Rencontre avec la Dame de Lothlorien [PV Galadriel]

La forêt de la Lothlorien, je l'avais déjà vue, j'en avais longtemps entendus parler, mais je n'avais jamais pénétré ses bois d'immenses arbres dont les mellyrn était légendaires en plus d'en être les plus hauts.

De tels arbres feraient un bois incroyable pour l'artisanat, mais ils étaient tenus en très haute estime par les haut-elfes de la Lorien, pour eux, ils étaient sacrés. Alors il était clair que je ne pourrais jamais user de tels arbres pour façonner quelques objets que ce soit.

Je regardai les flots calmes par-delà mon embarcation, un très bel ouvrage des elfes de la Lorien. Ils avaient un talent certain hérité de la présence de nombreux noldor dans ces bois. J'avais étudié sous Celebrimbor et faisais partie du Gwaith-i-Mirdain, je savais reconnaître la présence du travail noldor lorsque je le voyais.

C'était un voyage calme, la forêt était ... Particulière, bien loin de Vertbois. La forêt était calme et émanait d'une sorte d'aura d'intemporalité. On m'avait déjà longuement parlé de la dame de la Lorien, Galadriel et de son époux Celeborn et étonnement, le plus craint était la dame.
C'était une magicienne elfe doué de pouvoir d'un autre âge, je n'avais aucune chance à côté d'elle avec mes piètres talents magiques, quoique je doute qu'elle sache user de plus de runes que moi malgré son grand âge.

Enfin, me voilà arrivé à Caras Galadhon et amené avec mes gens devant le couple royal. Les villes de la Lorien étaient conçues sur des talan, j'en avais entendus parlés par Araekin déjà, mais je n'avais jamais vraiment pu en observer moi-même et bien que je sois un nain, je ne pouvais pas apprécier le travail fait ici. Rien ne ressemblait aux voûtes ou aux profondeurs de nos cavenains, mais leurs talan sur ces mellyrn pouvait au moins en rappeler nos lourdes colonnes s'étendant autant en hauteur qu'en profondeur.

Lorsque nous sommes enfin arrivés devant le couple royal, je fus happé par l'aura des deux eldar. La dame en effet, avait un quelque chose que je ne pouvais ignorer et qui me rappelait en quelque sorte la présence d'Araekin, le lien de parenté était indéniable même ainsi.
Reprenant mes esprits, je m'inclinais légèrement avant de prononcer en parfait quenya :

- Elen síla lúmenn’ omentielvo. Pardonner mon quenya, je ne l'ai plus beaucoup travailler ces dernières années.


1) Mellyrn est le pluriel de mallorn et talan de telain.
2) "Elen síla lúmenn’ omentielvo : Une étoile brille sur l’heure de notre rencontre." il s'agit d'une salutation noble en quenya.

Voilà de nombreuses Lunes qu’ils n’avaient plus accueilli de manière aussi formelle et officielle des seigneurs Aulëonnar, bien que leurs relations avec ce peuple soient apaisées et de bonne entente. Les rencontres demeuraient plus rares, du point de vue d’une vie immortelle, chaque peuple menant sa propre existence sans réellement observer les actes de ses voisins, se contentant d’échanges simples. Leur hôte n’était encore jamais venu sur leurs terres, ils n’avaient eu d’échanges qu’avec ceux installés sur les plaines et près du fleuve. Néanmoins, comme toujours, elle restait désireuse de conserver le contact avec les différents dirigeants et représentants des peuples libres, conservant l’optique le manant depuis de nombreux siècles. Conserver l’unité et la bon entente, autant qu’il le fut possible, afin de faire barrière contre les sombres forces de Morgoth. Ces derniers temps étaient particuliers, puisqu’elle avait l’occasion d’échanger avec de nouveaux souverains. « Nouveaux », là encore, de son point de vue, bien que certains d’entre eux puissent être présents depuis quelques années ou plusieurs dizaines.

