Le départ d'une princesse [PNJ] [PV Sigrid]

PNJ Branjalf, Premier-hersir des huscarls de Sigrid

Je m'attelais sur le quai, observant les hommes faires, huscarls et simple travailleurs des quais, transportant caisses de vivres et de matériels dans la chaloupe. Le grand jour était arrivé et ma princesse avait décidé de prendre son envol, décidé à s'en aller de Dale pour voyager au plus loin du royaume.
Le navire dans lequel nous allions embarquer était un véritable prodige de l'artisanat des peuples du nord, fabriqué avec le plus grand soin dans le but d'être utilisé par la famille royale de Dale. Sa voilures étaient d'un bleu sombre presque indigo, arborant les deux grives brunes, le symboles de Dale, tranchant avec le drapeau perché en haut du mat, une grive bleu dans un cercle et posé sur un fond blanc comme la neige des hauteurs d'Erebor, le blason de ma princesse.
La proue du navire était quant à elle décoré d'une immense grives dont les ailes s'ouvrait sur les flancs de l'embarcation, comme si l'oiseau prenait son envol. Il était richement détaillé et ciselé, par le concert des artisans nains et dalois, une belle embarcation et d'une belle taille, assez pour accueillir notre groupe.

Je vis ensuite notre princesse arriver sur les quais, surement en vue de partir au plus vite, je m'avançais donc vers elle, inclinant légèrement la tête et le buste, mon poing droit serré sur mon coeur.

-Mes hommages dame du lac, les préparatifs avancent à grand pas, nous pourrons partir sous peu. Nous avons prévue l'itinéraire et les arrêts que nous prendrons pour nous ravitailler. Nous nous arrêterons donc rapidement à Esgaroth avant de partir vers les halls de Thranduils, nous nous ravitaillerons là-bas et aussi Nâla-Dûm d'où nous rejoindront les flots de l'Anduin. Nous passerons alors par le royaume des Eotheods et les terres des Beornides. Comme convenus, nous nous arrêterons à Irisbourg dans les Champs aux Iris, puis nous continuerons vers le Rohan. Une fois là-bas, nous laisserons les navires retourner à Irisbourg, puis lorsque nous en auront besoin de nouveau, nous les rappelons en envoyant une grive ou un corbeau aux Champs pour qu'ils nous reviennent.

Le chemin était clair, tout était prévue et par chance, nous allions principalement traversé les eaux d'alliés et de la fédération. Néanmoins, il fallait tout de même être prudent, les terres entre Mirkwood et le Rohan était encore peuplé de tribus orientaux et pouvait représenter un éventuels danger. Mais rien ne devrait arriver normalement, deux navires et 60 hommes serait amplement suffisant pour protéger la princesse de Dale.

Mille recommandations furent faites avant le départ, car le roi Bard, qui était avant tout un père, vit d'un œil fort inquiet l'envol de son aînée : après bien des négociations, et de chaleureuses embrassades avec ses cadets, celle-ci put enfin quitter la demeure souveraine, sous bonne garde. Son arrivée fut annoncée par la cohorte de sabots martelant le sol avec fracas, lorsque les chevaux firent leur apparition sur le quai ; poussant quelques hennissements, les équidés aux parures richement garnies trépignèrent d'engourdissement avant de s'immobiliser enfin, permettant à la rouquine de glisser de sa selle avec agilité. Après avoir flatté de quelques caresses l'encolure de sa jument, elle s'avança de quelques pas sur le quai, où les eaux calmes venaient importuner la coque du fier navire. La princesse au visage d'acier, d'ordinaire si peu expressive, arborait en cet instant un sourire grandement réjoui, qui rehaussait ses joues avec de vives couleurs.

« Il me tardait d'y être... »

Son souffle, qui se transformait en une fine buée blanche et fragile disparaissant dans les airs, s'éleva lorsque sa voix enjouée se fit entendre. Mais sous l'attitude hautement respectueuse du Premier-Hersir, son sourire ne se fit que plus grand : Branjalf était bien l'une des rares personnes en qui elle vouait une confiance aveugle, et être assurée de sa présence durant le voyage la rassurait dûment. Déposant brièvement une main amicale sur son avant-bras musclé, Sigrid tenait ainsi à lui témoigner toute la gratitude et le respect qu'il méritait.

