Chroniques d'Arda
Étrangers venu d'ailleurs, prenez part à l'aventure et combattez,... mais surtout venez vous amuser! Rejoignez-nous!
Le palais rouge - Page 39 232342Grandebannire



 

Partagez
 

 Le palais rouge

Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1 ... 21 ... 37, 38, 39
AuteurMessage
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptyMer 4 Juin 2014 - 19:31

Dolan attendit la réponse de l’impératrice à son innocente question. Les effets de l’alcool commençaient à se faire ressentir. Il se sentait léger et encore plus enclin au sourire que d’ordinaire, ce qui n’était pas peu dire. Les mots lui venaient facilement et il les déclamait sans vraiment réfléchir à leur impact. Il se sentait bien tout simplement et appréciait réellement la conversation qu’il entretenait.
Il n’avait pas voulu mettre l’ancienne corsaire dans l’embarras par sa question. Mais pendant un bref instant, la carapace d’Azûul Li sembla prête à se briser et Dolan entrevit la fragile créature qui se cachait derrière. L’ambassadeur trouva cette demoiselle-là infiniment plus belle et admirable que l’impératrice qu’il avait rencontrée dans la salle du trône. Mais surtout, il se sentit étrangement complice de cette femme emprisonnée dans son rôle d’impératrice. Elle n’avait pas d’autre choix que de garder cette façade froide et hostile, comprit-il. Tout comme lui n’avait pas d’autre choix que de s’inventer une nouvelle personnalité à chaque fois qu’il devait se présenter devant quelqu’un. Instinctivement, Dolan ressentit l’envie de lui venir en aide.

Mais la faiblesse de l’impératrice fut de courte durée. Très rapidement, le tremblement de ses lèvres disparut et elle annonça d’une voix ferme quoiqu’imperceptiblement chevrotante.

Je ne désire rien, j'ai tout ce qu'il me faut. Dans pas longtemps, l'ensemble des terres du Sud m'appartiendront, alors que vouloir de plus ?

Le sourire encourageant qu’affichait jusqu’alors Dolan disparut. Une série de rides peinées se dessina sur son front.

-Vous ne désirez rien ? répéta-t-il. Vraiment ? Ma foi… c’est peut-être la chose la plus triste que je n’ai jamais entendu de toute mon existence.

L’ambassadeur était réellement abasourdi. Lui avait toujours désiré plus que ce qu’il n’avait. C’était son moteur, sa raison de vivre. Toujours aller plus loin qu’il n’était. Toujours repousser les limites qui obscurcissaient son champ de vision. Il haïssait plus que tout l’immobilisme. C’était sans doute cela qui lui avait valu tous ses déboires, mais c’était aussi cela qui l’avait mené dans ses plus grandes heures. C’était son ambition qui l’avait élevé de la campagne du Gondor jusqu’au trône d’Arnor. C’était cette même ambition qui l’avait forcé à jurer allégeance à Sauron.

-Est-ce que cela signifie que vous avez atteint tous les buts que vous vous étiez fixés ? Dans ce cas, je ne saurais trop vous conseiller que d’en fixer de nouveaux. Sinon quelle force vous poussera à vous lever demain ? Et le jour d’après ? La vie réserve bien des surprises à qui est assez vif pour les saisir.

Alors qu’il parlait, Dolan s’était redressé sur son dossier et avait retrouvé son sérieux. Plus de sourire sur son visage. Mais ses yeux étaient animés du feu de la conviction et du goût de l’aventure.

-Prenez mon exemple, reprit-il. Je ne suis pas issu de la noblesse. A ma naissance, je n’étais personne. Mais ma famille n’en était pas pour autant à plaindre. J’avais à manger dans mon assiette et de chaudes couvertures pour l’hiver. J’aurais pu me contenter de vivre cette vie. J’aurais sans doute fondé une famille. Mais j’en ai décidé autrement. Parce que je soupçonnais que la vie était susceptible de m’offrir plus que cela. Mes parents n’ont jamais compris mon choix. Ils m’aimaient et me choyaient et faisaient en sorte que je ne manque de rien. Et c’était le cas ! Si je n’avais pas consciemment cherché à vouloir autre chose, à voir au-delà de mon contentement immédiat, jamais je n’aurais accompli la moitié des choses que j’ai accomplies dans ma vie. Et aujourd’hui je me sentirais sans doute un peu plus vide. Sans savoir d’où vient ce vide. Et je pense que ce vide m’aurait empêché d’être heureux. J’aurais sans doute tout pour être heureux, mais je serais en train de me torturer l’esprit à me demander pourquoi –pourquoi !- je ne suis pas aussi heureux que je devrais l’être.

L’ambassadeur s’interrompit pour reprendre son souffle. Il avait parlé d’une traite, s’animant de plus en plus au fur et à mesure qu’il débitait ses paroles. Cette soudaine animation semblait l’avoir dégrisé. Il se sentait étonnamment clair d’esprit. Se rendant soudain compte de son emphase, il eut un rire gêné.

