Un importun opportun

-J'espère que tu tiens à la vie...


La Pie se leva en toute hâte de l'herbe encore trempé par la rosée du matin, elle prit à la main son arc qui se trouvait sur son dos puis tourna la tête vers Elator :


-T'inquiète pas pour moi, je le connais mieux à présent, Deanos est un être imprévisible et violent mais comme tout être sur cette terre il peut être battu. 

Adëlli s'éloigna vers la lisière des bois, plus aucun bruit ne lui parvenait, tout était silencieux et le restait. Mais ce cris inhumain provenait bien de ce coin là des bois, les oreilles d'elfes de La Pie ne pouvaient faire fausse route.
Un ange était passé depuis la dernière phrase de la femme mais Idril brisa ce lourd silence : 

-Allons le trouver.

La Pie inclina la tête et parti en tête de la marche à la rencontre de Deanos. Les bois étaient tout sauf charment, de larges racines se déracinaient de la terre, le sol était devenu boueux et glissant et les feuillages épais des arbres qui se trouvaient là emprisonnaient la maigre lumière qui se dégageait des cieux. Les trois elfes marchèrent donc dans l'ombre tout en imaginant tomber sur le fugueur. 
Ils ne trouvèrent pour l'instant pas Deanos mais ils tombèrent tout de même sur une sorte de champs ravagé par une puissante colère. Les deux compagnons se tournèrent vers Elator, Idril prit la parole :

-Toi qui connais ses habitudes et qui le comprend mieux que nous, sais-tu ce qu'il s'est passé ici ? Est-ce lié à Denaos ?

Adëlli imita Idril en fixant elle aussi le troisième elfe, La Pie attendit avec patiente la réponse de l'elfe puis se retourna pour constater les dégât, l'état du lieu, de ce petit bout de foret était un désastre. La femme porta sa main à son carquois puis arma son arc, elle resta sur ses gardes, si la moindre feuille bougeait elle tirerait avec son arc dans sa direction et son dont naturel pour le animent de cette arme ne pouvait que l'obliger à ne pas rater sa cible. Elle ne pouvait pas se permettre de se faire avoir encore une fois par cet ingrat qu'elle ne considérait à présent pas plus sympathique que lors de leur première rencontre. Si Deanos montrait le bout de son nez  une flèche de La Pie pourrait très facilement se loger dans sa cheville pour l'immobiliser et le rendre vulnérable.

Le cri retentit à nouveau, plus puissant, plus proche. Un corps sans tête tomba d'un chêne à proximité. Il semblait que les derniers gardes du corps avaient retrouvé Denaos. A moins que ce ne soit l'inverse...
Elator fit signe aux deux Elfes.

Ecartez-vous! Quand il est dans cet état, je suis le seul à pouvoir l'approcher.

Il hésita, puis s'adressa à la Pie.

Tu dis que tu le connais. Et tu commets la pire erreur de ta vie. Si tu le connaissais, tu saurais qu'il a la ferme intention de te tuer en ce moment, ou au moins de tuer quelqu'un! Et mettons que tu le repères et que tu tires... Es-tu sûre que ta flèche ira au but? Ne pourra-t-il l'arrêter?

Il laissa passer un ange.

Lorsqu'il a ce genre de crise, le seul moyen de l'arrêter est la musique.

Aussitôt, le hurlement retentit de nouveau, mais il semblait plus faible, plus humain. Mais il était aussi diablement proche.
Une ombre noir dégringola de l'arbre le plus proche, suive d'une autre, d'une autre, et encore d'une autre. Elator saisit la Pie par la taille et Idril par la main et plongea au loin de la pluie de cadavres.
Puis, une voix se mit à résonner dans le clairière. Elle semblait provenir de partout à la fois er répétait inlassablement les mêmes phrases.

Pas ma faute, non! Ce n'est pas moi! Laisse-moi tranquille! Va-t-en!

La voix hurlait, et semblait en proie aux pires souffrances. Elator saisit une flute de Pan, et commença à jouer. Au fur et à mesure de la musique, les cris diminuaient, comme si les souffrances qui leur étaient infligées diminuaient. Lorsque enfin ils se sont tus, une voix provint d'au-dessus du trio.

Elator, aide-moi!

Un corps tomba, celui de Denaos. Il était torse nu et son corps portaient les marques de nombreuses griffures, comme si il avait été attaqué par un fauve. Mais la simple vue de ses ongles suffisait à montrer qu'il s'agissait d'une automutilation. Elator rattrapa le corps au dernier moment et l'étendit au sol. Il se tourna vers Idril.

Tu es médecin, non? Alors fais vite!

Et patiemment, il attendit qu'Idril réagisse tout en faisant en sorte que son ami reste conscient.

Nouveau cri.
"Il est tout près." Je tournais la tête vers l'endroit d'où provenait le cri. Juste à temps pour voir un corps chuter de l'arbre. Un corps sans tête.
"Mais qu'est-ce que c'est que ce bazar ?" me questionnais-je. Tendant l'oreille, je n'entendis rien d'autre que le silence. Je m'approchais de l'arbre, tentant d'apercevoir un éventuel mouvement au-dessus de nous.

-Ecartez-vous! Quand il est dans cet état, je suis le seul à pouvoir l'approcher. nous avertit soudain Elator.

Je me retournais subitement, et m'éloignait du chêne d'où était tombé le corps. Je l'examinais rapidement. "On dirait un homme de garde...tenue efficace mais chère...les éléments sont assemblés...il devait être au service d'un noble...ou d'une personne puissante en tout cas..." me dis-je.

