frais des pays conquis, histoire de montrer qu'on est pas Jojo l'rigolo, ne revenant a la capitale que pour officialiser les triomphes et assurer l'ordre sur mes terres.

Elle, elle dirigeais depuis le trône, directement, continuellement. Comparons simplement, tranquillement :

Sa façon de faire assurais un bon ordre politique : Elle tuais directement les chefs qui sortais naturellement des rangs. Elle tuais moins de combattants, pour gagner forcément plus. Terriblement froid comme logique, mais fort bien adapté. Ses démonstration de force était moins militaire, moins brutale mais terriblement plus démonstrative.
Je détruisais un clan ou écrasais un chef de guerre dans un Mak'gora, un duel d’honneur, tandis qu’elle ne se fatiguais pas a combattre, elle baisais ses adversaires, littéralement.
En somme, si j'étais le dieu de la guerre, j'avais face a moi la déesse de la terreur.
Une bonne idée, a noter quelque part.

Mon "ordre", basé sur la force brute de mon armée, de ma personne et sur la doctrine religieuse que je développais parmi mes peuples, avais des bénéfices, mais aussi bien des faiblesses. Il suffisais que je me détourne quelques mois pour que l'énorme infrastructure, la lourde administration que je mettais en place s'effondre sans moi pour la faire tenir.

J'avais a l'origine penser que l'aide d'une religion d'état centré sur moi deviendrais un pilier de mon état, mais au final, cela avais surtout rajouter de nouveaux pouvoirs politique, qui eux certes m'étaient entièrement dévoués mais tout en complexifiant ma structure étatique.

Son État était plus stable, plus serein que le mien. En raison de ma turbulence, mes lois avaient du mal a s'intégrer partout.
Ainsi, je devais la prendre pour alliée. Je ne gagnerais rien a lui broyer le crane maintenant, alors que je gagnerais beaucoup en lui offrant ce qu'elle voulais : Du pouvoir.

J'en avais a profusion, tandis qu’elle pouvais m’apporter ce que j’avais tant de mal a mettre en place : Un ordre bien établi.

Durant mes déjà nombreuses années de règne, j'avais connu maint types de personnalités avec mes vassaux : Du plus ennuyeux scribouillard au plus impulsif des généraux, du chef de clan bourré d'orgueil a la maîtresse de bordel devenue reine des gangs.
Une des constante de mon règne aura été de voir ce que l'autre peut m'apporter et de l'utiliser.
Nous recherchons tous quelque chose et celui qui peut détruire une chose en est le maître. Autrement dit, si je lui procurais ce qu’elle souhaitais et m’assurais de toujours pouvoir tout lui enlever d’un claquement de doigt, je m’assurerais une loyauté totale de sa part.

De toute façon, il n’y avais dans ce pays personne qui pourrais vraiment me nuire, je l’avais souhaité ainsi. Assiah tiendrais les rênes de l’Empire, pendant que moi, je tiendrais les rênes d’Assiah. Je ne sais pas pourquoi, mais en reposant mon regard sur elle, l’idée ne me dérangeait pas, bien au contraire.

Toujours placer quelqu’un la où il excelle, sauf si vous voulez détruire sa réputation. Si elle s’en montrais digne, je pourrais bien, un jour, chercher a lui offrir encore plus qu’une vie mortelle.

Et c’était déjà beaucoup qu’une vie entière passé dans le luxe de mon palais. Bien que diminué suite a mes...obligations, mon ordre était toujours bien existant. Même pas ruiné, a voir ce palais, tout au plus dépossédé de son âme : Ma fureur.

Mais ne vous inquiétez pas, mes bons Orientaux, votre empereur vous est revenu, comme toujours.

Si cette femme mettais son esprit a mon service, j’aurais déjà trouvé la ce qui m’avais toujours manqué : un bon gestionnaire. Vendu.

Alors que mon regard s’était reposé sur elle depuis quelque seconde, mon visage lui arborait toujours cet air calme, pensif. Toutefois, mes yeux s’allumèrent, un brin amusé par ce que j’avais en tête et un sourire naquit sur mes lèvres. J’avais bien laissé le silence s’installer pendant plus de dix secondes, en proie a mes pensées, avant de reprendre la parole.


"Tu auras le pouvoir, un pouvoir absolu de vie et de mort sur tous mes peuples. Ton nom sera gravé dans la pierre la plus solide, le monde entier connaîtras et craindras Assiah, celle qui est parvenu a couper les bourses des chefs Orientaux. Tous s’inclineront devant toi, tous...Et ensemble, belle Assiah, avec ta finesse et ma puissance, nous nous assurerons que toujours plus de peuples s’incline devant le trône impérial de Rhùn...Où tu seras assise, a ma droite.

Tu étais régente, je te fais nouvelle impératrice de Rhùn."


Dans un geste lent, les yeux toujours fixé dans les siens, je me relève alors et lui fais face, un sourire amusé et franc au lèvres.

"Deviens ma intelligence et je deviendrais ta force, fais en sorte que jamais je ne regrette la confiance que je vais placer en toi et tous tes désirs et tes rêves seront exaucés. Te combattre ici et maintenant ne m’apporterais rien, tu te soumet naturellement a moi et...ma foi, grâce a toi, mon fils est encore en vie, rien que pour cela, je te dois beaucoup..."

Je ne pouvais pas l’avouer, je ne pourrais jamais l’avouer, mais ayant été un enfant solitaire et orphelin, savoir mon fils en sécurité me réchauffais le cœur, plus que je n’aurais put l’appréhender avant de voir qui avais veillé sur lui pendant mon absence.
On ne guérit jamais vraiment des blessures de son enfance, disais une vielle chanson des Shatowar. Si je n’avais jamais trop compris cette idée, j’avais ici la meilleur expérience pour me le prouver.

Voir cette femme intelligente, forte et fière, belle comme les nuits orientales assuré la sécurité de mon enfant, voila qui me rappela, un bref instant l’humain en moi que j’avais tué, voila des dizaines d’années en décidant d’arpenter la voie des ténèbres.


"Alors, ton souhait sera exaucé. Je suis las des guerres et des conflits entre mes peuples. Ensembles, nous allons refaire un Empire de l’Est, bien plus fort et solide que je ne l’avais fait la première fois."

Alors que le silence reprenait doucement son pouvoir sur les jardins impériaux et que le chant des grillons envahissait déjà nos oreilles, je lui tend la main, mon sourire franc toujours au visage.
En y repensant plus tard, il m’apparaissais déjà évident que j’étais sous le charme de cette femme. Je n’avais jamais trouvé de femmes capable a la fois de me plaire physiquement mais aussi de me seconder et de couvrir aussi bien mes arrières. Cette donzelle, qui n’était qu’une enfant quand je l’avais quitté, était désormais une femme qui avais choisie de se servir de mon nom pour protéger mon fils. Elle était magnifique, parfaite et…
Diantre, Krell, malgré toutes ces années sur la voie des ténèbres, tous ces massacres et ces années de privations, te voila comme un jeune homme un brin stupide devant une femme qui savais te plaire et prouver sa loyauté.
Le plus ironique, c'était le premier cadeau qu'elle m'offrait, plus puissant qu'une horde d'un million de guerriers, le premier gout amer de cette terrible illusion : L'espoir.


"Merci, pour mon fils, d’ailleurs, le savoir en vie et en sécurité est l’une des choses qui m’a permis de revenir précisément au moment où je le voulais, sans rien précipiter. Rien que pour cela, tu as mérité ta place, que tu l’ai fait pour assurer ta place ne m’importe pas. Seuls les actes comptent a mes yeux et tes actes ont assuré la survie de mon enfant, de mes serviteurs et de mon royaume.
Maintenant, debout, impératrice, nous avons assez fait attendre nos vassaux, il faut que tu te présentes sous ton nouveau titre avant que les chefs de clans ne m’assaillent avec leurs filles !

Ma foi, rien que pour éviter cela, te prendre comme nouvelle impératrice me...D’ailleurs, acceptes-tu de monter avec moi sur mon trône ? Je n’ai pas l’habitude de demander des permissions, mais je ne souhaiterais pas te forcer la main. Tu ne mérite pas qu'on te forces, après ce que tu as fait pendant mon absence."


Tandis que les grillons et les lucioles s’envolaient derrière moi, quelque chose de terriblement beau et a la fois de terrifiant se passa en moi. Un sentiment que je n’avais plus  ressentie depuis bien des années. La reconnaissance, le sentiment que pour une fois, je pourrais me reposer sur quelqu’un d’autre qu’envers moi.
La vie d’un seigneur damné, d’un empereur immortel de Rhùn était une vie de solitude. J’étais sans doute le meilleur guerrier d’Arda, mais même sur mes terres les ennemis étaient légions, sans compter dans les autres royaumes.
Le réconfort est un mythe qui se brise toujours, je le savais, cette certitude était marquée dans ma chair comme les milliers de cicatrices qui parcouraient mon corps. Mais, pour cette nuit, je voulais oublier cela.
Voir mes peuples en paix, tranquillement installés pour préparer ma fête dans ma capitale m’avait tout d’abords grandement déplu. Quoi de plus normal, vu les dernières années que j’avais passé tapis dans l’ombre ? Mais désormais, je goutais a nouveau au plaisir d’être vivant et j’avoue que je comprenais pourquoi mes peuples s’étaient laissés aller dans l’opulence.

Ces peuples étaient plus en sécurités que je ne l’avais jamais été durant toute ma jeunesse. Rien que pour cela mon vieux Krell, tu pouvais être fier. Quelque chose en moi me fis encore plus sourire, comme si le jeune chef de guerre en moi approuvais, pour la première fois, l’une des pensées que ce nouveau moi, pourtant largement corrompu par le pouvoir et la magie noire, avais eu.


"Alors ? Si tu refuses, ne t’inquiètes pas pour ta survie, tu auras tout le pouvoir que tu pourras avoir, je te trouverais un poste de conseillère ou de ministre, peu m’importe. Je récompense toujours la loyauté."
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Assiah Rhazad

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyMar 1 Déc 2020 - 18:50

Après mon explication, je pus presque déceler une lueur de respect dans le regard de l'empereur. Comme je l'avais supposé il me respecterait bien davantage pour ma conviction et mon courage que si je lui étais servile. Et cela, pour être tout à fait franche, me serait fort utile à l'avenir. J'avais bien des projets et à la réflexion, tous pouvaient être menés à bien y compris en présence de l'empereur. Certains pouvaient même s'en trouver facilités... Il faudrait seulement montrer plus de doigté.

L'étude des visages et des expressions était une science que je maîtrisais fort bien, mais il était un peu plus complexe de l'appliquer lorsque l'on a à faire à un seigneur mort vivant aussi massif et impressionnant. Pourtant, je pouvais deviner qu'il réfléchissait au meilleur moyen d'utiliser cette carte. Ma carte. Je pouvais lui être bien plus utile vive que morte, et il ne pouvait l'ignorer. Soudain, un léger sourire lui vint et j'essayai de déceler dans son regard où son expression un indice de ce qui l'amusait ainsi... En vain. Cependant, je n'eus guère à attendre pour connaître le fond de sa pensée.

"Tu auras le pouvoir, un pouvoir absolu de vie et de mort sur tous mes peuples.''


À ses mots, je me détendis tout à fait, soulagée de voir s'éloigner l'épée de Damoclès qui planait sur ma tête depuis le retour de l'empereur. Une lueur de joie intense s'alluma dans mon cœur, à l'idée que je pourrais toucher mon but du doigt avec tant de facilité.

'' Ton nom sera gravé dans la pierre la plus solide, le monde entier connaîtras et craindras Assiah, celle qui est parvenu a couper les bourses des chefs Orientaux.''


Avait il conscience du fait que j'avais effectivement appliqué cette sanction, de façon suffisamment littérale pour faire hésiter bien des opposants ? Il serait toujours temps de lui présenter ultérieurement l'ancien chef de guerre devenu eunuque qui était à présent responsable de la propreté de ma salle de jeux souterraine. Plus tard.

'' Tous s’inclineront devant toi, tous...Et ensemble, belle Assiah, avec ta finesse et ma puissance, nous nous assurerons que toujours plus de peuples s’incline devant le trône impérial de Rhùn...Où tu seras assise, a ma droite.
Tu étais régente, je te fais nouvelle impératrice de Rhùn.
"


Je me redressai subitement, le cœur débordant d'un bonheur infini à cette annonce. Impératrice ? Vraiment ? Je m'étais attendue à quitter cette entrevue soit les pieds devant soit comme favorite... Mais impératrice ? C'était trop beau...

Je portai la main à mon cœur, abasourdie. J'étais trop bien éduquée pour rester bêtement bouche ouverte à l'image d'une carpe hors de l'eau, mais mon expression en devait pas exprimer moins de surprise. Il se releva et me fit face, autant que faire se pouvait étant donnée notre importante différence de taille. Son sourire m'indiquait clairement qu'il ne mentait pas et que chacune de ses paroles était empreinte de sincérité et de résolution.

"Deviens mon intelligence et je deviendrais ta force, fais en sorte que jamais je ne regrette la confiance que je vais placer en toi et tous tes désirs et tes rêves seront exaucés. Te combattre ici et maintenant ne m’apporterais rien, tu te soumet naturellement a moi et...ma foi, grâce a toi, mon fils est encore en vie, rien que pour cela, je te dois beaucoup..."

Il ne me promettait rien d'irréalisable et pourtant c'était la tout ce que j'avais toujours souhaité. Il  avait parlé de force, de protection, d'exaucer mes rêves. Pas de mots d'amour entre nous, nous étions tous deux bien trop lucides et trop blasés de la vie pour que cela soit abordé. Mais tout le reste... Qu'aurais-je pu souhaiter de plus ? Je n'avais encore dit un mot, trop surprise par cette chance inattendue pour formuler quoi que ce soit.

"Alors, ton souhait sera exaucé. Je suis las des guerres et des conflits entre mes peuples. Ensembles, nous allons refaire un Empire de l’Est, bien plus fort et solide que je ne l’avais fait la première fois."


Ce projet... Concordait encore une fois particulièrement bien avec les miens. J'avais toujours ambitionné de rendre le Rhùn plus fort, de le faire rayonner par le monde tant du point de vue culturel que militaire ou politique... Qu'aurais-je pu dire à présent, alors que l'on m'offrait tous mes désirs sur un plateau d'argent ?

Alors je restai coite un instant de plus, regardant un instant sans oser la saisir la main qu'il me tendait. Peut être était-ce un rêve, une fantaisie de mon esprit ? Je commençai timidement à tendre la main pour saisir la sienne, puis il poursuivit :

"Merci, pour mon fils, d’ailleurs, le savoir en vie et en sécurité est l’une des choses qui m’a permis de revenir précisément au moment où je le voulais, sans rien précipiter. Rien que pour cela, tu as mérité ta place, que tu l’ai fait pour assurer ta place ne m’importe pas. Seuls les actes comptent a mes yeux et tes actes ont assuré la survie de mon enfant, de mes serviteurs et de mon royaume.''


Cela... Me satisfaisait. J'achevai mon mouvement et me saisis de sa main, le cœur battant d'excitation. Quelle journée !

