Chroniques d'Arda
Étrangers venu d'ailleurs, prenez part à l'aventure et combattez,... mais surtout venez vous amuser! Rejoignez-nous!
Dolan 232342Grandebannire



 
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
 

 Dolan

Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Dolan   Dolan EmptyMer 20 Aoû 2008 - 19:13

Minas Tirith -> Plaine de Belfalas : 3 cases à cheval donc 6 heures

Dolan chevauchait aux côtés de l'elfe Leto Elvadriel. Il était anxieux. Qu'allait-il découvrir dans cette plaine de Belfalas ? Une tromperie d'Herunumen ? Un piège ? Ou bien l'empereur avait-il réellement besoin de l'aide de mercenaires contre une menace qu'il était le seul à connaître ?
Oui, le jeune homme était vraiment soucieux. Il savait que s'il était obligé de tirer sa rapière, il ne ferait pas longtemps le poids contre des soldats entraînés. Il ne connaissait que les rudiments que son père lui avait enseigné il y avait bien longtemps de cela. Le jeune Dolan avait alors écouté ces leçons avec attention, mais rares avaient été les occasions pour qu'il s'entraîne à manier sa lame.

Au début de la chevauchée, Dolan sentait un nœud dans son estomac. Mais bientôt, cette sensation désagréable s'estompa, laissant place au plaisir de chevauché, se dirigeant vers une région encore inconnue. Il se laissa aller au plaisir simple du voyage. Son couvre-chef emplumé, qui était attaché à son cou par une cordelette, pendait derrière son dos et ses longs cheveux noirs volaient au vent. Le jeune homme parvint à faire le vide dans son esprit d'ordinaire rempli de subtilités et de complots.



(HRP : Leto, si tu veux poster lors de ce voyage, fait le dans ce topic, inutile d'en ouvrir un à ton nom lorsque nous voyageons ensemble)
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyLun 27 Oct 2008 - 21:11

[Plaine de Belfalas : 7 cases à cheval donc 14h]

Au petit matin, Dolan se réveilla. Après avoir cligné des yeux plusieurs fois, il les ouvrit et se leva immédiatement. Le soleil était près de se lever. Ne voyant pas Leto bouger, le jeune homme se leva, s'étira et partit faire un tour du campement. Il s'acharnait à pratiquer ses exercices matinaux chaque jour. La période la plus noire de sa vie était derrière lui et il comptait bien l'y laisser. Et pour cela, il devait conserver une forme physique optimale.

L'air frais du matin entrant dans ses poumons lui glaça la gorge mais il continua à courir. Le campement était immense et extrêmement bien organisé. Autour de lui, les soldats qui n'étaient pas de garde commençaient à se réveiller tout doucement. Quand il jugea avoir assez couru, Dolan s'arrêta à une tente et engagea la conversation avec des soldats qui prenait un frugal petit déjeuner devant leur tente. Comme il l'avait deviné la veille, le moral n'était pas au plus haut. Par ses belles paroles, il s'attira leur sympathie et partagea leur repas.

Le ventre plein, il retourna vers l'endroit où il avait dormit. Leto s'était levé. Après avoir échangé quelques mots, les deux compagnons enfourchèrent leurs montures et se dirigèrent vers le nord, en direction de la Lothlorien.




(hrp : désolé pour l'attente, si tu veux poster ici à ma suite je t'en prie Wink (je t'ai laissé la possibilité de placer quelques mots^^))
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptySam 21 Fév 2009 - 13:00

Lorien - Dagorlad : 7 cases donc 14 heures, mais bon je pourrais pas reposter avant samedi prochain alors...


Dolan voyageait de nouveau seul et cela le contentait. Non que la compagnie de Leto ait été désagréable, loin de là, mais pour ce qu'il comptait faire, deux compagnons, cela aurait été un de trop. Surtout un elfe...

Le soleil était déjà haut dans le ciel, mais le jeune homme estima qu'il avait le temps de faire encore un bout de chemin avant de s'arrêter pour la nuit.

Dolan chevauchait depuis quelques heures lorsque sa route croisa une large piste. Un piste qui avait été empruntée très récemment selon toute évidence. Le terrain était martelé par des centaines de traces de pas. Et pas n'importe quels pas. Dolan n'avait pas besoin d'être un rôdeur pour se rendre compte que c'était des bottes ferrées qui avaient laissé ces traces. Des bottes habillant des pieds larges et courts. Des nains. Apparemment, les nains se dirigeaient vers Khazad-dùm. Une armée de nains marchant sur Khazad-dùm. Dolan resta un instant perplexe. Puis il haussa les épaules. Les affaires des nains n'étaient pas ses affaires. Il continua sa route sans s'arrêter.

Quand la nuit tomba, le jeune homme arrivait sur les rives du fleuve Anduin qu'il avait déjà traversé une fois à sa sortie de la Lorien. Il avait préféré ne pas trop s'approcher de Dol-Guldur. Des choses étranges se tramaient toujours dans cette région.
Là il put refaire le plein en eau et il entama la nourriture que lui avaient fourni les elfes. S'il se débrouillait bien, il lui en resterait pour le voyage de retour.
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptySam 28 Fév 2009 - 11:05

[Finalement le voyage se poursuit jusqu'à Minas Tirith. Une semaine pour ce voyage un peu plus long reste largement suffisant.]

Pour rejoindre la plaine de Dagorlad, Dolan avait plus ou moins suivi le cours de l’Anduin, s’autorisant seulement à couper les grands méandres du fleuve. Il avait voyagé plutôt lentement, s’octroyant des pauses conséquentes et nombreuses. Malgré l’enthousiasme qui l’avait submergé lorsqu’il avait décidé de se mettre en quête de cette épée, il n’était pas réellement pressé d’atteindre le cimetière. Il s’était déjà rendu une fois dans cette plaine afin de contempler de ses yeux l’endroit qui avait vu la victoire des peuples libres de la Terre du Milieu sur les armées de Sauron. Et il se souvenait très bien du sentiment de peur qu’il avait ressenti à cette époque. Il régnait en ce lieu une atmosphère inquiétante. Le silence était tel que chaque pas qu’il faisait ressemblait à la profanation de quelque chose de sacré.

En s’approchant du cimetière, où il espérait trouver quelques babioles à voler afin de les revendre à bon prix, ce sentiment avait encore grandi, le forçant même à faire demi-tour. Pourtant, ce n’était pas le premier cimetière que Dolan pillait. Mais celui-ci portait quelque chose en son sein qui le rendait différent des autres. A cette époque, les paroles de son compagnon de beuverie lui avaient déjà traversé l’esprit, mais sa peur avait alors été plus forte que sa curiosité. Mais à présent, la curiosité avait été remplacée par la convoitise. Et Dolan était persuadé que cette fois-ci, elle serait plus forte que sa peur.

Malgré tout, se remémorant ses souvenirs, et se souvenant des dernières paroles d'Aelendel, il s’avoua qu’il ne parviendrait pas à ses fins seul. Il lui fallait une équipe. Pas nécessairement des mercenaires, plutôt des pillards et voleurs de tous poils. C’est pourquoi le jeune homme décida de pousser son voyage jusqu’à Minas Tirith. Là-bas, il pourrait recruter une équipe d’hommes avides de richesses. Mais pour trouver ces hommes-là, il devait changer d’apparence. Souriant, le jeune homme se félicita de s’être privé de rasage depuis son départ de Lothlorien. Il ne lui manquait plus que de se priver de toilette.

Lorsqu’il parvint à la ville de Tella-Lond-Em-Anduin, Dolan s’arrêta juste le temps de se procurer des loques de soldat pouilleuses à souhait. Il parvint à dénicher une tunique et un pantalon bruns (du moins l’étaient-ils à présent, mais ils avaient du être blancs à une époque maintenant révolue à jamais), une armure de cuir complète élimée au possible ainsi qu’une épée courte simple, mais en plutôt bon état par rapport au reste de l’équipement. Le répugnant personnage qui portait cet attirail le lui céda avec le plaisir légitime d’arnaquer un riche nobliau à la recherche de costumes pour la pièce de théâtre qu’il montait avec ses amis.
Plus loin sur la route, Dolan fit une halte près de l’Anduin. A regret, il se délesta de son chapeau à plume et de ses beaux atours. Il ne pu s’empêcher de nettoyer grossièrement ses derniers achats dans l’eau du fleuve avant de les enfiler.

Le jeune homme s’apprêtait à jeter ses anciens habits lestés d’une pierre dans le fleuve mais, ne pouvant s’y résoudre, il les dissimula tout au fond des fontes de sa selle. Seul le chapeau à plumes ne pu y rentrer.
S'approchant de la rive, le jeune homme mit une lourde pierre dans son magnifique couvre-chef et le laissa couler lentement. Quand les plis de l'eau disparurent, il observa son reflet. Il était parfaitement méconnaissable.

Satisfait, Dolan se dirigea vers son cheval. Quand il s’approcha de lui, Ecthelion eut un mouvement de recul.

-Allons mon ami, je sais que ça fait longtemps que je n’ai jamais eu aussi mauvaise allure, mais c’est nécessaire. Après ça, je te jure que plus jamais je n’aurais à faire cela. Et je te jure que je te brosserais pendant toute une journée s’il le faut. Mais pour l’instant, je ne dois pas le faire. Il nous faut être sales, Ecthelion. Nous devons avoir l’air sales et peu commodes. Des personnes qu’il ne faut pas chercher, tu comprends ?

Le cheval hennit comme un assentiment et abandonna son port fier pour porter la tête plus basse, parvenant même à arborer un air renfrogné. Dolan flatta son encolure avec un sourire avant de grimper en selle.



[Arrivée à Minas Tirith]
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptySam 14 Mar 2009 - 10:55

[Minas Tirith - Plaine de Dagorlad]
(3 cases à cheval donc 6h)
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyMar 19 Mai 2009 - 20:45

[Plaine de Dagorlad - Minas Tirith]
(3 cases à cheval donc 6 heures)

Pendant son voyage à cheval, Dolan tenta de se changer les idées. Il voulait arriver à Minas Tirith changé. Vêtu ainsi, il ressemblait à un mendiant.
Il s'arrêta donc dans une ferme sur le chemin de Minas Tirith. Avant de s'en approcher, Dolan rangea Dormegil dans les fontes d'Ecthelion et préféra porter à la ceinture l'épée qui avait appartenu à Ash.
Quand il pénétra dans la cours de la ferme, un vieux fermier s'approcha de lui en maugréant pendant que ses chiens aboyaient et grognaient tout ce qu'ils pouvaient. Dolan proposa de lui vendre le cheval de Ash contre de menus services, quelques pièces, ainsi que l'hospitalité pour la nuit. Le paysan rechigna à accepter qu'il dorme dans sa grange tellement son apparence était repoussante. Mais le marché que lui proposait Dolan était tellement avantageux qu'il ne put trouver une raison valable pour lui refuser l'hospitalité.

Le jeune homme se fit passer pour Drekris, un voyageur venu du nord qui avait mal évalué la distance le séparant de Minas Tirith où il se rendait. Il obtint du paysan quelques lanières de cuir dont il s'empressa d'entourer la garde de Dormegil afin d'en cacher la beauté. Il ne voulait pas se faire remarquer et ainsi, elle ressemblait à une quelconque épée même si un oeil expert pouvait voir que la lame était d'une qualité extraordinaire.
Son hôte lui fit apporter des vêtements propres ainsi qu'une bassine d'eau et un rasoir et c'est avec un réel plaisir qu'il fit sa toilette et qu'il se débarrassa de l'encombrante et désagréable toison qui recouvrait la moitié de son visage.
Quand il eu fini et qu'il contempla le résultat dans le reflet de l'eau, il constata qu'il avait une expression plus dure que d'ordinaire. Comme si une certaine innocence l'avait quitté. Faisant jouer les muscles de son visage, il détendit ses traits jusqu'à ce qu'il retrouve le visage souriant qu'il aimait. Satisfait, il se saisit d'une serviette pour se sécher. A cette occasion, son regard glissa de son poignet vers le dos de sa main et il contempla son tatouage. Il fronça les sourcils en constatant que ce dernier s'était légèrement modifié. En effet, il lui semblait que les griffes étaient plus longues qu'avant et plus acérées. Dolan décida de ne pas y prêter attention. Il alla se coucher sur la paille chaude et s'endormit aussitôt.

Au matin, il se réveilla tôt pour partir aux aurores, avant même que le paysan et sa famille ne se réveillent. Il ne voulait pas que quelqu'un voit son visage imberbe avant qu'il n'atteigne la cité blanche.
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyDim 23 Aoû 2009 - 16:05

[Minas Tirith - Edoras (première étape) : 5 cases à cheval donc 10h]

(hrp : Mais prenons notre temps, j'ai envie de développer un peu^^
désolé ça fait double post avec le dernier des écuries mais je pense qu'avec ça tu auras plus de matière pour le RP Wink)


Elyana et Dolan chevauchèrent toute l’après-midi vers l’ouest, sans trop forcer leurs montures. Après la course poursuite qu’ils avaient entamée dès la sortie de la ville, ils avaient calmé Ada et Ecthelion. Le jeune homme savait que le voyage serait long et il avait depuis longtemps apprit à modérer les ardeurs de son fougueux compagnon afin de lui permettre de chevaucher pendant plusieurs jours d’affilés.

Dolan parlait peu. Il se contentait de regarder autour de lui avec un sourire émerveillé. Il mourrait d’envie de signaler à Elyana la moindre particularité de ce paysage qu’il connaissait si bien. Mais cela aurait été briser son personnage. C’était en effet là qu’il avait grandit. Le chemin qu’ils parcouraient actuellement était celui qu’il avait si souvent suivi avec son père alors qu’il était enfant et qu’ils allaient vendre leurs légumes sur le marché de Minas Tirith.

La ferme de ses parents se trouvait d’ailleurs non loin d’ici. Derrière la colline qu’ils étaient précisément en train de gravir, se rendit compte Dolan. Il venait de reconnaître un rocher à la forme particulière sur le bord du chemin. Enfant, il avait trouvé que ce rocher ressemblait à un lapin. A présent, ce n’était plus qu’une insignifiante pierre de forme peu ordinaire.

Le jeune homme se maudit intérieurement. Pourquoi avait-il mené Elyana si près de ses origines ? Initialement, il avait pensé faire un détour pour éviter de passer aux alentours de cette ferme. Mais la nostalgie l’avait prit et il avait renoncé. Peut-être inconsciemment voulait-il donner des indices à cette belle rohirrim qu’il pensait aimer ? Lui donner des clés pour l’aider à le connaître vraiment. Dolan haussa les épaules, se hâtant de refouler cette idée farfelue au plus profond de son cerveau.