-Tu dis que tu le connais. Et tu commets la pire erreur de ta vie. Si tu le connaissais, tu saurais qu'il a la ferme intention de te tuer en ce moment, ou au moins de tuer quelqu'un! Et mettons que tu le repères et que tu tires... Es-tu sûre que ta flèche ira au but? Ne pourra-t-il l'arrêter?

Laissant un silence passer pour nous permettre de mesurer l'importance de ce qu'il disait, Elator nous révéla ensuite un moyen de calmer Denaos.

-Lorsqu'il a ce genre de crise, le seul moyen de l'arrêter est la musique.

Regardant Adelli, je songeais que nous ne pourrions pas l'arrêter par les armes si Denaos en avait après nous. Nous avions déjà essayé une fois, sans succès. Cela m'avait largement suffi ! Seule la capacité d'empathie et de persuasion de la fille nous avait sortis de ce traquenard, ce n'était pas le moment de remettre notre vie en jeu, et peut-être même celle d'Elator, qui même s'il semblait en mesure de résister à la folie meurtrière de Denaos, ne pouvait garantir notre sécurité au vu de ses récentes recommandations.

Un long hurlement s'éleva de nouveau, qui dans sa sonorité rappelait davantage un gémissement humain que les précédents. Ce fut alors l'hécatombe. Ahuri, je vis tomber des corps des arbres, les uns après les autres. On me saisit la main, me forçant à m'éloigner et me faisant plonger vers le sol à quelques mètres. Sortant de ma surprise effroyable, je vis Elator l'air crispé. Je compris qu'il nous avais jeté à terre, en sécurité... Relativement. Soudain, la clairière fut envahi de sortes d'incantations suppliantes, qui semblaient émaner des bois eux-mêmes comme la mélodie d'Elator.

-Pas ma faute, non ! Ce n'est pas moi ! Laisse-moi tranquille ! Va-t-en !

Je fus transcendé par les ondes de souffrance qui se propageaient à travers ces cris déchirants. Elator se mit à jouer, contrant par la douceur la terreur de ces appels déchirants. Je me sentais partagé, pris entre deux feux, il me semblais que je me trouvais au centre d'une tornade dévastatrice et purgeante à la fois. Je m'assis à terre et fermais les yeux, essayant de retrouver mes esprits, et d'avoir des pensées claires, tentant de m'extirper de ce tourbillon. L'ouragan parut se calmer, puis enfin, il m'apparut nettement que les cris avaient diminués. Lorsqu'il ne furent plus qu'une brise gelée, une voix éreintée se fit entendre, juste au-dessus de nos têtes.

-Elator, aide-moi !

Je me levais et m'écartais, prudent. Denaos tomba de l'arbre. Il avait subit de nombreuses blessures. Je me ruais pour l'attraper, mais j'étais trop loin, et Elator parvint à le saisir au dernier moment. Il l'examina un moment et se tourna vers moi.

-Tu es médecin, non? Alors fais vite!

Je fis un rapide signe de tête, et me précipitait vers Arùn. Le guidant par la bride, je l'emmenais près du blessé, qu'Elator maintenais fermement éveillé. M'approchant, j'auscultais les blessures une par une, constatant qu'elles n'avait été faites par nul autre que Denaos en personne, fruit de ses tourments. La plupart étaient si profondes qu'il me faudrait les recoudre. Tout en gardant à l'esprit qu'il était probablement doté d'un corps plus fragile que celui d'un elfe à part entière, je fouillais mon matériel à la recherche d'un anesthésiant. Je sortis la fiole, et la montrant à Elator, j'expliquais:

"C'est un anesthésiant. Ce sera plus agréable pour lui, et plus sûr pour moi. Je préfère qu'il ne bouge pas. Vu son état, il pourrait avoir des réactions violentes."

J'appliquais le produit, vérifiant le pouls de Denaos. Tout semblait bien se passer. Je me concentrais un moment pour dispenser mes soins dans le calme et la logique, et commençais mon travail. Je finissais de  panser Denaos lorsque je m'aperçus que je n'avais plus de bande pour les deux dernières plaies. Je me tournais vers Elator et Adelli.

"Est-ce que vous avez un morceau de tissu qui puisse servir à bander ses plaies ? Il faut impérativement qu'il soit propre !" demandais-je.

-Tu dis que tu le connais. Et tu commets la pire erreur de ta vie. Si tu le connaissais, tu saurais qu'il a la ferme intention de te tuer en ce moment, ou au moins de tuer quelqu'un! Et mettons que tu le repères et que tu tires... Es-tu sûre que ta flèche ira au but? Ne pourra-t-il l'arrêter?

Sans détourner la tête, Adëlli lui répondit en restant la plus calme possible:

"Attends, j'ai commis la plus grande erreur de ma vie ? Si tu parles de la réaction que j'ai eue cette nuit, je ne la regrette pas du tout ! Attends tu crois quoi que j'allais me laisser faire, me marier avec lui tant que tu y es et puis même peut être vivre à ses côtés dans un grand château. Et pour info non je ne le raterais pas et oui j'en suis sûr." Elle reprit son souffle deux secondes. "Et puis tient pourquoi pas même, faire pleins d'enfants trois-quarts d'elfe avec cet ingrat ! Non mais sérieusement. " La Pie souffla.


-Lorsqu'il a ce genre de crise, le seul moyen de l'arrêter est la musique.

"Comme une bête, c'est minable ..."

La Pie vit au coin  de son œil que Idril la regardait, 'Non cette fois je me le fais.' pensa Adëlli révoltait. Elle se reconcentra totalement sur sa vision et son arme. Elle respira un grand coup pour se détendre. Adëlli ne comprenait pas les dires d'Elator,
"Et bah mon dieu ! Alors ce baisé était surement le premier de sa vie vu sa réaction ! Faut pas s'engager dans une telle chose si après tu pars en pleurant !" La Pie en avait marre, elle se posa même la question suivante " Et puis pourquoi je reste là, hein ? Je pourrais simplement repartir comme je suis ve..." Mais pas le temps de finir sa pensée qu'elle fut prisse par la taille, Elator la plaqua face contre sol, elle releva sa tête et comprit le sens de ce geste, il pleuvait des cadavres.