Les grands artisans de la Terre du Milieu demeuraient un peuple difficile à appréhender dans le sens où ils se mêlaient bien peu aux affaires de ce monde. Cachés dans leurs montagnes, à l’abri sous des kilomètres de roche, les occasions de les rencontrer se faisaient rares. Rendant d’autant plus importantes chacune de celles-ci. Leurs visiteurs avaient voyagé par le fleuve, sous la surveillance discrète des Galaðrim, avant d’être accueillis comme il se doit puis escortés jusqu’à eux. En compagnie de son époux, comme toujours lorsqu’ils recevaient des visiteurs étrangers ou des inconnus. Durin VII s’était présenté en compagnie d’une petite escorte, vêtu comme un prince le doit, la jeunesse brillant encore fortement dans son regard. Plus grand que les autres, elle ressentit une forte spontanéité dans son âme mais aussi cette obstination constante, si naturelle à ce peuple, pouvant les servir tant en bien qu’en mal. Une part d’ombre mêlée à la lumière, s’entremêlant avec rapidité. Il ne ressemblait pas à la plupart de ses ancêtres, d’apparence ou d’âme.

"Elen síla lúmenn’ omentielvo. Pardonnez mon quenya, je ne l'ai plus beaucoup travaillé ces dernières années."

Le salut dans sa langue natale fut à la fois une surprise et un grand plaisir, bien que ça ne soit pas la langue la plus utilisée en ces lieux. Elle lui rendit la politesse dans la foulée, tout comme son époux, avant qu’ils ne soient invités à les suivre. Pour l’occasion, étant donné que de telles visites étaient rares, une salle de réception avait été préparée en l’honneur de leurs invités. Dont les organisateurs avaient tout d’abord eu quelques difficultés à se rappeler ce que préférait le peuple Nain. La question s’était également posée sur l’agencement, étant donné la différence de taille. Le travail était fait de sorte à réduire cette sensation de différence, bien qu’elle soit réelle, afin que leurs hôtes ne se sentent guère offensés. Ils comptaient tout d’abord partager un moment convivial, fait de chants, de danse et de boissons, avant de convier les nouveaux arrivés à un repas. Bien qu’officielle, cette rencontre était avant tout un échange entre deux peuples ne se parlant que peu, pas une réunion très officielle concernant le commerce ou la guerre.

"Nous espérons que notre hospitalité sera à votre goût."

Il était certes déjà arrivé que des Nains se sentent… Disons-le… Un peu trop à l’aise. Néanmoins, elle songeait qu’un seigneur des Nains était on ne peut plus apte à se tenir comme il se doit, ainsi que sa garde.

"Voilà de nombreuses saisons que nous n’avions pas eu le plaisir d’accueillir les vôtres en ces lieux. Nous ne recevons que peu de nouvelles d’Erebor. Vos voyages signifient-ils une volonté de rompre l’isolement ?"

Mon salut en quenya eut l'air de faire son petit effet sur le couple régent, une chance pour moi que son origine noldo m'avait été mentionné à la fois par Celebrimbor et par Araekin.
Le couple me rendit la politesse et ensuite m'invita à le suivre dans une autre pièce. Une petite salle préparée pour l'occasion et ma garde et moi-même fûmes convié à cette réception.

Je leur rendis un sourire en réponse en inclinant légèrement la tête. Peut-être que le couple ignorait mon passif à Ost-in-Edhil, tant mieux, leur apprendre durant cette entrevue sera sûrement un plus pour notre bonne entente.
La salle avait un style très particulier, l'œuvre des noldor était ici, différente, très différente même. Bien sûr, j'avais déjà vu l'art noldor de certains charpentiers, ainsi que celui des sindar, grand maître des bateaux.
Mais ici, c'était tout particulier et il était presque impossible d'observer cet art en dehors de leur royaume. Et le royaume de la forêt d'or était sûrement aussi secret que ceux des nains.

"Nous espérons que notre hospitalité sera à votre goût."

Je pris place à la table des régents, alors que mes gens, nains et corbeaux prirent place non loin. Cette petite occasion, de se reposer et de festoyer était un moment plaisant dans ce voyage à n'en point douter. Cela serait sûrement très différent du petit festin organisé à Azanulbizar, et même pour moi, sûrement très différent de ce que j'ai pu vivre à Ost-in-Edhil.

"Voilà de nombreuses saisons que nous n’avions pas eues le plaisir d’accueillir les vôtres en ces lieux. Nous ne recevons que peu de nouvelles d’Erebor. Vos voyages, signifient-ils une volonté de rompre l’isolement ?"

- Merci pour votre accueil, je n'en attendais pas moins de la dame et du seigneur de la Lothlorien. Comment préférez-vous poursuivre notre discussion ? Sindarin ? Quenya ?

