Chroniques d'Arda
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 Quelque part dans la campagne d'Edoras...

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Erïac Blancorbeau

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MessageSujet: Quelque part dans la campagne d'Edoras...   Quelque part dans la campagne d'Edoras... EmptySam 16 Avr 2016 - 20:01

L’épaisse rosée matinale, qui gorgeait l’air d’une vitalité époustouflante, semblait raviver toute la nature environnante. Derrière la porte de leur abri, les étalons s’éveillaient doucement, encore engourdis par la tendresse d’un sommeil sans songes. La paille humide craquait sous leurs lents mouvements, faisant glisser quelques gouttes sur la terre molle où se dressaient, infaillibles telles des tours contre le vent, leurs musculeux jarrets. Des hennissements de salutations se firent entendre dans la pénombre vacillante, accompagnés du son grinchant d’un verrou de fer rouillé. Des pas suivirent, maladroitement, dans la boue détrempée qui couvrait l’allée entre les compartiments.
   
   « Bien le bonjour, fidèles destriers des honorables plaines verdoyantes de mon bon pa… » La voix se stoppa, interrompue par l’entrechoquement d’un corps avec quelques ustensiles de métal. Un sceau vint rouler contre l’abri d’une des fières créatures qui étira son cou pour tenter d’atteindre le grain répandu. « Non ! Non de non ! Tout cela n’est pas pour toi ! Si je t’engraisse, ton maître et le mien me couvriront de coups ! » Des agitations vives et gauches se firent entendre dans l’obscurité grisâtre de l’écurie. Le grain retourna au sceau, imitant le son que font les instruments de pluie de ces contrées arides ; ces cylindres de bois que les enfants du Deuxième Âge secouent avec vélocité et entrain, en espérant que leur danse mystique sort les Valars de leur sommeil et qu’à leur réveil ils soient assez cléments pour leur offrir une douce averse, puisée dans leurs chaudes larmes.
 
    Enfin, l’ombre se dissipa, vaincue par la lumière d’une torche pénétrant dans l’étable. Un vieil homme la tenait pour éclairer la salle depuis le dehors. Il se glissa dans l’entrebâillement de la grande porte ferrée et soupira en scrutant son apprenti, un jeune garçon d’écurie, pataugeant dans la terre boueuse, les bras tendu vers un sceau, le visage couvert de grains collants. « Cesse donc d’t’prendre pour un nain ! Tu vois pas dans l’noir, et cette écurie, c’est pas une mine pleine de je sais pas quels produits inflammables ! Prends donc une torche quand il fait noir ! C’est pas plus bête qu’ça ! Pesta le vieillard en relevant d’une main ferme le jeune homme par le col de son pourpoint de cuir.

-Mais Père ! Si jamais j’use de la moindre luminosité que ce soit, je prends le risque inconsidéré de m’exposer à la vue des Trolls, des Ours, ou pire encore, que sais-je, d’un dragon passant là en vadrouille à la recherche d’un trésor ! Argumenta le jeune apprenti en tremblant, ses doigts s’arrachant du visage les petites croupes de grains agglomérés avec la boue.

-Un trésor ? J’en vois pas un ici ! J’vois que des ch’vaux affamés et un sale gosse qui joue avec leur pitance !... Des dragons ? T’en foutrai moi des dragons ! Y’a pas plus de ces bêtes-là dans le Rohan qu’il n’y’a d’cervelle dans ta caboche ! Quant aux Trolls et aux Ours, ne t’inquiète donc pas qu’ils ont bien mieux à faire que de venir à Gris-Sabot ! Beugla le vieux palefrenier en prenant le sceau de grains des mains du jeune homme.

-Tout à chacun, dans toute la Terre du Milieu, a mieux à faire que de venir à Gris-Sabot… »  Répliqua-t-il dans un murmure soupirant.