Le soleil commençait à diminuer d’intensité, quand ils atteignirent le haut de la dite colline. Jetant un rapide coup d’œil dans la vallée, Dolan vit que la ferme était toujours là. De la fumée montait de la cheminée. Quelque part, il avait espéré la trouver vide. Il garda néanmoins un visage de marbre, comme si ces bâtiments lui étaient totalement inconnus et indifférents. Puis il se tourna vers Elyana avec un sourire.

-Que dirais-tu si nous nous arrêtions pour voir le coucher du soleil ? lui demanda-t-il tout en étant certain de la réponse.

Prestement, il mit pied à terre et tendit la main à sa compagne pour l’aider à descendre, bien qu’elle n’en ai probablement pas besoin. Ils s’assirent sur l’herbe verte, au sommet de la colline. Dolan passa son bras autour des épaules d’Elyana et la serra contre lui. Le spectacle extraordinaire de la fin du jour se déroula comme il s’était déroulé la veille, tout en étant bien différent, comme à chaque fois. Les souvenirs de la soirée de la veille vinrent envahir la mémoire du jeune homme qui sourit tendrement à sa blonde amante.

Soudain un bruit sur sa gauche lui fit brusquement tourner la tête. Des années passées à voyager, et souvent à fuir, avaient aiguisé son ouïe. Mais rien de dangereux n’approchait. Seulement une vieille femme qui marchait dans leur direction. Elle tenait dans sa main un cousin de paille. Un sourire tranquille éclairait son visage. Dolan supposa qu’elle venait elle-même d’assister au coucher de soleil du haut de la colline.

-Bonsoir, voyageurs, fit-elle en s’approchant. Je vois que je ne suis pas la seule à apprécier la beauté des couchers de soleil. Mais mes vieux os m’obligent à prendre quelques précautions, ajouta-t-elle en agitant son coussin en souriant. Que venez-vous faire dans la région ?

Dolan resta pendant deux secondes bouche bée. Cette voix… Il la connaissait pour avoir été bercé pendant des années par elle. Elle avait peut-être vieilli, mais sa voix était toujours la même. Toujours aussi douce et rassurante.

Le jeune homme se leva un peu précipitamment et oublia de proposer son bras à Elyana. Il dominait cette petite vieille voûtée de plusieurs têtes à présent. Lorsqu’il l’avait vue pour la dernière fois, il n’était pas aussi grand et fort. Dolan sourit. Ces années d’exil lui avaient donc été bénéfiques. Il avait prit la bonne décision en quittant cette ferme. S’accrochant à cette pensée rassurante, il s’inclina devant sa mère en souriant.

-Bonsoir madame, fit-il. Puissent les valars toujours veiller sur vous. Nous ne sommes que de passage en réalité, nous nous dirigeons encore plus à l’ouest.

L’entendant parler avec autant de respect dans la voix, la petite vieille rit aux éclats. Là encore Dolan se sentit de retour plusieurs années en arrière tant ce rire était resté inchangé.

-Allons, allons, mon bon seigneur, répondit-elle en rosissant légèrement. Je ne mérite pas tant de manières. Appelez moi Diana tout simplement. Mais dites-moi, vous n’allez pas passer la nuit dehors ? Suivez-moi, j’habite juste la ferme que vous pouvez voir en contrebas. Vous y serez mieux installés. Et… j’aimerais beaucoup avoir un peu de compagnie.

Sur la fin de sa phrase, la voix de la vieille femme parut plus étrange à l’oreille de Dolan. Jamais auparavant il ne l’avait entendue ainsi. Jamais il n’avait entendu le désespoir et la tristesse dans la voix de sa mère. Légèrement troublé, il se rappela soudainement la présence d’Elyana et se tourna vers elle. Il avait très envie de suivre sa mère jusqu’à sa ferme natale. Mais ne voulait pas prendre la décision par lui-même.

-Qu’en penses-tu ? lui demanda-t-il ?
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyMer 10 Fév 2010 - 19:22

[Minas Tirith - Edoras (première étape) : 5 cases à cheval donc 10h]



Dolan avait décidé de parsemer son voyage d'étape diplomatiques. En effet, en temps que nouveau comte d'Arnor, il se devait de se présenter et de connaître les dirigeants des contrées qui entouraient ses terres. Il était très important de nouer des relations diplomatiques fortes afin de faire prospérer son fief.
La première étape de son long voyage serait donc Edoras, la cité des dresseurs de chevaux.

Le jeune homme prenait toujours autant de plaisir au voyage. Voir les paysages défiler, sentir le vent fouetter son visage, saluer les rares voyageurs, écouter le martèlement des sabots d'Ecthelion sur le sol... autant de petits plaisirs qu'il savait apprécier au plus haut point.

Dolan fit un détour pour éviter de devoir passer devant la maison de ses parents où il avait abandonné Elyana peu de temps auparavant. Cela restait une plaie douloureuse dans le cœur et la conscience du jeune homme, même s'il se refusait à voir cela ainsi. Il préférait de loin se dire qu'il était entièrement dépourvu de ces deux choses là.
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyJeu 18 Mar 2010 - 19:18

[Edoras -> Anuminas]

14 cases à cheval = 28 heures


Dolan et Culgor chevauchaient d’un pas tranquille mais néanmoins régulier, s’éloignant peu à peu d’Edoras. L’air était frais mais le soleil caressait leur peau pour les réchauffer. Le vent de la veille avait lavé le ciel de tous ses nuages. La journée allait être belle.
Le comte d’Arnor fut tiré de sa rêverie par la voix de son jeune compagnon.

"Eh bien voilà, Edoras est derrière nous ! Mais dites moi, seigneur, si cela ne vous dérange pas de répondre, êtes-vous déjà allés en Orient ou chez les seigneurs nains d'Erebor ?"

-En Orient ? Jamais. En Erebor par contre, j’y passais régulièrement il y a quelques années alors que je vivais à Dale. C’était avant que Krell et son armée déferlent sur ces terres. Au moment où l’invasion a commencé, j’étais redescendu dans le sud car certaines choses bougeaient au Mordor et j’avais décidé de rejoindre les rangs des rôdeurs de l’Ithilien. Je m’en suis toujours voulu d’avoir fait ce choix. Je garde l’impression désagréable d’avoir abandonné de Rhovanion et ses habitants. Je ne croyais pas les orientaux assez forts et surtout unis pour être capable de lancer une offensive si organisée contre les peuples libres. Mais depuis l’annexion du Rhovanion, il est impossible d’y pénétrer. Une immense muraille a été construite autour de ce vaste territoire. Il est très difficile de la franchir, sinon accompagné d’une armée.

Dolan se tu pendant un long moment après sa réponse. Comme à son habitude, il avait mélangé le mensonge à la vérité afin de donner un rendu très crédible à ses dires. Il avait en effet vécu à Dale, plusieurs années auparavant, et en gardait un souvenir qu’il aurait préféré oublier. Ses rares voyages chez les nains à Erebor n’avaient pas suffit à lui faire oublier que là-bas, il avait tué un homme. Or c’était là une chose qu’il préférait de loin laisser à d’autres.

-Pourquoi cette question ? s’informa-t-il.
Revenir en haut Aller en bas
Culgor
Personnage mort

Culgor
Nombre de messages : 484

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut: Personnage décédé(e)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptySam 20 Mar 2010 - 20:41

Culgor écouta attentivement la réponse de son noble compagnon, gardant respectueusement le silence. Ainsi, ce comte avait déjà voyagé... Il grava ses paroles dans sa tête. Tout ces évènements étaient beaucoup trop récents pour lui. Les scribes ne pouvaient plus retranscrire tout cela dans des livres, et les bibliothèques ne pouvaient se mettre à jour aussi souvent ! Peut-être faudrait-il trouver une solution à cela. Réduire la taille des livres ? Mais les couvertures sont chères, pour des œuvres qui seraient si courtes !

L'homme à ses côtés se tut. Il chevauchèrent ainsi quelques instants, n'osant rompre le silence. Il réfléchit. Les dires de ce Beldorn rejoignaient ce qui avait été dit au conseil. Cette muraille était un rempart infranchissable. Mais cet homme savait-il qu'Erebor tenait toujours ? Culgor était heureux de savoir des choses qui devaient être tenues secrètes. Un pouvoir certes minime, mais grisant. Le comte reprit enfin le premier la parole :

"Pourquoi cette question ?"

Le rouquin sourit. La curiosité est un charmant défaut, qu'il avait peut-être. Une curiosité discrète, timide bien-sûr, mais cela interloquait visiblement son noble compagnon. Pourquoi un adolescent comme lui s'intéressait à des choses si éloignées ? Mais trois individus tous plus barbus les uns que les autres avaient piqué sa curiosité. Il répondit vaguement :

"J'ai entendu parler d'un conflit entre les nains et l'Orient récemment à Edoras. Visiblement, nul n'a encore prit vraiment le dessus, bien que les nains aient besoin d'aide semblerait-il..."


Il ne devait pas avoir le droit de divulguer ce qui avait été dit à ce conseil secret entre les nains et les rohirrims, bien qu'aucune décision importante n'ait été vraiment prise... Il jeta un coup d'œil discret au cavalier qui chevauchait non loin de lui. Peut-être pourrait-il laisser échapper quelques mots, sans faire exprès, cela va de soit. Après tout, l'Arnor et le Rohan n'étaient-ils pas alliés ? Derrière eux, la cité d'Edoras n'était qu'une tache sombre au pied des montagnes blanches...
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t3807-culgor
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyLun 22 Mar 2010 - 22:08

Culgor et Dolan chevauchèrent toute la journée sans interruption. Le jeune comte était habitué à ces longues chevauchées et se sentait tellement bien sur sa monture qu’il oublia presque le discret garçon qui le suivait. Ce n’est que lorsque le soleil commença à décliner, que Dolan se retourna vers lui. Il leva un sourcil à la fois interrogateur et inquiet lorsqu’il vit Culgor fourbu et manifestement épuisé.

-Nous allons faire une pause près du ruisseau, fit Dolan en pointant son doigt vers un petit bosquet. Nous y passerons la nuit et nous repartirons tôt le lendemain. Si tout se passe bien nous devrions atteindre Anuminas dans la soirée.

Le comte d’Arnor mit pied à terre et guida Ecthelion par la bride jusqu’à la rive où le cheval pu se désaltérer. Dolan entreprit ensuite de nettoyer rapidement sa robe et sa crinière, prenant bien soin de masser les muscles de l’étalon afin de le délasser un peu de l’effort fournit ce jour. Accomplir ces gestes simples faisait partie intégrante du pacte qui liait Dolan et sa monture. Ceci fait, le jeune homme alla fouiller dans les fontes de sa selle afin d’en sortir du pain, du fromage et de la viande sèche. Il avait oublié de compter Culgor lorsqu’il avait préparé son voyage mais lui proposa tout de même de partager son repas.

Quelques minutes plus tard, un petit feu brûlait joyeusement entre les deux compagnons. Dolan ne pu s’empêcher de conter une histoire à son jeune acolyte. Le jeune homme avait toujours eu un don pour cela. Il adorait raconter des histoires et en avait même fait un art de vivre. L’histoire qu’il choisit relatait la vie du grand roi nain Thraïn d’Erebor. La bravoure et la sagesse de son règne étaient légendaires. Il avait redonné une voix forte au peuple naugrim, il avait tenu bon contre les orientaux, il avait victorieusement défendu la mine de Khazad-dùm. Jusqu’à ce qu’il disparaisse mystérieusement. On disait que le peu de reconnaissance à son égard et les multiples tragédies qui avaient tailladé sa vie avaient finalement eu raison de son esprit et qu’il était allé mourir très loin des siens, dans les Marches de Maedhros, en Beleriand. Une rumeur venue d’Erebor affirmait que le spectre de l’ancien roi était apparu durant le siège d’Erebor par Krell, parmi les terribles armées mortes…

Le jeune homme n’en savait pas plus. Son récit, agrémenté d’une multitude de détails inventés visant à rendre plus réelle la narration, dura jusqu’à l’apparition des premières étoiles. Dolan tint alors à aller se coucher et il enjoignit Culgor de faire de même. La journée du lendemain serait longue si l’on voulait atteindre Anuminas avant la prochaine nuit. Le jeune homme alla donc s’allonger contre le tronc d’un arbre et s’endormit presque instantanément. Mais cette nuit à nouveau, un cauchemar vint le hanter.

Il se trouvait dans une forêt très sombre et sa respiration était rauque. Il avait très chaud et sa vision était teintée de rouge. Quand il voulut s’exprimer, ce fut un grognement sourd qu’il s’échappa de ses lèvres. Un mouvement furtif sur sa gauche lui fit tourner la tête.
Le souffle court, Dolan se réveilla. La nuit était encore noire et Culgor semblait dormir profondément. Le jeune homme, lui, avait à présent un mal de tête carabiné. Il avait bien reconnu ce rêve. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas fait un cauchemar de ce genre là. Pas depuis qu’il croyait maîtriser plus ou moins ses pouvoirs sur la Bête qui partageait son corps. Mais il y avait bien longtemps qu’il n’avait plus laissé la possibilité à cette dernière de s’exprimer. Était-ce sa manière de lui rappeler sa présence ? Probablement.

Serrant les dents pour contenir la douleur qui lui martelait le crâne, Dolan se leva discrètement et s’éloigna de quelques pas du campement de fortune, traînant derrière lui sa cape qu’il étala sur l’herbe. Il s’y assit en tailleurs et ferma les yeux. Pendant ce temps, il dégagea son tatouage en forme de patte d’ours sur le dos de sa main droite. Après quelques secondes de concentration, il rouvrit les yeux et constata en souriant que sa main s’était muée en une volumineuse patte velue, hérissée de longues griffes acérées. Son mal de tête avait disparu. Mais le jeune homme décida d’aller un peu plus loin dans l’appropriation de ses étranges pouvoirs de beornide. Ils étaient siens après tout et il devait les maîtriser. Dolan ferma donc à nouveau les yeux et donna encore un peu plus de mou à la bride qui retenait la Bête. Il n’en fallait pas plus pour qu’un torrent de furie animale le submerge.

