Chroniques d'Arda
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 Revues de troupes (Pv Nadalian)

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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyVen 17 Fév 2023 - 13:50

Comme prévu depuis quelques temps, j'avais organisé un tour du pays afin de passer nos troupes en revue. C'était la première fois depuis mon accession au pouvoir que je pourrai effectuer cette tâche dans un territoire réunifié. Le but de cette manœuvre était simple : assurer mon autorité auprès de tous, vérifier l'état des infrastructures, recueillir les opinions des soldats quelques soient leurs grades, ainsi que leur proposer une introduction aux premiers soins avec l'aide de dame Nadalian. Un programme chargé mais que je pensais pouvoir clore en un mois au maximum : le territoire n'était pas si grand que l'on pourrait le croire et la population était suffisamment concentrée pour ne pas trop s'éparpiller.

Nous commencerions notre périple par la garnison la plus au Nord puis formerions une boucle tout le long de la frontière jusqu'à rejoindre le chantier de la future capitale dans les montagnes. J'avais choisi un emplacement sur le territoire ancestral de mon clan, non loin de la source du fleuve : un emplacement stratégique à plusieurs points de vue. Les travaux ayant débuté depuis déjà près de cinq ans, j'avais hâte de constater de mes yeux l'avancement du projet. J'avais conscience que cela ne serait peut être pas achevé de mon vivant, mais j'avais bon espoir de pouvoir m'y installer sur la fin de mon règne. Une capitale forte et bien conçue serait un avantage politique pour un peuple tel que le nôtre, que nos voisins considéraient bien souvent comme un ramassis de bouseux presque sauvages.

J'avais achevé mes préparatifs et m'étais rendu parmi les premiers au point de rendez vous dans la cour, afin de régler les derniers détails. J'avais confié la gestion du castel à mon frère et mon bras droit qui sauraient conjointement tout superviser en mon absence. La caravane serait composée de plusieurs chariots de fourniture et de denrées alimentaires, accompagnés des participants à cheval. Point de litière à Dun : nos routes n'étaient pas les plus praticables pour les carioles et nôtre trajet avait été pensé en conséquence. La plupart d'entre nous montaient fort bien à cheval et nous ne voyions aucune objection à nous déplacer ainsi des heures durant. J'avais moi même pris le parti de chevaucher mon vieux compagnon, l'étalon qui m'avait accompagné tout au long de ma campagne militaire. C'était une bête robuste, fiable et particulièrement stoïque sur laquelle je savais pouvoir compter. Bien qu'il ne paie pas de mine, avec sa fourrure brun sombre mi longue et son air râblé, il était parfaitement habitué à traverser les vallées et les zones rocailleuses en ma compagnie. J'avais envisagé d'acquérir une nouvelle monture, maos il m'aurait peiné de priver mon vieux compagnon d'un voyage qu'il était encore en mesure d'effectuer. Je flattai son encolure d'un air quelque peu mélancolique, avant de retourner m'intéresser aux questions d'organisation.

C'était l'effervescence dans la cour, ce matin là, et bien des badauds s'étaient rassemblés, en plus des participants. Nous serions accompagnés d'une vingtaine d'hommes d'armes, ainsi que de missives destinées aux capitaines des différentes garnisons. Tandis que les préparatifs touchaient à sa fin, je cherchai du regard la jeune Nadalian, que j'avais conviée à m'accompagner pour ce périple. Lorsque je la repérai enfin dans la compagnie, je montai en selle et la rejoignis au petit trot.

"Bien le bonjour, ma dame. J'espère que vous êtes prête, nous avons plusieurs heures de chevauchées qui nous attendent."


J'avais à présent un doute quant au fait qu'elle eût reçu un enseignement suffisant pour suivre la troupe à cheval. A dire vrai, j'avais oublié de m'enquérir de sa compétence en ce domaine... Je ne m'étais inquiété de la question que la veille, lorsque je lui avais fait envoyer un hongre placide : elle n'avait probablement pas de monture en propre et l'animal était suffisamment calme et docile pour suivre la compagnie sans qu'elle eût réellement besoin de faire quoi que ce soit. Je me reprochai un instant de n'en n'avoir pas discuté avec elle au préalable, mais je devais bien admettre que je n'en n'aurais pas eu le temps même si j'avais pensé à le faire plus tôt.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyJeu 23 Fév 2023 - 8:41

Porter un pantalon n’était pas si inconfortable, finalement… L’idée lui avait d’abord semblé parfaitement incongru, un pantalon alors qu’elle était une femme… Jamais il ne lui serait venu à l’esprit de faire ça, jamais sa famille ne l’aurait laissée faire, par ailleurs, ce n’était pas une manière de s’habiller ! C’était Eden qui avait lourdement insisté, en lui rappelant que voyager des jours à cheval en robe, y compris de voyage, n’était pas aussi confortable que lorsqu’elle était assise sur la roulotte d’une caravane durant tout le trajet. Elle portait en plus une tunique assez longue, dans les pans descendaient quasiment jusqu’aux genoux, agrémentée d’une veste de voyage. Les cheveux attachés en un chignon lâche, elle avait une impression très bizarre, gênée, avec le sentiment qu’on la regardait travers, alors qu’en réalité, personne n’y prêtait la moindre attention. Eden, venu juste avant le départ, lui donna quelques indications de plus, pour le voyage. Le médecin en chef était aussi celui qui lui avait appris l’équitation, peu de temps après son arrivée à Dun. La veille même, le roi avait fait parvenir un cheval assez doux, nommé Aries.

"Tout est en place," marmonna Eden en s’assurant de la selle. "Il n’est pas nerveux, c’est un bon cheval. Il n’est pas censé il y avoir du grabuge en cours de route, mais si ça devait arriver, vous resterez à l’écart, de toute façon."

"C’est sûr," grimaça-t-elle dans un demi-sourire. "Je ne sais pas me servir d’une épée…"

"Je croyais que vous aviez un poignard ?"

"En cas d’urgence, si jamais on… Enfin bref, c’est pour les cas extrêmes, je ne saurai pas me débrouiller sur un champ de bataille."

"S’entraîner à ce genre de choses n’est jamais trop tard. Enfin, pour le moment, ça n’a pas d’importance, tous ces gars savent se battre. Très bien, rappelez-vous juste de comment vous étirer à la fin de chaque journée de voyage, le corps est mis à rude épreuve lorsqu’on a pas l’habitude. Bon voyage."

Elle le remercia, avant qu’il n’hoche rapidement la tête en guise de salut et reparte à ses propres tâches. Dans la cour, l’agitation était à son comble. Les chariots remplis et les marchandises emportées calées et couvertes, en cas de pluie, les chevaux préparés… Les hommes parlaient forts et ne semblaient pas du tout tendus. Elle se retourna vers Aries, puis lui grattouiller un peu le front avec affection. Puis vérifia une ultime fois les sacs accrochés à la selle, voulant être certaine de ne rien avoir oublié. Un nécessaire de médecine l’accompagnait où qu’elle aille, contenant de petits instruments de base, des plantes, des médicaments fréquemment utilisés et des bandages. Dommage que certaines plantes poussent difficilement, dans ce pays rocailleux et venteux… Les importer n’avait rien de simple et les caravanes de marchands n’avaient que peu souvent de tels types d’articles. L’acanthe, par exemple, peinait à pousser, manquant de l’humidité et l’ombre des forêts, d’un sol plus chaud. Elle était pourtant très utile contre les brûlures, les irritations et même les morsures de certaines araignées.

Heureusement, d’autres plantes comme la bugrane épineuse poussaient très bien, dans ce pays, à l’état sauvage ou en culture. Elle avait d’ailleurs appris à certains de leurs patient que des plantes comme celle-ci pouvaient également être mangées. Si les champignons ne posaient de soucis à personne, dans le pays, l’idée de consommer certaines plantes n’était pas rentré dans les mœurs. Elle fermait pour de bon les sacs avec soin, lorsqu’un petit bruit de galop, dans son dos, l’alerta. En se retournant, elle aperçut le roi, venir à sa hauteur. Prêt, comme quasiment tous, le moment de se mettre pour de bon en selle était arrivé. Sa plus grosse inquiétude était de tenir correctement durant plusieurs jours d’affilée, sans se casser stupidement la figure. Eden avait sans doute raison, d’ailleurs, elle ferait mieux de s’entraîner, physiquement parlant… Histoire d’être capable de tenir le choc. Même sans parler de se battre, ça lui sera utile pour des affaires comme celle-ci.

"Bien le bonjour, ma dame. J'espère que vous êtes prête, nous avons plusieurs heures de chevauchées qui nous attendent."

"Bonjour," lui sourit-elle en redressant la tête. "Tout est prêt, oui, merci d’avoir envoyé Aries."

Le moment de monter à cheval… Elle n’était pas encore très assurée et sûre d’elle, mais au moins, pu le faire sans trop de difficultés. Porter un pantalon pour cet exercice rendait définitivement les choses plus simples ! Au moins, Aries ne semblait pas affecté par la nervosité de sa cavalière.

"Mais vous-même, cela va aller ?" s’enquit-elle d’un ton plus inquiet en le regardant. "Vous aviez des douleurs au dos."
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyVen 24 Fév 2023 - 14:53

La jeune femme avait l'air parfaitement à l'aise et je fus rassuré de la voir ainsi. Je m'étais fait du mouron pour rien. Tant mieux.

"Bonjour, commença-t'elle. Tout est prêt, oui, merci d’avoir envoyé Aries.
-Ce n'est rien,
éludai-je avec un petit signe de la main, je peux vous assurer que vous préfèrerez monter que d'être ballottée dans tous les sens dans une cariole. On m'a dit que c'était une bonne monture. Vous pourrez la garder, si vous le souhaitez. Je n'ai pas encore eu l'occasion de m'atteler à la réfection des routes et j'avoue que j'ai pensé profiter de cette occasion pour juger de moi même des urgences en la matière."

Il y avait encore tant à faire ! Mais il fallait bien commencer quelque part. Quant au cheval, j'étais heureux qu'elle l'apprécie. Il avait été complexe de trouver une monture de cette nature qui soit à la fois placide et fiable et qui ne soit pas d'ores et déjà attribuée à une grande dame. Il s'agissait d'un animal croisé avec un cheval du Rohan, et non d'un pur sang trapu comme ceux que nous montions traditionnellement. Ils étaient assez rares. La plupart de ces animaux étaient dédiés aux femmes et filles des chefs de clan et elles n'avaient pas pour habitude de se départir de leurs petits privilèges. Celui-ci avait appartenu à l'une des filles d'un seigneur qui avait refusé de se rendre. Sa maîtresse avait survécu, bien sûr, mais nous l'avions dépouillée de ses avantages. Aussi étais-je satisfait de l'arrangement. Quelques uns de mes hommes s'étaient mis à murmurer entre eux en reconnaissant l'animal, et en me voyant discuter avec sa cavalière. Ils me connaissaient bien.

"Mais vous-même, cela va aller ?" demanda-t'elle avec une note dd'inquiétude dans la voix. "Vous aviez des douleurs au dos."

Je m'inclinai brièvement en souriant, reconnaissant de son intérêt pour ma personne. Je me doutais bien qu'il n'était que d'ordre médical et professionnel, mais c'était tout de même agréable.

"C'est fort aimable de votre part de vous en inquiéter. J'ignore si cela aura un sens pour vous mais je pense que mon dos sera plus qu'heureux de retrouver ses bonnes vieilles habitudes. C'est pour cela que je suis taillé."


Je flattai l'encolure de ma monture d'un air satisfait. De fait, j'étais ravi d'aller gambader enfin et de sortir de mon bureau sinistre. Enfin, un peu d'action ! Il était plus que temps. J'étais à présent d'excellente humeur tout comme la majorité de mes compagnons.

"Souhaitez vous m'accompagner à l'avant de la colonne ou bien préférez vous rester à l'arrière avec les hommes ? Je pourrais vous servir de guide si le cœur vous en dit."


Je lui souris aussi aimablement que possible. J'espérais qu'elle accepterait de se joindre à moi car j'appréciais sa compagnie. A dire vrai, j'escomptais profiter de ce voyage afin de me rapprocher d'elle, car notre dernière conversation m'avait porté à la réflexion. Elle me plaisait, comme une femme plaît à un homme. Cependant je n'avais pas l'intention de m'imposer à elle, j'espérais que les choses pourraient aller à leur rythme, s'il devait en être ainsi.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyDim 26 Fév 2023 - 9:23

"C'est fort aimable de votre part de vous en inquiéter. J'ignore si cela aura un sens pour vous mais je pense que mon dos sera plus qu'heureux de retrouver ses bonnes vieilles habitudes. C'est pour cela que je suis taillé."

Il faudra tout de même surveiller ça, en cours de route ou tout simplement ce soir, une fois le camp établi. En attendant, si ça lui faisait du bien, elle était déjà rassurée. Pour lui, en tout cas, pour elle-même, ça restait à déterminer, voir ce que plusieurs jours à cheval allaient bien pouvoir donner. Jetant un bref regard aux carioles et pensant justement à l’état actuel des routes, elle se fit la réflexion qu’en effet, rester avec Aries sera plus confortable. La veille, après le travail, elle l’avait déjà un peu monté, pour nouer un premier contact et aussi s’assurer qu’elle était toujours capable de grimper en selle sans se casser le nez contre un rocher trois mètres plus loin. Il faudrait vraiment qu’elle arrête de se poser trop de questions et se détende un peu plus… Pourquoi ne pas profiter de ce voyage pour s’y efforcer, après tout ? La guerre était terminée et il s’était écoulé des mois depuis son arrivée ici, sans compter que pas mal de projets étaient en cours de route. Il n’y avait plus de quoi angoisser ou… Plus autant qu’avant.

"Souhaitez-vous m'accompagner à l'avant de la colonne ou bien préférez-vous rester à l'arrière avec les hommes ? Je pourrais vous servir de guide si le cœur vous en dit."

"Oh, j’en serais ravie,"
lui rendit-elle son sourire, "je voudrai découvrir ce pays à travers un autre prisme que les campagnes de guerre."

Elle aimait bien discuter avec lui, en plus de ça, bien qu’elle n’ose pas le dire aussi frontalement. A l’arrière, ça serait moins, heu… Elle ne saurait pas vraiment quoi partager avec les soldats, donc resterait probablement silencieuse tout le long du voyage. Lorsque l’ordre du départ fut donné, elle serra légèrement plus fort sur les rênes, un peu nerveuse, mais Aries avança sans heurts ni soucis, au rythme du reste de la troupe. Un vent léger les accueilli, une fois quitté le village et arrivés sur les routes caillouteuses. Il y avait tout de même… Un certain apaisement, dans ce paysage. Sans doute car c’était bien loin de ce qu’elle avait connu durant son enfance et qu’elle se sentait plus en sécurité. Ce serait difficile à expliquer, d’une manière formelle… Parfois, elle se plaisait à rêvasser de géants ayant sculpté ces paysages, les plaines, les montagnes, les collines et les forêts, avant une grande patience, avant que les hommes, peu à peu, ne viennent les découvrir et s’y installer… Des rêves un peu stupides, dont elle ne parlait pas. Personne ne lui avait jamais vraiment dit pourquoi ces terres étaient ainsi, mis à part que c’était la volonté du Dieu.

"Ce pays serait apprécié par les fauconniers," dit-elle tout à coup, portée par le fil de ses réflexions. "Pour l’entraînement et le repérage de leurs proies…"

Elle voyait régulièrement des rapaces traverser le ciel ne flèche, depuis le village, bien qu’ils ne soient pas si nombreux. En particulier des buses. Les oiseaux plus fins et petits étaient légions, quant à eux, adorant visiblement les tourbes et petits bois du pays.

"Quelles sont les légendes propres à ce pays ? Vous pourriez m’en raconter ?"

A ses yeux, c’était l’un des premiers chemins pour s’initier à la culture d’un pays ou d’une région. Les contes et légendes en racontaient toujours beaucoup sur les mentalités et coutumes d’un peuple.
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyLun 27 Fév 2023 - 22:23

Elle répondit à ma proposition avec un enthousiasme qui m'amusa.

"Oh, j’en serais ravie," dit-elle aussitôt, avant d'ajouter : "je voudrais découvrir ce pays à travers un autre prisme que les campagnes de guerre."

Souriant, je lui proposai d'un geste de rejoindre le début de la caravane. Assurément, il y aurait bien des choses à dire et je goûtai d'avance au plaisir de sa compagnie. Le départ ne tarda plus et le groupe s'ébranla tranquillement, se fixant sur la vitesse du meneur, un homme dont la tache consistait à surveiller l'ensemble de la compagnie pour caler la vitesse de progression sur celle de l'arrière de la colonne. Le temps était égal quoiqu'un peu venteux, mais rien dont on dût se plaindre. C'était habituel dans la région et cela ne ralentissait pas le convoi. Tant qu'il ne pleuvait pas et que le vent restait ainsi, nous pourrions progresser rapidement et efficacement.

"Ce pays serait apprécié par les fauconniers," fit soudain remarquer Nadalian."Pour l’entraînement et le repérage de leurs proies…"

Je hochai la tête et répondis tranquillement :

"Tout à fait, et nous avons notre lot de fauconniers, aussi bien professionnels qu'amateurs. C'est un passe-temps apprécié par la noblesse de Dun. Personnellement, ce n'est pas ma méthode de chasse favorite, mais je connais bon nombre d'adeptes. Mon frère Alasdair, que vous avez rencontré, en fait partie. "


Il affectionnait particulièrement cette pratique et quoi que je puisse en penser, j'appréciais de le voir si passionné par quelque chose. Je lui avais d'ailleurs offert un oiseau récemment et j'étais satisfait qu'il lui ai permis de sortir car j'avais peur qu'il ne se morfonde de sa perte de mobilité. La mélancolie et la tristesse étaient à mes yeux des maux tout aussi graves que la souffrance physique, et tout aussi meurtriers.

"Quelles sont les légendes propres à ce pays ? Vous pourriez m’en raconter ?"

