[Quete Trivial] : la croisiere s'amuse : pv Aelin Abattarik

Le soleil ne se levait que dans une poignée d’heures sur les docks d’Osgiliath, mais déjà ceux-ci s’animaient d’une agitation fébrile. Tous les navires présents souhaitant partir au petit matin nécessitaient une attention renouvelée de la part des équipages, mais également de la part des dockers, livreurs, vendeurs de dernière minute et autre autorité portuaire venant percevoir les taxes de séjour.
Si on rajoutait tous les marins qui sortaient des tavernes qui bordaient le port, et toutes ces dames qui pratiquaient l’affection tarifé, on se retrouvait avec une foule bigarrée et grouillante d’activité sous la lumière vacillante d’une multitude de torchères fumantes.

L’un de ces navires était La seconde Chance, navire du Capitaine Abattarik. Ce cotre à l’allure élancé, né dans les chantiers navals de Dol Amroth, n’avait pas que de spécial sa conception, mi Gondorienne, mi Elfique. Il avait également la particularité d’avoir un équipage plutôt réduit, composé exclusivement de marins femmes. Le Capitaine Abattarik, au cour de sa carrière comme Corsaire d’Umbar, avait constaté que les femmes marins pouvaient être au moins aussi féroces que leur collègues hommes, au moins aussi bonnes marins, mais beaucoup plus soigneuses dans leur tâches et à l’hygiène moins douteuse.
Lorsqu’Abattarik fit l’acquisition de son navire, sa première tâche a donc été de rassembler un équipage entièrement féminin, venant de tout horizon, avides de courir les mers et d’en découdre avec les institutions qui les avaient mises de coté. Et Abattarik, en fin stratège, comptait également sur le fait que lorsqu’il abordait des navires de lignes composé de marins et surtout d’officiers de marine Gondoriens, beaucoup ce retenaient de se battre contre des femmes, voir préféraient se rendre.

En cette heure matinale, la Seconde Chance complétait son chargement de pour prendre la mer pendant les deux semaines nécessaires pour rejoindre Tharbad. La second d’Abattarik, Aquilinne, supervisait l’embarquement des tonneaux d’eau douce, de pommes, et autres légumes tuberculeux, propices à la conservation (un bénéfice secondaire d’avoir un équipage qui se soucie de manger sainement).
Elle était assise en tailleur sur une caisse à coté de la passerelle menant au cotre, et pointait sur sa liste tout ce qui passait devant elle, puis la marchandise changeait de main et été hissée à bord du navire par les filles de l’équipage. Planté dans la caisse juste à côté d’elle, un long et sinistre coutelas Haradrim rappelait a ceux qui pourraient l’oublié que c’est elle qui était à la manœuvre et qu’elle n’était pas là pour le décor.

Sur le navire, l’équipage de quart s’activait à la préparation pour le départ, rangeant les tonneaux, vérifiant chaque nœud, bouts ou cabestan. Les filles avaient des gestes précis, vifs, résultats de longues heures de pratique et la maîtresse d’équipage Sting, une Gondorienne à la chevelure noire de jais et au maintient martial, donnait le rythme à ce ballet.

Au bout du quai, le Capitaine Abattarik finissait ces tractations avec le représentant des autorités portuaires. Chacun des protagonistes jouaient un jeu vieux comme les ports, argumentant et s’invectivant sur des points de détails ou des virgules manquantes sur le manifeste de bord. Abattarik avait quitté sa tenue de marchand pour une tenue plus à son gout. Il portait un pantalon de cuir noir, de hautes bottes ferrées et était torse nu sous un long pardessus de laine et cuir noir ourlé d’argent. A sa taille était ceint un large ceinturon ou pendait un lourd sabre d’abordage sans fourreau. Sur le crane, Abattarik avait noué un bandana noir, qu’il préférait largement au couvre chef classique des capitaines de marine.
Les sommes dues changeaient de mains, non sans une dernière série d’invectives des deux parties, puis se séparaient. Les représentants du port remontant le dock vers le prochain navire pendant que le capitaine Abattarik revenait vers la passerelle de son cotre.

Il jette un coup d’œil à sa second, mais celle-ci secoue la tête de négation.

« Pas encore là, cap’taine »

PNJ, Porion

L'air était frais ce matin, il faisait plutôt froid pour être franc même, il faisait souvent froid sur le vieux port d'après moi, trop froid, trop souvent.

On était bien loin du confort de l'université et des bibliothèques, je n'étais hélas que trop bien habitué à être loin de ce confort et malmené par la météo. C'était hélas le contrecoup naturel lorsque l'on partait en expédition.

Et quel expédition hein ? Remonté en navire les royaumes de feu l'Arnor, puis enfin arriver a pied dans le Rhudaur, le plus sauvage et décrit comme le plus rustre et violent des trois royaumes du nord. J’espérais que l'on attire pas trop l'attention, surtout que le sieur Abattarik y allait pour chercher un trésor local. Je souhaitais vraiment ne pas avoir a découvrir une tertre ou une quelconque crypte, même pour l'or quel contiendrait, et j’espérais encore plus ne pas être découvert par les locaux si cela arrivait.

J'arrivais enfin devant l'embarcation que m'avait décrit Abattarik, un navire commode semblait-il et avec une compagnie très ... très féminine, en fait, je crois bien ne voir aucun homme près de ce navire ... a part Abattarik bien sur que je voyais au loin !

Je le saluai et me dépêchais de monter, je souhaitai désormais me débarrasser de mon sac pleins d'affaires et surtout d'écrit sur les terres du Rhudaur.

-AH ! Il est bon d’arriver, j'ai chercher un petit moment avant de trouver votre navire, mais une fois qu'on l'a sous les yeux, il est difficile de ne pas voir que c'est lui avec votre description ! J'ai prit de nombreuses notes pour nous éviter, je l'espère, quelques embarras une fois au Rhudaur, est-ce que j'aurais une couche ou que sais-je pour déposer ça ?

Le capitaine Abattarik s’était calé confortablement sur le bastingage arrière de la Seconde Chance, et attendait avec patience ces deux nouveaux associés. Il appréciait ce moment d’excitation qui précédait le départ, surtout qu’il pouvait compter sur un équipage de valeur qui connaissait bien son métier. Cette expédition étant un peu particulière, il avait parlé aux filles pour leur donner les consignes, et leur expliquer pourquoi le voyage vers Tharbad sera un petit peu différent des fois précédentes.
Déjà, les passagers ne seront pas chargé de fers et à fond de cale, comme d’habitude. Ils ne devront pas être considérés comme de la marchandise et ne devront pas être molestés, vendus ou passés par-dessus bord et qu’il fallait être conciliant avec eux.
Ensuite, Abattarik a du expliquer, assez longuement, pourquoi on évitera d’attaquer des navires sur la route, pourquoi il fallait considérer ce voyage à perte comme un investissement, et que non, on ne hissera pas le drapeau noir dès la sortie de la baie de Pelargir. Ce dernier point avait fait grincer des dents auprès de certaines, les plus fières de leur liberté et des valeurs qu’elles associaient à la piraterie.

** Bon, ensuite, après quelques heures de mer, il ne faudra pas être un génie pour comprendre que l’on ne ressemble pas vraiment à un navire marchand. On verra bien à ce moment là. **

Le regard du capitaine se perdit un temps vers l’horizon, loin par delà les montagnes, vers le Rhudaur, comme cherchant à apercevoir son but.
** Je me demande bien ce qui mérite d’être suffisamment important pour en indiquer l’emplacement mais dissimulé aux yeux de ceux qui ne savent pas …**

La rêverie d’Abattarik fut vite interrompue par le sifflement bref d’Aquilinne à son attention, indiquant l’arrivée d’un inconnu.
Le capitaine jette un coup d’œil rapide en se levant et constate qu’il s’agit de la mercenaire Asator.

**aye, aye, ponctuelle la gamine et elle a quand même prit un arc … Plus que Porion. Il est ou cet énergumène … **

Abattarik, d’un hochement de tête, indique à sa second que tout va bien et descend rapidement du pont puis de la passerelle pour aller au devant de la mercenaire. Celle-ci en profite pour lancer un pique sur son absence de retard.

« Aelin, bien le bonjour, et merci de votre ponctualité. Maitre Porion n’est point encore là, mais cela ne devrait pas tarder … j’espère »

** Sinon, c’est à grand coups de bottes dans son érudition que je vais le ramener ici, moi !!**

« Pour commencer, voici Aquilinne, ma second à bord. Elle dirige quand je ne suis pas à bord, et s’occupe de tout ce qui m’ennuie, en général.  … »

Alors qu’Abattarik n’avait pas finit sa phrase, son visage ne peut masquer un sourire de satisfaction lorsqu’il voit arriver l’érudit Porion.