Il sentit tous ses os se déformer, sa peau se déchirer et se refermer. La douleur était telle que Dolan se sentait comme transpercé par des centaines de lances qui meurtrissaient son corps athlétique. Il poussa un long hurlement bestial qui résonna dans la nuit, faisant fuir tous les petits animaux nocturnes qui se trouvaient à proximité. Finalement, Dolan parvint à retenir in-extremis la Bête, juste avant qu’elle ne prenne totalement possession de lui. Haletant, le souffle rauque, grognant, le jeune homme menait un combat intérieur pour contenir la Bête et l’empêcher de prendre le contrôle de son esprit. S’il lâchait prise, il n’y aurait plus de retour possible. La force de cette dernière l’avait stupéfié. Il ne s’attendait pas du tout à ce raz-de-marée dévastateur qui avait révolutionné son apparence en un clin d’œil. Il savait en effet que son corps n’avait à l’heure actuelle plus rien d’humain, si ce n’était la flamme d’intelligence qui brillait encore dans ses yeux, ultime preuve qu’un cerveau humain était bien à l’œuvre derrière la monstrueuse créature. Finalement, au prix d’un effort titanesque, Dolan finit par repousser la Bête dans les confins de son esprit. A nouveau, il entendit ses os craquer et ses chairs se déformer alors qu’il reprenait peu à peu forme humaine, mais son corps perclus de douleur ne percevait plus la différence.

Dolan retomba face contre terre. Sa tunique était en lambeaux, pourtant aucune cicatrice ne subsistait sur son corps, ce qui ne l’empêchait pas de souffrir le martyre. Quelques minutes plus tard, le jeune homme se releva, tremblant. Il arracha les lambeaux de tissus qui reposaient sur ses épaules et s’enroula dans sa cape. La nuit noire était plus silencieuse que jamais. Plus loin, il lui semblait que Culgor avait rallumé le feu, probablement effrayé par le hurlement monstrueux que Dolan avait poussé quelques minutes auparavant. Le jeune homme prit une grande inspiration avant de marcher d’un pas décidé vers la faible lueur. Il lui faudrait rassurer le rouquin, lui dire qu'il avait mis en fuite la bête sauvage qui s'était approchée, qu'il ne fallait plus s'inquiéter.
Le jeune homme parvint même à sourire : s'il se débrouillait bien, il était même possible qu'il ressorte grandi de cette histoire !
Revenir en haut Aller en bas
Culgor
Personnage mort

Culgor
Nombre de messages : 484

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut: Personnage décédé(e)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyJeu 25 Mar 2010 - 21:56

Les deux cavaliers firent enfin hâte. Il était temps. Culgor était épuisé. Il avait perdu l'habitude des longues chevauchées, n'ayant qu'à faire de petites commissions à Minas Tirith depuis des années. Les sensations grisantes du départ n'étaient plus qu'un souvenir, il avait mal aux jambes, de violentes crampes le frappaient régulièrement. Aussi fut-il soulagé de descendre de sa monture qui, après tout, s'était bien comportée.

Le cavalier et son cheval suivirent l'exemple du comte. L'adolescent retrouva rapidement les gestes répétés si souvent alors qu'il n'était qu'un enfant. Alors que le temps s'écoulait, il se redécouvrait tel qu'il était bien des années auparavant, mais le temps avait laissé ses séquelles. Il passa ainsi quelques instants à décrotter sa nouvelle monture, curant ses sabots, nettoyant sa robe vigoureusement, les pieds dans l'herbe humide de la rive. Pendant ce temps, le cheval docile buvait calmement. Culgor sentait qu'il était fatigué, sûrement plus que lui. Mais au moins, il avait put se défouler. Qui des deux était le plus chanceux. Il n'aurait sut le dire. Mais à présent, il s'en moquait presque.

Il délesta son poney de ses bagages, le laissant se désaltérer et faire quelques pas librement, afin qu'il puisse brouter en paix quelques instants. Si sa monture ne lui faisait pas confiance dès maintenant, au moins le saurait-il. Il installa ses affaires au pied d'un arbre noueux, étalant ses branches au dessus de la rivière qui glougloutait sans s'en lasser. Voilà qui n'arrangerait pas sa vessie... Il entreprit alors de réunir assez de brindilles pour allumer un feu. Un campement sans feu n'est guère agréable. Cependant, c'est tout un art d'en fabriquer un. Il n'était pas un de ces nains qui peuvent le faire en n'importe quelle condition, mais savait le nécessaire, lui semblait-il.

Ses tentatives infructueuses lui rappelèrent le sens d' "humilité". La théorie ne suffisait pas toujours. Finalement, il parvint à enflammer quelques herbes ainsi que des champignons à peu près secs au milieu d'un cercle de pierres. Il alimenta patiemment ce début, jusqu'à ce qu'il soit satisfait de lui-même. Lorsque le comte lui tendit de quoi manger, il accepta sans questions. Il avait put constater qu'il ne lui restait que quelques lambeaux de viande salée, plusieurs poignées de fruits secs, des biscuits gondorien et d'autres du Rohan, souvenir de ce Fastred. Il le remercia poliment et mangea sans s'empresser. La politesse et le respect ne lui lui permettaient pas. Cependant, il abandonné l'idée d'utiliser le savoir-vivre oriental, consistant en un discret rôt pour montrer son contentement.

Le comte en profita pour lui compter des légendes presque oubliées et pourtant provenant de l'Histoire. Culgor l'écouta passionnément. Quel homme savait parler aussi bien que lui ? Il aurait pu sans problème monter une troupe de théâtre ou devenir barde de guerre, comme cet indien dont il avait vaguement entendu parlé une fois qu'il avait dîné avec son maître en compagnie de haut gradés gondoriens. Mais le fils d'Aragorn avait suivit la voie tracée par son père. Suspendu à ses lèvres, il ne vit pas passer le temps, et fut surpris lorsque, une fois la légende de ce noble Thrain achevée avec une note d'ombre, il constata que les étoiles perçaient déjà par leur multitude la nuit noire.

Finalement, après qu'il eut attaché sa monture à un arbre proche, il s'enroula dans ses couvertures et tenta de s'installer confortablement entre les racines noueuses de son propre arbre. La tâche s'avéra difficile et longue, alors qu'un renard les observait curieusement un peu plus loin. Ces difficultés avaient déjà été abordées par un periannath dans son ouvrage intitulé Le Livre rouge de la marche, un des rare livres de son peuple d'ailleurs. Un éclair l'illumina. Voilà ce qu'était ce "vieil enfant" ! Quel sot il était de ne pas l'avoir deviné trop tôt. Il avait vu un periannath, songea-t-il, stupéfait, avant que la fatigue n'assoit son emprise sur lui.

Les heures de la nuit s'écoulèrent rapidement, sans qu'il ne s'en aperçoive. Finalement, l'inconfort de sa position fut oublié pendant toute la durée de son sommeil, pendant qu'il respirait doucement, au chaud sous ses couvertures. Pour autant qu'il puisse en juger, il ne fit aucun rêve, plongé dans les néants de la nuit douce qui berce souvent les innocents.

Il fut brusquement réveillé par un long hurlement. Terrifié, il se jeta hors de son abri douillet. Que se passait-il, que se passait-il ? Il se jeta sur son épée en hâte. Que cela signifiait-il donc ? Il ne pouvait voir bien loin, le feu mourait sans bruit dans sa prison de pierre. Il jeta en hâte quelques brindilles dessus. Celles-ci s'enflammèrent en crépitant, pendant qu'une lumière timide éclaira autant qu'elle le pouvait la scène. Beldorn était seul, debout, les habits déchirés. Que lui était-il arrivé ? Quelle créature avait pu mettre un si grand homme dans un tel état ?

Le comte le rassura, lui racontant qu'il avait mis en déroute un animal sauvage. Se rapprochant vers l'adolescent, il s'approcha davantage du poney, qui gémit péniblement et se réfugia derrière son arbre frêle. Culgor se jeta vers lui et le calma et lui soufflant des paroles réconfortantes à l'oreille, mais le pauvre animal semblait toujours aussi terrorisé. Finalement, il se tourna vers le comte :

"Qu'était cette créature ? J'entends encore son cri terrifiant... Elle doit être inhumaine, ce ne peut être qu'un monstre !"


Il se tut quelques instants, encore sous le choc. Finalement, il reprit la parole, plus confiant :

"Vous devez être blessé ! Avez-vous besoin d'aide ?"

Il regarda le ciel étoilé. Celui-ci était d'une pureté exceptionnelle. Il allait faire froid le lendemain... Il demanda enfin :

"Quelle heure de la nuit est-il ?"
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t3807-culgor
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyVen 26 Mar 2010 - 19:27

Le mal de tête avait reprit de plus belle. Dolan ne parvint pas à masquer entièrement la douleur qui lui transperçait les tempes. Cela ne l’empêcha pas de lui raconter l’histoire qu’il avait prévue tout en refusant l’aide proposée par Culgor.

-Je ne suis pas blessé. Pas physiquement en tout cas, mais j’ai bien cru que j’allais y rester. C’était une bête énorme, monstrueuse comme je n’en avais encore jamais vu auparavant. Il faisait trop noir pour que je puisse la décrire avec réalisme mais à vrai dire, j’aime autant. J’ai entendu des grognements près de notre campement. Je suis donc allé voir ce dont il s’agissait afin que nos réserves de nourriture ne soient pas pillées par un quelconque renard. J’aime autant vous dire que je suis heureux d’avoir emmener mon épée avec moi.

Dolan se tut un instant et sa mâchoire se contracta. Comme si en serrant les dents il pouvait faire disparaître son mal de tête. Il reprit :

-Son ombre parvenait même à assombrir le ciel étoilé tellement elle était énorme. Quand elle leva une patte aux griffes acérées aussi grosse que ma tête, je n’eut que le temps de me jeter en arrière. Ma tunique était mal ajustée et elle fut tout simplement arrachée. Autant dire que le coup me manqua de peu… Je crains que cette tunique ne soit maintenant plus que lambeaux dispersés dans la nature. Mais j’ai pu m’en sortir finalement et malgré ma peur initiale, je suis parvenu à lui porter plusieurs coups d’épée qui auraient dû tuer n’importe quelle autre créature et qui finirent par la faire fuir. Dès que j’aurais atteint Anuminas, ce sera l’un des problèmes que je devrais régler en priorité, il n’est pas sécurisant de vivre dans une région hantée par une telle créature…

Dolan voulait continuer à parler mais un vertige le prit et ses jambes se dérobèrent soudain sous lui. Ses tempes étaient en feu et sa respiration bien trop rapide. Il ferma brièvement les yeux jusqu’à ce que les étoiles qui brillaient au dessus de lui cessent leur danse survitaminée. Mais quand Culgor s’approcha de lui, il le repoussa plus vigoureusement qu’il l’aurait voulu.

-Je vais bien, il me faut simplement finir ma nuit ! Laissez moi tranquille, je ne suis même pas blessé, vous ai-je dit ! Il nous reste deux bonnes heures avant le levé du soleil. Rendormez-vous. Je ne pense pas que la créature revienne de si tôt par ici.

Sans un mot de plus, il se retourna sur le côté et remonta sa couverture sur ses épaules. Il ne voulut plus dire un mot, mais il ne parvint pas non plus à se rendormir. Comment pouvait-il après ce qu’il venait de vivre ? Dolan le voyait comme un échec cuisant. Il était incapable de gérer les pulsions animales de la Bête. Le jeune homme était en train de ruminer ses noires pensées lorsqu’un voile plus noir encore passa devant ses yeux pendant quelques secondes. Soudain incapable de bouger, il entendit une voix rauque et malsaine murmurer à son oreille.

-Moi… moi je pourrais t’aider… Laisse toi aller tout entier à ton trésor le plus cher…

Ce fut tout. Dolan cligna plusieurs fois des yeux, mais il voyait bien à nouveau. Mieux, le jour commençait à se lever et son mal de tête avait disparut, comme par magie. En l’espace d’un clignement d’œil, la nuit s’était terminée et le comte d’Arnor avait paru dormir profondément. Pourtant, Dolan ne se sentait pas reposé, bien au contraire. Il avait l’impression d’être vidé de ses forces. Qui avait bien put prononcer ces mots ? Le jeune homme n'en savait rien.

*Cela ne ferait qu'une personnalité de plus se disputant mon cerveau*
pensa-t-il ne pouvant s'empêcher d'être ironique à nouveau.

Néanmoins il se leva et jeta un coup d’œil à Culgor qui selon toute évidence n’avait pas beaucoup dormit non plus depuis leur réveil au beau milieu de la nuit.

-Debout, fit-il d’un ton impérieux qu’il regretta immédiatement. Se comporter ainsi n'était pas dans ses habitudes. Ni dans celles de Beldorn, le comte d'Arnor.

-Nous avons encore une longue route aujourd’hui, mangeons quelque chose et partons rapidement, ajouta-t-il plus amicalement.

Le jeune comte tendit un morceau de pain et de fromage au garçon. Il commençait à se couper également un morceau de pain quand il se rendit compte qu’il n’avait absolument pas faim. Soupirant, il rangea toutes ses affaires, sans parvenir à trouver un sujet de conversation pour briser le silence. Lui qui avait d’ordinaire toujours quelque chose à dire, il ne parvenait pas à focaliser ses pensées sur autre chose que ce qui était arrivé cette nuit et il lui était impossible de s’occuper de choses aussi triviales que parler de la pluie et du beau temps à un gamin roux.

Quand les bagages de chacun furent prêts, Dolan et Culgor se mirent en route. Le voyage aussi fut silencieux, le comte ne répondant que par de brefs mots à chaque question posée par son jeune compagnon. Mais ils avancèrent assez rapidement. Le soir venu, les murs d’Anuminas se dessinaient au loin. Dans un peu moins d’une heure, ils seraient arrivés.


[hrp : tu peux continuer à poster ici ou bien passer directement à Anuminas, c’est toi qui vois Wink]
Revenir en haut Aller en bas
Curunir
Istar porté disparu

Curunir
Nombre de messages : 688

Feuille de personnage
Race:
Possessions:
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptySam 27 Mar 2010 - 3:10

Les gardes-frontières de l’Isengard ne portèrent point d’attention particulière à ces deux voyageurs qui ne se distinguaient pas spécialement des autres individus parcourant le pays pour se rendre dans le nord.

Pourtant, un être à la robe d’un noir sublime observait les deux surnommés depuis leur traversé de l’Ouestfold. Son œil luisant avait reflété les flammes jaunes du feu de camp toute la nuit, et il n’avait pas raté un instant les curieux agissements de l'adulte.
Mais, s’apercevant que les voyageurs avaient franchi le Gwathlo pour mettre le pied en Arnor, la présence voilée de plumes dut achever soudainement son pistage.