Je guidai ma monture un peu plus près d'elle, nos chevaux marchant d'un même pas lent et régulier. J'avais bon nombre de légendes dans mon arsenal et j'aimais les raconter, quoi que je ne sois pas un conteur né. J'aimais mon pays et les merveilles qui le peuplaient. Il me plaisait de parler de notre folklore, d'autant que j'avais bon espoir d'émerveiller mon interlocutrice à son tour et de peut être lui offrir un peu de mon amour de ces pentes escarpées, de ces bouquets de roches et des vents sifflants qui semblent vous murmurer à l'oreille. Par chance, nous passions à présent près d'un mont terreux qui semblait dénoter légèrement dans le paysage. Quoi que des paysans s'y soient installés et l'aient couvert de champs de blé et d'orge, l'absence de pierre sur ses versants paraissait inhabituelle par rapport au reste du paysage. Quelques moutons paisibles paissaient autour de la base du monticule de terre, veillés par leurs fidèles bergers ainsi que leurs chiens de troupeaux, des animaux arrivant à peu près au genou de leur propriétaire et à la robe longue, souvent noire et blanche bien qu'elle se décline en différentes teintes. L'un des bergers sifflait ses chiens afin de rassembler ses bêtes, probablement afin de les changer de pâture. Je tendis la main en direction de l'irrégularité topographique, afin qu'elle puisse voir elle même de quoi je parlais.

"Vous voyez ce mont ? D'après la légende, il ne s'agit pas de l'une des collines ordinaires de la région. Il se dit qu'il s'agit en réalité d'un monceau de terre qui chût jadis du talon d'un géant qui passait par là. Tandis qu'il enjambait les montagnes pour se diriger vers la mer, il aurait marché dans le fleuve, et de la boue aurait constellé ses semelles. Tandis qu'il poursuivait sa marche, plusieurs tas de terre se seraient déposés dans son sillage. Il en existe deux autres, en direction de l'Ouest. Les deux situés aux extrémités sont à peu près à la même distance de celui qui est au centre. On les appelle les Trois Pas du Géant."


Enfant, j'avais aimé imaginer l'immensité de cet être qui aurait été capable d'enjamber la montagne et de traverser notre pays en quelques pas. Il devait être formidablement grand, s'il avait un jour existé.

"D'aucuns disent que ce géant faisait de l'ombre à Ancalagon le noir, et qu'il a disparu au delà de la mer afin de laisser place aux Hommes. Nous avons de nombreuses histoires de créatures fantastiques, dans la région."


Je marquai une pause, cherchant des yeux les reliefs de mes montagnes natales, derrière nous. Lorsque je repérai l'endroit approximatif que je cherchais, je le désignai du doigt, avant d'enchaîner avec une lueur d'amusement dans le regard :

"Par exemple, dans mon village, nous avons le daù, qui est une sorte de chèvre montagnarde dont les pattes d'un côté du corps sont plus courtes que de l'autre. Je ne vous parle pas des pattes avant ou arrière, non, mais bien des pattes latérales. Cela s'explique dans le fait que la créature vit sur les pentes et cela lui permet de rester bien droite sur ses appuis."


J'interrompis mon explication en riant. Puis je poursuivis tout bas, sur le ton de la confidence :

"D'ailleurs, il y a une petite plaisanterie entre nous... D'ordinaire, nous n'en parlons pas aux non initiés, mais je vais vous confier ce secret. Je compte sur vous pour ne pas l'ébruiter."


Je me penchai un peu vers elle, tout en expliquant cette coutume des plus divertissantes :

"Certaines nuits d'hiver, lorsqu'il fait frais mais pas trop froid, on part chasser le daù. Les chevaliers organisent une grande chasse et y convient les jeunes qui souhaitent se proposer en tant qu'écuyers, dans le but de choisir un apprenti. Toute la journée précédent la chasse, nous inculquons aux jeunes la bonne méthode pour attirer le daù. Selon les villages, le bruit que nous utilisons diffère mais le but est le même : on leur dit de parcourir une zone donnée en faisant ce bruit, afin d'attirer l'animal. Puis, lorsqu'il approche, les jeunes doivent lancer leur plus beau compliment à la bête. Le daù est dit orgueilleux, aussi on raconte que si le compliment est assez joli, il se retourne afin de remercier le jeune homme. Mais il s'empêtre toujours dans ses pattes inégales, ce qui permet la capture. Bien entendu, il n'y a pas de daù et la plupart du temps on leur envoie simplement une chèvre. Ensuite, les hommes faits prennent note des compliments offerts par les jeunes et cela leur permet de choisir un écuyer plus ou moins raffiné selon les préférences de chacun. Certains ont en réserve de jolis compliments, tandis que d'autres... Eh bien, une chance pour eux qu'ils manient mieux l'épée que la langue car le daù ne s'y laisserait pas prendre ! Certains chevaliers s'intéressent à la préparation dont les aspirants écuyers ont fait preuve, d'autres aux méthodes de chasse, à la discrétion... Chacun profite de l'occasion pour jauger les jeunes et décider si oui ou non ils souhaitent les prendre en apprentissage."


Je marquai une courte pause, puis ajoutai sur le ton de la confidence :

"Voyez vous même si l'histoire est répandue."


Puis, je m'écartai légèrement afin de ne pas incommoder la jeune femme par le bruit, puis j'utilisai le sifflement à modulation caractéristique que nous imitions dans ma région pour attirer le daù. Dans la colonne derrière nous, quatre hommes répondirent à l'unisson en riant et en désignant le flan du mont, comme s'ils avaient vu quelque chose s'y déplacer :

"Daù, daù !"


D'autres éclats de rire retentirent aussitôt, suivis de divers bruitages rapportés par une dizaine d'hommes supplémentaires : des claquements de langue, des gloussements ainsi qu'un drôle de cri rauque. Près de la moitié des hommes de la caravane s'étaient ainsi manifestés et cela m'amusait au plus haut point. Ceux qui avaient grandi dans les plaines ne comprenaient pas de quoi il retournait, ce qui ajouta à l'hilarité de ceux qui comprenaient la plaisanterie. J'adressai un clin d'oeil à Nadalian tout en portant le doigt à mes lèvres afin de l'enjoindre à garder pour elle ce secret.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptySam 4 Mar 2023 - 20:09

Il pointa du doigt un mont prominule alors qu’ils poursuivaient doucement leur avancée, là où un troupeau de moutons broutaient sans se soucier le moins du monde du passage de la caravane, tout comme les hommes se mettant à les rassembler. Ce qu’il expliqua à propos de ce mont rejoignait curieusement les histoires de géants qui avaient bercé son enfance, alors qu’elle venait d’un pays différent, la laissant déjà rêveuse. Bien sûr, tout ça n’était que des contes pour enfants et il convenait de ne plus y attacher d’importance, une fois adulte… Les géants n’existaient pas, c’était un fait admis et mieux valait ne pas donner de signes qu’on y croyait ou qu’on aimerait qu’ils existent. Par contre, les trolls existaient bel et bien, eux, hélas, alors pourquoi ne pas imaginer une autre espèce du genre, moins stupide et mauvaise, qui… Ce serait tout à fait sympathique, à son sens ! Enfin, une fois le choc avalé, bien sûr, car rencontrer une telle créature sans avertissement serait sûrement terrifiant, de prime abord. Un peu comme ces vieilles histoires parlant d’arbres qui marchent et parlent, elle avait du mal à y croire. Bien qu’elle serait curieuse de voir ça en vrai.

"D'aucuns disent que ce géant faisait de l'ombre à Ancalagon le noir, et qu'il a disparu au-delà de la mer afin de laisser place aux Hommes. Nous avons de nombreuses histoires de créatures fantastiques, dans la région."

Elle s’était toujours demandé quelle était la part de légende et celle de vérités, dans toutes ces histoires… Si les dragons d’autrefois étaient réellement si grands ou si tous ces récits n’avaient pas été romancés et exagérés, au fil des générations de conteurs, pour rendre l’histoire plus belle et épique. Elle y réfléchit, l’espace d’un instant, peu sûre de ce qu’il fallait croire ou non. Après tout, beaucoup de personnes aimaient exagérer les combats pour les rendre plus intéressants. Surtout qu’avec des monstres de cette taille, comment leurs adversaires auraient-ils pu les combattre et survivre ? Le Roi interrompit le fil de ses pensées en désignant d’autres reliefs, plus lointains, en enchaînant sur l’histoire d’une de ces créatures fantastiques. La description la fit sourire, imaginant à quoi pouvait ressembler la bête et les difficultés qu’elle devait avoir pour se déplacer. Si elle se trouvait du mauvais côté d’une montagne, la pauvre devait avoir bien du mal à remonter. Sans doute la légende remontait-elle à une histoire vraie, par exemple, après l’observation d’une chèvre malheureusement née difforme ?

"D'ailleurs, il y a une petite plaisanterie entre nous... D'ordinaire, nous n'en parlons pas aux non-initiés, mais je vais vous confier ce secret. Je compte sur vous pour ne pas l'ébruiter."

Il la rendait curieuse… Une tradition, se menant dans cette contrée, avec les chevaliers du pays. Imaginer comment se déroulait la scène se faisait sans aucune peine, même si ça prêtait à sourire, elle se demanda quelle était la part, parmi les jeunes, de ceux croyant dur comme fer à l’existence de la créature. Ce n’était pas une mauvaise idée, ça amusait les plus âgés et ça entraînait les jeunes au langage et aux techniques de chasse. Il y avait aussi une… Comment dire… La façon dont il lança cela à la troupe ensuite et les réactions de plusieurs des hommes donnèrent une image moins « rude » à l’ensemble de la troupe, plus qu’elle n’en avait eu l’impression jusqu’alors. C’était à la fois bizarre et amusant, car elle n’avait que peu vu d’hommes osant se lâcher et s’amuser alors qu’ils n’étaient pas exclusivement entre eux. Elle hocha la tête avec un petit rire, pour signifier qu’elle gardera, bien sûr, ce secret. Cela lui rappelait un peu les histoires racontées aux petits sur telle ou telle créature, pour les inciter à rentrer à la maison avant la tombée de la nuit, ne pas aller seuls dans tel ou tel endroit ou encore, les inciter à être sages. Dommage que ce genre de stratégie ne fonctionnât plus une fois passer, bien souvent, l’âge de dix ans.

"Les légendes sur les créatures des montagnes et des collines, au Gondor, sont moins amusantes, il faut bien l’admettre," dit-elle après cela. "L’une d’elle parle d’une créature nommée wyvern, apparentée aux dragons, qui posséderait un long corps de serpent, terminé par des pattes d’aigle, avec de grandes ailes. Elle vivrait dans les grottes profondes des Montagnes Blanches et serait la gardienne d’anciens territoires des premiers dragons. On parle aussi d’un nid, au sommet des montagnes, où la progéniture d’araignées géantes attendrait l’occasion de déferler sur le pays pour dévorer tous les habitants. Ou encore de créatures étranges, des hommes-poissons, cachés dans les marais, qui attireraient les voyageurs imprudents avec des petites lanternes. Les voyageurs et conteurs aiment beaucoup raconter ce type d’histoires."

La plupart des personnes aimaient bien se faire peur, après tout. Et d’autres aimaient se vanter d’avoir le courage de rechercher pareils endroits. Pour sa part, elle n’appréciait que très peu l’idée d’une armée d’araignées géantes arrivant sur le pays.

"Si une araignée géante surgit,", ajouta-t-elle en lui souriant, "je me cache aussitôt derrière vous, vous êtes prévenu. Il se raconte aussi que la nuit, des ardents, des sortes de deux follets, accompagnent les enfants perdus pour les ramener à leurs foyers, les nuits sans étoiles. Comme des esprits protecteurs. Aimez-vous raconter de telles histoires aux enfants, pour les rassurer ?"
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyLun 6 Mar 2023 - 11:17

J'étais heureux de constater que Nadalian appréciait ces petits morceaux de culture que je lui livrais. Pour ma part, j'avais toujours pensé que Dun était un pays riche en légendes et en contes, mais j'avais conscience que c'était probablement dû au fait que je n'avais quasiment jamais été ailleurs. Chaque contrée devait disposer de ses propres créatures mystiques et autres géants. Il n'était que justice que nous n'en n'ayons pas entendu parler quand ils ne savaient rien des nôtres.

"Les légendes sur les créatures des montagnes et des collines, au Gondor, sont moins amusantes, il faut bien l’admettre,"m'expliqua-t'elle alors. "L’une d’elle parle d’une créature nommée wyvern, apparentée aux dragons, qui posséderait un long corps de serpent, terminé par des pattes d’aigle, avec de grandes ailes. Elle vivrait dans les grottes profondes des Montagnes Blanches et serait la gardienne d’anciens territoires des premiers dragons. On parle aussi d’un nid, au sommet des montagnes, où la progéniture d’araignées géantes attendrait l’occasion de déferler sur le pays pour dévorer tous les habitants. Ou encore de créatures étranges, des hommes-poissons, cachés dans les marais, qui attireraient les voyageurs imprudents avec des petites lanternes. Les voyageurs et conteurs aiment beaucoup raconter ce type d’histoires."

Je souris, amusé de constater que certaines de nos histoires se rejoignaient, alors que j'entendais parler des autres pour la première fois. J'imaginais fort bien que certaines légendes étaient plus ou moins universelles, ou bien peut être qu'elles reposaient sur des bases plus solides ancrées dans la réalité, et qua par conséquent elles s'étaient davantage dispersées, passant avec le temps du statut de récit reposant sur des faits à celui de légende imaginaire.

"Si une araignée géante surgit,", ajouta Nadalian avec un sourire, "je me cache aussitôt derrière vous, vous êtes prévenu. Il se raconte aussi que la nuit, des ardents, des sortes de deux follets, accompagnent les enfants perdus pour les ramener à leurs foyers, les nuits sans étoiles. Comme des esprits protecteurs. Aimez-vous raconter de telles histoires aux enfants, pour les rassurer ?"

Je souris aimablement et répondis :

"N'ayez crainte, je vous protégerai de toute créature visant à vous nuire, ma dame."


Je m'inclinai légèrement en selle, avant de poursuivre :

"Nous avons bon nombre de légendes, aussi bien bénéfiques que malicieuses. Nous avons notre lot de feux follets, bien que selon leur couleur ils puissent parfois se montrer... Joueurs. Ma belle mère nous avait fort bien instruit de ne jamais suivre de lueur verte dans la nuit, d'après elle son propre frère avait été perdu pendant des jours en suivant un feu follet mal intentionné. N'ayant point d'enfants moi même j'ai peur de ne pas être le meilleur interlocuteur au sujet de ces légendes, mais je puis vous en partager quelques unes dont je me souviens, si le cœur vous en dit."


Je fouillai dans ma mémoire, à la recherche d'une histoire comportant une quelconque créature protectrice. Il y en avait bien quelques unes, mais la plupart comportaient un épisode de violence quelconque. J'aurais apprécié éviter d'aborder les aspects les moins glorieux de notre folklore. J'en choisis une qui soit relativement peu violente, omettant volontairement le point le moins reluisant de la question:

"Certains villages sont réputés pour être habités par des créatures fantastiques que nous appelons des Brownies. Ce sont généralement de petits hommes barbus, dont le bonnet pointu vous arrive à la taille. Ce sont de petits êtres travailleurs qui choisiraient parfois une famille à laquelle ils s'intègrent et pour laquelle ils effectuent des travaux, aussi bien de maison qu'eux champs, en échange d'un repas chaud, d'une boisson alcoolisée et d'un endroit confortable où s'installer près des cheminées. On dit qu'ils sont extrêmement superstitieux et ils disparaissent si l'on a le malheur de leur offrir un vêtement quelconque. Ils sont également connus pour protéger leur famille par tous les moyens, parfois en faisait preuve de violence."


Je marquai une pause. La dernière histoire que l'on m'avait racontée faisait mention d'une jeune femme qui avait subi un traitement peu enviable par la main du seigneur en charge de son village. Le brownie aurait fait payer cet affront en éliminant en une nuit tous les membres de la famille du seigneur, dans un véritable bain de sang. Ce n'était probablement pas la meilleure des histoires à partager, du moins dans le détail. Notamment parce qu'elle mettait en lumière le problème de la condition féminine que je m'efforçais d'améliorer depuis mon accession au trône. J'aimais mieux également passer sous silence le fait qu'un brownie que l'on mettait trop en colère devenait généralement un boggart, créature maléfique qui prenait plaisir à tout détruire sur son passage. Je déviai sur l'aspect serviable des créatures :

"Un brownie bien entretenu et traité pourrait, si l'on en croit les histoires, faucher un champ de blé à lui seul au cours d'une nuit. Il est même fait mention, si ma mémoire est bonne, de l'une de ces créatures qui aurait construit un pont en pierre en trois nuits à peine. On ignore d'où venait la matière première et plusieurs hypothèses sont proposées à ce jour. D'aucuns pensent qu'il a créé les pierres et les tassaux par magie. D'autres pensent qu'il les a taillés lui même dans la montagne et la forêt avoisinantes. D'autres encore supposent qu'il a volé le matériel sur des chantiers non loin, ce qui expliquerait pourquoi les pierres de ce pont ne sont pas toutes d'un matériau identique. Nous passerons par là, une dizaine de jours. Du moins, si l'allure se maintient. Vous verrez vous mêmes : c'est un édifice des plus curieux. Je ne saurais dire pour ma part s'il s'agit vraiment de la construction d'un être mystique ou bien s'il a été tout simplement édifié de main d'homme. Pour ma part, je n'ai jamais vu de brownie, aussi suis-je quelque peu sceptique quant à leur existence."


Je réfléchis un instant à la question, puis ajoutai :

"Il est possible que ces histoires aient trouvé leur source dans l'existence, non loin d'ici, d'une peuplade de nains. Je pense que mes ancêtres, n'étant pas au fait de l'existence de ces êtres, ont émis leurs propres suppositions quant à leur nature. Bien qu'elles soient fausses, je trouve des points communs avec le caractère de nos voisins des montagnes : la petite taille, le fait qu'ils travaillent dur, qu'ils aiment la bonne chère et aussi leur mauvais caractère lorsqu'on les contrarie. Nous savons tous comment un malentendu, une fois rapporté et amplifié par des générations de population, peut donner lieu à des légendes saugrenues."