Celui-ci semble bien satisfait de voir que le navire est bien tel qu’Abattarik le lui avait décrit, et non un fantasme né de l’imagination de son capitaine fantasque. Porion pose au sol ces affaires qui semblent lourdes et commence à expliquer ce qu’il a apporté avec lui en vu de l’expédition.

Abattarik l’attrape par l’épaule et le forçant à tourner de 90°, lui désigne Aelin d’un geste théâtral

« Maitre Porion, oui, oui … Nous aurons tout loisir de parler de la préparation de la partie terrestre de l’aventure pendant le voyage en mer, mais pour l’instant, laissez moi vous présenter celle qui va être la garante de votre sécurité pendant cette expédition. Dame Aelin Asator, ici présente, n’est rien moins qu’une experte en escrime, une bagarreuse de taverne hors pers et une mercenaire qui à déjà accompli bon nombre d’escorte avec succès. »

Et Abattarik de se placer entre Aelin et Porion les prenant tout deux de façon familière mais ferme, par les épaules, pour les diriger vers la passerelle.

« Dame Aelin, voici le fabuleux Maitre Porion tant décrit. Erudit, cartographe, linguiste émérite et pilier de tavernes, et bientôt découvreur d’un trésor culturel Numénoréen. C’est lui dont la vie et la sécurité va vous incomber pendant toute cette expédition passionnante »

Et pendant qu’Aquilline et une marin récupéraient les effets des deux passagers, Abattarik les dirigeait  sur la petite passerelle d’une main ferme.

« Bienvenu sur la Seconde Chance, un Sloop of War parmi les plus rapide des mers …»

ANIMATION Porion

« Maitre Porion, oui, oui … Nous aurons tout loisir de parler de la préparation de la partie terrestre de l’aventure pendant le voyage en mer, mais pour l’instant, laissez moi vous présenter celle qui va être la garante de votre sécurité pendant cette expédition. Dame Aelin Asator, ici présente, n’est rien moins qu’une experte en escrime, une bagarreuse de taverne hors pers et une mercenaire qui à déjà accompli bon nombre d’escorte avec succès. »

"C'est un honneur, maître."

-Un honneur partagé ma dame !

J'avais répondu du tac au tac comme on dit, par politesse, avant même de réellement intégrer la description fait par abattarik ... Bagarreuse de taverne ? Voila une description bien peu élogieuse pour une dame, quoique le reste indiquait au moins qu'elle semblait tailler pour le rôle qui était le sien.

« Dame Aelin, voici le fabuleux Maitre Porion tant décrit. Erudit, cartographe, linguiste émérite et pilier de tavernes, et bientôt découvreur d’un trésor culturel Numénoréen. C’est lui dont la vie et la sécurité va vous incomber pendant toute cette expédition passionnante. Bienvenu sur la Seconde Chance, un Sloop of War parmi les plus rapide des mers …»

Et maintenant donc, c'était moi qui se retrouvait dans une taverne, il est vrai que j'aime les bonnes boissons, mais ce brave Abattarik ne recrute-t-il donc que dans des tavernes ? Enfin, quand on vit sur les eaux, c'est peut-être plus simple comme ça non ?

"Vous parlez d'un trésor culturel de Numénor mais pourrais-je en savoir un peu plus ?"

-Et bien ma dame, la chose la plus exitante la dedans, c'est que nous n'en savons rien en réalité ! Hormis quelques écrits en adunaïque, un dialecte du Rhudaur et assez ancien qui plus est. Nous avons donc juste une carte et quelques phrases. Quand au "trésor" et bien ... il pourrait s'agir d'une pièce remplis d'or, comme d'un ancien tombeau ou que sais-je encore, c'est ça le frisson de la découverte !

J'étais enfin déposséder de toutes mes affaires, me voila bien plus tranquille désormais et j'en profitais pour reprendre de plus bel :

-Mais le soucis étant que justement, nous ne savons pas de quoi il en retourne, peut-être que l'endroit est encore connus aujourd'hui du Rhudaur et est sans intérêt, ou au contraire d'un grand intérêt et peut-être que cet entreprise est plus dangereuse qu'il n'y parait. La seule chose sur c'est qu'il vaut mieux éviter de mentionner ce que nous allons faire au Rhudaur une fois hors du Gondor. Les anciens royaumes d'Arnor sont très semblable au Gondor il est vrai, mais le jeu des alliances entres ce qu'il reste d'Arnor est particulier et le Rhudaur plus que tout les autres est devenus le plus "sauvage" de ceux-ci. On dit même que le sang des hommes des collines qui servirent l'ancien Angmar a infiltré celui de la ligné royale, vous vous rendez compte ?! Enfin, bref, je parle, je parle mais donc vous êtes mon garde du corps personnel durant cette aventure dame c'est bien cela ?

Spoiler:

-Et bien ma dame, la chose la plus excitante la dedans, c'est que nous n'en savons rien en réalité ! Hormis quelques écrits en adunaïque, un dialecte du Rhudaur et assez ancien qui plus est. Nous avons donc juste une carte et quelques phrases. Quand au "trésor" et bien ... il pourrait s'agir d'une pièce remplis d'or, comme d'un ancien tombeau ou que sais-je encore, c'est ça le frisson de la découverte

Oui, donc on est peut-être en route pour retrouver un paquet de mouchoirs qu'aurait perdu un noble il y a des siècles de cela, en gros. Je ne suis pas atteinte, comme lui, par ce fameux frisson, maintenant. J'avoue que je préférerais savoir avec plus de précision ce qu'on recherche même si c'était un "petit" trésor. Enfin, ce n'est pas grave, vu que je doute gagner quoi que ce soit de ce trésor. L'important reste pour moi l'expérience que je vais acquérir et les relations que je peux en retirer. C'est important pour gagner en renommer et atteindre mes propres objectifs.

-Mais le soucis étant que justement, nous ne savons pas de quoi il en retourne, peut-être que l'endroit est encore connu aujourd'hui du Rhudaur et est sans intérêt, ou au contraire d'un grand intérêt et peut-être que cet entreprise est plus dangereuse qu'il n'y parait. La seule chose sur c'est qu'il vaut mieux éviter de mentionner ce que nous allons faire au Rhudaur une fois hors du Gondor. Les anciens royaumes d'Arnor sont très semblable au Gondor il est vrai, mais le jeu des alliances entres ce qu'il reste d'Arnor est particulier et le Rhudaur plus que tout les autres est devenus le plus "sauvage" de ceux-ci. On dit même que le sang des hommes des collines qui servirent l'ancien Angmar a infiltré celui de la ligné royale, vous vous rendez compte ?! Enfin, bref, je parle, je parle mais donc vous êtes mon garde du corps personnel durant cette aventure dame c'est bien cela ?

"Et bien... oui. Même si je préfèrerais mademoiselle ou, plus simplement, Aelin. Dame Asator est encore le titre de ma mère,"

répondis-je en souriant. Je n'aime pas trop qu'on m'appelle ainsi, cela me donne l'impression d'être vieille, alors qu'il est évident que je suis encore une jeune femme, à peine sortie de l'adolescence. Je préfère qu'on m'appelle par mon prénom plutôt que d'avoir la sensation d'entamer ma centième année !

"Cela dit, comme je l'ai mentionné au captaine," poursuivis-je en tournant les yeux vers le barbu gaillard, "j'ai une certaine connaissance de cette région, l'ayant beaucoup étudié. J'espère pouvoir vous être utile à tous les deux autrement qu'en temps que porte-lame."

Ou que veilleuse, la nuit, quand ce sera mon tour de monter la garde. Mais j'étais quand même fière de pouvoir montrer que je ne suis pas une vulgaire "bagarreuse de taverne" et que mes parents ont réussi à m'inculquer un peu de savoir ! Il faut aussi dire qu'il y a un certain mystère qui entoure les royaumes du nord, ces pays cousins du nôtre, pour lesquels ma génération n'a que peu d'intérêt. C'est pourtant là qu'eurent lieu les derniers bouleversements historiques, si ma mémoire ne me joue pas de tour.

"D'ailleurs, capitaine, vous qui avez beaucoup voyagé,  êtes-vous déjà aller par-là bas ?"

L’échange entre Porion et Aelin commençait de façon cordiale. L’érudit  était passionné par l’aventure, même s’il essayait de minimiser l’importance de la découverte potentielle. La mercenaire, de son coté semblait ne pas vouloir se cantonner à un rôle de gros bras, et mettait en avant ces connaissances livresques sur le Rhudaur.

** Aucuns plans ne survivent longtemps au contact du terrain, mes loulous. Ne vous enflammez pas…**

A la question sur ces voyages, et s’il avait déjà été en Rhudaur, le Capitaine secoue négativement la Tête.

«  Jamais été plus loin que Tharbad, non. Cette balade au Rhudaur sera une première pour moi également »

Techniquement, le Capitaine avait été plus loin que les frontières du Cardolan, car il avait fait déjà un raid sur les marches des terres des semi hommes, du coté de l’Arthedain, mais il ne valait mieux pas en parler maintenant.