"Maintenant, debout, impératrice, nous avons assez fait attendre nos vassaux, il faut que tu te présentes sous ton nouveau titre avant que les chefs de clans ne m’assaillent avec leurs filles !
Ma foi, rien que pour éviter cela, te prendre comme nouvelle impératrice me...D’ailleurs, acceptes-tu de monter avec moi sur mon trône ? Je n’ai pas l’habitude de demander des permissions, mais je ne souhaiterais pas te forcer la main. Tu ne mérite pas qu'on te forces, après ce que tu as fait pendant mon absence.
"


Si j'acceptais ? Il me laissait le choix, en plus de tout ce qui m'était offert ? Cela, plus encore que le reste, me fit comprendre que cette alliance ne pouvait que m'être profitable. Tout désir de le supplanter semblait à présent bien loin. Mon sourire s'élargit et je me levai pour l'accompagner, frêle et petite mais non moins majestueuse. Ma robe froufouta dans ce mouvement, sa coupe soignée épousant parfaitement les formes de mon corps. Rouge, évidemment. De dame rouge, étais-je devenue impératrice  ? Cette pensée fit pétiller mes yeux de plaisir. C'était la le genre d'avancements que l'on ne voit que dans les romans...

"Alors ? Si tu refuses, ne t’inquiètes pas pour ta survie, tu auras tout le pouvoir que tu pourras avoir, je te trouverais un poste de conseillère ou de ministre, peu m’importe. Je récompense toujours la loyauté."


Finalement, après un si long silence, je me décidai à répondre. Cela faisait beaucoup de choses à appréhender, bien sûr...Mais c'était ce dont j'avais rêvé depuis si longtemps !

"Comment pourrais-je refuser une telle offre ? Vous m'offrez ce pour quoi j'ai œuvré toutes ces années et plus encore... La stabilité, la légitimité... Le soutien, également. Le pouvoir est un exercice solitaire et bien que j'aie quelques personnes de confiance, la perspective d'avoir un partenaire avec qui partager cela... Je peux vous assurer que vous n'aurez pas à regretter votre décision."


Je soutenais à présent son regard avec détermination, le port altier et fier. Je m'amusais par avance de l'expression de mes opposants à cette annonce... Il serait d'ailleurs bien utile de prendre note de ceux qui y réagissaient plutôt mal : ceux la seraient les plus prompts à me défier... Et les premiers à tomber s'ils s'y risquaient. J'étais d'ailleurs certaine que Tehani se trouvait là, quelque part, infiltrée à la fête en devenir et prête à recueillir toute information qui pourrait en ressortir.

En parlant d'elle... Elle serait probablement opposée à ce soudain revirement d'allégeance. J'espérais pouvoir lui en démontrer le bien fondé et la convaincre de rester auprès de moi... C'était bien la seule personne en qui j'avais vraiment confiance, et pour qui j'éprouvais une réelle estime. La perdre serait un coup dur pour moi, qui entacherait irrémédiablement l'euphorie due à mon nouveau statut... Enfin, il serait toujours temps d'y penser une fois que la fête se serait achevée.

"Je crois pouvoir vous affirmer que vous serez satisfait de rencontrer le prince... Vous devriez le voir ce soir, il est d'usage qu'il formule ses vœux lors du banquet donné en votre honneur. Ce sera la première fois qu'il pourra le faire ainsi et je suis prête à parier qu'il ne pourra contenir sa joie de vous voir."


Il avait été ainsi éduqué dans l'admiration de son père et dans son culte. Pour lui, ce serait probablement le plus beau jour de sa vie. Quant à moi, je me félicitai d'avoir commandé une tenue de cérémonie dans les teintes pourpres pour lui. Il aurait fière allure et saurait certainement faire honneur à son sang et à son éducation.

D'un geste, j'enjoignis l'empereur à m'accompagner dans la salle du trône, ou nous pourrions accueillir nos invités. J'aurais difficilement mieux pu asseoir mon autorité qu'en prenant place sur l'estrade en la compagnie de l'empereur dieu. Quoi que... Peut être cette autorité aurait elle pu être renforcée encore... Par un enfant. C'était la une évidence : la naissance d'un héritier de sang divin ne pourrait qu'imposer plus avant ma présence sur la scène politique. Seulement... 

Serait il a même de concevoir un enfant, à présent ? J'ignorais quels pouvoirs avaient pu être mis en œuvre pour lui conférer sa puissance et son statut de dieu... Cependant, je doutais que cela soit sans conséquence sur son humanité. Sur son existence du point de vue naturel du terme. Évidemment, il serait regrettable de ne pas pouvoir bénir l'empire par un héritier, mais enfin... Il était déjà plus qu'heureux que je sois parvenue à m'imposer ainsi à un si jeune âge. A présent, il ne me restait plus qu'à savourer la mine déconfite de mes rivales...
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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyMer 2 Déc 2020 - 14:32

Tehani se trouvait dans ses quartiers, occupée à déchiffrer un message codé que lui avait fait parvenir Aniesha, lorsque le calme ambiant fut interrompu par une grande agitation venue des alentours du palais. Un vacarme mêlant à la fois des hurlements de foule et des aboiements de chiens qui n’avaient rien de commun, même ici à Krell Kain. Les chiens de guerre qu’Assiah avait dressés étaient reconnaissables rien qu'à la férocité de leurs aboiements. Quelque chose d’inhabituel était en train de se produire, c’était certain, et il fallait que tehani sache de quoi il s’agissait précisément. Après s’être approchée de son balcon, elle jeta un coup d’oeil discret dissimulée derrière l’épais rideau qui brisait la vue sur l'extérieur. Malheureusement ce point de vue n’offrait aucune vision précise des choses si ce n’était la vue de gardes agités et paniqués qui se précipitaient vers l’une des portes du palais.

Était-ce une attaque d’un quelconque ennemi ? Tehani n’en savait rien et cette situation fit instantanément naitre dans le coeur de la jeune femme une inquiétude grandissante pour ses quatre soeurs qui se trouvaient dans la cité à différents endroits. *Pourvu qu’il ne leur soit rien arrivé* se disait elle en resserrant ses doigts sur le tissu pourpre derrière lequel elle se tenait cachée. Elle avait besoin de savoir ce qu’il en était, ce qu’il se passait là au dehors pour ensuite réfléchir et agir en conséquence. Ainsi elle quitta ses quartiers en toute hâte et se dirigea vers une de ses cachettes qui offrait un point de vue insoupçonné sur les ruelles devant le palais. Habituellement, les pas de Tehani étaient lents et cadencés lorsqu’elle faisait volontairement claquer ses bottines sur le sol pour se donner une contenance. Mais cette fois l'espionne discrète avait reprit le dessus et ce fut sans grand bruit que la brune sillonna les couloirs du palais en direction d’une pièce qui disposait d’un petit balcon offrant un point de vue imprenable sur les événements et qui profitait d’une résonance acoustique suffisamment bonne pour en faire un endroit idéal pour l’espionne.

Il ne s’agissait pas d’une véritable attaque. Toute cette agitation n’était le fait que d’un seul homme et il ne fallut guère plus de quelques secondes à Tehani pour comprendre de qui il s’agissait. Krell était de retour et semblait faire une entrée dans un style qui lui était propre. Cette nouvelle n’enchantait pas particulièrement le cœur de Tehani qui était devenue bien plus autonome en l’absence de l’empereur. Mais le pire fut à venir pour la bramane lorsque la vision d’Assiah se soumettant à Krell s’offrit à elle. Un pincement au coeur lui tirailla la poitrine car désormais, toute idée de voir le Rhùn entièrement et uniquement dirigé par une femme venait de se briser sous ses yeux. Tous les projets pour lesquels elle aurait aimé oeuvrer venaient de s'envoler car le Dieu-roi autoproclamé était de retour, beaucoup plus tôt qu’elle ne l’espérait.

Elle en avait suffisamment vu pour comprendre ce qu’il en était. La tornade qui était entrain de naître dans son esprit fit bouillonner le sang déjà bien chaud de la jolie brune qui retourna dans ses quartiers en furie. Son regard était plus sombre que jamais et son allure était soutenue. Sitôt arrivée dans ses quartiers, la rhunienne en colère fit une première victime : un pichet en céramique posé sur un buffet que Tehani envoya se briser contre le mur à l’autre bout de la pièce. Elle pouvait sentir son poul dans ses veines et sa respiration devenir plus haletante. La colère n’était jamais bonne pour cette femme impulsive. Mais ses plus grands espoirs liés à ses plus fortes convictions venaient d’être souillés et tués dans l'œuf. Car oui contrairement à son amie Assiah, Tehani plaçait sa cause bien au dessus de ses ambitions personnelles et ne pouvait si rapidement se résoudre à accepter un revirement de situation. Elle était comme ça, finalement pas si différente de cet empereur au sang chaud qui laissait s’exprimer sa colère par le sang versé et qui suivait ses propres convictions.

Que faire ? C’était la question ! Sans doute n'y avait il rien a faire de particulier si ce n'était de se résigner à honorer son rôle d'espionne auprès de l'empereur. Ce dernier lui avait donné beaucoup de moyens pour oeuvrer tranquillement à surveiller les complots qui pourraient le viser et cela avait permis d'installer son réseau de manière efficace et optimale. Certes Tehani aurait préféré voir assiah prendre les pleins pouvoirs mais si cela devait être un homme qui devait rester à la tête du Rhun alors autant que ce soit krell se disait elle avec une ferme conviction. Au moins lui avait toujours respecté les bramanes et fondé cet empire en rassemblant les clans sous sa bannière pourpre.

Une pensée pour ses amies ramena le calme dans le coeur de Tehani. Elle n'était pas seule et elle avait toujours la responsabilité de ses complices qui laissaient trainer leurs yeux et leurs oreilles partout dans la cité à l'affût de la moindre information. Nayelhi, Anthea, Sharyn et Aniesha. Ses soeurs étaient elles aussi dans le secret de l'espionnage et au service officieux de l'empereur qui serait sans doute ravi de prendre connaissance d'une petite liste d'hommes prêts à le trahir dans le but de prendre sa place.

La brune fut interrompue dans ses pensées par un garde qui vint annoncer que des festivités étaient organisées par l'empereur et qu'elle y était conviée en tant qu'ambassadrice. Tehani inspira et expira longuement comme pour évacuer la frustration qui l'habitait. Elle se forçait à ne penser qu'aux choses positives et à se satisfaire de sa condition actuelle qui restait plus que confortable et malgré tout suffisamment importante pour lui laisser la possibilité d'œuvrer pour défendre ses convictions.

Après quelques secondes, la femme au regard sombre quitta ses quartiers pour se joindre aux festivités. Comme à son habitude, elle se fondit discrètement dans la masse pour se mouvoir dans la foule et rallier un emplacement qui offrirait un point de vue idéal sur le principal sujet de ces festivités : l'empereur krell ! Mais pas seulement… son regard se posa instantanément sur Assiah qui semblait prendre fièrement place au côté de l'empereur non loin du trône. Parmi les chuchotements et discussions qui l'entouraient, l'espionne crut comprendre que son amie était sur le point de connaître son avènement, nommée par krell en personne pour gouverner à ses côtés. Cette perspective changeait complément la donne et contredisait les conclusions hâtives faites par la jeune femme. Assiah accédait au pouvoir, même si elle le partageait et cela restait une petite satisfaction que d'y assister. Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Tehani. Ses plans se trouvaient être modifiés par la retour de krell mais pas spécialement en mal. Au final, le Rhun disposait d'une impératrice qui avait fait sa place en faisant preuve de ses capacités à gérer les affaires en l'absence du maître des lieux et ce dernier semblait la reconnaître en tant que tel. Au final cette journée ne s'annonçait pas si mauvaise et tehani avait déjà dans un coin de la tête ,une petite liste de noms toute prête à être transmise à l'empereur pour éliminer les traîtres qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de faire supprimer. Désormais, il semblait qu'elle agirait entièrement pour le camp de krell et d'assiah.


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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyMer 24 Fév 2021 - 14:12

Parfait, tout se passait parfaitement.
A vrais dire, je n’avais jamais connu de reprise de pouvoir aussi facile, mon instinct de guerrier, toujours a la recherche de nouvelles raisons pour ne pas me détendre, me hurlais que quelque chose clochais.
Et pourtant, si tous mes sens étaient à l’affût d’un danger, si mon intellect recherchait la direction ou le moment d’une possible attaque, rien. Tout était calme dans ce jardin. Les grillons et les étoiles semblaient être notre seuls compagnies.
Un moment de paix dans une vie de guerre ? Mettons a terme a cela immédiatement !
Je reviendrais plus tard dans ces jardins chercher la paix intérieur, voila ce que j’étais en train de me dire quand elle accepta ma proposition, glissant au passage qu’elle se rendait elle aussi compte que le pouvoir isolait plus que n’importe quoi.
Et ça, c’est le pouvoir politique Assiah, tu ne peux même pas imaginer combien ton Empereur est seul, depuis qu’il sais qu’il verra tous les lever de soleil sur ce monde, éternellement.
Alors qu’elle se levait a son tour en me prenant par le bras, un instant et pour une raison que je ne comprenais pas, je me pris a réfléchir a tous ceux qui étaient déjà morts pour mon Empire.

Doriath, Mor’Va, Ksala, Torn, Morrigane…
Un jour, je penserai a cette femme comme je pense a mes anciens amis, champions et fidèles, déjà morts, me laissant seul pour régner sur un monde toujours plus étrange a mes yeux.

Si on peut être fier d’être le tyran de l’Est, le guerrier le plus craint des deux cotés de l’Anduin, si l’ordre que j’avais établi durant ma longue vie était source de fierté pour moi, elle ne contrebalançait qu’a peine la mélancolie amer de voir qu’aucun de ceux qui avaient participé aux débuts de mon règne n’étaient encore la pour le voir, seulement moi.

Selon elle, je n’aurais pas a regretté de faire d’elle ma partenaire. A vrais dire, je le savais déjà. Outre qu’elle sois peut-être la plus belle Orientale a avoir jamais croisée ma route, ce qui pour un homme est déjà une bonne raison, c’est aussi un cerveau habile, malin.

Un être fier m’aurait combattu. Un être plein d’orgueil m’aurait affronté. Un être vicieux aurait pris mon fils en otage contre moi ou pire. Un être manipulateur et qui aurais voulu ma perte aurait tellement de carte a jouer, ici et maintenant, contre moi.
Elle, elle était tout cela et bien plus encore, rusée, belle, manipulatrice, a l’œil si vif que l’on y pouvais discerner toute l’agilité mentale, presque le génie, derrière un sourire bien affiché et des manières affables.
Je suis la hache de guerre, je clame haut et fort ma prétention au monde et j’affronte le monde et les cieux pour exister.
Elle est l’épée, le dard de l’araignée. De loin, elle semble peu dangereuse, minuscule petite femme affable, mais si tu lui en laisse l’occasion, elle te fais connaître une mort bien pire que moi.

Que nous ayons naturellement décider de nous allier, elle et moi, plutôt que de nous combattre, voila l’une des bonnes nouvelles de la journée. Si j’avais ma hache, mon éternité et ma gloire pour arme, elle, elle avais sut devenir experte dans ses propres armes. Je ne le savais pas, je le pressentais.
Un chef de guerre de mon époque n’aurais pas mis trois mois avant de s’emparer de mon trône vacant, la, non, ils viennent gentiment aux soirées arrosés, sans aucun doute bien fringués.
Quelque part, elle me rappelais Morrigane, mais en beaucoup, beaucoup moins douce et en plus dominatrice.

L’Empereur avais changé, sa politique aussi, il était naturelle que la mère des peuples de Rhùn change aussi, donc.

Cherche a te rassurer, oublie deux secondes qu’un jour tu la verras dans sa tombe.
La, voila, tu es ici et maintenant Krell, ne l’oublie pas.
D’un coup, toujours dans mes pensées alors que mon impératrice me menais vers la salle du trône, je compris l’origine principale de la décadence des elfes : savoir qu’on as l’éternité et s’y complaire totalement.