Pour ce qui était des nains, j'en connaissais suffisamment pour avoir une opinion à leur sujet. Et je les appréciais. Nous nous étions alliés et, bien que j'aie conscience qu'il serait sot d'accorder une confiance aveugle à qui que ce soit, j'avais également la certitude que cette alliance pouvait apporter énormément à Dun. Sans compter que j'appréciais leur roi, bien qu'il soit quelque peu perdu dans ses utopies. Pour ma part, j'essayais d'être plus réaliste et de ne me fixer que des objectifs réalisables, même sur le long terme. Nous n'étions pas en position de perdre du temps et de l'argent avec des chimères sans fondement.
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyDim 12 Mar 2023 - 10:52

Raconter ce genre d’histoires entre adultes provoquait une atmosphère assez particulière, en l’absence d’enfants ou de conteurs se plaisant à les répandre sur tout le continent. Cela lui rappelait son enfance, finalement, lorsque le soir venu, avant de s’endormir, elle écoutait sa mère lui narrer de multiples contes et légendes, sur des créatures inconnues et sauvages, des fées et des lutins, de mystérieuses entités rattachées, pour la plupart, à la mort et aux soudaines disparitions. La magie avait toujours tenu une place prépondérante, dans toutes ces histoires et cela semblait également être le cas dans celles de ce pays. Elle aimait beaucoup ces histoires car elles permettaient… Eh bien… D’une certaine manière, d’échapper au monde réel et s’évader dans un autre monde, magique celui-là, où on pouvait vivre sans craintes, tant qu’on suivait certaines règles. Elle appréciait l’idée qu’il puisse exister réellement un tel monde et qu’il était simplement dissimulé aux yeux des humains. Même si elle avait bien conscience que ce n’était qu’une façon de plus de nier la réalité, finalement, ça restait agréable de se plonger dans tout cela.

Ce que lui racontait le roi lui donnait le sentiment que dans ce pays, entre la première histoire contée et celle-ci, sur ce petit être des foyers, les créatures des légendes et du folklore étaient plus proches et accessibles des hommes qu’ailleurs. Il ne lui décrivait pas des créatures éthérées, dangereuses ou éloignées de leur monde, loin du regard et de la compréhension humaine. Elle sourit à la description du Brownie et de ce qu’il accomplissait, pensant qu’elle aurait bien aimé avoir un tel être à la maison médicale, actuellement, pour les aider dans de multiples tâches. C’est qu’il y avait à faire et une telle aide ne serait évidemment pas de refus ! Ils n’avaient pas de gros travaux agricoles à gérer, le petit champ derrière la structure ne servait qu’aux plantes médicales et à certains légumes, rien qui ne soit au-dessus de leurs forces, en étant deux à y travailler. Peut-être cette histoire venait-elle d’un véritable peuple de petites gens, disparu depuis, dont les souvenirs avaient été déformés, jusqu’à en devenir ces créatures de mythes ? Pour ce genre de contes, cette hypothèse était probable. En tout cas, bien plus que si on l’appliquait à de nombreuses légendes du Gondor.

"Il est possible que ces histoires aient trouvé leur source dans l'existence, non loin d'ici, d'une peuplade de nains. Je pense que mes ancêtres, n'étant pas au fait de l'existence de ces êtres, ont émis leurs propres suppositions quant à leur nature. Bien qu'elles soient fausses, je trouve des points communs avec le caractère de nos voisins des montagnes : la petite taille, le fait qu'ils travaillent dur, qu'ils aiment la bonne chère et aussi leur mauvais caractère lorsqu'on les contrarie. Nous savons tous comment un malentendu, une fois rapporté et amplifié par des générations de population, peut donner lieu à des légendes saugrenues."

Il partageait la même hypothèse, dirait-on. Des histoires pouvaient également être colportées de façon malsaine par pure vengeance ou moquerie, après tout. Dans ce cas précis, elle n’avait jamais rencontré de Nains, quoi qu’il ait pu parfois en apercevoir brièvement, elle ne pouvait donc donner le moindre avis sur leurs caractères ou leurs façons de traiter avec d’autres peuples.

"Les anciens affirment que toutes les légendes, même les plus improbables, trouvent leur source dans une part de vérité," répondit-elle d’un ton plus songeur. "Ils racontent qu’il existait, autrefois, des peuples différents et plus variés, d’une certaine façon, ayant vécu sur des terres détruites depuis longtemps par la guerre. Des êtres géants, des créatures hautes comme des montagnes, ce genre de choses. Pour le peu d’histoires que j’ai eu l’occasion d’entendre à Dun, elles parlent de créatures proches et familières, dangereuses ou non. Par chez nous, ce sont souvent des… Je ne saurai pas le décrire avec précision, disons que globalement, les récits portent sur des monstres destructeurs ou bien sur des êtres ayant connu des morts violentes et errant sur terre sans pouvoir accéder au repos. Il se dit que de grandes batailles anciennes ont tellement couvert les terres de corps que les morts sont restés figés à jamais et peuvent se réveiller si un voyageur imprudent vient les déranger. Les conteurs passant de villes en villes narrent souvent des histoires aussi morbides."

Ce n’était pas sa tasse de thé, personnellement… Cela dit, la proximité immédiate avec le Mordor devait influencer ce genre d’histoires. Il lui semblait logique ce type de thèmes revienne plus souvent, lorsqu’on avait malheureusement ce genre de voisin.

"Une autre histoire très populaire est celle de la lavandière de nuit. Une femme entièrement habillée de blanc, les cheveux noirs et très longs. Elle apparaîtrait à des hommes partant au combat à la nuit tombée, sur les routes, près des lacs et les rivières, occupée à laver des draps recouverts de sang. Le soldat l’apercevant est condamné à mourir lors de la prochaine bataille. Il y en a beaucoup de ce genre, ce n’est jamais très amusant. Pour ma part, je ne voudrai pas raconter ce genre de choses à mes enfants, mais pour certains, ça ne semble pas être un problème. Pensez-vous qu’il soit sain de parler de tels thèmes à des jeunes enfants ?"
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyDim 12 Mar 2023 - 17:57

Nadalian semblait partager mon point de vue sur la question des légendes issues de faits réels. C'était plutôt encourageant pour moi si nous avions beaucoup de points communs. Ce voyage me laisserait le temps de prendre une décision à ce sujet, à n'en pas douter.

"Les anciens affirment que toutes les légendes, même les plus improbables, trouvent leur source dans une part de vérité," répondit-elle donc.  "Ils racontent qu’il existait, autrefois, des peuples différents et plus variés, d’une certaine façon, ayant vécu sur des terres détruites depuis longtemps par la guerre. Des êtres géants, des créatures hautes comme des montagnes, ce genre de choses. Pour le peu d’histoires que j’ai eu l’occasion d’entendre à Dun, elles parlent de créatures proches et familières, dangereuses ou non. Par chez nous, ce sont souvent des… Je ne saurai pas le décrire avec précision, disons que globalement, les récits portent sur des monstres destructeurs ou bien sur des êtres ayant connu des morts violentes et errant sur terre sans pouvoir accéder au repos. Il se dit que de grandes batailles anciennes ont tellement couvert les terres de corps que les morts sont restés figés à jamais et peuvent se réveiller si un voyageur imprudent vient les déranger. Les conteurs passant de villes en villes narrent souvent des histoires aussi morbides."

Je hochai la tête, compréhensif. C'était intéressant de constater de tels écarts dans le traitement des légendes locales. J'avais bien ma petite idée sur la raison pour laquelle cette différence existait, mais je n'avais aucune certitude. A dire vrai, cette réalisation me serrait le cœur.

"Une autre histoire très populaire est celle de la lavandière de nuit. Une femme entièrement habillée de blanc, les cheveux noirs et très longs. Elle apparaîtrait à des hommes partant au combat à la nuit tombée, sur les routes, près des lacs et les rivières, occupée à laver des draps recouverts de sang. Le soldat l’apercevant est condamné à mourir lors de la prochaine bataille. Il y en a beaucoup de ce genre, ce n’est jamais très amusant. Pour ma part, je ne voudrai pas raconter ce genre de choses à mes enfants, mais pour certains, ça ne semble pas être un problème. Pensez-vous qu’il soit sain de parler de tels thèmes à des jeunes enfants ?
-Hm..."

Je me grattai lentement le menton, réfléchissant à la question. Des oiseaux rivalisaient de trilles dans les arbres près de nous, et le vent soufflait doucement sur la plaine, faisant danser les plantes à un rythme qu'elles seules entendaient. Tout était calme, paisible. Un bêlement lointain retentit, aussi tranquille que le reste du paysage. Vu ainsi, on aurait pu croire que le pays avait toujours été ainsi, agréablement privilégié. Cependant... Ca n'avait pas toujours été le cas. Loin de là. Je levai les yeux au ciel tout en répondant d'un ton détaché :

"Eh bien, je suppose que nous ne pouvons guère comparer nos enfances respectives. Comme vous vous en souvenez peut être, je vous ai parlé du fait que ma propre mère est décédée d'épuisement, après avoir enfanté bien trop souvent sur une courte période de temps. Je préfère ne même pas vous parler de ce que font les caterans, car cela vous hérisserait les cheveux sur la nuque et c'est une engeance particulièrement difficile à éradiquer, quoi que je travaille sur la question. Sans compter les guerres de clans. Nous autres sommes... Ou plutôt étions, si les choses vont dans le sens que j'espère, exposés à la mort dès le plus jeune âge. Nous sommes un peuple rude et ce genre d'histoire n'a probablement pas besoin d'exister ici car notre vie courante était probablement plus terrifiante que la plupart de ces contes. Ce n'est pas toujours le cas, évidemment, mais je pense que le niveau de vie et de danger auquel est exposé un enfant ici doit différer de celui du gondorien lambda. J'espère qu'un jour nos légendes seront également celles d'un peuple qui ne craint pas d'être décimé dans la nuit."

Je marquai une légère pause tandis que le chant mélodieux des oiseaux offrait un étrange contraste avec mes propos, et ajoutai finalement d'un ton las :

"J'imagine que les légendes doivent offrir aux enfants les leçons que leur vie quotidienne ne leur procure pas. C'est tout du moins mon avis sur la question. Je crois que  c'est pourquoi nous parlons plus volontiers d'êtres bénéfiques, qui apportent le rêve et l'espoir, tandis que vous mentionnez des créatures dangereuses ou de mauvais présages. Par ailleurs, votre lavandière ressemble fortement à notre pleureuse. Si ce n'est que leur ... Intéret, dirons-nous, est complètement différent. La pleureuse est une femme tout de blanc vêtue, dont la longue chevelure noire et lisse cache les traits. Elle apparaît parfois de nuit, au bord des routes, en général aux embranchements. Elle tient son visage dans ses mains et on peut distinctement l'entendre pleurer, de longs sanglots déchirants qui vous secouent jusqu'à l'os. Elle n'est pas un mauvais présage en soi, elle avertit seulement les voyageurs d'un danger plus avant sur la route. Aussi, quant on la voit, on sait qu'on doit changer d'itinéraire ou monter son campement pour la nuit car il est dangereux de s'aventurer de ce côté là avant le lever du jour. Bien que je ne puisse garantir la véracité de la plupart des autres histoires de Dun, de celle-ci je puis me porter garant pour l'avoir vue de mes yeux."

Ce souvenir me ramena quelques années plus tôt et je narrai l'anecdote comme si j'y étais encore :

"Environ un an après avoir débuté ma campagne, je chevauchais à bride abattue avec une demie douzaine d'hommes afin de rejoindre notre campement après un raid. La lumière de la lune à son dernier croissant suffisait à peine à éclairer notre route, et l'on n'y voyait quasiment rien sitôt que l'on passait sous les arbres. Nous l'avions vue, alors, debout au bord du chemin, irréelle dans sa robe d'un blanc pur. Elle ne bougeait pas et malgré la distance qui nous séparait d'elle, on entendait très clairement ses sanglots comme si elle pleurait dans notre oreille. Le plan initial était de couper à travers un petit village afin d'atteindre notre camp au plus vite. Ce n'était pas la première fois que nous passions par là sans encombres. Pourtant la présence de la pleureuse nous a bien vite dissuadés de suivre notre trajet habituel et nous avons fait une boucle pour rester en territoire conquis. Bien nous en a pris car le lendemain, lorsque nous avons marché sur le village avec le gros de l'armée, nous y avons trouvé toutes les troupes adverses. Si nous y étions passés comme prévu, ils nous auraient probablement capturés et je n'aurais pas donné cher de nos carcasses. De mon point de vue, votre lavandière aurait sûrement meilleure réputation si ceux qui la voient faisaient demi-tour en l'apercevant."

Je doutais que cela soit le cas au dehors, mais pour ma part j'aurais pris très au sérieux un rapport faisant mention de la pleureuse et j'aurais aussitôt changé mes plans. Je n'étais pas vraiment superstitieux, cependant si une entité mystique quelconque décidait de me venir en aide pour éviter un malheur, je ne risquais pas de l'en dissuader. Je terminai laconiquement :

"Peut être la différence se situe-t'elle également dans le fait que nous sommes un peuple plus proche de la nature, plus à l'écoute de ce qu'elle nous dit. Nous ne la voyons pas comme quelque chose que l'on doit conquérir, mais comme quelque chose que l'on doit apprivoiser. La différence, à mon sens, est des plus importante quant au traitement des créatures et des ressources naturelles. "
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyVen 24 Mar 2023 - 15:48

Le contenu de leur conversation contrastait rudement avec le paysage environnant et l’air doux, accompagnant ce début de voyage. Elle en avait même oublié, pour un temps, pourquoi elle se trouvait ici, à les accompagner, happée par la conversation et plus encore, la tête remplie de questions. Même en vivant dans ce pays depuis plusieurs mois, elle n’en avait pas vu tous les côtés les sombres, bien loin de là. Culture différente ou non, elle avait toujours… Eh bien… Du mal à ne pas s’outrager ou être désespéré, dès lors que ça touchait les enfants. L’idée qu’un petit garçon ou une petite fille puisse comprendre trop jeune ce qu’était la mort la bouleversait, elle estimait que ce n’était pas le genre de choses qu’un enfant devait comprendre trop vite. Hélas, cette conscience pouvait frapper dès un ou deux ans, et ça, ce n’était pas bon, pour le développement émotionnel du petit. La perte d’une mère dès la naissance privait un bébé de tant… Certains osaient affirmer que ce n’était pas si grave, qu’un enfant allait vite oublier, ce n’était pas grand-chose. Comme si prendre soin de ceux et celles représentant le futur de tous n’avait aucune importance. Hélas, faire évoluer les mentalités prenait toujours du temps. Tout comme il était long de chasser la peur dans l’esprit des gens, grands ou petits. Elle était bien placée pour le savoir.

Il avait raison, cela dit, sur l’intérêt des contes et de leur différence de ton, d’un pays à l’autre. Le Gondor possédait une culture très… éloignée. Chaque jour passé ici faisait plus prendre conscience de cela à Nadalian. Les enjeux médicaux, sociaux, culturels et économiques n’avaient rien à voir, les modes de vie non plus et ne parlons même pas de la structure familiale, quoi que pour cette dernière, il existait quelques points communs. Les familles au Gondor avaient… Oh, trois ou quatre enfants, en moyenne. Les familles plus aisées n’en avaient que deux, le plus souvent, voire un seul. Il était de meilleur ton d’avoir un fils, pour qu’il puisse succéder à son père dans les affaires économiques de la famille, dans le cas des plus riches. De plus, contrairement à ce qu’elle avait vu ici, une personne veuve ne se remariait pas immédiatement ou presque. Chez les plus riches, un nouveau mariage pouvait facilement se faire si aucun enfant n’était encore né du premier ou si aucun fils n’était là. Dans la population, en général, si remariage il y avait, ce n‘était pas avant quelques années. De plus, les veuves étaient plus incitées à se remarier que les veufs. Ici, elle avait eu le sentiment inverse, que c’était les hommes qui recherchaient plus vite une nouvelle épouse.

"Par ailleurs, votre lavandière ressemble fortement à notre pleureuse. Si ce n'est que leur ... Intérêt, dirons-nous, est complètement différent. La pleureuse est une femme tout de blanc vêtue, dont la longue chevelure noire et lisse cache les traits. Elle apparaît parfois de nuit, au bord des routes, en général aux embranchements. Elle tient son visage dans ses mains et on peut distinctement l'entendre pleurer, de longs sanglots déchirants qui vous secouent jusqu'à l'os. Elle n'est pas un mauvais présage en soi, elle avertit seulement les voyageurs d'un danger plus avant sur la route. Aussi, quant on la voit, on sait qu'on doit changer d'itinéraire ou monter son campement pour la nuit car il est dangereux de s'aventurer de ce côté là avant le lever du jour. Bien que je ne puisse garantir la véracité de la plupart des autres histoires de Dun, de celle-ci je puis me porter garant pour l'avoir vue de mes yeux."

Quoi ?? Elle lui renvoya vivement un regard surpris, voire un peu effrayé. A ses yeux, il avait toujours été acquis que ces créatures de légendes n’étaient… Eh bien, rien de plus ni de moins que des légendes, justement. Il lui raconta cette rencontre, décrivant une scène ayant, dès le début, tous les atouts imaginables pour la rendre angoissante. Une telle vision l’aurait terrorisée… Elle en frissonnait beaucoup, maintenant, comme si un tel fantôme s’était mis à chevaucher avec eux. Leurs propres esprits étaient moins obligeants… La lavandière était un signe, mais ceux ayant tenté de l’éviter ou de repartir avaient connu un destin funeste quoi qu’il en soit, selon ce qui se racontait… L’idée qu’elle aussi soit réelle, si sa consœur à peine moins sinistre l’était, lui fit froid dans le dos. Les contes sur les esprits pouvaient être intéressants à écouter, à condition que ça reste de simples histoires. Nadalian ne put s’empêcher de regarder un peu autour d’eux, plus très sûr, à présent, de la tranquillité de cette nature sauvage. Quand même la pleureuse ne semblait pas avoir de mauvaises intentions.