-Je suis désolé, votre altesse. Ce n’est pas à moi de vous dire ce que vous devez ressentir ou ce que vous devez faire. Je n’aurais pas dû me le permettre, veuillez m’excuser. D'autant que mon exemple est loin d'être celui qu'il faut suivre...

Un sourire triste étira brièvement ses lèvres avant qu'il reprenne avec sérieux :

-Mais sachez que si vous sollicitez mon avis, je serai toujours ravi de vous le donner.


Revenir en haut Aller en bas
Azûul Li
Impératrice du Harad

Azûul Li
Nombre de messages : 324

Feuille de personnage
Race:
Possessions: Aucune.
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptyMer 4 Juin 2014 - 22:01

Il était surprenant d'entendre de la part d'un envoyé du Mordor parler de tristesse à l'écoute de l'impératrice du Harad, mais il avait raison. Azûul Li était une personne triste à voir et entendre, mais elle, elle n'était pas triste, elle avait la capacité à écarter les émotions, et c'était sans doute cela d'ailleurs qui était triste.
Lorsque le diplomate arrêta ses longues explications, il s'excusa pour son emportement. Toutefois l'impératrice ne réagit pas, elle ne disait rien, fixant scrupuleusement de ses yeux une flamme vacillante sur une chandelle de la table.
Au bout d'un certain temps, elle entrouvrit sa bouche et d'une voix très basse, elle dit :


Hul-ash-Nâaz...

L'impératrice leva les yeux vers son interlocuteur et reprit d'une voix plus élevée :

Connaissez-vous Hul-ash-Nâaz ? J'en doute. Pourtant, ce nom est connu dans la cité des Havres. C'est un quartier, le plus pauvre de la capitale. Allez-y, vous serez surpris de voir la différence entre mon Palais et ce quartier. Je ne pourrais me permettre d'y retourner, même accompagnée de gardes, ou alors il m'en faudrait une cinquantaine qui causeraient la mort de nombre de délinquants qui voudraient ma peau dans l'espoir d'obtenir un peu d'argent.

Ce qu'elle allait dire était connu de peu de personnes, même si beaucoup savaient qu'Azûul Li avait eu un passé difficile. Après avoir marqué un léger temps de pause, elle continua :

Je suis née à Hul-ash-Nâaz et j'ai eu des parents, comme vous. Oui j'en ai eu, ils sont tous les deux morts sous mes yeux, j'avais cinq ans : mon voisin les a assassiné pour récupérer l'argent médiocre que nous avions.
J'ai du m'échapper et ne plus m'approcher de chez moi, tout en restant à Hul-ash-Nâaz. J'ai pu apprendre d'ailleurs que l'assassin de mes parents s'est suicidé quelques jours après.
J'ai rejoins une maison qui accueillait d'autres orphelins, essentiellement des filles d'ailleurs, si vous voyez ce que je veux dire...
A mes treize ans, le supérieur de la maison décida que je devais arrêter la mendicité pour me mettre à d'autres services.


A présent, alors que la flamme de la bougie s'était redressée, c'étaient les yeux d'Azûul Li qui vacillaient légèrement. Relevant la voix, elle dit fermement :

Je me suis enfuie. J'ai voulu quitter la ville et je me suis fait embaucher sur un navire, c'est comme ça que j'ai rejoins les corsaires.

L'impératrice n'avait jamais raconté son enfance avec autant de détails à quiconque, était-ce l'alcool, un maléfice issu du Mordor, ou autre chose, ça, elle ne le savait pas. Mais elle ne disait pas cela en vint, elle regarda fixement Lord Nalod et elle reprit :

Une enfant qui aurait du mourir comme une grande partie des jeunes de Hul-ash-Nâaz ou finir tout au mieux mendiante ou prostituée va se retrouver à la tête d'un Empire aux confins inexplorés. Serait-ce juste de désirer encore et encore ?

Toutefois, Azûul Li avait toujours vécu comme cela, à combattre au jour le jour, en s'opposant à ce que la vie voulait lui infliger. Même en tant qu'enfant, lorsque ses parents étaient en vie, elle ne souriait jamais, comme si elle avait déjà conscience de la pauvreté du monde dans lequel elle vivait. La mort de ses parents avait été un malheur qui s'additionnait à d'autres et lorsqu'elle les avait vu mourir, l'émotion n'était pas aussi grande qu'elle aurait du l'être quand un enfant quitte ses parents à jamais. Le plus grand sentiment de peur avait été sans aucun doute le moment où son premier client était arrivé, lorsqu'elle avait treize ans, dans sa chambre et qu'elle avait prit conscience de ce qui devait se passer, lorsqu'elle l'avait repoussé et s'était enfuie.
Elle laissa un instant de réflexion à Lord Nalod quant à la question qu'elle venait de lui poser mais ne laissa pas suffisamment de temps pour qu'il y réponde car elle ajouta avec un léger ricanement :


Drôle de cheminement non ? J'ai du mal à y croire aussi parfois. "Un hasard" diraient certains, d'autres parleraient d'une "destinée divine". Vous croyez en un dieu, Lord Nalod ? Les haradrimes sont trop occupés par leur situation pour penser à ces questions. Maintenant que j'ai pu me tirer de mon ancienne condition, j'ai pu y réfléchir ; je n'y crois pas : on ne confère pas autant de malheur à quelqu'un pour qu'il monte aussi haut ensuite. A moins que j'ai vaincu la volonté divine...