J'avais prononcé mes mots en quenya, afin de laisser entendre que je parlais bien cette langue, très rare en Terre du Milieu. Seul les royaumes noldor la parlait, et même eux préférait user le plus souvent du sindarin, plus commun.

Après avoir attendu leur réponse, je repris dans la langue qui leur convenait :

- Concernant votre interrogation, oui, j'ai été nommé il y a peu par mon père, le Roi Sous la Montagne Thorin au statut de Prince-Régent d'Erebor. En cette qualité, je suis le dirigeant effectif de notre petite fédération au nord, quoique mon père possède le dernier mot, il me laisse diriger la fédération comme il me sied pour me préparer à mon futur règne.

Mon père en effet se faisait vieux, peu de nain depuis des siècles maintenant vivait aussi vieux que 300 ans. Bien que récemment, ce nombre ait augmenté, il n'en demeure pas moins une presque limite et lui comme moi, savions que son règne touchait bientôt à sa fin.

-J'ai décidé d'entamer un petit voyage auprès de nos anciens amis et alliés pour renforcer et assurer nos liens. Il est vrai que nos liens avec la Lothlorien néanmoins, date de fort longtemps, d'avant l'établissement d'Erebor en tant que grande cité du nord. Mais je sais que pour les elfes ces anciennes alliances ne sont pas aussi vieilles. J'ai déjà depuis longtemps renforcer nos liens avec Ost-in-Edhil sur l'autre versant des montagnes, j'ai étudié sous la tutelle de Celebrimbor et ai rejoint le Gwaith i Mirdain.

Voici, l'information était donné, à voir comment la suite allait évoluer.

"Merci pour votre accueil, je n'en attendais pas moins de la dame et du seigneur de la Lothlórien. Comment préférez-vous poursuivre notre discussion ? Sindarin ? Quenya ?"

"Le Sindarin conviendra."

Bien que sa préférence aille au Quenya, en égard à Celeborn, leur autre langue conviendra à la perfection pour cette entrevue. Il n’appréciait guère autant qu’elle entendre le Quenya et elle le comprenait. Toutefois, de la part d’un Aulëonnar, ce n’était que d’autant plus agréable. Des boissons furent servies, la musique s’était lancée, une ambiance de fête s’instaurait. Dans le cas des musiques, son époux s’était chargé de faire jouer ce qui pourrait le mieux convenir, pour leurs hôtes. Pour sa part, elle avouait ne pas réellement savoir ce qui était le plus appréciable aux oreilles de leurs invités. Un invité qui commença par répondre avoir été nommé, il y a peu de temps, Prince-Régent d’Erebor. Ils avaient peu souvent entendu parler de passage en douceur du pouvoir, chez ce peuple, voilà qui était curieux. Intelligent et prudent, mais aussi curieux. Elle ne se souvenait guère d’avoir eu les échos d’autres exemples, bien qu’il y ait dû en exister. La passation de pouvoir avait toujours été une affaire délicate et préparer les nouvelles générations pour ce faire, une éducation longue, fournie et compliquée.

"J'ai décidé d'entamer un petit voyage auprès de nos anciens amis et alliés pour renforcer et assurer nos liens. Il est vrai que nos liens avec la Lothlórien néanmoins, datent de fort longtemps, d'avant l'établissement d'Erebor en tant que grande cité du nord. Mais je sais que pour les elfes ces anciennes alliances ne sont pas aussi vieilles. J'ai déjà depuis longtemps renforcer nos liens avec Ost-in-Edhil sur l'autre versant des montagnes, j'ai étudié sous la tutelle de Celebrimbor et ai rejoint le Gwaith i Mirdain."

Celeborn haussa légèrement les sourcils de surprise. Pensant sans doute qu’un miracle s’était produit. Elle ne le pensait pas tant… Noldor et Aulëonnar avaient longtemps entretenu des relations très proches, bien plus que les autres tribus des Eldar. Leurs nombreux goûts en commun, ainsi qu’une certaine mentalité plus vive, les poussaient les uns vers les autres. Certains Noldor avaient été des amis proches du Père des Nains de Durin VII, par ailleurs. Il était évident que même si les deux peuples s’étaient éloignés durant un bref temps, les liens ne pouvaient que se resserrer de nouveau. Une approche plus ardue à faire dans d’autres contrées, principalement auprès des Elfes des Bois. Leurs attraits et cultures devenaient plus lointains, souvent, même, en contradiction avec ceux des Nains.