« Mais avec vos connaissances et nos prouesses martiales et si Ulmo le veux, tout va bien se passer. Et même si d’aventure, nous ne trouvons rien d’intéressant à l’issu de cette chasse au trésor, les informations récentes que nous ramènerons de la région vaudront certainement leur pesant d’or. Le Rhudaur aujourd’hui est pour ainsi si dire Terra incognita pour le Gondor »

Le capitaine marque une pause rapide avant de changer de sujet. Sting lui avait fait un signe indiquant que tout était paré pour lever l’ancre, il devait donc aller rejoindre la timonière pour donner le cap.
Les filles savaient qu’il fallait rejoindre la baie de Belfalas en descendant le fleuve, mais c’était une tradition que ce soit le capitaine qui assiste à la manœuvre, afin qu’il puisse également indiquer de vive voix le but de la course à l’équipage.

« Je vais vous montrer vos quartiers avant que l’on parte. Maitre Porion, vous séjournerai dans ma cabine. Elle est petite, mais vous allez pouvoir étudier vos bouquins et cartes sans être dérangé par le temps, les embruns ou les manœuvres. »

Le capitaine les conduisait dans les entrailles du sloop par un étroit escalier de quelques marches. Il s’arrête devant deux portes en bois  se faisant face.

« A droite, c’est donc mes quartiers ou vous résiderez, maitre Porion. Je vous demande juste de ne pas farfouiller dans mes malles. 
En face, c’est la cambuse, qui sert aussi d’hôpital en cas de besoin. Nous y prendrons les repas ici le soir. »

**si tu touches à mes affaires sans me le dire, on va avoir une bonne explication entre quatre yeux, mon bonhomme**

« Le repas du soir est le seul auquel vous serez astreint tout les deux de venir, car c’est le moment ou nous pourrons discuter dans le calme de notre expédition. Sinon, libre à vous de vous organiser avec la cuistot pour vos collations pendant la journée »

Le capitaine marque une pause, comme pour réfléchir à la façon d’aborder un sujet.

« Avant que je montre à Aelin ces quartiers, je profite du fait que vous soyez  la tout les deux pour vous donner les trois règles que vous devrez impérativement suivre à mon bord.
Vous n’avez certainement pas l’habitude d’un navire, aussi je me permets d’insister sur cela, car si comme passagers, il vous sera pardonné beaucoup de choses, il y a ces trois règles avec lesquelles nuls ne doit transiger sous peine de… sanctions »

Le ton du capitaine est devenu subitement moins jovial et courtois.

« Premièrement. On ne joue pas à bord. Ni dés, ni cartes, ni paris. Si vous deviez vous faire prendre, vous serez passé à petite cale la première fois, grande cale si cela devait se reproduire ensuite, et je devrais me trouver un nouveau collaborateur si cela devait arriver une troisième fois. »

La façon dont Abattarik avait annoncé cette première règle sous entendait lourdement que la rupture du contrat lors de la troisième itération arrivait automatiquement avec la fin de la vie du fautif.

« Deuxièmement. L’hygiène. Vous devez vous laver au moins une fois tout les deux jours. Nous avons suffisamment d’eau pour cela, et luxe par rapport à d’autre navire, nous avons une baignoire. Pour nous, maitre Porion, nous devons être rasés tout les jours, ou avoir notre pilosité faciale taillée toutes les semaines. Si vous n’avez pas prévu cela, je puis partager mes affaires avec vous. Ne pas vous astreindre à cette règle … et bien, nous vous y contraindrons, par la force si nécessaire.
Et enfin, troisième règle. Même en étant techniquement employés par mes soins, vous êtes des passagers sur mon navire.
Vous verrez que les filles peuvent librement commenter ou discuter la pertinence de mes ordres, et ce, sans conséquences disciplinaires. J’ai choisi chacune d’elle, et respecte leur professionnalisme, ce qui permet cette  liberté d’échange.
Il y a cependant une exception. Si le navire ou son équipage venait à être menacé d’une quelconque façon, mes ordres deviennent canon, et ne pas les suivre ou les contester est puni de mort. »

**Je ne vais pas commencer à leur expliquer ce qu’est une chasse-partie pour un équipage de pirate, ces règles devraient faire l’affaire pour l’instant …**

Abattarik marque une pause et reprend joyeusement.

« Cela ne s’applique donc pas à vous, car passagers …. »

**enfin …**

Du pied, pousse la porte de la cabine.

« Installez vous, maitre Porion, je vais montrer ses quartiers à miss Aelin.
Suivez-moi. Attention à la tête »

Le capitaine de continuer dans la coursive et de descendre une volée de marches supplémentaires pour déboucher dans la partie arrière de la cale.

« Vous vous installerez ici »

L’endroit est une forêt de hamacs tendus les uns à coté des autres, plus d’une douzaine, avec au pied de chacun des gros balluchons. Au sol est boulonné deux tonneaux qui servent visiblement de table, ainsi que plusieurs pièces de bois pouvant servir de bancs. Quelques cantines en cuir et métal sont également posées ici et là. Pendant du plafond, des cordages supportent diverses pièces de vêtements en train de sécher ou des lanternes.
Dans un coin de la pièce, une baignoire en cuivre est fixée au sol. Un gros tonneau est sanglé juste derrière, dessous une trappe donnant visiblement sur le pont. Une série d’ustensiles qu’on trouve habituellement dans une salle d’eau de maison noble se trouvent éparpillés ici et là, autour de la baignoire. Un paravent visiblement de fabrication elfique est plié dans un coin.
Une odeur de savon et de bois imprègne l’atmosphère de la pièce, mais ensuite on peut distinguer une subtile odeur de jasmin. Surement se dégageant de petits bâtonnets se consumant lentement ici et là. Le sol est propre, comme astiqué très régulièrement. Certains hamacs sont équipés de voilettes, d’autres de coussins brodés. Le style général est très Haradrin, même si on peut voir des éléments d’à peu près toutes les cultures ici et là.

Le capitaine Abattarik désigne un hamac tendu un peut plus loin que les autres. Des couvertures et un baluchon sont attachés à une extrémité.

« Vous partagerez le hamac de ma second. Quand elle dort, vous êtes réveillée, et vice versa. Elle ne l’utilise pas plus de 6 heures par jours, donc vous aurez du temps pour vous. Vous posez votre bardage de l’autre coté du hamac. Personne n’y touchera.
Des questions ? »

Pour un individu qui aime se mettre en avant, avec sa tenue, ses propos, sa façon d'être tout simplement, je trouve Abattarik très modeste sur ses voyages, mais il est vrai que je ne l'ai interrogé que sur ses aventures au Rhudaur, où il n'est jamais allé. Ce sera donc une première pour nous trois. Puis, il veut nous expliquer les trois "grandes règles" qu'il a à son bord, ce qui me semble assez normal.

La première ne me dérange pas, car je ne suis pas une partisane des jeux d'argents, surtout que j'en ai trop peu pour els gaspiller là-dedans. De même, j'ai déjà prévu de me contenter de l'eau comme boisson. Ayant déjà été ivre une fois, je sais qu'on a du mal à marcher dans cet état et je ne voudrais pas finir par-dessus bord. La seconde ne me pose pas de réel problème. La propreté est une chose normale et est même une des choses différenciants un humain civilisé d'un barbare. Je suis même surprise qu'il ait fait installer une baignoire sur un bateau, en bois, avec tous els risques que cela peut amener, comme le fait de devoir chauffer l'eau -et donc d'allumer un feu assez important pour chauffer un chaudron- quand il aurait pu se contenter de nous faire nous laver à l'eau froide. C'est une méthode moins agréable mais plus facile à mettre en oeuvre. Cela montre que, bien qu'il veuille se la jouer capitaine stricte et dur, il a bon fond et prend soin de son équipage.

Quand à la dernière règle, c'est du simple bon sens. Maître Porion et moi ne savons rien sur la façon de manoeuvrer un bateau et je compte bien ne pas me mettre dans les pattes de l'équipage en cas de soucis, sauf s'il y a combat, bien sur. Dans ce cas-là, je compte bien participer, surtout que c'est pour cela que j'ai été engagée. Quand à sa menace de "peine de mort", même s'il veut nous rassurer en précisant qu'elle ne s'applique pas à nous deux, j'aurais bien voulu le voir tenter cela sur moi, tient. Après, en soi, je peux comprendre un tel châtiment même si c'est trop extrême à mon goût.

Abattarik montre, une fois encore, qu'il n'est pas si mauvais que cela en confiant sa propre cabine à maître Porion. J'ignore s'il en a d'autres, du coup, et c'est d'autant plus généreux de sa part si c'est l'unique. Après tout, cela veut dire qu'il va partager celle de son équipage. Je laisse l'érudit exprimer sa reconnaissance, méritée.

Puis le capitaine me conduit, justement, là où loge ses filles. Je note le soin apportée à "l'hygiène", avec une belle baignoire avec tout un tas d'attirail qui ne me disent rien du tout.