« C'est un véritable honneur de voyager à vos côtés ; puissions-nous parcourir les terres sans encombre... Dans combien de temps pourrons-nous partir ? »

Impatiente, elle n'attendit point la réponse à sa question et fit quelques pas sur le quai afin de contempler le navire, qui était l'œuvre d'un fin ouvrage du Nord. Le vent s'engouffrait entre les voiles qui présentaient au vent la bannière bleue de Sigrid, qu'elle admira quelques secondes sans pouvoir s'en empêcher ; le bateau était grand qu'il lui était apparu comme insubmersible, mais son esprit tout à coup rêveur devait sans nul doute tromper son jugement. Prudente, elle s'approcha néanmoins du vaisseau pour effleurer le bois du bout de ses doigts, comme pour s'assurer que son départ n'avait rien d'un rêve ; c'est alors qu'elle vit, sans retenir l'émotion vive qui traversait ses traits, la proue de celui-ci, sculptée dans la forme d'une grive aux ailes déployées. Un soupir satisfait s'extirpant d'entre ses lèvres courbées en un sourire quiet, elle acheva sa contemplation d'une seule phrase, qu'elle souffla presque pour elle-même.

« Il est parfait. »

Un dernier regard en arrière, comme un adieu muet fait au royaume qui l'avait vue naître, Sigrid s'empressa de monter à bord du navire qu'elle affectionnait déjà tant. Droite sous les voiles portant haut son blason, vêtue d'une robe sombre qui était ajustée à la taille, la princesse du Nord avait le menton relevé et les mains jointes sur le devant de son corps : sa longue chevelure rousse était emportée par le vent qui soufflait, et même ses tresses n'y résistaient pas, mais qu'importe. Elle contemplait l'horizon qui se dessinait au loin, impatiente de découvrir ce qu'il cachait.

@Araekin Nirokini

« C'est un véritable honneur de voyager à vos côtés ; puissions-nous parcourir les terres sans encombre... Dans combien de temps pourrons-nous partir ? »

Je relevais la tête aux mots de ma princesse, lui rendant à son geste un sourire, car j'étais particulièrement heureux et fier de servir une dame si juste.
Alors que j'appelais un huscarl en charge de la cargaison pour répondre à la question de ma princesse, cette dernière s'envola sur le pont du navire, inspectant et arpentant ce dernier. Je poussais un léger soupire toujours souriant, une femme juste certes, mais encore bien jeune avec l'âme d'un grand enfant. La surveiller plus que la protéger allait être compliqué si elle s'envolait de nouveau ainsi.

-Aello, peux-tu prévenir ses majestés, nous partons bientôt et ils souhaiteront surement dire au revoir à la princesse.

Aello, mon brave assistant, était une grive de Dale. Il était mon ami, mon messager et avec lui, mon rôle de Premier-Hersir des huscarls de sa majesté était remplis à la perfection. A l'époque, je servais les huscarls de Bard bien sûr, aujourd'hui, j'étais le dirigeant de ceux de Sigrid, un honneur qui m'avait été confié et rien ne ternira ce voyage, pour sur.

Je montais sur le pont alors, suivant ma princesse pour lui dire quand nous pourrons partir.

« Il est parfait. »

-Oui en effet, il est magnifique, le roi Bard à payer une petite fortune pour le construire, dame Dìs aussi à donner de sa fortune aussi de souvenir pour vous offrir un bateau robuste. Pour répondre à votre question dame, nous seront prêt à partir dans une demi-heure d'après les hommes. J'ai déjà envoyé Aello quérir votre famille ainsi que ses majestés Dìs et Frerin, prenez vos aises dans ce navire votre majesté, n'hésitez pas à visiter vos quartiers.

Je savais les quartiers de Sigrid de petite taille, les navires du nord n'étaient pas très profond, laissant peu de place pour les quartier et encore plus des quartiers privés, nous avions fait de gros efforts pour concevoir ce navire. Mais il offrait à la fois un espace de vie correct, des quartiers privé pour notre princesse et tous les atouts des navires du nord. Nous pourrions remonter n'importe qu'elle rivière de n'importe qu'elle fleuve avec ce navire si l'envie nous en prenais, nous pourrions même le tirer derrière nous jusque dans les terres si nous en avions l'envie, j'en était certain.