"Les Noldor ont eu de l’affection pour vos lointains ancêtres, lors des premiers temps, ce qui était réciproque. De telles alliances ne sauraient être oubliées aisément et nous sommes heureux d’entendre qu’elles se resserrent à nouveau aujourd’hui. Puisse Erebor devenir le nouveau joyau des royaumes Nains, comme a pu l’être Hadhodrond."

Erebor était lointain, Hadhodrond se trouvait à proximité, un site surveillé de loin, également protégé et tenu sous surveillance par le peuple Nain. Bien que les récits concernant Erebor soient magnifiques, tout cela ne semblait pas parvenir à la grandeur de Khazad-dûm. Moins clinquant, plus majestueux, dont tous avaient reconnu la beauté et le travail unique. Un endroit désormais craint, hélas, tant il avait été une place forte et l’une des plus belles de la Terre du Milieu. Sans oublier qu’il représentait un symbole fort, dans l’entente entre Nains et Elfes. Il était si indigne que pareille place ait été souillée par la présence des forces de Sauron. Cependant, le temps s’écoulait et elle ne doutait pas qu’un jour, les Nains parviennent à reprendre leur royaume. Ce peuple était résilient, trop pour abandonner à jamais.

"Les Galadhrim possèdent certes moins d’appétence que les Noldor pour de tels sujets. Bien que nous tenions à conserver de bonnes relations avec nos voisins, ainsi qu’à entretenir des relations commerciales, lorsque cela devient possible. Nous nous interrogeons sur les intérêts de votre peuple, désormais. Il semble que votre commerce proche se déroule principalement avec les Hommes."

Mes phrases semblèrent toucher le seigneur de la Lorien, il semblait être étonné et semblait l'être en bien.
J'en fus satisfait, si je parvenais à faire réagir mes interlocuteurs, si mes mots parvenaient à les atteindre, alors j'avais déjà gagné une partie de nos accords.

"Les Noldor ont eu de l’affection pour vos lointains ancêtres, lors des premiers temps, ce qui était réciproque. De telles alliances ne sauraient être oubliées aisément et nous sommes heureux d’entendre qu’elles se resserrent à nouveau aujourd’hui. Puisse Erebor devenir le nouveau joyau des royaumes Nains, comme a pu l’être Hadhodrond."

Hadhodrond, je n'avais pas entendu ce nom depuis longtemps, le vieux nom sindarin de la cité de mon ancêtre. Tous chez nous l'appelaient Khazad-Dûm et quelques-uns, aucun parmi les nains néanmoins, l'appelait la Moria. Un nom que nous trouvions un peu insultant, mais qui avait le mérite de soutenir son allégeance actuel ce qui était notre plus grande honte et hélas un fait.

"Les Galadhrim possèdent certes moins d’appétence que les Noldor pour de tels sujets. Bien que nous tenions à conserver de bonnes relations avec nos voisins, ainsi qu’à entretenir des relations commerciales, lorsque cela devient possible. Nous nous interrogeons sur les intérêts de votre peuple, désormais. Il semble que votre commerce proche se déroule principalement avec les Hommes."

-Il est vrai que nous commerçons principalement avec les hommes, nos ententes avec les hommes sont redevenues ce qu'elles furent avant l'arrivé du dragon en Erebor. Le royaume de Dale s'est reformé, la majorité des hommes du nord vivants aux alentours d'Erebor avait juré allégeance au nouveau roi, mon grand-père maternel Bard l'Archer, héros des bardides. Esgaroth est redevenus un centre commercial, incroyable après avoir été rebattis, et elle est même plus grande qu'elle ne l'a jamais été.

Le dragon avait détruit Esgaroth en effet, mais nous l'avons relevé de ses cendres, citée lacuste de bois, mais aussi de pierre, de grandes tours érigé dans les profondeurs du lac et encerclant la ville lui offrant la protection que les nains offres à leur propre ville. Elle était une merveille du nord, une ville soutenue par des piliers, au-dessus du Long-Lac, protéger de tout siège et le phare de notre force navale.