Elle s’éloigna dans la brume.


Dolan Ravenh


Dernière édition par Curunir le Mer 31 Mar 2010 - 0:02, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Culgor
Personnage mort

Culgor
Nombre de messages : 484

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions:
Statut: Personnage décédé(e)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyDim 28 Mar 2010 - 12:16

[Hrp : je te laisse faire les premiers pas dans ta cité ! Wink /HRP]

Le lendemain matin, Culgor se réveilla, plus épuisé, lui semblait-il, qu'à la fin de leur chevauchée la veille. Il avait certes dormit, mais la nuit avait été trop agitée. Il ignorait toujours quelle était la bête qui avait assailli le camp, mais gardait toujours à l'esprit les réactions du comte après le combat. Cet être avait marqué profondément ce noble Beldorn, non pas physiquement, encore qu'il l'ignorait, mais mentalement. Ou peut-être était-ce de sa faute ? Oui, c'était possible. Mais il avait été frappé par la métamorphose du fils d'Elessar. Il avait eu peur de le voir ainsi.

Ils prirent silencieusement leur petit-déjeuner. L'air semblait oppressant. Alors qu'il lui semblait toujours de bonne humeur, Beldorn paraissait morne et renfermé sur lui-même. Le temps s'accordait avec leur humeur ; le ciel était lourd de nuages gris. Le feu mourait silencieusement sans qu'ils s'en soucie. Les oiseaux ne chantaient plus, les renards ne fouinaient plus alentour. D'ailleurs, ces volatiles avaient été remplacés par un gros corbeau ; des chiens errants massifs grognèrent en les apercevant.

Finalement, ils rangèrent leurs affaires, apprêtèrent leurs montures et repartirent, toujours sans parler. Culgor essaya en vain de relancer la discussion, en vain. Comme ils ne s'arrêtèrent que peu et n'avaient d'autre distraction que d'avancer toujours, ils allèrent vite. La pause du midi fut aussi brève que silencieuse. La journée parut longue à l'adolescent, pendant que Beldorn se renfermait toujours sur lui-même.

Enfin, ils arrivèrent en vue de la cité d'Anuminas. Ils élancèrent leurs monturent sur la dernière lieue. Alors qu'ils arrivaient au pied des remparts, Culgor fut surpris par l'aspect de la cité. On ressentait le savoir-faire et la fierté des Dùnedain dans l'architecture Pourtant, la cité semblait vieille et comme abandonnée, bien que de nombreuses personnes se pressaient devant les portes. Mais tous semblaient mornes, tristes. On ressentait l'abandon de la cité blanche, la peur de l'Angmar toute proche. Beldorn aurait effectivement du travail. Enfin, ils arrivèrent devant les gardes.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t3807-culgor
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyJeu 15 Juil 2010 - 21:24

[Anuminas -> Rivendel : 8 cases à cheval donc 16h]

Dolan avait toujours estimé être une personne plus intelligente que la moyenne. Et ces derniers jours, il aimait se confirmer cette impression régulièrement. Ainsi, il n'avait pas demandé directement au général Sandar de partir assister au Conseil Blanc en emmenant sa fille avec lui. Il avait laissé cette dernière faire cette requête à son père, arguant qu'elle rêvait depuis toute petite de voir des elfes. Le général, tout militaire qu'il soit, était le genre d'homme à ne rien pouvoir refuser à sa fille. Après tout, cela ne mettait pas le royaume en péril. C'est pourquoi il accepta d'intercéder en la faveur de Carmine auprès du comte Beldorn qui eut l'extrême bonté d'accepter d'être accompagné par la ravissante demoiselle.

C'est ainsi que les deux amants prirent la route au petit matin, accompagné par une escorte de dix des meilleurs hoplites que comptait l'Arnor. Quand il vint leur dire au revoir, Sandar ne put cacher sa nervosité à laisser sa fille tant s'éloigner de lui. Après l'avoir serrée de manière quelque peu bourrue dans ses bras, le général recommanda à Dolan de veiller sur elle. Dolan hocha brièvement la tête. Il pouvait bien faire cela pour son vieil ami.

La petite troupe partit donc sur les routes et Dolan se sentit revivre. Il avait presque oublier ce sentiment de liberté que lui procurait le voyage. Chevaucher de nouveau ce canasson d'Ecthelion au caractère toujours aussi buté était un réel plaisir. De nouveau, le maître et sa monture ne faisaient qu'un. Dolan le savait, il n'aurait jamais fait un aussi beau et fier seigneur si Ecthelion ne l'avait pas porté.

Cependant, il ne lui fallut que quelques heures de chevauchée pour ruminer sombrement contre la présence imposée de la dizaine de gardes du corps qui lui avaient été octroyés. Ces hommes étaient avant tout fidèles à Sandar, il le savait pertinemment. Et ils rapporteraient le moindre de ses faits et gestes s'il lui prenait l'envie d'approcher Carmine de trop près. Il devait se contenter de regarder du coin de l'œil sa gracieuse silhouette en lui faisant poliment la conversation. Et vu les quelques regards de braise qu'elle parvint à lui glisser, la jeune femme souffrait également de cette promiscuité surveillée.

En conséquence, Dolan tenait à écourter ce voyage et pressait ses compagnons plus que nécessaire. Il voulait arriver à Fondcombe le plus tôt possible. Là-bas, il lui serait sans doute plus simple de gagner quelques instants d'intimité avec sa belle.
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyMer 3 Nov 2010 - 18:09

[Rivendel -> Annuminas : 8 cases seul à cheval donc 16h]
Mettons 5h de pause le temps de rassembler les hoplites.
[Annuminas -> Miniriath : 8 cases en conduisant une armée donc 24h]
Ajoutons 10h pour la résolution de quelques escarmouches pour atteindre un total de 55h.

Dès la fin de sa discussion avec Elrond, le comte d’Arnor s’empressa de quitter Rivendel. Il insista pour que la belle Carmine reste parmi les elfes, ne voulant pas la déranger dans son séjour. La jeune fille fit mine de protester pendant quelques minutes mais se rangea bien vite à l’avis de Dolan. Un peu trop vite au goût du jeune homme. Il du ensuite user de son autorité de comte afin de forcer les hoplites à rester à Fondcombe afin d’escorter Carmine lors de son retour à Annuminas, dans quelques jours.

Il fit une courte escale à Annuminas avant de se diriger sans plus attendre vers le sud. Il avait l’intention de faire une petite démonstration de force auprès de ce pédant Norval de Miniriath qui pensait pouvoir le défier. Il descendait accompagné de trois centaines de hoplites parés pour le combat, montés sur leurs fiers destriers, précédés par quelques éclaireurs afin de détecter et désarmer les éventuelles milices illégales et pourtant fréquentes dans ces régions éloignées de la capitale.
Ces milices étaient souvent chargées de récolter des taxes supplémentaires auprès des paysans de ces régions. Taxes bien entendues tout aussi illégales. Ces milices ne proposaient en contrepartie qu’une faible protection compte tenu de leur nombre dérisoire et de leur armement primaire. Face à l’organisation d’un groupe de trois cent hoplites, ces petits groupes épars n’avaient d’autre choix que de déposer les armes sans réellement combattre. Dolan les laissait repartir sans rien leur demander de plus, non sans leur spécifier qu'il ne serait pas aussi clément si d'aventure ils reprenaient les armes autrement que sous le commandement officiel. Il ne tenait pas à remplir ses geôles inutilement et traîner des prisonniers avec lui l’aurait ralentit dans son voyage.

Cette fois-ci, le général Sandar chevauchait à ses côtés. Dolan avait un moment envisagé de le laisser une fois de plus gérer les affaires d’Annuminas mais s’était finalement ravisé. Le général aurait pu prendre ombrage d’être trop souvent laissé au poste de gérant qu’il détestait. Il était un homme de terrain avant tout. De plus, la visite du comte aurait d’autant plus de poids s’il était accompagné du plus haut représentant de l’armée arnorienne. C’était donc Basten, un vieillard plutôt inoffensif mais brillant, chef de file des arnoriens qui soutenaient ouvertement le comte Beldorn, qui s’occupait actuellement des affaires du royaume. Dolan était confiant. Basten l’avait soutenu à plusieurs reprises, souvent avec verve, contre les seigneurs du sud. Il occupait jadis le poste de gouverneur du pays de Nenuial et avait les faveurs du peuple même si sa personne avait souvent été effacée au profit du général Sandar. Discret mais efficace, il avait l’habitude de la gestion d’un royaume et était devenu rapidement l’un des conseillers principaux du comte. Dolan trouvait important de garder des civils dans son gouvernement.

Alors qu’ils approchaient des portes de la cité de Miniriath, Dolan fit envoyer des héraults annonçant son arrivée en grandes pompes. Norval n’avait qu’à bien se tenir à présent.
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyMar 26 Avr 2011 - 12:42

Annuminas -> Le Mur : 4 cases en selle mais voyageant à allure réduite à cause de la litière de Chaak (:p) et du reste du convoi

Donc 12 heures.

__________________________

Le lendemain vit le départ de la procession en direction du Mur. Monté sur Ecthelion, Dolan conservait une fière allure, même entièrement vêtu de noir. La seule touche claire de sa tenue était l’étoile blanche d’Arnor cousue sur son plastron.

Le comte passa en revue les prisonniers qu’on avait sortit des geôles de Fornost et d’Annuminas. Chacun des douze hommes rassemblés ici avait commis une faute passible de mort. Tueurs, violeurs, parjures, déserteurs, on leur avait offert le choix entre le bourreau et le Mur. Une fois leur accord donné, on les avait marqués au fer rouge. Une épée brandie devant un mur resterait à vie imprimée sur leur front. Et s’il leur venait l’envie de s’échapper, ils seraient tués comme le dernier des porcs, sans plus de jugement. S’ils s’évadaient, ils n’étaient plus citoyens d’Arnor, ils étaient ennemis déclarés de l’Empire. La marque de leur front leur fermerait toutes les portes et la mort les trouverait rapidement. Mais en servant corps et âmes à la défense du Mur, ils s’offraient la possibilité de mourir honoré par leur pays.

Plus tôt, avant même qu’on ne les sorte de leur cellules, le comte d’Arnor leur avait tenu ce discours. C’était lui qui avait eu l’idée de recourir à cette forme de justice. Le Mur avait trop besoin d’hommes pour qu’on en gaspille dans les geôles, avait-il asséné à ses conseillers qui rechignaient.

Depuis quelques temps maintenant, partaient donc vers le Mur des convois d’hommes dépenaillés, bien gardés. Arrivé au Mur, ils recevraient la tenue uniformément noire du nouvel ordre qu’ils serviraient dorénavant. Ces convois étaient volontairement de taille réduite, afin de limiter les éventuelles envies de liberté qui pourraient prendre les pires rebuts de l’humanité. Une fois au Mur, ils seraient tant entourés de gardes, et tant occupés par leurs tâches qu’ils n’auraient plus le temps de comploter. Puis la Fraternité du Mur les accueillant parmi eux comme des frères, certains finiraient par se sentir comme une appartenance au Mur et abandonneront bientôt toute idée de fuite. Dolan savait que c’était là la clé de tout. Pour que ce stratagème fonctionne, il fallait que les malfrats se sentent enfin chez eux quelque part. Il ne fallait pas les sortir d’une cage pour une autre. Cela avait été difficile à faire avaler aux véritables soldats qui gardaient le Mur jusqu’à présent, mais la nécessité de voir venir plus de défenseurs les avait forcés à jouer le jeu. Chacun d’entre eux avait depuis adopté l’uniforme noir et vu la marque du Mur appliquée au fer rouge sur leur biceps. Ceux qui avaient refusé furent traités en déserteurs et se virent proposé le même choix que les compagnons d’armes qu’ils avaient rechigné à accepter.

*A durs temps dures mesures*, se justifiait Dolan. Pour donner l’exemple, il avait lui-même subit le fer rouge sur son bras gauche et se revêtait de noir à chaque fois qu’il allait sur le Mur. *Ils me respectent pour cela*, se disait-il. *Mais cela ne les empêche pas de me haïr.*

Une fois son inspection terminée, Dolan avisa le chaman Chaak Telzacan qui observait ce spectacle d’un air curieux. Il dirigea sa monture vers l’oriental.

-Bonjour, messire. J’espère que vous avez bien dormi et que vos appartements étaient à votre convenance. Ces messieurs se joindront à nous jusqu’au Mur.

Il lui expliqua ensuite qui ils étaient et pourquoi ils venaient. Ils transporteraient également vivres et équipements à destination des frères du Mur. Bientôt, il donna le signal du départ.
Revenir en haut Aller en bas
Chaak Telzalcan
Fou errant

Chaak Telzalcan
Nombre de messages : 243

Feuille de personnage
Race: Oriental
Possessions: un bâton de bois, une besace contenant divers remèdes ou poisons
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyJeu 28 Avr 2011 - 20:12

La nuit avait été réparatrice, et comment aurait-il pu en être autrement en voyant les appartements que le comte avaient mis à la disposition du chaman. Pour Chaak tout cela était encore nouveau, se faire accueillir dans un royaume étranger comme un prince était pour lui vraiment étrange. Habitué depuis son enfance à vivre dans des tentes sous un soleil de plomb, le chaman ne connaissait que depuis sa récente ascension et sa nomination au poste de chaman en chef les plaisirs réservés aux plus grands de ces terres.

Le matin venu on accompagna le chaman jusqu'au convoi qui devait les emmener, lui et le comte Beldorn, à la frontière du Lindon et à l'impressionnant Mur qui séparait le monde des hommes du chaos engendré par Morgoth. Chaak put observé son hôte devant ses hommes. Le comte avait fière allure sur son destrier et l'étoile de l'Arnor donnait toute sa grandeur à un homme qui avait guidé son peuple pendant des heures sombres.

Après son inspection du convoi et de ses troupes, Beldorn vint à la rencontre du chaman. Ce dernier avait emmener avec lui sa besace contenant divers fioles aux pouvoirs impressionnants. S'il avait prit son sac, s'était avant tout pour se rassurer car des fioles de poisons n'auraient pas grandes utilités si un combat éclatait entre les défenseurs du Mur et les orcs de Morgoth. Une fois le comte de l'Arnor arrivé à son hauteur, le chaman s'empressa de le saluer et de le remercier de son hospitalité avec un hochement de tête chaleureux.