"Peut être la différence se situe-t'elle également dans le fait que nous sommes un peuple plus proche de la nature, plus à l'écoute de ce qu'elle nous dit. Nous ne la voyons pas comme quelque chose que l'on doit conquérir, mais comme quelque chose que l'on doit apprivoiser. La différence, à mon sens, est des plus importantes quant au traitement des créatures et des ressources naturelles. "

"Sans doute,"
répondit-elle d’un ton plus pensif. "Je pense aussi que l’influence du Mordor ne doit pas y être étrangère, beaucoup de récits sur des affaires malsaines ou étranges circulent. La peur s’accroît dès que des signes étranges apparaissent et comme personne ne sait ce qui arrive derrière ces montagnes, les rumeurs les plus folles circulent d’autant mieux. Mais oui, le pays est aussi très fier de son histoire, de sa position et des progrès faits, les contes sont donc plus… Comment dire… Plus tournés vers la guerre, la mort, les combats d’ampleur, contre des dizaines de monstres horrifiques. La nature est vue autant comme une alliée que comme une ennemie. Surtout lorsqu’elle se fait dépraver par la sorcellerie ou certaines bêtes d’horreur. Il existe aussi une part de mépris, là-bas, envers les communautés rurales ou même d’autres pays."

La fierté amenait facilement à ça. Bien sûr, ça ne concernait pas l’ensemble de la population ni tous les dirigeants et conseillers sans aucune exception. Ce n’était qu’un ressenti, personnel, qu’elle exprimait ici. Si elle se trompait, eh bien tant mieux !

"Je ne reproche pas au pays d’être fier," reprit-elle presque aussitôt, par crainte qu’il ne la trouve condescendante ou avec un jugement trop hâtif. "Aimer sa patrie et vouloir l’honorer est très bien. Ce que je trouve dommage, c’est que cette fierté s’accompagne souvent d’une difficulté à amorcer de gros changements. Par contre de tout perdre, sans doute. Le Gondor reste droit sur ses acquis et ne cherche que rarement à faire évoluer les choses. Comme si le temps n’avait aucune emprise et que les hommes ne mourraient pas… Mais ce n’est que mon impression."

Elle soupira légèrement, souriante malgré tout. De très nombreuses personnes, en l’écoutant parler, auraient certainement envie de rire et répondre qu’elle affabulait. De son point de vue, limité à ce qu’elle avait connu, certes, personne ne réfléchissait à vivre différemment de leurs ancêtres il y a quelques siècles.

"Mais ce doit être normal. Un pays n’ayant pas de réelles raisons de bouger… Pourquoi le ferait-il ? Le Pays de Dun est très différent, une fois de plus. Je voyais l’avenir là-bas comme une vie figée, tracée à la naissance, identique à celles vécues par ma mère, ma grand-mère et de nombreux ancêtres… Dans un pays comme piégé à la fois par sa situation géographique et sa propre Histoire. Et où seule la guerre remue les pièces en place. Je vois le Gondor comme la grosse montagne qui ne peut plus bouger et Dun comme un nouveau paysage en formation, tout doit être tracé fermement."

La comparaison était un peu hasardeuse mais définissait bien ce qu’elle ressentait. Pour une fois.

"Mais ne le prenez pas mal, surtout. Un pays encore vivant est plus agréable à parcourir."
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptySam 25 Mar 2023 - 13:52

La pauvre Nadalian sembla ébranlée par la perspective que des créatures comme la pleureuse pouvaient exister. Cependant, cela ne me perturbait pas plus que ça pour ma part : Il existait bien des êtres des plus surprenants sur ces terres, un spectre ne serait probablement pas le plus improbable. J'étais cependant convaincu que notre vie plus sauvage aidait réellement à ce que nous appréhendions de telles créatures d'une manière plus sereine.

"Sans doute," répondit la jeune femme, manifestement pensive. "Je pense aussi que l’influence du Mordor ne doit pas y être étrangère, beaucoup de récits sur des affaires malsaines ou étranges circulent. La peur s’accroît dès que des signes étranges apparaissent et comme personne ne sait ce qui arrive derrière ces montagnes, les rumeurs les plus folles circulent d’autant mieux. Mais oui, le pays est aussi très fier de son histoire, de sa position et des progrès faits, les contes sont donc plus… Comment dire… Plus tournés vers la guerre, la mort, les combats d’ampleur, contre des dizaines de monstres horrifiques. La nature est vue autant comme une alliée que comme une ennemie. Surtout lorsqu’elle se fait dépraver par la sorcellerie ou certaines bêtes d’horreur. Il existe aussi une part de mépris, là-bas, envers les communautés rurales ou même d’autres pays.
-Il est vrai que le Mordor n'est pas le plus aimable des voisins. Nous devons assister à bien peu d'incursions de serviteurs du mal, comparés à vous."


Je me retins de commenter au sujet de la fierté des Gondoriens. Je n'en n'avais rencontré que peu, en fin de compte, et jamais dans des situations qui leur permettaient de se tenir résolument au dessus de moi. Il fallait également dire que j'en imposais physiquement, les étrangers avaient donc tendance à marcher sur des œufs en ma présence. Mon regard s'attarda un instant sur le profil de la jeune femme tandis qu'elle poursuivait.

"Je ne reproche pas au pays d’être fier," reprit-elle bien vite, manifestement gênée à l'idée que je me méprenne sur ses paroles.

Un léger sourire étira la commissure de mes lèvres tandis que j'admirais paisiblement la légère rougeur de ses joues. Cela contrastait délicieusement avec son teint, lui donnant une couleur de pêche bien mûre. Je me demandai un instant si elle en avait également la douceur, mais gardai cette question pour moi.

"Aimer sa patrie et vouloir l’honorer est très bien. Ce que je trouve dommage, c’est que cette fierté s’accompagne souvent d’une difficulté à amorcer de gros changements. Par contre de tout perdre, sans doute. Le Gondor reste droit sur ses acquis et ne cherche que rarement à faire évoluer les choses. Comme si le temps n’avait aucune emprise et que les hommes ne mourraient pas… Mais ce n’est que mon impression."

Je hochai la tête, comprenant parfaitement où elle voulait en venir. J'avais moi même constaté cette attitude et si je voulais être parfaitement honnête, j'avais également tendance à me croire plus ou moins immortel, dans le feu de l'action. De mon point de vue, courage et témérité n'étaient que les deux faces d'une seule et même pièce : on décidait si l'on avait preuve de l'un ou de l'autre selon l'issue du combat.

"Mais ce doit être normal. Un pays n’ayant pas de réelles raisons de bouger… Pourquoi le ferait-il ? Le Pays de Dun est très différent, une fois de plus. Je voyais l’avenir là-bas comme une vie figée, tracée à la naissance, identique à celles vécues par ma mère, ma grand-mère et de nombreux ancêtres… Dans un pays comme piégé à la fois par sa situation géographique et sa propre Histoire. Et où seule la guerre remue les pièces en place. Je vois le Gondor comme la grosse montagne qui ne peut plus bouger et Dun comme un nouveau paysage en formation, tout doit être tracé fermement."

Je hochai lentement la tête, la laissant terminer tandis que je rassemblais mes idées.

"Mais ne le prenez pas mal, surtout. Un pays encore vivant est plus agréable à parcourir.
- Ma dame, je vous prie de croire que vos opinions sont bien loin de me déplaire. A vous dire la vérité, je vous trouve fascinante. La passion et la force avec lesquelles vous vous exprimez n'ont de cesse de m'émerveiller."


Bien que je me sois exprimé d'une voix tranquille, je glissai un regard nerveux à la jeune femme, espérant qu'elle ne serait pas rebutée par la hardiesse de mes paroles. Je n'avais guère l'habitude de partager mes sentiments et je n'avais aucune idée de la manière dont je pourrais m'y prendre afin de lui livrer une cour discrète mais néanmoins claire. Je me trouvais ridicule et regrettai presque d'avoir prononcé ces paroles. J'enchaînai donc sur un ton plus hésitant, regardant résolument devant moi afin de dissimuler au mieux ma gêne :

"Je pense que toute contrée est destinée à changer. Cependant, cela ne peut être fait qu'à la condition que ce soit la classe dirigeante qui souhaite ce changement. Vous voyez Dun tel qu'il est aujourd'hui, après des décennies, voir des siècles de luttes intestines. Nous nous dirigeons vers une ère de progrès et d'espoir pour le peuple. Je crois, pour ma part, qu'il est plus confortable de vivre ainsi dans l'immuabilité et la stabilité d'une paix certes relative, plutôt que de s'empêtrer sans cesse dans la violence et la guerre. Nous ne vivions rien d'autre, jusque là. Pour ma part, j'aspirais à d'avantage de choses pour mon peuple comme pour moi. Je suis convaincu qu'il existe bien des hommes et des femmes, au Gondor, qui aspirent à davantage de choses que ce qu'ils en laissent voir. Cependant, il doit être bien difficile d'être source de changement lorsque la majorité de nos contemporains sont satisfaits de leur sort. On ne peut avancer sans soutien. Sans mes frères d'armes, je serais probablement resté un chevalier de campagne bouseux et sans envergure. A moins que je ne sois mort, à l'image de bien d'autres avant moi."


En un sens, si j'étais né ailleurs je n'aurais probablement jamais pu m'élever ainsi socialement. J'ignorais ce qui me donnait la sensation de pouvoir parler en toute franchise à Nadalian. J'étais suffisamment  à l'aise avec elle pour lui livrer mes doutes, mes craintes et mes opinions les moins reluisantes, le tout sans jamais me sentir jugé. La plupart de mes compagnons de longue date gardaient un œil sur nous, probablement surpris de me voir parler autant. Ce n'était pas dans ma nature et l'on me considérait plus volontiers comme un homme d'action que comme un beau parleur. Cependant, si j'en jugeais par les regards en coin et les murmures que j'interceptais par moments, ils se faisaient d'ores et déjà leur petite idée sur la question. Je redressai les épaules et m'éclaircis la gorge, avant d'ajouter :

"Fort heureusement, nous semblons avoir tous deux réussi à nous sortir de ce que le destin semblait avoir prévu pour nous. Je pense que nous devrions nous féliciter du changement et de ses conséquences."
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyLun 27 Mar 2023 - 20:33

"Ma dame, je vous prie de croire que vos opinions sont bien loin de me déplaire. A vous dire la vérité, je vous trouve fascinante. La passion et la force avec lesquelles vous vous exprimez n'ont de cesse de m'émerveiller."

Le rouge lui monta fortement aux joues, colorant jusqu’aux tempes, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Elle ne sut quoi répondre, sur le moment, souriant sans doute stupidement. Le compliment était inattendu et cela toucha beaucoup. Il détourna aussitôt le regard, pour le pointer devant lui, lui laissant croire qu’il était aussi gêné ou nerveux qu’elle. Elle se faisait peut-être des idées, cela dit, ce genre de situation était une nouveauté. D’une part, elle n’avait pas l’habitude des compliments, d’autre part, elle trouvait toujours irréel cette possibilité de pouvoir s’exprimer librement sans être envoyée dans les roses. La conversation devenait aussitôt plus intéressante et renforçait l’envie de la poursuivre. Au contraire des longues heures où se contenter d’écouter dans un coin en hochant poliment la tête de temps à autres qui ne vous apportait rien. Elle fit un très léger écart sur la route, tout à coup, ayant presque oublié sa monture dans l’affaire, puis reprit plus fermement les rênes. Aries n’avait qu’à peine bronché, suivant mieux la route qu’elle-même. Mmh, tant qu’il ne partait pas au galop ou ne s’effarouchait pas, tout devrait bien se dérouler.

"Je pense que toute contrée est destinée à changer. Cependant, cela ne peut être fait qu'à la condition que ce soit la classe dirigeante qui souhaite ce changement. Vous voyez Dun tel qu'il est aujourd'hui, après des décennies, voir des siècles de luttes intestines. Nous nous dirigeons vers une ère de progrès et d'espoir pour le peuple. Je crois, pour ma part, qu'il est plus confortable de vivre ainsi dans l'immuabilité et la stabilité d'une paix certes relative, plutôt que de s'empêtrer sans cesse dans la violence et la guerre. Nous ne vivions rien d'autre, jusque-là. Pour ma part, j'aspirais à d'avantage de choses pour mon peuple comme pour moi. Je suis convaincu qu'il existe bien des hommes et des femmes, au Gondor, qui aspirent à davantage de choses que ce qu'ils en laissent voir. Cependant, il doit être bien difficile d'être source de changement lorsque la majorité de nos contemporains sont satisfaits de leur sort. On ne peut avancer sans soutien. Sans mes frères d'armes, je serais probablement resté un chevalier de campagne bouseux et sans envergure. A moins que je ne sois mort, à l'image de bien d'autres avant moi."

Cela lui rappela leur précédente conversation, dans son bureau… Il était presque affolant que rien de tout cela n’ait jamais filtré, maintenant qu’elle y songeait. Les voyageurs, les caravaniers, les troupes de théâtres ou les conteurs avaient pour habitude de rapporter des nouvelles du monde, de ce qui arrivait dans les autres pays, des informations sûres ou de simples rumeurs. Et pourtant, elle ne se souvenait pas d’avoir entendu parler des guerres internes à Dun. Manque d’attention, sans doute, c’était curieux, elle avait pourtant toujours aimé écouter les histoires d’autres royaumes.

"Fort heureusement, nous semblons avoir tous deux réussi à nous sortir de ce que le destin semblait avoir prévu pour nous. Je pense que nous devrions nous féliciter du changement et de ses conséquences."

C’est vrai, les doutes et peurs restantes devraient disparaître avec le temps. Dorénavant, elle voulait poursuivre sa vie et les multiples projets en tête sans se laisser freiner ni sans… Comment le dire… Sans avoir à toujours regarder par-dessus son épaule.

"Je me félicite aussi de vous avoir rencontré, vous êtes un homme touchant."

Elle voyait plutôt mal le côté « ours » dont il se clamait, du moins, elle n’en avait pas encore eu l’occasion. Ce qu’elle voyait surtout, c’était un homme sincère sous ses airs pouvant paraître brusques et qui avait un bon cœur. Une impression qui serait sans doute extrêmement différente si elle l’avait connu du point de vue de la guerre ou dans un clan de ce pays, plus hostile… Enfin soit.

"C’est peut-être stupide à avouer, mais je me sens plus à l’aise à parler avec vous que je ne l’étais avec beaucoup d’hommes. Parce que vous ne m’avez jamais traitée comme un simple pot de fleurs que l’on peut déplacer dans un coin pour faire joli. Pour l’avenir, c’est rassurant. J’avoue que j’ai encore quelques angoisses, d’être retrouvée un jour, malgré tout, l’avenir semble plus serein, dorénavant. Surtout aujourd’hui. Vos hommes devraient être ravis de fêter cela, comme votre peuple. Qu’aimez-vous faire, pour vous détendre ?"
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyMar 28 Mar 2023 - 9:46

"Je me félicite aussi de vous avoir rencontré, vous êtes un homme touchant."

Je contins un sourire amusé. Touchant n'était certes pas un adjectif que l'on utilisait le plus souvent pour me décrire. Cependant, c'était plutôt encourageant pour mes projets. Cela me rassurait également sur le fait que mes attentions ne lui paraissaient pas trop envahissantes. Ou bien ne l'étaient elles pas assez, au contraire ? Il conviendrait de me montrer plus direct lorsque l'occasion se présenterait.

"C’est peut-être stupide à avouer, mais je me sens plus à l’aise à parler avec vous que je ne l’étais avec beaucoup d’hommes. Parce que vous ne m’avez jamais traitée comme un simple pot de fleurs que l’on peut déplacer dans un coin pour faire joli. Pour l’avenir, c’est rassurant. J’avoue que j’ai encore quelques angoisses, d’être retrouvée un jour, malgré tout, l’avenir semble plus serein, dorénavant. Surtout aujourd’hui. Vos hommes devraient être ravis de fêter cela, comme votre peuple. Qu’aimez-vous faire, pour vous détendre ?"

J'avais été si abasourdi par ce qu'elle avait dit au sujet du traitement qu'on lui avait réservé jusque là que je n'avais pas réagi immédiatement. Pourtant, j'étais parfaitement outré. Je m'exprimais donc avec une certaine véhémence, sans réellement y prêter garde :

"Madame ! Je vous assure que vous pouvez vous considérer en sécurité parmi nous. Je vous l'ai d'ores et déjà assuré et je renouvelle mes paroles : vous êtes sous ma protection et par conséquent je m'assurerai personnellement que nul ne pourra vous empêcher de devenir celle que vous êtes d'ores et déjà.''


A savoir une femme forte et passionnée, qui avait déjà causé bien des changements à Dun, et en moi. C'était cependant le genre de choses que l'on ne dit pas n'importe quand ou comment, aussi passai je ce commentaire sous silence. Je tapai deux fois de mon point fermé à hauteur de mon cœur afin de souligner la solennité de ma promesse.

'' Vous n'êtes ni une plante ni un objet, et ceux qui n'ont su voir auparavant tout ce que je vois en vous ont raté l'essentiel de vos qualités. Vous résumer à votre beauté est une véritable honte, et je défie quiconque d'oser vous manquer de respect devant moi. ''


Cette tirade enflammée n'avait évidemment pas manqué d'attirer l'attention d'une bonne part de nos compagnons de voyage, qui nous jetaient des coups d'œil plus ou moins discrets, se gardant néanmoins d'exprimer tout haut ce qu'ils pouvaient bien en penser. La plupart se contentaient de regarder ailleurs avec application, tandis que d'autres se trouvèrent soudain des occupations. Je m'interrompis net, m'éclaircis la gorge et ajoutai plus bas :

"N'allez pas croire que je n'apprécie pas votre beauté, bien au contraire. Mais... Je veux dire, vous avez bien d'autres atouts. Hm. D'ordre moraux. Et..."