Je ne serais pas un immortel de cette nature, je serais plus actif, plus digne de voir tous les couchers de soleil que le monde avais a offrir.
Les elfes, comme Sauron d’ailleurs, passaient le plus clairs de leur temps a réfléchir, tapi dans leurs forteresses, bien incapable de voir la chance qu’il y a a ne pas voir son corps prendre des rides et perdre de la force.
Moi, j’étais encore mortel il n’y a pas si longtemps, je connaissais ce sentiment d’impuissance a voir qu’une vie ne suffirait pas a changer le monde comme je le souhaitais. C’était la raison principale pour laquelle j’avais planifié mon retour a la vie.
Je ne serais pas comme eux, j’utiliserais chaque jour, chaque heure, chaque seconde de mon éternité pour rendre la vie meilleure a mes vassaux.
Enfin, ceux qui survivrons assez longtemps, ceux qui comme Assiah, comprenais que mon retour sur le trône n’accepterais pas de conditions ou de négociations, comme je l’avais toujours fais.
Au mieux, l’on pouvais attendre des compromis de ma part, car je suis bon.

Mieux, j’en demanderais plus aux chefs de clans que je ne l’avais jamais fait. Seul, sans un ordre social maintenu, je n’aurais pas put imposer aussi vite et bien mon retour...Mais ces braves régents, conscients que leur empereur avais une sacré tendance a revenir a la vie, avais bien travaillés a maintenir mon emprise sur mes peuples.

Tous les chefs, tous les gouverneurs, tous les grands maîtres de guilde. Tout le pouvoir de l’Empire de l’Est moribond était dans ce palais, abasourdi de voir que leur fausses prières avaient finalement ramené leur Dieu-Roi a la vie.
Je suis Bon, faites vous a l’idée.

Assiah, toujours trop heureuse de voir mon retour assurer sa place de dominante, me rappela que je devrais voir mon fils ce soir.
Oui, je vais le voir, a vrais dire, mon premier souhait aurait-été d’aller le voir dès maintenant, mais si j’intervenais dans la micro-société que l’hérité présumé de l’empire de l’Est, je la perturberais irrémédiablement.
Des fils et des filles de Rhùn, de la génération de mon fils, avais probablement dut commencer a composer l’entourage de mon petit conquérant, Khubilai.
Je ne voulais pas perturber mon fils, il aurait déjà a accepter l’idée qu’il ne pourrais jamais être empereur a ma place.

Sans un mot, les gardes pourpres suivaient telle une haie d’honneur les deux dirigeants. Ils étaient sorties des nombreux couloirs dès que mon couple impérial était entré dans les halles du palais. Presque aussi grands que moi, tout aussi large, ces élus et Assiah a mes cotés, j’étais paré a rentrer sur un champ de bataille politique, cette fois.


"Les gardes impériaux, ils sont ma voix, mes yeux, mes oreilles, mes bras et bien souvent les instruments de ma vengeance. Tu les connais, ils te toisaient en silence pendant des années, désormais, ils mourrons pour toi. Je ne doute pas que tu as déjà tes propres...réseaux, impératrice, mais en tant que ma partenaire, tu peux te servir d’eux.
Ce sont les meilleurs des meilleurs, chacun d’eux se bat depuis l’époque où tu n’étais pas née, mais ne les gaspilles pas, tant que je n’aurais pas...Disons que c’est, pour le moment du moins, une espèce en voie de disparition. Utilise les avec parcimonie donc, mais disposer de sa propre police d’état est assez utile, tu verras."


Le terme police d’état était bien choisi : Où qu’un de ces géants d’acier rentrait, ceux qui étaient présent savaient que mon œil était sur eux. Reconnaissables entre milles, toujours a mes cotés, ces hommes étaient un prolongement de ma volonté. A vrais dire, ils étaient surtout les témoins de mon empire, piliers essentielles de l’ordre de l’Empire de l’Est.
Aujourd’hui, toujours moins nombreux, ils étaient réduits a une simple gardes d’honneurs, alors qu’avant, chaque chef, chaque gouverneur avait sa propre escouade de gardes impériaux pour le protéger...Et le surveiller.

Ne vous inquiétez pas mes frères, d’autres nous rejoindrons. Notre confrérie sera bientôt plus large qu’elle ne l’a jamais été.
J’écraserais des nations pour m’en assurer.


"Je sais que je ne serais pas déçu par ma décision, Assiah, pour plusieurs raisons d’ailleurs...
Je suis peut-être un belliciste, mais je sais quand il est préférable de trouver un terrain d’entente. Je n’ai pas bâti un empire sur du vent et des rêves d’enfant mais sur la volonté d’affirmé le Rhùn comme la plus grande puissance militaire du monde connu, je veux voir les enfants de l’Orient libres…
Tu as connu l’esclavage, tu sais ce que c’est, moi aussi.
Toi, comme moi, comme chaque vrai fils de Rhùn, nous avons tous étés forgés dans le brasier d’une vie injuste, imposée par d’autres peuples, quand ce n’était pas ceux de notre sang qui nous trahissaient…

Le Rhùn a une longue tradition de servitude et d’échecs a son actif et pendant que nous étions soumis aux seigneurs des ténèbres, les peuples de l’Ouest nous traitaient de barbares et nous massacraient comme des orcs..."


Pendant que je monopolisais la conversation, nous arrivions en vue des grandes porte de la salle du banquet, l’une des plus immenses pièce de mon palais gargantuesque. Trois marches devaient être gravies pour y mener et sur ce petit promontoire nous attendaient déjà quelques hérauts prêts a nous annoncer aux invités déjà présents.
A bien y réfléchir, cette femme pouvais déjà se passer de l'usage de mes plus vaillants serviteurs, mais un nouveau pouvoir, pour quelqu'un comme elle, j'imagine que ca ne se refuse pas.


"Aujourd’hui et tant que je serais la, nous ne serons plus jamais des esclaves."

Cette phrase, dite pourtant avec le ton le plus simple qu’un type en armure lourde et plus haut que la plupart des portes chez toi pouvais avoir, résonna un peu dans les couloirs, provoquant des regards étonnés de la part des serviteurs qui grouillaient déjà a nouveaux autours de nous.

"Enfin, si je sais que je ne serais pas déçu, impératrice, c’est car tu as l'air d'être capable de comprendre le monde qui t’entoure. Avec un esprit affûté et après une année a mes cotés, je suis certain que tu découvriras qu’il existe en ce monde des êtres plus sombres et bien plus dévastateurs que des chefs de clans consanguins. Des êtres encore bien pires que moi."

D’un autre coté, et même si je ne pouvais pas le dire ouvertement, le monde que j’avais sous les yeux n’était déjà plus tout a fait le mien mais bien celui de cette jeune femme a mes cotés. C’était elle et Arthan qui avais maintenu l’ordre dans mon empire.
En fin de compte, je me contentais de profiter des fruits de leur travail.
Du coup, d’un coté, tu ne lui mens pas tout a fait en lui parlant ainsi des autres prétendants au titre de maître de l’univers, de l’autre, tu l’impressionne pour être certain de pas te réveiller un matin avec une hallebarde plantée dans la tête. C’est plutôt finaud pour un moi, en fait.

Alors que nous arrivions devant les marches menant a la porte de la grande salle, je pris une seconde pour prendre un grand bol d’air. J’aurais besoin de beaucoup de patience la dedans, je le sentais d’avance.
Rappel toi Krell, ce sont des hommes, pour la plupart les fils et les filles de ceux qui t’avais déjà servis, aucun besoin d’être trop brutale ici.
Je voulais leur combattants dans ma horde éternelle, je devrais négocier, parlementer, menacer ouvertement et soudoyer en douce, faire exactement l’inverse dans d’autres circonstances et...Tout cela me fatiguais déjà par avance. Si les dieux avaient pitiés de moi, ils me donnerons une bonne raison pour rallier ses peuples.

Certains, les plus pillards et bellicistes, ainsi que les plus fidèles seraient facile a convaincre, mais d’autre, plus indépendants, plus enclins a utiliser les vastes ressources de mon empire a d’autre projets que les miens, eux, oui, pourrons au final être une plaie.
Combien d’entre eux portaient encore mes rêves en leur cœur ? Combien avaient connus les famines, les raids et les conflits interminables qui avaient forgés ma génération de guerriers ?

Allons, Dieu-Roi, ravive en tes Orientaux les rêves de Horde.

Accompagnés par le bruit des lourdes charnières d’acier des portes, moi, Assiah et notre escorte entrons dans la vaste salle de banquet.
Dès le premier pas, je sut que j’étais de retour a la maison : cette sensation de sentir des centaines de regards se poser en même temps sur moi. Cette sensation que j’avais eu la toute première fois dans les arènes et que j’avais retrouvé a chaque fois dans ma peau d’empereur de l’est, tyran de l’Orient.

La pièce était immense, aux dimensions proprement stupéfiantes. haute de cinq mètres, étendues sur plusieurs centaines de mètres et sans aucune fenêtres, l'immense repaire étaient engoncée dans le palais comme la tête d'un homme dans son armure. Dans une architecture semblant parodier les nobles grande salles des piliers naines, la démesure n'avait de concurrentes ici que les décorations et la décadence qui imprégnait l'endroit.  

Effectivement, des centaines de têtes se tournèrent vers moi et mon escorte. Alors que les festivités battaient leur pleins et que ci et la je voyais des délégations installés autours un vaste rond centrale où les danseurs et les comédiens venaient de se figer, en son centre brûlait un brasero de la taille d’un brasier. Plusieurs rangées de tables lourdes et imposantes sur des pieds en fer forgés, parfois peint en doré ou en noir et parfois laissé tel quel se succédaient formant de vastes lignées de têtes différentes issues de peuples aussi lointain qu'hétéroclites.
Sur les tables, toute l’immensité culinaire de l’empire le plus vaste des terres du milieux : vin de Dorwinion, viande des animaux les plus savoureux, fruits exotiques venant de pays inconnus des érudits de l’Ouest. Le plafond de la pièce n’était déjà plus visible, caché sous un épais voile de fumée enivrante qui vous prenait a la gorge dès votre entrée dans la pièce mais tout ici était rouge, noir, doré, pourpre dans un faste qu’aucun autre empereur ne pourrait ou ne voudrait assumer.
Au fond de cette vaste pièce, après le carré centrale, surplombant le reste de la pièce de plusieurs hautes marches, un trône fait d’un fer noir teint en son sommet du signe rouge de ma Horde et de mon empire siégeait, dominant les mortels sous lui.
A ses cotés, légèrement en avant et sur la droite, un autre trône était en train d’être installé, c’était le trône de la nouvelle impératrice qu’on venais de récupérer pour l’installer aux cotés du mien, autant l'annoncer sans un mot.

Sans un mot, sans rien dire, dans un silence a peine bousculé par quelques murmures et les cliquetis des armures, nous traversons cette pièce par son centre. Fixé par tous, pas a un seul moment je n’ai même pensé a regardé autours de moi, a vrais dire, pendant que j’avançais devant les dignitaires de mon empire, des guerriers avançaient derrière eux, dans les recoins de la pièce. Mon attention allait toute vers mon trône.

Pourquoi surveiller mes potables ennemis si j’ai des hommes de confiance prêts a le faire pour moi ? La paranoïa, la base d’un empire qui pérennise, parole d’expert.

Un premier pas sur l’escalier qui menais a mon trône, je sentis comme un frison dans la salle, comme si beaucoup retenais un souffle.
Un autre que moi aurai négocié, aurait peut être salué les chefs de clans, un autre se serais assuré de son soutien.

Je n’étais pas un autre, ce soutien, je ne l’attendais pas, il m’était dut, tout simplement, car sans moi, aucun d’eux ne serait la. Du plus honorable des combattants qui siègent ici a la pire fripouille prêt a vendre sa mère, aucun d’eux n’aurait sa place dans le palais de Krell-Kaïn, a la fête en l’honneur de Krell…Sans Krell. Leur simple présence était un acte de soumission.

Ils sont déjà tous a moi, qu’ils le sachent ou non, qu’ils souhaitent me défier, m’assassiner ou me trahir, le fait qu’ils m’appartiennent tous d’ores et déjà.

Un deuxième pas, lourd, qui résonna d’autant plus fort que les autres furent en partie englobé par la multitude de bruits similaires que ma garde fit en prenant position autours du promontoire.

L’impression que j’avais en m’asseyant a nouveau sur mon trône de conquérant ?
Qu’il est bon de rentrer a la maison.

Alors, pour le première fois, je pose les yeux sur cette immense pièce bondée de centaines de dignitaires Orientaux. Si quelqu’un voulais détruire l’Est, il lui suffirait de tuer tous ceux qui étaient présent dans cette pièce.
A vrais dire, je pouvais légitiment douter de la capacité de qui que ce sois en ces terres d’attaquer directement une salle où s’était donné rendez vous l’élite d’une société martiale comme la mienne.

Tous étaient la, je voyais au dessus des chefs de clans les bannières qui les désignaient. Balcoth, Kurgan, Manda, Bramanes, Kitan, Tyrioth, Kirins, tous et encore plus, je ne reconnaissais pas certaines emblèmes, preuve que mes intendants avaient bien travaillés. Un empire comme le mien nécessitais une expansion perpétuelle, trop d’esclaves étaient nécessaires dans les vastes travaux qui assuraient que tout ce petit monde belliqueux n’ai pas la moindre raison de sauter a la gorge du voisin.
Combien de clans, de peuples et de cités avaient ainsi été perdus pendant mon absence ? J’apprendrais bientôt qui parmi eux avait profité de la situation et qui avait tenté d’aider mes fidèles de garder mon système complexe en place.
Une fois que j’aurais les noms, je pourrais retravailler tout cela. M’assurer que les plus fervents et les plus intelligents seraient récompensés, tandis que les idiots et les traîtres serviraient d’avertissements.
Je voulais des peuples de combattants, pas de bêtes sauvages prêts a se massacrer dès que le berger détournait les yeux.
Paranoïa et compassion, tenter d’empêcher la cause et le symptôme de troubles, voila le bon mantra d’un empereur de l’Orient.

Les visages étaient différents, ils étaient plus nombreux, le mobilier était plus riche, mais c’était toujours mes peuples, réunis autours d’une idée : La Horde de Krell, la dernière grande Horde de l’Orient, voila qui instillait chez moi un sentiment de fierté, a peine voilée par l’idée que tout n’avait pas été rose sans moi pour les guider.


"Alors, mes peuples, quel représentant sera le premier a saluer votre Dieu-Roi ?"

Bien engoncé dans mon trône, l’immense Bel’Akor négligemment posée sur l’accoudoir de ce dernier, une main sous le menton, l’autre sur la poignée de mon siège impérial, j’attendais que mes vassaux saluent leur souverain comme ils le devaient.
Allez, que les plus nobles, les plus loyaux, les plus lâches d’entre vous sortent des rangs, voyons qui se souvient de sa leçon et qui a besoin de se rappeler pourquoi je suis le maitre.
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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyJeu 11 Mar 2021 - 14:25

Pnj Hajrudin, gouverneur du Dorwinion



J
'étais là, dans cette grande salle, remplis en majorité de ces ignares orientaux venus des confins des plus petites tribus de l'empire. Je les regardai s'empiffrer, manger des fruits qu'on ne trouvait nul part dans mon pays, mais s'enivrant pourtant de nos vins, réputé pour pouvoir soulé même un elfe ...

Je n'avais que faire de ces petites réceptions, je les appréciais bien, car elle enrichissais le Dorwinion tant il fallait fournir de vins lors de ces banquets. Mais y être convié était souvent inutile et je devais côtoyer des gens aussi sale que stupide. Bien sûr, je me consolais en la présence de quelques têtes éclairés comme le jeune prince, Khubilai lui au moins était un digne fils du Dorwinion bien loin du stéréotype que portais à même leur peau les orientaux.

La fête en l'honneur de l'empereur Krell battait son plein, mais j'avais bien d'autre chose à faire que de fêter l'anniversaire de l'empereur alors même qu'il était encore absent ...
Les vignobles et les forgeron du Dorwinion avait besoin d'être surveillé et le rendement garantis, j'avais bien des choses à m'occuper pour regarder ces gens dont certains, chefs de tribus avait à mon grand dégout un statut égal au mien ...

Puis, la fête s'arrêta d'un coup, un éclair frappa le sol et son vacarme strident stoppa net les convives. Il dégagea une étrange lumière rougeâtre, je n'avais jamais vue pareils éclairs dans ma vie ...

Et alors, après quelques longues minutes, alors que les conversations avaient changé et que certain, s'était prostré dans leur coin, presque en état de transe à la vue de cet étrange orage, disparus aussi rapidement qu'il fut apparut, il, entra.

Lui que personne n'attendait et que tous ici étaient venus célébrer ... le taureau de l'est, le boucher de l'orient, l'empereur immortel du Rhûn ...

Il s'avança, accompagné de quelques uns de ces gardes pourpres, des êtres semi-légendaire, rare ces dernières années ... et Assiah ... la première des concubines, elle qui avait la main mise sur l'héritier depuis quelques temps déjà ...
Le silence était presque morbide et j'avoue avoir un instant presque regretté les conversations bruyantes, même celle des plus idiots des invités ...
L'empereur s'imposa de sa simple présence, il ne regardait personne, il s'avançait juste vers le trône, son trône et y prit place.

"Alors, mes peuples, quel représentant sera le premier a saluer votre Dieu-Roi ?"

J'avoue avoir ressentis une profonde peur en revoyant ce mastodonte, cette immense carapace d'acier et ce roi revenus de la tombe, je regardai les autres convives, surement pétrifié par leur vénération. Mais en Dorwinion, nous n'étions pas aussi fanatique que ces supersitieux d'orient, nous étions le peuple de l'impératrice, Morrigane Agarwen, le peuple du jeune prince !

Alors, d'un pas, bravant tous les autres, je m'avançais, ma main droite posé sur le pommeau de mon épée. Mon armure, n'était certes pas aussi imposante que celle du roi, mais elle était parmi les plus belles du Dorwinion, une armure digne d'un guerrier des vignes.

-Dieu-roi d'orient, empereur du Rhûn, je m'incline avec respect devant mon souverain revenus de conquête et devant son fils, le jeune prince Khubilai.

D
'un mouvement, alors que je m'étais avancer, loin de la foule extatique, je m'inclinais devant l'empereur et son trône, un genou a terre et l'autre fléchi, la tête abaissé en signe de respect. Je relevai ensuite mon chef pour regarder mon empereur, un brin de peur en regardant cette idole d'un autre âge.

-Moi, Hajrudin, gouverneur des terres du Dorwinion, présente mes hommages à l'empereur du Rhûn, en mon nom et celui du peuple de Dorwinion.
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Miran Shah

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyMar 16 Mar 2021 - 2:55

Il était revenu. Miran avait été impressionné par la prestance de l’empereur, et la grande force qui émanait de son regard, de l’autorité de sa voix, et de la grande force qu’il montrait par son aura, inquiétante et terrifiante. Tous les chefs tribaux retenaient leur souffle, tandis qu’il avait appelé le plus courageux d’entre eux à venir le saluer, et lui présenter les honneurs. La grande salle était silencieuse et, de son trône, l’empereur semblait jauger chacun des êtres assemblés ici, comme s’il les défiait, ou alors était-ce pour les encourager à faire le premier pas ? Un seigneur tenta sa chance, et alla présenter ses hommages à Krell. Cet Hajrudin, si timide pourtant, avait devancé le chef Kurgan. Déterminé à corriger le tir, Miran fit un pas, puis deux, et il sentir qu’on le retenait discrètement par la manche.

- Seigneur, n’y allait, lui susurra Djamchid, apeuré.

Miran le considéra un moment. Le jeune page, qui l’accompagnait depuis des années, avait été ramené en esclave par son père, après un raid contre une tribu rivale. Avec le temps, ses talents de pisteurs et d’archer furent remarqués, et il fut affranchi. Libre, il avait décidé de rester auprès de Miran, qu’il protégeait constamment de ses flèches, et avec lequel il s’était lié d’amitié durant sa servitude. Comme toujours, il s’inquiétait.

- Seul le serviteur incompétent, ou le traître, a peur pour sa vie, répondit Miran, en se dégageant doucement.

- La cité que vous avez construit…Il vous tuera à coup sûr…, balbutia son serviteur, qui ne parvenait pas à cacher sa nervosité.

- Tout va bien, Djam, cette cité, je l’offre à notre Empereur.

Il passa entre les rangs des chefs tribaux, le visage fier, sans regarder les yeux qui le dévisageaient, et enviaient ou moquaient sa témérité. Arrivé au pied du trône, il chercha à s’avancer plus près, puis se ravisa lorsque les yeux de Krell se posèrent sur lui. A côté de lui, le gouverneur

- Mon Empereur, Auguste Ciel de cette terre, et du monde, je te salue et présente les honneurs, au nom du peuple Kurgan fit-il, genoux à terre, la tête baissée en guise de respect.

Il prit son inspiration, et pensa en son for à ce qu’il allait dire. Les estafettes étaient déjà parties à la capitale, pour avertir le souverain de cette nouvelle cité, qui s’érigeait désormais au Nord de l’Empire. Désormais, il fallait montrer que cette forteresse n’était pas hostile, mais qu’elle servait l’intérêt du Rhûn.

- Mon Empereur, comme tu le sais, j’ai décidé de t’offrir, pour ton retour, une grande cité aux marches septentrionales de ton empire. Construite avec le concours des nains, ses remparts sont solides, ses habitations bien ouvragées, et sa situation est très avantageuse. Bâtie aux rives du fleuve menant aux Collines de Fer, elle permet de nous approvisionner en produits d’artisanats et en minerais nains, de même qu’elle nous permettrait de…transférer le savoir nain…J’ai déjà pris les dispositions pour installer un quartier pour cette race ingénieuse, au sein de la cité…

Il se risqua à lever les yeux.
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Assiah Rhazad

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptySam 20 Mar 2021 - 18:35

Les gardes pourpres nous accompagnèrent jusqu'à la grande salle et je pris mentalement note de cette flèche que je pourrais ajouter à mon carquois. Les pensées de l'empereur semblaient emprunter un chemin similaire car il expliqua :

"Les gardes impériaux, ils sont ma voix, mes yeux, mes oreilles, mes bras et bien souvent les instruments de ma vengeance. Tu les connais, ils te toisaient en silence pendant des années, désormais, ils mourrons pour toi. Je ne doute pas que tu as déjà tes propres...réseaux, impératrice, mais en tant que ma partenaire, tu peux te servir d’eux.
Ce sont les meilleurs des meilleurs, chacun d’eux se bat depuis l’époque où tu n’étais pas née, mais ne les gaspilles pas, tant que je n’aurais pas...Disons que c’est, pour le moment du moins, une espèce en voie de disparition. Utilise les avec parcimonie donc, mais disposer de sa propre police d’état est assez utile, tu verras."


Je me contentai de hocher la tête avec sérieux, pourtant je savais bien que je n'en n'aurais probablement jamais réellement l'usage... Ils représentaient l'empereur et leur seule présence à mes côtés serait un rappel suffisant de sa faveur pour faire hésiter n'importe qui. J'étais déjà crainte pour mes propres talents et cela ne risquait pas d'adoucir mon image... Ce qui me convenait parfaitement. Cependant, j'avais effectivement développé mes propres réseaux aussi y aurais-je toujours recours en premier lieu... Il était néanmoins bon de se sentir si... Puissante.

"Je sais que je ne serais pas déçu par ma décision, Assiah, pour plusieurs raisons d’ailleurs...
Je suis peut-être un belliciste, mais je sais quand il est préférable de trouver un terrain d’entente. Je n’ai pas bâti un empire sur du vent et des rêves d’enfant mais sur la volonté d’affirmé le Rhùn comme la plus grande puissance militaire du monde connu, je veux voir les enfants de l’Orient libres…
Tu as connu l’esclavage, tu sais ce que c’est, moi aussi.
Toi, comme moi, comme chaque vrai fils de Rhùn, nous avons tous étés forgés dans le brasier d’une vie injuste, imposée par d’autres peuples, quand ce n’était pas ceux de notre sang qui nous trahissaient…

Le Rhùn a une longue tradition de servitude et d’échecs a son actif et pendant que nous étions soumis aux seigneurs des ténèbres, les peuples de l’Ouest nous traitaient de barbares et nous massacraient comme des orcs..."


L'esclavage... Une position qui ne me plaisait guère, ce qui expliquait que j'aie recours à des stratagèmes pour en tirer les individus les plus méritants... Ou ceux qui pouvaient aisément se montrer utiles. Je songeai brièvement à cette érudite fidèle à Thais que nous avions récupérée récemment. Peut être pourrait-elle se révéler particulièrement utile un jour, ne serait-ce que par sa profonde connaissance de Minas Tirith.

"Aujourd’hui et tant que je serais la, nous ne serons plus jamais des esclaves."

Ces mots, sans que je sache réellement déterminer pourquoi, me firent sourire. N'était-ce pas une promesse d'éternité, puisqu'il était immortel ? Amusant. Pour ma part je n'avais qu'une vie à vivre et j'avais la ferme intention d'en profiter...

"Enfin, si je sais que je ne serais pas déçu, impératrice, c’est car tu as l'air d'être capable de comprendre le monde qui t’entoure. Avec un esprit affûté et après une année a mes cotés, je suis certain que tu découvriras qu’il existe en ce monde des êtres plus sombres et bien plus dévastateurs que des chefs de clans consanguins. Des êtres encore bien pires que moi."

Mon sourire, cette fois, était bien différent. Plus discret, et surtout... vicieux. Avait-il conscience de mes possibilités ? J'avais la certitude qu'il pensait à des créatures auxquelles je n'aurais jamais pu songer, en parlant. Pourtant, à mon sens, l'une des créatures les plus dévastatrices du Rhun, c'était moi. J'avais à quelques reprises fait preuve d'une telle créativité dans le domaine de l'horreur que je m'étais surprise moi même. Je n'avais jamais eu besoin d'éradiquer des clans au complet pour me faire craindre. En général, quelques individus soigneusement choisis suffisaient. Ce qui importait étant la méthode, si possible lente, douloureuse, et visuellement marquante. J'avais entendu dire que des mères menaçaient leurs enfants désobéissants de les livrer à moi... Avoir ma place auprès des monstres sous le lit avait quelque chose d'à la fois satisfaisant et... amusant. Si un jour La Dame Rouge trouvait sa place dans les livres de légendes, alors j'aurais en un sens atteint l'immortalité moi aussi. On marque l'histoire comme on peut.

Nous franchîmes les portes d'un pas sûr et conquérant, tandis que je me maintenais à hauteur de Krell afin de bien marquer les esprits. PEtite et menue comme je l'étais, j'avais l'habitude de devoir accorder mon pas à celui d'individus bien plus grands et mes foulées s'adaptaient en conséquence. Cependant, l'empereur était bien plus massif que ceux qui m'accompagnaient d'ordinaire et je me félicitai que les longueurs de mes jupes dissimulent adroitement la difficulté que j'avais à suivre. Mon visage, lui, n'affichait rien d'autre qu'un contentement victorieux. Pour une fois, les convives semblèrent surpris. Qu'il était bon de les voir ainsi ! Du regard, je balayai la foule, notant mentalement les visages qui exprimaient de la colère ou bien un malaise trop évident. Ceux-là seraient à surveiller de très près. J'aperçus quelques unes des femmes de Tehani dans le public, ce qui me permit de me libérer les idées : celles-ci auraient fait un rapport très détaillé de tout ce qui se dirait aussi pourrais-je me concentrer sur mes propres pensées plutôt que d'étudier les différents protagonistes de ce qui s'annonçait être une réunion intense. Je ne prêtai même pas attention au faste des lieux, ni à l'abondance de mets sur les tables. Non, ce qui avait attiré mon attention c'était le trône que l'on installait légèrement en avant de celui de l'empereur. Mon trône. Un frisson me parcourut toute entière, si bien que j'eus la chair de poule. Le but de toute une vie était à présent si proche que j'avais peine à le croire.

Un regard glissé vers Krell m'indiqua qu'encore une fois, nos pensées avaient pris un chemin similaire. C'était assez étonnant de penser que l'on puisse être à la fois si semblables et si différents. Etonnant mais pas désagréable.

Lorsque l'empereur prit sa place, j'en fis de même, toisant du regard ceux qui me faisaient face. J'aurais pu me sentir inquiète à l'idée que l'empereur soit derrière moi. Dans cette position, il pouvait facilement m'éliminer sans que je le voie venir. Mais c'était si peu probable que mon attention se concentra toute entière sur la foule.

"Alors, mes peuples, quel représentant sera le premier a saluer votre Dieu-Roi ?"

Ses mots résonnèrent dans la salle, brisant le silence qui oppressait le public. Cela sonnait à la fois comme une menace, un avertissement mais surtout... Une proposition de salut. Je plissai légèrement les yeux, balayant une fois de plus les visages présents à la recherche de quelque chose à me mettre sous la dent. Je fu surprise que le gouverneur du Dorwinion soit le premier à parler. Il n'était pas homme à se mettre en avant et sa présence lors des événements publics relevait d'avantage de la figuration que de la participation. D'ailleurs, il ne se déridait qu'en présence du prince et je devinais aisément pourquoi... Sa tenue illustrait à merveille la richesse de sa province et je me demandai un instant s'il s'était avancé le premier par peur ou par profit.

-Dieu-roi d'orient, empereur du Rhûn, je m'incline avec respect devant mon souverain revenus de conquête et devant son fils, le jeune prince Khubilai.

Le prince, bien évidemment. Celui-ci était la principale raison pour laquelle le Dorwinion acceptait avec si bonne grâce de faire partie de l'empire. Les liens du sang. Une chose qui ne m'intéressait pas particulièrement, étant donné que j'avais été vendue par mon bon à rien de père. Cependant, je le comprenais suffisamment pour en jouer et en tirer un avantage certain. Lorsque le gouverneur mit un genou à terre je le quittai du regard afin d'essayer de repérer qui serait le prochain.

[b]-Moi, Hajrudin, gouverneur des terres du Dorwinion, présente mes hommages à l'empereur du Rhûn, en mon nom et celui du peuple de Dorwinion.


Cette annonce sembla indisposer Miran, le chef des Kurgan. Ayant récemment reçu l'annonce de sa construction d'une cité conjointement avec le peuple d'Erebor, je comprenais en quoi le fait d'être devancé pouvait le mettre dans une position délicate. L'empereur n'aimait guère les nains, c'était de notoriété publique. Le fait d'avoir pactisé avec eux, de les avoir payé et de les avoir laissés travailler sur notre territoire pourrait être considéré comme de la trahison. Cet homme-là avait tout intérêt à se montrer vif et à s'expliquer rapidement s'il tenait à conserver sa tête sur ses épaules. Il fut arrêté dans son élan par un jeune homme, mais j'étais trop loin pour saisir leur conversation. Celle-ci tourna court et le gouverneur s'avança finalement. Il ne laissait transparaître aucune crainte. Au contraire, il avait le pas sûr, le regard fier et une détermination qui étaient tout à son honneur.

- Mon Empereur, Auguste Ciel de cette terre, et du monde, je te salue et présente les honneurs, au nom du peuple Kurgan.