Puis le comte expliqua la politique qu'il avait mené envers les prisonniers de l'Arnor. Cette décision pouvait sembler dur et désespérée, mais en temps de guerre toutes les forces disponibles devaient être mises au service du royaume. Chaak comprenait très bien cela, pour lui qui venait d'un empire martial, le choix du comte Beldorn était essentiel s'il voulait maintenir son pays hors de danger. Mais le comte avait du avoir du mal à instaurer ce pacte avec les prisonniers et à le faire comprendre à son peuple. Décidément les temps étaient durs pour les hommes des Terres du Milieu.

"Eh bien cher comte, je n'envie pas votre position. La guerre oblige les hommes à prendre de dures décisions, mais je suis persuadé que vous avez fait les bons choix pour protéger votre peuple. Quoi qu'il en soit, j'ai vraiment hâte de voir le Mur.

Sur quoi Beldorn donna le signal de départ du convoi pour le Mur, en espérant ne pas rencontrer de problèmes une fois sur place.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t4185-chaak-telzalcan
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyVen 21 Oct 2011 - 19:10

Voyage à cheval d'Angband à Utumno.
Pour estimer la longueur du voyage, j'ai utilisé cette carte : http://www.whitetowerkin.org/whitetower/gallery/172_06_07_09_9_21_31.jpg
La distance entre Angband et Utumno est à peu près équivalente à celle qui sépare la forêt de Fangorn et le Mont Gundabad au nord des monts brumeux, donc une distance de 9 cases.
Donc 18 heures avant l'arrivée, qui correspondent à un voyage de 18 jours.


Peu à peu, Dolan s’était remis de ses blessures et de sa captivité. Il avait d’ailleurs tout fait pour parvenir à ce résultat le plus rapidement possible. S’échinant à des exercices quotidiens, il était parvenu à redevenir ce qu’il était avant d’être enfermé : un grand et fort héros des hommes de l’ouest. Mieux que tout, et contre toute attente, il se sentait rajeunir. Ses muscles lui semblaient plus vigoureux, et sa vivacité accrue.
Puis, un jour, Accolon entra dans la pièce après avoir frappé comme il en avait l’habitude et lui demanda quand est-ce qu’il souhaitait se mettre en route pour Utumno et sa rencontre inévitable avec Morgoth, le Noir Ennemi du monde. Dolan n’hésita pas une seconde avant de répondre qu’il était bien entendu prêt pour le voyage. L’heure était enfin venue où il allait pouvoir quitter cet endroit.

Le départ eut lieu dès le lendemain, aux premières lueurs de l’aube, qu’on ne faisait que deviner derrière les noirs nuages qui assombrissaient perpétuellement le ciel. Accolon vint chercher Dolan qui était déjà fin prêt et le mena jusqu’à une cours circulaire où attendaient deux chevaux sellés. Accolon pris les rennes de l’un d’entre eux et désigna le second.

-Voici votre nouvelle monture. J’espère qu’elle vous conviendra.

Dolan contempla la bête. C’était un magnifique étalon noir dont les muscles puissants saillaient sous la peau. En terme de force et de vivacité, il avait devant ses yeux un bien meilleur cheval que ne le fut Ecthelion. Mais quand il posa la main sur son encolure, le cheval ne tressaillit même pas. Il n’eut absolument aucune réaction. Rien. Quand Dolan prit les rennes dans ses mains et les tira légèrement, l’étalon avança d’un pas. Comme un parfait automate. Dolan eut un reniflement dédaigneux.

-Un problème ? s’enquit Accolon.

-Non, répondit Dolan. Tout va bien. Une magnifique bête que vous avez là.

-Dressée par nos meilleurs maîtres, approuva le vieil homme. Ils savent rendre n’importe quel cheval aussi docile que des chiens. De plus, vous ne trouverez pas meilleur lignage.

-Je vous fait confiance pour cela, fit Dolan tout en se demandant à quelles atroces tortures avaient eu recours ces prétendus « maîtres » pour dresser ces pauvres bêtes, ravalées au rang de vulgaire objet.

Puis, ils sortirent tout deux par la grande porte de la forteresse, gardée par deux grands orcs à l’aspect encore plus répugnant que leurs comparses. Ces derniers jetèrent un coup d’œil à Dolan en montrant les dents mais n’intervinrent pas lorsqu’ils passèrent la massive grille de fer noir. Et, sans plus de délai, Dolan et Accolon furent à l’extérieur. Seuls.
Accolon ne tarda pas à enfourcher sa monture et à se mettre en route.

-Nous voyagerons seuls ? interrogea Dolan étonné tout en se portant rapidement à sa hauteur.

-En effet, comte Beldorn, répondit Accolon. Pourquoi cela vous surprend-il ?

-Je ne sais pas, fit Dolan en haussant les épaules. J’aurais cru que vous voudriez vous faire accompagner de quelques orcs à vous.

-Les orcs font d'exécrables compagnons de voyage, répliqua le vieux nùmenoréen. Pourquoi voulez-vous qu’ils nous accompagnent ? Vous ne comptez pas me fausser compagnie de toute manière, n’est-ce pas ?

Dolan sourit franchement.

-En toute franchise, cette idée m’est passée par la tête. Avant que je ne la considère comme irréaliste et stupide.

-C’était avant que vous ne compreniez que vous ferez la route qu’avec moi. Qu’en est-il à présent ?

-A présent je me repose la question. J’imagine que vous le saurez bien assez tôt, répondit Dolan faussement détendu.

-Je crois que vous ne devriez pas. Vous devriez vraiment rencontrer notre Noir Seigneur. Qui sait, vous pourriez apprendre quelques choses utiles. Et il a juré qu’il vous laisserait le choix de partir ou bien de rester avec lui à l’issu de votre rencontre.

-Et nous connaissons tous son aversion profonde pour le mensonge, répliqua Dolan.

Le visage d’Accolon se crispa.

-Ne parjurez pas, articula-t-il. Pensez-y seulement. Et pensez également que je ne vous laisserais jamais vous esquiver.

Sur ces mots, Accolon adopta fit adopter un trot rapide à sa monture et s’éloigna. Dolan soupira.

-J’en prend note, murmura-t-il avant de suivre Accolon pour ne pas se laisser distancer.

Mais ces dernières paroles firent réfléchir Dolan. Pas sur l’opportunité que pouvait offrir une rencontre avec Morgoth, il avait bien trop peur de cette rencontre pour cela, mais sur les capacités réelles de son compagnon de route. Si Accolon avait l’air d’un vieillard inoffensif, il ne devait en aucun cas le sous-estimer.

Les deux cavaliers adoptèrent une allure rapide, suivant la route qui se dirigeait vers les pics déchiquetés qui se dressaient autour d’eux. Le paysage était mort. Une poussière grisâtre était soulevée à chacun de leur pas. Dolan releva le manteau noir qui lui avait été donné au dessus de son nez.
Bientôt, ils atteignirent les contre flancs du premier mont qu’il leur faudrait gravir pour atteindre les cols plus aisés. La sinistre forteresse d’Utumno était située loin au nord, au plus profond de la chaîne de montagnes déchiquetées dont Dolan ne parvenait plus à se rappeler le nom. En avait-elle jamais eu un d’ailleurs ?
Le voyage se déroulait sans qu’Accolon ne prononce ne serait-ce qu’un mot. Dolan ne l’y encourageait d’ailleurs pas. Il aurait largement le temps de l’interroger plus en détail sur le déroulement de leur voyage, sans trop paraître insistant.
Le jour finit par décliner avant même que Dolan ne l’ai vu à son zénith. Le froid se fit plus présent et le vent se leva, créant d’inquiétants bruits en se propageant aux alentours.

Machinalement, Dolan chercha le pommeau de son épée. Mais sa main ne rencontra que le vide. Il fut alors prit de panique. Il avait besoin d’une épée. Et pas de n’importe quelle épée. Il avait besoin de Dormegil. Il héla Accolon.

-Ne devrions nous pas nous arrêter pour la nuit ? J’ai cru entendre un bruit. Il aurait d’ailleurs été plus prudent de me fournir une arme avant notre départ. D’ailleurs, pourquoi ne pas m’avoir rendu mon épée ? Je ne suis pas prisonnier, ne cessez-vous de me dire !

-Ne faites pas votre froussard, gloussa le vieil homme. Aucun danger ne rôde par ici, faites moi confiance. Quant à votre arme, je l’ai emmenée avec moi. J’attendais seulement que vous me la demandiez.

Dolan resta interloqué. Il avait vu Accolon charger sa monture et le long paquet qu’il y avait inclus. Mais à aucun moment il n’avait supposé cela. Mais maintenant qu’il La savait à proximité, il La voulait plus que tout.

-Rendez-la moi, gronda-t-il.

Accolon fit stopper son étalon et se laissa rattraper par Dolan. Un sourire narquois éclairait son visage. Il se baissa pour saisir le long emballage qui pendait à son côté.

-Cette épée est particulière pour vous, n’est-ce pas ? Pas simplement pour l’objet en lui-même qui est une réelle œuvre d’art, mais pour ce qu’elle a fait de vous.

-Bêtise ! s’exclama Dolan en saisissant l’épée qu’on lui tendait. J’AI fait ce que je suis devenu. Moi SEUL. Dormegil n’a été qu’un outil.

-Un outil enchanté m’est avis, insista Accolon. Loin de moi l'idée de retirer toute gloire à vos actions, mais je ne serais pas étonné si vous me disiez la considérer presque comme une personne à part entière.

-Je vous l’ai dit, c’est un outil. Rien de plus. Laissez ce sujet à présent, voulez-vous ?

-A votre aise, fit Accolon en haussant les épaules. J’essaye simplement de vous prévenir. Hatori Hanzok, le maître naugrim qui l’a forgée est connu pour s’être frotté à la sorcellerie. Et personne ne sait quel but véritable il sert.

Dolan tiqua. Il avait souvent pensé en effet que Dormegil avait une conscience propre. Mais jamais il ne lui était venu à l’esprit que quelqu’un pouvait avoir enchanté cette lame.

-Qu'est-ce que vous racontez ?
grogna-t-il. Vous seriez prêt à tout inventer pour me voir la laisser tomber là ? De toute manière, si elle a réellement été enchantée par le nain, j’ai réussi à contenir cet enchantement. J’ai toujours mené Dormegil où bon me semblait.

-Même quand vous vous êtes porté à la poursuite de vos ennemis trop loin de votre Mur pour être secouru ? Je pense que vous avez été l’outil du forgeron et qu’il vous a jeté quand il n’a plus eu besoin de vous. Comme un soufflet défaillant. Vous vieillissiez et vous ne lui étiez plus d’aucune utilité, voilà tout.

Dolan préféra ne rien répondre. Ces paroles venimeuses étaient absurdes. Et pourtant. Il ne pouvait s’empêcher de penser à tout ce qu’il venait d’entendre.

-Ne vous sentez-vous pas mieux depuis quelques jours ? demanda soudain Accolon.

Dolan fronça les sourcils.

-Que voulez-vous dire ? Je me sens bien mieux que lorsque j’étais torturé par vos orcs, évidemment.

-Ne faites pas l'idiot. Mieux que vous ne vous portiez lorsque vous défendiez vaillamment votre Mur.

Dolan hésita avant de répondre.

-Je me sens bien. Oui en effet. Comme… rajeunit.

-Je ne suis pas étonné. Ce genre d’enchantement prélève toujours son dû sur son porteur.

Dolan s’irrita alors pour de bon.

-Cela suffit avec vos stupidités ! J’en ai assez de vous entendre parler. Vos suppositions nauséabondes me font vomir. Vous tentez de me tourner contre mes alliés et vous n’y parviendrez pas.

Accolon fut sur le point de répondre quelque chose, puis il se ravisa. Préférant hocher la tête d’un air pensif. Ce qui eut pour effet d’agacer plus encore le comte d’Arnor.

-Finalement, vous avez raison comte Beldorn, reprit soudainement Accolon. Arrêtons nous ici. Nous reprendrons la route demain.

Il mit pied à terre suivit par Dolan. Sans s’adresser la parole, ils se mirent à installer chacun leur couchage pour la nuit. Puis Accolon s’y glissa et ferma les yeux.

-Ne devrions nous pas faire un feu ? demanda Dolan. Nous ne savons pas ce qui peut rôder dans ces montagnes.

Accolon ricana.

-Je sais pertinemment ce qui rôde dans ces montagnes. Mais si je vous le disais, vous n’en fermeriez pas l’œil de la nuit. Alors contentez vous de savoir qu’ils n’approcheront pas d’ici tant que vous resterez près de moi.

Dolan grimaça. Après avoir jeté un coup d’œil aux alentours, il finit par s’emmitoufler à son tour dans ses lainages pour la nuit. De toute manière, il n’y avait rien à brûler dans ces montagnes désertiques.

-Peut-être devriez vous vous préoccuper plus de la bête qui sommeille beaucoup plus prêt de vous que ces environs, reprit Accolon alors que Dolan se retournait sur le côté à la recherche d'une position plus confortable.

Dolan grinça des dents. Que voulait encore dire ce vieux tordu ?

-J'ai vu le tatouage sur votre main et je connais sa signification, expliqua le vieillard. Soyez sans crainte, les sortilèges de notre Seigneur interdit toute autre magie dans ces lieux bénis. Mais dès que vous vous éloignerez, je suis prêt à parier que la bête se manifestera à nouveau. Et elle sera sans doute furieuse d'avoir été enfermée pendant si longtemps.

Dolan ne daigna même pas se retourner. La mâchoire serrée, il bouillonnait. Accolon tentait de l'ensevelir sous une avalanche d'informations, de soupçons et de suppositions dangereuses. Il valait mieux ne pas prêter l'oreille à ce genre d'individu. Et pourtant... Il devait y avoir un fond de vérité.


Dernière édition par Dolan le Dim 20 Nov 2011 - 12:12, édité 1 fois (Raison : justifier le texte)
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyLun 24 Oct 2011 - 21:20

Mentalement, Dolan avait calculé qu’ils se retrouveraient au plus prêt du Mur à peu près à la moitié de leur voyage. C’est donc au 9ème jour de voyage qu’il lui faudrait fausser compagnie à Accolon. Il se trouverait alors à moins d’un jour de chevauchée de l’extrême nord du Mur. Il lui suffirait de se diriger en droite ligne vers l’est. Le seul inconvénient de ce plan était que cette parcelle là du Mur donnait directement sur le royaume d’Angmar et il était tenu en grande partie par les soldats angmarien. L’idée de se livrer à ces hommes répugnait à Dolan, mais rester en compagnie d’Accolon le répugnait plus encore. Ce dernier était d’ailleurs de plus en plus insupportable. Il ne se lassait pas de ses insinuations nauséabondes, ses suppositions trompeuses et ses avertissements sentencieux concernant le tatouage que Dolan portait sur la main droite. Le tout entrecoupés de déclarations reflétant sa foi en Morgoth.