"Charment" Siffla La Pie entre ses dents.

Elle se redressa et se dépoussiérera en passant sa main libre sur le long de son haut puis de son pantalon en toile. Et garda son arc et sa flèche dans son autre main.

-Pas ma faute, non ! Ce n'est pas moi ! Laisse-moi tranquille ! Va-t-en !

La Pie fut blasée, "Quel acteur... n'importe quoi, que crois tu ? Que je vais me mettre à genoux te suppliant d’arrêter de tuer pour ton amour envers moi... toi c'est sûr t'es bien un humain."

-Elator, aide-moi !

Le semi-homme tomba de l'arbre complètement assommé, son corps déchiré par mille griffures. La Pie ne bougea pas le moindre petit orteil, elle regarda la scène sans dire un mot en gardant sur son visage une expression de supériorité, elle n'avait aucun compte à rendre à Deanos alors pourquoi lui venir en aide ? Hein ? Elle se le demandait.

"Est-ce que vous avez un morceau de tissu qui puisse servir à bander ses plaies ? Il faut impérativement qu'il soit propre !"  Demanda Idril un poil stressé, qui la sortie en même temps de ses pensées.


"Hein ? Un morceau de tissu ?" Adëlli se regarda de haut en bas, et hocha la tête pour dire non. 'Désolée mais je n'ai pas cela sur moi."
Le regard que lui répondit Idril la fit réfléchir. Un morceau de tissu ...
"Non ce n'est pas ce que je pense j'espère !? Pas mais habits !?" pensa La Pie à haute voix.
"Mais ils coûtent une fortune ! Avez-vous vu ces belles parures ! Mais avez-vous vu ces belles parures, elles viennent du Rhûn qui fait face à l'Erebor Sud !" (Non il n'y avait pourtant pas de quenouilles dans le coin*) Idril la supplia du regard, il en avait besoin.
La Pie souffla et râla, elle déchira le bas de son magnifique pantalon azur en toile et le tendit à Idril en ferment les yeux.

(HRP:*référence geek)

Une fois Denaos pansé, Elator le chargea sur ses épaules. Il ne fléchit pas sous l'effort, Denaos n'étant pas très lourd. Il se tourna vers Idril et la Pie.

Retournons au camp, il a besoin de repos.

Et sans les attendre, il repartit vers la clairière à un  rythme soutenu. Il n'avait pas remercié Idril, et au fond de lui, il s'en voulait un peu. Mais il pourrait toujours le remercier plus tard. Rien ne pressait, après tout.
Il allongea Denaos sous un grand chêne. Celui-ci reprenait déjà des couleurs. Même après toute ces années, Elator s'étonnait toujours des facultés de récupération de son ami.
Mais très vite, la voix de son ami le ramena à la réalité.

Dis-moi, combien j'en ai tués?

Quarante-huit, pile-poil! Tu ne m'en as laissé aucun!

Contrat ou pas contrat?

Contrat, tous!

Bien!

Sans qu'on puisse rien faire pour l'en empêcher, Denaos se releva.

CA VA! lança-t-il en voyant la mine inquiète de son ami. Je vais bien!

Pour toute réponse, Elator laissa échapper un soupir de soulagement. Pendant ce temsp, Denaos se dirigea vers la Pie et s'inclina.

Je suppose que tu ne m'as pas pardonné et je comprends. Ma conduite n'était pas des plus exemplaires, je le crains... Et, au fait...

Il n'acheva pas sa phrase. Il se plia en deux.

Non...NON!

Il se redressa. Son expression avait changé du tout au tout. Un sourire malsain étirait ses lèvres. Ses pupilles étaient dilatées dans une proportion inhumaine, et sa voix n'était même plus la même.

Tu m'excuseras...

L'instant suivant, un revers du poing jetait Adelli au sol.

Nom de...

La seconde suivante, Elator saisissait Denaos par le cou et tentait de l'éloigner d'Adelli, qu'il semblait avoir la ferme intention de trucider. Les deux compagnons roulèrent au sol, mais cette fois, Elator eut le dessous. Un coup de poing à toute volée l'envoya rouler au loin, alors même que Denaos se précipitait vers la Pie.
Il fut coupé en pleine course par Elator. Celui-ci, furieux, vaenait de lui expédier une branche en pleine tête.
Aussitôt, ce fut un Denaos fou furieux qui se retourné. Il avaittâté la peau de son crâne et saignait. Il gronda.

Cette fois, tu vas me le payer!

Aussitôt, Elator se précipita à l'opposé de la Pie, entraînant Denaos à sa suite.

Courez! Cria-t-il au deux Elfes. Je vous rejoindrai, si je le peux!

Et les deux hommes disparurent entre les arbres.

Alors que je mandais un simple bout d'étoffe, Adelli prit une tête ennuyée.

"Hein ? Un morceau de tissu ?" Désolé, mais je n'ai pas cela sur moi."
Je la regardais des pieds à la tête, étudiant chacun de ses vêtements, et la qualité du tissu qui les composait. "Est-ce qu'elle se fiche de moi ? Elle a de quoi recouvrir une momie !" songeais-je.

"Non ce n'est pas ce que je pense j'espère !? Pas mes habits !?" s'écria t'elle.
Mais ils coûtent une fortune ! Avez-vous vu ces belles parures ! Mais avez-vous vu ces belles parures, elles viennent du Rhûn qui fait face à l'Erebor Sud !"