   Aussitôt, plus vivement que ne le laisserait paraître son âge, le vieillard l’attrapa au collet et le tira vers lui, dressant un gros doigt charnu devant ses yeux. Son visage était déformé par la colère : ses yeux noirs se nichaient au fond de leur orbite, cachés sous l’épaisse ligne velue de ses sourcils broussailleux ; sa bouche se déchirait, dévoilant des dents jaunies et rongées par le temps ; et son nez, une espèce de poire pourrie, ouvrit grand ses narines d’où s’échappa un souffle rauque. « Remercie la bonne espérance de t’avoir mis sous mon toit plutôt que d’m’maudire ! Sans moi, t’serais mort d’froid ! C’n’est p’t’être pas les Jardins de je ne sais quel roi Elfe de mes deux, mais c’est ici que tu manges et couches ! Respecte un peu ce village pour ce qu’il te donne en te demandant si peu ! Et si t’es trop fier pour ça, p’tit coq, respecte toi au moins assez pour cesser d’t’plaindre ! » Le vieil homme, presque rendu bossu par l’arc que dessinait son dos usé par les travaux, semblait s’être transformé en un terrifiant colosse lorsqu’il avait prononcé ce sermon. Il projeta avec un geste de mépris le jeune homme, changé en léger sac de plumes, contre la porte d’un des abris, d’où un cheval sous l’empire de la faim vint essayer de lui brouter la chevelure noire en bataille où se trouvaient encore quelques grains d’avoine.
   
   Se débattant avec la bête soucieuse de se nourrir, le garçon d’écurie parvint finalement à se relever, et quitta aussitôt, d’un pas grincheux, la grange. Il courut avec rage jusqu’à une butte avoisinante, un tertre funéraire sous lequel était enterré les aïeux trépassés du hameau de Gris-Sabot et des plus petites communes de la région. Prenant appui sur la stèle dressée en l’épicentre du monticule, il gravit les derniers mètres qui le séparaient du sommet. Parvenu au point le plus haut, duquel il gouvernait la plaine verdoyante caressée par les vents de l’aube naissante, il expira longuement en fixant l’astre levant. Le temps sembla se suspendre quelques instants : le silence salua, et toute la vie de la nature le respecta. Le vent même, alors qu’il ne fait en ce pays que hurler depuis le prime jour qui fut jusqu’au dernier qui viendra, qui vient s’écarteler aux quatre coins comme un empereur fou voulant sur toute chose régner, en tout lieu imposer sa parole triomphante, se tua pour écouter le jeune homme : « Sois en bien sûr, Erïac de Blancorbeau, un jour, tu verras, tu quitteras ce bourg maudit, et tu iras là où les routes te mèneront, de cavernes profondes en hautes montagnes, de mers agitées en calmes forêts, de sombres donjons en somptueux palais… Un jour, tu verras… » Sa voix s’étouffa dans un léger sanglot de colère qu’il réprima d’un raclement de gorge. « Les Chevaliers ne pleurent point. »



(HRP) Premier petit RP introductif d'Erïac pour dresser le décor et donner quelques impressions de mon personnage et de ses aspirations. Je reconnais m'être inspiré de la scène mythique du lever de soleil sur Tatooine pour le dernier paragraphe, mais l'aube comme instant de découverte du futur héros n'a pas été inventée par George Lucas Razz (HRP)
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Erïac Blancorbeau

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MessageSujet: Re: Quelque part dans la campagne d'Edoras...   Quelque part dans la campagne d'Edoras... EmptyMer 20 Avr 2016 - 19:58

Les journées dans la profonde campagne verdoyante d’Edoras ont l’adorable particularité de toutes se ressembler. Les provinciaux sont des gens simples, au mode de vie simple. Les citadins s’encombrent d’une multitude effrayante de tracas, de ridicules soucis sans le moindre intérêt ; alors qu’il leur suffirait de suivre le modèle de leurs voisins ruraux.
 

  Erïac, en sa qualité de garçon d’écurie, avait donc, selon la mode de la campagne, nettoyé les abris à chevaux, comme chaque jour, vérifié leurs fers, comme chaque jour, changé ceux qui étaient défectueux, comme chaque jour, brossé la crinière de ces fiers étalons, comme chaque jour, rossé les plus indicibles, comme chaque jour, disposé leur selle, comme chaque jour, et les avait finalement vu repartir sur les routes sinueuses du Royaume de la Marche, chevauchés par de valeureux cavaliers en armures rutilantes se destinant à l’accomplissement prodigieux de formidables aventures… Mais lui, il était là, adossé à un des pilier porteur de l’étable, sa pipe fumante… Comme chaque jour.
 