-Néanmoins, nous n'avons pas abandonné le commerce avec les autres peuples, nous commerçons toujours avec nos clans frères des Ered Luin à l'ouest et des Orocarni à l'est. Nos liens avec le royaume de la forêt depuis la Bataille des Cinq Armée n'ont jamais été aussi forts et les anciennes querelles oubliées. Nous commerçons avec Imaldris et Ost-in-Edhil bien sûr, par la passe des monts brumeux gardé par les Beornides, mais nous n'avons pas encore eut le temps de recouvrer les vieilles alliances avec le peuple de la Lothlorien. Pas depuis la perte de Khazad-Dûm ...

Je n'avais jamais connu la cité, je n'en avais jamais vue plus que ses portes de l'est et de l'ouest, que je n'avais jamais osé franchir, quoique l'envie en fût grande. J'étais appelé par ces portes, par ces murs ... Les halls de Khazad-Dûm m'apparaissaient souvent en rêve, la cité chantait mon nom, chantait pour les nains, résonant dans ces grands gouffres et ses immenses halls ...
J'étais Durin, réincarnation de tous les Durin avant moi, le Ier, Durin l'Immortel avait érigé la cité, nos rois y avaient tous vécus jusqu'à sa perte ... Mais elle m'appelait maintenant, la cité, désirait qu'un nouveau Durin y règne, j'en étais persuadé.

-Ainsi donc ... je souhaiterais renouveler cette ancienne alliance, celle que nos peuples partageaient lorsque la Lothlorien était encore dirigée par le roi Amdir et son fils Amroth. Nous n'avons pas nos grands halls de pierre, seulement le bastion d'Azanulbizar érigé pour défendre la plaines et surveillé la porte est que mon peuple a sut récupérer au péril des siens contre Azog le profanateur. Est-ce que les Galadhrim partagent aussi mon avis ? Vos altesses accepteraient de renouer les vieilles alliances avec le peuple de Durin ? *Je pris une légère pause, reprenant, la voix moins enjouée, le ton plus concerné et dur* Je serais franc avec vous, car je vous sais de confiance ... Azanulbizar n'est pas seulement un bastion visant à surveiller la montagne ... Je compte lever une armée, je compte reprendre la montagne, pas aujourd'hui bien sûr, ni demain même ... Mais ces halls ne peuvent rester souiller sous mon règne, le Balrog doit quitter notre ville !

Araekin m'avait parlé du couple de la Lorien, ils étaient sages, presque aussi vieux que lui ... Je pouvais leur faire confiance sur ce point, ils seraient peut-être néanmoins opposés à mon projet, cela bien sûr, je n'en avais cure. Mais ils étaient concernés, car la porte de l'est menait vers leur forêt et la pertes d'Azanulbizar signifierait la création d'un avant-poste fort pour l'ennemi. Et donc un point d'attaque sur leur demeure, bien sûr, je ne comptais pas perdre, mais l'ennemi n'allait pas nous laisser gagner non plus.

-Je compte mener des actions dans la montagne néanmoins sous peu, mener des opérations de repérage. Peut-être, parvenir a sécuriser une veine de mithril et en rapporter le plus possible pour nous préparer à ce qui arrivera par la suite. Je ne vous demande pas de m'aider pour cela bien sûr, mais je pense que par franchise, il m'était nécessaire de vous parler de cela, car vos forêts donnent directement sur Azanulbizar et la porte de Khazad-Dûm.

Bien qu’éloignés au Nord, des nouvelles arrivaient régulièrement des Hommes de Dale, par le biais des caravanes de marchands ou de voyageurs. La ville était réputée pour son commerce et ses richesses, néanmoins, elle demeurait très renfermée sur elle-même et beaucoup se plaignaient de taxes élevées. Une cité commerciale, que bien des leurs jugeaient avant tout clinquante. Cependant, la ville disposait d’une place stratégique dans la région et pouvait, en cas de coup dur, tenir le choc durant un temps, lors des guerres. Un point satisfaisant, aux yeux de Galadriel, qui avait une certaine tendance à avant tout estimer l’intérêt d’un lieu par sa position stratégique et sa mentalité, avant ses quelconques richesses. L’accumulation matérielle et l’or ne faisaient guère partie de ses préoccupations premières et elle ne se souciait guère de la fortune d’une cité ou d’un peuple au moment de s’en faire une opinion. Bien que dans le cas présent, ces paramètres rentrent en compte, dans la relation établie entre Nains et Hommes du Nord. De plus, mieux valait entendre que les deux peuples étaient enfin redevenus alliés, quoi que ce fut par le biais du commerce.

Par ailleurs, bien peu, dans leur contrée, auraient pu penser que des liens puisent se tisser avec Vertbois et que des relations saines et apaisées se mettent en place. Leurs cousins ayant la rancune particulièrement tenace et étant, pour la plupart, plus prompts à la colère, l’idée d’une paix possible avec le peuple d’Erebor s’était effilochée au fil des décennies. Bien que cette relation semble désormais solide, ils demeuraient nombreux à l’observer, de loin, d’un regard circonspect, presque dans l’attente d’un nouveau conflit entre les deux peuples. Les relations commerciales ou amicales avec les autres communautés Elfiques ne soulevaient pas autant de question. Quant à eux, et comme toujours, tout dépendait des conditions à apposer. Bien qu’ils conservent des relations amicales, plus ou moins proches, avec de nombreux peuples, le commerce restait faible. Pour la simple raison que leur royaume n’était pas très étendu et qu’ils ne produisaient pas tant de surplus à vendre ou échanger. Il était aisé de trouver des accords d’échanges avec les hommes, dont les besoins étaient variés. Ce qui était moins évident avec les Nains.

"Je serais franc avec vous, car je vous sais de confiance ... Azanulbizar n'est pas seulement un bastion visant à surveiller la montagne ... Je compte lever une armée, je compte reprendre la montagne, pas aujourd'hui bien sûr, ni demain même ... Mais ces halls ne peuvent rester souillés sous mon règne, le Balrog doit quitter notre ville !"

Il confirmait ce qu’elle avait pensé de ce peuple et leurs volontés profondes. Un désir partagé par ses prédécesseurs et ayant déjà été sources de nombreux malheurs. Sur ce point, l’avenir était multiple, les visions nombreuses, chacune différente et dépendant de tant de facteurs. Parfois, elle s’interrogeait, se demandant si le peuple de Durin conservait la mémoire de la véritable nature de cet ennemi ou si le temps et les multiples épreuves passées en avaient altéré le souvenir, ainsi que les récits. Ils ne pourront chasser le fléau hors de la montagne, le seul moyen sera de l’abattre. Une tâche infiniment plus complexe et plus ardue que d’affronter des milliers de gobelins. Bien qu’elle sache que rien ne retiendra de nouvelles tentatives, il était assuré que celles-ci apporteront de grandes souffrances à ce peuple.

"Je compte mener des actions dans la montagne néanmoins sous peu, mener des opérations de repérage. Peut-être, parvenir a sécuriser une veine de mithril et en rapporter le plus possible pour nous préparer à ce qui arrivera par la suite. Je ne vous demande pas de m'aider pour cela bien sûr, mais je pense que par franchise, il m'était nécessaire de vous parler de cela, car vos forêts donnent directement sur Azanulbizar et la porte de Khazad-Dûm."

Un maigre sourire effleura un bref instant les lèvres de son époux. Leurs frontières étaient étroitement surveillées et il n’était pas rare d’avoir des patrouilles ou des compagnies entières d’ennemis passant à proximité. Les plus malchanceux, entrés dans leurs bois, étaient abattus. Ils étaient assez nombreux et préparés pour se défendre, bien qu’ils ne puissent guère mener des combats à l’extérieur.

"Nous n’ignorions guère que de nouvelles tentatives seront tentées pour reprendre la montagne, connaissant la résilience de votre peuple. Vous allez affronter un ennemi hors du temps, un fléau des âges anciens. Bien plus qu’une seule armée sera nécessaire. Votre force viendra de votre nombre et de l’alliance de tous les vôtres."

Même les plus sages craignaient un tel danger, ce n’était pas un aveu de faiblesse mais une marque de prudence. De tous les êtres corrompus alliés de Morgoth, celui-ci était le plus néfaste et le plus terrifiant. Ces horreurs avaient déjà emportés tant d’Elfes, d’Hommes et de Nains qu’il en devenait impossible de les dénombrer. Face à cela, même le dragon ayant attaqué Erebor ne représentait qu’une menace infime. Par chance, ce dragon-ci n’avait jamais été si gros que ses prédécesseurs. Le monde ne souffrait plus de telles monstruosités, sous peine de quoi, peu de pays auraient assez de forces pour y survivre et ils devraient en revenir à des contrées fortifiées importantes, sans cesse gardées et surveillées, parsemées de combats violents.