Je la fixais, ahuri. Si je n'avais pas eu de quoi guérir ses mains, je serais allé décrotter mes vêtements pendant une heure pour récupérer du tissu propre ! Je la suppliais du regard, la priant silencieusement de se montrer vertueuse. A mon grand soulagement, elle déchira le bas de son pantalon et me tendit douloureusement l'étoffe, dans un geste légèrement hésitant, mais généreux.

"Merci pour lui" répondis-je avec un grand sourire réconfortant. Puis je me retournais vers Denaos pour terminer le travail.

Lorsque j'eus fini, Elator prit le blessé sur ses épaules sans que j'eus le temps d'intervenir pour lui expliquer qu'il n'étais pas conseillé de le transporter ainsi, au risque d'aggraver ses plaies, qui même si elles étaient sur la voie de la guérison, pouvaient se rouvrir. "La médecine elfique, c'est pas automatique" pensais-je.

-Retournons au camp, il a besoin de repos. dit Elator.

Et il s'en retourna tranquillement. "Pas de remerciements ? ...Bon." pensais-je, étonné, mais décidé à ne pas éprouver de sentiments négatifs. Tant pis si je n'étais pas remercié. L'important était d'avoir guéri la personne, cela me suffisait. Mais je gardais à l'esprit que la reconnaissance n'était pas très répandue chez ces deux-là. Elator allongea Denaos sous un chêne une fois revenu au camp. Je les surveillais du coin de l'œil, guettant un symptôme de malaise chez Denaos, mais il avait l'air plutôt en forme. Ils discutaient contrat. Denaos se releva, et se dirigea vers notre demoiselle. Je me retournais, cessant de les regarder. "C'est l'heure des explications !" me dis-je, amusé. Je m'assis dans un coin pour faire l'inventaire de mon matériel de soins, me félicitant mentalement d'avoir été si précautionneux, lorsqu'un "-Non !" à la sonorité étrangère retentit. Je levais la tête, et vit Adelli effectuer un stupéfiant vol plané. Reposant la sacoche, je me précipitais vers le petit groupe pour aider Elator à maîtriser Denaos. Le semi-elfe avait une force impressionnante. Il envoya son compagnon rouler. J'allais le saisir lorsque je fus obligé de me baisser à la dernière seconde afin d'éviter la branche envoyée par Elator, qui vint s'écraser contre la tête de Denaos.

-Cette fois, tu vas me le payer! rugit-il.

-Courez! Je vous rejoindrai, si je le peux ! Nous cria Elator, qui éloignait volontairement Denaos de nous.

Ils disparurent entre les arbres. Je ne restais pas atterré longtemps. Côtoyer ces deux-là pendant deux jours avait été aussi riche d'enseignement pour moi que mes longs entraînements avec mon maître d'armes à Esgaroth. Je tournais la tête vers Adelli.

"On les suit." lui lançais-je, tout en courant vers Arùn.
"Elator ne va pas tenir longtemps si on ne se joint pas à lui pour maîtriser Denaos, musique ou non." expliquais-je tout en l'aidant à monter derrière moi.

Lançant Arùn à pleine vitesse parmi les arbres, je me servais de tout mes sens pour les retrouver. Leur confrontation avait laissé des marques bien visibles, et en tendant l'oreille, je pouvais entendre Denaos se battre. Il était silencieux et agile, mais pas autant qu'un elfe apparemment, ce qui nous aidais bien en ce moment.

"Est-ce que tu es habile à te déplacer grâce aux arbres ? Je propose que l'un de nous deux prenne de la hauteur, pour pouvoir leur tomber dessus si besoin est, et les prendre entre deux feux. Qu'est-ce que tu en penses ?" lui demandais-je, tandis qu'Arùn galopait pour rattraper les deux belligérants. C'était assez nouveau pour moi, ce genre de poursuite. C'était la première fois de ma vie que je vivais quelque chose d'aussi exaltant, et je sentais le goût de l'aventure naître en moi. "Si mes parents me voyaient, ils se demanderaient ce qui m'est arrivé, et ne me reconnaitraient pas" pensais-je à moitié ivre d'excitation. C'était idiot, la situation n'était absolument pas drôle, mais je comprenait mieux mes parents, et leur caractère si différent de celui des elfes en général. Je m'apercevais à présent que j'en avais hérité !

-Retournons au camp, il a besoin de repos.

Adëlli ferma alors la marche et retourna au 'campement', la petite traversée des bois fut plus rapide qu'a l'aller et Elator pressait le pas. La femme ne disait pas un mot, elle regrettait d'avoir coupé son bas, il était tellement précieux à ses yeux, elle repensait à sa magnifique couleur azur qui reflétait tant la lumière et qui la mettait naturellement en valeur, le tissu était déjà visiblement imbibé de sang, La Pie en était dégoutée, non par les blessures du semi-elfe mais par l'usage qu'Idril en avait fait, elle ne remettait pas en cause le travail prodigieux qu'avait accompli son ami mais Adëlli trouvait qu'une telle pièce de tissu ne devait pas être utilisée de cette façon.
Et puis La Pie avait aussi honte ! Des lanières de son pantalon en toile pendouillaient à présent le long de ses deux jambes, pas très glamour tout ça ! Pour elle qui faisait attention à son image c'était un désastre.

Enfin bref, assez parlé de ce suuublime pantalon bleu azur virant au turquoise, de cette toile si fine, et de cette netteté parfaite, il y a des choses bien plus importantes à raconter ici !
Arrivé à la prairie, Elator déposa Deanos au pied d'un arbre, l’assassin se réveilla d'ailleurs quelques secondes après à la surprise de tous. Et l'instant suivant il avait prit appui au sol et s'était remit seul sur ses deux pieds avec une aisance monstre.
La Pie fit deux pas vers l'individu et l’écouta parler méfiante.

-Je suppose que tu ne m'as pas pardonné et je comprends. Ma conduite n'était pas des plus exemplaires, je le crains...

"Non je ne t'ai pas pardonné et je ne te pardonnerais jamais mais bon continue tes excuses ça fait toujours plaisir d'entendre un homme qui semble au premier abord être un assassin sans sentiment et surtout sans pitié supplier le pardon. Je pourrais toujours raconter ça dans un bar entre amis ça fera de l'effet j'en suis sûr !"

-Et, au fait...

La Pie sentie son corps se fracasser contre le sol, sans vraisemblablement comprendre ce qui se passait, elle ne fut pas sonnée mais son bras lui faisait mal, la femme se releva péniblement et prit de sa deuxième main celle était blessée, ce n'était surement un p'tit bobo de rien du tout mais tout de même elle avait mal.
Elle examina sa main, un léger bleu allait sans hésiter se former et Adëlli pensa même qu'un simple bisou magique de la part d'Idril suffirait à le faire disparaitre. Mais La Pie retrouvant peu à peu la raison, son compagnon lui parla :

"On les suit." demanda Idril, La Pie comprit directement la scène qu'elle avait loupé. Elle s’apprêta à répondre d'un simple 'non ! Perso je me barre le plus vite possible en espérant ne plus jamais les revoir" mais Adëlli s’aperçut que ce n'était pas une question qu'avait posé Idril non c'était bien une phrase affirmative, en gros un ordre (aux oreilles de notre voleuse professionnelle) . Le médecin monta alors sur son destrier.

"Elator ne va pas tenir longtemps si on ne se joint pas à lui pour maîtriser Denaos, musique ou non."


La Pie refusa l'aide d'Idril mais monta tout de même sur la dos de la belle monture. Adëlli prit Idril par la taille spontanément pour tenir en place sur le cheval, qui partit à vive allure dans les bois sur les traces des deux êtres.

"Est-ce que tu es habile à te déplacer grâce aux arbres ? Je propose que l'un de nous deux prenne de la hauteur, pour pouvoir leur tomber dessus si besoin est, et les prendre entre deux feux. Qu'est-ce que tu en penses ?"

Cette idée plut tout de suite à l'elfe, enfin Idril prenait goût à l'aventure. Sans donner de réponse Adëlli sauta du cheval, retomba sur ses pied et grimpa dans les branches d'un arbre, arrivée à quelques mètres du sol (assez pour pouvoir sauter facilement sur sa proie et pas trop près non plus pour ne pas être entendue) elle continua en longueur pour rattraper les deux bêtes de cirque, l'elfe était rapide et essayant de rattraper Idril qui filait sur sa monture elle cria :

"Tu me prends pour qui ! Je suis voleuse pro' !
Si je les trouve en première j'en finis avec lui une bonne fois pour toute ! Il ne mérite que ça !"

Et tout ça en en courant entre les branches à toute vitesse, s'il vous plait ! 

Elator roula au sol pour la troisième fois. Il eut une chance monstre, car le cheval d'Idril eut le réflexe de s'arrêter avant de lui passer dessus. Il se releva et regarda Idril droit dans les yeux.

Fais attention, je ne sais pas où il est. Il pourrait être n'importe où. Pas au sol...

Il observait autour de lui. Il aperçut la Pie. Celle-ci courait à l'aise sur les branches des arbres. Mais une autre silhouette évoluait à proximité...et se rapprochait dangereusement des deux Elfes

Attention!

L'avertissement vint trop tard, pour la Pie en tout cas. Denaos, quelques mètres en avant, sauta. Totalement invisible la seconde précédente, ses jambes vinrent percuter la Pie avec violence, et tous les deux tombèrent au bas de l'arbre. Denaos se réceptionna en douceur,  et il n'avait cure du destin d'Adelli. Tout ce qu'il voulait, c'était en finir.

Toi, cette fois, tes jolis mots ne te sauveront pas.

Et à ces mots, il bondit vers Idril. Celui-ci ne sut comment réagir, et il se retrouva avec tout le poids du demi-Elfe contre lui. Et la mêlée continua. Assis derrière Idril, Denaos avait la ferme intention de l'étrangler. Ses bras avaient déjà mis la clé meurtrière en place et déjà Idril pouvait commencer à voir des étoiles.
Mais c'était sans compter sur Elator. Sautant sur l'arrière du cheval, il saisit une courte branche, et l’abattit sur le crâne de Denaos. Celui-ci lâcha, mais pivota immédiatement pour affronter l'Elfe. Les deux roulèrent au sol. Elator repoussa son collègue et profita du court instant de répit pour siffler très vigoureusement. Instantanément, Denaos se figea.

Ne me dis pas que tu l'as appelé!

Le sourire éloquent d'Elator semble le terroriser. Au loin, un mugissement retentit. La terre trembla, les arbres tanguèrent. Quelques chose de très gros était en train de courir vers le groupe.
Ce quelque chose était un ours. Elator s'adressa à un Denaos pâle comme un linge

Tu sais comment je l'ai dressé. Tu sais donc comment il réagira si tu nous attaque de nouveau. Pour la troisième fois, ils ne sont pas des contrats!

Le dernier mot avait été prononcé d'une voix forte.

A la façon dont Adelli sauta de mon cheval, je sentis que mon idée de courir à travers les arbres l'avait enthousiasmée. Continuant à poursuivre les sons du combat qui se rapprochaient, je restais à l'écoute d'Adelli, la regardant effectuer ses acrobaties avec émerveillement.