 Le dernier canasson quittant le domaine, il alla remplir une cuve de cuivre au puit ; il la gorgea jusqu’à ras bord de cette eau glacée qui, compte-tenu des précipitations si courantes dans la région, était d’une abondance insouciante. De ses bras fins et musclés, il la souleva et la porta dans les combles de la grange où il avait ses humbles quartiers. Trois planches de bois tenant lieu d'armoire, quelques sacs de paille broyée comme divan, et un grand coffre de bois qui débordait de colifichets en tous genre. C’était là sa demeure, son palais. Il l’avait longuement négocié avec Braliar, le vieux palefrenier. Le propriétaire s’offusquait d’être ainsi amputé d’une part de ses biens. Certes, il n’avait pas d’autre enfant et, de par son âge, n’allait plus avoir grand-chose d’autre à lui que quatre planches sous terre, mais les terriens ont cette obsession de la terre qui leur donne l’impression que leur résidence a fusionné avec leur propre anatomie et qu’alors leur en prendre une part aboutirait chez eux à une infirmité. Il aurait préféré qu’Erïac reste à ses côtés dans l’honorable cahutte qui lui servait de maison ; dans ces conditions il aurait préservé un droit de regard sur toute chose, ce qui lui aurait conféré le sentiment de posséder encore la totalité de son petit monde. Mais les conquêtes d’une nuit que parvenait parfois à faire le jeune garçon d’écurie l’avait résigné ; il était trop las de devoir expulser au petit matin les donzelles encore ivres de passion qui se débattaient avec la hardiesse des corps frais et éveillés.


   Erïac savourait ce petit sanctuaire de pleine liberté. Il se lava longuement, s’attachant à retirer jusqu’à la dernière trace de boue plaquée sous un ongle. Propre, il avait le sentiment grisant d’être un tout autre homme : un riche chevalier mandaté par le roi pour l’accompagner dans un de ces repas diplomatiques qui se finissent toujours par une formidable danse et quelques mains baladeuses qui parviennent parfois à agripper suffisamment bien leur butin pour ne plus le lâcher avant l’aube. Il se vêtu de son pourpoint propre ; il avait pris l’habitude de porter toujours le même pour les travaux de l’écurie et l’autre pour ses moments de détente dans le village. L’un puait la terre détrempée et le crottin de cheval, l’autre la sueur des ébats et l’alcool frelaté. Il s’en accommodait en rêvant que le premier sentait en réalité le souffle cendreux des dragons, et le second le parfum des comtesses et du vin de cour. L’esprit des jeunes gens a de formidables pouvoir sur leur perception du monde.


  Erïac saisit finalement un minuscule éclat de miroir tâché et se scruta, morceau par morceau, au travers de ce reflet peu avantageux. Il l’avait retiré un soir du sabot d’un cheval de diligence qui avait brisé malencontreusement la petite glace de poche d’une envoyée du Gondor, une ravissante jeune femme, fille de noble accompagnant son père pour un banquet. Il avait tenté de recomposer l’objet en rassemblant les pièces éparpillées dans la chair de l’animal, mais trop de fragments avaient été égarés sur le chemin. Penaud, il était venu demander le pardon à la haute dame pour n’avoir réussi à la combler, les éclats amassés dans ces mains. La jeune noble l’avait gratifié d’une chaste caresse sur le front avant de le remercier d’avoir au moins essayé. Tombé amoureux, Erïac conservait précieusement ces petits bouts de miroir comme des reliques d’une passion passée. Après s’être minutieusement inspecté, il rangea l’éclat dans le coffre, avec ses pairs au sein d’une bourse de cuir, et quitta son modeste château pour rejoindre l’auberge de Gris-Sabot, « l’Abreuvoir », que tenait son ami Hogar.

(HRP)
J'invite ceux qui le désire à venir incarner un des clients de la taverne, en tant que joueur ou PNJ selon les possiblités Very Happy (HRP)
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Idril Felagund
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MessageSujet: Re: Quelque part dans la campagne d'Edoras...   Quelque part dans la campagne d'Edoras... EmptyLun 25 Avr 2016 - 0:54

"Bon ! J'en peux plus de toute cette boue ! ça fait des jours qu'il pleut, y'en a marre." râlais-je en mettant le pied dehors ce matin là.
J'avais en lisière de la forêt un chalet en bois, à moitié encastré dans le flanc d'une colline, et quand il pleuvait, je pouvais voir par la fenêtre des torrents d'eau dévaler la pente le long du petit canal que j'avais creusé pour mes besoins. Quand c'était comme ça, et autant dire que par ici, ça l'était souvent, le bassin en pierre ou j'abreuvais mes bêtes et où je gardais l'eau débordait de toute part.