Je m'éclaircis à nouveau la gorge, ne sachant trop quoi ajouter. J'avais la sensation que j'en avais déjà trop dit et que je ne ferais que m'enfoncer davantage. Deviner ce qu'elle pouvait bien penser était tout à fait hors de ma portée et je craignais toujours de mal m'y prendre. A cet instant, j'aurais préféré affronter une horde de gobelins que de risquer de lire du mépris dans son regard. J'étais parfaitement ridicule.
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyVen 31 Mar 2023 - 10:43

"Madame !" Elle sursauta très légèrement, ne s’étant pas attendue à déclencher une aussi vive réaction en demandant simplement ce qu’il aimait faire. "Je vous assure que vous pouvez vous considérer en sécurité parmi nous. Je vous l'ai d'ores et déjà assuré et je renouvelle mes paroles : vous êtes sous ma protection et par conséquent je m'assurerai personnellement que nul ne pourra vous empêcher de devenir celle que vous êtes d'ores et déjà."

Ah, c’était juste parce qu’elle lui avait dit que… Elle rougit une fois de plus, se sentant tout à coup un peu gênée de l’avoir agacé en évoquant simplement cela. Elle n’aurait pas dû… C’était sorti tout seul et son but n’avait évidemment pas été de l’énerver ou… Elle se fit toute petite, par pure instinct, en le regardant, pensant d’abord qu’il était en colère contre elle pour avoir toujours du mal à dépasser ce sentiment, puis comprit enfin, lorsqu’il poursuivi, qu’il était plutôt en colère contre ceux l’ayant traitée ainsi auparavant. Son cœur se mit à battre un peu plus vite, un sentiment étrange l’avait envahie. Un mélange entre… Elle ne savait pas trop comment le dire, c’était la première fois qu’elle se retrouvait dans une telle situation et ignorait quoi répondre. Un peu de panique persistait, aussi, au fond… Elle était pourtant adulte, mais rien à faire, impossible de réfléchir sereinement, tout son esprit était à la fois en mode surchauffe et occupé à batailler contre les sentiments voulant parler à la place de la raison. Ne jamais répondre avec le cœur, toujours avec la tête, sa mère l’avait élevée ainsi, car selon elle, laisser parler ses sentiments était aussi inconvenant que dangereux. Soit, jusque là, ça lui avait toujours semblé simple. Mais pas ici. Demeurer l’esprit clair et pragmatique ne lui avait jamais semblé aussi ardu de son existence.

"N'allez pas croire que je n'apprécie pas votre beauté, bien au contraire. Mais… Je veux dire, vous avez bien d'autres atouts. Hm. D'ordre moraux. Et…"

Ne pas répondre en laissant les sentiments prendre la place… Une résolution poursuivant sa fonte rapide comme neige au soleil. Elle était désormais bien rouge, ne trouvant pas de réponse normale, enfin, non, mais… De réponse tranquille. Elle fit rapprocher doucement Ariès du Roi, afin de pouvoir lui poser une main contre le poignet, sans oser lui prendre directement la main. Même si ce n’était pas l’envie qui lui en manquait.

"Merci, ce que vous me dites me touche beaucoup."

Ce n’était qu’improvisation, les relations sociales n’étaient pas son domaine de prédilection, mis à part dans un contexte de travail pur et simple. Discuter avec un patient et le rassurer, c’était tout à fait naturel. Parler avec un homme ayant le don de vous rendre aussi rouge qu’une pomme bien mûre en quelques mots à peine l’était bien moins. Elle crut tout à coup entendre un commentaire très étouffé, dans leur dos, mais n’osa pas tourner la tête pour vérifier. Ça ne ferait qu’accentuer la gêne, de toute façon, autant faire mine de n’avoir rien entendu.

"J’ai encore du mal à faire disparaître les vieilles peur, mais ne vous tracassez pas pour ça, le temps fera le nécessaire. Je me sens déjà en sécurité, lorsque vous êtes là. Discuter avec vous n’a rien de pénible, bien au contraire, j’en ai même tendance à dire ce qui me vient en tête sans y réfléchir longuement avant. Le but n’est évidemment pas de vous agacer avec ça, je sais qu’il est sans doute ridicule d’avoir toujours peur, parfois. Mais cela passera. Les vieilles habitudes mettent quelque temps à être perdues. Tout comme vous, je suppose. Si vous en avez envie, nous pouvons nous aider mutuellement à oublier les afres du passé."

Il avait d’ailleurs certainement bien plus à oublier qu’elle, par la faute de la guerre… Les nouveaux projets à mener, le redressement du pays, les formations à mettre en place, les discussions et échanges, les moments de détente… Ils avaient aussi bien des pistes pour mieux avancer.
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptySam 1 Avr 2023 - 11:04

La jeune femme posa doucement sa main sur la mienne et je constatai aussitôt qu'elle rougissait violemment. Elle semblait aussi gênée que moi mais quelque chose dans son maintien et son expression indiquait clairement qu'elle était réceptive ou du moins que mon coup de sang ne la répugnait pas. J'exhalai un léger soupir soulagé.

"Merci, ce que vous me dites me touche beaucoup."

Je lui répondis d'un sourire un peu gauche, tapotant ses doigts de ma main libre dans un geste que j'estimais rassurant. Enfin, probablement. Je me demandai un instant pourquoi il était aussi compliqué de m'adresser à elle de la sorte alors que je n'avais aucun problème à discuter avec mes hommes et mes subordonnés. Je me sentais empoté, inadapté. Un peu comme un bœuf dans une boutique de poterie. Le moindre faux pas mènerait inévitablement à la catastrophe, et je préférais ne pas imaginer ce qu'il se passerait dans l'éventualité où j'échouais à mon entreprise.

"J’ai encore du mal à faire disparaître les vieilles peur, mais ne vous tracassez pas pour ça, le temps fera le nécessaire. Je me sens déjà en sécurité, lorsque vous êtes là. Discuter avec vous n’a rien de pénible, bien au contraire, j’en ai même tendance à dire ce qui me vient en tête sans y réfléchir longuement avant. Le but n’est évidemment pas de vous agacer avec ça, je sais qu’il est sans doute ridicule d’avoir toujours peur, parfois. Mais cela passera. Les vieilles habitudes mettent quelque temps à être perdues. Tout comme vous, je suppose. Si vous en avez envie, nous pouvons nous aider mutuellement à oublier les affres du passé."

Je m'éclaircis à nouveau la gorge, songeant un instant que je faisais ça de plus en plus souvent dernièrement, puis ajoutai en la regardant droit dans les yeux :

"Si vous vous sentez en sécurité auprès de moi, je serais heureux de vous voir y rester."


Je lui offris un sourire presque contrit, puis saisis doucement ses doigts pour y déposer un très léger baisemain, sans la quitter des yeux. Le message pouvait difficilement être plus clair à moins qu'il ne soit exprimé à haute voix. J'espérai un instant que ma barbe n'incommoderait pas Nadalian, car on m'avait souvent dit que j'avais le poil aussi dru qu'un sanglier. Elle avait la peau douce et chaude et je devais certainement piquer. Peut être devrais je envisager de me raser à la mode gondorienne ? Non, probablement pas. J'aurais l'air d'un imbécile si d'aventure je me donnais des allures d'homme propre sur lui et policé. Ce n'était pas moi, et bien que j'aie le désir de plaire à cette demoiselle, j'espérais le faire en étant moi et pas une pâle caricature de quelqu'un d'autre. D'autant plus que ce n'était que justice : il serait malhonnête de vendre du gruau après avoir promis des crèmes.

Nous en étions là lorsqu'un sifflement en avant retentit clairement dans la campagne. C'était notre avant garde, qui nous avertissait de l'approche de la ville. Les murmures et commentaires discrets qui nous entouraient se muèrent en conversations plus bruyantes et joyeuses car tout un chacun s'enthousiasmait d'arriver bientôt à la première étape. Il s'agissait de l'un des tronçons les plus courts de notre voyage et nous n'avions pas besoin de camper ce jour là. Ce serait une autre histoire entre certains avant postes, mais pour l'heure nous pourrions dormir dans des auberges ou bien chez l'habitant : des mesures avaient été prises en ce sens en amont et chacun disposerait d'un logement confortable dans chacun des villages où nous nous arrêterions. Le fait d'avoir participé en personne aux conquêtes, des années plus tôt, m'avait permis de développer un réseau de personnes de confiance sur tout le territoire et facilitait grandement ce genre d'opérations d'envergure. Seule la dernière région conquise restait quelque peu tumultueuse, mais le plus gros des tensions s'étaient rapidement apaisé avec les avantages indéniables qu'apportaient ma régence. La famine n'était plus qu'un souvenir, et chacun pouvait prétendre aux bases d'une éducation qui lui convenait. La mortalité avec suffisamment baissé pour que les plus récalcitrant eux-mêmes conviennent qu'ils n'avaient pas vraiment perdu au change.
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptySam 8 Avr 2023 - 18:34

Quel homme galant, tout de même. Elle ne pouvait de s’empêcher de sourire, certainement comme une simple idiote, lorsqu’il lui fit un baisemain. Non seulement c’était la première fois qu’un homme lui adressait la parole sans la prendre pour une cruche mais en plus, il était aussi le premier qui avait ce don pour attirer le regard et surprendre, par ses manières et sa douceur. Hélas, ce moment suspendu prit fin, car ils approchaient de la première étape du voyage. Dommage, mais enfin, ils étaient tous ici pour le travail, après tout. Tout à coup, le niveau sonore des conversations monta et elle dut, bien à regret, détacher son regard du visage souriant au Roi pour le retourner devant elle et vers la ville en approche. Aries broncha légèrement, en arrivant plus proche, il ne devait pas aimer trop d’agitation, sans doute. Elle lui flatta légèrement l’encolure, pour le rassurer, se disant que ça devait marcher de la même façon avec les animaux qu’avec les jeunes enfants. Non ? Dur à dire, elle n’était pas assez experte des chevaux pour cela et fonctionnait en suivant une simple intuition.

Les villes de Dun ne ressemblaient en rien à celles du Gondor. Elles étaient plus… Disparates, si on pouvait dire les choses ainsi. Dans leur architecture, les décorations en fer ou pierre des maisons ou commerces, les agencements divers, tout respirait une ambiance cosmopolite et inspirées de traditions diverses. Il n’y avait simplement pas la même homogénéité. Ce qui était toujours un peu étrange, lorsque se plongeait dans cette ambiance. Descendre de cheval et retrouver la terre ferme lui procura un certain soulagement, étant donné qu’elle n’était pas assez bonne cavalière pour apprécier y passer des heures interminables. Même avec une monture aussi douce. Ne connaissant pas grand-chose à cet univers et quelle place y prendre, elle se contenta tout d’abord de demeurer à proximité du Roi, d’une part pour ne pas se perdre, d’autre part pour ne pas rater le moment où elle aura à agir. L’inspection générale débutait déjà et il régnait une sorte d’effervescence générale. Parmi les soldats, bien sûr, mais aussi les civils, poussés par la curiosité. Son regard fut assez vite attiré par les personnes visiblement blessées, voire amputées. Quelle vie menait-on, après cela ?

La compassion était un sentiment naturel, envers n’importe quel patient. En revanche, Nadalian avait encore du mal à ne pas éprouver de la pitié et pire encore, à ne pas la montrer. Pourtant, elle savait que ça pouvait en blesser profondément certains et en énerver d’autres. Voire les deux à la fois. Cette émotion était terriblement difficile à maîtriser. Heureusement, pour cette fois, leurs pas les conduisirent avant tout vers les soldats en poste de la ville, bien solides sur leurs jambes. Ce qui ne l’empêcha de se lister mentalement toutes les étapes nécessaires à effectuer avant d’envisager la moindre amputation. La gangrène n’était pas inévitable. Sans compter que l’amputation elle-même représentait un risque sévère de mortalité. Le cœur pouvait lâcher sous la souffrance, une veine importante pouvait être touchée et la personne se vider de son sang, une infection pouvait toujours se développer malgré tout lorsque les instruments utilisés n’étaient pas correctement nettoyés, le choc pouvait tant affaiblir une personne qu’elle ne s’en relèvera pas. Et si vous y surviviez, encore fallait-il que vous ayez ensuite la chance d’avoir du soutien, pour passer le reste de votre vie.

"Certains soldats semblent… très jeunes," lâcha-t-elle tout à coup, sans le vouloir, très étonnée.

Un peu plus loin, un des soldats de la caserne de la ville portait un air juvénile et des joues encore rondes de jeunesse. Il était occupé dans un travail de menuiserie, à quelques mètres de là, en compagnie d’un autre homme plus âgé, le dos tourné à eux. Et il n’était pas le seul, à mieux y regarder, elle vit passer d’autres jeunes hommes, portant les mêmes armes ou informes que leurs aînés, et pourtant, elle ne les aurait pas imaginés dans un tel endroit avant de le voir.

"Quel âge ont les jeunes pouvant s’engager ?"

Le terme enfant était tout de même trop excessif, dans ces conditions, bien que ça soit le terme lui venant tout d’abord à l’esprit.
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptySam 8 Avr 2023 - 22:32

L'endroit s'était préparé à notre venue, et je remarquai qu'un soin particulier avait été accordé à la propreté des rues. C'était bien mieux entretenu que lors de mon dernier passage et c'était une bonne chose. Je ne voyais pas non plus trop de mendiants et j'espérais que cela avait un lien avec les dernières mesures que j'avais prises pour lutter contre la pauvreté extrême. D'ailleurs, les deux constats étaient probablement liés, car j'avais fait passer un édit spécifiant qu'une ville devait fournir les biens de premiers nécessités à ceux qui en faisaient la demande, en échange de travail d'intérêt général. Au fort, nous avions ainsi offert une paillasse, un repas chaud par jour et des vêtements récupérés auprès de la population aux mendiants qui effectuaient en contrepartie des tâches comme le désherbage de futures parcelles de culture, l'entretien des bâtiments municipaux... Cela coûtait un peu plus cher que ce que cela nous rapportait en terme de travaux effectués, cependant cela avait un effet très positif sur bien d'autres points.

Je repérai d'un coup d'oeil l'auberge où la majorité du convoi devait loger, et je descendis bien vite de cheval. Je confiai ma monture à l'un de mes compagnons, qui était en charge du soin des bêtes pour le séjour. Il ferait progressivement le tour de l'assemblée afin de récupérer les animaux, après quoi il ferait ce qu'il y avait à faire afin de s'assurer de leur bien être. Je le laissai à sa tâche, et me dirigeai d'un pas sûr en direction de la caserne dans laquelle les soldats locaux nous attendraient. Des badauds se pressaient pour assister à la revue, mais je ne leur prêtai guère attention pour l'heure : je tenais à en avoir terminé avec les soldats avant le dîner. J'aurais tout le temps de regarder aux autres aspects de la ville le lendemain. Je repérai bientôt la vate responsable de l'officine locale. Il faudrait que je la présente à Nadalian... Elles auraient probablement beaucoup à se dire. Une certaine effervescence régnait au centre ville, et il semblait que l'on préparait quelque chose. Un grand feu venait d'être allumé au milieu de la place centrale, veillé par plusieurs personnes les bras chargés de matériel de cuisine.  Je ne m'attardai pas, cependant, car la journée ne rajeunissait pas. Tandis que nous arrivions à la bâtisse, la jeune gondorienne interrompit le fil de mes pensées :

"Certains soldats semblent… très jeunes," asséna-t'elle avec une surprise évidente.

J'examinai les recrues d'un oeil critique. La plupart des soldats en tenue travaillaient autour de la caserne, seuls quelques uns s'entraînaient à l'arrière du bâtiment. Du moins, je le supposais à l'entente d'un son qui m'évoquait le choc d'épées en bois. Cela ne me paraissait pas particulièrement étonnant, mais la surprise de Nadalian me fit comprendre qu'il y avait probablement là un certain écart culturel.

"Quel âge ont les jeunes pouvant s’engager ?
-Quatorze ans. Ils doivent cependant passer un test d'aptitude, sans quoi ils ne peuvent être admis à l'entraînement. C'est un ajout récent, il y a cinq ans à peine on pouvait s'engager dès douze ans, et sans prérequis. J'ai essayé d'uniformiser la garde régulière avec la chevalerie, où les jeunes écuyers sont en mesure de s'engager dès leurs quatorze ans faits. C'est ce que j'ai fait, à l'époque. Cependant, ils ne sont pas admis sur le champ de bataille avant leur seizième année. Ils sont en apprentissage, si vous voulez le formuler ainsi."


Je marquai une pause, observant avec une certaine fierté le soin que l'aîné prenait à enseigner les bons gestes à son cadet. L'exemple et le tutorat faisaient des merveilles et je tenais à ce que les jeunes apprennent le métier auprès d'hommes faits.

"La plupart des recrues qui s'engagent avant l'âge d'homme le font car ils n'ont guère de perspective d'avenir dans leurs familles. Ils sont souvent quatrièmes fils, ou davantage encore. Ils ne peuvent espérer hériter de l'exploitation ou du commerce familial, et leurs parents ont souvent trop de bouches à nourrir pour de petits revenus. Cette carrière leur donne l'espoir de gagner leur pitance honorablement, d'apprendre un métier et d'acquérir un réseau de connaissances qui pourra leur être utile plus tard. La plupart des recrues juvéniles vivent sur place et économisent leur solde pour quitter l'armée passé vingt ans afin de s'établir quelque part. Certains restent, bien sûr, car ils y découvrent leur vocation, ou un mode de vie qui leur convient. Cependant, c'est généralement ceux qui s'engagent sur le tard qui restent le plus longtemps en poste. J'admets que je favorise cette pratique. D'une part, elle permet de s'assurer que la majorité des jeunes hommes est à même de trouver un travail, ce qui évite de les avoir à errer sans but dans les rues. D'autre part, cela me permet de savoir qui a été ou non formé aux armes, au cas où je doive requérir des conscrits dans un futur conflit. J'ai moi même acquis bien des compétences en tant qu'écuyer, à leur âge. S'ils ont de la chance, certains pourraient être repérés par un chevalier de passage, et entrer à leur tour en écuiage. C'est une position enviable. A vous dire la vérité, j'espérais profiter de ce voyage pour repérer mon prochain apprenti. Le titre de roi ne m'exempte pas de mes obligations de chevalier, voyez vous. "


Je lui adressai un sourire, espérant que mon explication lui permettrait de comprendre mon point de vue. Cependant, nous n'avions hélas pas le temps de nous appesantir sur la question pour l'heure. On nous attendait. Afin d'éviter que mon interlocutrice de ne sente de trop, je lui indiquai d'un geste la vate qui se tenait non loin, son tablier tâché de sang surplombant la robe verte de sa caste. Ses cheveux poivre et sel tenaient en un chignon bien serré et ses rides n'enlevaient rien à la bienveillance qui se dégageait de son visage. Comme la plupart de ses consoeurs, elle avait choisi son métier par vocation.