-Tu me prends pour qui ! Je suis voleuse pro' !
Si je les trouve en première j'en finis avec lui une bonne fois pour toute ! Il ne mérite que ça ! me lança-t'elle du haut de la houppe des arbres, tout en me suivant.

Je pensais qu'il ne serais pas nécessaire d'en finir avec lui. Dans son état, il risquait fort de tenter un geste inconsidéré envers sa propre personne avant que quiconque n'ait le temps d'essayer de le tuer.
J'eus soudain un haut-le corps de surprise. Elator avait roulé au loin, et il n'était désormais qu'a quelques mètres d'Arùn, lancé à pleine vitesse.

-Arùn ! criais-je pour l'alerter. Je sentis mon ami essayer de ralentir, puis finalement, cabrer pour éviter de retomber de tout son poids sur l'elfe à terre.
Me cramponnant à l'encolure, je parvins à rester en selle.

-Fais attention, je ne sais pas où il est. Il pourrait être n'importe où. Pas au sol... me prévint Elator en me fixant dans les yeux. "Mon idée de mettre la pie en hauteur était bonne...et dangereuse", compris-je.

Me tournant vers les arbres à ma droite, j'observais Adelli. Une ombre était derrière elle, qui se rapprochait rapidement et bondit sur la Pie alors qu'Elator et moi lui lancions de concerts un rugissant:
-Attention !

Je me précipitais au galop pour rattraper la jeune fille, qui venait d'être violemment percutée tandis que Denaos sautait, se posant comme un oiseau au sol. Elle tomba comme au ralenti, dans un mouvement terriblement gracieux, et dangereux. J'eus la peur affreuse qu'elle ne heurte une branche, mais je pus la rattraper saine et sauve. La reposant au sol, je descendis d'Arùn.

"Tout va bien ? Pas blessée ?" lui demandais-je. Soudain, un mauvais pressentiment me fit me retourner.

-...ne te sauveront pas ! fut tout ce que j'entendis avant de voir Denaos bondir vers moi avec la rapidité d'un ouragan. Surpris, je ne sus quoi faire, hésitant à me battre à cause de ses blessures, que je ne voulais pas aggraver. Le demi-elfe s'abattît sur moi, et je me retrouvais plaqué au sol. Je n'eus plus le choix, je devais me battre. "Mais comment fait-il pour se battre encore, avec les plaies que j'ai dû soigner ? Elles ont cicatrisées, mais à l'extérieur !" me demandais-je, tout en évitant un coup de poing qui m'arrivait droit entre les yeux. Denaos m'envoya rouler, et je me retrouvais devant lui. Je me relevais, mais il bondit à nouveau, et il me renversa, se positionnant dans mon dos. D'une savante clé de bras, je fus bloqué, et toute la force des Eldars ne pouvait plus rien contre l'expérience d'un combattant. Ma gorge fut fortement comprimée, et je sentis que Denaos m'étranglait. Je tentais de me débattre un moment, et de me dépêtrer de son étreinte mortelle, mais je manquais d'air, et commençais à fatiguer. "J'aurais dû m'entraîner davantage au corps à corps..." songeais-je. Je vis soudain de drôles de choses passer devant mes yeux. J'appelais à l'aide, mais je ne parvins à produire que d'étranges sons étouffés. Je tentais alors d'ôter son bras, désespéré, mais toutes mes forces m'abandonnèrent d'un coup, et je ne parvins plus à bouger. Au moment où je réalisais que j'étais complétement à sa merci, je sentis l'étreinte se desserrer.
Une goulée d'air bienfaisante fut aspirée bruyamment, et je m'affalais sur le sol, haletant et tentant de retrouver des idées claires. Tout bourdonnait, et mon corps tremblait tout seul. Me traînant, j'allais m'adosser à un arbre, et j'attendis de retrouver mes forces. Denaos dit quelque chose, mais je ne comprit pas. Soudain, la terre se mit à trembler. On aurait dit qu'un géant s'approchait de nous. "C'est pas le moment de me battre contre un troll" songeais-je, épuisé et ressentant fortement l'envie de rejeter le contenu de mon estomac.

-Tu sais comment je l'ai dressé. Tu sais donc comment il réagira si tu nous attaque de nouveau. Pour la troisième fois, ils ne sont pas des contrats!

Denaos avait un teint horriblement blanchâtre, et il semblait horrifié par ce que venait de dire Elator. L'idée que la créature eut été apprivoisée par l'elfe me réconforta. Apparemment, le semi-elfe nous prenait pour des contrats... Il divaguait complétement ! Me sentant mieux, je me relevais lentement, testant mon équilibre. J'étais en bon état, bien que je ne sus pas comment j'avais fait pour lui faire relâcher prise. "Je dois certainement la vie à un des deux compagnons, mais lequel ?" me demandais-je. Soudain, une incroyable bête sortit des fourrés, et vint se placer aux cotés d'Elator. "Un ours !?" me dis-je, surpris. L'animal était incroyable ! Splendide, et terriblement menaçant, ses crocs n'avaient rien à envier à ceux d'un warg, et sa fourrure abondante était certainement unique. Tout à coup amusé, je regardais la réaction de la Pie.

-Attention !

La Pie se retrouva au sol dans les bras d'Idril qui l'avait heureusement rattrapée avant qu'elle ne touche le sol. Deanos l'avait cognée mais la douleur du coup de la retint pas, elle se releva, déplissant ses vêtements, Adëlli remercia l'elfe d'un regard amical.

"Tout va bien ? Pas blessée ?"