L’ancien comte d’Arnor s’attacha pourtant à garder bonne mine, répondant à la provocation la plus maligne par la plaisanterie la plus légère. Puis, vint enfin le soir que Dolan attendait. Dès qu’Accolon s’assoupirait, il s’éclipserait discrètement.

Ce fut ce soir là qu’ils atteignirent une petite oasis de verdure dans ce monde grisâtre et sans vie. Cela leur donna l’occasion de rassembler un peu de bois et de faire un feu pour se réchauffer. L’atmosphère était en effet glaciale depuis qu’ils avaient quitté Angband. Le feu réchauffa également le cœur de Dolan car cela lui rappela les longues soirées qu’il avait pu passer dehors auprès du feu, à contempler les étoiles. Mais ce soir, il n’y avait point d’étoile dans le ciel. Seulement ces éternels nuages noirs.

Le vieil homme et lui mangèrent dans un silence presque amical, comme si de rien n’était. Et rapidement, Accolon se glissa sous ses couvertures et ferma les yeux. Dolan fit de même et attendit de longues minutes prêtant tout particulièrement attention à la respiration de son compagnon de route. Mais Accolon semblait toujours respirer calmement, même éveillé. Après plus d’une heure de silence, Dolan n’avait détecté aucun changement de rythme dans sa respiration. Il décida de se lever tout de même. Accolon n’avait pas bougé d’un poil pendant cette dernière heure, il devait forcément être profondément assoupi.

Dolan se leva donc et posa la main sur son épée, baissant le regard sur Accolon. Ses yeux étaient clos. Le feu brûlait toujours faiblement, léchant les pourtours de la dernière bûche que Dolan avait tenu à rajouter. Le cœur battant la chamade, il rassembla ses affaires et se dirigea vers les chevaux. Il n’eut pas besoin d’user de caresses apaisantes et de paroles réconfortantes : les coursiers de Morgoth était toujours silencieux. A aucun moment il ne les avait entendu émettre le moindre son, excepté le retentissement de leurs sabots contre la terre dure du chemin. Il se saisit de la selle et harnacha sa monture avant de s’apprêter à grimper sur son dos. Mais une voix retentit derrière lui.

-Comte Beldorn, où croyez-vous donc aller ?

Dolan fit volte face tout en dégainant Dormegil. Il aurait préféré s’éclipser sans verser le sang. Après tout Accolon, malgré ses nombreux travers et sa fourberie, s’était révélé un compagnon plutôt agréable par moments. Mais s’il se mettait en travers de sa route, il le tuerait sans hésitation.

-Je vous avais bien dit que je ne dormais pas, reprit Accolon. Et dire que je commençais tout juste à vous apprécier.

Lui aussi avait dégainé. Une longue rapière acérée où se reflétait les lueurs dansantes du feu. A la manière dont il la tenait, Dolan savait qu’il en connaissait parfaitement le maniement. L’ennemi n’était pas à prendre à la légère malgré son âge avancé. Les deux protagonistes commencèrent à tourner en cercle, sans se quitter des yeux.

-Je comptais vous quitter sans vous blesser Accolon, répliqua Dolan. Vous avez été assez bon pour moi quand j’étais blessé, je vous devais bien cela. Mais ne vous mettez pas en travers de mon chemin. Je ne suis pas loin de chez moi et je dois y retourner.

-Chez vous ! s’esclaffa Accolon. Dites plutôt chez ces traîtres d’Angmar et leur félon de souverain. Croyez-moi, ils vous trahiront aussi vite qu’ils ont trahi mon maître. Ne me dites pas que vous les portez dans votre cœur, ce serait un mensonge trop évident, et je vous connaît plus subtil.

-Ils sont nos alliés en ce moment présent. Ils m’aideront. Maintenant, laissez moi partir ou je serais forcé de vous tuer.

-J’aimerais autant que vous arriviez en bonne santé auprès de mon Seigneur, mais s’il a insisté pour que vous soyez en vie, il n’a rien dit sur l’état de santé dans lequel il espérait vous recevoir... , répliqua le vieillard dans un grondement.

Le visage d’Accolon s’était subitement tordu sous l’effet de la colère. Sans prévenir, il lança une botte si vive qu’elle surprit Dolan qui ne parvint à parer que par un heureux réflexe. Sans attendre, il contre attaqua aussi rapidement qu’il le pu, mais sans parvenir à mettre Accolon en difficulté. Ce dernier chassa la lame de son adversaire d’un mouvement sec du poignet. Dolan profita de la petite seconde de répit occasionnée pour se mettre à l’abri de la botte qui n’allait pas tarder à surgir. La bout de la rapière d’Accolon lui griffa la joue et une rainure rouge apparut. Après un court instant de panique, Dolan recula, prenant garde à ne pas s'éloigner du feu. L'obsucrité profiterait sans aucun doute à son adversaire.
Il laissa Accolon continuer à attaquer, se contentant de parer au mieux. Il sentait qu’il n’était pas de taille à lutter contre ce bretteur né. Soudain, alors qu’il se baissait pour éviter un sournois coup de taille, il ramassa un brandon ardent et le jeta à la figure de son assaillant. Accolon fut surprit et para l’objet maladroitement, offrant à Dolan une ouverture inespérée. L’ancien comte n’hésita pas une seconde. Il fondit sur son adversaire et le frappa violemment au poignet du plat de l’épée. Il entendit distinctement le bruit des os se brisant et la longue rapière d’Accolon tomba au sol. Il s’empressa de l'écarter d'un coup de pied et pointa Dormegil sous la gorge du vieillard qui se figea. Mais ce fut un sourire narquois qui naquit sur ses lèvres. Il émit un ricanement sinistre.

-Alors comte Beldorn, ici se joue votre avenir… Vous me tuez et vous rejoignez tranquillement vos « amis » d’Angmar pour je ne sais quel destin, ou bien vous êtes trop pleutre pour cela et je ne manquerais pas de vous poursuivre jusqu’à vous avoir remis la main dessus et mené ma mission à bien. Mission qui, entre nous, pourrait vous ouvrir de nouveaux horizons si toutefois vous consentiez à soulever les œillères que vous avez sur les côtés. Le Mal, savez vous, n’est qu’une question de point de vue.


-Rien n’est plus faux, répliqua Dolan. Je suis lassé de vos mensonges et de vos insinuations stupides. Vous mentez comme vous respirez.

Accolon fronça les sourcils.

-Beldorn, vous êtes en train d’essayer de vous persuader vous-même.

-Taisez-vous !

Dolan avait hurlé. Accolon avait raison. Toutes ces suggestions faites sur cet horripilant ton doucereux. Elles restaient gravées dans sa mémoire et il ne pouvait s’empêcher de faire autrement que d’y penser.
Dolan savait exactement ce qu’il devait faire. Il devait tuer Accolon pour assurer son évasion. Mais son bras tremblait. Et la vivacité du vieillard le surprit une nouvelle fois. Ce dernier plongea sous sa garde et lui asséna sur la tempe un splendide coup de son poing valide. Dolan partit en arrière et sentit ses jambes se dérober sous son poids. Trente-six chandelles apparurent devant ses yeux et il tomba sur le dos. Il sentit Accolon le relever brutalement en le tirant par les cheveux. Deux gifles le firent revenir à lui instantanément, à la merci du vieil homme. Ce dernier le tenait toujours par les cheveux et avait passé une main derrière ses épaules, lui immobilisant les bras. Il approcha sa bouche de son oreille et chuchota.

-Petit comte, je suis fatigué de toi et de faire bonne figure. Sais-tu pourquoi beaucoup des serviteurs de mon maître sont défigurés ? Non ? Et bien apprend !

Et sans plus de procès, il plongea la tête de Dolan dans les flammes. Dolan hurla quand la douleur lui prit la tête toute entière. Il sentait ses cheveux prendre feu et sa chair se flétrir. Il tenta de se défaire de l’étreinte d’acier que lui imposait Accolon, mais ce dernier était considérablement plus fort que ne le laissait suggérer sa carrure peu impressionnante. Dolan ne su pas combien de temps sa tête resta au contact des braises. Il sentit son sang palpiter et son cœur s’accélérer comme jamais auparavant. Puis, sa main droite le brûla. Elle n’était pas dans le feu mais le tatouage qui la recouvrait sembla se mouvoir. Enfin, le hurlement de Dolan se mua en un formidable rugissement. Et Accolon lui-même sentit son cœur s’accélérer. Il commença même à avoir peur.


Dernière édition par Dolan le Dim 20 Nov 2011 - 12:11, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyJeu 3 Nov 2011 - 19:39

Dolan rêvait. Tous ses rêves étaient envahis par les flammes et l’obscurité. De monstrueuses bêtes sauvages rôdaient dans le noir et du sang dégoulinait de leurs crocs. Le bruit de la pierre rencontrant l’acier résonnait douloureusement dans sa tête. Le feu l’entourait de toute part.
Soudain, une main rugueuse se posa sur son épaule et le secoua énergiquement. Il sursauta et ouvrit les yeux. Son cœur battait la chamade et les veines de ses tempes ondulaient sous l’afflux sanguin. Il tenta de se relever, mais une force implacable semblait habiter la main qui le retenait.

-Calmez-vous l’humain, fit une voix grave dans son dos. Vous êtes en sécurité ici et vous avez besoin de repos.

Incapable de la moindre résistance, Dolan s’exécuta. Il reposa son dos contre les couvertures qui l’isolaient de l’humidité du sol et sa nuque alla délicatement se poser sur le baluchon qui lui servait d’oreiller. Sa respiration se calma peu à peu. Mais le sang palpitait toujours violemment dans sa tête. A chaque battement, la douleur était plus forte. Il tenta d’ouvrir les yeux afin de comprendre ce qui était en train de se passer. Dans un premier temps, il ne vit rien. Puis, des formes floues commencèrent à se dessiner. Il plissa les yeux pour s’éclaircir la vue, mais rien n’y fit.

-Vous avez du mal à voir ? l’interrogea la voix. Ça ne m’étonne pas, vous avez failli perdre un œil.

-Je suis... myope, ânonna Dolan.

Mais peu à peu, sa vision s’éclaircit. Tout était flou et se concentrer sur un point lui donnait la migraine. Mais il parvint à distinguer une longue barbe noire au dessus de laquelle un énorme nez surmonté de deux petits yeux sombres semblait faire office de visage. La créature était assise et aiguisait une immense hache de bataille avec grand soin. Reposant la pierre, elle se leva pour atteindre avec peine le haut de l’arme.

*Un nain, * songea Dolan. *Combien vais-je devoir débourser pour son aide ?*

Les préjugés et les clichés concernant les nains étaient profondément ancrés dans les esprits des hommes de l’ouest. Et dans celui de Dolan peut-être plus encore. Mais il savait les refouler et en surface, il était le plus tolérant des hommes.

-Myope je ne sais pas, répondit le nain. En tout cas, m’est avis que vous allez plisser les yeux pendant quelques années encore si on arrive de se tirer de cet endroit vivants. Feriez mieux de vous y habituer.

-Les nains et leur légendaire sens du réconfort, maugréa Dolan tout en se redressant doucement.

L’ancien comte d’Arnor était de fort méchante humeur pour exprimer son agacement de manière aussi explicite. Mais il ne se rappelait absolument pas comment il s’était retrouvé en l’étrange compagnie du petit être. Il avait besoin de savoir.

-Veuillez m’excuser, se reprit-il. Vous avouerez que je ne suis pas dans mon meilleur état pour causer aimablement. Comment m’avez-vous trouvé ?

-Mouais… Faites attention quand même, votre état n’excuse pas tout, grogna le nain apparemment aussi mal embouché que la plupart de ses congénères. Je vois que vous n’êtes pas de meilleure humeur que lors de votre dernier réveil.

Devant l’air interrogatif de son interlocuteur, il poursuivit.

-Cela fait cinq jours que je vous ai récupéré. Vous avez plus ou moins roupillé l’essentiel du temps si l'on oublie les cauchemars, mais vous vous êtes réveillé déjà deux fois avant celle-ci. Et on a eu à peu de choses près exactement la même conversation que nous sommes en train d’avoir. Et foi de nain, j’avoue que je commence à me fatiguer. Alors pour l’amour d’Aüle, restez éveillé encore pendant quelques minutes. Comment vous sentez-vous ?

-Pas trop mal considérant que j’ai un trou de cinq jours dans ma mémoire. Mais je pense que je peux me mettre debout. Auriez-vous un peu d’eau ?

-Vaudrait mieux que vous restiez assis. Au moins le temps que vous ayez bu, vous tomberez de moins haut comme ça. La dernière fois, c’est à ce moment là que vous avez perdu connaissance, si vous avez une bosse sur le crâne vous vous étonnerez pas. Bougez pas je vous ramène de l’eau.

Machinalement, Dolan passa la main dans ses cheveux à la recherche de ladite bosse. Son cœur s’accéléra brutalement. Il sentait sous ses doigts la peau déformée de son crâne presque à nu. Les quelques cheveux qu’il rencontra étaient très fins et cassants. Il approcha sa main de ses yeux pour y discerner une poignée de cheveux noirs et friables comme du charbon. Il releva la tête vers le nain pour lui demander des explications. Il était juste devant lui, debout, dominant d’une courte tête l’ancien comte toujours assis par terre. Il tenait dans ses mains une grande vasque remplie d’eau.

Le nain prit la peine de mettre un genou à terre pour la lui tendre. Fébrilement, Dolan la saisit et contempla son reflet. Il était brouillé par ses tremblements et sa vue devenue faible, mais il parvint à voir ce qu’il ne voulait pas. Et peu à peu, d’atroces souvenirs lui revinrent. Tout le côté gauche de son visage autrefois agréable à regarder semblait avoir fondu. Il n’y avait là plus qu’un amas de chairs rouges et boursouflées. Plus horrible encore, Dolan constata la disparition d’une partie de sa joue, découvrant un rictus monstrueux. Il porta une main tremblante à cette partie manquante. Ses doigts effleurèrent la peau meurtrie sans qu’il ne ressente la moindre douleur. Il ne sentait tout simplement rien. Puis, ne pouvant plus voir ce visage, il laissa tomber la vasque par terre. Il n’avait plus soif. L’eau lui inonda les jambes sans qu’il ai la moindre réaction.