« Vous partagerez le hamac de ma second. Quand elle dort, vous êtes réveillée, et vice versa. Elle ne l’utilise pas plus de 6 heures par jours, donc vous aurez du temps pour vous. Vous posez votre bardage de l’autre coté du hamac. Personne n’y touchera.
Des questions ? »

"Je verrais donc avec elle pour savoir quand elle se repose, afin de ne pas l'occuper quand elle en aura besoin."

Au pire, j'irais tout simplement me coucher quand elle aura fini, tout simplement. Ce sera amusant de voir si un hamac est confortable et pratique pour dormir. Si c'est le cas, peut-être faudra-t-il que je songe à en acheter un. Après tout, cela ne doit pas être dur de l'installer entre deux arbres et peut même avoir son utilité. Il faudra que j'y réfléchisse.

"Et oui, j'aurais une question. Je doute que nous ayons à subir des assauts tous les jours et j'aime bien m'entraîner un peu, même seule, afin de garder la main. Sans compter," ajoutais-je en riant un peu sur moi-même, "que je suis de caractère plus facile quand je peux faire un peu de sport. Serait-ce possible que je puisse le faire, même sans arme ?"

Je ne compte pas embêter son équipage pour cela. Mon père m'a appris des enchaînements dans ce but, dont une bonne part adapté à mon style dansant. Et le corps humain, c'est comme une lame, disait-il, sans entraînement, il s'émousse et ne sert plus à rien. C'est pour cela que j'essaie de m'entraîner de façon régulière, et j'espère pouvoir continuer à bord, que ce soit armée ou à mains nues.

ANIMATION, Porion

«  Jamais été plus loin que Tharbad, non. Cette balade au Rhudaur sera une première pour moi également »

Pas plus loin que Tharbad ? Pour ma part j'étais déjà aller dans la grande cité d'Armmenos, la capitale d'Arthedain et aussi jusque Dale dans les territoires des hommes du nord, mais ce n'étais pas un concours et pour un homme de la mer, ces deux cités ne sont surement pas les mieux placé.

« Mais avec vos connaissances et nos prouesses martiales et si Ulmo le veux, tout va bien se passer. Et même si d’aventure, nous ne trouvons rien d’intéressant à l’issu de cette chasse au trésor, les informations récentes que nous ramènerons de la région vaudront certainement leur pesant d’or. Le Rhudaur aujourd’hui est pour ainsi si dire Terra incognita pour le Gondor »

Terra Incognita ... c'est un grand mot tout de même, nous avions encore des communications avec ces derniers, mais il est vrai qu'elles ne sont pas aussi cordial qu'avec Arthedain ou le Cardolan et quels sont aussi plus rare. C'est un grand mot, mais les actions et les intentions de ce pays sont en effet assez secrète ou bien trop discrète pour être remarquer.

« Je vais vous montrer vos quartiers avant que l’on parte. Maitre Porion, vous séjournerai dans ma cabine. Elle est petite, mais vous allez pouvoir étudier vos bouquins et cartes sans être dérangé par le temps, les embruns ou les manœuvres. »

Ah enfin ! De quoi poser tous ce bazar que je me trimballe depuis ce matin ! Ce n'est pas que c'est lourd, mais ça prend de la place tout de même !

« A droite, c’est donc mes quartiers ou vous résiderez, maitre Porion. Je vous demande juste de ne pas farfouiller dans mes malles. 
En face, c’est la cambuse, qui sert aussi d’hôpital en cas de besoin. Nous y prendrons les repas ici le soir. Le repas du soir est le seul auquel vous serez astreint tout les deux de venir, car c’est le moment ou nous pourrons discuter dans le calme de notre expédition. Sinon, libre à vous de vous organiser avec la cuistot pour vos collations pendant la journée »

Oh et bien c'est parfait, j'avoue que je ne suis pas contre un grignotage ou deux pour ma part ... mais je ne vais peut-être pas le mentionner tout de suite.

« Avant que je montre à Aelin ces quartiers, je profite du fait que vous soyez  la tout les deux pour vous donner les trois règles que vous devrez impérativement suivre à mon bord.
Vous n’avez certainement pas l’habitude d’un navire, aussi je me permets d’insister sur cela, car si comme passagers, il vous sera pardonné beaucoup de choses, il y a ces trois règles avec lesquelles nuls ne doit transiger sous peine de… sanctions »

Ah, le fameux règlement naval pittoresques des capitaines tiens, ça va être enrichissant.

« Premièrement. On ne joue pas à bord. Ni dés, ni cartes, ni paris. Si vous deviez vous faire prendre, vous serez passé à petite cale la première fois, grande cale si cela devait se reproduire ensuite, et je devrais me trouver un nouveau collaborateur si cela devait arriver une troisième fois. »

Un nouveau collaborateur ? Bon et bien j'étais tranquille pour ma part, je ne suis pas adepte des jeux ... j'ai toujours perdu en jouant avec les collègues, mauvaises idée.

« Deuxièmement. L’hygiène. Vous devez vous laver au moins une fois tout les deux jours. Nous avons suffisamment d’eau pour cela, et luxe par rapport à d’autre navire, nous avons une baignoire. Pour nous, maitre Porion, nous devons être rasés tout les jours, ou avoir notre pilosité faciale taillée toutes les semaines. Si vous n’avez pas prévu cela, je puis partager mes affaires avec vous. Ne pas vous astreindre à cette règle … et bien, nous vous y contraindrons, par la force si nécessaire.
Et enfin, troisième règle. Même en étant techniquement employés par mes soins, vous êtes des passagers sur mon navire.
Vous verrez que les filles peuvent librement commenter ou discuter la pertinence de mes ordres, et ce, sans conséquences disciplinaires. J’ai choisi chacune d’elle, et respecte leur professionnalisme, ce qui permet cette  liberté d’échange.
Il y a cependant une exception. Si le navire ou son équipage venait à être menacé d’une quelconque façon, mes ordres deviennent canon, et ne pas les suivre ou les contester est puni de mort. »

« Cela ne s’applique donc pas à vous, car passagers …. »

Je me mis a rire d'un ton fort amusé.

-Et bien mon brave Abattarik ! Vous savez mettre l'ambiance en tout cas pour ce début d'aventure ! Il ne manque plus que quelques règles pitoresques de pirates et on pourrait presque croire à votre ton que nous avons embarquer sur un vaisseau de corsaire sanguinaire !

« Installez vous, maitre Porion, je vais montrer ses quartiers à miss Aelin.
Suivez-moi. Attention à la tête »

-Fort bien je vous laisse donc !

J'entrais donc, commençant a ranger dans un petit espace mes affaires, m'aménageant un petit espace de travail agréable. Normalement je n'aurais pas grand chose à travailler ou consulter ici, hormis quelques informations sur le Ruhdaur.
Abattarik m'aurait presque fait peur avec son règlement le bougre !

Abattarik pensait avoir fait le tour des points principaux à aborder avec ces nouveaux partenaires en crime. Les détails oubliés viendraient bien assez tôt, et seront gérés au fur et à mesure de leur arrivé.
Il avait conscience que pour un terrien, la plupart des recommandations et obligations qui s’appliquaient à un marin ne voulaient pas dire grand-chose en termes d’importance, mais en mer, cela était souvent la différence entre la vie et la mort d’un équipage.

** Cela devrai aller, j’ai fait au mieux pour qu’ils se sentent bien accueilli**

Lorsqu’Aelin lui posa la question sur la possibilité de s’entrainer régulièrement pendant le trajet, Abattarik regarda la jeune femme avec une certaine surprise, teinté de respect.

** Ahhh, une fille sérieuse, qui se maintient en forme et perfectionne son gagne pain **

« Bien sur que vous pouvez vous entraîner !! L’équipage pratique également  …. régulièrement, et je suis sur que les filles seront enchantées d’avoir une nouvelle partenaire de combat. Surtout que nous n’avons pas souvent des occasions d’avoir un combattant au bouclier. Cela sera une expérience nouvelle pour la plupart.
Nos entraînements ne commencent que lorsque nous seront en mer, par contre, et bien évidemment, de véritables armes sont utilisés, sinon qu’elle serait l’intérêt ? Mais par contre, si vous trouvez la fréquence pas assez soutenu, vous pouvez vous exercer comme il vous plaira, de votre coté. »

Le capitaine garda par devers lui le fait qu’il ne participait que très rarement à ces joutes, principalement pas fainéantise, mais pas que …

Le capitaine montre la direction des escaliers menant à la coursive

« Rejoignons le pont, voulez vous, nous allons lever l’ancre maintenant. »

Et sans attendre, le Capitaine grimpe les marches quatre à quatre, et arrivant au niveau de sa cabine,  il frappe deux coups sur la porte du poing.