Azûul Li aimait le côté divin qui lui avait été donné lors de son couronnement et beaucoup de haradrimes la divinisait d'ailleurs. Elle même avait acquis de cette fausse confiance en soi qui lui faisait prendre des décisions instinctives et rapides qui préoccupait ses conseillers.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t5536-azuul-li-corsaire-
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptySam 7 Juin 2014 - 11:12

Dolan écouta Azûul Li raconter sa triste enfance dans les bas-fonds d’Umbar. Non, il n’était pas surpris qu’un tel quartier puisse exister dans la même ville que ce somptueux palais. De par sa propre expérience, il avait souvent pu constater que plus aisés étaient les riches d’une cité, plus démunis étaient les pauvres de la même cité.
Alors qu’Azûul Li parlait, Dolan l’observait les plis autour de sa bouche révélaient qu’elle souriait rarement. Non, qu’elle ne souriait tout bonnement jamais ! En réalité, elle lui rappelait son vieil ami le général Sandar, qui avait du sang haradrim et qui possédait cette même austérité. Songeant au général, les pensées de Dolan dérivèrent sur sa fille, la belle Carmine qu’il était parvenu à dérider après bien des tentatives manquées et qu’il avait finalement épousée. Azûul Li aussi gagnerait à sourire de temps en temps. Si elle se décidait à le faire, ce n’était pas seulement le Harad qui serait à ses pieds, mais le monde entier, songea Dolan.

L’ambassadeur n’interrompit l’impératrice à aucun moment. Il était en réalité abasourdi. Jamais il ne se serait attendu à ce que la dirigeante de glace du Harad se confie avec autant de facilité sur sa terrible vie. Elle avait dû rarement être heureuse. Dolan se sentit alors coupable de lui avoir fait part de son passé. Lui avait été chanceux. Oh, il n’avait pas toujours été le plus heureux des hommes, mais la majorité des ennuis et des malheurs qu’il avait rencontrés étaient de son unique fait. Azûul Li en revanche était mal née et son sort n’était pas allé en s’arrangeant. D’après ce qu’il comprenait, elle n’avait fait que survivre, jusqu’à ce qu’elle soit forcée par les événements à fuir la ville. Mais à partir de là, elle avait pris sa revanche sur la vie. Dolan admira le courage et l’instinct de survie surdéveloppé de cette femme.

Une enfant qui aurait du mourir comme une grande partie des jeunes de Hul-ash-Nâaz ou finir tout au mieux mendiante ou prostituée va se retrouver à la tête d'un Empire aux confins inexplorés. Serait-ce juste de désirer encore et encore ?

Dolan sourit. Quelle étrange question ! Lui ne s’était jamais posé la question de la justesse de ses actes. Il pensait que si de bonnes choses lui advenaient, il ne fallait jamais se demander pourquoi. Il valait mieux en profiter et maximum avant que la bonne fortune ne nous tourne le dos. Il pensait aussi ingénument qu’il méritait son destin, qu’il soit bon ou mauvais. C’étaient ses actes et ses actes seuls qui comptaient. Donc oui, il était juste de désirer toujours plus, … si on avait les moyens d’acquérir encore plus.
L’ambassadeur allait faire part de sa réflexion quand l’impératrice reprit la parole.

Drôle de cheminement non ? J'ai du mal à y croire aussi parfois. "Un hasard" diraient certains, d'autres parleraient d'une "destinée divine". Vous croyez en un dieu, Lord Nalod ? Les haradrimes sont trop occupés par leur situation pour penser à ces questions. Maintenant que j'ai pu me tirer de mon ancienne condition, j'ai pu y réfléchir ; je n'y crois pas : on ne confère pas autant de malheur à quelqu'un pour qu'il monte aussi haut ensuite. A moins que j'ai vaincu la volonté divine...

Dolan savait que certains haradrims divinisaient l’impératrice. Et il était tentant de le faire, tant sa destinée était hors du commun. Mais sa question était sérieuse et Dolan n’était pas obligé de se mettre à la mode haradrime en vénérant Azûul Li. C’est avec le plus grand sérieux qu’il répondit :

-C’est à supposer que les dieux sont animés de bonnes intentions. Et je ne le crois pas. Je crois que les dieux –les valars comme on les appelle là d’où je viens– sont des apprentis sorciers qui jouent avec les Terres du Milieu comme des enfants avec des figurines. La plupart du temps, ils ne s’y intéressent pas. Nous laissent vivre  nos vies paisibles et sans heurts. Mais parfois, par désœuvrement, l’un d’entre eux se penche sur leur vieille création et favorise tel ou tel individu. Sans jamais se préoccuper d’une quelconque justice. Je soupçonne même les valars d’être cruels.