"Dame Meredith est en charge de l'officine. N'hésitez pas à vous entretenir avec elle pendant que je mène mes troupes à la revue."


En effet, nous voyant arriver, les soldats s'étaient rassemblés en rang d'oignons devant la caserne et les échos d'entraînement avaient cessé. De nouveaux hommes rejoignaient le rang petit à petit. Mon scribe s'approcha, prêt à prendre note de ce qui se passerait durant la visite. Les soldats se présentèrent un à un et le scribe commença par prendre des notes sur eux, notamment leur âge, leur sexe, et leur origine. Seules deux femmes figuraient dans le groupe, ce qui était déjà remarquable en soi. Sur la vingtaine de leurs collègues, un tiers environ n'avait pas encore vingt ans. C'était un chiffre attendu et je me satisfis que chacun arborait l'uniforme réglementaire de base, ainsi que des chaussures bien cirées. J'avais rapidement compris que l'état des chaussures était un important indicatif du soin qu'un soldat prend de son matériel. Comme les armes et tenues étaient fournies par l'armée, je tenais à m'assurer qu'ils bénéficiaient de l'entretien et du soin nécessaire. Lorsque chacun fut en place, je passai lentement devant eux, examinant tout dans les moindres détails. Je m'arrêtai devant l'une des femmes,la plus jeune qui nous avait dit n'avoir que seize ans, les sourcils froncés. L'arme qui pendait à sa hanche droite me déplaisait souverainement.

"Demoiselle ?
-Maelle, votre majesté.
-Êtes-vous gauchère, Maelle ?
-Oui, votre majesté.
-Comment se fait-il que vous ayez une rapière de droitier ?
-C'est tout ce qu'on m'a fourni, monseigneur."


Je tirai l'arme de son fourreau et l'examinai d'un air mécontent. La garde était conçue d'une telle façon que cela ne pouvait que gêner son usage de la main gauche. Elle devait peiner à s'en servir, et un simple coup d'œil à ses phalanges suffisait à confirmer ce fait : elles étaient abîmées par le frottement régulier contre le métal. D'un signe, j'appelai le forgeron que j'avais choisi pour nous accompagner. Il ne tarda pas à comprendre le problème, et s'en alla fouiller dans les chariots à la recherche d'une arme plus adaptée. Il n'avait finalement pas de rapière de gaucher, mais il nous assura qu'il pourrait lui en concevoir une avant notre départ. Je rendis son arme à la jeune femme, puis poursuivis mon inspection. Plutôt satisfaisante, du reste : l'ensemble des troupes prenait soin de son équipement et de sa tenue, les soldats semblaient en bonne santé et les plus jeunes avaient manifestement appris à se tenir correctement dans cette occasion.

Je m'entretins rapidement avec leur capitaine, qui m'expliqua que le problème de la rapière avait déjà été adressé, mais qu'hélas le forgeron local était trop occupé pour s'y pencher pour l'heure. Je fis noter qu'il faudrait se pencher sur la question, et peut être dépêcher une aide provisoire afin de pouvoir aux besoins de la ville. L'accroissement récent de la population régionale impliquait que d'autres manques pourraient se faire ressentir, aussi mentionnai-je la nécessité de m'entretenir avec le seigneur local.

Le tout avait pris une bonne demie heure, et le capitaine nous emmena ensuite vers le terrain d'entraînement. Je tenais à juger de mes yeux des compétences de chacun. Il ne fallut pas bien longtemps pour que chacun ait démontré ses capacités en terme d'archerie, de cavalerie et d'escrime. Personne ne sortait exceptionnellement du lot, mais je proposai à la jeune gauchère de me faire preuve de ses talents ultérieurement, lorsqu'elle serait munie d'une arme adaptée. Le fait qu'elle n'ait pas paru mauvaise ainsi désavantagée laissait espérer qu'elle avait un certain talent une fois dûment armée. Le soleil se couchait déjà lorsque nous en eûmes terminé, et le convoi fût invité à un festin préparé par les villageois au centre ville. Sur un grand feu au centre de la place, de la viande rôtissait en tournant lentement sur une broche.

On avait installé de longues tables non loin du feu, flanquées de part et d'autres d'un assortiment hétéroclites de sièges, fauteuils et tabouret. Tout ce que comptait le village d'assises devait se trouver là, ce qui constituait un ensemble étrange mais néanmoins fort accueillant. Je m'installai en tête de table, entre le capitaine et le seigneur local, un petit chef de clan qui m'avait rejoint de son propre chef presque dix ans plus tôt. Je ne vis pas où Nadalian avait été installée, mais je ne doutais pas qu'elle avait trouvé sa place quelque part, sous l'œil bienveillant de dame Meredith. Le repas alla bon train, les conversations joyeuses se succédant les unes aux autres dans la bonne humeur, des éclats de rire retentissant ici et là. Lorsque chacun fût dûment rassasié, un conteur s'installa en périphérie de l'assemblée afin de régaler l'audience de ses histoires. Quelques autres s'installèrent de l'autre côté, munis d'une flûte et d'un tambour local, le Bodhran. Deux chanteuses complétaient le groupe, et entonnèrent bientôt un air à danser bien connu dans la région. Bien des gens les rejoignirent pour faire honneur à la musique, qui reproduisant fidèlement les pas associés aux notes, qui se dandinant aussi bien que possible. Après quelques minutes, on passa à une musique plus vive, plus enjouée, dont l'air bien connu entraîna les hourras de la foule. Il s'agissait d'une danse à l'épée, un art traditionnel auquel tout le pays se livrait lors des célébrations... Et pour le plaisir.

Des hommes se levèrent et se dirigèrent près du feu pour se saisir de rapières qui étaient disposées là. Amusé à la perspective de participer à une telle distraction, je me levai à mon tour et choisis une arme au hasard, avant de me joindre au groupe qui se préparait pour la danse. Nous nous disposâmes en cercle, espacés d'à peine deux pas les uns des autres. Puis nous nous rapprochâmes lentement, le bras levé jusqu'à ce que la pointe de nos lames se touchent. Nous nous mîmes à les frapper en chœur au centre, avant de baisser nos âmes et de reculer lentement en traçant un sillon derrière nous jusqu'à reprendre nos positions initiales. Chacun déposa sa rapière au sol, formant une étoile. Nous nous mîmes alors à danser, sautillant sur la pointe de nos pieds en rythme, effectuant des pas au dessus de nos armes, levant parfois les mains pour claquer des doigts. Le tempo était assez rapide, mais chacun savait qu'il allait accélérer de plus en plus.

Je manquais peut être de grâce et mes mouvements étaient assez grossiers, cependant j'avais confiance en mon endurance. Tandis que la musique était de plus en plus rapide, certains des concurrents se mirent à abandonner la partie, s'inclinant en se saisissant de leur lame afin de quitter le cercle. Les danseurs restants poussaient alors leur rapière du pied afin de reformer une étoile, puis de reprendre les pas. Je commençais à fatiguer, après une journée en selle et je ne tardai pas à suer à grosses gouttes. Cependant, j'étais têtu et il n'était pas question que j'abandonne facilement. Lorsque nous ne fûmes plus que quatre, je profitai du départ d'un concurrent pour détacher ma cape et la laisser tomber au sol. Ma chemise était humide et la fraîcheur soudaine me revigora suffisamment pour me faire tenir deux tours supplémentaires. Finalement, je cédai la victoire à l'un des jeunes soldats rencontrés un peu plus tôt, m'inclinant comme il se doit devant le vainqueur avant de ramasser mon arme et ma cape et de retourner m'asseoir, à bout de souffle.

Curieusement, l'exercice m'avait fait du bien. Je me sentais bien plus à l'aise à me livrer à de tels exercices physiques que je ne l'étais assis à mon bureau. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine qu'il résonnait à mes oreilles, mais j'étais heureux que ce soit le cas. Je me sentais particulièrement vivant, à présent, quoi que je n'avais aucun doute quant au fait que je serais particulièrement courbaturé le lendemain. Je cherchai Nadalian du regard, désireux de lui demander ce qu'elle pensait de ce genre de soirées.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyMer 12 Avr 2023 - 9:24

"Quatorze ans. Ils doivent cependant passer un test d'aptitude, sans quoi ils ne peuvent être admis à l'entraînement. C'est un ajout récent, il y a cinq ans à peine on pouvait s'engager dès douze ans, et sans prérequis. J'ai essayé d'uniformiser la garde régulière avec la chevalerie, où les jeunes écuyers sont en mesure de s'engager dès leurs quatorze ans faits. C'est ce que j'ai fait, à l'époque. Cependant, ils ne sont pas admis sur le champ de bataille avant leur seizième année. Ils sont en apprentissage, si vous voulez le formuler ainsi."

Quatorze ans, voilà qui expliquait leurs airs juvéniles, bien que pour certains, elle aurait cru facilement qu’ils étaient plus jeunes. L’uniformisation des règles et coutumes de l’armée était quelque chose à laquelle elle n’avait pas du tout songé alors que c’était pourtant une évidence. Plus l’armée était cadrée et bien exercée, plus elle se révélait efficace sur un champ de bataille. Il lui expliqua ensuite ce qui attirait des garçons aussi jeunes dans un corps militaire, qu’ils y restent ou non par la suite, une fois à l’âge adulte. Une telle méthode était logique, en effet, cela la rassura de l’entendre, elle commençait déjà à se faire des idées. Cela dit, elle devait bien admettre qu’elle se prenait la tête rapidement et s’inquiétait tout aussi vite de tels sujets. Elle lui lança un regard sur le côté, curieuse de voir, un jour prochain, la manière dont il allait s’y prendre pour prendre en charge un jeune homme, dans la maîtrise des armes. La patience exigée pour de telles tâches n’était pas une sinécure. Il lui présenta ensuite la personne en charge de la médecine, ici, Dame Meredith. Parfait, elle pourra en profiter pour savoir si les habitudes et méthodes de travail différaient d’une région à l’autre du pays.

Pendant que les hommes menaient leurs affaires de leur côté, elle alla se présenter à la dame en charge, plutôt âgée, s’éloignant de l’agitation de la caserne. Une sorte d’office était installée non loin des forges, servant à la fois de réserve d’apothicaire et de pièce où soigner les blessés, visiblement. La vieille dame fut d’abord surprise d’entendre d’où elle venait, ajoutant qu’elle aurait pensé que l’appel pour de l’aide en ce domaine attirerait avant tout des personnes venues d’autres régions du pays ou encore du Rohan. Sans doute il y en avait-il, dont on ignorait la venue ? Meredith la fit entrer dans l’officine, tout en parlant de la manière dont ils travaillaient habituellement, ici. Bien entendu, les blessures les plus fréquentes étaient liées aux combats et entraînements des uns et des autres. Nadalian sourit, avec un mélange entre résignation et agacement, en entendant que la plupart des hommes peinaient beaucoup à venir ici lorsqu’ils étaient malades, préférant attendre que ça passe seul. C’était une mauvaise habitude pour de très nombreux habitants de ce royaume, peu importe l’âge ou la condition, elle l’avait noté plus d’une fois. Bien sûr que certaines maladies finissaient par guérir sans aide, mais beaucoup entraînaient des complications.

Elles furent bientôt toutes deux assises sur des tabourets, à la petite table de bois, autour d’un thé. Nadalian expliqua lors à son tour le travail qu’elle menait et parla, avant toute chose, de la maison médicale qu’ils avaient aménagé et le fonctionnement mis en place, avec son collègue. Si la vieille dame en avait entendu parler à quelques reprises, les rumeurs n’avaient pas été très développées. Discuter des méthodes enseignées d’un pays à l’autre et de ce qui était appliqué depuis un an donnaient lieu à de nombreuses digressions, évidemment. La jeune femme n’aurait pas la prétention d’affirmer que seules ses propres méthodes étaient bonnes, en revanche, elle essayait d’adapter tout ce qui lui tombait sous la main, peu importe d’où ça venait. Seuls les résultats comptaient. Le plus gros du problème était, encore et toujours, de faire évoluer les mentalités au sujet de la médecine et de son application. Meredith semblait peu convaincue que les choses changent, sans doute à cause de son âge. A sa place, Nadalian aurait douté également, i fallait bien se résigner sur beaucoup de points, si on voulait vivre l’esprit en paix, après autant d’années passées dans un type de système.

"Certaines choses changent," poursuivit la vieille dame d’un ton doux, quoi que peu convaincu. "Néanmoins, la vie est encore délicate et les jeunes intègrent cela dès le berceau. Les épidémies infantiles explosent, à cette saison, comme toujours."

"Où sont les régions les plus touchées ?"

"Principalement au Nord."

"Les habitudes y sont très différentes, en ce qui concerne l’alimentation ou ce genre de choses ?"

Meredith réfléchit un instant, avant de lui répondre. Les causes étaient multiples, lorsqu’une région était souvent plus touchée qu’une autre, elles devaient tout lister. Et ensuite, en discuter avec les guérisseurs et apothicaires plus locaux, pour trouver des solutions. S’ils acceptaient de collaborer, évidemment… De toute manière, les pratiques de médecine devaient être uniformisées à tout le pays, tout comme celles de l’armée, ils travaillaient là-dessus en ce moment-même. Nadalian voulait entendre beaucoup d’avis, afin de les intégrer dans le dispositif, adapter une partie des coutumes locales pour ne pas effrayer les habitants et les repousser. Elles en discutèrent jusqu’à tard, alors que d’autres personnes passèrent de temps à autres. Certaines pour demander des herbes ou un autre produit, d’autres pour discuter avec elles. Elles s’échangèrent quelques techniques également, et ce, jusqu’à ce qu’il soit assez tard. Ce fut un des anciens de la caserne qui les interrompit, pour leur lancer de venir et que tout le village se réunissait sur la place centrale, pour manger autour du feu.

Cette ambiance-là lui rappela une autre fête de village à laquelle elle avait pu assister, enfant, qui lui avait beaucoup plu. Dynamique, conviviale, chaleureuse, où les langues se déliaient facilement et où on ne prêtait plus attention au rang social de son voisin. Assez vite, elle se sentit assez à l’aise pour se lancer à son tour dans la discussion, bien qu’elle mangea certainement bien moins que quelques uns, parvenant à ingérer une quantité de nourriture qui ferait exploser un homme normal. Les conteurs et musiciens prirent bientôt la place et toute l’attention, ravivant les envies des danseurs. Elle alla s’asseoir un peu plus près, curieuse de voir quel type de danse était faite par ici. Puis presque surprise en voyant le roi se joindre également à l’une d’entre elles. Avec des épées, bien sûr. Elle secoua légèrement la tête, amusée malgré tout. La danse entonna un rythme déjà soutenu, augmentant avec les pas des danseurs. Bercée et portée par la musique, elle se laissa aller. Suivant la silhouette du roi se découpant avec la lueur vive des flammes et celles des étoiles au-dessus d’eux… La scène possédait une beauté certaine…

Elle fut tirée de ses rêveries lorsqu’il quitta le cercle à son tour et qu’elle réalisa quel air simplet ou idiot elle devait afficher depuis tout à l’heure. Gênée, elle se surprit à prier que personne, autour d’elle, n’avait rien remarqué. Heureusement que les danses attiraient toute l’attention. Voyant qu’il se rasseyait et avait l’air plus fatigué, une pointe d’inquiétude la prit. Prenant de l’eau, elle en versa dans un gobelet et vint à sa rencontre pour le lui donner. C’est qu’il ne faudrait pas qu’il se sente mal, même s’il avait l’air bien en forme. Toujours à angoisser pour rien, qu’on pourrait lui reprocher…

"Vous aviez un côté plus charmeur, en dansant," glissa-t-elle un ton plus bas, en lui tendant le gobelet.

Elle n’avait pas envie que tout le monde entende, même s’il n’y avait rien de mal à le dire. Un vieux réflexe, là encore, elle avait appris très jeune à garder ses pensées pour elle et conserver un ton étouffé lorsqu’elle voulait l’exprimer.

"Alors," reprit-elle avec plus d’amusement, une fois rassise, "où avez-vous appris à faire cela ? Vous ne m’aviez pas dit que la danse faisait partie des acquis à obtenir, pour un soldat. Un talent caché parmi d’autres ?"
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyMer 12 Avr 2023 - 15:56

Je repérai enfin Nadalian, qui se tenait non loin de là, l'air un peu rêveuse. J'imaginais qu'elle se rappelait, peut être, d'autres occasions similaires. Sa vie n'avait probablement pas manqué d'occasions de faire la fête. Dans le cas contraire, ç'eût été bien dommage, car c'était ce genre de banquets qui permettaient de tisser des liens. J'appréciais d'organiser et de participer parmi mes sujets, mes amis, mes anciens adversaires. C'était le moment ou jamais de mettre de côté nos différences et de se lier les uns aux autres. C'était bien plus agréable pour moi que les grands évènements durant lesquels je me trouvais seul sur une estrade, sans occasion de me mêler au peuple.

Je gratifiai Nadalian d'un sourire aimable, quelque peu essoufflé mais bien satisfait de ma performance. Je me saisis du verre qu'elle me tendait, la remerciant d'un signe de tête. La première rasade me rafraîchit instantanément, et j'appréciai cette sensation, après l'intensité bouillonnante de la danse. C'était un véritable soulagement. Je gardai sur le visage un sourire satisfait.

"Vous aviez un côté plus charmeur, en dansant," commenta-t'elle doucement.

J'eus un petit rire, presque surpris de cette remarque.

"Je vous remercie, madame. J'espère avoir d'autres occasions de vous présenter cette facette de moi."


Je m'inclinai légèrement en signe de reconnaissance, puis terminai mon verre avec un soupir de satisfaction. Cette soirée s'annonçait décidément magnifique.

"Alors," poursuivit-t'elle en s'asseyant, "où avez-vous appris à faire cela ? Vous ne m’aviez pas dit que la danse faisait partie des acquis à obtenir, pour un soldat. Un talent caché parmi d’autres ?"

Je ris à nouveau.

"Eh bien, je pense avoir bien des flèches à mon arc, si je puis me permettre. Si vous souhaitez mon opinion, la danse est un art bien proche de celui de la guerre, tout en mouvements supposés répondre à ceux de l'opposant. Le combat, tout comme la musique, a son propre rythme. C'est une discipline que j'apprécie, quoi que je doive admettre que j'aie perdu de la souplesse avec l'âge. Pour répondre à votre question initiale, c'est un talent que j'ai eu l'occasion de développer avec mon maitre, à l'époque où je n'étais encore qu'un écuyer. C'était un homme surprenant qui considérait que la valeur d'un homme se mesure aussi bien à la vie qu'à la guerre. J'ai moi même transmis ce savoir à mes écuyers, bien qu'ils n'aient guère compris son utilité. Je pense pour ma part qu'il est primordial d'entretenir nos traditions dans le cœur des jeunes, si l'on veut que notre peuple perdure en tant que tel. Cela fait partie de notre identité, au même titre que les claymore que nous brandissons, ou les moutons à tête noire que nous élevons dans la plaine."


Une gigue endiablée résonnait à présent, les danseurs se bousculant sur la terre battue pour s'adonner à des pas plus ou moins approximatifs, le tout dans la joie et la bonne humeur. Je posai un regard attendri sur ces gens, continuant un peu plus bas :

"Lorsque je les regarde, je vois un peuple uni, qui avance à grands pas vers un futur plus radieux. C'est pour cela que nous nous sommes battus, toutes ces années. J'aurais donné ma vie volontiers afin de permettre à ces inconnus de vivre une vie confortable et paisible. Et je sais, au fond de moi, que ceux qui ont perdu la vie au combat ne l'ont pas fait en vain. Regardez ces gens, Nadalian. Regardez les."


Les villageois tourbillonnaient au son de la flute et des percussions, quelques chanteurs s'étant ajouté au chœur. Bien des spectateurs tapaient des mains en cadence, des enfants s'exclamaient devant le conteur, chacun se mêlait à la foule sans distinction.

"Imagineriez-vous qu'il y a vingt ans à peine, ce village n'était que ruines et cendres, après un raid d'un clan voisin ? On ne saurait le deviner sans avoir étudié l'histoire de notre pays. Et pourtant, à présent... La ville est plus florissante que jamais. Les guerres claniques sont terminées. Tout n'est pas encore réglé, bien sûr, mais je veux croire que nous nous dirigeons vers une ère de paix et de prospérité. "

Je regardai avec amusement l'un de mes compagnons de longue date, occupé à conter fleurette à l'une des femmes qui composait la garnison du village. Quelques anciens avaient rapproché leurs sièges du feu, pour se protéger de la fraîcheur nocturne qui s'installait lentement sur la place. Ils discutaient tranquillement entre eux, évoquant probablement des souvenirs dont ils étaient probablement les derniers détenteurs.

"Si de tels évènements sont à votre goût, j'espère que vous apprécierez le grand tournoi de Yule. J'ai l'intention d'y participer pour la dernière fois en tant que représentant des chevaliers des Siobhan. Je serais heureux que vous y assistiez en tant que mon invitée personnelle. L'ambiance sera probablement moins bonne enfant, puisque nous rassemblerons l'intégralité des clans unis sous ma bannière. Il y aura probablement des tensions, c'est inévitable, mais j'espère profiter de cette occasion pour pouvoir nous rapprocher les uns des autres. En particulier les deux dernières régions conquises, qui n'ont eu que peu d'occasions de s'intégrer jusqu'ici."

C'était une fête que je prenais plaisir à organiser chaque année depuis sept ans déjà, conviant tout nouveau clan m'ayant juré fidélité à participer. Ce qui n'était au départ qu'une célébration réunissant une dizaine de participants s'était à présent mué en quelque chose de plus grande envergure et on m'avait déjà confirmé la venue d'une trentaine de chevaliers. Certaines épreuves se disputaient en duel, d'autres par équipes, d'autres encore visaient à comparer l'adresse de l'intégralité des participants. Certes, yule n'était que dans deux mois, mais j'aimais prendre mon temps pour organiser la chose. D'autant plus que ma petite tournée de revue m'empêcherait de travailler sur cet évènement jusqu'à ce que nous ayons regagné le fort. J'avais donc convié les clans en avance afin que chacun puisse se préparer et choisir les chevaliers qui les représenteraient. Si tout ce déroulait comme je l'avais envisagé, l'évènement de cette année marquerait un tournant dans l'histoire de Dun et j'avais hâte d'y être.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyDim 16 Avr 2023 - 18:12

La guerre et la danse, des domaines semblables, voilà qui était assez surprenant, comme réponse ! Elle ne s’était pas attendue à une telle déclaration et écouta attentivement en quoi la comparaison était valide, selon lui. Elle n’aurait jamais envisagé les choses sous un tel angle, tant cela lui semblait opposé. Alors qu’il lui expliquait où et comment il avait appris cet art, elle observait attentivement son visage, l’imaginant avec des traits encore juvéniles et sans barbe ni marques de la guerre, apprenant la danse avec son mentor de l’époque. Bien sûr que la plupart des jeunes ne voyaient pas toujours l’utilité des apprentissages, c’était là un trait commun à bon nombre d’entre eux ! Les coutumes devaient mûrir, dans le cœur et l’âme, se fixer pour ensuite faire part de ce nouvel jeune adulte. A imaginer Shimrod plus jeune, après tout ce qu’il lui avait dit auparavant, elle l’imaginait aussi plus souriant, peut-être plus imprudent ou impétueux, le regard moins chargé par les obstacles de la vie. Plus en paix, somme toute. Quoi que la manière dont il observait les villageois danser, à un rythme effréné, dévoilait une part de cette paix.

"Lorsque je les regarde, je vois un peuple uni, qui avance à grands pas vers un futur plus radieux. C'est pour cela que nous nous sommes battus, toutes ces années. J'aurais donné ma vie volontiers afin de permettre à ces inconnus de vivre une vie confortable et paisible. Et je sais, au fond de moi, que ceux qui ont perdu la vie au combat ne l'ont pas fait en vain. Regardez ces gens, Nadalian. Regardez les. Imagineriez-vous qu'il y a vingt ans à peine, ce village n'était que ruines et cendres, après un raid d'un clan voisin ? On ne saurait le deviner sans avoir étudié l'histoire de notre pays. Et pourtant, à présent... La ville est plus florissante que jamais. Les guerres claniques sont terminées. Tout n'est pas encore réglé, bien sûr, mais je veux croire que nous nous dirigeons vers une ère de paix et de prospérité."

Un petit frisson lui remonta dans le dos, bien que tout ça appartienne au passé, tandis qu’elle décrivait un rapide regard sur les toits de la ville, plongés dans l’obscurité, puis sur les façades des plus proches maison autour de la place, où les lueurs des flammes se reflétaient doucement. Elle avait déjà entendu ces faits souvent, bien sûr, pour d’autres villages ou petites communautés, mais le malaise était le même à chaque fois. Elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer les flammes ravageant les bâtiments, les personnes fuyant, les morts… Une scène pourtant bien loin de ce que la réalité offrait aujourd’hui. Les personnes chantaient, dansaient, buvaient, se regroupaient autour des bardes ou des conteurs, riaient autour du feu. Elle retourna le regard sur le roi lorsqu’il ajouta qu’un tournoi, celui de Yule, allait bientôt se tenir. Elle n’en avait pas entendu parler, depuis son arrivée au pays, cela dit, tout le monde avait des préoccupations autrement plus graves que se soucier d’organiser le moindre tournoi. Néanmoins, si l’ambiance était effectivement identique ou du moins semblable à celle-ci, elle serait ravie de s’y rendre.

"J'ai l'intention d'y participer pour la dernière fois en tant que représentant des chevaliers des Siobhan. Je serais heureux que vous y assistiez en tant que mon invitée personnelle. L'ambiance sera probablement moins bonne enfant, puisque nous rassemblerons l'intégralité des clans unis sous ma bannière. Il y aura probablement des tensions, c'est inévitable, mais j'espère profiter de cette occasion pour pouvoir nous rapprocher les uns des autres. En particulier les deux dernières régions conquises, qui n'ont eu que peu d'occasions de s'intégrer jusqu'ici."

"Je serais ravie d’y assister. Je me doute bien qu’il y aura des tensions, c’est tout à fait normal, mais je suppose que rien ne sera insurmontable."

Elle ne se souvenait pas d’avoir de s’être déjà rendue au moindre tournoi, au cours de sa vie, maintenant qu’elle y songeait. Pour être tout à fait honnête, tant de foule l’angoissait, dès qu’elle se retrouvait seule. Pour ce cas-ci, le pire qui pourrait arriver, selon elle, serait un combat déclenché par une poignée de personnes refusant encore de rendre les armes. Néanmoins, elle voyait depuis son arrivée une armée organisée et prête à se battre, donc… Rien de si grave à craindre selon elle. Ce serait amusant, par ailleurs, si des personnes venues de pays voisins pouvaient assister au tournoi et découvrir que le pays s’était stabilisé. Pour que des échanges commerciaux se développent, par la suite, cette étape était essentielle. En attendant, elle rassembla tout son courage, avant de lui tendre la main, les joues très enflammées.

"Accepteriez-vous de danser en ma compagnie ?"

La nervosité la fit bafouiller, malgré tous ses efforts et elle s’était beaucoup crispé, par crainte qu’il se contente d’éclater de rire et répondre non. Lorsqu’il accepta, elle dut s’empêcher de soupirer de soulagement, les joues toujours aussi écarlates. Espérant que ça ne devait pas tant se voir que cela, grâce à la tombée de la nuit et des lumières devenues dansantes. Fort heureusement, la gigue en elle-même chassa assez vite le stress et la tension générés par cette seule question. Le pouvoir de la musique. Elle n’avait rien d’une danseuse hors pair, sur ce genre de danse, ayant été entraînée pour des techniques plus… Comment le dire… Plus adaptées au rang social de sa famille. Des valses, entre autres, des balades très rythmées et cadrées, où aucun pas de travers n’était toléré. Il lui fallut un instant, avant de se détendre et oser se laisser aller, oublier les regards, oublier les conventions ou simplement la peur de ne pas être à la hauteur. La musique emportait tout. Certains pas étaient maladroits, mais peu importe. La fatigue finit tout de même par se manifester, au boulot d’un long moment.

"Pardonnez-moi," souffla-t-elle à un moment, en reprenant son souffle.

Si son cœur battait très vite et plus fort qu’il ne le devrait, elle ne se sentait pas mal pour autant. Le manque d’habitude, beaucoup de choses nouvelles, une ambiance qu’elle n’avait que rarement connu… Tout cela s’aditionnait et formait un tourbillon étourdissant.

"Merci encore, pour tout cela," ajouta-t-elle dans un murmure, pour lui seul, en s’approchant.

Pour une vie loin de son pays natal, pour la possibilité d’exercer son métier, pour ce qu’il avait accepté de partager, pour le respect, pour… Pour tout, oui. Elle ne s’est jamais sentie aussi bizarre et heureuse à la fois.
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyMer 19 Avr 2023 - 16:28

La réponse de Nadalian à mon invitation au tournoi ne tarda guère :

"Je serais ravie d’y assister. Je me doute bien qu’il y aura des tensions, c’est tout à fait normal, mais je suppose que rien ne sera insurmontable."

Je hochai la tête, convaincu que les avantages tirés de notre unification surpassaient largement les attentes. Le niveau de vie global à Dun avait augmenté de façon significative, en particulier dans les nouvelles régions qui disposaient à présent des avancées acquises par le reste du pays au fil des ans. Je m'égarai un instant dans mes pensées, tout entier concentré sur des questions de plans de table et d'organisation. Cependant, je fus presque aussitôt ramené à la réalité par Nadalian, qui me tendait la main. Un simple coup d'œil m'informa qu'elle rougissait furieusement et je ne pus dissimuler un léger sourire amusé.

"Accepteriez-vous de danser en ma compagnie ?"

Bien qu'elle ait manifestement eu des difficultés à formuler sa demande, je compris qu'elle avait probablement le même type d'intérêt à mon égard que celui que j'avais pour elle. Afin d'éviter qu'elle ne se sente mal à l'aise un instant de plus, je me saisis de sa main avec un simple sourire et me levai pour me diriger avec elle parmi les autres danseurs. Je discernais aisément la gêne sur son visage, car j'avais eu bien des occasions de l'observer, souvent à la dérobée. A dire vrai, je trouvais sa timidité tout simplement adorable. La danse en elle-même, bien que distrayante, m'aurait laissé de marbre avec toute autre femme. Avec elle, cependant, je me sentais bien, heureux. Les faux pas n'étaient qu'une occasion de rire ensemble et de partager un instant privilégié, loin du monde de la politique et de la vie quotidienne au fort. J'aurais aimé que cet instant dure une éternité. Cependant, ma cavalière sembla fatiguer après un moment et je devinai que la journée de chevauchée avait dû l'épuiser.

"Pardonnez-moi, finit-elle par lâcher, essoufflée.
-Ne vous excusez pas, répondis-je simplement. Je dois bien admettre que je commence à fatiguer, moi aussi."

"Merci encore, pour tout cela," ajouta-t'elle finalement.

Je ne savais pas vraiment à quoi s'appliquaient ses remerciements. Elle pouvait être reconnaissante pour bien des choses, mais à mes yeux il n'y avait pas de quoi l'être. Une seconde fois ce jour-là, je m'emparai de sa main pour y déposer un baiser.

"Vous n'avez pas à me remercier. Ce que vous avez aujourd'hui n'est que le fruit de votre labeur et de vos actes. Je préfèrerais que nous n'entretenions pas une relation basée sur la reconnaissance, si je puis me permettre. A mes yeux, vous êtes mon égale et j'aimerais que vous vous considériez comme telle."


Je me souvins d'une autre occasion, durant laquelle j'avais exprimé mon désiré d'épouser une femme que je pourrais considérer comme mon égale. Il était un peu tôt pour exprimer ce genre d'espoirs, mais j'avais la sensation, au fond de moi, d'avoir trouvé cette femme là. Cependant, il n'y avait aucune urgence et nous pouvions fort bien nous contenter d'une relation qui évoluerait à son rythme, naturellement. C'était ce qui s'était passé jusqu'ici et il me semblait que cela nous réussissait plutôt bien. La musique avait baissé en intensité, depuis quelques instants. L'un des musiciens et une partie des chanteuses avaient quitté la place et une partie de l'assemblée s'était égayée dans la nuit. Il se faisait tard et il était temps d'aller se coucher.

"Nous devrions nous retirer nous aussi. J'ignore si nous aurons beaucoup d'autres occasions de nous reposer durant cette tournée du pays, alors nous ferions mieux de profiter d'avoir accès à des lits confortables."


Je lui souris à nouveau et lui proposai de l'escorter jusqu'à sa chambre.
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Nadalian

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyLun 8 Mai 2023 - 9:24

"Vous n'avez pas à me remercier. Ce que vous avez aujourd'hui n'est que le fruit de votre labeur et de vos actes. Je préférerais que nous n'entretenions pas une relation basée sur la reconnaissance, si je puis me permettre. A mes yeux, vous êtes mon égale et j'aimerais que vous vous considériez comme telle."

Elle essayait, c’est simplement qu’elle avait besoin d’un peu de temps encore avant de se sentir plus légitime et sûre d’elle… Juste un peu de temps, bien qu’il aide déjà à abaisser une bonne partie des barrières dressées. Tandis qu’autour d’eux, l’agitation baissait doucement, il lui proposa de la raccompagner, rappelant le voyage restant et surtout, que ces moments de repos deviendront plus rares. Là-dessus, elle ne pourrait lui donner tord. Il ne fallait que peu de temps avant de regagner un endroit plus à l’écart, plus calme surtout. Il est vrai que la fatigue commençait à peser sérieusement, et pourtant, elle savait qu’elle aura du mal à s’endormir bien vite. Tout ce qu’elle avait vu et vécu aujourd’hui lui tournait en tête sans s’arrêter. Se retournant vers le Roi, elle lui adressa un nouveau sourire puis se hissa légèrement sur la pointe des pieds pour lui déposer un baiser sur la joue.

"Dormez bien," murmura-t-elle.

Puis elle s’éclipsa dans la chambre, qu’il ne voit pas trop le rouge brûlant ayant envahi ses joues, malgré l’obscurité. Comme prévu, la nuit fut un peu agitée, bien qu’elle dormit assez pour se sentir en forme le lendemain matin. Cela dit, les premiers jours passés sur un cheval furent plus compliqués qu’elle ne l’aurait pensé, à cause du manque flagrant d’habitude. Il lui fallut du temps avant de faire passer les courbatures et se sentir à l’aise sur une selle, durant si longtemps. Un fait dont elle ne parla évidemment pas, pour ne pas sembler complètement ridicule ou faible. Bien que ses tortillements, par moments, devaient déjà la trahir. Heureusement, sa monture n’en fit pas grand cas. Une bonne partie du temps fut employé à discuter, également, d’abord de sujets en rapport avec cette escapade puis d’un peu de tout, comme le premier jour. Nadalian appréciait toujours autant en apprendre sur les us et coutumes du pays, des histoires qu’on ne lui racontait pas forcément au travail, sans compter d’autres dont on pourrait penser, de prime abord, que ça ne l’intéressait pas. Pourtant, tout cela l’aidait inconsciemment à se sentir plus proche de ce pays et oublier, peu à peu, sa vie précédente.