« Porion, nous vous attendons sur le pont pour le départ, vous déferrez vos affaires plus tard»

Sur le pont du cotre, l’équipage qui n’était pas requis pour la manœuvre s’était rassemble autour de grand mat et attendait leur capitaine dans un joyeux brouhaha. Quelque en fut la raison, un départ d’un port était toujours un événement en soit pour l’équipage, car c’était la promesse de nouvelles aventures, mais aussi, il existait toujours une possibilité que ce soit la dernière fois. Ulmo pouvait être capricieux parfois.

Sans parler du fait qu’un départ signifiait également le droit à une ration de rhum bonus …

« Cela peut vous paraître étrange, mais nous autre marins sommes des gens très superstitieux et nous nous attachons à faire et refaire tous ce qui a bien marché lors d’une course en mer, croyant que les faveurs du dieu des mers sont liées à cela. »

Commente Abattarik.

C’est lorsque le capitaine allait rejoindre son poste à coté du gouvernail que l’incident arriva. Un rouleau d’élingues destinées à sécuriser la grand voile par gros temps se détacha de son support, probablement mal fixé sur le coté du mat, et tomba au pied d’Aelin, manquant de peu les pieds de la jeune femme. Un silence de plomb se répandit, gagnant les filles de l’équipage au fur et à mesure qu’elles se rendaient compte de la chute fautive du cordage.

Le capitaine s’était arrêté également et revenait à grand pas vers la mercenaire. Il souriait, les lèvres pincées, mais on pouvait lire sur son visage la fureur qui montait.

Abattarik arriva sur le tas informe de cordage juste avant la bosco et immédiatement commença à enrouler proprement les élingues.

« Mille excuses pour cela, miss Aelin. Ce genre d’incident ne devrait pas arriver. Cela dénote d’une certaine … désinvolture qui s’installe et à laquelle il va falloir que je remédie ».

Le pont était devenu terriblement  silencieux et tous regardait leur capitaine remettre les élingues en place.

Sting, la bosco prit enfin la parole s’adressant à Aelin et à Abattarik.

« Toutes mes excuses miss. C’est une nouvelle, et elle est encore en formation. Cela ne se reproduira plus, Abattarik, je vais m’en assurer  et … »

Abattarik la coupa d’un geste vif de la main.

«Levons l’ancre comme prévu, voulez vous ? Le temps file et le fleuve est capricieux en ce moment»

Et il ajoute froidement.

« Bosco, dit lui que ma première danse sera avec elle !! »

La phrase, anodine, raisonne   à travers le pont. Se fait entendre alors un cri étouffé venant de l’arrière de l’équipage. Une jeune marin fond en larme, rapidement entourée de quelques unes de ces collègues qui vont la soutenir et la motiver.

Le capitaine rajoute à l’attention de la Bosco, a voix plus basse.

« Et bien entendu, la seconde danse sera pour toi, Sting … »

Sting effectue une parodie de révérence

« Avec plaisir, Capitaine. »

Son visage fermé et triste montrait tout l’inverse. Elle se retourne malgré tout vers l’équipage et comme à brailler

« Bougez-vous, tas d’otaries !! On retire les amarres !! On pousse sur les gaules, on tire sur les bouts !! »

De retour à coté du gouvernail, Abattarik souriait de nouveau, son regard porté sur l’horizon. Ces doigts, tels des serres, agrippaient  le bastingage à s’en faire blanchir les phalanges.

Les quais blancs et grouillants de monde d’Osgiliath n’étaient plus qu’une barre lointaine et déjà la Seconde Chance passait lentement les digues du port pour prendre le courant vers Pelargir et l’océan

** Est-ce là un mauvais augure, Ulmo ? **

Une fois le gros de mes affaires déposé dans la cabine, je me décidais enfin à remonter sur le pont pour accompagner Abattarik et dame Asator lors du départ du navire.
J'étais un peu ennuyer de quitter si vite Osgiliath et le Gondor alors que j'étais revenus depuis si peu de temps, mais que faire face à l'appel de l'aventure et de la découverte. Et aussi face à un apport pécunier, on ne va pas se mentir, les études apportaient en elle même très peu de revenus pour les jeunes érudits comme moi. L'aventure était un bon moyen de se démarquer et d'apporter un bagage à notre réputation et nos connaissances.

Avant même d'avoir put remonter, j'entendis un vacarme sur le pont, arrivant en haut je découvris alors un énorme roulot de ... je ne sais quoi, après tout je n'étais pas marin, "poser" dira-t-on devant dame Asator. Il ne me demanda pas longtemps pour comprendre que dame Asator avait échappé de peu à un accident qui aurait put lui être fatal je pense.

Arriver en retard, je ne savais pas de quoi parlait Abattarik et Asator, je vis une membre de l'équipage entouré des siennes pleurer, surement celle qui avait mal fait son travail ou bien juste une qui n'arrivait pas a supporter ce genre de stress ?

Dame Asator vint alors à ma rencontre, alors que j'avais rejoint leur petit groupe, Abattarik était occupé avec la barre, donc je préférais le laisser en paix.

"Avez-vous besoin d'aide pour défaire vos bagages dans la cabine, maître ou puis-je rester un peu plus sur le pont ?"

-Oh non, pas besoin dame, j'ai l'habitude des voyages, le nécessaire est déjà sortis, le reste n'a pas besoin d'être déballer pour l'heure. Et puis, aller d'Osgiliath à Tharbad, c'est un long voyage, j'aurais tous le temps de défaire mes affaires et d'étudier d'ici là notre route.

Profitant de l'approche de dame Asator et souhaitant éclaircir la situation, je prit une voix plus basse pour ne pas trop déranger l'équipage.

-J'étais en bas lorsque j'ai entendus du bruit, vous pourriez m'expliquer ce qu'étais ce vacarme dame ? Tout ce que j'ai vue c'est un je ne sais quoi à vos pieds et une jeune femme de l'équipage en pleure ? Vous avez faillis être blesser ou bien il s'agit de quelqu'un d'autre ?

-Oh non, pas besoin dame, j'ai l'habitude des voyages, le nécessaire est déjà sortis, le reste n'a pas besoin d'être déballer pour l'heure. Et puis, aller d'Osgiliath à Tharbad, c'est un long voyage, j'aurais tous le temps de défaire mes affaires et d'étudier d'ici là notre route.

C'était une chose vraie. Et puis, au fond, avions nous besoin de déballer tout ce que nous avons apporter avec nous ?

-J'étais en bas lorsque j'ai entendus du bruit, vous pourriez m'expliquer ce qu'étais ce vacarme dame ? Tout ce que j'ai vue c'est un je ne sais quoi à vos pieds et une jeune femme de l'équipage en pleure ? Vous avez faillis être blesser ou bien il s'agit de quelqu'un d'autre ?

"C'était un simple incident et je niai pas été blessée, heureusement. Abattarik a décidé d'en profiter pour nous montrer, tout à l'heure, son autorité sur l'équipage, sur la jeune fille," expliquais-je, au même volume sonore, à maître Porion, sans parvenir à totalement cacher ma désapprobation
dans ma voix.

J'espérais me tromper, que cette punition ne serait pas trop sévère mais j'avais un doute au fond de moi. Et comme je ne pouvais rien faire pour empêcher cela... Je soupirais un peu en regardant le paysage défiler.

"Si jamais vous avez besoin de quelque chose, maître, n'hésitez pas."

Finis-je d'une voix plus normale. Après un dernier regard sur le capitaine, je m'accoudais au rebord,
me contentant de regarder la berge. Il n'y avait rien d'autre à faire, après tout. A moins, bien sur, que maître Porion ou le "seul maître à bord après les Valar" n'aient envie de discuter avec moi ou ne me propose quelque chose, j'allais me contenter de cela, pour l'heure. Et d'imaginer mon frère en train de râler que le navire va trop vite pour qu'il peigne quoi que ce soit.

La Seconde Chance descendait le fleuve, se laissant balloter par le courant, mais à bonne allure grâce aux voiles à demi déployées. A la barre, la second, une Haradrim au visage austère prénommée Amouyal, louvoyait entre les débris flottants charrié par l’énorme fleuve. Les eaux de celui-ci étaient chargées de limon et de beaucoup de branchages du aux fortes précipitations d’il y a quelques jours, mais même sans cela, la navigation sur le grand fleuve Anduin n’était jamais aussi simple qu’il n’y paraissait.

** Plus on approchera du delta et de Pelargir, plus les conditions de navigation seront meilleures**

Abattarik, toujours accoudé au bastingage, faisait dos au fleuve et regardait son équipage évoluer comme les danseurs d’un ballet. Les filles donnaient le change, mais Abattarik reconnaissait les petits signes de tension chez les unes ou les autres. Cela perdurera jusqu’il ait appliqué la sanction à la fautive, et au bosco, responsable de la formation des marins. Normalement, Abattarik n’attendait pas aussi longtemps, mais la présence de ces deux invités compliquait légèrement la tâche.