« On ne confère pas autant de malheurs à quelqu’un pour qu’il monte aussi haut ensuite, » dites-vous. Vous avez raison. Les valars n’élaborent pas de plans aussi alambiqués. Mais contrairement à ce que vous semblez penser, la volonté divine est tout à fait surpassable. En ne choisissant jamais le chemin le plus simple, il est aisé de vaincre la volonté divine comme vous dîtes.

Alors oui, je crois qu’une force supérieure s’intéresse à nos faits et gestes de temps en temps. Mais je crois aussi que nos intérêts et les leurs sont différents et qu’on ne doit donc jamais leur faciliter la tâche.
Je crois que vous vous débrouillez fort bien en cela vous aussi, ajouta-t-il avec un sourire. Vous êtes l’exemple flamboyant de l’insoumission des hommes à leur destinée. Je trouve cela formidable. Mais vous pourriez faire bien plus.


Dolan marqua une pause afin de mettre de l’ordre dans ses pensées. Pour la première fois, il n’était pas certain de ce qu’il voulait dire. C’était plus un sentiment diffus difficilement exprimable qu’une certitude. Il se rapprocha de l’impératrice, se gardant juste de la toucher. Il ne savait pas comment elle réagirait. Il sentit néanmoins son parfum salé de corsaire, une odeur différente de celle de Loréalle, mais tout aussi agréable.

-Vous êtes à la tête du Harad, dit-il. En cela, vous avez plus de pouvoir que vous n’en avez jamais eu. Mais si vous ne faites rien de ce pouvoir. A quoi bon ? A quoi bon en être arrivé là ? Si vous mourriez demain –ce que je ne vous souhaite pas–, qu’aurez-vous laissé derrière vous ? Le Harad sombrera de nouveau dans le chaos. Vous avez passé votre vie à vous battre pour votre simple survie. A présent que ce problème n’en est plus un, vous pouvez enfin consacrer votre énergie à faire quelque chose d’autre. A vous seule de choisir quoi.

Sur ces mots, Dolan se laissa aller de nouveau contre le dossier de sa chaise, regardant l’impératrice du coin de l’œil, un léger sourire aux lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Azûul Li
Impératrice du Harad

Azûul Li
Nombre de messages : 324

Feuille de personnage
Race:
Possessions: Aucune.
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptySam 7 Juin 2014 - 17:52

Les Valars, Azûul Li en avait vaguement entendu parler au cours de sa vie, sans doute par des étrangers, lorsqu'ils invoquaient le nom de divinités qui lui étaient inconnues. Au Harad, il y avait plusieurs croyances plus ou moins proches, des divinités vénérées par les tribus et grandes familles des villes de l'Empire. Toutefois, même si le régime était stricte, il exprimait un désintérêt total envers les croyances, résultant en une liberté des religions.
Le diplomate des terres noires racontait sa propre foi, celle venue de loin, la foi la plus réfléchie peut-être. Il pouvait avoir raison, mais l'impératrice trouva inutile de se questionner sur l'existence de divinités qui se désintéressaient à l'existence du monde des vivants, fallait-il ainsi vivre disposer du cours de sa propre existence jusqu'à sa mort.
Lord Nalod réanima la conversation en ajoutant :


Mais vous pourriez faire bien plus. 

Après cela, Nalod approcha son visage vers celui d'Azûul Li. D'habitude, elle se serait reculée instinctivement voire aurait repoussé l'homme, mais elle ne fit rien ce soir-là, elle ne percevait pas bien les distances. L'envoyé du Mordor continua :

Vous êtes à la tête du Harad En cela, vous avez plus de pouvoir que vous n’en avez jamais eu. Mais si vous ne faites rien de ce pouvoir. A quoi bon ? A quoi bon en être arrivé là ? Si vous mourriez demain –ce que je ne vous souhaite pas–, qu’aurez-vous laissé derrière vous ? Le Harad sombrera de nouveau dans le chaos. Vous avez passé votre vie à vous battre pour votre simple survie. A présent que ce problème n’en est plus un, vous pouvez enfin consacrer votre énergie à faire quelque chose d’autre. A vous seule de choisir quoi. 

L'homme éloigna son visage et accola son dos à sa chaise.
Était-ce l'envoyé du Mordor qui parlait, appelant alors à une alliance avec son seigneur Sauron, ou était-ce l'homme qui buvait et conversait avec Azûul Li Ahäz ?
L'impératrice hésita à répondre dans un premier temps, ne connaissant le type de question qui lui avait été posé.
Nalod était un homme intéressant et faisait l'office d'un bon confident mais il était aussi très audacieux. Sans qu'Azûul Li ne prenne mal la franchise ni la prétention de son interlocuteur, peut-être parce qu'elle était sous l'effet du vin et des digestifs, elle choisit d'adopter la même prétention en lui répondant :


Sous-entendez vous que je n'utilise pas mon pouvoir ? N'avez-vous pas appris la remontée du pays ou bien sa victoire sur l'impératrice Thais Laelias du Gondor ?
J'utilise mon pouvoir chaque jour, Lord Nalod, et c'est bien celui-là qui vous fait manger à ma table.


