Chroniques d'Arda
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 Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin]

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Thais Lælias
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MessageSujet: Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin]   Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin] EmptyMer 16 Déc 2020 - 23:47

Les rues de Minas Tirith se tissaient de noir et d’argent. Le Premier Cercle retentissait de lamentations, de pleurs. Rares étaient les fenêtres auxquelles ne brillait pas une chandelle votive, rares étaient les façades dénuées d’un bouclier frappé de l’arbre blanc de Gondor. Les tavernes et les auberges étaient silencieuses, moroses. Ce n’était pas la clientèle qui manquait, mais la joie. Les conversations étaient basses, les yeux des buveurs attablés étaient moroses, noyés dans le reflet tremblotant des breuvages avec lesquels ils assommaient leur douleur. Les remparts étaient couverts des bannières de guerre, sombres étendards flottant mollement dans une brise d’été fatiguée. Seule, au-dessus de la Grande Porte, la grande bannière blanche de l’Ouistrenesse défiait la nuit tombante. Le vénérable drapeau semblait défier le monde, espoir brillant dans une époque troublée.
Thaïs contemplait cette ville qui refusait de s’endormir depuis ses jardins. Ses yeux étaient embués, sa tête basse. Elle se tenait seule face à cette nuit constellée de petites lucioles, les poings serrés devant la souffrance de son peuple. Elle ne pris conscience de la présence de Toranur qu’une fois que ce dernier fut à ses côtés. Ils restèrent un moment sans bouger, sans parler. Elle sentait que l’angmarien cherchait des mots introuvables. Au bout d’une éternité, elle tourna la tête vers son profil altier, plein d’assurance tranquille.


    - On m’a dit que vous aviez remporté une grande victoire.
    - Seule la cause décide de la grandeur d’une bataille, altesse.
    - La cause, et le vainqueur.


Elle regarda les traits du maréchal se tordre dans une expression partagée entre un sourire et une grimace. Malgré elle, elle lui rendit son rictus, teinté d’amertume, avant de reprendre la parole.


    - Il y a quelques mois, cette ville voulait vous pendre à ses murailles pour ce que vous lui aviez fait subir. Aujourd’hui, elle vous a acclamé. Accueilli en héros. Presque en libérateur. Alors, dites-moi, noble général, quel prix allez-vous réclamer pour avoir si brillamment mené les armées de Gondor à la victoire ?


Elle leva le regard vers celui de Toranur. Un artiste aurait sans doute aimé le contraste qu’ils offraient. Elle, fine comme un échassier, vêtue d’une mince robe comme tissée d’argent dont les voiles frissonnaient dans la brise tels les ailes d’un papillon. Lui, élancé et droit, les épaules larges, le torse puissant dans une tunique de jaie, austère et pensif.
Ces considérations échappaient à la princesse. L’homme qu’elle avait devant elle venait de mener son peuple à la victoire contre l’Ennemi. Et cet ennemi, avait-elle appris, portait un nom : Shraknag, dit “Pue-la-Mort”. L’un des généraux de Sauron les plus retors et inventifs. Il avait franchit l’Anduin là où personne ne l’attendait, avait ravagé Pelargir, et tracé un sillon de charbon à travers le sud, jusque Dol Amroth où seul l’héroïsme des défenseurs avait permis d’éviter un autre massacre. Oh, ses pertes avaient été sévères, mais il en avait réchappé, et recevait sans nul doute le satisfecit de ses maîtres à l’heure qu’il était.
Denethor, lors des conseils que Thaïs avait pris pour habitude de présider, au moins pour la forme, avait dressé un portrait fort sombre de la situation. Une grande partie de la flotte qui garantissait la sécurité des rivages de la bouche de l’Anduin à la frontière haradrim, brûlée. De lourdes pertes parmi la fine fleur de la chevalerie de Dol Amroth. Des récoltes détruites, des champs empoisonnés. Et tant de familles endeuillées.


    - Ma récompense sera celle que vous voudrez bien me donner, ma Dame.


La semi-elfe fut tirée de ses sombres pensées par la voix de son vis-à-vis, et se perdit dans les yeux gris du souverain d’Angmar. Elle sentit sa gorge s’assécher, peina à déglutir.


    - Qu’ai-je encore à vous offrir que vous n’ayez déjà remporté ?
    - J’aimerais croire que votre main n’est qu’un chemin vers votre cœur.
    - Alors vous devriez savoir que nul ne l’a encore emprunté.


Ils se toisèrent un instant. Une lueur de défi vacilla au fond des prunelles d’ambre de l’héritière de l’Ouistrenesse, illuminant sa mine trop digne de gosse trop vite grandie, avant de s’éteindre. Elle leva une main, la posa sur la joue de celui qui était devenu son promis. Les souvenirs de cette cérémonie la hantaient encore, comme si le poids des regards de la noblesse gondorienne s’accrochait à ses pas depuis ce jour où elle avait, devant eux, pris l’engagement d’épouser Toranur d’Angmar, le Maréchal Noir. Ces mots prononcés, presque la moitié de l’assemblée avait baissé la tête, laissant le silence exprimer leur désapprobation plus fort que ne l’aurait fait un millier de hurlements de colère. Le jour où elle avait vendu son corps et l’empire de son père, l’empire qui lui était promis, pour assurer la survie de ses sujets, restait gravé derrière ses prunelles.
Et pourtant… Et pourtant il y avait ce baiser, à l’aube de la guerre qui venait de se conclure. Le premier contact de ses lèvres avec celles d’un autre, à cet endroit exact. Une éternité s’était écoulée depuis, et pourtant il en restait encore la douce chaleur qui avait embrasé son cœur, enflammé ses rêves, envahit son ventre.
Doucement, elle attira la bouche du vainqueur jusqu’à la sienne, et abandonna sa raison au torrent d’émotions qu’il libéra. Elle aimait cela. Elle détestait cela. Elle voulait Toranur. Elle devait le repousser. S’abandonner à lui. Fuir. Rester. Se redresser. Se soumettre. Écouter son devoir. Taire sa raison. Suivre son coeur ?
Cette pensée la figea, et, doucement, elle mit fin à leur étreinte, incapable d’effacer un sourire gêné de son visage. Toranur la regardait, tel un voyageur qui aperçoit enfin son foyer après une longue absence. Et elle se surprit à croire. Croire en sa sincérité. Après tout, la politique était-elle réellement la seule raison qui l’avait poussé à ne pas exiger la célébration de leur mariage ? Tant qu’ils n’auraient pas échangé leurs vœux, sa place au sein de l’Ouistrenesse ne dépendrait que des promesses de Thaïs. Et les promesses, répétait souvent Denethor, n'engagent guère que ceux qui les écoutent…
Les étoiles avaient commencé à moucheter le ciel quand elle parvint à nouveau à parler.