Je m'assis sur le banc en pierre devant la maison pour chausser mes bottes, tout en contemplant le paysage alentour. L'herbe était abondante, et verte. On pouvait voir que l'hygrométrie n'était pas au beau fixe...L'air était humide, et le ciel comportait une nuée de moutons blancs. C'était un de ces jours où le temps morose n'invitait pas à une longue randonnée. Habituellement, je me trouvais une agréable clairière pour poser ma plume et mes carnets, mais aujourd'hui, je choisis de me rendre plutôt au petit patelin que l'on pouvait apercevoir à l'horizon, à condition de posséder une bonne vue. C'était une sorte de petite tâche grouillante, et quand le vent soufflait dans le bon sens, je pouvais parfois entendre le chant des coqs.
"Gris-sabot...Gris-sabot...amusant comme nom, pour un village étape ! D'ailleurs, en parlant de sabot..." songeais-je. J'émis quelques courts sifflements, dans des tons ni trop aigus, ni trop graves. L'accent était essentiellement tonique.
Bientôt, je ne tardais pas à entendre un bruit de joyeuse galopade. Amir accourait, accompagné de chevaux sauvages que je reconnaissais. J'aimais les peindre, et parfois, la nuit, je partais les rejoindre pour les monter, seul dans l'obscurité mère, avec le plaisir solitaire de celui à qui la terre appartient l'espace d'un seul instant. Leur flanc chaud, leur dos musclé, leur puissance protectrice...tout en eux m'inspirait et me faisait sentir à quel point j'étais dans leur bonnes grâces lorsqu'ils me laissaient les caresser.

"Amir ! Allez, viens là mon grand ! Ho hooo, du calme !" m'exclamais-je, minuscule face à cette grande bête qui se trémoussait d'excitation. Suivi de ses compagnons de jeu, il fit plusieurs fois le tour du chalet en galopant. Quand ils étaient dans cet état d'esprit, mieux valait prendre son mal en patience, parce que ça pouvait durer une heure. Je les laissais courir un moment, m'occupant de réunir les quelques affaires que j'allais vendre au village, puis lorsque je fus prêt, je sifflai à nouveau. Amir vint jusqu'à moi, et commença à entreprendre de me renverser, rien que par jeu.

"Hé, ça suffit ! Mais oui tu es gentil ! Mais oui...haaa haha, arrêtes, tu me chatouilles ! Ahlala..." riais-je devant ses démonstrations affectueuses. Sa longue crinière me caressait le cou et frottait contre mes oreilles qui étaient mes deux points sensibles, ce qui ne manquait pas de me faire me tortiller à chaque fois en essayant de me contrôler pour ne pas rire. Avec Amir, c'était peine perdue !
Je parvins tout de même à l'harnacher avec mes paquets, et à monter en selle.

"Et bien ! Tu es particulièrement en joie, aujourd'hui !" fis-je en le caressant derrière les oreilles. Tapotant son encolure avec fermeté, je lui fis quelques câlins ainsi qu'un tour rapide pour vérifier que tout était bien à sa place, puis nous nous mîmes en route. Les autres chevaux se dispersèrent, s'occupant de brouter tranquillement la belle herbe grasse qui régnait en maître.


Durant le chemin, une légère bruine se mit à tomber, qui ne dura pas longtemps, mais qui témoignait néanmoins de l'incapacité du ciel à prendre une décision quand au temps qu'il devait faire. Je rabattais la capuche de mon ample cape grise sur ma tête et continuais ma chevauchée, imperturbable. Les collines se succédaient les unes après les autres, et à chaque fois que je me trouvais au sommet de l'une d'entre elles, j'en profitais pour vérifier que je me dirigeais bien toujours dans la bonne direction. Je n'étais pas installé au Rohan depuis très longtemps, et ce coin-là m'était encore relativement inconnu. C'était d'ailleurs la première fois que je me rendais à Gris-Sabot...

Combien d'habitants y avait-il, pourrais-je vendre mes produits, comment les villageois de ce patelin réagiraient-ils en voyant un elfe...Autant de questions que je me posais et auxquelles je n'obtiendrais de réponses qu'une fois les pieds dans le plat ! Quoiqu'en ce qui concernait mes origines, je comptais bien m'efforcer de rester discret. Je n'aimais pas spécialement les regards qui s'appesantissaient sur moi dans certaines villes humaines, quand j'avais envie de profiter du soleil sans me cacher sous ma cape. "Aaaah, ne peut-on jamais être tranquille ?..." pensais-je soudain, bien installé sur Amir. La bruine avait cessé, et j'en profitais pour gagner quelques instants de répit avant l'arrivée, qui se faisais proche. Je me rends compte aujourd'hui que j'étais bien naïf, alors même que j'approchais de Gris-Sabot en réfléchissant sur les relations entre les peuples. Pouvais-je savoir dans ces instants que je deviendrais diplomate de Lothlorien ? Rien ne m'y prédisposait. Finalement, une existence, aussi longue soit-elle, n'était peut-être bien que le fruit d'une succession de hasards...

Dissimulant ma nature sous ma capuche un peu avant de passer les portes du village, je décidais tout d'abord de me rendre à la taverne. Premièrement, j'avais envie de me sécher un peu, et ensuite, c'était un des meilleurs endroits pour obtenir quelques renseignements sur le village et son rythme de vie. J'avisais une enseigne de bois qui pendait à une barre de fer forgé. "L'Abreuvoir..." était-il inscrit en lettres un peu écaillées. Bien qu'ayant visiblement subi les outrages du temps, elle continuait de se balancer, fidèle à elle-même, avec le vent qui soufflait par petites brises.

"Restes tranquille Amir. Et surveilles bien la marchandise ! " chuchotais-je à son oreille en sindarin avant de rentrer dans l'établissement. Vu de l'extérieur, il semblait un peu vieillot, mais à l'intérieur, je remarquais qu'il résidait tout de même un certain confort. Il y avait pas mal de monde, ce qui m'arrangeait assez bien en fin de compte.

"Bonjour ! Je prendrais une chambre pour la nuit s'il vous plaît...s'il en reste, cela va de soi." dis-je à l'homme derrière le comptoir, la tête légèrement baissée afin que mon visage reste à peu près dans l'ombre des chandelles et de la capuche. Il y avait assez de monde pour qu'avec un peu de malchance, toutes les chambres soient prises. Cependant, la main du tenancier posa sur le comptoir une petite clef rouillée, et je mis en argent comptant la somme indiquée sur une plaquette de bois au mur. "Bon, voilà qui est fait..." songeais-je en me dirigeant vers le feu. Peine perdue, toutes les places étaient prises !
"Aaaah pas de chance cette fois-ci." soupirais-je dans ma tête avant de gagner une des tables installées dans le fond de la pièce. "Au moins, l'éclairage n'est pas fameux, et on ne viendra surement pas m'embêter !". Le futur allait me donner tort...Je m'installais tranquillement et regardais autour de moi. J'avais eu la veine de trouver une table de libre, en fin de compte ! Pour un petit village, je trouvais qu'il y avais pas mal d'animation...Cela me laissait l'espoir de vendre une bonne partie des quelques objets que j'avais apportés. Essentiellement des ustensiles pour la vie quotidienne, d'ailleurs. Quelques produits alimentaires aussi...Rien de bien cher, il fallait que ça parte facilement. Le tout provenait des quelques bêtes que j'élevais, et de ce que je savais faire de mes mains. Ebéniste principalement, sculpteur et tourneur ! "Plus berger, poète et musicien à mes humeurs" souriais-je, pensif.



[Hrp: Voilà voilà Wink J'espère que cette réponse te convient ! Puisque le sujet était ouvert, je me suis permis ! je n'ai pas osé décrire trop les personnages ou la taverne, puisqu'il est plus logique que cette part revienne à Erïac, qui a toujours connu ces lieux Smile ]
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Erïac Blancorbeau

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MessageSujet: Re: Quelque part dans la campagne d'Edoras...   Quelque part dans la campagne d'Edoras... EmptyJeu 28 Avr 2016 - 21:51

Distrait par ses innombrables pensées, Erïac atteint finalement l'entrée de l'auberge de Hogar, après avoir bravé la bruine épaisse et glaciale et les congères de boue qu'elle formait à chaque fois que le niveau de la terre fluctuait. Le sol semblait vivant sous ces intempéries ; il suait à fines gouttelettes et avait les mouvements lents et lourds qu'on les animaux trop chargés. Peut-être la Terre du Milieu en avait-elle assez de porter les enfants des Valars? Arda allait peut-être, d'ici quelques temps, faire une violente ruade qui changerait à jamais la face du monde? Ou peut-être n'était-ce qu'une pluie?...