"Non c'est bon, je n'ai rien" La Pie vit alors une ombre se jeter sur son ami mais ne réagit pas à la vitesse voulue et elle se vit écarter violemment par le semi-elfe. Et regagna la terre une fois de plus (elle commençait à avoir l'habitude). Elle bondit sur l’ennemi qui avait depuis quelques secondes déjà attrapé le cou d'Idril est ne semblait pas vouloir le lâcher. La femme essaya de tout ses forces de faire lacher prise à Deanos mais il y était agrippé comme une tique, La Pie regardait nerveusement les yeux d'idril sombrait dans ... dans ... dans rien du tout en faît, ils devenaient vides. La Pie ne pouvait rien faire, Deanos était un monstre ,rien ne pouvait lui enlever cette envie de tuer tout ce que qu'il voyait.
Alors que tout espoir était éteint dans le regard de l'elfe, Elator brandit une branche et frappa la tête de Deanos avec celle-ci, dans d'autres conditions La Pie se serait tordue de rire en voyant la tête de Deanos défigurée par la violence.
Mais au lieu de ceci elle se précipita pour attraper le corps d'Idril mal en point. Elle le fit glisser jusqu’à terre, au pied d'un arbre. Puis tout à coup le sol se mit à trembler, une bête surement gigantesque s'approchait à vive allure.

"Un troll ?" Murmura Adëlli septique.

-Tu sais comment je l'ai dressé. Tu sais donc comment il réagira si tu nous attaque de nouveau. Pour la troisième fois, ils ne sont pas des contrats!

Lança alors Elator en direction de son présumé ami. Deanos d'ailleurs se transforma sur le champs en une petit bête apeurait par ce qui allé suivre. Son tein hâve fessait ressortir ses yeux affolait. Mais le temps de rire une fois de plus qu'un énorme ours se présenta de toute son immensité aux quatre zozos. La Pie fut impressionnée cela fessait une éternité qu'elle n'avait pas contemplé une telle bête. Sa carrure, son poile, son expression menacente, ses pattes et sa force étaient incroyables. Adëlli ne prit pas peur, elle était plus fasciné par le chose qui se tenait imposante à quelques mètres d'elle. Et puis si elle avait bien comprit Elator cet ours ne leur voulait aucun mal, il était juste là pour calmer l'esprit diabolique et incontrôlable du semi-elfe. Alors La femme s'approcha de l’oreille d'Idril qui était encore là près de l'arbre et chuchota en fixant l'ours :

"Tu crois que ça se vend cher ?"

(HRP> désolée pour mon retard ._." )

L'ours déambulait, mais il ne quittait pas Denaos des yeux. Lentement, il fit barrage de son corps à Adelli et Idril. Pendant ce temps, Elator s'était dirigé vers eux.

Ne vous en faîtes pas. Tant que Sacris sera là, Denaos ne vous fera aucun mal.

Il avait prononcé ces mots en murmurant. Puis il se tourna vers un Denaos blême.

J'espère que tu as compris le message!

Le Denaos en question vacilla. Sans doute sous l'effet de la peur, il tomba en arrière. Mais chose curieuse, il ne releva pas la tête. Au bout d'un moment, étonné, Elator se dirigea vers l'endroit où reposait son ami. Celui-ci n'esquissa pas le moindre mouvement à son approche. De plus en plus intrigué, Elator fit signe aux deux autres Elfes d'approcher.
Les yeux de Denaos étaient hermétiquement clos, tout comme sa bouche. Plus encore, il ne semblait même pas respirer... Elator s'agenouilla à ses côtés. Il lui souleva la tête. Denaos n'eut aucune réaction.

Etrange... Son coeur bat, mais...c'est comme si il n'était plus là...

A ces mots, Denaos remua. Ses yeux s'ouvrirent. Son visage se détendit, laissant l'expression typique d'un homme dérangé en plein sommeil. Mais il y avait bien plus surprenant. Son air ahuri laissait clairement penser qu'il ne reconnaissait personne.

Où... Où est-ce que je suis?

Même sa voix avait changé, c'était clair et net. Un peu comme si il était devenu quelqu'un d'autre...

Qui êtes-vous? Je ne me souviens pas vous avoir déjà rencontré. Mais pourriez-vous me lâcher, s'il vous plaît?

Sidéré, Elator obéit. Denaos se releva lentement. Il ressemblait à quelqu'un que l'on venait de tirer d'un long sommeil.

D'ailleurs, je ne crois connaître aucun d'entre vous! Si vous me racontiez votre histoire, pour commencer?

L'ours vint se positionner devant La Pie et moi, opposant son impressionnante carrure à la fureur de Denaos. Elator nous mit en confiance.

-Ne vous en faîtes pas. Tant que Sacris sera là, Denaos ne vous fera aucun mal. nous murmura t'il avant de se retourner vers le semi-elfe, dont le visage avait à présent la teinte qu'avait eu le mien quelques secondes auparavant. -J'espère que tu as compris le message ! lança le dresseur de l'ours.

Denaos sembla alors s'évanouir, mais il tomba avec une lenteur surnaturelle. Les moindres mouvements de son corps attiré par la gravité étaient soulignés par la grâce du ralenti. Lorsqu'il se fut complètement affalé à terre, je sentis que quelque chose clochait. Ce fut comme si une chose se dissipait...une chose qui aurait été présente depuis le début sans se faire remarquer, et qui se serait à présent complétement dévoilée. Elator examina le corps, puis nous fit signe d'approcher. Je m'agenouillais en face d'Elator, examinant les symptômes de l'étrange torpeur de son ami.

-Etrange... Son cœur bat, mais...c'est comme si il n'était plus là... fit Elator.

Le regardant dans les yeux, je hochais la tête. Cela confirmait cette impression que j'avais eue. Quelque chose était parti. Cependant, il ne me semblait pas que ce soit néfaste. Soudain, l'homme bougea ses mes doigts. Penchant la tête, j'observais attentivement Denaos, qui s'était réveillé. Il avait quelque chose de changé. Son visage portait une expression inconnue de la personne qu'il avait été: L'ahurissement. Il ne me semblait pas que le Semi-elfe eut pu être un jour ahuri de quoi que ce soit. Jamais surpris, toujours préparé...Et pourtant !

-Où... Où est-ce que je suis ? demanda t'il, usant d'un timbre de voix que je ne lui connaissais pas. Je fronçais légèrement les sourcils en cachant mon étonnement, ne désirant pas le mettre mal à l'aise en lui faisant comprendre qu'il n'était pas dans un état normal. Il ne fallait pas brusquer les gens atteints d'amnésie de ce genre...Surtout quand ils maniaient les armes aussi bien que lui !

-Qui êtes-vous ? Je ne me souviens pas vous avoir déjà rencontré. Mais pourriez-vous me lâcher, s'il vous plaît ?

Nous nous écartâmes, le laissant respirer un peu et regarder autour de lui. J'observais Elator. Il était complètement désemparé. "Je ne sais pas depuis combien de temps ils se connaissent, mais ce doit être dur..." songeais-je avec un pincement au cœur.

-D'ailleurs, je ne crois connaître aucun d'entre vous! Si vous me racontiez votre histoire, pour commencer ? Regardant les autres, je me décidais à faire quelque chose. Aussi pris-je la parole le premier.

"Est-ce que vous vous sentez bien ? Vous vous êtes évanoui...plus ou moins. Je suis Idril Felagund, je viens de...Mirkwood, dis-je avec précaution, me souvenant de sa réticence à évoquer le Roi Thranduil. Cela allait-il lui rendre la mémoire ? Nous nous sommes déjà rencontrés, mais vous ne vous en souvenez certainement pas." dis-je, comme si nous nous étions rencontrés il y a bien longtemps. Ne pas le brusquer trop rapidement...lui laisser découvrir les éléments petit à petit était ce qu'il y avait de mieux à faire.
Me tournant vers Elator, je me rapprochais de lui et lui demandait silencieusement s'il savait pourquoi Denaos avait complètement changé de caractère, même si au vu de sa réaction, il n'en avait pas la moindre idée. Mais en connaissant le Semi-elfe mieux que nous, il avait peut-être des indices qui m'aideraient à comprendre ce qui lui arrivait.
"Ce n'est pas ébéniste que j'aurai dû faire, c'est médecin..." pensais-je, songeant au destin qui s'acharnait à disposer des gens ayant besoin de soins sur ma route. Même si j'avais de solides connaissances, je ne valais pas un médecin spécialiste. Les problèmes d'amnésie me dépassaient complétement. C'est de psychologie dont j'allais surtout devoir faire preuve. "Quoique s'il reste ainsi, il sera peut-être plus pacifique...même s'il est possible que son oubli soit causé par une abnégation inconsciente de ses souffrances..." me demandais-je, essayant de démêler ce casse-tête.

-Qui êtes-vous ? Je ne me souviens pas vous avoir déjà rencontré. Mais pourriez-vous me lâcher, s'il vous plaît ?
Et bah quelle journée ! Un elfe, plus un semi et ensuite pouf apparait un 3ème, un ours et une perte de mémoire !
C'était une histoire folle mais La Pie y prenait goût, elle fit deux pas en arrière pour s’éloigner de Deanos.
Le tueur était visiblement changé, son regard s'était purifié, son visage calmé et il semblait serin.
Mais malheureusement pour lui, La Pie n'y croyait pas, elle ne voyait qu'en Deanos un bon, très bon acteur, derrière cette mise en scène puérile ce cachait bien le tueur à gage qu'elle connaissait. Tous cela la fit frissonner et si Elator jouait un rôle aussi ? Et peut être même Idril, qu'elle pensait 'Réel'.
L'idée de tuer toute la petite troupe lui vint rapidement à l'esprit mais sa pensée fit aussi vite demi-tour, elle ne pouvait pas tuer Idril, il s'était montré compatissant envers elle en la soignant et si il voyait le massacre il pourrait très bien porter plainte, Adëlli pourrait être attrapée, pourchassée , ça tête serait mise à prix à des million de piè...,non, à des Milliard de pièces d'or ! La Pie rêvât, elle voyait déjà sa tête plaquée sur tous les arbres d'Arda ... L'aventure avec un grand A.
Bref.

-D'ailleurs, je ne crois connaître aucun d'entre vous! Si vous me racontiez votre histoire, pour commencer ?

Deanos connaissait son texte. La Pie s'attendait à tous moments à le voir bondir sur elle pour l'égorger ou pire ...
Elle fit encore un pas en arrière discrètement. Les deux elfes semblaient se questionner à propos du malade imaginaire mais la Pie n'était pas dupe.
Idril expliqua brièvement qui il était.
Ça allait être naturellement autour de notre très chère Sganarelle de se présenter, tous le monde allait se retourner vers elle, tout le monde lui sauterait dessus comme des animaux sur une proie.
Mais ce n'est pas ce qui se passa, lorsque qu'ils se retournèrent pour attendre les quelques phrases de la demoiselle, ils virent une petite paire de fesse se faufiler à toute vitesse dans les bois.
"Mára mesta !*" (Au revoir)
La Pie n'avait plus rien à faire ici, elle ne resterait pas au milieu d'une foret perdue en attendant de se faire farcirent puis cuire à la poêle. La Pie courait bien trop vite et avait pris une avance considérable personne même Deanos ne pourrait la rattraper ou même la retrouver sa route continuait, sa longue vie n'était pas encore une très longue vie.


(HRP> Désolée la fin était un peu brève mais mon perso est réellement partie, bonne continuation pour le rp
*je ne parle pas du tout elfique mais j'ai trouvé cela sur un site donc bon si ça ne va pas dites le moi! )