** L’intérêt de cette mission prime sur les habitudes **

De temps à autre, il jetait des coups d’œil pour observer ces deux invités et leur comportement.

** Le bougre de Porion démontre sa sagacité en théorisant sur la nature réel de l’équipage de notre navire, et la gamine Aerin me fait du chantage affectif sur le risque d’être prit pour un pirate si je suis trop sévère avec mes marins. … Tsstss c’est beaucoup plus tôt que je ne le pensais. J’aurai préféré avoir passé Pelargir et être en mer. **

Abattarik se redresse, ajuste sa tenue et affiche son meilleur sourire de représentant de guilde marchande en descendant vers les deux compères.

**bon, au pire, j’enchaine le scribouillard en fond de cale et je passe la gamine par-dessus bord. Ce n’est pas idéal, c’est certain …**

« Alors les amis, tout va bien ? »

Abattarik se place entre Aelin et Porion, de manière familière et rassurante.

« … Pas les meilleurs conditions pour naviguer ou nager, mais ca ira mieux des que nous serons en pleine mer, je vous l’assure »

Il marque un petit silence, mais ne laisse pas la place à une réponse.

« D’ailleurs, à ce sujet, je dois admettre que j’ai une confession à vous faire, mes chers collègues. Cela me pèse depuis que nous sommes parti, et je me suis dit : Abattarik, mon gars, la réussite de cette expédition dépend en partie de la confiance que nous allons avoir les uns envers les autres. »

Et sans attendre de réponses, le capitaine Abattarik enchaine.

« Et je dois l’admettre, il y a un petit détail à ce propos ou je n’ai pas forcément été de la plus grande honnêteté. …. Il s’agit de ma profession … »

Abattarik tapote la garde de son sabre toujours en souriant

« Je pense que vous avez des doutes, surtout vous, maitre Porion, mais je préfère qu’on en parle avec franchise. Je ne suis pas qu’un Seigneur Marchand… Il se trouve que je suis un capitaine Corsaire, reconverti dans la piraterie, et que vous êtes donc à bord d’un navire pirate. »

Abattarik regarde tour à tour ces deux interlocuteurs, toujours en souriant, puis éclate de rire.

« Mais moi, je suis un gentil Pirate !!! Vous avez de la chance !!  Ha, c’est quand même mieux de tout se dire, non ? »

L’air jovial et soulagé du capitaine Abattarik était démenti par l’éclat de son regard, dont le gris clair avait prit la teinte d’une mer déchainée.

** Alors, est ce que les poissons de l’Anduin vont avoir du rab ? L’heure du choix, mes loulous …**

ANIMATION, Porion

"C'était un simple incident et je niai pas été blessée, heureusement. Abattarik a décidé d'en profiter pour nous montrer, tout à l'heure, son autorité sur l'équipage, sur la jeune fille,"

AH, alors c'était donc cela, il est vrai que la vie maritime est quand même diantrement dangereuse !
J'y suis bien moins habitué qu'aux voyages terrestres qui recèles eux aussi de bien des dangers, mais pas forcément du même genre cela dit.

"Si jamais vous avez besoin de quelque chose, maître, n'hésitez pas."

-Oh bien sûr ma dame sans soucis, je venais juste faire quelques pas sur le pont avant de me replonger dans mes textes. Je dois vérifier quelques menus détails sur le Cardolan et le Rudhaur voyez vous, afin de ne pas manquer de respects aux autochtones ce genre de choses.

Je regardai rapidement la mer et la terres s'éloigner, me préparant à retourner à mes livres et parchemins. Mais je fus interrompus par l'arriver d'Abattarik à notre niveau.

« Alors les amis, tout va bien ? … Pas les meilleurs conditions pour naviguer ou nager, mais ca ira mieux des que nous serons en pleine mer, je vous l’assure »

Nager ? Pourquoi nager ? Après réflexion bien sûr, une petite brasse après de longues études ne pourrait pas faire du mal, mais je n'étais pas à l'aise à l'idée de nager en plein océan. Je suis plutôt un chercheur de terrain et par là j’entends sur la terre.

« D’ailleurs, à ce sujet, je dois admettre que j’ai une confession à vous faire, mes chers collègues. Cela me pèse depuis que nous sommes parti, et je me suis dit : Abattarik, mon gars, la réussite de cette expédition dépend en partie de la confiance que nous allons avoir les uns envers les autres. Et je dois l’admettre, il y a un petit détail à ce propos ou je n’ai pas forcément été de la plus grande honnêteté. …. Il s’agit de ma profession … »

Abattarik faisait étonnement beaucoup de mystère sur cet histoire, c'était très étrange, un peu comme un lourd récit ... ou peut-être une blague de bar un peu trop longue ?

« Je pense que vous avez des doutes, surtout vous, maitre Porion, mais je préfère qu’on en parle avec franchise. Je ne suis pas qu’un Seigneur Marchand… Il se trouve que je suis un capitaine Corsaire, reconverti dans la piraterie, et que vous êtes donc à bord d’un navire pirate. Mais moi, je suis un gentil Pirate !!! Vous avez de la chance !!  Ha, c’est quand même mieux de tout se dire, non ? »

Alors qu'Abattarik riait, je me sentais un peu perplexe et perdu ? Un pirate lui ? Il était certes rude et bourru, mais c'était un marin, les marins n'étaient-ils pas tous un peu ... rustre dira-t-on ?

Puis, je regardai Aelin l'air grave comme essayant de comprendre puis enfin ... j'eut mon épiphanie !
Je me mit à rire aux éclats avec Abattarik ! Quel bougre, finalement c'était bien une blague de comptoir un peu longue !
Ce brave capitaine avait du rebondir sur ma boutade de tout à l'heure le comparant à un pirate ! Pendant un instant j'y aurais presque crut !

-A la bon heure Abattarik, je ne m'y attendais pas à celle-là bien joué ! Pendant un instant j'y ai presque crut vraiment ! Un peu d'humour ne fait pas de mal, en tout cas, je m'en vais à mes livres si vous me le permettez j'ai grand à faire !

Puis, toujours quelques peu riant, je m'en retournai vers les cales pour retrouver mes affaires et écrits.

Le capitaine Abattarik regardait ces deux nouveaux associés en guettant une réaction suite à la révélation sur ces véritables activités.
Il se préparait instinctivement à la violence, qu’elle fut verbale, probablement, ou physique. Sa main gauche se tenait dans son dos, non loin de la garde d’un coutelas passé à l’arrière de son ceinturon.

** Porion va surement s’emporter, réclamant un retour à terre immédiat. La mercenaire peut vouloir être menaçante pour donner du poids aux réclamations de l’érudit. …. Je vais devoir temporiser et les rassurer. Jouer les repentis … C’est presque vrai pour cette aventure, d’ailleurs !!**

Et,

Un éclat de rire de l’érudit ! Porion était hilare en prenant la révélation d’Abattarik pour une bonne blague de marin. Rapidement, Aelin se joint à l’érudit, moins convaincue mais presque soulagé. Les deux compères ne prenait cela pas le moins du monde sérieusement !

** Mais …. Quoi ?! …**

Abattarik dévisageait, incrédule, Aelin et Porion.

** Je ne sais pas si je dois me sentir rassuré ou insulté, là !! Une plaisanterie, ils pensent à une plaisanterie !!**

Alors que le capitaine s’efforçait à sourire, comme si il se sentait fier de son bon mot, ces deux associés prenaient congé, toujours hilare pour Porion et visiblement soulagé pour Aelin.

** Ils ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas, ces bougres d’inconscients !**

Mais Abattarik se sentait incroyablement agacé, définitivement vexé, finalement que l’on ne considère pas qu’il puisse être un pirate comme crédible.
Sur le pont, autour de lui, l’équipage s’affairait, prenant bien soin de ne pas montrer que les filles avaient put entendre l’échange calamiteux.

Et cela énerva encore plus Abattarik, qui allât se caler sur un espar pour bouder quelques heures ….



« …trois … »

Le Tol Falas avait été passée la veille, au matin, et la Belle d’Arda voguait maintenant à bon train direction l'Ouest, bénéficiant d’un vent favorable. Le temps était nuageux, et un fin crachin arrosait périodiquement le pont du sloop du capitaine Abattarik. La température restait malgré tout clémente en ce début de matinée, ce qui rendait la pluie supportable.

« … douze … »

Abattarik s’était levé à l’aube, comme souvent, et avait commencé la matinée par une heure d’exercices physiques destinés à s’échauffer. Principalement des tractions, qu’il faisait suspendu à un gréement presque trois mètres au dessus du pont du sloop. La pluie ne facilitait pas l’exercice, rendant le bois glissant, mais cela n’entrait pas dans les considérations du capitaine.  

« …Vingt et un… »

Au delà de l’aspect sain de l’activité, c’était à la fois une bonne façon de prendre la mesure du moral de l’équipage et une occasion de passer le temps car éloigné de sa cabine pour le voyage, et sans perspectives de piraterie sur le trajet, son rôle de capitaine risquait de devenir rapidement ennuyeux.