Finement joué. Faire mousser l'empereur sans trop en ajouter, et surtout sans trembler devant lui. Seuls ceux qui ont quelque chose à se reprocher tremblent à l'idée d'exposer leurs actes. Son attitude me laissait quelque peu perplexe. J'avais supposé que son action conjointe avec Erebor était annonciatrice d'une quelconque tentative contre le pouvoir en place et j'avais d'ores et déjà résolu d'envoyer quelqu'un enquêter sur place. La suite de cette salutation pouvait soit mettre ma supposition en avant, soit la réfuter. S'il ne mentionnait pas sa construction, alors... Eh bien, peut être irai-je moi même ?

- Mon Empereur, comme tu le sais, j’ai décidé de t’offrir, pour ton retour, une grande cité aux marches septentrionales de ton empire. Construite avec le concours des nains, ses remparts sont solides, ses habitations bien ouvragées, et sa situation est très avantageuse. Bâtie aux rives du fleuve menant aux Collines de Fer, elle permet de nous approvisionner en produits d’artisanats et en minerais nains, de même qu’elle nous permettrait de…transférer le savoir nain…J’ai déjà pris les dispositions pour installer un quartier pour cette race ingénieuse, au sein de la cité…

Offrir la cité à l'empereur était la plus sage à faire, quoi que je n'aurais pour ma part eu AUCUNE confiance en un édifice construit par nos ennemis de toujours. J'aurais parié très cher que l'endroit était probablement truffé de passages secrets qui permettaient de le traverser de part en part comme un gruyère, à l'insu des habitants. En tout cas, c'était ce que j'aurais fait à leur place. Si possible avec quelques pièges bien sentis qui auraient permis d'éliminer toute la maisonnée au bon vouloir des architectes. J'avais entendu parler d'une sorte de poison spécifique qui se dispersait dans l'air et qui provoquait une mort particulièrement violente. Ce genre de choses intégrées par exemple dans la jonchée d'une salle d'honneur -car l'on sait combien les sols sont remués lors de banquets- pourrait causer des ravages. D'ailleurs, ç'aurait été un moyen bien commode de se débarrasser de tous les grands noms du Rhun, si ce genre de choses se produisait ici.

Ce qui me déplut davantage que la construction d'une forteresse fut l'installation de nains sur nos terres. Ces créatures ne nous avaient-elles pas causés assez de tracas ? Fallait-il réellement qu'on les laisse souiller nos terres ? L'idée me donnait la nausée, pourtant je ne pouvais nier que cela nous apporterait des avantages remarquables. La possibilité "d'emprunter" leurs méthodes de construction n'étant pas la moindre. Peut être pourrions nous également profiter de cette occasion pour faire former quelques jeunes locaux aux arts de la forge parmi eux et ainsi améliorer la qualité de nos armes et armures ? Après tout, ils étaient maîtres en la matière. Enfin... La présence de quelques uns de ces êtres parmi nous me donnerait peut être l'occasion de les infiltrer tout naturellement. Il y avait là matière à réflexion, si bien que je restai soigneusement coite, attendant seulement de voir comment l'empereur lui même allait prendre la chose.
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Krell
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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyMar 23 Mar 2021 - 18:06


Tandis que les têtes pensantes de mon empire venaient tour a tour afin de saluer leur empereur, une bonne partie de mon esprit vaguait dans ses tréfonds. Je me demandais alors quelle était la place du libre arbitre dans un monde où le Destin semblait tout puissant. Après tout, du haut de ma longue vie, quel choix réel avais-je eu ? Du jeune berger au Dieu-Empereur, roi des rois de l'Est, tout m'apparaissaient comme une simple suite logique. D'abords souhaité par Melkor et Saroumane, mon destin leur avais progressivement échappé tandis que mon pouvoir grandissais, mais même alors, mon libre arbitre avait-il déjà même simplement existé ?
Regardes tous ces hommes et ces femmes rassemblés pour fêter ton anniversaire. Leur libre arbitre a eux semble même plus encore limité que le tiens, Krell.
Dans ce monde, il n'existe ni liberté, ni justice qui ne puisse existé sans pouvoir. Je me souvenais de la justice des Dieux Noirs, des massacres et des famines auquel ils nous avaient menés, pour nous rendre plus déterminés, plus absolutistes ou plus prosaïquement, simplement pour les distraire durant leur longues éternités de complots et de machinations.
Melkor, Sauron, votre règne sur l'Est est bien terminé. Désormais, Je suis le maître de l'Est, regardez combien ces hommes me craignent autant qu'ils vous avaient craints.

Mais face a la volonté millénaire d'êtres que nous, Orientaux, ne pouvions comprendre en raison des ténèbres et de l'aveuglement dans lequel ils nous avais placés pendant des millénaires, quelle liberté existait ? J'étais, très probablement, devenu tout ce que j'avais juré de combattre et j'avais pour cela sacrifié jusqu'à mon humanité, dans le simple but de protéger mes peuples ? Non, je ne me voilais pas assez la face pour cela. Non, j'étais devenu ce que j'étais simplement pour pouvoir continuer de combattre, encore et encore, refusant la défaite, comme la paix dans la mort.
Eux, mes peuples, n'entendaient rien a tout cela, si certains magiciens avaient parcourus le Rhùn pour tenter de combattre la corruption de Sauron et avait donnés du fil a retordre aux serviteurs des ténèbres, leurs actions étaient trop anciennes pour avoir un impact réel sur le monde actuel des Orientaux. Tandis que je réfléchissais aux Ainur, les machinations des hommes m'apparaissaient simples et limpides en comparaison des nôtres, a nous les immortels.
Un jour, je lèverais le voile tombé voila des siècles sur mes peuples et je leur révélerais la véritable nature du monde, combien la cruauté des Valar avaient scellés notre destin, a nous esclaves des ténèbres, nous offrant au Noir Ennemi sans même nous laisser une chance d'avoir a choisir qui nous voulions honorer.
Peut-être devrai-je retrouver les Mages Bleus, Allatar et Palando, ou le Démon Bleu, pour m'aider a ouvrir les yeux des Orientaux sur les machinations de Melkor ?

Tiré de mes pensées par le premier émissaire, le gouverneur du Dorwinion, je ne lui offrit tout d'abords qu'une attention minime, posant mes yeux écarlates d'un regard sur lui sans vraiment écouter ses premiers mots.

Tandis que le gouverneur du Dorwion finissais de parler, je posa les yeux sur Kubilaï qui n'avais pas encore osé intervenir, me fixant avec un regard proche de la vénération, le jeune homme semblait voir enfin son propre prophète, de grands yeux écarquillés et un sourire transi sur les lèvres.
Par tous les esprits, combien il ressemblais a sa mère, il avais ses yeux, ses lèvres et même le nez fin aux arêtes discrètes qui avait fait un jeune et encore mortel Krell tombé amoureux, a une époque qui me paraissais des siècles auparavant.

J'avais déjà entendu les rumeurs sur sa paternité et a le voir, effectivement, il n'avais pas ma carrure, ni même le moindre trait proche des miens. Que m'importait ceci dit ? Il était la dernière chose qui me venais de sa mère, le dernier cadeau, fut-il empoisonné, de la seule femme qui avait put faire naître en moi un sentiment de paix.
Je vais te sortir de la, petit-homme. Personne ne contrôleras ta destiné, tu seras libre, libre de tes choix, plus que ni moi, ni ta mère, ne le furent jamais.
Encore troublé par le visage de mon "fils", je posa a nouveaux les yeux sur le gouverneur du Dorwinion, armure élégante, ma foi, peut-être devrai-je commander une nouvelle armure aux forges impériale de la terre des vignes ?


-Moi, Hajrudin, gouverneur des terres du Dorwinion, présente mes hommages à l'empereur du Rhûn, en mon nom et celui du peuple de Dorwinion.

La voix du gouverneur s'éteignit dans la salle, laissant le silence absolu reprendre, un infime moment, le contrôle de la pièce.

"Le roi des rois de l'Est salue le Dorwinion et son gouverneur. J'espère que vos vallées sont fertiles et le seront toujours, je vous rendrais bientôt visite en personne, Hajrudin, nous aurons alors l'occasion de parler de la terre de l'ancienne impératrice et de leur gestion. Reprends ta place véritable, en attendant et saches que je suis content de toi et de tes hommes."

Telle furent mes mots en désignant d'une main le siège d'où il s'était levé. J'avais besoin de plus d'information a son sujet, combien les rapports de mes maîtres espions allaient être intéressants, je le présumais déjà.
Tandis que le gouverneur du Dorwinion, une fois relevé, retourna a sa place, quelques murmures attirent mon attention. J'étais trop loin pour entendre et les hommes face a moi trop nombreux pour que je puisse voir d'où provenais ces murmures, mais alors, un homme se leva et sortit progressivement des rangs. A son accoutrement, je reconnus immédiatement un Kurgan, l'un des clans qui m'avais le plus soutenu a travers les années. Combien de Horde avaient-ils sauvés grâce a leur maîtrises des chevaux ? Même les hommes du Rohan furent bien incapable de les empêcher de traverser leur terres.
La fierté martiale des peuples de l'Ouest et leur caractère dérisoire face a ma Horde, forgée par des siècles de privation, de lutte intestine et de guerre me fit sourire, mais ce sourire ne resta pas longtemps sur mon visage.



Tandis que Miran Shah aborda le sujet de sa cité et des nains, l'orage au dessus de la capitale repris de plus belle et un tonnerre tout aussi tonitruant que le premier vint ponctuer ses derniers mots.
Cet homme avait fait pénétré des nains dans MON empire.

Alors que des chefs de clans voulaient intervenir, se préparant déjà a invectiver le Kurgan, le tonnerre roula si fort que tous me fixèrent a nouveau, tandis que la pièce devenait chaque seconde plus sombre et plus sinistre.
Un regard vers le chef des Shatowar m'appris que je n'étais pas le plus furieux de cette décision du chef des Kurgan.
Le roulement des éclairs et du tonnerre résonnais dans la salle, tous braquèrent leur yeux sur moi tandis que je tentais d'empêcher ma colère d'éclater avec la rage meurtrière qui avait fait ma réputation.

En dehors du palais, certains croyaient déjà la fin du monde arriver et se ruaient a l'intérieur se prostrés dans les jupes de leur mères et dans leur lits. Une minute durant, seul le tonnerre se fit entendre a travers mon palais, reprenant de plus belle a chaque fois que quelqu'un voulais parler, imposant un silence seulement brisé par les éclats de ma rage. Tandis que je fixais Miran d'un regard noir, je répétais en moi les paroles qui m'avaient enseignés, voila bien des années, le sombre Valar.


*Jiak conavrol avhe ukkausan agh avhe avhundas
jiak conavrol avhe tok agh bur ukpiriav
jiak kij Krell, maukavas ro avhe eaukav agh ro avhe ukoldieruk

agh gith proukavaave before alnej, becauuke jiak'm avhe maukavas ro zemaraum,
jiak kij avhe mubarum ro earavh incarnaave.*


Traduction:

Et tandis que je me rappelais le sinistre chant que m'avais enseigné mon ancien maître, je repris progressivement le contrôle de mon esprit et le tonnerre se fit moins puissant, moins tonitruant. Tous soufflèrent quand le calme après la tempête apparut enfin.
Cet homme avait fait venir des nains dans mon empire, certes, mais devait-on voir ici une trahison ? Les Kurgans m'avaient toujours servis loyalement et cet homme s’avançait la, devant moi, pour m'avouer avec un aplomb presque sidérant qu'il avais fait pénétré mes ennemis chez moi. Une stratégie très risquée, qui ne m'apporterais pas grand chose et offrait aux nains l'occasion de se croire chez eux sur mes terres.

Pouvait-on y voir ici l'esprit habile d'un homme ne maîtrisant pas les tenants et les aboutissants de mes plans et de la Destinée qui régissais le monde ? Il disais vouloir s'emparer du savoir nain pour nous, pour moi, mais je suspectaient les nains de ne pas être aussi facile a berner. Cette cité pouvais être un cadeau empoisonné, comme le prince, a sa manière.

Par tous les esprits, quelle folie s'était emparé de mes peuples ?


"Je...Reçois ta ville et tes salutation Miran, mais
ce que tu as fait la est très risqué, trop risqué. Qui sais ce que les nains ont cachés dans ta ville ? J'ai ravagé leur forteresse, je leur ai imposés une vie d'homme de famine et de pauvreté et toi, voila que tu les fais entrer chez moi ? Espérant leur prendre ce qu'ils gardent si jalousement ?
Penses tu être plus sage que les nains ? Ou que moi ? Toi, qui n'a même pas dépassé la trentaine ? Je veux bien croire a ta loyauté, mais certainement pas a ta sagesse.
Le savoir-faire des nains est parmi les meilleurs, oui, et leurs armes et armures sont solides certes, mais les nains d'Erebor et des monts du fer nous ont pris des terres et chassés des clans de chez eux ! Et toi, tu leur offres de l'or et l'occasion de semer les graines d'une probable invasion chez nous ?!
Seul un idiot peut imaginer qu'ils ont agis la sans arrières pensées !"


Cette fois, je n'arrivais plus a contrôler ma rage, me levant d'un bond je m'apprêtais a marcher vers lui pour lui broyer la tête. Seule la pensée que le mal était déjà fait m'empêcha de le faire.
Je devais trouver le bien dans le mal que ce serviteur trop zélé avais fait. Comment faire cela ?


"Pire, tandis que les nains de la Moria et les elfes de Fondcombe nous avais chassés du Rhovanion, ils ont repris Dale et Esgaroth, ils ont profité de la victoire d'un autre pour nous affaiblir encore et nous imposés leur politique expansionniste et des traités de dupes ! S'appropriant la victoire d'autre peuples au nom de leur pitoyable fédération.
Je devrais t'offrir au clan des Shatowar et marcher immédiatement sur ta ville afin de la raser de fond en comble, mais cela représenterait un gâchis formidable de ressource...
J'ai bâtit votre richesse, a vous, mes peuples, pendant cinquante années et toi, tu la dilapide dans les coffres de nos ennemis ? Faut-il que vous connaissiez la famine que vos grands-pères ont connu pour que vous appréciez la fortune ?

Je passe l'éponge pour cette fois, car ton acte inconsidéré est la première tache sur l'honneur de ton clan, nous arriverons peut-être a transformer cette folie en quelque chose de positif. Tu recevras la visite de mes émissaires et vous inspecterez ta cité. En attendant, retournes a ta place, nous reparlerons de cela plus tard."


Je devrais le broyer, certaines bouches autours de nous murmuraient déjà le mot "Wintirion", comme pour en appeler a l'oblitération totale de son peuple, mais me priver des Kurgans serait une grave erreur. La folie d'un chef de clan ne pouvais être imputé a son peuple tout entier et, le bon coté de la chose était que j'avais désormais des artisans nains dans un de mes fiefs. Ils devraient être soumis, d'une manière ou d'une autre, mais c'était, en sois, plutôt une bonne nouvelle.
Après tout, des forgerons et des architectes nains servant l'Orient, c'était plus que Sauron lui-même avais jamais eu.
Cet acte de folie, donc, pouvais servir mes intérêts sur le long terme. Toutes les forces étaient bonnes a prendre face au combat qui m'attendait.

Miran, tu es a la fois un idiot qui se crois malin et un homme qui peut voir sur le long terme, mais tu me sembles loyal, nous verrons avec le temps si ton pari risqué donnerais de bons fruits ou des problèmes.
Il es vrai qu'a ta place, je n'aurais probablement jamais osé m'avouer ainsi ta folie, mais chaque homme est soumis a son propre destin. Puisse ce destin t'éviter ma vindicte.

Tandis que le chef des Kurgans retournaient a sa place sous le regard haineux de la plupart des autres guerriers présents, d'autre prirent a leur tour la paroles. Le premier a se manifester, très a propos d'ailleurs, fut Einor, chef des Shatowar.
Celui-ci, le visage et la majeur partie du cuir peint de suie comme ses hommes le faisaient traditionnellement une fois la nuit tombée. Un genou a terre, sans oser lever les yeux vers moi, il prit la parole.


"Roi des rois, Dieu-Empereur de l'Orient, je m'incline devant toi et te salue. Tu le sais, comme nos pères avant nous, nous autres Shatowar avons toujours été parmi les plus fidèles de tes servants, la seule chose sur laquelle nous ne nous entendons pas, ô mon Dieu-Empereur, est sur la liberté que nous désirerions pour célébrer notre déesse mère, Sadhir. Saches toutefois que ton verbe est notre ordre et que je n'ose te demander la liberté de culte.
En revanche, saches que nous avons étés chassés, comme beaucoup d'autres ici, par les nains que les Kurgans ont accueillis si généreusement, tu le sais, nos terres ancestrales sont sur la partie est des monts du fer où nous extrayions une partie des métaux pour ton vaste et glorieux empire.
Hors, mon empereur, j'implore ta clémence quant a mon peuple, mènes nous a nouveau a la guerre et aides nous a reprendre nos terres. Lors de la dernière débâcle, sans ton commandement, nous avons préférés abandonner nos terres plutôt que de subir la vindicte naine, mais avec toi, nous n'avons plus rien a craindre.
Prend nous en pitié, ô Krell, c'est la seule demande que je puisse te faire."


Tandis que certains clans conspiraient avec mes ennemis et contre mon fils, d'autres avaient subis des revers et avaient patiemment attendu mon retour. Le Rhùn était encore un vaste chaos sans nom sans moi pour le diriger et j'avoue qu'imaginer un peuple entier quitter ses terres a cause de mon absence me fit un effet...de remord et de tristesse ?
J'étais leur père, a tous, les fils de Rhùn et je les avais abandonnés face a la fureur des elfes et des nains.


"Einor, chef des Shatowar, saches que je porte en mon cœur la détresse des tiens. Je sais bien que Ysuran et ses acolytes, bien qu'ils étaient des vôtres, ne représentaient qu'une infime fraction de ton clan. Comment pourrai-je vous blâmer pour cela, alors que voila dix années que vous subissez un exode ?
Je n'ai, pour toi et ton peuple, qu'une grande reconnaissance ainsi qu'une immense fierté. Que tous sachent ici que la Horde se réveillera pour réclamer aux nains les terres de ton peuple.
Chefs, princes, roi et gouverneur de mon empire, voila mes premiers ordres : Fourbissez vos armes, aiguisez vos lames et préparez vos armures, j'appellerais bientôt au rassemblement de la Horde et sa première action sera d'aller voir ces nains tyrannique et leur rappeler qu'on ne frappe pas un géant en espérant s'en tirer impunément ! Nous ne serons plus jamais des esclaves ! Nous sommes des conquérants !"



Me levant a nouveau de mon trône en levant ma hallebarde vers le plafond, les chefs de clans firent de même et poussèrent un cri pour saluer ma décision, certains frappaient leur armures ou leurs chopes sur la table dans un chaos tonitruant que les musiciens, tambours et cors, trompettes et chanteurs rejoignirent bientôt dans un hymne guerrier et je sentis, fébrilement, ma colère et ma fierté glissée a nouveau dans le cœur de mes Orientaux.
Voila, mes braves, voila comment je vous aimes, prêt a conquérir le monde entier pour avoir le simple droit d'exister.
Ces acclamations chaotiques prirent une autre tournure, beaucoup plus ordonnée et en chœur, quand le chef des Kithans, nommé Maal Lodras, successeur de Chaak Telzacan répéta avec foi "L’empereur de l’est !" que beaucoup reprirent a leur tours:


"L’EMPEREUR DE L’EST ! L’EMPEREUR DE L’EST ! L’EMPEREUR DE L’EST ! L’EMPEREUR DE L’EST !"

La clameur s’empara de mon palais comme le tonnerre l’avais fait quelques minutes auparavant, résonnant a travers les couloirs et les salles, puis même a travers la ville toute entière que les citoyens reprirent a leur tours. Ainsi, tous les espions, toutes les oreilles indiscrètes des autres peuples purent tout a loisir comprendre véritablement ce qui se tramait a Krell-Kaïn tandis que les plus fervents orientaux, du plus grand chef de guerre a la plus misérable prostituée des bas fonds mettaient un genoux a terre en direction de mon trône.

Alors que je laissais la fureur et l'envie de reprendre leur dignité de mes hommes exploser, un regard vers le prince m'appris que oui, cet enfant bientôt homme me vénérais. Quelques pas en avant, le bras toujours tendu vers le ciel, lui et moi se fixaient, moi avec fierté, lui avec des yeux que j'avais jadis poser sur Sauron et Melkor. Il faudrait arranger cela, aussi, mais un sourire franc vint se poser sur mon visage quand je le regardais et que nos regards se croisèrent. Morrigane, salope adorable, tu m'avais laissé ici une dernière insulte qui m'emplissais le cœur d'une joie trop humaine pour la charge qui étais la mienne.
Regarde, fils, regarde comment on lève une multitude de peuples.

Le calme revint progressivement sur la salle et le chef des Shatowar repris sa place sans rien ajouter, trop content de voir que je m'occuperais enfin et bientôt du sort de son peuple. Me retournant, je fit un léger sourire a Assiah, ayant répété exactement la même formule quelques minutes auparavant tandis que nous avancions vers la salle de banquet.
Toi aussi, regardes et apprend. Mes peuples ne sont pas des chiens dont on disposes a sa guise, ce sont des guerriers qui s’entraînent, vivent et meurent pour et par le combat et il suffit de leur rappeler combien ils peuvent être puissants pour obtenir une Horde qui fais trembler le monde.
Cette démonstration te laisserais t-elle froide ou bien échaufferais t-elle ton esprit et ton désir, sublime impératrice ? Avais tu jamais eu pareille acclamation depuis que tu poses ton divin fessier sur mon trône ? La cruauté était une arme, l'appel a la fierté en étais une autre, en tant que couple impériale, nous devrons savoir manier les deux a tours de rôle. Si ton pouvoir devenais immense grâce a moi, ton devoir, mère de Rhùn, l'était tout autant.

Nous aurons tous le temps de deviser sur cela, une fois que nous serons a nouveau seuls, impératrice. En attendant observe comment un homme prend le pouvoir en feignant de le donner aux autres.

M’installant a nouveau sur mon trône, d’autres chefs vinrent a leur tours me saluer.

En bref, Maal Lodras demandait mon attention sur des problèmes territoriaux a l’est de l’empire avec des nains et des elfes dont certains avaient déjà rejoins mes rangs. Kier Manda, chef des Manda demandait un jugement pour un conflit sans grand intérêts avec le peuple des Taarva pour une sombre histoire de vache volée et les Bramanes semblaient avoir recommencé a affronter les Balcoth pour un vieux conflit entre leurs chefs respectifs. Autant de problème interne dont je devrais m’occuper, avant même de pouvoir m’intéresser véritablement a la politique extérieur.
Autre point intéressant : Le chef de clan Kithan m'avait offert un cor remarquablement bien ouvragé fait avec la corne d'un Auroch rouge, examinant l'objet, je pris soin de l'appeler Le Cor de Rhùn, annonçant que désormais, il serait l'un des artefacts allant de pair avec la charge de seigneur de l'Orient. Cet instrument, dont la sonorité me plaisais, me rappelait a sa manière le Cor du Gondor dont la corne provenait du même animal. Ainsi, tant pour parodier l'Ouest que pour avoir toujours a ma ceinture un instrument de ralliement, je l'accepta de bonne grâce.

La plupart des chefs n’eurent pas grand-chose a demander a leur empereur, toutefois, quand le chef des Balcoth s’avança a son tour, Assiah put, tout comme moi, apercevoir Balor, le capitaine de mes gardes qui se tenait au bas des marches, exactement entre nous et le chef Balcoth, tapotés nerveusement sur le pommeau de son épée. Pour elle, ce ne pouvais être signe que d’une nervosité flagrante, en réalité, c’était un code, un langage des signes que j’avais enseignés a mes plus fidèles servants afin qu’ils puissent communiquer avec moi sans que les autres ne purent comprendre. Balor, par un habile jeux de doigts et de sonorités, me signifiait la que les Balcoth continuaient leur doubles jeux et qu’ils avaient attaqués des gardes impériaux pendant mon sommeil.
Cette fois, je parvint a contrôler mon cœur de guerrier, cela faisait des années que les Balcoth jouaient a cela, servant a la fois mon trône et celui de Sauron en attendant de voir lequel de nous deux parviendrais a vaincre et terrasser l’autre.
D’un simple signe de la main, je congédia le chef Balcoth et ordonna a mes chefs de continuer la fête.
J’avais beaucoup a faire, certaines nouvelles étaient bonnes, d’autres très mauvaises. Si Assiah était parvenue a tenir mon Rhùn, elle n’avais put le faire que grâce a sa cruauté, son talent pour la torture et par des sentences et des machinations qui me feraient mal a la tête si je devais toutes les connaître.
J’avais une méthode différente, pas forcément plus efficace pour contrôler le cœur des hommes. Un sourire aux lèvres, je me pencha en avant pour susurrer des mots a l’oreille de ma nouvelle impératrice.


"Alors, mère de Rhùn, es-tu satisfaite de ce que tu as vu ? Les problèmes sont nombreux et j’aurais besoin de toi et de ton...doigté pour arranger tout cela. Mais maintenant que je vois tous ces hommes, je dois tout de même te féliciter, ce n’est pas parfait, mais c’est déjà prodigieux."

Tandis que j’attendais la réponse de ma préférée, quelques tapotements de la main droite sur l’accoudoir de mon trône donnèrent un ordre et un garde pourpre s’élança vers Miran Shah. Traversant la foule qui s’en donnaient a cœur joie pour fêter mon retour.
Tandis que dans les coins sombres de la pièces, certains copulaient déjà, enivrés par la musique et les drogues qui planaient en l’air, mon garde se fraya un chemin vers le chef des Kurgan et posa une main sur son épaule.


"L’Empereur veut te parler seul a seul, retrouves le quand ce sablier sera écoulé dans la chambre du conseil."

Posant simplement un sablier aux grosses ampoules mais au tube très fin sur la table devant le chef Kurgan, le garde pourpre s’en alla sans rien rajouter. Le sablier, selon la mesure occidentale, s’écoulera dans un peu moins d’une heure, laissant au chef Kurgan l’occasion de profiter de la fête de la manière dont il le souhaiteras.

Un regard de Miran vers moi-même aurait put lui indiquer que moi aussi, je jouais de la main gauche avec un sablier similaire qui était sortit d’on ne sais trop où.
Les voies du Dieu-Empereur sont impénétrables.

Face a toutes ces choses a faire, un plan commençait a germer dans mon esprit, je devrais partir quelques temps hors de mon empire afin de trouver de nouveaux alliés. Je devrais dans les prochains mois imposer ma volonté aux nains, mais aussi a Sauron et j’avais besoin pour cela de nouveaux amis et retrouver aussi d’anciens alliés et mentor.
Je pourrais d’ailleurs tout aussi bien m’infiltrer directement dans la tanière de Zigûr. Mais je devais auparavant préparer le terrain et rallier de nouveaux êtres des ténèbres a ma cause.
Tant a faire et si peu de temps pour cela. Je ne pourrais pas attendre des Shatowar ou des Balcoth une loyauté absolue et une patience infinie. Les autres clans m’avaient fait des demandes ou m’avaient annoncés des choses dont il faudrait s’occuper en temps et en heures
Resterais même alors le cas de Kubilai. Je devais le prendre sous mon aile dès a présent, afin qu’il puisse ne pas être un pion dans les mains des plus avides de mes serviteurs.

Mon fils, tout du moins, celui de Morrigane, continuais de me regarder avec vénération alors qu’autours de lui se pressaient déjà des femmes afin de lui plaire. Combien être mon fils présumé devais lui peser sur les épaules ? Même les attentions dont il était l'objet ne valait pas, selon moi, le fardeau d'être mon héritier présumé. Pourtant, je ne voyais que fierté dans ses yeux d’un bleu vague, si semblable a ceux de sa mère. La encore, un garde pourpre vint lui susurrer des choses a l’oreille. Un moment distrait, mon fils eut un sourire et acquiesça de la tête dans ma direction.
Tant a faire et la nuit était déjà si avancée. Par tous les esprits, une migraine vint s’emparer des mes neurones et même les pouvoirs de Bel’Akor ne protège pas de la douleur.
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Tehani

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyJeu 25 Mar 2021 - 7:38

C'était parti, le grand bal des hypocrites allait commencer et chacun des sujets de Krell allait devoir poser genou à terre pour prouver leur dévotion envers l'empereur. Ce petit numéro de flatterie était assez drôle car parmi ceux qui présenteraient leurs hommages au seigneur du Rhùn, certains n'en penseraient pas le moindre mot. Pire, un petit nombre d'entre eux seraient des conspirationnistes qui ne rêvaient que de l'éviction du souverain oriental. Mais que krell se rassure se disait Tehani, elle et ses espionnes avaient une petite liste toute prête de personnes à éliminer car trop désireuses de prendre le pouvoir.

Quelques instants plus tard, la jeune femme se décida de sortir de l'ombre pour se présenter devant le couple impérial. C'était son rôle en tant que représentante du clan bramane au palais, et bien qu'elle avait une haine viscérale du patriarcat, Tehani allait devoir s'incliner devant l'empereur. Entre eux, et seuls à seuls, l'honnêteté avait toujours été de mise et l'ancienne esclave n'avait jamais caché à krell son rejet de toute conception divine le concernant. Il était son roi, pas son dieu, ce qui ne l'empêchait pas d'être une personne fiable pour l'empereur car la bramane n'avait aucune aspiration ambitieuse ou une soif de pouvoir intarissable. Tout ce qu'elle voulait c'était œuvrer pour sa cause, pour son clan et ses sœurs, et cette possibilité elle ne l'avait acquise que par l'acceptation de krell de sa présence au palais ce qui en faisait quelqu'un de dévouée malgré son rejet de l'autorité masculine, d'autant plus maintenant qu'Assiah était officiellement au pouvoir.

Comme les autres avant elle, la bramane posa un genou à terre en inclinant la tête vers l'avant pour saluer l'empereur mais également son impératrice. Puis, le regard sombre de tehani croisa celui de Krell qu'elle salua en proclamant :

" Mes respects ô Krell notre empereur ! Le clan des bramanes que j'ai l'immense honneur de représenter loue ton retour parmi nous, te réitère son allégeance et sa fierté d'appartenir à ce peuple unifié sous ta bannière pourpre, et se réjouit à l'idée de souiller pour toi la terre du sang de nos ennemis. "

La brune tourna ensuite la tête pour poser son regard dans celui de son amie assiah. Elle était heureuse de la voir assise sur le trône à l'égal de Krell. C'était inespéré mais pourtant c'était la réalité. La brune ne laissa aucun trait de son visage exprimer la moindre émotion mais son regard communicatif devait exprimer à l'impératrice toute la satisfaction qu'elle éprouvait en cet instant.

" Je me permets également de saluer avec tout mon respect la nouvelle impératrice Assiah en cette heure solennelle pour notre peuple. Puisse-tu faire regretter leur manque de respect à tous ceux qui ont l'arrogance de ne pas saluer ta présence aux côtés du seigneur de Rhun."

Il y avait la tehani de l'ombre et celle de la lumière. Or lorsqu'elle était dans la lumière, Tehani avait le don pour être une vraie drama Queen et pour toujours user de provocation envers ceux qu'elle n'apprécie pas. De tous ceux qui avaient présenté leurs hommages à l'empereur, aucun n'avait exprimer le respect qui était dû à Assiah. Et manquer de respect a la femme la plus puissante de Rhùn c'était inacceptable pour Tehani la féministe engagée.

Elle venait de faire jaillir une étincelle qui pouvait mettre le feu aux poudres si l'empereur ou l'impératrice venait à vouloir punir ces affronts que venait de souligner la bramane. Satisfaite, la jeune femme inclina une dernière fois la tête avant de se relever et de laisser la place aux suivants, persuadée que désormais Assiah recevrait le respect qui lui était dû.
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Assiah Rhazad

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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyJeu 25 Mar 2021 - 15:14

Les effets de sons et lumière de l'empereur ne me firent pas frémir, cette fois. Je m'y attendais. En réalité je fus bien plus surprise par le fait qu'il réussisse à garder son calme, en fin de compte.

"Je...Reçois ta ville et tes salutation Miran, mais
ce que tu as fait la est très risqué, trop risqué. Qui sais ce que les nains ont cachés dans ta ville ? J'ai ravagé leur forteresse, je leur ai imposés une vie d'homme de famine et de pauvreté et toi, voila que tu les fais entrer chez moi ? Espérant leur prendre ce qu'ils gardent si jalousement ?
Penses tu être plus sage que les nains ? Ou que moi ? Toi, qui n'a même pas dépassé la trentaine ? Je veux bien croire a ta loyauté, mais certainement pas a ta sagesse.
Le savoir-faire des nains est parmi les meilleurs, oui, et leurs armes et armures sont solides certes, mais les nains d'Erebor et des monts du fer nous ont pris des terres et chassés des clans de chez eux ! Et toi, tu leur offres de l'or et l'occasion de semer les graines d'une probable invasion chez nous ?!
Seul un idiot peut imaginer qu'ils ont agis la sans arrières pensées !"


C'était l'évidence même. Pour ma part, je ne croyais pas un traitre mot de ces prétendues gentillesse des nains. Tout ce baratin de gentils petits travailleurs des montagnes prêts à venir en aide à leur prochain me donnait la nausée. D'ailleurs, quoi qu'en dise leur roi, il avait beau se cacher sous des abords aimables et vertueux, toujours était-il qu'il ne perdait jamais une occasion d'élargir son empire. J'avais ouï dire qu'il nommait cela une "fédération". Sottises que tout cela ! Récemment un nouveau pays s'était joint à Erebor et j'y voyais un habile plan afin de bénéficier de tous les avantages d'une domination sur un si vaste territoire tout en s'évitant commodément tous les problèmes qu'une prise par la force aurait engendrée. Pas de gestion de conflits, de pertes de troupes a combat ni même d'embarras à devoir administrer un nouveau fief. Rien de tout cela, si ce n'est l'avantage tactique, commercial et militaire qu'une telle entreprise pouvait apporter à un royaume déjà enrichi au delà de tout bon sens. Peut être les nains se mentaient-ils à eux mêmes, mais pour ma part je voyais clair dans leur soi disant pacifique expansion. Soit l'on les rejoignait de plein gré, soit l'on serait contrait de le faire pour éviter d'être naturellement englouti une fois encerclé par ces renards sous terrains.

"Pire, tandis que les nains de la Moria et les elfes de Fondcombe nous avais chassés du Rhovanion, ils ont repris Dale et Esgaroth, ils ont profité de la victoire d'un autre pour nous affaiblir encore et nous imposés leur politique expansionniste et des traités de dupes ! S'appropriant la victoire d'autre peuples au nom de leur pitoyable fédération.
Je devrais t'offrir au clan des Shatowar et marcher immédiatement sur ta ville afin de la raser de fond en comble, mais cela représenterait un gâchis formidable de ressource...
J'ai bâtit votre richesse, a vous, mes peuples, pendant cinquante années et toi, tu la dilapide dans les coffres de nos ennemis ? Faut-il que vous connaissiez la famine que vos grands-pères ont connu pour que vous appréciez la fortune ?

Je passe l'éponge pour cette fois, car ton acte inconsidéré est la première tache sur l'honneur de ton clan, nous arriverons peut-être a transformer cette folie en quelque chose de positif. Tu recevras la visite de mes émissaires et vous inspecterez ta cité. En attendant, retournes a ta place, nous reparlerons de cela plus tard."


La foule en appelait à présent à l'élimination pure et simple des Kurgans. Mais, ç'eût été là une bien grossière erreur et j'étais certaine que l'empereur l'avait réalisé lui même. Il y aurait bien d'autres moyens de punir l'impudent que de perdre en vain tout un clan aussi valeureux. Cela dit, il restait tout à fait possible de tirer avantage de cette situation. Bien que l'endroit fût probablement truffé de pièges et de galeries connues de ses créateurs seuls, il pourrait servir à bien des choses. Nous pourrions peut être nous en servir sur l'échiquier politique qui nous opposait à présent aux nains. En y créant une sorte de... De lieu dans lequel nos citoyens et les leurs pourraient se rencontrer, il nous serait possible sur le long terme d'adoucir nos relations avec eux. Et par là même, de frapper plus fort encore le moment venu. Qui sait. Toujours était-il que la survie du Kurgan était un miracle en soi et j'appréciai intérieurement que l'absence de Krell lui ait fait acquérir une certaine retenue. L'impulsivité pouvait avoir ses avantages, mais la politique requérait un certain doigté que je préférais ne pas devoir exercer envers et contre l'empereur lui même...

Le chef des Shatowar s'avança alors à son tour.

"Roi des rois, Dieu-Empereur de l'Orient, je m'incline devant toi et te salue. Tu le sais, comme nos pères avant nous, nous autres Shatowar avons toujours été parmi les plus fidèles de tes servants, la seule chose sur laquelle nous ne nous entendons pas, ô mon Dieu-Empereur, est sur la liberté que nous désirerions pour célébrer notre déesse mère, Sadhir. Saches toutefois que ton verbe est notre ordre et que je n'ose te demander la liberté de culte.
En revanche, saches que nous avons étés chassés, comme beaucoup d'autres ici, par les nains que les Kurgans ont accueillis si généreusement, tu le sais, nos terres ancestrales sont sur la partie est des monts du fer où nous extrayions une partie des métaux pour ton vaste et glorieux empire.
Hors, mon empereur, j'implore ta clémence quant a mon peuple, mènes nous a nouveau a la guerre et aides nous a reprendre nos terres. Lors de la dernière débâcle, sans ton commandement, nous avons préférés abandonner nos terres plutôt que de subir la vindicte naine, mais avec toi, nous n'avons plus rien a craindre.
Prend nous en pitié, ô Krell, c'est la seule demande que je puisse te faire."


La requête, quoi que légitime, tombait assez mal si l'on voulait tirer parti de la fameuse cité naine. L'on ne pouvait tendre à la fois la carotte et le bâton sans rendre l'âne méfiant.

"Einor, chef des Shatowar, saches que je porte en mon cœur la détresse des tiens. Je sais bien que Ysuran et ses acolytes, bien qu'ils étaient des vôtres, ne représentaient qu'une infime fraction de ton clan. Comment pourrai-je vous blâmer pour cela, alors que voila dix années que vous subissez un exode ?
Je n'ai, pour toi et ton peuple, qu'une grande reconnaissance ainsi qu'une immense fierté. Que tous sachent ici que la Horde se réveillera pour réclamer aux nains les terres de ton peuple.
Chefs, princes, roi et gouverneur de mon empire, voila mes premiers ordres : Fourbissez vos armes, aiguisez vos lames et préparez vos armures, j'appellerais bientôt au rassemblement de la Horde et sa première action sera d'aller voir ces nains tyrannique et leur rappeler qu'on ne frappe pas un géant en espérant s'en tirer impunément ! Nous ne serons plus jamais des esclaves ! Nous sommes des conquérants !"


Autant pour les possibilités les moins violentes, je n'avais aucun désir de m'opposer aux besoins de conquête des hommes. Il me faudrait réfléchir à un moyen d'arranger tout cela en y perdant le moins possible.

"L’EMPEREUR DE L’EST ! L’EMPEREUR DE L’EST ! L’EMPEREUR DE L’EST ! L’EMPEREUR DE L’EST !"

Je ne comprenais pas la velléité des hommes à se battre et mettre leurs propres vies en péril pour un bout de terrain que l'on aurait fort bien pu acquérir autrement, mais enfin. Je n'avais guère à me soucier de l'aspect militaire de la régence, à présent, aussi m'en accommoderais-je fort bien... Tant que l'on ne me demandait pas de prendre part aux combats. Je pourrais bien sûr offrir ma meute si nécessaire, mais je ne m'illusionnais d'aucun talent martial.

Un regard à l'empereur m'indiqua qu'il examinait le prince. Celui-ci fixait son père avec une fierté évidente, une vénération qui lui avait été inculquée depuis la plus tendre enfance. D'ailleurs, il n'était pas le seul : la plupart des jeunes de sa génération avait été élevés dans l'amour aveugle de l'empereur-dieu. Cela n'avait pas été aisé à mettre en place, mais on s'assurait ainsi qu'ils resteraient à jamais de vaillants petits soldats prêts à tout pour satisfaire à leur devoir. C'était bien plus commode que de devoir s'encombrer des doutes et des incompréhension des jeunes à cet âge. J'examinai à mon tour le jeune prince avec une attention d'autant plus grande que je n'avais jamais vu les deux hommes dans la même pièce. Kubilaï tenait tant de sa mère qu'il était difficile d'y voir quoi que ce fût de son père. Quasiment impossible, à dire vrai. Je fronçai les sourcils sans rien dire, puis haussai les épaules. Elle n'aurait jamais osé faire une chose pareille, n'est-ce pas ?

Je répondis par un sourire lorsque Krell posa à nouveau les yeux sur moi, amusé d'avoir réutilisé la même expression que celle qu'il m'avait dite avant que nous entrions dans la salle. On pouvait dire beaucoup de choses de l'empereur de l'est, mais nul ne pouvait nier qu'il avait à sa disposition un charisme capable de soulever des foules et de faire trembler des montagnes. Mon sourire s'élargit à cette idée : indéniablement, les montagnes faisaient bien de commencer à trembler. Tout comme tous ceux qu'elles contenaient. Bien que je n'aie aucun goût du combat pur et simple, j'aimais suffisamment le pouvoir pour que la foule grisée me fasse frissonner. Une telle force latente, prête à déferler au moindre geste, au moindre mot... Cela avait de quoi enflammer les esprits, non ?

L'empereur retourna s'asseoir et les chefs de clans se succédèrent à présent avec une sorte d'effervescence. Je prêtai une oreille distraite à tout ceci, jusqu'à vois apparaître dans mon champ de vision ma très chère Tehani. Ma femme de confiance, mon bras droit durant des années. A nouveau, un rictus étira mes lèvres et je croisai les jambes avec une satisfaction évidente, posant les deux mains bien à plat sur les accoudoirs de mon nouveau trône, le coeur gonflé de cette victoire que nous attendions toutes deux depuis longtemps. Elle s'inclina devant nous avec respect et s'exprima avec une verve qui lui était toute naturelle :

" Mes respects ô Krell notre empereur ! Le clan des bramanes que j'ai l'immense honneur de représenter loue ton retour parmi nous, te réitère son allégeance et sa fierté d'appartenir à ce peuple unifié sous ta bannière pourpre, et se réjouit à l'idée de souiller pour toi la terre du sang de nos ennemis. "

Bien parlé, comme toujours. Lui avais-je déjà suffisamment mentionné combien elle m'était précieuse ? Probablement pas. Il serait judicieux de lui en retoucher deux mots, d'autant plus à présent que nous touchions au but. Elle devait ressentir la même chose et je pus discerner dans son regard toute la satisfaction qu'elle avait de me voir enfin légitimement sur l'estrade. C'était une chance inespérée pour nous deux, et pour l'avenir des femmes de l'empire.

" Je me permets également de saluer avec tout mon respect la nouvelle impératrice Assiah en cette heure solennelle pour notre peuple. Puisse-tu faire regretter leur manque de respect à tous ceux qui ont l'arrogance de ne pas saluer ta présence aux côtés du seigneur de Rhun."

Mon sourire s'élargit encore, dévoilant une rangée de dents parfaitement blanches.

"Je vous remercie, toi et ton clan, pour tout ce que vous avez fait pour nous jusqu'ici. N'ayez crainte : ma mémoire est aussi longue qu'affûtée."


Il s'agissait là d'une menace à peine voilée pour certains convives, mais également d'un message bien plus personnel à l'égard de Tehani et de tout notre réseau. Personne ne serait oublié, qu'il soit récompensé ou puni. J'entendis très distinctement un hoquet dans le fond de la salle, que j'attribuais à la femme de l'un des chefs de clan qui m'avaient montré une opposition discrète depuis des années, arguant que je n'avais aucune légitimité au trône. C'était maintenant chose faite... Tremble, orientale. Tu fais bien.

"Mais ce soir, l'heure est à la fête afin de nous féliciter du retour de notre empereur. Je n'oserais pas me mettre sur le devant de la scène à sa place, n'est-ce pas ?"


Ce soir... Nul doute que les plus fûtés de l'assistance comprendraient le sous entendu "demain est un autre jour". Il y avait fort à parier que certains disparaîtraient dans la nuit, et à une vitesse remarquable. Eh bien, ils ne seraient pas difficiles à suivre. Certaine qu'une bon nombre d'espions rôdaient dans les environs et veilleraient à suivre la trace de ces fuyards-là, je ne m'en inquiétai guère.

Suivirent ensuite d'autres représentants de tel ou tel clan, parfois assortis de présents. Les Kithan notammant avaient offert un cor qui sembla attirer toute l'attention de l'empereur. Aimait-il simplement sa sonorité ou bien s'enthousiasmait-il de pouvoir rivaliser avec celui du gondor ? Difficile à dire, mais j'étais certaine que ce jeu du "qui a la plus grosse" avec l'ouistreness lui procurait une certaine satisfaction. Il faudrait que j'essaie de lui dégoter un arbre d'une couleur originale, afin d'éclipser un peu le fameux arbre blanc de minas tirith... Voilà qui ferait sans nul doute mouche.

Lorsque le chef des Balcoth s'avança, je distinguai distinctement un mouvement de l'un des gardes au bas des marches. Une sorte de tapotis sur le pommeau de son épée que je trouvai tout à fait déplacé. Cet homme n'était pas du genre nerveux, et  il n'avait jusque là pas bronché d'un orteil. Alors, quoi ? Je me retins de froncer les sourcils afin de ne rien laisser transparaître de l'interrogation qui m'habitait, réfléchissant simplement à ce que cela pouvait vouloir dire. Il s'agissait nécessairement d'un signal à l'attention de l'empereur, tout comme Tehani et moi avions convenu d'un code destiné à nous passer des informations sous le nez même de nos ennemis. Lorsque l'homme se mit à parler, le garde cessa et j'en conclus qu'il s'agissait effectivement d'un message codé. Habile, mais pas inattendu. J'aurais pourtant été bien en peine de déterminer ce qui avait ainsi mérité une attention particulière. Lorsque le défilé eût finalement cessé et que chacun y fût allé de sa petite révérence, l'empereur se pencha à mon oreille :

"Alors, mère de Rhùn, es-tu satisfaite de ce que tu as vu ? Les problèmes sont nombreux et j’aurais besoin de toi et de ton...doigté pour arranger tout cela. Mais maintenant que je vois tous ces hommes, je dois tout de même te féliciter, ce n’est pas parfait, mais c’est déjà prodigieux.
-Je suis... Eh bien, à dire vrai, je suis à la fois ébahie par l'audace et l'intelligence de certains et déçue par d'autres qui manquent cruellement de l'un comme de l'autre. Cependant, certaines choses ne pouvaient être réglées sans heurts en l'absence du légitime souverain, pas sans engendrer une rébellion à laquelle je n'aurais pu faire face seule. A présent que les choses ont changé, je pense que l'unité du Rhun n'est plus qu'une question de temps."


Certains avaient refusé de m'obéir en arguant que j'avais accédé au pouvoir davantage par un heureux hasard qu'autrement, et avaient avancé que je serais délogée aussitôt que l'empereur reviendrait. Ceux-là s'étaient trompés, et je pouvais à présent leur rendre la monnaie de leur pièce. Je n'avais pu les punir trop clairement auparavant, car cela aurait pu être interprété comme un aveu... Si je n'avais aucun doute quant à ma légitimité, je n'avais aucune raison de punir ces gens là. Au tout début de mon accession au pouvoir, j'avais commis cette erreur une fois, et m'étais promis de ne plus jamais la renouveler. Fort heureusement une habile manipulation avait permis de couvrir l'affaire, mais je ne tenais pas à m'encombrer de complications inutiles. Tandis que je parlais, je remarquai l'un des gardes qui se dirigeait vers Miran, porteur d'un objet que je ne distinguai pas bien au premier abord. L'empereur ne lui avait rien dit, pourtant, ce qui confirma ma théorie du code car je l'avais vu taper des doigts. J'ajoutai avec une expression amusée :

"Quelle mélodie intéressante que voilà... J'aimerais beaucoup que vous m'en appreniez les subtilités, monseigneur... Si cela vous plaît, bien entendu."


Je tapotai des doigts sur mon accoudoir d'un air tout à fait innocent, non sans me départir de mon sourire. J'avait trouvé utile de rappeler à l'empereur que je disposais d'une certaine capacité d'observation, en plus d'un esprit avisé. Puis, je détournai les yeux vers la table des Kurgan, pour constater que l'objet n'était rien d'autre qu'un sablier. Se demanderait-il tout du long s'il s'agissait là du temps qu'il lui restait à vivre ? Une idée des plus amusantes germa dans mon esprit et j'en pris note afin de la mettre en pratique la prochaine fois que j'aurais un moment pour m'amuser dans les cachots. Cette perspective délicieuse m'emplit de joie et je soupirai de contentement, ravie de cette nouvelle trouvaille.

Je suivis le regard de l'empereur, qui s'était à nouveau posé sur son fils. Qu'en pensait-il ? L'apparition soudaine d'un garde pourpre à ses côtés, afin de lui donner un quelconque message, m'indiqua au moins qu'il ne serait pas oublié. Quoi que je l'eusse utilisé pour parvenir à mes fins, j'en étais tout de même venue à apprécier cet enfant et j'aurais regretté qu'il soit simplement relégué à un coin de table sans jamais pouvoir faire preuve de ses talents. Car il en avait. J'y avais veillé.

Les vapeurs de stupre et d'alcool embaumaient la pièce comme seules les fêtes orientales savent le faire et je me laissai aller au fond de mon siège, à présent silencieuse. Il pourrait être utile que je rencontre Tehani dès le lendemain, afin de discuter de tout ce qui venait de se passer. Nous pourrions en profiter pour trouver une manière récréative de rappeler leur place à ceux qui m'avaient délibérément omise dans leurs hommages...
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Krell
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MessageSujet: Re: Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.   Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien. EmptyLun 5 Avr 2021 - 21:06

Venez mes enfants, venez, saluez votre père comme il se doit, car père de Rhùn n'était pas qu'un titre honorifique. Si la terre existait avant moi, c'est moi et personne d'autre qui avais forgé un sentiment national chez les orientaux, si prompt a se quereller a nouveau dès lors que je détournais les yeux. Dès lors, père de Rhùn ne me paraissais pas un titre creux, d'une ampleur bien supérieur a Dieu-Empereur qui ne pouvais parler qu'a ceux qui avaient besoin de religion dans leurs vies.
Hors, si le troupeau des religieux devait être contenté, ce n'est pas dans ces rangs que je trouvais mes meilleurs lieutenants. Les esprits rebelles, malins et retors sur lesquelles j'appuyais véritablement mon emprise sur ces terres n'étaient pas de ces sots. Tehani, par exemple, en était un parfait exemple. Quand nos regards se sont croisés, il m'apparaissais évident qu'elle n'avait aucune foi en ma religion, pourtant, elle était la, genou a terre, me regardant tour a tour avec mon impératrice.

Connaissais t-elle mon impératrice ? Oui, sans aucun doute...La servait-elle déjà avant de servir mon empire ? Peut-être, mais si les yeux d'un homme sont infiniment plus facile a comprendre et a percer que ceux d'une femme, les regards furtifs qu'elle lançait a Assiah était presque éloquent, sans oublier le fait que ca sois la première a véritablement saluer la belle brune assise a mes cotés.

Que m'importe qu'elle me vénère, elle et tous les autres ici ? Tant qu'elle m'aimait et me craignait, selon sa préférence ? J'étais aussi nécessaire au Rhùn pour son bon fonctionnement que Tehani et les autres l'était. Je n'étais qu'un porte-étendard pour les orientaux les plus réalistes. C'est avec un sourire au lèvres que je leva mon verre en son honneur quand elle eut fini de parler.
Alors que j'allais prendre la parole pour la saluer a mon tour, ce fut mon impératrice qui répondit la première. A vrais dire, j'étais heureux de la voir si facilement prendre la place que je lui avais offerte. Morrigane avais eu beaucoup de difficulté a prendre sa place a mes cotés, agissant comme une sourie dans un antre de lion. Je sentais qu'Assiah aurait beaucoup moins de problème a s'imposer comme la lune de mes jours que mon ancienne élue.
Excellente nouvelle, Assiah, minute après minute, tu te révélais plus intéressante et j'étais fier de voir que ce n'es pas que grace a ton jolie minois, un déhanché ravageur et un minaudage perpétuelle que tu avais sut garder mon empire en presque bon ordre.

Quand elle eut finit de parler et que je put voir dans l'assemblée certains regards frémir de peur a l'idée d'avoir déplu aussi vite a l'impératrice, je put prendre a nouveau la parole.


"Relève toi, Tehani des Bramanes. Honoré sois ton peuple ainsi que ses représentantes, vous qui avez tant données pour l'empire de l'Est, vous qui donnerez encore beaucoup. Je reçois a nouveau la fidélité des tiens et je n'en espérais pas moins...
Sois sans crainte, vous aurez tout le loisir de dégainer vos lames et décocher vos flèches pour moi et les autres orientaux, vous qui êtes parmi mes favorites."


Certains lancèrent des regards envieux, d'autre plein de haine envers Tehani. A mes yeux, les Bramanes avaient toujours été parmi les peuples les plus fidèles envers moi, moi qui avais mis un terme a plusieurs traditions sexistes contre le beau sexe et donc envers les guerrières Bramanes. Jouer alors des jalousies et instaurer une franche rivalité entre mes peuples pour gagner mes faveurs me paraissais l'un des moyens les plus simple a ma disposition pour dominer l'ensemble.
Quoi de plus normal, pour un père, que d'avoir ses préférés parmi sa progéniture ? Surtout quand, comme moi, ma progéniture se compte par centaines de milliers ?

Et pourtant, bien qu'elle sois pour l'instant la seule a avoir saluer l'impératrice, elle n'avais pas tord dans l'idée, mes peuples devraient saluer mon impératrice comme mère de Rhùn, tout autant qu'ils me saluaient comme père. Ma volonté était impérieuse et ne réclamait ni ne quémandait aucune remise en question. J'avais décidé qu'Assiah serait mon égale afin d'éviter toute lutte de pouvoir superflu entre nous, mais aussi pour saluer l'effort qui avais dut être de maintenir mon ordre, mes clans n'avais pas leur mots a dire.

Mais cela, c'était a Assiah de régler le problème, il faudrait que je m'organise afin que ses vendettas personnelles ne sois pas trop brutales. J'aurais besoin dans les prochains mois d'un Rhùn uni, fier et puissant, car si aujourd'hui, les nains devraient être remis a leur place, j'avais bien d'autres projets, face a un adversaire autrement plus redoutable : Le Mordor.
Et dans une lutte pareille, il n'y aurait pas de seconde chance, je finirais broyer sous le pied de Sauron ou en installant mon drapeau au sommet de Barad-Dur.


Tandis que je devise tout bas avec mon impératrice, voila sa réponse :

-Je suis... Eh bien, à dire vrai, je suis à la fois ébahie par l'audace et l'intelligence de certains et déçue par d'autres qui manquent cruellement de l'un comme de l'autre. Cependant, certaines choses ne pouvaient être réglées sans heurts en l'absence du légitime souverain, pas sans engendrer une rébellion à laquelle je n'aurais pu faire face seule. A présent que les choses ont changé, je pense que l'unité du Rhun n'est plus qu'une question de temps."

Quand mon Assiah mon répondit, je me dis alors qu'elle avais encore quelque leçons a recevoir, un regard en coin légèrement amusé sur elle, je pris le temps de lui répondre tout bas :

"Tu sais, ma belle Assiah, tous doivent avoir une place dans notre empire, les sots comme les rusés, les courageux comme les lâches. Les sots sont aisés a manipuler, il est bien difficile de régner sur une nation de loups, comme on ne peut compter sur un troupeau de mouton pour être efficace. Les lâches sont enclins a survivre a tout prix, même en sacrifiant leur liberté, tandis que la valeur et l'honneur des courageux doit être employé pour notre bénéfice...Diriger, si tu préfères, afin que nos projets se réalises...
Mais oui, désormais, avec toi et ton jolie fessier sur le trône et avec moi a la tête de la Horde, le Rhùn sera uni. C'est exactement pour cela que je t'ai nommé impératrice et je dois dire que je suis très...satisfait de voir avec quelle aisance tu endosse ton nouveau rôle.
Sois a ton aise, fais toi plaisir, goûte a ma générosité et au pouvoir que je te confie, mais fais attention a ne pas aller trop loin...Je te fais confiance."


Alors qu'elle me demandait avec une finesse que je connaissais pas encore mais que j'apprendrais a apprécier, sans aucun doute, de lui apprendre le code que j'avais établi entre mes fidèles et moi, mon sourire amusé ne fit que se renforcer et cette fois, je pencha un peu la tête vers elle afin qu'elle puisse bien observer l'expression sur mon visage, regardant dans le vague derrière elle.

"Alors, tu es aussi une grande observatrice hein ?...
Nous verrons mère de Rhùn, nous verrons si tu es digne de cela. Pour le moment, tu en prend le bon chemin."


Allons, belle Assiah, pensais tu vraiment que je t'offrirais tout sur un plateau ? Non, tu dois aussi te montrer digne, voyons si tu parviens a me convaincre de t'en offrir encore plus. Donnes moi ton cœur et ton esprit et tu auras tout ce que je possède.
Vénère moi, comme ton roi comme ton dieu, rappel toi ce que je t'ai dit dans le jardin royale.


"Et puis, je suis certain que si je t'offrais tout sans que tu ne fasse aucun effort, tu finirais par t'ennuyer, hors, je sais être un homme prévoyant, je veux d'une impératrice toujours...volontaire, pour plaire a son empereur et attentive, pour bien s'occuper de notre Rhùn."

Je pose mes yeux dans les siens, comme un homme peut le faire avec une femme qu'il désire et qui sais le dire par les yeux. Mon visage a une vingtaine de centimètre du sien, un sourire cette fois presque langoureux ne laissais aucun doute a tout ces chefs de clans qui espéraient me refiler leur gamines dociles.
Non, plus je la connaissais, plus je considérais Assiah comme un cadeau très personnel que m'avais fait les Esprits, comme pour m'empêcher de sombrer totalement dans la vie d'un immortel dieu de la guerre. Rien de mieux que vous rappelez que je suis aussi un homme, pour cela.

J’avais oublié combien les drogues que consommais les orientaux avec ferveurs pouvaient être fortes et amplifier les sens et leur ressentis.

Alors que la fête devenait toujours plus bruyantes et confuses autours de nous et que les affres et brumes stupéfiantes prenait de plus en plus d’ampleur, les musiciens commencèrent un air particulièrement joyeux. Il n’en fallut pas plus pour que certains des plus brutaux guerriers renverse leur tables afin d’avoir plus de places pour danser, tandis que d’autre sautaient sur les leurs dans un fracas et un chaos total qui me fit tourner la tête, me déconcentrant de mon impératrice.



Alors que la fête battait son plein, certains commencèrent a chanteur en chœur les paroles de cette chanson de festivité et j’éclatais d’un rire joyeux en me levant a mon tour pour me joindre a mes guerriers.

« Nous sommes les orientaux de Rhùn, nous dansons quand nous sommes pleins de vin !
Nous patrouillons ! Nous établissons des frontières avec nos souverains et nos mu-si-ciens !
Nous dînons bien dans le Rhùn, nous mangeons le lapin et le miel sans nous soucier du lendemain !

Nous sommes les orientaux de Rhùn, nos invasions sont sans fin et nous laissent toujours sur notre faim !
Nos rimes sont souvent immondes, nos traductions horribles mais nous chantons bien !

Nous ne sommes pas mauvais au Rhùn ! Nous chantons avec la voix grave et avec instinct !
Bien que nous puissions êtres de durs engins,
Toujours prêts a êtres de redoutables as-sa-ssins !
Entre nos guerres nous nous réunissons pour chanter ce refrain !

C’est une vie occupée au Rhùn !»


Alors que le chant arrivais a son terme, je pris la parole a mon tour et avec ma plus belle voix de baryton, rajouta :

"Je doiiis pousser ces Liiibeeertiiiiiiiins"

Les regards tournés vers moi, une seconde d’hésitation puis une nouvelle euphorie emplie la salle de banquet et je put voir la joie emplir les yeux de mes enfants d’être a nouveau réunis sous mon égide. Rejoignant mes enfants pour danser et goûter a plusieurs drogues avec eux, je regardais alors mon impératrice de temps a autre, comme pour voir ce qu’elle penserais de tout cela.

Joie, terreur, fierté martiale, jalousie. J’étais un conquérant qui savais jouer avec le cœur de ses vassaux. Saurai-je jouer avec celui de ma nouvelle femme ?

De toute façon, tous ces produits stupéfiants auraient tôt fait d'être nettoyés par mon organisme surhumain et je n'avais rien a craindre, sous les yeux protecteurs de mes plus fidèles gardes écarlates, alors, autant m'amuser un peu comme je pouvais le faire dans ma jeunesse ? Surtout que cette jeunesse, désormais, serait éternelle.

Issu des confins lointains de mon empire, je goutais tour a tour l'opium et les herbes a pipes hallucinogènes, les champignons et les spiritueux stupéfiants a base de venin de scorpions, goutant les soupes a base d'œufs et de citrons, les poivrons verts farcis de fromage et d'oignons. Sans oublier les tourtes de lamproie, les chapons glacés au miel. Enfin, un délicieux ragout de serpent, composé de sept espèces différentes mijotés avec du poivre-dragon, des oranges sanguines et une giclée de venin pour rehausser le gout.
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Ils creusèrent trop profondément dans la rage, ils y découvrirent un mal trop ancien.
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