"Une alliance," reprit-elle ensuite, "ne pourra guère, effectivement, inclure des aides militaires. Nous surveillons nos propres frontières et protégeons cette contrée, nous n’avons pas de moyens à allouer à d’autres combats, bien que cela soit possible ponctuellement. Pour une armée, serait-il plus intéressant de faire commerce de médicaments ou de fournitures plus adaptées à votre préparation. Toutes les tribus de Nains vous suivront-elles ?"

"Nous n’ignorions guère que de nouvelles tentatives seront tentées pour reprendre la montagne, connaissant la résilience de votre peuple. Vous allez affronter un ennemi hors du temps, un fléau des âges anciens. Bien plus qu’une seule armée sera nécessaire. Votre force viendra de votre nombre et de l’alliance de tous les vôtres."

Ils n'ignoraient guère ? Cela ne m'étonnait pas, les elfes avaient pour certains un don de prescience certes et il m'avait été informé que Galadriel en possédait un. Mais la prescience n'avait rien à voir ici pour sûr, de la logique pur plutôt.
Les nains ont toujours voulu conserver leurs biens, leurs domaines et plus encore Khazad-Dûm, la première demeure des Longues-barbes. Depuis trop, longtemps, Khazad-Dûm et Gundabad demeuraient sous l'égide de l'ennemi, nous allions régler ça et rapidement.

"Une alliance," reprit-elle ensuite, "ne pourra guère, effectivement, inclure des aides militaires. Nous surveillons nos propres frontières et protégeons cette contrée, nous n’avons pas de moyens à allouer à d’autres combats, bien que cela soit possible ponctuellement. Pour une armée, serait-il plus intéressant de faire commerce de médicaments ou de fournitures plus adaptées à votre préparation. Toutes les tribus de Nains vous suivront-elles ?"

Pas d'aide militaire, je n'en espérais aucune, mais leur offre de soins étaient par contre un bien intéressant. Les elfes avaient des connaissances médicales établies et vastes, plus que les nôtres et cela sera une aide précieuse pour les miens lorsque nous reprendrons notre demeure.

-Dame, votre offre de médicaments et autres fournitures est intéressantes et appréciées sachez le, quoiqu'il faille encore déterminer ce que vous entendez par "fournitures plus adaptées". Concernant les tribus de mes pairs, les armées des sept clans s'étaient réunies à Azanulbizar sous l'égide de mon arrière-grand-père Thror pour bouté les gobelins hors de nos halls. Notre victoire fut terrible, puisqu'il y perdit la vie, lui et de nombreux autres nains, mais nous avons réussi à faire fuir l'armée gobeline qui s'est scindé, une partie fuyant dans le cavenain et le reste dans les montagnes. Est-ce qu'ils suivront une nouvelle fois le Roi Sous la Montagne ? Je l'espère et je dois encore convenir de cela avec eux, mais j'entretiens depuis longtemps des liens fraternel fort avec nos clans frères.

Depuis longtemps, c'était le cas de le dire, j'avais passé plusieurs années a étudié sous la tutelle de leurs meilleurs forgerons, invités de leurs rois pendant tout ce temps, que ce soit auprès des nains de l'ouest ou auprès des clans de l'est.
Mais me suivront ils ? Combattront-ils avec nous à nouveau ? Risqueront ils encore la vie des leurs seulement pour nous ? Bien sûr, la montagne regorgeait de mithril et bien sûr, nous le partagerions avec quiconque nous aiderait à la reprendre ... Mais est-ce que la promesse de mithril vaudrait le sacrifice de tant de vie ?

-Je sais bien que cela sera risqué, le Fléau de Durin hante encore ces cavernes et mon cousin Daìn m'a toujours raconté l'avoir senti si ce n'est même vue au travers de la porte est ... C'est bien pour cette raison que malgré notre victoire, nous avions stoppé notre reconquête à Azanulbizar. Mon cousin Balin à plusieurs fois proposé de recoloniser les halls, mais mon père l'a toujours convaincus d'attendre. Mais pour revenir au sujet principal, nos accords, j'aimerais vous demander autre chose. L'hithlain, vous en êtes le seul producteur en ces terres, le tissu elfique de la Lothlorien est connu et réputé, par ceux qui le connaissent certes, mais je fais partie de ceux-là. Si vous le permettez, je souhaiterais en acheter pour le bien de mon peuple, quel serait votre prix ?

Galadriel pouvait, même sans user de ses dons, comprendre ce que songeaient ceux et celles présents dans cette salle, où l’ambiance de fête contrastait avec leur conversation. Pour beaucoup, la seule idée de s’attaquer au fléau de Khazad-Dûm était folie, que les Nains puissent s’unir ou non. Une folie attribuée à l’appât du gain, plutôt qu’au désir de ne plus laisser de telles lieux à leurs ennemis. Son époux se trouvait dans le même état d’esprit, bien qu’il n’en disait rien à leur hôte du moment. Plus méfiant envers certains traits de caractères de ce peuple, également, comme il l’était envers la plupart des Noldor. Dans l’absolu, il était bien vrai que pareille envie était folie. Pourtant… Pourtant, c’était un désir qu’elle comprenait. Abandonner ainsi, laisser les choses mourir, laisser la victoire… Se renier, renoncer à sa fierté pour prendre une voie détourner, en oubliant le passé… Elle ignorait si elle-même en serait capable. Ce serait certainement une épreuve, un véritable test, auquel elle craignait d’être confrontée. Ainsi, elle ne pouvait reprocher au peuple Nain le désir féroce de s’accrocher et poursuivre quoi qu’il en coûte. Était-ce raisonnable ? Non. Cependant, de nombreux peuples avaient accompli des actions parfaitement déraisonnables et certaines d’entre elles pouvaient déboucher sur de profonds bouleversements.

"Mais pour revenir au sujet principal, nos accords, j'aimerais vous demander autre chose. L'hithlain, vous en êtes le seul producteur en ces terres, le tissu elfique de la Lothlorien est connu et réputé, par ceux qui le connaissent certes, mais je fais partie de ceux-là. Si vous le permettez, je souhaiterais en acheter pour le bien de mon peuple, quel serait votre prix ?"

"Notre production est malheureusement limitée," répondit-elle avant que Celeborn n’ait le temps de le faire, afin de rester diplomate. "Le temps exigé pour cela fait que nous nous limitons aux besoins des nôtres. De plus, il est rare que nous habillons des étrangers avec nos couleurs."

Le principal souci étant que des relations plus proches avec les Nains, qu’elle voulait rebâtir peu à peu, n’étaient pas au goût de tous. Du temps sera nécessaire afin de rabaisser les barrières culturelles, les méfiances habituelles, les préjugés… Du temps au cours duquel chaque pas devait être mené avec prudence. Cette rencontre était un premier pas important et elle prenait soin de ne pas dépasser les limites non-dites ressenties chez les siens. Il était déjà difficile, pour leur peuple isolé, d’accepter de recevoir des hôtes étrangers ou d’en voir s’installer proche de chez eux. Leur demander si vite de partager ce type de production les braqueraient et elle perdrait un temps infini à apaiser les esprits et faire évoluer les points de vue.

Elle présenta plutôt, plus concrètement, ce qu’ils étaient aptes à échanger ou à en faire commerce, en ce qui concernait les médicaments et fournitures plus simples. Afin qu’ils se mettent ensuite d’accord sur ce que leur hôte avait besoin et ce qui était réalisable de leur côté. Ménager les susceptibilités de chacun faisait partie des tâches habituelles, bien que ça soit souvent lassant. Tout en discutant des intérêts, elle regrettait parfois qu’il ne soit possible d’oublier, tout simplement, les tensions et les a-priori d’un claquement de doigt. Un rêve pieux et inatteignable. Les rencontres récentes représentaient pourtant un progrès, il avait fallu du temps avant de nouer le contact et passer les barrières habituelles. Si elle était ravie de ses progrès, elle savait en revanche qu’elle ne pourra lutter contre tous les obstacles. Il y avait des peuples avec qui le contact était ardu, d’autres où les différences de culture étaient telles que les échanges en devenaient illisibles. Et ce sans même parler des peuples sombres.

"Par ailleurs, je ne vous cacherai guère que les nôtres ont une certaine tendance à demeurer repliés sur eux-mêmes, tout comme le font souvent les vôtres. Nous espérons néanmoins que des liens de confiance pourront se tisser avec le temps, comme vous avez su le mettre en œuvre avec nos cousins de Vertbois."