Arrivée d'un frêle espoir

Perchée sur un tas de bois, la jeune femme regarda passer les chariots avec intérêt, détaillant ce qui s'y trouvait.
Elle eut un sourire moqueur en entendant le hobbit.

-Tu peux t'égosiller autant que tu veux, ce tas de boue ne te répondra pas. Par contre il me semble que certains seraient trés heureux de l'aide que vous apportez.

Elle rabattit un peu sa capuche, sauta au bas de son perchoir et s'approcha discrètement, lorgnant d'un air méfiant les archers massés à l'arrière.
Choisissant une pomme dans un sac entrouvert, elle s'appuya contre le chariot.

( hrp: ce message a été posté il y a assez longtemps et par conséquent, ces évennemnts ne sont plus d'actualité... Nrylos n'est plus ici, mais enfermés par des nains.)

Un homme d'allure sombre s'avança vers la jeune femme. Sa présence, seule, l'avait alerté. C'était un des servants de Gothmog. Il était au rohan pour son compte mais n'avait pas de mission précise, si ce n'était de signaler tous les évennement qui siortent de l'ordinnaire (ormis la guerre au gouffre bien entendu). Il s'approcha de la jeune fille . Il n'essaya pas d'être discret, car il vit rapidement qu'elle saurait l'entendre.

- Que faites vous sur ces terres jeunes demoiselle? N'avez vous pas entendu que la guerre faisait rage au rohan? Ou peut etre venez vous pour cela. Vous m'avez l'air de ne pas être repoussée par le combat...

Hirilad recula prudemment tout en comptant mentalement le nombre de poignards qu'elle dissimulait, jaugeant l'étranger d'un regard indéchiffrable.

-Ce que je suis venue faire ici? Gagner ma vie comme tout le monde. Et aussi essayer de la conserver. Quant à aller jouer les troufions dans l'armée, non merci! Pas envie de rester en première ligne et de me battre pour des prunes.

Tout en parlant, elle détailla l'inconnu, cherchant à voir si il y avait quoi que ce soit à voler sur lui. Pas d'objets de valeur, à première vue; éventuellement ses armes, mais elle ne pourrait en pas en tirer grand chose.
Un peu déçue, elle eut une moue boudeuse et abaissa encore plus son capuchon.

Alors que l'homme en noir et Hirilad discutaient, ils distinguèrent bientôt une forme étrange qui s'approchait d'eux. Au fur et à mesure qu'elle était proche, il purent voir un nain très maigre, appuyé sur un sanglier aux défenses acérées dont on voyait les côtes. La longue barbe rousse de Thraïn était toute emmellée, son casque cabossé était mis de travers et sa cotte de maille pendait lamentablement sur ses flancs. Cependant, il avait posé ses mains sur sa hache et on voyait qu'il ne s'agissait pas que d'un objet de cérémonie entre ses mains calleuses.
A la vue des deux personnages, le nain se redressa. Il lui restait encore l'orgueil d'un roi. C'est tout ce qu'il avait gardé de cette période de sa vie. En observant les deux personnages, Thraïn comprit que ce n'était pas la grande entende entre ces deux. Il s'arrêta à côté des deux protagonistes et demanda d'une voix enrouée:

-Edoras, s'il vous plait. Est-ce encore loin ?

Sa voix avait conservé cette intonation si particulière des gens habitués à se faire obéir. Cependant, le regard dur du nain ne suffisait pas à rendre cette phrase menaçante.

Thraïn porta ses yeux cernés sur la jeune femme.

-Je vous remercie.

Mais avant qu'il eu pu reprendre sa route, l'homme en noir s'approcha impétueusement de lui et se planta à ses côtés. Cet imbécile ne se rendait même pas compte que d'un seul coup de hache, le nain aurait pu débarrasser la surface de la terre de sa vile présence. Il parlait aisément, sûr de lui. Cependant, si ses paroles fouettèrent l'orgeuil nain, elles piquèrent aussi sa curiosité.

-Un nouveau maître, vraiment ? Encore moins bien disposé envers les nains que ne l'étaient les dresseurs de chevaux ? Et je suppose que vous êtes l'un de ses lèches-bottes favoris ?

Thraïn réfléchissait à toute vitesse. Il lui fallait en savoir plus sur la situation au Rohan. De toute manière, il avait besoin de repos et de nourriture. Où trouver cela si Edoras lui était interdit ?

-Par ma hache ! Répondez moi !

Le nain glissa un regard à Hirilad tout en affermissant sa prise sur sa hache. Elle serait peut-être un allié si ce serpent habillé de noir se prenait soudain à l'attaquer.

Ainsi les soupçons du nain étaient vérifiés. Il bouillonnait de rage. La jeune fille ne semblait pas réagir. Peut-être avait-elle peur ? Thraïn ne voulait pas lui en tenir rigueur, ce bonhomme avait de quoi faire peur. Mais Thraïn se rendait compte qu'il était trop sûr de lui. Il semblait déja avoir completement oublié le nain. L'ancien roi poussa alors un grand cri et balança sa hache dans les côtes de l'homme. Les côtes produisirent un craquement des plus satisfaisants et l'homme s'écroula dans un hurlement de douleur, portant inutilement ses mains à son côté sanglant. Thraïn ne lui laissa pas le temps de faire plus, il lui abbatit son arme sur le crâne.
Une fois cela fait, le nain se tourna vers Hirilad et lui dit :

-Il ne faut pas rester ici, mademoiselle. Ou bien on aura des problèmes.

Elle s'était écartée prudemment durant l'échange, préférant laisser la sale besogne au nain qui semblait trop heureux de s'en charger.

-Deux minutes messire, faut pas laisser perdre son équipement! De toute façon si c'est pas moi qui le dépouille ça sera un autre.

Avec une grimace, elle constata que les vêtements étaient trempés de sang et donc inutilisables.
Alors qu'elle fouillait la cape à la recherche d'une bourse ou d'objets de valeur, la jeune femme jeta un coup d'oeil chagriné au nain. Elle allait devoir partager... Aprés tout il avait tué ce corbac et elle se voyait mal en train de l'affronter.
Quoi que.. Aprés tout un nain qui avait tué un homme avec autant de facilité lui serait peu être utile.
Finalement, elle trouva une petite aumônière de cuir qui rendait le son agréable de pièces d'or entrechoquées.

-Et si on allait se trouver une bonne auberge pour s'en jeter une et partager le... butin?

Cette perspective ne la mettait pas particulièrement en joie mais aprés tout il pouvait s'avérer utile, ou à défaut sympathique.
Quoique, au vu de son expression, c'était plus qu'hypothétique.

Thraïn regarda d'un mauvais oeil Hirilad se ruer avec avidité sur les possessions de l'homme en noir.

-Prenez votre temps surtout, grogna-t-il tout en essuyant le sang de sa hache sur les vêtements de l'homme.

Il fut encore plus dégouté quand elle lui proposa de partager cette somme avec lui.

-Si j'étais vous, je ne garderais pas ces pièces. On reconnaitra facilement qui était leur porteur. Et celui vous attirera surement des ennuis. De l'argent, c'est tout ce qui me reste. Il me suffit de trouver un endroit où les dépenser sans danger.

Puis il considéra son interlocutrice et il eut envie d'en savoir plus sur elle.

-Dites moi, que faites-vous ici ? Et que savez-vous de la situation à Edoras. Si ce serpent disait vrai, nous aurons du mal à trouver une auberge qui nous acceptera.

Hirilad eut une moue résignée, puis ouvrit la bourse. Quelques pièces d'or et des pièces d'argent, de quoi vivre assez confortablement pendant une semaine ou deux. Elle en glissa quelques-unes dans son gant droit et reposa la bourse à côté du cadavre.

-Et un de moins, murmura-elle. ça fait déjà ça de moins dans nos pattes.

Elle resta pensive un moment, puis se tourna vers le nain.

-Je suis venue ici pour gagner ma vie, et aussi pour savoir ce qu'il se passe par ici. J'ai pas tout suivit mais il me semble que ce sont les gens de Sauron qui sont au pouvoir maintenant.

Le nain soupira. Si les orcs avaient atteint Edoras, qu'était-il advenu des contrées plus à l'est ? Que faisait donc Aragorn ? Il mit de côté ses pensées pour s'occuper de la situation présente.

-Alors nous ferions mieux de trouver un petit village non loin d'ici. La capitale du Rohan sera surement pleine d'orcs. Nous n'aurons pas un bon accueil là-bas. Nous devons compter sur la bonté des paysans. S'ils y gagnent quelques sous, ils voudront peut-être bien nous héberger. Allons, en route, si vous avez décidé de me suivre. Si mes souvenirs sont bons, un peu plus au sud, nous trouverons un petit paté de maison habitées par des paysans.

C'était presque sans s'en rendre compte que Thraïn avait reprit la direction des opérations. Il était habitué à donner des ordres et ceux qui le acceptaient de le suivre avaient intéret à y obéir prestement. Même s'il n'était plus roi, il s'agissait d'une habitude dont il avait du mal à se débarasser.

Thraïn fut un peu surpris que la jeune femme accepte sans sourciller son autorité. Elle paraissait pourtant avoir un certain caractère.

-Bien, mon nom est Kangrom. Et voici Barahir, mon sanglier et plus fidèle compagnon.

Il en coûtait à Thraïn d'être obligé de cacher son identié. Mais il savait qu'il n'y avait pas d'autre moyen. Néanmoins, cette phrase avait un fond de vérité. Il était vrai que désormais, l'ancien roi considérait sa monture comme plus fiable que toutes les autres créatures vivant sur cette terre.
C'est ainsi que le nain et l'humaine arrivèrent au village que Thraïn avait désigné. Il n'y avait personne dehors. Les volets étaient clos.

-Prenons garde, fit Thraïn. Ce village a surement subit les attaques des orcs. S'il reste des survivants, ils auront surement peur de nous. Et la peur peut pousser à bien des choses...

-J'en sais quelque chose, marmonna Hirilad dans l'ombre de sa capuche.
Des années de pillage l'avaient depuis longtemps habituée aux réactions des villageois. D'ailleurs, elle leur devait sa cicatrice sur le cou et pas mal de mésaventures.
Elle jeta un coup d'oeil aux alentours, puis eut un sourire sardonique.

-Je me demande s'ils se souviennent de moi... Je suis déjà venue par ici il y a quelques années.

Elle ne précisa pas pour quelle raison elle s'était aventurée là.
Son sourire mourut bien vite et elle détailla les maisons misérables, les volets clos et les ruelles boueuses. L'athmosphèrequi régnait là n'était pas celle qui précédait un pillage; non, c'était plus... silencieux. On sentait la peur qui gardait les paysans chez eux et la tension était presque palpable.
Hirilad regrettait presque l'ambiance d'apocalypse qui régnait aprés chaque raid; là au moins tout était franc et direct et on ne sentait pas cette terreur sournoise qui rampait partout.
Bien malgré elle, la jeune femme frissonna.

-Vous semblez plus habitué que moi à commander, messire Kangrom. Aussi il vaut mieux que vous parliez à ma place.

A vrai dire, la diplomatie et le tact lui étaient totalement étangers, hormis sur la pointe d'une lame.

-Je ne suis pas ici pour commander à qui que ce soit ! fit Thraïn assez vivement.

Il se rendit compte alors qu'il s'était peut-être trop révélé. La jeune femme avait trop aisément deviné son habitude à donner des ordres.

-Si ces gens veulent nous aider, nous aaurons de la chance, reprit le nain plus doucement.

Il alla frapper à la porte de la masure la plus imposante. Un silence répondit à ses coups. Il réitéra plus brutalement cette fois-ci. Des bruits se firent entendre derrière la porte. Mais aucune réponse ne vint.

-Nous avons besoin d'aide, cria Thraïn. Nous ne vous voulons pas de mal. S'il vous plait, n'ayez plus peur. Nous avons de quoi payer.

Peu de temps après, on entendit une clef tourner dans la serrure et la porte s'entrouvrit. Un visage terrifié apparut. Un homme jeune qui pourtant portait les rides de celui qui en a déja trop vu.

-Que... que voulez vous, maître nain ? Nous n'avons que peu de choses à offrir mais vous valez sans doute mieux que les orcs.

-Sans doute, sans doute, répondit le nain de sa voix la plus douce (ce qui correspondait en fait à un vague grognement). Nous avons besoin en premier lieu d'un toit et de nouriture. Comme vous le voyez, nous sommes dans le besoin.

Thraïn ne savait pas exactement à quoi il ressemblait, mais l'homme eut un hochement de tête compréhensif et ouvrit entièrement la porte. Il jeta un regard étonné à Hirilad, mais il ne dit rien.

Le nain pénétra dans la pièce et regarda autour de lui. Apparemment, les orcs ne leur avaient aissé que peu de choses. *J'espère qu'il auront quelque chose pour nous*pensa-t-il. Un petit groupe d'hommes et de femmes étaient asis à même le sol, autour du feu. Celui qui leur avait ouvert leur fit signe de s'asseoir. Thraïn s'exécuta de bonne grace et se rendit compte qu'il était réellement exténué. Jusque là, il ne savait pas ce qui l'avait maintenu debout.
Thraïn salua à la manière des nains les gens qui regardaient les nouveaux arrivants avec apréhension, pendant que leur hôte partait dan sune salle à côté. Il revint rapidement avec deux bols qu'il alla remplir à la marmitte qui mijotait sur le feu. Il en sortit une sorte de ragoût dont il déposa une louche peu remplie dans chacun des bols qu'il tendit à Thraïn et Hirilad.
Le nain le remercia et commença à manger. On aurait dit de l'eau dans laquelle trempait des morceau qui essayaient désepérément de se faire passer pour de la viande. Mais malgré cela, c'était chaud et nourissant. Quand il eut finit, il s'éclaicit la gorge avant de demander :

-Dites moi, comment cela s'est-il passé. D'où sont venus ces orcs ? Pour parvenir jusqu'ici, ils ont du passer par le Gondor. Qu'en est-il du Gondor ?

Après avoir mangé en silence son ragoût, Thraïn s'essuya la barbe d'un revers de la main et se décida à parler. Son estomac n'était pas encore satisfait, mais il devrait se contenter de cela pour le moment. Les gens assis autour de lui et Hirilad les regardaient avec de grands yeux.

-Je vous remercie de votre acueil, chers amis. J'avais entendu dire que les dresseurs de cheveaux n'étaient pas amicaux avec ceux de mon peuple. Je suis heureux de constater qu'il n'en est rien.

Le jeune homme qui leur avait ouvert la porte, et celui qui paraissait le moins touché par la récente catastrophe, répondit :

-En vérité, maître nain, si vous étiez arrivés dans d'autres circonstances, je ne vous cache pas que vous n'auriez pas eu le même acueil.

Il eut un regard pour ses compagnons avant de poursuivre.

-Nous avons été attaqués par des orcs il y a deux jours. Ils ont tout rasé sur leur passage. Ils nous auraient tous tué si leur chef ne les avait pas poussé vers la capitale. Mais ils peuvent revenir à tout moment. Et depuis peu, des brigands et des voleurs rodent par ici. Nous avons peur et nous avons besoin d'aide. Vous avez l'air d'un guerrier, messire ??

-Kangrom, répondit Thraïn. Mon nom est Kangrom. Mais le terme de messire est mal approprié. Je ... je ne sais pas si je vais rester longtemps ici. Mais je veux bien vous aider. Sur mon honneur, tant que je serais ici, je protégerais ce village !

Thraïn était trop heureux de voir sa présence de nouveau désirée pour protéger quelqu'un qu'il n'avait qu'à peine réfléchit.

-Que voulez-vous en l'échange de votre aide ? demanda le jeune homme.

-Rien, répliqua Thraïn. Seulement le logis et le souper. Je ne demandes rien de plus.

En entendant que le nain désirait protéger ce rassemblement de cahutes boueuses, la jeune femme étouffa un rire sardonique.
Lui, seul, contre des orcs? Le combat risquait d'être intéressant mais fort bref pour le guerrier, si fort qu'il fût. D'ailleurs il avait l'air bien peu préparé à un tel combat...

-Sauf votre respect, messire Kangrom, je doute que vous puissiez faire grand chose pour ces pauvres gens. Si les orcs ont décidé de piller ou de raser ce village, vous ne pourrez rien contre eux. Je sais de quoi je parle.

En effet, peu de temps avant son arrivée à Edoras, elle avait pu assister à la destructin méthodique d'un hameau qui avait la malchance de se trouver sur leur route.
Hirilad avait un coeur de pierre, mais ce jour-là elle n'avait pu s'empêcher de ressentir de la pitié pour les quelques survivants hagards au milieux des ruines, aprés avoir assisté impuissants au massacre des leurs. La sauvagerie et la cruauté implacable des orcs lui avaient glacé le sang, aussi habituée qu'elle fût aux pillages.

La jeune femme releva la tête et épingla du regard celui qui les avait accueillis.

-S'ils reviennent, ils ne vous épargnerons pas.

Thraïn jeta un regard dur à Hirilad. Puis il reporta son attention sur les villageois regroupés autour de lui et qui le regardaient avec espoir.

-Mais que l'on soit bien d'accord, fit-il. Je ne défendrais pas ce village seul ! Vous allez devoir mériter mon aide. Montrez moi votre courage ! Ou bien vous mériterez votre propre mort !

Les mots du nain étaient durs à entendre pour les hommes et les femmes assemblés ici, mais ils ne le montrèrent pas. Certains poussèrent des soupirs de découragement, mais d'autre se redressèrent. Thraïn en profita pour pousser son avantage. Il avait un don pour sentir les sentiments de son public et savait bien les utiliser pour l'emmener sur la voie qu'il voulait.

-Vous devez vous battre pour votre liberté ! L'ennemi n'est pas invincible. Montrez que vous pouvez opposer votre courage à la barbarie des orcs !

Le nain s'était levé et, malgré sa petite taille, il semblait dominer l'assemblée. Le feu se reflétait dans sa barbe rousse et envoyait ses éclat orangés dans toute la salle. Son armure brillait à cette faible lueur, malgré la poussière qui la maculait.

-Prenez vos armes ! Et si les orcs reviennent, nous nous battrons !

A ces mots, les villageois s'étaient redressés. Leur visage s'était éclairé d'une détermination nouvelle. Thraïn s'en voulut un instant d'avoir utilisé ses talents d'orateurs à leur mentir. Mais il avait atteint son but : il avait rendu l'espoir à des gens qui avaient baissé les bras depuis trop longtemps.
Il se tourna vers Hirilad pour voir sa réaction.

La jeune femme dissimula un sourire et secoua la tête.
Ce nain était décidément bien habile et bien diplomate pour un simple vagabond fatigué. Non seulement on voyait qu'il avait l'habitude de comander mais en plus il savait quoi dire et quoi faire pour que ces gens croient en lui.
Décidément, il était plein de surprises...

-Navrée de contredire de si belles paroles, mais je n'en crois pas un mot, dit-elle en reportant son regard sur le feu.

L'espoir se lisait sur tous les visages; même les enfants assemblés prés du feu regardaient le nain avec une espèce d'adoration.
C'était risible, mais en même temps elle les comprenait: Kangrom leur avait redonné un peu de leur ancienne fierté et leur donnait une chance de ne pas mourir à genoux.
Pour quelqu'un qui avait renié son enfance et qui n'avait connu que la fuite et les pillages, c'était quelque chose de trés étrange que d'être du côté de gens à ce point attaché à quelques cahutes et une poignée d'arpents de terre boueuse.

Soudain mal à l'aise, la jeune femme recula et se fondit dans l'ombre, comme pour se protéger.
Ces évènements lui rappelaient sa propre humanité perdue au profit de cette cruelle indifférence au sort de son prochain et de cet instinct de survie qui la poussait parfois à commettre le pire pour sauver sa peau.
L'espace d'un instant, elle se demanda ce qui la différenciait à présent de l'orc basique tout juste bon à tenir une arme.

-Mais aprés tout, murmura-elle dans l'ombre. L'espoir fait vivre..