Le vent frais de la liberté s'engouffrait dans ses cheveux, les faisant valser dans son dos ; ignorant la prudence qui l'habitait, la sage princesse s'avança jusqu'à atteindre la proue du navire, sur laquelle elle appuya ses deux mains. Telle la grive aux ailes déployées, sculptée avec grande habilité par des artisans ô combien talentueux, la jeune femme avait, elle aussi, l'impression de prendre son envol. À la fois impatient et apeuré, son coeur battait à tout rompre dans sa poitrine, imitant mille chevaux sauvages galopant après avoir été privés de liberté bien trop longtemps. Elle contemplait l'horizon qui s'étendait à l'infini, comme une vieille promesse enfin réalisée, lorsque la voix grave de son ami la sortit enfin de ses rêveries. Ses longs cils papillonnèrent à de multiples reprises, comme pour chasser le brouillard de ses pensées qui s'évadaient déjà dans de lointaines contrées, tandis qu'elle continuait de lui tourner le dos ; sans que Branjalf ne puisse le voir, les sourcils roux de la jeune femme se crispèrent quelque peu alors qu'elle songeait, avec une pointe de culpabilité, aux adieux déchirants qui s'annonçaient.

« Tilda va m'en vouloir... Elle refusait mon départ. Suis-je égoïste de suivre ma propre voie, abandonnant les miens ? » Songea-t-elle à haute voix, tandis que ses mains quittèrent le bois du navire pour se replier l'une contre l'autre vers le bas de son corps. Sans attendre de vaines réponses, puisqu'aucune n'aurait pu la satisfaire, elle avait adressé un maigre sourire au valeureux guerrier avant de prendre congé pour rejoindre ses quartiers personnels. Ces derniers étaient bien plus étroits que ses appartements au palais, mais la jeune princesse s'en accommoda fort bien : délaissant l'épaisse fourrure grise qui recouvrait ses épaules, elle l'abandonna à la table de son bureau avant de se laisser glisser sur la chaise en bois, dans un soupir quiet.

Quoique le moment aurait dû être heureux, Sigrid redoutait ardemment la solitude qui allait l'accompagner durant ce voyage, car elle n'y était point accoutumée. Même durant l'exil auquel elle avait été contrainte, ses cadets l'avaient accompagnée presque partout, lui donnant la force et la volonté de continuer, mais à présent ? Maintenant qu'elle ne devait penser qu'à elle, qu'à ses propres désirs, la tâche lui paraissait comme illégitime, presque criminelle. Massant ses tempes douloureuses à l'aide de la pulpe de ses doigts, elle s'interrompit lorsque la voix aigüe de sa soeur se fit entendre depuis le quai. Se précipitant pour rejoindre ses cadets et son père, c'est instinctivement vers Tilda que ses bras s'ouvrirent, et la jeune fille brune s'y engouffra en refoulant quelques sanglots.

« Tout va bien se passer, n'ayez crainte. Nos retrouvailles ne sont pas si loin, et nous aurons bien des choses à nous raconter le moment venu. »

Embrassant tout d'abord le front de sa cadette bien-aimée avec une tendresse presque maternelle, Sigrid avait eu la même attention envers son petit frère, qui gardait tristement les yeux rivés vers le sol. Un léger sourire aux lèvres, Sigrid avait glissé son index courbé sous le menton de Bain, l'obligeant ainsi à relever son regard vers elle ; si tous deux n'échangèrent aucun mot, l'unique fils de Bard avait fini par forcer ses lèvres à s'étirer, sans nul doute pour tenter de réconforter son aînée, dont les joues pâles étaient dès lors envahies par des perles salées, témoignant de l'affligeante tristesse qui encombrait ses pensées. Sentant son coeur se tordre sous la séparation avec les siens, la rousse glissa brièvement le bout de ses doigts tremblants contre ses joues humides avant de se retourner, rejoignant calmement le navire qui allait l'emporter loin. C'était son chemin, elle devait le suivre.

« Nous partons. »

@Araekin Nirokini

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