Les trois semaines suivantes furent très bien remplies. Le pays se dévoilait lentement à travers la tournée d’inspection et apporta son lot de surprises à chaque arrêt. Elle réalisa bien vite qu’effectivement, certains gestes et soins de base, parmi les soldats, n’étaient pas rentrées dans les mœurs. Bien loin de là ! Et que tout dépendait de qui elle avait en face, lorsqu’il s’agissait de les enseigner et de pousser chacun à conserver, dans la caserne comme en voyage, l’équipement de base et quelques préparations tout aussi basiques. Certains soldats semblaient… Pour ainsi dire… Résignés. Comme si perdre une main ou une jambe au cours d’une carrière était ordinaire et ne pouvait être évité. Au point qu’elle en vint véritablement à se demander, en cours de voyage, si ce n’était pas elle qui était étrange, à vouloir tout mettre en œuvre pour éviter ce souci. Heureusement, comme partout d’ailleurs, il y avait toujours une poignée de personnes plus réceptives ou attentives. De là à faire baisser drastiquement ce type d’ennuis, pas évident… Il faudra du temps avant de voir des résultats probants.

Les jours et activités défilèrent, jusqu’à les amener dans les montagnes, une zone qu’on lui avait décrite comme plus brute, ou du moins, plus agitée et sauvage, en comparaison à d’autres. C’était aussi là que Shimrod comptait installer la future capitale, si elle avait bien compris. Alors que la chaîne imposante se dessinait sous leurs yeux, elle se demanda si des peuples Nains y vivaient… Cela la rendait curieuse, elle en avait déjà croisé mais n’avait jamais parlé avec l’un d’entre eux. Les histoires circulant sur leur peuple parlaient de vastes royaumes de pierres, enterrés loin sous terre, sous ces vastes montagnes. Avec des salles remplies de trésor issues de leurs fouilles et des machines gigantesques, alimentés par des feux permanents. Si c’était vrai, rien ne paraissait en extérieur, en tout cas. Les montagnes étaient telles celles se dressant au Gondor, dans toute leur hauteur. Elle resserra sa veste par pur réflexe, se souvenant des vents glacés issus du Nord. Même si Dun était globalement plus chaud que son pays natal, il n’en demeurait pas moins que les vents pouvaient rapidement tourner.

"Pourquoi avoir choisi cet endroit, pour y bâtir la future capitale ?" demanda-t-elle à Shimrod, en détachant les yeux des monts. "Il me semblait que la région était réputée comme plus abrupte ou difficile à vivre ?"

Il y avait certains voyageurs parlant aussi de troupes ennemies, en petit nombre mais rapides, passant au travers des monts. Et que certaines montagnes n’étaient pas seulement truffées de Nains mais aussi de gobelins. Le tout ne lui semblait pas très engageant. A moins que ça ne soit justement le but, créer une nouvelle place forte pour parer à tous les problèmes.
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyDim 11 Juin 2023 - 16:47

L'équipage passa trois semaines en selle, ne s'arrêtant que brièvement à chaque garnison. Dans l'ensemble, cette revue ne s'avérait pas inutile car c'était l'occasion d'en apprendre davantage sur l'organisation de chacun et les régions que nous traversions. Au fil des jours, j'avais constaté que Nadalian se faisait plutôt bien à ce mode de vie. Elle semblait à présent à l'aise en selle et on ne la voyait plus se courber et gigoter sans fin à partir du début d'après midi. C'était une bonne chose, car le cheval était le moyen de transport le plus courant à Dun et le resterait probablement longtemps. Je rechignais à trancher le paysage par de nombreuses routes que je jugeais inutiles. A part sur les grands axes, cela me semblait superflu et coûteux. J'étais particulièrement satisfait des derniers recrutements de troupes : les soldats en devenir étaient pour la plupart investis et bénéficiaient d'un entraînement adéquat. J'avais repéré quelques talents prometteurs, que j'avais par ailleurs notifiés à leurs commandants afin qu'ils nous soient envoyés pour le tournoi de fin d'année. J'aurais eu bien du mal à décider du plus méritant de ces jeunes par moi même et il m'avait semblé plus juste de décider de cela en les voyant les uns avec les autres : cela me permettrait de me faire une idée plus juste.


Toutes ces pérégrinations nous avaient finalement amenés dans les montagnes, non loin du territoire ancestral de mon clan. D'après mes dernières informations, le chantier de la future capitale avançait bien. Il faudrait bien sûr plusieurs années avant qu'on ne puisse envisager de commencer à y installer le cœur de notre royaume, mais j'avais hâte de voir de mes yeux le projet de ma vie prendre forme.

"Pourquoi avoir choisi cet endroit, pour y bâtir la future capitale ?" demanda soudainement Nadalian "Il me semblait que la région était réputée comme plus abrupte ou difficile à vivre ?"

Je hochai lentement la tête, puis indiquai approximativement un emplacement dans la roche.

"Il s'agit du territoire sur lequel j'ai grandi. Nous étions un clan assez nomade et nos maisons n'étaient pas faites pour tenir pendant des décennies. Il y avait également des gobelins et des orques, quoi qu'en quantité plus réduite. C'était avant qu'on ne nettoie l'endroit dans le but d'y installer notre future capitale. Une fois terminée, elle sera virtuellement imprenable. A moins que les nains ne décident de nous trahir, mais j'en doute. C'est un peuple fier et qui me paraît assez fidèle, tant qu'on ne leur fait pas de mauvais coup. J'ai d'ailleurs conclu un traité avec sa Majesté Durin, afin d'obtenir leur aide dans mon projet. La plupart des maîtres d'œuvres sur le chantier sont des architectes nains. Mes gens n'ont pas la même connaissance à ce niveau là, et j'ai pensé que nos artisans pourraient grandement bénéficier de la guidance d'individus en avance sur nous. Nous seulement pour ce chantier, mais pour toute l'infrastructure future du royaume. C'est une entente qui, je pense, est plus qu'avantageuse pour nous. "


J'avais la certitude que nos alliés en profiteraient pour installer un ou deux passages secrets à leur avantage, mais comme je n'avais aucune intention de les trahir un jour cela ne me posait aucun problème. Nous leur devions beaucoup, et je savais m'en souvenir.

"Le but est entre autres de nous assurer une place forte qui permette de mettre nos gens à l'abri en cas de guerre ou de catastrophe quelconque. Nous avons discuté d'un tunnel intérieur, qui nous permettrait de rejoindre les mines si vous avons besoin un jour d'évacuer la cité. Un cours d'eau la traverse de part en part, et vu son installation et sa conception, il s'agira d'une place forte idéale en cas de siège. !Nous pourrons même recevoir des renforts par la tunnel intérieur si nécessaire. Bien sûr, j'aimerais que nous n'ayons jamais besoin de profiter de ces avantages militaires mais on ne sait jamais. Mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce pas ? "


Tandis que nous avancions, la silhouette imposante du château émergea soudain d'entre les roches. Bien que loin d'être terminé, l'édifice se découpait sur l'arrête abrute de la montagne. Invisible tant que l'on n'était pas quasiment en face, l'endroit ressemblait parfaitement à ce que j'attendais. D'un style indéniablement nain, il y avait cependant une nette influence typique de nos régions.
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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptySam 22 Juil 2023 - 11:07

"Il s'agit du territoire sur lequel j'ai grandi. Nous étions un clan assez nomade et nos maisons n'étaient pas faites pour tenir pendant des décennies. Il y avait également des gobelins et des orques, quoi qu'en quantité plus réduite. C'était avant qu'on ne nettoie l'endroit dans le but d'y installer notre future capitale. Une fois terminée, elle sera virtuellement imprenable. A moins que les nains ne décident de nous trahir, mais j'en doute. C'est un peuple fier et qui me paraît assez fidèle, tant qu'on ne leur fait pas de mauvais coup."

Tout en l’écoutant, elle porta la main contre son front, les yeux légèrement plissés à cause du soleil, pour mieux observer le site en approche. Imaginer des orques et gobelins dans ces montagnes, assez simple. Quant aux Nains, elle ne saurait quoi trop en dire, elle n’en avait jamais vu de près et leur avait encore moins parler. Les histoires se racontant sur eux étaient à prendre avec… Disons, quelques précautions. Les gens aimaient bien embellir ou déformer la réalité. Un chantier pareil allait sûrement prendre de nombreuses années… Tiens, ça lui rappelait qu’on racontait aussi que les Nains étaient capables de faire sortir des forteresses de terre en à peine une année ou deux, des trucs immenses. Ça, c’était typiquement le genre de trucs qu’elle pensait très exagéré. Ils avaient les matériaux sur place, sans doute, mais le temps de les déplacer, les tailler, les agencer, les… Bref, ça lui semblait impossible. Cela dit, oui, son alliance avec ce peuple aidera certainement, elle n’en doutait pas. A quoi ça pouvait bien ressembler, leur infrastructure, plus globalement… Pour elle, une route ou un pont, par exemple, étaient les mêmes, peu importe quel peuple l’avait construit. A moins qu’on ne chipote sur la décoration associée ou ce genre de choses. Un pont, c’était un pont… Il y avait bien quelques rigolos, au Gondor, qui s’amusaient à en créer en bois de temps en temps, pour le « côté artistique », avant de réaliser que c’était une mauvaise idée et en revenaient à la pierre.

"Le but est entre autres de nous assurer une place forte qui permette de mettre nos gens à l'abri en cas de guerre ou de catastrophe quelconque. Nous avons discuté d'un tunnel intérieur, qui nous permettrait de rejoindre les mines si vous avons besoin un jour d'évacuer la cité. Un cours d'eau la traverse de part en part, et vu son installation et sa conception, il s'agira d'une place forte idéale en cas de siège. Nous pourrons même recevoir des renforts par le tunnel intérieur si nécessaire. Bien sûr, j'aimerais que nous n'ayons jamais besoin de profiter de ces avantages militaires mais on ne sait jamais. Mieux vaut prévenir que guérir, n'est-ce pas ?"

"Pour ce qui est de la prévention, ça serait difficile d’en faire plus."


Des renforts de qui, d’ailleurs, par ce fameux tunnel, les Nains ? Ou un autre accès au sud des montagnes, où des troupes de pays voisins pourraient venir ? Les stratégies militaires, comme toujours, ça la dépassait, elle n’y connaissait rien… Lorsque le chantier se dévoila plus franchement à leurs yeux, elle prit un moment pour mieux l’observer. C’était grand, plus qu’elle ne se l’était imaginée. Comme émergé de la montagne. Loin de ce dont elle avait eu l’habitude jusque-là. A mesure que la troupe avançait vers le site et que la construction se précisait, elle parvint à repérer quelques formes angulaires typiques du pays de Dun, mais l’effet global lui donnait plutôt l’impression d’assister à la naissance d’une forteresse complètement étrangère. Un mélange curieux… Une fois arrivé sur place, pouvant finalement mettre pied à terre, un « détail » l’inquiéta aussitôt. La météo, ici, était plus rude. Y sera-t-il possible d’également y faire pousser le lot de plantes médicinales qu’ils utilisaient au quotidien, dorénavant, devenues indispensables pour de nombreux maux ?

Le chantier était encore grouillant d’activité et de travaux à réaliser, il était difficile d’y voir clair, mais elle ne put s’empêcher de chercher un spot possible. Évidemment, les montagnes étaient indispensables à certains plants, adaptés à ces hauteurs et l’air froid. Mais pour bien d’autres… Elle s’efforça de ne pas trop montrer ses inquiétudes, cela dit, car non seulement ce site état encore loin d’être mis en œuvre mais en plus, rien ne lui permettait déjà de conclure que faire pousser l’essentiel ici sera impossible. Il existait certainement, dans la vallée proche, un champ aisé d’accès et pouvant être aisément protégé. Il faudrait vraiment qu’elle arrête de poser trop de questions lorsque ce n’était absolument pas le moment… Bref ! Elle revint plus vivement qu’il ne le fallait vers Shimrod, cessant de fixer les alentours d’un air inquisiteur, s’attirant au passage un très léger rire d’un des gardes, murmurant très bas qu’on dirait un chaton perdu. Le rouge lui monta aux joues, alors qu’elle essayait de se détendre.

"Cette forteresse pourra-t-elle abriter assez de personnes du pays, en cas de guerre ?" demanda-t-elle en levant le nez pour observer les montagnes. "Et il y aura-t-il… Enfin, il y aura de quoi leur assurer une vie à peu près normale le temps que cela durera ? Nourrir tout le monde, si un siège dure longtemps, ce sera difficile… Peu de choses peuvent pousser dans les grottes. Sans compter qu’il faudra pouvoir assurer les soins et l’éducation également. Ce genre de choses est-elle déjà arrivé par le passé ? Des guerres, autres que la guerre civile ?"
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Shimrod de Dun

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MessageSujet: Re: Revues de troupes (Pv Nadalian)   Revues de troupes (Pv Nadalian) EmptyDim 6 Aoû 2023 - 13:33

Après un bref examen des lieux, Nadalian revint vers moi un peu précipitamment. J'espérais qu'elle ne se sentait pas mal à l'aise, car l'endroit était assez imposant. D'aucuns pouvaient se sentir quelque peu oppressés par l'immensité écrasante de la montagne et de la structure qui semblait à présent émerger de son flanc.

"Cette forteresse pourra-t-elle abriter assez de personnes du pays, en cas de guerre ?" demanda-t'elle, manifestement dubitative. "Et il y aura-t-il… Enfin, il y aura de quoi leur assurer une vie à peu près normale le temps que cela durera ? Nourrir tout le monde, si un siège dure longtemps, ce sera difficile… Peu de choses peuvent pousser dans les grottes. Sans compter qu’il faudra pouvoir assurer les soins et l’éducation également. Ce genre de choses est-elle déjà arrivé par le passé ? Des guerres, autres que la guerre civile ?"

Je hochai lentement la tête tout en l'invitant à me suivre à l'intérieur. Bien sûr, les plans avaient été pensés dans le but d'assurer la pérennité de l'endroit. Je commençai mon explication d'un ton tranquille tandis que nous nous avancions tout d'abord dans la partie émergée du castel.

"Vous vous doutez bien que nous avons pensé à cela avant même d'envisager l'emplacement du chantier. J'admets avoir parfois le sang chaud, mais je n'aurais jamais dépensé de telles sommes sur un coup de tête, sans avoir obtenu l'opinion de spécialistes en la matière. Nos amis nains sont d'ailleurs particulièrement au fait des méthodes de survie sous la montagne. Contrairement à ce que l'on entend souvent, ils ne vivent point de ripaille et d'alcool. J'ai d'ailleurs découvert moi même avec un grand intérêt leurs techniques agricoles souterraines."

Nous avions traversé le grand hall principal, dans lequel nous accueillerions nos invités dans le futur, ainsi qu'un corridor flanqué de portes menant à diverses parties de la bâtisse. A présent, il n'y avait plus de fenêtres et je précisai non sans fierté :

"Nous voilà à présent à l'intérieur de la montagne. Comme vous le constatez, une part non négligeable de la forteresse est en réalité souterraine. Tout l'intérêt de nous être établis ici, c'est notamment que nos installations bénéficient d'immenses espaces intérieurs. Nous pourrions probablement y loger les deux tiers de la population de la région sans être trop à l'étroit. J'espère cependant que nous n'aurons jamais besoin d'en arriver là, car cela signifierait probablement que le pays fait face à un fléau duquel il ne se relèverait probablement jamais."


J'ouvrir une lourde porte de bois, satisfait de tomber sur un large escalier en colimaçon. J'avais bien mémorisé les plans et tout me semblait parfaitement conforme à mes attentes.

"Après vous."
proposai-je en invitant Nadalian à monter la première.

A l'étage se trouvait une large esplanade à ciel ouvert, sorte de cour à laquelle l'on ne pouvait accéder que par les escaliers et qui menait aux futurs quartiers d'habitation. Destinés aux soldats, aux domestiques et aux visiteurs de bas rang, l'endroit s'organisait en étoile autour d'une place idéalement agencée. De part son installation, l'endroit était à l'abri des courants d'air, et bénéficiait pourtant d'un ensoleillement inattendu. L'angle dans lequel se trouvaient les montagnes permettaient d'avoir de la lumière naturelle du milieu de matinée jusqu'au début de soirée, en toute saison. Toute la face Ouest de l'esplanade était constituée de serres de verre, dont l'ossature en acier nain assurait la pérennité. Sept serres d'un peu plus de sept mètres chacune trônaient là, étincelant sous la lumière rase du soleil couchant. Elles n'étaient pas encore fournies, mais j'étais certain qu'elles permettraient de cultiver bon nombre de plantes médicinales ou aromatique dont nous pourrions avoir besoin de façon régulière.

"Je pensais allouer deux des serres à votre usage, si cela vous convient. Nous aurons besoin des autres pour un usage alimentaire. Bien sûr, les nains nous auront aménagé des zones de cultures sous la montagne avant que nous ne nous installions ici, mais certaines plantes ne pourront pas pousser convenablement sous terre. Si cette installation remplit bien son office, j'ai l'intention d'en doubler la surface dans les trois ans qui auront suivi l'inauguration de la cité. Les serres sont coûteuses, cependant elles ne sont pour l'heure destinées qu'à un usage quotidien. Bien que je souhaite déplacer la capitale ici, la majorité des cultures auront lieu en contrebas, dans la vallée. L'élevage également. Nous avons lancé les travaux d'une route qui permettra de rejoindre la vallée en deux heures de cariole seulement, ce qui est finalement bien peu lorsqu'on considère la durée moyenne des voyages des paysans jusqu'au castel actuel. J'ai bon espoir que le pied de la montagne se développe à terme en une ville indépendante de cette structure. Comme vous le savez, nous sommes un peuple rude et résistant, aussi je n'ai aucun doute quant au fait que nous pourrons tenir un siège d'environ six mois une fois bien installés. Les réserves de la forteresse sont conçues pour permettre la conservation à longue durée des aliments de base, et une source au cœur des installations nous permettra de disposer d'eau fraîche et pure en cas de besoin."
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