 La grande porte de bois de la taverne s’entrouvrit au son déchirant de ses gonds rouillés par la rognure continuelle de l'humidité. Aussitôt, les odeurs assaillirent le jeune garçon d'écurie : Hogar avait fait une soupe de poireaux et de carottes avec les restants de la dernière potée, et avait fait recuire le morceau de jambon à l'os pour le présenter aux nouvelles têtes ; la bière coulait déjà à flots dans de nombreux gosiers, et certains d'entre eux n'hésitaient nullement à lâcher quelques rots bien gras ; dans un coin, un vieux fermier tirait vaillamment sur sa pipe comme un jeune homme aux poumons neufs ; le tout couvé par le parfum de bois brûlé qui s'échappait de l'âtre central, une énorme cheminée de pierres noires où s'agglutinaient les moins bien vêtus. Simultanément aux odeurs, vint l'assaut des bruits, une véritable cacophonie : certains soldats en patrouille discutaient manœuvres militaires et état des troupes ; quelques voyageurs échangeaient sur les spécificités de la région ; un nain frappait sa choppe contre le comptoir pour signifier sa volonté d'en reprendre une pleine ; une demoiselle discutait avec un homme fort vieux qui la rassurait à chaque fois qu'elle posait ses yeux inquiets sur le rat qui, dans l'angle du bar, grignotait un morceau de pain rassis ; et on entendait encore par dessus tout cela l'agitation que connaissent communément les étages de ce genre d'établissement, réservés au chambres où stationnent les plus fortunés, assez souvent bien accompagnés. Vinrent finalement, après que fut passé l'éblouissement conséquent à la profusion soudaine de lumière, les couleurs de tout ce joyeux chaos : le feu rougeoyait dans le foyer grillagé, donnant naissance à des ombres dansantes sur le murs et le plafond à caissons ; les capes tachées de boue voletaient, soulevées par le vent qui s'incrustait par l'entrebâillement de la porte ; les chopes, remplies à ras bord, s'entassaient sur les tables et les coins du bar, portées par Ysëolda, la serveuse de la taverne aux courbes généreuses et à la longue tresse blonde ; et derrière le comptoir, par delà ses deux énormes moustaches broussailleuses, Hogar souriait, son torchon à la main, vaguement occupé par la plonge.

"Holà mon bon ami Hogar! Bien le bonsoir, ma belle dame Ysëolda!"
déclara avec enthousiasme et entrain Erïac en écartant grand les bras pour saluer l'assemblée. Hogar eut une rire nerveux et accrocha son torchon à son tablier sous lequel semblait débordé son large ventre. Il fit quelques signes de main au garçon d'écurie, l'invitant à le rejoindre au comptoir. La serveuse, occupée à garnir de pintes les tables déjà couvertes de chopes vides, ignora royalement le jeune homme.
"Viens donc ici, toi !" rugit le tavernier en passant sa grosse main sur son crâne rasé.
-T'ai-je tant manqué depuis hier soir? N'es-tu plus capable de te passer de ma si sympathique compagnie? ricana Erïac
-Je me passerai bien de ton ardoise !" répliqua avec cynisme l'aubergiste en accueillant à bras ouverts le jeune endetté.

Après une chaude accolade échangée entre les deux hommes, Hogar la réalisant avec une certaine forme de paternalisme, Erïac se dégagea du comptoir, une choppe de bière blonde à la main. Il s'accouda à une chaise sur laquelle reposait, les yeux mi-clos, un vieil homme en haillons, venu se réchauffer les os près du feu. Il reconnaissait quelques têtes dans cette masse informe qui constituait la clientèle de "l'Abreuvoir" : la plupart n'était que des fermiers, des marchands itinérants de la région, ou des patrouilleurs habituels du hameau. Outre cette populace somme toute commune, quelques individus sortaient du lot...

Le regard du jeune homme s'attarda sur la jeune femme accompagnée de son père. Elle avait tout de la diva aristocratique : une robe inappropriée au voyage, un regard empli de dégoût et de mépris partout où il daignait se poser, et ses petites mains blanches qui semblent être celles d'une créature étrangère à ce monde de boue et pluie. Après avoir largement admiré sa forte poitrine blanche qui brillait à la lueur des flammes de l'âtre, tristement enfermée dans le carcan serré de son corset, Erïac but une rasade de bière et essaya de détourner son regard.
Au fond, derrière la foule amassée se débattant pour trouver une chaise encore libre, trônait discrètement dans l'ombre une silhouette encapuchonnée, seule à une petite table. Erïac fronça les sourcils. Il n'arrivait pas à reconnaître le moindre signe distinctif qui eu put le renseigner sur l'identité de ce fantôme. Il fit un signe de main à Hogar, sans quitter des yeux la capuche qui dissimulait le visage du mystérieux client : "Dis moi mon ami, l'homme là-bas qui se cache sous son manteau comme si la pluie perçait ton toit, qui est-il?"
-Je ne connais toutes les têtes que j'sers ! Je travaille ici, moi ! Je ne passe pas mon temps à courir la donzelle !" lâcha l'aubergiste dans un rire gras

Erïac but une seconde gorgée de bière et plissa les lèvres, en frottant les picots de poils qui trouaient de noir son menton.
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Idril Felagund
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MessageSujet: Re: Quelque part dans la campagne d'Edoras...   Quelque part dans la campagne d'Edoras... EmptyDim 15 Mai 2016 - 15:27

J'étais plongé dans mes pensées lorsque soudain, la porte s'ouvrit avec un grincement déchirant. Un jeune humain entra, qui ne semblait pas disposé à être discret lui, car il lança une joyeuse salutation, qui fit rire l'aubergiste. Ainsi le tavernier s'appelait Hogar....C'était toujours bon à savoir ! Quant à la dénommée Ysëolda...je devinai que ce devais être la serveuse aux formes maternelles qui portait ce prénom.
Au vu de l'amitié que semblait lui porter l'aubergiste, malgré apparemment une ardoise qui égalait déjà bien celle de la plupart des gens d'armes qui rentraient de campagne, le jeune homme paraissait les connaître depuis longtemps. Il était donc un habitué de ce village...

"Parfait, c'est exactement ce dont j'avais besoin ! Il doit bien savoir si il existe un marché digne de nom dans les environs !" pensais-je avec enthousiasme.

Amusé par le caractère exubérant du garçon, qui agissait déjà comme un véritable homme, accoudé de la sorte à une chaise en buvant sa bière, je patientais un peu avant d'aller à sa rencontre, pour l'observer. Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant son regard s'attarder considérablement sur une jeune fille, superbement vêtue et sans aucun doute bien née. M'intéressant également un peu à elle, je fus attristé de constater que visiblement, ses manière et ses mœurs n'était pas à la hauteur du prestige de sa naissance. Mon père était issu de la noblesse elfique, mais ma mère venait du peuple. Pourtant, ses manières étaient telles qu'elle en avait à revendre auprès des jeunes aristocrates imbues d'elles-même. Si elle allait droit au but avec franchise, sans se soucier de choquer quelqu'un quand elle avait quelque chose à dire, elle possédait tout de même un grand raffinement, et savait très bien se tenir. La noblesse de son âme n'avait aucunement besoin de titres pour se révéler aux yeux de tous, et ceux qu'un mariage avec mon père lui avait donné ne servaient qu'à dire aux sots ce que tous les autres savaient voir.
Cependant, je ne pouvais blâmer entièrement cette jeune personne hautaine pour son attitude, car bien souvent, les parents étaient davantage encore en tort dans l'affaire. Peut-être n'avait-elle pas eu la chance de grandir auprès d'une famille bien éduquée ? L'Homme qui l'accompagnait semblait pourtant brave et honnête, sans condescendance aucune.
Me fixant de nouveau sur le garçon, je m'amusais de le voir essayer de changer ses idées avec une bonne lampée de bière. "Lui doit bien aimer les femmes !" riais-je sous ma cape. Puis j'avisais les quelques poils qui commençaient à pousser sur son menton, et eut un petit soupir d'envie. Peut-être avais-je de curieuses idées pour un elfe, mais j'enviais souvent les jeunes hommes qui commençaient à avoir leur barbe. Peut-être celui-ci se rasait-il déjà ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais je regrettais d'être condamné à être imberbe pour encore une bonne partie de mes jours...Car il devait avoir dans la vingtaine, et si j'avais environ une centaine d'années, j'étais pour mes parents ce qu'il devait être pour les siens: Encore un tout jeune homme ! Si ce n'est que je devais bien avoir vécu déjà le quadruple de son temps de vie...
Je trouvais qu'une jolie petite barbe ne m'irait pas si mal, et je me demandais si on me punissait ainsi de vivre si longtemps, en me faisant attendre autant....

Ma réflexion désormais entièrement tournées vers les injustices de ce monde, et le pourquoi du comment entre les Elfes, les Hommes et les Nains, je ne prêtais plus vraiment attention à l'humain, jusqu'à ce que je perçoive un mouvement dans ma vision périphérique. Le garçon me regardait, à présent. Il avait dû terminer son tour de salle, et je devais l'intriguer, ainsi capuchonné. Mais c'était ça, ou devoir supporter les regards de tous les gens qui n'avaient jamais vu un elfe, chose malheureusement assez commune dans la plupart des petites contrées du Rohan en cette époque. "Bon, on verra bien si je l'enlève. C'est vrai que j'aimerais bien pouvoir profiter de ma journée avec la tête à l'air libre...J'ai remarqué que les jeunes hommes sont souvent plus accommodants que leurs ainés... Peut-être qu'ici, on ne me fermera pas la porte au nez !" pensais-je tristement, avec un coin de l'esprit plein de curiosité envers mon observateur. "D'ailleurs, il ne me quitte pas du regard..." remarquais-je. Je tendis l'oreille pour mieux discerner ce qui se disait à travers le brouhaha ambiant.

"Dis moi ... ami... ... qui se cache sous son manteau comme si la pluie perçait ton toit, qui est-il?" demanda t'il à l'aubergiste. J'eus grand mal à ne pas céder à l'éclat de rire qui tirait pour sortir de ma gorge. La façon dont il s'enquérait de mon identité ne manquait pas d'humour !

-Je ne connais ... les têtes que j'sers ! Je travaille ... ! ... ...mon temps à courir la donzelle !" se moqua Hogar en riant.

"En effet, il doit bien aimer les femmes !" confirmais-je en reconstituant ce que j'avais entendu. Le bruit était vraiment assez fort, et je fus heureux de bénéficier d'une excellente ouïe. Je voyais le jeune homme se questionner, tout en savourant sa bière. Regardant un coup le tenancier, un coup la serveuse, un coup le garçon, je réfléchissais au meilleur moyen d'obtenir des renseignements sans pour autant devoir me découvrir.
J'attendis que la serveuse soit à proximité pour lui faire signe.

-Bonjour Madame, je souhaiterais commander quelque chose à manger. Quel est le plat du jour ?

"Bonjour ! Soupe de légumes, au plat du jour ! Qu'est-ce que vous prendrez à boire ?"

-C'est parfait, merci ! Et...un verre d'hydromel accompagnera parfaitement le tout. Oh, et, attendez, pourriez-vous apporter une chaise supplémentaire, et inviter ce jeune garçon à venir discuter à ma table ? Il m'amuse. Dites-lui que je lui offre le repas, s'il le souhaite. Merci beaucoup !

"Ben ça, pour être un drôle, c'est un drôle celui-là !" fit-elle avec désapprobation, un sourcil levé en signe de dédain. Elle repartit lancer la commande, débarrassant au passage quelques tables dont les occupants avaient vidés les choppes qu'elle venait quasiment de leur apporter.
Hogar commença à s'affairer, et la serveuse monta à l'étage. Elle en redescendit, portant une chaise qu'elle vint apporter à ma table, se faufilant parmi la foule amassée un peu partout dans la pièce. Un soldat la héla, et elle repartit. "Ma foi, le travail ne manque pas ici !" la plaignais-je en la regardant courir d'un coin à l'autre sans un instant de répit. Enfin, je la vis aller vers le garçon, à qui elle dit quelques mots que je ne parvins pas à discerner.
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