    - Vous devez être épuisé… Allez donc prendre vos quartiers, Toranur. Vous avez mérité chacun des honneurs qui vous est fait ce jour.
    - Hélas, celui que je cherche me fuit encore.
    - Peut-être vous en êtes vous rapproché ? Souvenez-vous de notre rencontre, ô puissant Maréchal… Je n’apprécie pas les belles manœuvres pour la gloire qu’elles apportent, ni les cadavres ennemis qu’elles empilent. Leur valeur se mesure à l’amour qu’elles préservent. Et vous avez évité bien des souffrances, à la tête de mes armées.


Seul un haussement de sourcil de Toranur accompagna cette dernière phrase. Occupée à démêler son cœur, Thaïs s’était pour la première fois approprié les armées de Gondor sans s’en rendre compte. L’angmarien s’inclina pour un baisemain, avant de prendre congé en silence, un sourire aux lèvres, la princesse l’ignorerait à jamais, pour masquer son trouble. Le calme revint dans les jardins suspendus, anciennement le seul domaine sur lequel la semi-elfe régnait, reine parmi les fleurs. Elle soupira, puis lança d’une voix claire comme le cristal :


    - Depuis combien de temps êtes-vous là ?



Dernière édition par Thais Lælias le Jeu 17 Déc 2020 - 0:05, édité 1 fois (Raison : J'avais oublié de préciser que c'était un flashback ^^')
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MessageSujet: Re: Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin]   Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin] EmptySam 19 Déc 2020 - 21:25

Minas Tirith, glorieuse Minas Tirith, capitale du Gondor un temps et aujourd'hui de l'Ouistrenesse ... Elle n'avait rien a voir avec la Minas Tirith de Beleriand et sa paleur reflétait le soleil qui fut son premier nom Minas Anor ...
Mais en cette journée, le soleil avait commencer sa lente disparation, cédant sa place aux étoiles et à la nuit, le crépuscule menaçait à l'horizon vers l'est qui me vit naître.
Et, de soleil, il y avait encore moins dans Minas Tirith qu'il n'y en avait en cette fin de journée. L'Ouistrenesse payait le fruit de sa taille et de sa puissance dans le sang des récentes guerres, par sa taille, il attirait les forces de Sauron et de Morgoth et aussi par son héritage.

Aragorn, roi de Numénor et de l'Ouistrenesse avait quitter son trône, allant aux grès des vents tel mon mentor, allant là où il le pouvait pour aider ... mais il avait un royaume à diriger et hélas, un royaume d'une grande importance pour le bien et aucun pour lui succéder ... Aucun était là le bon mot, mais pas aucune ...
Et voila la raison de ma venue ici en Minas Tirith, car si Eldarion ne reprenait pas les reines du pays, un héritier ou plutôt ici une héritière d'Aragorn allait prendre finalement sa place sur le trône. Thaïs, sa fille adoptive, une rare demi-elfe dont l'ascendance me posait question, mais n'était aucunement la raison de ma venus ici.

Je traversais les rues, jucher sur Sedryn, mon fidèle mégalocéros d'albâtre, les regards se posait sur moi, cela était de coutumes en sommes et ne me touchait plus, sauf par un léger sourire. Les siècles passent, mais de tous temps, ma venus était observer, parfois avec des rires, parfois avec de la crainte et d'autres fois, comme ici, simplement de l'incompréhension.
Certains devaient s'évoquer en silence, mon nom, ou simplement me mentionner comme le seigneur elfe qui accompagnait Gandalf lorsqu'il était Gandalf le gris. Aujourd'hui, j'avais reprit tacitement ce rôle, couvert de mon épaisse cape d'hitlain aux tons grisonnant, j'étais le parfait héritier spirituel au rôle du magicien gris, arpentant Arda, aidant et conseillant les peuples libres afin de les unir contre Morgoth et ses séides.

Je me fis savoir à l'entré de la citadelle, les gardes me laissèrent entrer, je laissais alors Sedryn aux écuries afin qu'il m'attende et je m'enfonçais dans le dédale de la forteresse. On m'indiqua que la dame de ces lieux étaient dans ses jardins et je m'y rendis alors calmement. Je me rappelais de la petite fille qu'elle étaient aux cotés d'Aragorn, elle avait changé avec le temps, mais je ne savais pas à quel point elle aurait put changer en ces temps belliqueux et alors qu'elle devait prendre la place de celui qui fut son père.
Elle me reconnaitrait peut-être, ou peut-être pas. Souvent, les enfants me reconnaissait, ceux à qui j'ai eut le temps de raconter quelques grandes histoires épiques de temps anciens et ils gardaient un souvenir alors du magicien elfe.

J'avançais dans les jardins, contemplant le calme et la beauté de ce lieu, avant d'en capter les sons, ceux d'une discussion.
Un homme et une femme et je restais a distance alors que leurs silhouettes m'apparaissaient. Toranur d'Angmar, l'ancien maréchal de Sauron ayant défié son noir seigneur pour se joindre au bien et à ses cotés la jeune Thaïs.
Je ne pus comprendre les mots qu'ils s'étaient échangé alors, mais je vis des actes parlant bien plus que les mots. Thaïs, attirant a elle le guerrier victorieux des terres du nord dans une étreinte, dans un baisé, je fus quelque peu étonné de la chose et je restait alors caché de leurs yeux un instant, les laissant seuls dans ce moment.