-Vous avez l’air d’aller mieux qu’à votre dernier réveil, fit la voix du nain l’empêchant de sombrer dans ses noires pensées. Tant mieux.

Dolan pourtant, ne réagit pas.

-Je pense que vous vous y ferez, reprit le nain d'une voix presque sympathique qu'il maîtrisait mal. Vous autres humains avez cette étonnante capacité à vous adapter à toute situation avec une facilité déconcertante. Ce ne sera pas facile, mais vous allez retrouver une raison de vivre, il y a toujours de l’espoir.

Le nain semblait utiliser toutes ses ressources de réconfort. Mais Dolan ne lui en était pas reconnaissant pour autant.

-Oui, sans aucun doute, fit-il d’un ton acide. Après tout, vous autres nains vous y connaissez bien en difformités.

Sur ces mots, il s’étendit à nouveau et tourna le dos au nain. Libre à lui de lui trancher la tête d’un coup de cette formidable hache qu’il aiguisait tout à l’heure, ou bien de le laisser crever seul dans cette caverne. A quoi bon continuer à vivre ainsi défiguré de toute manière ? Pour quelqu’un qui avait toujours pu compter sur son visage plus qu’avenant pour parvenir à ses fins, rien n’importait plus.

Mais le nain ne fit rien de tout cela. Il se contenta de se renfrogner vaguement et de retourner s’asseoir en face de Dolan pour reprendre l’aiguisage de sa hache.

______________________________________________________


S’il est dit que la nuit porte conseil, Dolan avait toujours pensé que l’adage était faux concernant le sommeil. Bien après que le nain se fut endormi, il resta éveillé, ressassant ce qu’il était devenu. Il trouva la nuit trop courte pour trouver réponse à chacun des questions qu’il s’était posées. Mais dès les premières lueurs de l’aube qui pénétrèrent dans la grotte, il eut envie de se lever.

Il se mit debout et s’étira. Il se sentait étonnement bien. Il voulut alors savoir où il se trouvait et alla jeter un coup d’œil prudent à l’extérieur. Il pu alors contempler un paysage qu’il connaissait trop bien à présent : celui du vert Lindon désormais dévasté par la domination de Morgoth. La grotte était située à flanc de montagne, sur un versant ombragé, dominé par de nombreux autres sommets. L’un d’entre eux attira son regard. Il connaissait la forme de celui-ci car il était parfois visible du Mur par temps clair. Un sourire éclaira sa face déchiquetée : il savait quelle direction prendre pour regagner le Mur. Il rentra d’un pas presque dansant à l’intérieur.
Il jeta un œil coupable sur le nain toujours endormi sur sa hache. Ce dernier avait bien choisi sa planque. La caverne était spacieuse et possédait une petite issue d’évacuation dans le fond. Mieux encore, un ruisseau souterrain l’alimentait en eau claire. Dolan ramassa la vasque qu’il avait fait tomber la veille et alla la remplir à nouveau. Il but tout son saoul, étanchant la soif de longs jours de privation.

Puis, il s’approcha du nain et sans plus de manière ouvrit le sac de vivres qu’il avait à ses pieds. Il en sortit de la viande séchée, deux morceaux de pain et même un gros morceau de fromage dont l’odeur aurait anéanti durablement l’odorat de n’importe quel elfe. Il se servit abondamment et prépara la même assiette pour son compagnon. Celui-ci finit par ouvrir l’œil et froncer les sourcils.

-Mes vivres ne sont pas éternelles, grogna-t-il. On nourrirait un nain pendant près d’une semaine avec ce que vous vous êtes servi.

-Un nain sans doute, répliqua Dolan. Mais je n’ai rien mangé depuis cinq jours si j’en crois vos paroles. Et nous aurons tout deux besoin de forces pour le voyage.

-Le voyage ?

Les sourcils du nain s’étaient imperceptiblement relevés.

-Et où allons-nous je vous prie ?

-Mais voyons chez nous ! s'exclama Dolan qui se sentait d’humeur joyeuse. Je ne sais pas d’où vous venez mais au-delà de la montagne que nous apercevons là-bas, se trouvent les dernières terres libres du joug de Morgoth. Je compte bien les rejoindre.

Un vague sourire sembla ébranler la lourde moustache du nain.

-Vous connaissez la route pour regagner le Mur ? Peut-être que je ne vous ai pas récupéré pour rien après tout.

-Dire que je connais la route est peut-être un tout petit peu exagéré. Mais je connais la direction. Et dans moins de trois jours nous devrions l’avoir atteint. Vous avez dans votre sac largement de quoi nous nourrir pendant ces trois jours, c’est pourquoi je me suis permis ce petit festin.

Pour le coup, le nain éclata d’un grand rire rocailleux qui semblait incongru sur son visage dur. Pourtant, ce rire était tellement communicatif que Dolan le rejoignit dans son hilarité. Puis, reprenant peu à peu son souffle, il reprit la parole.

-Messire nain, je tenais à m’excuser pour hier soir. Certains de mes mots étaient déplacés.

-Il n’y a pas de mal, répondit le nain. Je m’appelle Hagloïn. Et vous ?

-Mon nom est Bëar, fit Dolan sans hésitation. Heureux de vous rencontrer Hagloïn.

-Moi de même. Alors Bëar, il semblerait que vous ayez trouvé une nouvelle raison de vivre pendant cette nuit.

-En effet, répondit Dolan. J’ai un fils de l’autre côté du Mur.


Dernière édition par Dolan le Dim 20 Nov 2011 - 12:11, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyLun 7 Nov 2011 - 22:58

Dolan et Hagloïn se mirent en marche rapidement après avoir engloutit leur petit déjeuner. Ils avançaient d’un bon pas, tout en restant prudents. Ils se trouvaient toujours très loin du Mur et les créatures de Morgoth rodaient de toutes parts. Hagloïn lui avait parlé d’une araignée géante qui hantait les contreforts des montagnes dans lesquelles ils se trouvaient. Mais Dolan rechignait à regagner la plaine trop rapidement. En bas, ils seraient très aisément repérables et des cibles de premiers choix.
En dehors de ces avertissements, le nain n’était pas très loquace. Dolan lui-même, n’était pas très enclin à prendre la parole. Lui autrefois si bavard, ruminait les derniers événements, sans décrocher un mot. Mais un moment vint où il posa la question qui lui brûlait les lèvres.

-Vous ne m’avez pas répondu la dernière fois quand je vous ai demandé comment vous m’aviez trouvé. Je dois avouer que la discussion était plutôt mal engagée mais il me faut absolument vous la reposer. Je dois savoir cela, il reste encore certaines zones d’ombres dans ma mémoire, c’est extrêmement désagréable.

En réalité, Dolan se rappelait très bien de ce qui s’était passé, comment il s’était retrouvé ainsi défiguré, et même comment il avait échappé à la terrible prise d’Accolon. Ses souvenirs s’arrêtaient en revanche à ce moment précis. Mais ce qu’il voulait absolument savoir, c’était ce que le nain pouvait avoir apprit sur lui quand il l’avait trouvé.
Hagloïn fit mine de réfléchir quelques secondes. Il paraissait indécis et ses mots étaient hésitants.

-En fait, je pense qu’Aulë m’a guidé jusqu’à vous, je ne vois pas d’autre explication. Je chassais en réalité.

-Vous chassiez ? fit Dolan interloqué. Dans cet endroit maudit, vous, vous chassiez ?

-Ouaip, grogna le nain en se rembrunissant. Je n'avais aucune idée de la direction à prendre pour quitter ce pays maudit. Et le temps était arrivé où je me lassais de chercher des vers de terre dans le sol pour toute subsistance. J’avais besoin de viande qui tient un peu plus au ventre. Je me suis donc enfoncé dans les bois non loin de l’endroit où je me trouvais en j’ai aperçu une fumée qui s’élevait. Un campement, me suis-je dit. C’était dangereux, mais c’était aussi ma chance de faire une rencontre amicale. Mais quand je me suis approché, ce n’est que désolation que j’ai trouvée. Je vous parle de cela, c’était deux jours avant que je ne vous trouve

Dolan resta impassible à la mention du campement. Il se contenta de serrer le poing droit, par réflexe. Son tatouage ne le brûlait plus. Il était à peine tiède au toucher.

-Le campement était sans dessus dessous. Le feu n’était plus que braises, et l’homme qui l’avait allumé était… éventré. A moitié dévoré. Un ours l’avait attaqué selon toute évidence. Ce n’était pas beau à voir.

-Un ours ? fit Dolan en sentant son cœur s'emballer. Ce n’était pas plutôt un warg ou une autre de ces créatures monstrueuses qui hantent à présent ces contrées ?

-Non, maugréa Hagloïn catégorique. C’était un ours. Je sais encore reconnaître une empreinte quand j’en vois une. Un comme on a par chez nous, sauf que celui-ci devait être… monstrueux oui, comme vous dites. Énorme en tout cas. Près de dix pieds de haut je dirais.

-Vous ne l’avez jamais rattrapé, conclut Dolan en dissimulant la pointe de soulagement qu’avait fait naître en lui cette évidence.

-Non, confirma le nain. J’ai enterré le pauvre homme qui lui avait servi de dîné et j’ai recommandé son âme aux valars avant de repartir à la traque.

-Vous lui avez donné une sépulture, fit Dolan pantois.

Il n’était pas parvenu à cacher ses sentiments cette fois ci. Il était éberlué qu’Accolon, par le fruit du hasard ait eu droit à cet honneur. Cette ordure vendue corps et âmes à Morgoth ne méritait que la mort et l’oubli, rien de plus.

-Je veux dire, c’était probablement un serviteur de Morgoth, pour oser faire un feu dans cette région. Il ne devait pas avoir peur de l’endroit où il se trouvait. Et qui d’autre qu’un serviteur de l’Ennemi se sent rassuré dans ces terres maudites ?

-Il avait peut-être froid, tout simplement. Moi quand j'ai eu envie de manger quelque chose de consistant, je suis aller chasser, cela ne fait pas de moi un serviteur de l’Ennemi. Il est aisé de juger les gens une fois qu’ils n’ont plus le moyen de se défendre. Si cet homme avait l’âme noire, les valars le sauront bien assez vite et le châtieront ou bien lui pardonneront de la manière qu’il mérite. Quoi qu’il en soit, c’était un humain, et donc une créature des valars. Et même s’il n’était pas un fils d’Aulë, je me devais de lui donner cette chance.

Dolan hocha la tête.

-Vous êtes un nain très pieu, Hagloïn, constata-t-il.

Le naugrim émit un bref ricanement.

-A la vérité, cela fait peu de temps que je suis aussi croyant. Mais voyez-vous, quand j’ai été enfermé dans les geôles d’Utumno, j’ai prié Aulë comme jamais je n’avais prié auparavant, jamais ! J’ai prié si fort, si longtemps et si bien, sans discontinuer pendant plusieurs jours, qu’il daigna finalement m’apporter son aide. Il fit trembler la terre, engloutissant des centaines d’orcs dans ses entrailles, et ma cellule s’ouvrit sur le ciel. Je saisis cette chance qu’il m’offrait en lui promettant d’être un meilleur nain dès ce jour. Soyez lui en reconnaissant, sans cela, je vous aurais sans doute laissé crever après vos paroles d’hier.

Dolan éclata d’un rire qu’il étouffa par discrétion.

-Alors je lui en serais éternellement reconnaissant ! s’exclama-t-il. Gloire au puissant Aulë et grâces lui soient rendues ! Je crois en revanche que les valars ne se sont pas assez penchés sur mon sort personnel…

-Dites vous que vous auriez pu mourir. Qu’est-ce qu’une balafre tant qu’on peut continuer sans entraves son œuvre sur la terre ?

Dolan s’abstint de répondre. Il ne tenait pas à en discuter maintenant et Hagloïn semble le comprendre puisqu’il enchaîna avec la suite de son histoire.

-Bref, après avoir enterré ce pauvre homme, j’ai suivi les traces. Malheureusement, je ne suis pas un aussi bon traqueur que je l’espérais. A ma décharge, cet ours se comportait de manière étrange. Comme s’il était fou. Je n’avais jamais vu cela. Pas naturel si vous voulez mon avis. Tant et si bien que j’ai fini par perdre totalement sa trace. Et c’est à ce moment là que je suis tombé sur vous. Vous étiez inconscient, étendu sur le dos. La gueule calcinée, mais bien vivant. Je ne sais pas ce qui vous est arrivé.

Navré,
ajouta-t-il après quelques secondes de silence.

Dolan hocha la tête, silencieux.

-Je vous ai transporté autant que j’ai pu. Je voulais m’éloigner de la zone où rodait la bête donc je suis retourné dans les montagnes. Aulë a du guider mes pas parce que je suis tombé sur cette caverne. Je suis prêt à parier que des nains l’ont occupé par le passé. Vous ne l’avez peut-être pas vu, mais elle possédait une porte ouvragée, ornée de runes qui ne m’était pas familières, mais que j’avais déjà rencontrées dans de vieux livres nains.

-Non, répondit Dolan amer. Je n’ai pas vu. Vous savez, depuis que je suis revenu à moi, je ne vois pas grand-chose. Voyez l’arbuste à quinze pieds ? C’est la dernière chose que je parviens à voir nettement. Au-delà, tout est flou. Et sombre. Rien n’est certain au-delà. Tout bouge et moi, je reste immobile comme un abruti !

Dolan termina sa phrase par un grincement de dents incontrôlé. Il haïssait sa nouvelle condition. La mâchoire serrée, il forçait ses yeux à repousser leurs nouvelles limites, mais rien n’y faisait. L’horizon se faisait toujours plus abstrait.

-Nous avons des ingénieurs par chez nous qui savent rendre la vue à ceux qui la perdent. Des alchimistes qui sont allés plus loin que quiconque dans l’étude des pierres qu’ils parviennent à faire du verre qui peut corriger la vue. Je n’en ai jamais vu de mes propres yeux, mais je sais que cela existe. Si vous parvenez à m’emmener de l’autre côté du Mur Bëar, soyez sûr que je vous emmènerais à eux.

Dolan eut un air dubitatif. Il préférait ne pas croire à ces chimères.

-Ne vous en faites pas, maître nain. Nous arriverons au Mur. Mais ne croyez pas que nous serons tirés d’affaire pour autant. Nous sommes très au nord. Nous nous dirigeons droit vers le royaume d’Angmar.