«  …  trente …trois … »

Et les filles de l’équipage étaient nerveuses, trop au gout du capitaine.

** La présence d’étrangers à bord, la perspective de faire un voyage à blanc, et la punition en suspend, cela commence à leur faire beaucoup. On va régler cela aujourd’hui.**

« … cinqqqqqqquante … »

Le capitaine descendit avec agilité des gréements ou il faisait ces tractions, et rejoignit Amouyal, sa second, sur le pont.

Elle tendit au capitaine une chemise large, d’un noir tellement passé qu’il en devenait gris. Abattarik l’enfila rapidement, sans se soucier plus que cela de la sueur et de la pluie qui mouillait son torse et ces épaules.

« Sonne l’Exercice pour les filles qui ne sont pas de corvée et qui ne viennent pas de se coucher. Assure toi que Lia et Sting en soit. Je vais aller voir si le scribouillard et la mercenaire sont intéressés de se dégourdir les jambes »

« Bonne idée, capitaine. On se demandait quand vous alliez le faire. Ne soyez pas trop dure avec Lia, elle est nouvelle, mais elle a du potentiel. »

Répondit Amoyal en se dirigeant vers la cloche de bronze fixée au mat. Elle fit sonner la cloche trois fois lentement, indiquant le rassemblement de l’équipage non requit.

Alors qu’une petite dizaine de filles se hâtaient mollement sur le pont, Abattarik descendait dans le ventre du sloop et passât la tête dans le quartier dédié à l’équipage pour voir si Aelin s’y trouvait. Ne pouvant crier à cause des marins qui dormaient, le capitaine se résolut à traverser le labyrinthe de hamacs et d’étendage pour rejoindre l’emplacement qui avait été dédié à la mercenaire.

« Aelin, nous allons faire une séance d’exercices collectifs, avec un peu d’entrainement martial. Principalement corps à corps pieds, poings, couteau. Vous pourriez vous joindre à nous et faire profiter de votre expérience en la matière, attendu que vous semblez être une sacrée bagarreuse de taverne. »

Et le capitaine de rajouter

« Allez sortir Porion de sa cabine, voulez vous ? Je ne sais pas si c’est la mer, mais ça fait deux jours qu’on ne l’a pas vu mettre le nez dehors. Prendre l’air lui fera le plus grand bien. »

M'étant renseignée sur le moment où le capitaine était le plus occupé, je m'étais lavée un peu plus tôt, alors qu'Abattarik débutait sa séance d'entrainement matinale journalière. Cela m'éviterait d'être surprise par lui pendant que je profitais, rapidement, de la baignoire. Après tout, cela me semblait être le genre de personne à débarquer dans cette "salle/dortoir" sans crier gare, quitte à s'excuser derrière d'avoir maté une fille nue, parce qu'il était pressé de voir unetelle monter prendre son poste au lieu de lambiner, non que les filles de son équipage semble du genre à se faire désirer. Mais, tant qu'à faire, je préférais éviter qu'il me voit sans habit que de recevoir des excuses de sa part.

J'avais ensuite passé ma tunique et ma jupe, tenue plus pratique que ma petite armure. La jupe était d'ailleurs plus longue que celle de ma tenue de combat, descendant en-dessous de mes genoux mais sans pour autant être trop gênante si je devais me battre, ce qui n'était pas dans mes intentions. Après tout, je doute qu'un navire pirate ou corsaire vogue si proche des côtés du Gondor. J'étais allée m'asseoir sur une des chaises de la pièce, près de la table où elles mangent à tour de rôle, pour huiler mon bouclier. L'entretien de mes armes est important, surtout dans un milieu aussi humide, que je sens bien malgré le fait que j'ai un plancher au-dessus de ma tête, vu qu'un peu de l'eau de la petite pluie passe par l'écoutille quand celle-ci est ouverte.

« Aelin, nous allons faire une séance d’exercices collectifs, avec un peu d’entrainement martial. Principalement corps à corps pieds, poings, couteau. Vous pourriez vous joindre à nous et faire profiter de votre expérience en la matière, attendu que vous semblez être une sacrée bagarreuse de taverne. »

Je relevais la tête, n'ayant pas entendu le capitaine aventurier approcher, alors que je venais de terminer de m'occuper de mon bouclier et m'apprêtais à m'attaquer à sortir mon chiffon pour nettoyer mon armure.

« Allez sortir Porion de sa cabine, voulez vous ? Je ne sais pas si c’est la mer, mais ça fait deux jours qu’on ne l’a pas vu mettre le nez dehors. Prendre l’air lui fera le plus grand bien. »


"Je peux lui passer le mot, en tout cas. Par contre, j'aimerais, s'il vous plaît, que vous arrêtiez de dire que je serais une "bagarreuse de taverne". Ce n'est pas très flatteur et c'est aussi très faux. Ce n'est pas parce que vous m'avez vu faire une fois que je suis du genre à le faire régulièrement. Et j'ai juste appris à utiliser mes poings parce que mon père estime que toute personne désireuse de manier l'épée doivent d'abord savoir se défendre sans."

J'avoue que j'étais un peu lasse qu'il remette en avant cette histoire, alors que je préférais l'oublier, moi.  Surtout que cela sonnait à mes oreilles comme un sous-entendu, deux même. D'abord que j'adore me battre dans les débits de boisson, voir que je peux déclencher ce genre de chose, ensuite que je fréquente ce genre de lieu, et donc que j'aime boire. Ce n'est surement pas l'intention d'Abattarik, qui est une bonne personne malgré sa voix de capitaine autoritaire, mais je préfèrerais qu'il arrête ce qui me semble être me donner une mauvaise réputation.

"Pour le reste, oui, si je dois participer, ce sera à mains nues, ou à l'épée. Je ne me bats pas au couteau, désolée."

C'est un art différent que celui de l'escrime, qui demande à la fois plus de finesse et de rapidité mais aussi de prise de risque. En effet, avec une lame si courte, on doit s'approcher davantage de l'ennemi. Et ce n'est pas un avantage contre quelqu'un doté d'une lame plus longue. Mon père ne m'avait pas formé à cela, préférant que je devienne une experte de l'épée plutôt que de multiplier mes compétences vis à vis d'arme que je ne manierais probablement jamais ou très occasionnellement, alors que je pourrais apprendre cela plus tard si je le désirais.

Je me levais, posant mon bouclier rutilant contre la paroi, le bloquant avec mon sac pour qu'il ne bouge pas. Je mis mon fourreau à ma hanche, parce que j'apprécie sa présence même pour un simple entrainement, et j'allais frapper à la porte de maître Porion, de façon audible, tout en précisant qu'il s'agissait de moi. Quand il m'autorisa à ouvrir, je le fis et passais la tête dans la cabine.

"Excusez moi de vous déranger, maître. Le capitaine va lancer un petit entraînement au combat, sans arme ou avec des couteaux, et il vous invite soit à participer, soit à venir observer. Si vous le désirez, je peux aussi en profiter pour vous entraîner, afin de vous préparer aux danger possible la prochaine étape de cette aventure."

Je lui souris un peu avant d'écouter sa réponse, refermant la porte ensuite pour lui permettre de se préparer. J'avais souligné les risques possibles de la suite du voyage, quand nous ne serons que trois, car il est possible que nous ayons de mauvaises rencontres et qu'il doive participer à sa propre défense. Je serais, certes, là pour protéger son corps du mien mais on ne peut tout prévoir. Savoir qu'il sache un minimum manier une arme, que ce soit un poignard ou une épée, voir un arc, ce serait rassurant.

Je montais ensuite sur le pont, appréciant d'avoir les cheveux courts, qui ne me tomberont pas dans les yeux à cause de ce crachin, comme dit l'équipage pour parler de cette petite pluie fine. Le pont était humide, car cela tombait depuis un moment, et je me demandais si le capitaine était sérieux sur le fait de s'entraîner sous un tel temps, même si c'était très loin d'être une tempête. Je ne craignais rien pour ma tunique, c'était un tissu solide qui avait vu pire météo. Bah, je me dis que c'était peut-être un temps calme, en mer. Je m'avançais sur le pont, rejoignant le capitaine et les filles qui devaient participer à cet exercice matinal, curieuse de voir comment il va organiser cela.

Aelin et le mal de mer
16-20 : elle n'en souffre pas
11-15 : légère nausée au début mais vite passée
6-10 : elle en souffre un peu mais surtout par gros temps
3-5 : elle en souffre mais pas en permanence
1-2 : est très atteinte

L’équipage c’était mis sur deux lignes plus ou moins élastiques, de part et d’autre du mat, en faisant face au Capitaine Abattarik. Celui ci était assis sur le bastingage, et semblait attendre quelque chose.
La pluie fine et tiède battait les corps et le pont de façon régulière. Ce n’était pas encore une nuisance, mais cela pourrait le devenir pour ceux qui resteraient dessous sans bouger. Et qui plus est, les chemises de celles qui avaient oubliées de les enlever étaient déjà mouillées.

Abattarik pouvait ressentir la nervosité de son équipage.

Montrant le ciel, le Capitaine commenta avec malice.
« La pluie d’aujourd’hui, c’est l’eau qui fera la bière qu’on boira demain, les filles !! Alors haut les cœurs »

Ce n’était certainement pas le bon mot le plus drôle entendu de ce coté là du Gondor, mais  cela eut l’effet escompté et la tension dans l’équipage se relâcha visiblement. Seul la bosco et une jeune matelot à ces côtés montraient toujours des signes de crispation.

Lorsque qu’Aelin arriva sur le pont, le capitaine sauta du bastingage.

« Bien, vous êtes là. J’imagine que si Maitre Porion ne mets pas le nez dehors quand il fait beau, ce n’est qu’illusion de le faire sortir par temps de pluie »

Le Capitaine Abattarik reprend, s’adressant à l’équipage.

« Ok, pour changer des exercices habituels que nous faisons pour …. Garder la forme, nous allons profiter d’avoir à notre bord Aelin, une mercenaire spécialisée dans le combat à l’épée, pour qu’elle nous montre des exercices autour de cette arme.
Regardez bien, et répétez ces mouvements, cela peut être utile que vous sachiez ce qu’on peut attendre lorsqu’on … »

Abattarik semblait chercher ces mots, un peu gêné.

« …. Rencontre un adversaire armé d’un tel engin. Vous verrez, cela n’a pas grand-chose à voir avec nos sabres »

Et se retournant vers Aelin

« Les filles pratiquent plus l’usage du couteau, du sabre et du bourre pif, car très peu on une éducation militaire, aussi soyez indulgente et patiente »

Le Capitaine Abattarik s’écarte et d’un geste ample invite Aelin à prendre sa place. Il s’en va prendre place à la barre, délogeant sa second de celle-ci.

« hop, hop, hop, Sting, va te détendre aussi … »

Mais avant que la mercenaire n’ai put commencer, il ajoute d’une voix forte à l’attention de la cantonade

« A la fin de l’exercice, l’équipage reste sur le pont. Il y a de la discipline à inculquer. Et cela va se faire selon nos traditions »

Une des choses que je constatais sur le pont, c'était l'une des raisons pour lesquelles Abattarik avait un équipage de femmes. Cela me gênait un peu pour celles qui avaient retirés leurs chemises et n'avaient plus qu'une mince band de tissu humide pour protéger leur féminité des yeux du capitaine. Cela me dégoutait un peu de sa part mais si c'était la pire faiblesse de celui que je croyais être un compatriote, aimer reluquer des filles à moitié nues, alors cela pouvait encore convenir, n'est-ce pas ? Il y a pire pêché.

« Bien, vous êtes là. J’imagine que si Maitre Porion ne mets pas le nez dehors quand il fait beau, ce n’est qu’illusion de le faire sortir par temps de pluie »

"Il a dit qu'il finissait de relire un document qui pourrait aider à votre chasse au trésor et qu'il montera après."

C'était légitime de la part de l'érudit, même si cela m'aurait plus rassuré qu'il monte pour s'entraîner un peu. Normalement, il a du apprendre un minimum les bases du combat comme tout gondorien mais cela ne lui aurait pas fait de mal à se les rappeler.

« Ok, pour changer des exercices habituels que nous faisons pour …. Garder la forme, nous allons profiter d’avoir à notre bord Aelin, une mercenaire spécialisée dans le combat à l’épée, pour qu’elle nous montre des exercices autour de cette arme.
Regardez bien, et répétez ces mouvements, cela peut être utile que vous sachiez ce qu’on peut attendre lorsqu’on …. rencontre un adversaire armé d’un tel engin. Vous verrez, cela n’a pas grand-chose à voir avec nos sabres, » acheva le capitaine en semblant bizarrement gêné.

Avait-il parfois du mal à trouver ses mots ? Cela me surprenait de sa part, lui qui semblait avec une langue plutôt habile en la matière. A moins qu'il n'ait cherché vainement un jeu de mot comme il semble aimer en faire ? Je me mis à songer que ce devait être le cas. Puis à secouer la tête. Les sabres sont comme des épées mais avec un maniement légèrement différent, vu qu'il n'y a qu'un seul côté tranchant et que la lame est souvent légèrement courbée, au moins sur le côté utilisé pour frapper. Cela restait une arme redoutable quoi que plus légère qu'une épée et moins adapté sur un champs de bataille. Mon père m'avait dit que c'était plus adapté pour les escarmouches, et je me dis que cela devait mieux convenir à un navire. Là-dessus, Abattarik alla prendre la barre de son navire.

« hop, hop, hop, Sting, va te détendre aussi … A la fin de l’exercice, l’équipage reste sur le pont. Il y a de la discipline à inculquer. Et cela va se faire selon nos traditions »

"Ce qui ne me concernera donc pas," dis-je au capitaine.

Je préférais leur laisser une "intimité" pour ce genre de chose, n'ayant pas très envie d'assister à une "séance disciplinaire", surtout vu la façon dont a réagi la pauvre femme et le reste de l'équipage. Je soupirais un peu puis regardais l'équipage, me rendant compte que le capitaine m'avait de fait nommé en charge de l'entraînement. Je chassais le début de panique qui m'envahit à ce constat, car je n'ai jamais fais cela de ma vie. Je tâchais de me rappeler comment on père m'avait formé, rejetant d'emblé certains exercices, comme la course à pieds qu'on faisait avant et parfois après chaque séance.

"Bon, la première chose à savoir, c'est qu'une épée, comme le sabre, n'a aucune valeur sans le bras qui la tien." Cela en fit rire certaines qui étaient déjà plutôt baraquées. "Mais aussi de la souplesse du poignet et de la fermeté de la main."

Je sortie l'arme familiale qui battait ma hanche jusque-là. La lame était plus longue et fine qu'une épée ordinaire mais elle était toute aussi solide, car forgée jadis sur l'île de Nümenor, où notre art était bien supérieur à celui d'aujourd'hui. Je la fis tourner en rond avec facilité, changeant de main sans ralentir avant de la reprendre dans ma bonne main.

"Vous pouvez être plus forte que votre adversaire mais si vous le sous-estimé, il vous vaincra."

Je dis cela à celles qui semblaient croire que la force brute pouvait suffire. En fait, mon père m'a principalement formé à combattre des gens physiquement plus musclés que moi, car cela sera souvent le cas en vrai. Je sais donc combien il est important d'être souple et mobile sur le terrain.

Pour satisfaire le capitaine, qui voulait un exemple de combat, je choisis une des membres de l'équipage au hasard pour une petite démonstration. Elle n'était pas mauvaise mais le fait qu'elle n'ait qu'un poignard fit qu'elle n'avait aucune chance, vu l'avantage d'allonge que j'avais. Mais je lui donnais quelques conseils pour montrer qu'un poignard pouvait suffire à vaincre une épée. Je le savais aussi, car mon père avait veillé à ce genre d'exercice à l'occasion. La secret, pour vaincre avec une dague un adversaire à l'épée, c'est de ne pas avoir peur d'être au plus près de lui. Cela rend le combat plus brutal et rapide et représente un quitte ou double mais les chances de gagner sont meilleures. Je refis la même chose avec une autre et une troisième, pour un quart d'heure de cours, environ. J'aurais voulu faire plus mais pas sous la pluie, aussi légère fut-elle, alors que d'autres restent debout à ne rien faire. C'était le meilleur moyen de les faire tomber malade à ne pas les faire participer et comme je suis la seule à avoir une épée et que je ne suis pas assez expérimentée pour m'entraîner à une contre deux...

Ensuite, je laissais chacune se mettre en duo pour qu'elles s'entrainent comme elles en ont l'habitude. Je rangeais ma propre lame pour participer, à mains nues, contre une des officiers. Pas la seconde mais une quartier-maître, le grade en-dessous, qu'elle choisit elle-même. Mon adversaire était bonne et profitait que l'eau rende son corps glissant mais je ne m'embarrassais pas de faire de la lutte. A la place, je me suis plus concentré sur diverses façons de la projeter sur le pont, en la retenant pour éviter que le choc soit brutal quand cela arrivait, par des prises de bras avec pivotement pour la bousculer ou en lui faisant des croche-pattes. Au final, durant les dix minutes qui suivirent, si je me suis retrouvée deux fois allongée sur le plancher, je peux dire avec satisfaction que mon opposante le fut trois fois plus souvent. Cela n'empêchait pas d'avoir un peu mal, vu qu'elle ne faisait rien pour amoindrir mes chutes. Enfin, cela ne me dérangeait pas trop. Père ne le faisait plus après mes quatorze ans.

Entraînement à mains nues
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