- Vous devez être épuisé… Allez donc prendre vos quartiers, Toranur. Vous avez mérité chacun des honneurs qui vous est fait ce jour.
- Hélas, celui que je cherche me fuit encore.
- Peut-être vous en êtes vous rapproché ? Souvenez-vous de notre rencontre, ô puissant Maréchal… Je n’apprécie pas les belles manœuvres pour la gloire qu’elles apportent, ni les cadavres ennemis qu’elles empilent. Leur valeur se mesure à l’amour qu’elles préservent. Et vous avez évité bien des souffrances, à la tête de mes armées.

Je ne comprenais pas exactement la porté de leur parole, mais à en croire ces mots et leurs expressions, il semblait y avoir entre eux une attirance sincère, hélas guinder par quelques décisions politiques.
J'éprouvais une légère peine pour ces deux âmes, éloigné de leurs propres sentiments par des obligations capable de changer la vie de tout un peuple.
Je m'approchais donc enfin, alors que Toranur avait disparus, apparaissant comme ci je n'avais rien vue de cette entrevus entre ces jeunes gens.


- Depuis combien de temps êtes-vous là ?

- Oh, un magicien n'est jamais en retard, ni en avance d'ailleurs. Il arrive précisément à l'heure prévue. Vous n'aviez simplement pas idée de ma venus à cette heure princesse, ou peut-être dorénavant, impératrice ... Je suis Araekin Nirokini, le mage gris, venus pour converser quelque peu avec vous ma dame si vous l'acceptez.

Araekin de l'époque:
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MessageSujet: Re: Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin]   Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin] EmptyLun 21 Déc 2020 - 20:46

Thaïs tournait toujours le dos au nouveau venu, l’écoutant déclamer sa qualité, son identité, et enfin la raison de sa présence. Elle soupira devant tous les manquements protocolaires auxquels cet Elfe se livrait, sans les relever. Les magiciens étaient des gens étranges, qui semblaient penser que leurs pouvoirs les plaçaient au-dessus des têtes couronnées auxquelles ils venaient dispenser leurs conseils, éternels professeurs d’enfants trop turbulents. Combien de fois avait-elle vu Gandalf s’introduire dans les halls de son père, sans aucune considération pour l’ordre du jour ou celui des visiteurs, s’entretenir avec lui de quelque sujet urgent. Plusieurs fois, elle avait laissé une oreille indiscrète écouter, depuis une galerie ou un recoin, la teneur de ces palabres. Et, systématiquement, son père acquiescait, se rangeait à l’avis du magicien qu’il appelait son ami. En grandissant, en s’intéressant de plus près à la situation du royaume, elle avait compris que ces choix n’étaient pas toujours ceux dont l’Ouistrenesse bénéficierait le plus. Souvent, semblait-il, ces choix avantageaient les Elfes. Parfois les Nains. Parfois même, nul peuple ou royaume qu’elle put identifier. Ses fines mains formèrent, quelques instants durant, des poings. Ses épaules se crispèrent, puis se relachèrent, retombèrent en même temps que son menton sur sa poitrine.

    - Vous évoquez “l’heure prévue”, mais soulevez que je n’ai pas été informée de votre visite… Vous conviendrez donc que de là à dire que vous arrivez à l’improviste ou quand bon vous semble, il n’y aurait qu’un pas facile à franchir ?


Question toute rhétorique, à laquelle la jeune impératrice n’attendait pas de réponse. Elle se tourna vers le nouvel arrivant, qu’elle salua gracieusement à la mode de Gondor. Devant elle se tenait un Elfe semblable à n’importe quel autre, glabre, élancé, une cascade de cheveux bruns flottant librement dans son dos. Si les détails de son vêtement se perdaient dans la pénombre, elle savait que son interlocuteur la voyait aussi bien qu’en pleine journée, ou peu s’en fallait. Une fois de plus, elle se trouvait prise entre deux mondes qui semblaient la rejeter autant l’un que l’autre.
Son nom et son apparence évoquèrent malgré tout quelques souvenirs chez la jeune impératrice, visions fugaces d’après-midi passées à l’écouter conter ses récits. Une image, plus forte que les autres, restait gravée dans sa mémoire. Les enfants de la Citadelle, rassemblés en arc de cercle autour du fauteuil dans lequel le magicien avait pris place. Elle voyait la scène de ses propres yeux, d’une certaine distance. Elle laissait toujours les autres s’installer puis, avec le silence propre aux elfes, s’approchait, se lovait dans l’ombre d’un massif de fleurs, et tendait ses oreilles effilées pour écouter. A l’abri. Cachée.
Revenant au présent, elle toisa celui qui lui avait paru si grand durant son enfance, et qui la dominait encore de la tête et des épaules.

    - Vraiment ? Vous souhaitez converser avec moi ? Voyons… Ne dites rien… Pour quelle raison un magicien voudrait-il soudainement s’entretenir avec moi, pour la première fois en mes dix-sept ans d’existence… Oh, je sais… Cela doit avoir un rapport avec ma décision d’occuper le trône laissé vacant par mon père, n’est-ce pas ?  


Un sourire triste tordit son visage encore enfantin, puis s’ouvrit pour laisser s’échapper un ricanement amer. D’un geste las, elle invita l’Elfe à la suivre jusqu’à un banc de pierre garni de quelques coussins, sur lequel elle prit place.

    - Ainsi donc, je reçois l’onction d’un maître de la magie, venu prodiguer ses conseils avisés… Quel honneur !


L’ironie suintait autant que l’aigreur dans chacun des mots que la princesse assénait alors qu’elle tentait tant bien que mal de retrouver le contrôle sur le maelstrom d’émotions qui semblait menacer de déchirer son cœur.

    Je crains que vous ne perdiez votre temps, avec moi. Je doute qu’il ait échappé à un esprit aussi affûté que le vôtre que j’ai accepté de donner ma main à Toranur d’Angmar. Nous ne sommes pas encore fiancés, mais ce n’est guère qu’une question de temps. Et ensuite… il montera sur le trône, et je retrouverai ces jardins.


A nouveau, elle baissa la tête, serra les poings. Puis leva son regard vers les étoiles.

    - J’ai vendu mon trône et mon corps pour la survie de cet empire. Et il semblerait que pour seul paiement, je ne puisse prétendre qu’à un peu plus d’animosité. Qu’ai-je donc fait aux Valars pour mériter un tel sort ? Me faudra-il mourir en martyr pour trouver la paix ?


Quelques larmes coulèrent sur les joues de la semi-elfe, qui paraissait avoir totalement oublié la présence de son interlocuteur. S’ébrouant, elle revint au présent, sécha ses yeux avec toute la distinction qu’elle pu trouver et, d’un ton qu’elle espérait à même de faire comprendre à cet Elfe qu’elle n’avait aucun désir d’évoquer ce qui venait de se produire, reprit le cours de la discussion.

    - Votre temps est compté, Araekin Nirokini. Si vous souhaitez me parler, c’est soit que vous désirez trouver mon soutien lors de futures discussions avec Toranur, soit qu’un événement requiert l’attention urgente de l’Empire de l’Ouest. Je vous accorde cette audience, et attends votre récit.
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MessageSujet: Re: Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin]   Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin] EmptyJeu 14 Jan 2021 - 9:48

- Vous évoquez “l’heure prévue”, mais soulevez que je n’ai pas été informée de votre visite… Vous conviendrez donc que de là à dire que vous arrivez à l’improviste ou quand bon vous semble, il n’y aurait qu’un pas facile à franchir ?

Ma réponse semblait avoir eut l'effet auquel je m'attendais, Thaïs était jeune pour son genre, mais disposait d'un tempérament de feu, ma réponse, qui provoquait plutôt l'étonnement ou l'incompréhension dans l'esprit des gens plus calme, provoquait plutôt en elle une forme d'énervement. En même temps, il n'y avait pas plus évasive réponse, mais, elle était loin d'être évasive, car j'avais vue ce que j'avais à voir, sans savoir que je le devais pourtant, avant d'être ici. Le "hasard" des choses est le plus grand allié des magiciens.

- Vraiment ? Vous souhaitez converser avec moi ? Voyons… Ne dites rien… Pour quelle raison un magicien voudrait-il soudainement s’entretenir avec moi, pour la première fois en mes dix-sept ans d’existence… Oh, je sais… Cela doit avoir un rapport avec ma décision d’occuper le trône laissé vacant par mon père, n’est-ce pas ?  

Elle avait parfaitement raison dans ses dires, je souhaitais la voir pour lui parler de cela, mais je sentais en elle une profonde amertume, elle était dirigé contre moi en cet instant, mais, je sentais, ou plutôt mes sentiments m'indiquaient que ce n'était pas moi, la cible de cette véhémence. J'étais juste la seule personne ici présente pour la recevoir.

- Ainsi donc, je reçois l’onction d’un maître de la magie, venu prodiguer ses conseils avisés… Quel honneur ! Je crains que vous ne perdiez votre temps, avec moi. Je doute qu’il ait échappé à un esprit aussi affûté que le vôtre que j’ai accepté de donner ma main à Toranur d’Angmar. Nous ne sommes pas encore fiancés, mais ce n’est guère qu’une question de temps. Et ensuite… il montera sur le trône, et je retrouverai ces jardins.

Je sentais toujours cette même colère, une profonde aigreur dans ses mots, elle avait apparemment un petit quelque chose contre moi après tout, elle avait un profond ressentis a l'encontre des magiciens semblait-il.

- J’ai vendu mon trône et mon corps pour la survie de cet empire. Et il semblerait que pour seul paiement, je ne puisse prétendre qu’à un peu plus d’animosité. Qu’ai-je donc fait aux Valars pour mériter un tel sort ? Me faudra-il mourir en martyr pour trouver la paix ?

Elle était encore dos à moi, je ne voyais pas son visage, mais d'ici, je savais pertinemment ce que son visage montrait, tout comme ses poings qui s'étaient serré plusieurs fois lors de son monologue, elle sembla essuyer quelques larmes que j'avais deviné dans sa voix auparavant.
Cette jeune fille était plus torturé que je ne le croyais, cela m'attristait de voir cette jeune femme ainsi perdu par les tourments de la vie.

- Votre temps est compté, Araekin Nirokini. Si vous souhaitez me parler, c’est soit que vous désirez trouver mon soutien lors de futures discussions avec Toranur, soit qu’un événement requiert l’attention urgente de l’Empire de l’Ouest. Je vous accorde cette audience, et attends votre récit.

Calmement alors qu'elle terminait ce monologue qu'elle me servit ainsi sans faillir, un léger sourire aux lèvres, je prit en main ma pipe. Un bel ouvrage me venant des nains, finement ciselé et décoré pour la tête forme justement la tête d'un dragon, j'y plaçait quelques herbes tout en commençant moi-même à parler.

-Et bien, dame de Minas Tirith, pardonner mon manquement aux protocoles, mais ce n'était pas comme si j'étais entré ici telle une ombre sans me faire savoir. J'ai traversé les champs du Pelennor et tout Minas Tirith sur le dos d'un mégalocéros et me suis présenter aux gardes de la citadelle pour venir converser avec vous et c'est ainsi que j'apprit votre présence en ces lieux. Ainsi, je m'excuse si ma présence vous à néanmoins surprit.

Terminant mon œuvre, je passais ma main au dessus de ma pipe, murmurant quelques faibles paroles, mes herbes, après le passage de ma main, s'étaient ainsi embrassé et je portais l'objet a ma bouche, prenant une grande bouffé de ce dernier.

-Ainsi, avant toute chose, permettez moi de répondre à vos dires, avant d'entrer dans les détails de ma présence. Vous avez votre opinion sur les magiciens, cela est votre affaire à vous seule, je ne tenterais pas de m'immiscer dans vos affaires et de vous convaincre du contraire, cela viendra seul avec le temps, ou cela ne viendra jamais, mais peu importe. Mais j'aimerais vous rappeler que c'est vous, qui avez fuis ma présence dame. A chaque fois que mes pas m'ont mené dans la tour blanche, j'ai toujours cherché à vous rencontrer, mais je n'en avais jamais la possibilité, soit car vous n'étiez pas là, soit car vous ne vouliez pas. Je n'en connais pas les raisons, mais ne prenez pas cette argument face à moi alors que j'ai cherché justement à vous rencontrer tant de fois comme lorsque vous étiez encore une enfant.

Je me rappelais en effet, à quel point il me fut difficile au fil des années de la rencontrer, jusqu'à ce que je n'y parvienne tout simplement plus à l'aube de son adolescence. J'aurais put lui enseigner tant de chose, j'aurais aimer savoir comment allait la jeune princesse de Minas Tirith, autrement que part des "ont dit" venant des gens qui la servaient. Mais cela ne fut jamais accordé et maintenant, j'étais une bête noire n'ayant jamais souhaité la voir ? Cela me peinait un peu d'apprendre cela ainsi de sa bouche.

-Ensuite, concernant la raison de ma présence, je ne viens rien vous demander, ni pour aujourd'hui, ni pour le futur. Je suis en effet venus  vous parler suite à votre future intronisation. Mais pas pour vous demander quelques choses ou vous dire que j'accepte que vous régner non, la couronne des hommes, des nains ou des elfes même, cela ne me regarde pas, j'ai depuis longtemps abandonné ce genre de chose pour vivre ma vie d'anachorète. Non, aujourd'hui, je viens simplement, comme je l'ai fait avec les rois vous ayant précédé, vous affirmer mon aide aux régents de l'empire de Numénor. Libre à vous par la suite d'accepter cette aide ou non, d'autres l'ont refusé.

Je me rappelais en effet, être un jour un ami, l'autre jour un ennemi, et pas seulement en Numénor, parfois, ce fut dans d'autres régions, dans l'extrême est ou le sud profond. Tout dépendait de l'époque, de la politique et du régent en place, peut-être qu'aujourd'hui, je ne serais plus le bienvenus dans les halls blanc de Minas Tirith.

-Et concernant Toranur, si vous vouliez avoir de moi des paroles vous obligeant à répudier votre union avec ce dernier, sachez dame ... que je trouve au contraire que Toranur vous conviendra parfaitement.

Je reprit une bouffé de ma pipe, prenant une pause légère, m'attendant de sa part à une forme d'incompréhension sur pourquoi je pourrais accepter Toranur d'Angmar. Je soufflais un léger trait de fumée avant de reprendre, toujours d'un ton calme.

-Je ne m'épancherais pas sur ce que j'ai vue à l'instant ... ou plutôt sur ce que je n'ai pas vue, dis-je en lui jetant un clin d'oeil d'un ton complice. Mais Toranur, bien qu'il servait Sauron il y a peu encore, à décider de se consacrer au bien, à combattre son sombre seigneur. Toranur est quelqu'un qui a vue le mal, qui est née dans le mal, mais il lui a sciemment tourner le dos, il a de sa seule volonté, répudier tout ce en quoi il croyait afin de combattre pour une cause plus noble et plus juste. En cela même, Toranur peut-être quelque même en qui l'ont pourrait avoir plus que confiance, car il a vue le mal et a sut s'en détourner, alors que nombres des personnes ici sont née dans le bien et n'ont jamais rencontré la tentation du mal.

J'offris un sourire complice à Thaïs, je ne souhaitais pas m'étendre sur ce que j'avais observer lors de mon arriver, je tairais cela comme un secret entre elle et lui seuls. Mais j'avais clairement vue entre eux la marque de l'amour, ils ne savaient pas se le dire, ils n'étaient peut-être même pas sur de leur sentiment ou de leur réciprocité, mais ils s'aimaient et cela était pour moi une évidence clair.

-Si vous voulez bien maintenant, princesse d'Ouistrenesse et future impératrice, peut-être pourrions nous continuer notre conversation dans un endroit plus tranquille. Car, bien que je ne vienne pas demander votre aide, peut-être que sans le savoir, vous pourriez avoir besoin de la mienne et c'était la raison première de ma venus ici.
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MessageSujet: Re: Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin]   Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin] EmptyVen 15 Jan 2021 - 1:54

    - Et bien, dame de Minas Tirith, pardonner mon manquement aux protocoles, mais ce n'était pas comme si j'étais entré ici telle une ombre sans me faire savoir. J'ai traversé les champs du Pelennor et tout Minas Tirith sur le dos d'un mégalocéros et me suis présenté aux gardes de la citadelle pour venir converser avec vous et c'est ainsi que j'appris votre présence en ces lieux. Ainsi, je m'excuse si ma présence vous a néanmoins surprise.


Thaïs ne put retenir un profond soupir. Pourquoi les plus fous sont-ils toujours ceux qui se croient les plus sages ? Profitant du temps que consacra l’Elfe à son tour de passe-passe pour embraser le tabac de sa pipe, elle rétorqua, fronçant ostensiblement le nez à mesure que la puanteur de l’herbe lui parvenait :

    - J’ai effectivement été informée de votre présence, et de votre souhait de me rencontrer. Cependant, il est de coutume d’attendre d’être invité à se présenter devant l’Emp… l’Impératrice. Et non de s'immiscer dans ses jardins à une heure indue. Je ne suis pas surprise par votre présence dans ces murs, mais par votre audace. En l’état, je ne puis accepter vos excuses : vous semblez me signifier que je n’aurais pu ou dû ignorer votre visite, voire même qu’il aurait été de bon ton que je vous reçoive plus tôt.


Les lèvres de l’adolescente n’étaient plus qu’un mince trait sur son visage. Le ton était toujours le même : glacial, supérieur sans être hautain. Durant une poignée de secondes, Araekin vécut le quotidien de ceux qui devaient gouverner avec Thaïs, et sans doute les plaignit-il. L’Impératrice avait le ton docte, posé, de celle qui place vos manquements - ou du moins, vos actes perçus comme tels - devant vos yeux, puis vous regarde vous en dépêtrer comme un chat joue avec une souris. Toranur avait vécu un supplice similaire dans ces mêmes jardins. Toutefois, le mage Elfe était d’une autre trempe, et Thaïs trop prudente pour pousser le jeu au-delà de l’acceptable.
Mais, à nouveau, son interlocuteur se répandit en demi-remontrances, regrettant de n’avoir pu la rencontrer plus tôt. La jolie bouche se tordit en un rictus, caricature du sourire charmeur qu’elle avait porté la majeure partie de la journée. Que croyait-il connaître de sa vie, cet Elfe venu de nulle part ? Que s’imaginait-il ? Qu’elle avait patiemment attendu une énième disparition de son père pour monter sur le trône ? Qu’elle avait tissé une toile de relations, un complot imparable pour s’emparer du pouvoir ? Que cet incapable d’Aragorn l’avait désignée comme héritière ? Il n’avait même pas été assez responsable pour parer à cette éventualité !
Elle se leva brusquement dans un froissement de soie, s’abandonnant à la contemplation des plaines du Pelennor, se forçant à respirer calmement. Sa maîtrise d’elle-même avait été mise à rude épreuve au cours des dernières semaines, et au lieu de profiter enfin d’une soirée calme, elle devait tenir la jambe à un visiteur trop dangereux pour être ignoré. Elle se tourna à nouveau vers lui, le reflet des lanternes du jardin dansant dans le fond de ses yeux.

    - Et je suis supposé croire que vous aviez envie de rencontrer la fille maudite, l’enfant honteuse ? Celle qu’on livre à elle-même, et dont on ne se rappelle de l’existence que lorsqu’il est possible de l’exhiber, tel un monstre de foire… non, le grand prix de la foire ! “Oyez, oyez, nobles seigneurs, Thaïs Laelias, Princesse de l’Ouistrenesse ! Qui sera l’heureux vainqueur de sa main ? Qui deviendra le gendre du grand Tar Elessar ? Qui la recevra en cadeau ? Combien êtes-vous prêt à payer ? Un duché ? Peuh ! Un royaume ? Voilà qui est mieux !”


A mesure que son discours s’enflammait, imitant le ton des crieurs annonçant le spectacle d’une troupe de saltimbanques, Thaïs s’était avivée, accompagnant de grands gestes ses paroles. Sa tirade prit fin dans un rire hystérique, dont elle ne se libéra qu’en s’adossant à la rambarde de l’alcôve, pliée en deux jusqu’à retrouver son souffle. Un instant passa en silence avant que ses yeux ne rencontrent à nouveau ceux d’Araekin.
Elle se sentait plus légère. Guillerette, presque. Comme si le poids que les derniers mois avaient posé sur ses épaules s’était envolé. Oublié, le tract qui nouait son ventre avant chaque apparition publique, elle qui s’était habituée à la solitude tranquille de ses quartiers. Disparue, l’angoisse qui accompagnait chacune de ses décisions, elle qui vivait recluse dans ses jardins. Elle avait été contrainte de se faire violence pour occuper le trône laissé vacant, et assumer les responsabilités qui l’accompagnaient. Les conseils, les arbitrages, la stratégie et les audiences avaient remplacé les lectures, la contemplation et les fleurs. Elle s’était caparaçonnée, enfouissant ses peurs au plus profond de son être, offrant au monde la vision qu’il souhaitait voir : une impératrice forte et déterminée à gouverner d’une main de fer dans un gant de velours.
Ce fut d’une voix calme, désabusée, qu’elle reprit la parole, le regard dans le vague, parlant sans doute plus pour elle-même que pour Araekin, qui s’était levé.

    - Et c’est ce qui a fini par se produire… J’imagine que mon père serait fier de moi, pour une fois. Pour la première fois, je n’ai pas renvoyé un prétendant dans ses pénates avec un égo en loques… J’ai sécurisé notre frontière nord, et nous pouvons porter tout notre poids à l’est, vers le Mordor…
    - Et concernant Toranur, si vous vouliez avoir de moi des paroles vous obligeant à répudier votre union avec ce dernier, sachez dame ... que je trouve au contraire que Toranur vous conviendra parfaitement.


Elle se figea immédiatement, avant de tourner, lentement, la tête en direction de son interlocuteur, absorbant son clin d'œil avec tout le mépris qui devait être réservé à une telle marque de familiarité de la part d’un inconnu. Un instant, le visage réprobateur de Sahar se superposa à sa vision, mais elle l’écarta. Sahar était différente. La petite suderonne lui avait gentiment pris la main, elle ne s’était pas invitée dans sa vie.

    - ...Toranur est quelqu'un qui a vu le mal, qui est né dans le mal, mais il lui a sciemment tourné le dos, il a de sa seule volonté, répudier tout ce en quoi il croyait afin de combattre pour une cause plus noble et plus juste. En cela même, Toranur peut-être quelque même en qui l'ont pourrait avoir plus que confiance, car il a vu le mal et a sut s'en détourner, alors que nombres des personnes ici sont nées dans le bien et n'ont jamais rencontré la tentation du mal.
    - Et que croyez-vous connaître de Toranur ?


La voix de Thaïs était glaciale, haineuse. Ses yeux étincelaient d’une colère sourde, dirigée contre elle-même. N’était-il pas suffisant qu’elle sacrifie son trône, à celui qui avait martyrisé sa ville quatre ans plus tôt qui plus est, et qui allait sans doute mener l’Empire entier à sa perte ? Fallait-il encore qu’il se révèle capable d’enflammer son cœur ? Elle avait le sentiment de trahir son pays, de se trahir elle-même, et voilà qu’un Elfe s’amusait, sourire aux lèvres, à remuer le couteau dans la plaie et y jeter du sel : si lui s’en était rendu compte, alors combien d’autres ?
A cet instant, il importait peu qu’Araekin ait assisté à une scène à laquelle nul autre n’avait eu droit, surprenant dans leur intimité le futur couple impérial. La honte, la colère, toutes ces frustrations que Thaïs avait accumulées l’empêchaient de raisonner et bouillonnaient dans son sang.
Elles explosèrent finalement : vive comme une vipère, elle attrapa l’Elfe par le col de ses vêtements, et tira vers elle, forçant ses yeux à se trouver à la hauteur des siens. Sa voix était désormais réduite à un sifflement, ses yeux paraissaient rivés au fond de ceux de son visiteur, luisant de haine, de colère. C’était le regard un peu fou d’un être prêt à tout, sauf à reculer.

    - Vous ne savez rien de lui ! De moi ! De nous ! Je croirai à sa rédemption quand il m’en fournira des preuves ! D’ici-là, souvenez-vous que je n’ai absolument plus rien à perdre !


Ses traits retrouvèrent peu à peu leur charme. La colère passait. La lame de fond s’apaisait. La digue avait tenu. Araekin vit une joue s’agiter de plusieurs tics, les yeux d’ambre cligner rapidement, tandis que Thaïs se composait un sourire poli. Lentement, ses doigts libérèrent le col. Le regard de la jeune impératrice était blanc, comme si elle eut été absente, médusée de son audace et de sa force, honteuse de son comportement. Elle s’élança soudain dans les allées, faisant signe à Araekin de la suivre, et reprit d’un ton badin, parlant vite, comme si elle pouvait effacer l’incident sous les mots :

    - Vous avez raison. Discutons dans mon cabinet. Vous avez faim ? Je demanderai qu’on nous serve une collation et un pichet de vin. Enfin, si vous en buvez… Je suppose que nous avons aussi de la bière dans ce château, si c’est plus à votre goût… Puis-je vous demander de vous abstenir d’allumer votre pipe dans mes appartements ? Je déteste cette odeur. Mais nous pouvons nous installer sur la terrasse, si vous y tenez.


Elle interpella un serviteur, qui se précipita à sa rencontre pour s’incliner, et lui ordonna d’amener des cuisines une quantité de mets et de boissons bien plus importante que ne le demandait la situation. Elle n’avait pas prêté la moindre attention aux éventuelles réponses d’Araekin, parlant pour occuper le terrain, achetant du temps avec des palabres vides et un débit ne permettant pas d’être interrompue. Le départ du serviteur les laissa à nouveau seuls dans les couloirs de marbre blanc et noir menant à la suite de Laelias, dont le grand balcon surplombait les jardins.
La semi-elfe soupira, puis affronta, enfin, Araekin, aussi digne qu’une fille de dix-sept ans pouvait l’être dans ces circonstances.

    - Je vous demande pardon, Araekin le Gris. Je me suis emportée, et j’ai manqué à tous mes devoirs d’hospitalité. Ce n’est pas une excuse, mais ces dernières semaines ont été très difficiles pour moi, et j’implore votre clémence. Si vous le souhaitez toujours, je vous accorde l’entretien en bonne et due forme que vous me réclamiez. C’est la moindre des choses, et je l’espère un premier pas vers la réparation de mon insulte.


Le ton de Thaïs était sincère. Après une courte pause, comme si elle estimait que pour faire amende honorable, il fallait entrouvrir la fenêtre sur son être, elle reprit, d’une voix plus hésitante, comme épuisée par sa tempête intérieure :

    - J’ai toujours eu… du mal avec mes émotions. Elles viennent, comme de grandes vagues, et balayent ma résolution sur leur passage. C’est aussi pour cela que je n’aime guère la compagnie des autres… et, je suppose, qu’on n’apprécie guère la mienne en retour. La plupart du temps, je parviens à me maîtriser, mais parfois… eh bien, les Hommes sont faillibles... et je suis à moitié humaine. Je suis sincèrement navrée que vous ayez eu à assister à cela, et encore plus que vous en ayez fait les frais.
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Araekin Nirokini
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MessageSujet: Re: Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin]   Ante bellum, memento mori [FB avec Araekin] EmptyVen 29 Jan 2021 - 9:59

Elle n'avait pas aimé mes mots, il n'y avait aucun moyen d'en douter, ou plutôt ... autre chose, ce n'est pas mes mots en eux-mêmes qu'elles semblaient ainsi haïr et repousser, mes peut-être la vérité derrière chacun. Une vérité qu'elle tentait peut-être de se cacher, à elle-même et aux autres.
Quoiqu'il en soit, mes remarquent sur Toranur eurent un effet ... certains, tels un ouragan ou une tempête en haute-mer.

- Et que croyez-vous connaître de Toranur ?

Elle serra les poings, dans une colère vive elle se perdit dans le flots de ses émotions un instant, comme si je n'existais plus à ses yeux.
Puis, je fus attraper au col, la jeune et petite semi-elfe avait tirer mon regard pour qu'il soit a hauteur du sien, elle souhaitais que je sois a son niveau. Ou peut-être plutôt, se hisser au mien, elle ne me craignait pas au moins ... et tant mieux, j'étais un magicien, pas un tyran.


- Vous ne savez rien de lui ! De moi ! De nous ! Je croirai à sa rédemption quand il m’en fournira des preuves ! D’ici-là, souvenez-vous que je n’ai absolument plus rien à perdre !

Alors c'était donc bien cela ? Elle se mentait a elle-même, se cachait la vérité, voilait ses sentiments faisant comme s'il n'existait pas ...
Elle aimait Toranur, c'était évident, plus encore après ce que j'avais vue, mais quelque chose en elle la poussait a le haïr. Et, cette chose là, ne venait surement pas d'elle, mais de son rôle, de son rang, poussé par l'étiquette et son statut elle ne pouvait se résoudre a accepter celui qui encore il y a quelques mois servait Sauron ...

Puis, quelques tics, quelques clignements, un calme apparent revenus, semblait indiquer que la future impératrice avait reprit son calme. Elle me relâcha, l'air absent, et je décelais aisément une forme de honte dans ses yeux. Elle se retourna rapidement, avant de me faire signe de me suivre.


- Vous avez raison. Discutons dans mon cabinet. Vous avez faim ? Je demanderai qu’on nous serve une collation et un pichet de vin. Enfin, si vous en buvez… Je suppose que nous avons aussi de la bière dans ce château, si c’est plus à votre goût… Puis-je vous demander de vous abstenir d’allumer votre pipe dans mes appartements ? Je déteste cette odeur. Mais nous pouvons nous installer sur la terrasse, si vous y tenez.

Elle s'exécuta rapidement, prenant a part un serviteur et lui demandant d'amener divers mets, elle ne m'avait pas regarder de tous le chemin et même maintenant évitait mon regard, cela m'amusa beaucoup. Elle allait devenir impératrice, mais c'était encore une jeune femme, à peine adulte, propulser dans un monde ou le moindre de ses actes pourrait construire ou abattre un empire, celui d'Ouistrenesse comprit.

Nous finîmes par arriver dans ses quartiers, nous arrêtant sur le balcons qui surplombait les jardins ou il y a quelques minutes nous nous étions rencontré. J'avais, pour ma part, éteint ma pipe afin de ne pas l'incommoder et regardai les étoiles et la lune dans le ciel nocturne.

- Je vous demande pardon, Araekin le Gris. Je me suis emportée, et j’ai manqué à tous mes devoirs d’hospitalité. Ce n’est pas une excuse, mais ces dernières semaines ont été très difficiles pour moi, et j’implore votre clémence. Si vous le souhaitez toujours, je vous accorde l’entretien en bonne et due forme que vous me réclamiez. C’est la moindre des choses, et je l’espère un premier pas vers la réparation de mon insulte.

Elle avait enfin finit par affronter mon regard de nouveau, j'aurais put tenter de le faire moi-même, de lui parler de nouveau le premier. Mais cela, elle devait le faire seule, elle devait affronter ses démons, car si elle ne parvenait pas a faire cela, comment pourrait-elle diriger l'Ouistrenesse ?

Je la regardais en souriant, acceptant ses excuses d'une humeur amusé et bien heureux, ma clémence ? Comme si je n'avais pas déjà été attrapé par le col dans ma longue vie ? Et bien souvent, ce n'était pas par de jeune semi-elfe, plutôt des orques ou des hommes mauvais et ce n'était pas pour m'inviter a prendre le thé avec eux par la suite.

- J’ai toujours eu… du mal avec mes émotions. Elles viennent, comme de grandes vagues, et balayent ma résolution sur leur passage. C’est aussi pour cela que je n’aime guère la compagnie des autres… et, je suppose, qu’on n’apprécie guère la mienne en retour. La plupart du temps, je parviens à me maîtriser, mais parfois… eh bien, les Hommes sont faillibles... et je suis à moitié humaine. Je suis sincèrement navrée que vous ayez eu à assister à cela, et encore plus que vous en ayez fait les frais.

Je souriais, regardant le lointain, avant de me repencher sur les jardins en contrebas faiblement éclairé.

-Ce sont de bien beau jardin, un endroit apaisant, vous semblez en prendre grand soin future impératrice ... Si vous prenez autant soin de l'empire que vous prenez soin de ce jardin, nul doute que vous serez une grande impératrice dans le future.

Je tournais alors le visage vers elle, me détachant du balcon pour me tourner et lui faire face.

-Ne vous en faites pas pour tout cela dame, j'ai vue un moment de votre intimité qui ne devait être qu'à vous et à Toranur. Le destin en a voulus autrement hélas, mais je garderais cela pour moi, comme si jamais je n'avais assisté à cette scène. Quand a celle que vous avez donné face à moi ... n'ayez aucune crainte, je ne vous en veux guère, c'était même tout à fait normal de votre part de réagir ainsi, vous n'avez rien a craindre de moi. Cela ne se fera pas savoir et puis, j'ai déjà subit pire que ça, les rois de Numenor par le passé ont bien finalement repousser les elfes de leur île fut un temps, alors que pourtant leurs rois descendaient en partie des miens. Pour l'anecdote, Elros étaient même un parents lointain si vous voulez tout savoir, Turgon, le roi de Gondolin et son aïeul est mon petit-cousin après tout.

Je la regardais en souriant, je ne vantais pas spécialement ma généalogie, en réalité, si je devais le faire, je ne mentionnerais pas Turgon, non. Si je devais vanter ma famille, je lui dirais plutôt que je suis le petit-fils d'Ingwë, roi des elfes vanyar et roi de tous les elfes, mais cela fait bien 5.000 ou 6.000 ans que je n'ai plus vanter ce fait, même auprès des elfes.

-Comme je le disais donc, je venais ici pour vous faire serment, comme je l'ai fait aux rois précédents du Gondor, d'Arnor et de Numenor. Je suis Araekin le gris, disciple des Istari, je ne suis pas un de vos sujets, ni un de vos vassaux, mais si jamais vous requerrez un jour mon aide ou mes conseils, je serais toujours là pour répondre à l'appel de votre majesté.

Je m'inclinais alors légèrement, face à elle, un bras posé dans mon dos, l'autre sur mon ventre.
Je me relevais ensuite dans un sourire large avant de reprendre.


-En parlant de cela, y a-t-il quelque chose dont vous souhaitez parler ma dame ? Cela fait tant d'année que je souhaite vous voir sans y parvenir, c'est l'occasion de rattraper un peu de ce temps perdu a vous chercher. O et, vous n'avez pas a vous embêté avec moi concernant l'étiquette et tous ces codes restrictifs, soyez vous même cela suffira et nos conversations resteront simplement connus de nous seuls a moins que vous n'en parliez a d'autres.
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