Hagloïn se renfrogna nettement.

-Si on parviens à franchir ce Mur, peut importe ce qu’on trouve derrière, ce sera toujours mieux que ce que nous avons déjà franchi. Je pense que vous ne me contredirez pas là-dessus.

-Loin de moi l’idée de vouloir vous contredire, mais depuis peu, si vous êtes devenu croyant, moi je suis devenu pessimiste. Très pessimiste. Je ne serais tranquille que lorsque j’aurais rejoins l’Arnor.


Dernière édition par Dolan le Dim 20 Nov 2011 - 12:10, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptyMar 15 Nov 2011 - 20:26

La première journée de voyage se déroula sans incident. Mais la nuit vint bien vite. Et l’obscurité qui envahit le ciel lorsque la journée touche à sa fin est des plus sombres dans les terres de l’Ennemi. Ni Lune, ni étoile pour éclairer les veilleurs. D’un commun accord, Dolan et Hagloïn établirent leur campement aussitôt que les derniers rayons du soleil eurent disparus. L’endroit où ils se trouvaient se prêtait d’ailleurs fort bien à leur besoin.

-Je pense qu’il serait sage d’établir un tour de garde cette nuit, dit Dolan en scrutant les environs.

La lumière déclinante de la soirée n’arrangeait en rien sa vue déjà bien basse.

-Non que je sois le plus efficace des veilleurs, mais j’ai toujours deux oreilles. Enfin plus ou moins, ajouta-t-il en passant sa main sur le lobe décrépit de son oreille gauche. Au moins le feu avait-il eu la décence d’épargner ses tympans.

-Je suis d’accord, répondit Hagloïn sans relever la remarque de son compagnon de route.

Il semblait avoir comprit que sa compassion forcée ne plaisait pas à Dolan et avait abandonné tout faux semblant avec lui. Il était redevenu aussi grognon et peu enclin à la discussion qu’un humain pouvait l’attendre d’un nain.

-Je veillerais la première moitié de la nuit, reprit Dolan sans s’émouvoir.

Les deux rescapés installèrent leur couchage chacun de leur côté. Le nain préféra s’étendre directement sur la pierre dure qui recouvrait le sol par endroits. Dolan quant à lui, choisit l’endroit ou de menues touffes d’herbes brunes ménageraient son dos.
Alors qu’il s’affairait à sortir de son sac les quelques vivres qu’il comptait engloutir pour son souper, il entendit un étrange raclement rocailleux. Il se retourna vivement, la main sur le poignée de son épée. Et quelle ne fut pas sa surprise de voir Hagloïn agenouillé à même la pierre en train de marmonner. Il avait posé ses deux paumes nues sur la surface de granit et émettait une incompréhensible litanie que Dolan assimila à une prière. L’humain ne put retenir un sourire dédaigneux en retournant vaquer à ses occupations. Les dévots ne lui avaient jamais inspiré de sympathie, mais depuis ses récents déboires, son mépris n’avait fait que décupler. Pourtant, à certains moments de sa vie, Dolan avait été quelqu’un de croyant. Ou tout du moins, certains des aspects de sa personnalité croyaient à la puissance des valars. Mais même en ces instants, les démonstrations de foi lui avaient toujours semblées stériles et débilitantes.

Ils mangèrent ensuite en silence puis le nain s’endormit, entamant un autre genre de litanie étrangement similaire à la première. Que les ronflements d’un nain pouvaient être désagréables ! Dolan ne pouvait imaginer ce que pouvait donner une dizaine de nains dormant dans la même salle. Il n’était pas étonnant que cette espèce affectionne les demeures souterraines. Aucune fondation n’était capable de supporter de telles vibrations !
C’est sur ces pensées que Dolan commença sa veille. Et il regretta amèrement d’avoir perdu ses yeux, car son ouïe se trouvait considérablement amputée par le bruit ambiant. Cependant, dans le froid, alors qu’il était absorbé par la contemplation des volutes de vapeur émanant de sa bouche, Dolan entendit un craquement sur sa droite. Vainement, il tourna la tête et écarquilla les yeux pour tenter de distinguer quelque chose. Il crut voir une masse informe se mouvoir dans les ombres, mais sans pouvoir en jurer. Dégainant Dormegil, il se leva et jeta un coup d’œil sur le nain endormi. Pas besoin de le réveiller pour si peu. Il devait s’assurer de la promiscuité du danger avant de faire cela. Il ne tenait pas à se ridiculiser en sortant Hagloïn de son bruyant sommeil pour quelques fourrés trop agités.

Réaffirmant sa prise sur la poignée de son arme, il continua dans la même direction, tous sens en éveil. Puis son nez détecta une odeur qu’il connaissait. Une odeur fauve et forte lui emplit les narines et il su à quelle créature il avait affaire. Son sang se glaça dans ses veines. Lors de son dernier combat contre une telle bête, il avait failli mourir, et encore était-il à ce moment là en pleine possession de ses moyens, ce qui n’était plus le cas aujourd’hui. Et surtout, il était alors accompagné de l’un des meilleurs guerriers que n’aient jamais porté les Terres du Milieu… Autrement dit, le combat lui semblait impossible à remporter. Dolan était donc en train de faire demi-tour pour aller discrètement réveiller Hagloïn quand il entendit distinctement un bruit de griffes raclant la pierre. Une demi seconde plus tard, une lourde masse lui tombait sur les épaules en grognant.
Dolan roula sur lui-même pour échapper à l’entrave griffue du warg, fouettant à tout hasard l’air de son épée. Il obtint la satisfaction de rencontrer le cuir mou du ventre de la créature. Dolan était étonné lui-même. La perte partielle de sa vue semblait avoir amplifié ses autres sens. Il distinguait à peine la créature, mais pourtant connaissait exactement sa position. Lentement, les deux adversaires tournèrent l’un autour de l’autre. Le warg grognant et bavant, Dolan concentrant toute son attention sur le moindre de ses mouvements. Il savait qu’il n’avait aucune chance de prendre le monstre de vitesse s’il prenait l’initiative. Il lui fallait attendre l’attaque du fauve. Ce qui ne saurait tarder, la patience n’entrant pas dans la liste des qualités d’un warg. Mais même ainsi, il doutait de se révéler assez rapide pour terminer le combat sans perdre un membre.
Au fur et à mesure des cercles, Dolan se rapprocha d’Hagloïn. Soudain, une idée lui traversa l’esprit. Reculant d’un pas, il donna un léger coup de botte dans l’épaule du nain qui maugréa en se retournant.

*La peste soit des nains et de leur sommeil de plomb !* pensa Dolan irrité.

Il redonna un coup de botte plus incisif dans la masse informe qui reposait sur le granit. Cette fois-ci, Hagloïn se réveilla pour de bon. Dolan continuait à tourner autour du warg. Le nain remua et se mit sur ses pieds, scrutant les ténèbres.

-Par les valars, Bëar, que faites vous ? Que se passe-t-il ? demanda-t-il d'une voix ensommeillée.

L’imposante silhouette du warg se tenait derrière lui. Voyant que Dolan la fixait des yeux, il se saisit de sa hache et se retourna. Mais le warg avait déjà bougé. Dolan n’attendait que ce moment là. La distraction causée par le réveil d’Hagloïn lui permit de trouver l’ouverture qu’il attendait. Alors que le terrible loup se jetait sur le nain, il bondit et abattit sa lame sur le cou musculeux de la créature. L’hideuse tête du warg alla rouler aux pieds du nain tandis que le reste de son corps agité de soubresauts s’agitait encore désespérément. Mais bientôt, il s’affala et ne bougea plus. Hagloïn tourna vers lui sa tête ébouriffée et darda sur lui un regard noir et s’adressa à Dolan d’une voix où l’humain discerna une pointe de peur.

-Bëar, expliquez-vous ! Vous êtes un grand malade !

-Pardon ? fit Dolan interloqué. Je viens de tuer un warg et de vous sauver la vie ! Qui est malade ici ?

-Vous vous êtes servi de moi comme appât ! lui reprocha Hagloïn furieux.

Dolan était suffoqué par l’outrecuidance du nain. Il venait de réaliser un exploit, et il attendait des félicitations pour cela. Au lieu de quoi, ce nain lui faisait des reproches.

-Au cas où vous n’auriez pas remarqué, maître nain, j’étais plutôt proie que chasseur dans ce cas précis. Je me suis débrouillé pour m’en sortir vivant. Peu importe la manière, non ?

-Non ! asséna le nain catégorique. La manière importe beaucoup. C’est ce qui distingue les vulgaires reîtres des héros. Il n’est plus besoin de se demander à quelle catégorie vous appartenez.

Dolan secoua la tête, ne sachant pas quoi répondre à cela. Il rengaina son épée d’un geste brusque et fut tenté d’aller ramasser son paquetage pour tenter de rejoindre le Mur seul. Si Hagloïn n’était pas capable de la moindre reconnaissance, il préférait réussir seul. Mais la raison s’imposait trop devant lui. Il n’atteindrait jamais le Mur seul, et moins encore en partant à l’aveuglette au beau milieu de la nuit.
Mais ce fut Hagloïn qui le retint. Lui aussi était apparemment conscient de la nécessité de rester groupé.

-Ne faites pas l’idiot, appela-t-il d'une voix qui se voulait apaisante. Nous devons rester ensemble au moins jusqu’au Mur. Je suis désolé de ce que je viens de dire.

Le nain semblait être à la torture de devoir prononcer ces mots. Cela était tout de même justice car c'était une torture pour Dolan que de les entendre. Sans répondre, il alla s’asseoir à l’endroit exact où il avait commencé sa veille. Hagloïn le rejoignit et s’assit à côté de lui.

-C’est une belle épée que vous portez, reprit-il après un moment de silence.

Dolan porta instinctivement la main à la poignée de Dormegil et eut un sourire. Ainsi c'était cela dont voulait l'entretenir le nain. Bien sûr...

-Une épée indigne d’un vulgaire reître, hein, fit-il.

-Une épée digne d’un roi, dirais-je. Où l’avez-vous trouvée ?

-Là où personne ne la cherchait, répondit machinalement Dolan.

Hagloïn émit un bruit qui pouvait passer pour un discret ricanement.

-Vous ne me le direz pas, hein ? Rassurez-vous, je ne tenterais pas de vous tirer les vers du nez avant que nous ayons atteint ce fichu Mur. Allez vous coucher, vous avez fait plus que votre temps de veille.

-J’ai récupéré cette épée sur un tas de cadavres, répondit subitement Dolan.
Je ne sais pas à qui elle a appartenu. Probablement à l’un de ces héros dont vous raffolez. Mais un héros mort. Dans le plus grand anonymat et qui n’aura jamais pour sépulture que les estomacs des orcs. Cet homme est mort et bien mort. Je préfère être un reître, un soudard ou une brute, choisissez le terme que vous préférez. Tant que je suis vivant.

Cette dernière sentence eut le mérite de faire taire le nain. Dolan alla s’étendre sur ses couvertures et chercha le sommeil. Demain, ils atteindraient le Mur. Il lui faudrait alors penser à se débarrasser réellement de cet encombrant nain.


Dernière édition par Dolan le Dim 20 Nov 2011 - 12:10, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan EmptySam 19 Nov 2011 - 13:59

Le lendemain, le nain et l’humain parvinrent à marcher côte à côte sans s’adresser de reproche. Et bientôt, ils eurent en ligne de mire l’immense construction, résultat de la collaboration étroite des trois races libres peuplant les Terres du Milieu. Le Mur, se dressait tel un rempart infranchissable devant le Mal. Cette seule vision donna un regain d’énergie à Dolan. Lui et Hagloïn dévalèrent la pente douce qui les mena jusqu’à la longue plaine qui s’étendait devant le Mur. Dolan espérait que ces satanés angmariens ne les cribleraient pas de flèches à vue. Et pourtant, cela pouvait être tentant. Lui-même, n’aurait peut-être pas résisté à la tentation de transformer n’importe quelle silhouette provenant du mauvais côté du Mur en pelote d’épingles. De plus, Dolan n’avait aucune confiance en les angmariens. Il doutait grandement de leur loyauté et de leurs amitiés. Et voir un humain accompagné d’un nain serait peut-être la goutte d’eau qui ferait vaciller leur sens de l’honneur déjà bien bancal. En effet, les nains n’avaient aucune sympathie pour les angmariens, et ces derniers le leur rendaient bien.

Mais il continua néanmoins à avancer. Le chemin fut long. Très long. Le Mur semblait ne jamais se rapprocher. Et pourtant, après des heures de marche silencieuses, le Mur fut devant eux. Une flèche s’abattit aux pieds de Dolan. L’humain avait la bouche asséchée par la poussière de la plaine, et la sueur collait ses vêtements à se peau. Il était las et ses jambes menaçaient de se dérober sous son poids à tout instant. Hagloïn n’en menait pas large non plus. Sans consulter ce dernier, Dolan retira sa veste, suivie de son justaucorps crasseux. Crasseux, mais qui avait été blanc à une époque bien révolue. Il espérait que cela suffirait à calmer les ardeurs angmariennes. Le drapeau blanc était un symbole de paix universel, il était donc en droit d’espérer que sa stratégie fonctionnerait. Il détacha son fourreau et noua le justaucorps à son extrémité.

C’est ainsi qu’il avança vers l’immense rempart. Torse nu, sa veste reposant simplement sur ses massives épaules, tenant bien haut la garde de son épée dans son fourreau auquel était attaché son justaucorps blanc. Le vent se leva et la bannière de paix claqua. Les cheveux de l’ancien comte d’Arnor s’envolèrent. Du haut des remparts, il pouvait ressembler à un héros revenant vainqueur d’une mission difficile. Derrière lui, venait Hagloïn, plus renfrogné que jamais, mais la barbe fière, et la hache fermement serrée dans son poing. Un autre héros.
Mais au fur et à mesure qu’ils se rapprochaient, les sentinelles pouvaient voir à quel point les deux individus avaient souffert de leur expédition au-delà du Mur. Ils étaient exténués, sales, blessés. L’un d’entre eux était horriblement défiguré, mais il continuait à avancer fièrement.
Les monstrueuses portes de fer s’ouvrirent devant eux et ils les franchirent la tête haute. Enfin, ils étaient de retour à la civilisation. Presque.


(dernier message un peu court pour clôturer cette aventure, la suite ici)
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Infos fermées
MessageSujet: Re: Dolan   Dolan Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Dolan
Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Chroniques d'Arda :: Les Lois d'Arda :: Votre quotidien :: Les voyages-
Sauter vers: