Le Bureau des Régiments de Vétérans des Guerres Indiennes

Le soleil illuminait les portes et la place de Khazad-Dûm, des chevaliers arrivèrent devant la place et se dirigeaient vers l'écurie. Ces chevaliers n'étaient autre que Grim, Epixarkoïs, Hatori Hanzok et les dix éclaireurs qui revenaient saint et sauf de leur périple. Mis à part une éventuelle attaque des "morts", le voyage n'était pas très dangereux. Les cavaliers descendirent de leurs montures, les éclaireurs s'occupèrent avec des écuyer de l'écurie de décharger les bagages. Grim n'était pas mécontent d'être de retour, peut-être aurait-il le temps d'aller à l'auberge. Enfin pour le moment il devait surement rester avec l'archiforgeron, il attendis alors de nouvelles instructions. Il lança à Hatori Hanzok:

Alors! Sa fait quoi d'être de retour au bercaïlle? Sa dvait faire longtemps qu't'es pas venu ici, t'as pas l'air de reconnaitre grand chose!

Grim, ne pouvait s'empêcher de montrer un grand sourire, il était content d'être là et il ne savait pas pourquoi mais il était content, il garda le silence en attendant que l'un des deux hommes lui adresse la parole.

La cité avait peu changé depuis son départ. Seul les murs du mausolée de Khalîm avaient pris une teinte plus effacé, moins neuve. La pierre noire paraissait maintenant ne former qu'un bloc lisse, et rappelait à tous les voyageurs la qualité des maçonneries naugrims.
Le soleil brillait dans l'air et dans le coeur de Hanzok

-Et bien, Grim, si tu permet que je t'appelle ainsi, je dirais que mon cœur est ravie par la vue de mes frères. Je retrouve le lieu de mes combats et de mes espérances. Un monde fixe, résistant comme le roc face au temps. J'ai hâte de revoir mon père et de retrouver les fours de mes forges. J'y vais d'ailleurs de ce pas.

Il salua l'indien et Grim et partit en direction des mines, là où les artisans naugrims ont installés leurs quartiers. Le lieu regorge d'ateliers d'orfèvres, de forges, de guildes de mineurs, et de quelques laboratoires d'ingénieurs mystérieux.

L'indien observa partir l'archiforgeron, puis il se tourna vers Grim.

-Et bien au vue de ton esprit d'initiative et de tes états de services efficaces, je pense t'accorder le grade de capitaine ou d'aide de camps. Tu pourrait m'accompagner dans mes voyages et tu sembles un nain de bonne compagnie.
Reviens me voir dans deux heures à mon bureau, lorsque tu auras pris tes fonctions.

L'indien avala sa salive, fixa le ciel.

-Je pense que c'est le bon moment pour voyager. Demain nous partirons pour Dol Guldur. Mais c'est un lieu remplis de traîtres et d'orcs indisciplinés. Je veux donc prendre deux milles guerriers. Organise les effectifs comme tu le souhaiteras, prend la proportions d'indiens et de guerriers naugrims que tu souhaite. Viens me rendre compte de l'avancement des choses dès que tu auras organisé notre expédition.

A son tour l'indien gagna ses quartiers après avoir tourné les talons.

Grim laissa partir Hatori Hanzok, tous les deux n'avaient pas envie de se lancer dans une longue discutions. Ensuite il écouta Epixarkoïs et fus remplit de joie en entendant sa nouvelle mission et son passage de grade, il lui répondis:

Ouaip sa s'ra avec plaisir que j'voyagerai avec toi eul grand! J't'aime bien, t'es un d'mes rares amis! En plus on s'ennuie pas avec toi! on voyage toujours et maintenant dans un voyage dangereux! Bon, ben j'vais chercher deux milles guerriers! A d'main Epixarkoïs!

Il salua l'indien et partit dans les mines chercher des personnes pour chercher les deux milles guerriers dont ils auraient besoin pour le voyage. Il voulait une troupe polyvalente constituée: d'éclaireurs indien, de guerriers nains et de cavalier aguerris. Après avoir donner ses instructions, ils passa une soirée à l'auberge et alla se coucher dans ses quartiers en attendant l'aube.

Le soleil glissait sur l'horizon. Le barde de guerre, Hatori Hanzok, et le père de ce dernier fixaient l'aurore au doigts de rose qui empourprait le ciel dans l'Est lointain. En un instant, le globe de feu émergea de la terre, et sa lumière vint frapper le visage nostalgique des trois compagnons.

-"Chaque jour l'astre se lève pour nous rappeler à la vie...

-Et alors la lumière coule comme un gaz immobile...

-Livrant des opéras de feu et des tragédies glacées..."

-Les chants de là bas me reviennent.

-Ce sont des marques de nos âmes. Ils imprègnent nos souvenirs et nos sentiments.

-Certes, mais regarder vers le temps passé n'est pas source de progrès...

-Peut être, mais ils teignent mon âme d'un feu intérieur et secret. Je ne saurais me passer de leur éclat qui me rappel combien le monde est beau...

-La mélancolie est une maladie de l'âme.

-Tu es parfois d'un pessimisme désarmant...

L'indien eu un sourire en achevant ses mots.

Ils laissèrent le vent faire résonner leur silence. Les mèches de la chevelure indienne se bataillaient dans un torrent de fluide noire qui barrait le visage d'Epixarkoïs de traits courbés et mouvants.

-Bien, il ne reste plus qu'à attendre l'arrivée de Grim et de la troupe. Ils faudrait partir avant la fin de la première heure de soleil...

Ils fixaient à présent, tous trois, les portes majestueuses de la cité du vrai argent.

Pendant quelques minutes, l'archiforgeron put assister à un l'accomplissement du rite éternel d'un lever de soleil sur les terres se déroulant devant ses pieds. Il caressa l'horizon de son regard bleu étrange.

-Si nous partons rapidement, nous pourrons être en vue du Mirkwood avant ce soir si l'on campe sur les collines précédant le Grand Fleuve. Qu'en dis tu Epixarkoïs.

-J'en dis que le vent nous porteras et que tout dépendra du mouvement de ces nuages venant du nord. Si la terre devient un bourbier, l'armée mettra beaucoup plus de temps à parvenir à Dol Guldur. Nous n'avons pas de grosses provision pour une campagne à cette période de l'année. Nous installer rapidement à Dol Guldur serait primordial. Il est importants que les armées avancent vite.

-Et bien nous verrons si les légendaires compagnies indiennes sont menés de manière compétentes par le célèbre Barde de Guerre...

Il esquissa un grand sourire, auquel répondu un regard ironique surmontant les lèvres retroussé sur ses dents blanches de l'indien Epixarkoïs.

-Espérons seulement que ton nouveau capitaine soit un officier compétent. Une telle ascension ne laisse pas toujours le loisir d'approfondir la science de la guerre. En aucun cas un grade ne doit reposer sur le courage ou la vaillance, mais bien sur la capacité à obéir et à garder la tête glacé comme les neiges de Carhadras. Tu sais cela?

-Oui je le sais...

-Alors tu sais sans doute aussi que nous sommes pourtant les premiers à violer cette règle?

-Je sais cela aussi...

Le nain éclata de rire, tandis que son père le contemplait de pied en cape, portant un sourire ravie sur sa face burinée.

L'aube se leva, la rosée du matin rafraichie l'atmosphère, devant les portes de Khazad-Dum des gens bougèrent dans tous les sens et hurlaient des ordres. Grim était là au milieu des troupes à donner des ordres et faire les dernières vérifications. Les chevaux étaient prêts pour les personnes gradées et des dizaines de chariots chargés de fournitures diverses et de provisions n'attendent que le départ du voyage. Les soldats en armure se regroupèrent en petite division pour une meilleur organisation, Grim se dirigea alors vers son poney et monta dessus. Il était fatigué, il avait peu dormis, les préparatifs avaient été longs. Il s'adressa à un indien et dit:

-Eh! Toi, eul grand! Tu peu aller chercher eul seigneur Epixarkoïs? Dit lui que tout est prêt et qu'on attend plus qu'lui!

L'indien accepta et courra chercher Epixarkoïs comme l'avait demander Grim. Les soldats faisaient beaucoup de bruits, ils parlaient entre eux et riaient. On pourrait croire à un vrai désordre mais ils sont en faite bien organisés et prêts aux combats même dans la situation actuelle. Grim était silencieux, il attendait le départ.

Bientôt les trois compagnons parvinrent là où se rassemblaient les armées de Kazhad Dûm. A la vue de Hatori Hanzok, une acclamation se mit à monter de la foule de guerriers écarlates et argentés qui se tenaient en rangs dispersés. Ils reformèrent rapidement des colonnes impeccables et bientôt, lorsque l'archiforgeron fut à quelques pas des premiers rangs, ils se turent et tous les bras se rangèrent verticalement le long des hanches. Un silence avait gagné brusquement l'assemblée.
Hatori Hanzok parut vouloir ouvrir la bouche pour dire quelques chose, mais il se contenta de s'incliner légèrement, saluant ainsi son ancien régiment de mercenaires.
A son tour Epixarkoïs leva le bras pour saluer et imposer un silence total.

-Mes frères. L'Archiforgeron Hatori Hanzok est de retour parmi nous. Il a décidé de se joindre à nous afin de trouver une solution pour protéger les terres de la Moria face à la menace des morts. Nous partons sur l'heure pour Dol Guldur.
Peut être y aura-t-il affrontement, peut être les orcs se rangeront à nos paroles. Je vous demande de marcher prudemment et d'être vigilant au moindre signe d'agression.
En route!

Il leva le bras et tous se mirent en route. Les guerriers voyageaient léger, n'emportant que le nécessaire. Une colonne de vivre suivraient à son rythme. Ils ramassèrent leur paquetages comme un seul homme et un seul nain, et marchèrent au pas le long des couloirs sombre. Puis ils émergèrent à la lumière et empruntèrent les galeries du mausolée de Kalhîm. Enfin ils s'enfoncèrent dans les forêts de sapins qui poussaient à plus basse altitude. La colonne s'étendait le long des flancs escarpés de la montagne. Hatori et Epixarkoïs chevauchaient à côté. Ils avaient été rejoints par Grim qui conversait pour le moment avec le père de Hanzok, Finubar.

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