La discussion allait à bon train et la nuit s'était à présent bien installée autour du Palais. L'impératrice se leva de son haut siège et se dirigea vers le balcon de la salle à manger car elle n'aimait pas rester trop longtemps à table, surtout qu'elle avait bu beaucoup et qu'elle voulait se dégourdir les jambes. Posant son dos contre le mur de l'entrée qui séparait la salle à manger du balcon, elle regarda les gardes du Palais qui faisaient des rondes avec des torches à la main, au loin, dans les quartiers de la ville, on pouvait également apercevoir des lumières qui se déplaçaient. Ces gardes, n'étaient pas là en si grand nombre avant l'arrivée d'Azûul Li et le couvre-feu imposé dans les Havres d'Umbar n'existait pas non plus. En fait, Azûul Li était bien sûre d'elle et était persuadée que son pouvoir avait été utilisé à bon escient.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t5536-azuul-li-corsaire-
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptyLun 9 Juin 2014 - 13:06

Sous-entendez vous que je n'utilise pas mon pouvoir ? N'avez-vous pas appris la remontée du pays ou bien sa victoire sur l'impératrice Thais Laelias du Gondor ?
J'utilise mon pouvoir chaque jour, Lord Nalod, et c'est bien celui-là qui vous fait manger à ma table.


Le sourire de Dolan s’élargit à cette rebuffade, devenant un rien malicieux.

-Donc il est quelque chose que vous désirez finalement, votre altesse. Vous désirez la grandeur du Harad. Et chacune de vos actions est un pas de plus en direction de ce but jamais tout à fait atteint.
C’est ma foi un noble objectif et je suis rassuré que ce soit le vôtre. Trop de tyrans ne voient que l’intérêt de leur propre personne et de leur dynastie et oublient qu’ils ont une responsabilité.


L’ambassadeur regarda l’élégante impératrice du Harad se lever et se diriger vers le balcon. Sans doute avait-elle besoin d’air. A la réflexion, Dolan songea qu’un peu de frais ne lui ferait pas de mal non plus. Le vin le rendait encore plus audacieux que d’ordinaire et il fallait qu’il garde la tête sur les épaules. Littéralement. En effet, si Azûul Li semblait plutôt bien disposée envers lui, un faux pas pourrait tout à fait amener sa tête sur le billot, il en était bien conscient.

Il ne put cependant s’empêcher d’admirer la silhouette gracieuse de l’impératrice se dessinant à la lumière de la Lune, alors qu’elle laissait son regard se perdre dans la nuit, appuyée contre le mur.

Dolan se leva à son tour et se dirigea d’un pas lent vers le balcon. Il s'arrêta à la rambarde et s'assit sur son rebord. L'air frais de la nuit lui fit un bien énorme mais pour une fois, sa mâchoire resta serrée alors qu'il reprenait la parole.

-J’ai bien sûr entendu parler de la remontée de votre pays. Et c’est avec plaisir que j’ai appris la chute de Thais Laelias. Elle méritait la défaite plus que n’importe qui d’autre.


Cela au moins était sincère. Sa voix s’était soudainement tendue en prononçant le nom de Thais Laelias. Il avait été son demi-frère pendant un temps et si cela l’avait amusé au début, il s’était vite rendu compte que sa « demi-sœur » était un démon avec une pierre à la place du cœur et qu’elle l’avait toujours considéré comme un imbécile.
Dolan s’empressa ensuite de redonner un peu de légèreté à la conversation.

-Et croyez bien que j’ai beaucoup aimé être l’invité de votre table. Il me faudra néanmoins encore quelques séances de ce type afin d’apprécier toute la finesse de la cuisine haradrime.

Un franc sourire illumina momentanément le visage de Dolan avant d’être à nouveau remplacé par un sérieux imperturbable. Il se releva et se tint bien droit en face de l'impératrice.

-Votre travail est loin d’être terminé. Et j’aimerais vous offrir mon aide. Demandez et je ferai mon possible pour vous assister. Et bientôt, le Harad retrouvera sa juste place parmi les grandes puissances de la Terre du Milieu. Avec vous à sa tête, c’est un service à toutes les Terres du Milieu que je rendrai.

Dolan se tut. Il avait soigneusement choisi ses mots. Azûul Li était libre d’interpréter ses mots comme bon lui semblait. Lui offrait-il son aide personnellement ou bien au nom du Mordor ? Avait-elle besoin d’un conseiller à la langue trop bien pendue ou de la puissance militaire du Mordor ? Peut-être les deux…
Revenir en haut Aller en bas
Azûul Li
Impératrice du Harad

Azûul Li
Nombre de messages : 324

Feuille de personnage
Race:
Possessions: Aucune.
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptyLun 9 Juin 2014 - 19:23

Nalod idéalisait peut-être un peu trop l'ancienne corsaire en disant qu'elle désirait la grandeur du Harad. Certes, Azûul Li avait cet objectif, mais c'était peut-être avant tout car le Harad lui appartenait.
Le diplomate changea de ton lorsqu'il parla de l'impératrice déchue Thais Laelias et de l'empire de l'Ouistrenesse, il semblait en tout cas bien au courant de la bataille qui avait conclu en la victoire des forces de l'est, mais Azûul Li ne s'occupa pas de ce point.
Lord Nalod parlait bien, il était captivant et savait manier la flatterie d'une part, les formalités et politesses, et l'humour d'autre part. Malgré le fait qu'Azûul Li n'ait pas souri lorsque Nalod avait fait sa remarque sur la cuisine haradrime, la femme regarda la table débarrassée sur laquelle seuls restaient encore les digestifs avec un petit rire étouffé. Sans doute, Nalod avait du être, dans sa jeunesse, un fameux séducteur. Drôle de destinée que de se retrouver à un poste de prestige au Mordor. Azûul Li s'était même posée la question si les femmes ne lui manquaient pas là-bas, car rares devaient-elles y être.
Son interlocuteur reprit de son sérieux et dit :

Votre travail est loin d’être terminé. Et j’aimerais vous offrir mon aide. Demandez et je ferai mon possible pour vous assister. Et bientôt, le Harad retrouvera sa juste place parmi les grandes puissances de la Terre du Milieu. Avec vous à sa tête, c’est un service à toutes les Terres du Milieu que je rendrai. 

L'impératrice regarda alors à nouveau l'homme au visage brûlé et ne répondit pas.
Elle ne savait pas comment interpréter cette proposition d'aide que lui confiait Nalod. Sa proposition semblait si personnelle, qu'Azûul Li comprenait cela comme si l'homme voulait se mettre à son service. En même temps, les deux n'avaient fait connaissance que dans la même journée, et quand bien même il semblait y avoir entre eux de réels intérêts partagés, cela pouvait paraitre étrange de la part de l'envoyé du Mordor de faire autant confiance à Azûul Li. Cette dernière était persuadée, évidemment, que Lord Nalod était le genre d'hommes qui lui manquaient tellement. Depuis qu'elle était au pouvoir, elle était entourée de conseillers qui étaient plus âgés qu'elle et qui ne faisaient que confirmer cela à chaque fois qu'ils lui adressaient la parole. Par ailleurs, chacun semblait veiller à ses intérêts, et Azûul Li n'arrivait pas toujours à discerner la manipulation de certains experts de son entourage, elle était une jeune femme d'action avant tout, guidée par des décisions hâtives, emplies de la conviction qu'elles étaient de source quasi-divine. Cela n'était pas mauvais en soi, mais il fallait le gérer de temps en temps.
Par ailleurs, Nalod avait une place des plus importantes au Mordor et il semblait peu probable qu'il souhaitait quitter son poste pour rejoindre le Harad. Au final, peut-être que Nalod avait fait exprès de créer cette ambiguïté, de poser cette question qui pouvait s'interpréter de plusieurs façons. Etait-ce là une façon de tester l'impératrice ? Peut-être même Lord Nalod faisait-il ici l'envoyé malin du Mordor et qu'il tentait d'amadouer Azûul Li. Cette dernière n'avait pris conscience de cela qu'à ce moment, alors que tant de choses avaient été dites. Certes, il ne s'agissait pas de secrets d'Etat qui avaient été confiées à Nalod mais plus des confidences personnelles, plus intimes et peut-être d'ailleurs plus chères à Azûul Li. Cette dernière décida de reprendre un peu de méfiance envers cet homme dont elle n'était plus sûre de ses intentions. L'impératrice, qui se tenait toujours contre le mur séparant le balcon de la salle à manger, croisa ses bras et s'approcha d'un pas lent vers le diplomate qui était assis sur la rambarde de pierre, à plus d'une dizaine de mètres du sol, comme elle avait pu le faire du temps où elle avait été corsaire, lorsqu'elle souhaitait créer une ambiance de menace potentielle envers ceux qu'elle interrogeait, sans vraiment menacer directement. Tout en marchant et fixant Nalod de ses yeux noirs dans l'obscurité de la nuit, elle lui demanda :


En quoi la réussite du Harad vous satisferait-elle ?

Lorsqu'elle arriva à son niveau, elle décroisa ses bras mais dévia subitement et vint s'appuyer contre la rambarde, juste à côté de lui, attendant la réponse de l'homme.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t5536-azuul-li-corsaire-
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptyVen 13 Juin 2014 - 18:45

Dolan observa l’impératrice qui s’approchait de lui à contre-jour des lumières vacillantes des torches qui brûlaient encore dans la salle à manger. Elle semblait perplexe. Bien entendu, elle ne lui faisait pas confiance, elle se méfiait même. Après tout, il était l’envoyé du Mordor, le pays du mensonge et de la manipulation par excellence.

En quoi la réussite du Harad vous satisferait-elle ? demanda-t-elle finalement.

Dolan ne répondit pas immédiatement, ne quittant pas l’impératrice des yeux alors qu’elle s’appuyait sur la rambarde, juste à côté de lui. Il ruminait sa réponse, choisissant ses mots avec soin.

-Vous savez... commença-t-il tout cherchant à croiser le regard d’Azûul Li, on ne devient pas ambassadeur du Mordor par hasard. Pas vraiment, en tout cas. Inutile de mentir : il se trouve que j’ai de nombreux comptes personnels à régler avec l’empire d’Ouistrenesse. Mais ce n’est pas la raison qui me pousse à le combattre. J’ai parcouru ces terres pendant assez longtemps pour me rendre compte que le véritable Mal, s’il existe, réside dans les plus hautes sphères de cette dynastie décadente, et non au Mordor. Je crois qu’il est urgent que les peuples de l’ouest changent de régime. Thais Laelias n’était pas le seul problème de l’Ouest, mais à peine un symptôme. Ce dont il faut débarrasser les Terres du Milieu, c’est de ce régime intégriste instauré par Tar Elessar, qui fut manipulé en son temps par les valars eux-mêmes via leur plus grand serviteur, l'istari Gandalf le Blanc.

Si Dolan était fier d'une chose depuis qu'il était amoché, c'était d'avoir profité de sa convalescence pour lire. Son œil rescapé, l'autre étant alors caché par des tonnes de bandages, avait lu plus de pages en trois semaines que ses deux yeux réunis dans toute leur vie. Il s’était entre autre intéressé de prêt à l’histoire de l’Empire d’Ouistrenesse et en était arrivé à ces conclusions plutôt personnelles, motivées par sa haine des valars. D’une manière générale, Dolan haïssait tout ce qui avait pouvoir sur lui, tout ce qui pouvait l’empêcher de suivre sa propre voie. Il reprit :

-La montée en puissance du Harad affaiblirait automatiquement l’empire d’Ouistrenesse. Il n’y a pas de place pour deux grands empires florissants sur cette terre. En cela, la réussite du Harad me satisferait pleinement.

L’ambassadeur scrutait la réaction de l’impassible impératrice. Un sourire étira ses lèvres alors qu’il ajoutait :

-Et peut-être cette réussite parviendrait-elle à amener un joli sourire sur votre visage. Je suis certain que cela l’embellirait plus encore. Voilà qui serait également hautement satisfaisant.

Immédiatement après avoir prononcé cette phrase, Dolan se maudit intérieurement. Il n’avait pas pu s’en empêcher. Pourtant, il s’était promis de ne plus jouer à être le charmeur qu’il était quelques années auparavant. Aujourd’hui, avec sa face défigurée, il devait être plus ridicule qu’autre chose.
Revenir en haut Aller en bas
Azûul Li
Impératrice du Harad

Azûul Li
Nombre de messages : 324

Feuille de personnage
Race:
Possessions: Aucune.
Statut:
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptyMar 17 Juin 2014 - 19:53

Lord Nalod avait une approche intéressante et, finalement, invraisemblable : il se battait pour une cause bien plus grande que l'intérêt d'une nation, il s'opposait à un système instauré par les peuples libres. A ce sujet, Azûul Li était indifférente, tant qu'aucun de ces modèles ne parvienne dans son pays. En tout cas, le diplomate du Mordor montrait qu'il était bien plus instruit que l'ancienne corsaire.
Mais ce que l'impératrice avait constaté, c'est que son propre intérêt et celui de Nalod n'étaient pas opposés, et qu'ils pouvaient même s'allier dès lors que l'envoyé des terres noires désirait la montée en puissance du Harad afin d'affaiblir l'Ouistrenesse. En tout état de cause, l'Empire du Harad s'était montré fort en venant à l'aide de l'Empire pour détrôner Thais Laelias, et le départ d'Azûul Li avec les milliers d'esclaves rebelles à Tar Elessar avaient montré une menace potentielle de la part de l'impératrice du Sud. Les hommes du Gondor avaient compris que l'aide qu'avait fourni le Harad allait être la seule et qu'en aucun cas ils ne pouvaient compter sur ce pays dont les intentions étaient inconnues voire douteuses. Quant à Azûul Li, elle n'avait jamais voulu former d’alliance avec l'Empire de l'Ouistrenesse. Dès le départ, elle avait haït, tout comme son peuple, cet Empire qui avait participé à la ruine du Harad. Elle l'avait encore plus détesté lorsque Alcibiade l'avait mise en prison avec ses hommes du temps où elle avait été corsaire, ralentissant ainsi ses plans pour monter au trône du Harad. Même si elle avait collaboré avec l'amiral Alcibiade au cours de la bataille de la Trouée du Rohan, elle n'avait cessé d'être méfiante envers cet homme et elle gardait son propre intérêt en tête. En somme, on pouvait constater une ouverture vers le Mordor plus souhaitée, par les haradrimes, que vers l'Ouistrenesse et les autres peuples libres de la Terre du Milieu.


Et peut-être cette réussite parviendrait-elle à amener un joli sourire sur votre visage. Je suis certain que cela l’embellirait plus encore. Voilà qui serait également hautement satisfaisant. 

A cet instant, les yeux de l'impératrice se plissèrent comme de colère. Personne n'avait jamais osé faire de remarques sur son sourire, du moins pas de cette façon. Certains avaient déjà essayé de le faire remarquer par ironie, ce qui s'était toujours soldé par une vengeance plus ou moins grande de la part d'Azûul Li. Cette fois-ci, il s'agissait d'une remarque gentille et charmante, mais c'était aussi vexant. Peut-être était-ce féminin de se vexer pour une telle remarque. En tout cas, l'impératrice ne manqua pas de le faire savoir à son invité car elle se leva et sans même regarder Lord Nalod, elle pris le pas de sa chambre. Avant de passer le seuil de la porte du balcon, elle lança juste :

Vous trouverez des femmes qui vous souriront dehors, sous les murs des maisons, non loin d'ici. Bonne nuit.

Ce n'était pas une grande colère, juste celle d'un soir. Le diplomate allait savoir quels types de remarques l'impératrice n'appréciait pas et cela montrait aussi en elle un côté féminin qui, bien souvent, semblait manquer en elle.
En tout cas, pour le rapprochement entre le Harad et le Mordor semblait en bonne voie.
Revenir en haut Aller en bas
https://rpglordoftherings.forumactif.com/t5536-azuul-li-corsaire-
Admin
Fondateur Adulé

Admin
Nombre de messages : 1435

Feuille de personnage
Race: Humain
Possessions: Dormegil (épée)
Statut: Joueur(se) actif(ve)
Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 EmptyMer 18 Juin 2014 - 18:33

Dolan avait eu raison de se mordre la langue après son compliment maladroit. Il aurait du tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de sortir son ânerie. Mais la réaction d’Azûul Li, même s’il aurait pu la prévoir, lui semblait disproportionnée. Ne voulant pas la quitter sur une mauvaise note, il se leva à sa suite et l’interpela alors qu’elle était sur le point de quitter la pièce :

-Votre altesse, je vous prie de m’excuser. Ma dernière phrase était déplacée.

A grandes enjambées, il rejoignit l’impératrice sur le seuil du balcon. Elle ne se retourna pas pour autant, aussi Dolan éleva la voix dans son dos. Pas question de passer pour le dernier des imbéciles devant Azûul Li.

-Mais vous devriez vraiment prendre en considération ce que je viens de dire. Comme un conseil amical, j’entends. Vous gagneriez beaucoup en apprenant à sourire. Un sourire peut tout faire. Il peut vous gagner la confiance d’un sceptique, la fidélité d’un traître, … l’amour d’un peuple. Tout ce que toutes les armées du Mordor ne pourront jamais vous apporter.
Vous ne pourrez pas régner éternellement en terrorisant vos subordonnés. Je l’ai bien vu au repas : pas un d’entre eux n’a osé vous contredire, ni même émettre un avis différent du vôtre. A aucun moment. Oh ils sont fidèles, pour sûr ! Mais ils ne vous aiment pas. Vous devez susciter en eux une vraie raison de croire en vous, de se battre pour vous s'il le faut !
Sauron lui-même sait se livrer au délicat exercice de la séduction lorsque le besoin s’en fait sentir. Je crois que c’est essentiel pour un dirigeant.


Dolan allongea encore le pas pour dépasser Azûul Li et se retourner vers elle. Il avait retrouvé tout son sérieux.

-Voilà mon dernier conseil pour ce soir. Il est temps pour moi de me retirer. Je vous souhaite une bonne nuit, votre altesse. Nous nous reverrons sans doute demain pour mettre sur papier nos engagements. Et ceux de nos pays respectifs également. La nuit porte conseil paraît-il.

Sur ces mots, Dolan s’inclina et prit la direction des appartements qui lui avaient été alloués. Il faisait tout pour ne pas le montrer, mais il était vexé comme un pou par la réaction épidermique de l’impératrice. Il hésita pendant un court instant à aller voir ces fameuses femmes souriantes qui se trouvaient apparemment en bas des murs des maisons proches du palais mais se ravisa. Assez de goujaterie pour une nuit, décida-t-il.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Infos fermées
MessageSujet: Re: Le palais rouge   Le palais rouge - Page 39 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Le palais rouge
Revenir en haut 
Page 39 sur 39Aller à la page : Précédent  1 ... 21 ... 37, 38, 39

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Chroniques d'Arda :: Corbeille :: Archives RP Pré-reset :: Harad-
Sauter vers: