Chroniques d'Arda
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 La Caserne

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Roadan
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Roadan
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MessageSujet: La Caserne   La Caserne EmptyMar 23 Fév 2010 - 15:45

[Précèdent topic : A la Taverne]

Cela faisait maintenant une bonne dizaine de minutes que l’escorte de Roadan était en marche, lui-même marchant en tête. La caserne se trouvait au Nord de la ville d’Edoras, tout comme la maison de la famille Meduseld en réalité -sa famille-, et au fur et à mesure de leur progression, l’air se faisait de plus en plus froid. Roadan eut un frisson, il regrettait presque à présent la chaleur abondante de la taverne de Baldred… et il eut bientôt l’impression qu’on lisait dans ses pensées.

" Monseigneur, ne regrettez-vous pas la chaleur de cette auberge ? " lui lança d’un ton moqueur le sergent qui avait perçu le tremblement de Roadan, et qui lui-même grelottait de froid.

" En effet sergent… Nous ne devrions pas être dehors par ce temps glacial, du moins pas en cette heure tardive ! Je comprends la disparition de votre supérieur… " répliqua Roadan, un ton d’ironie dans la voix.

Les soldats eurent un léger rire bientôt masqué par le vent s’engouffrant de plus en plus fort dans les ruelles d’Edoras, surtout au Nord de la ville. Lorsque celui-ci ne se faisait pas entendre, balayant le sol et arrachant la paille des toits, c’était des claquements de métal sur les pavés qui résonnaient d’un bruit sourd dans ces mêmes rues, il valait alors peut-être mieux que ceux-ci soient dissimulés par la forte brise du soir pour ne pas réveiller les habitants. Au détour d’une ruelle peu éclairée, la troupe prit à droite, la caserne n’était plus très loin à présent. En effet quelques secondes plus tard un établissement un peu plus grand que les autres apparut au bout de l’allée, celle-ci étant sans issue. Des lumières brillaient derrière presque chacune des fenêtres du bâtiment, chose étonnement rare à cette heure-ci, la ville s’étant presque entièrement assoupie. Le toit était de chaume, comme toutes les bâtisses typiques du Rohan, et au premier coup d’œil elle ressemblait vaguement au Château d’or de Meduseld, le palais du Roi.


La Caserne Edoras6

Le vent ne soufflait pas dans cette rue, ce qui eut pour effet de ravir tout l’attroupement, glacé par un voyage que l’on ne qualifierait pas de pénible mais qui l’était devenu avec cet air. Au son de l’escorte frappant les pavés de l’allée déserte, la porte d’entrée de la caserne s’ouvrit laissant émerger Alduin, le désormais fidèle ami de Roadan. Alduin était de garde ce soir là, il n’était donc pas étonnant qu’il soit à la caserne en cette heure tardive. Les Gardes Royaux s’arrêtèrent à quelques mètres de l’entrée de la caserne, leur sergent s’avançant encore quelques peu. Roadan se retourna alors pour écouter le sergent qui semblait vouloir lui dire encore quelques mots.

" Monseigneur, faites attention… On parle beaucoup de vous au Château d’or, et pas forcément de la bonne manière… Le Roi Théored vous attend demain à l’aube, ne soyez pas en retard. Pardon encore pour l’escorte et bonne nuitée monsieur ! " dit le sergent qui frissonnait encore et semblait toutefois soucieux.

" Je tâcherai de faire attention sergent, merci ! Bonne nuitée à vous-même. " répliqua le jeune Rohirrim qui ne s’attendait pas à un tel discours de la part d’un Garde Royal.

Les quelques soldats tournèrent alors les talons et disparurent à l’angle de la rue désormais sans vie, Roadan se retourna alors à nouveau vers Alduin qui l’attendait en haut des quelques marches menant à la caserne, qu’il gravit rapidement et sans peine. Il avait revêtu son armure, son épée pendait à son flanc gauche et il mâchait quelque chose dont l’odeur rappelait celle d’un bout de fromage.

" Roadan… Je me suis inquiété pour toi mon ami ! Que… que faisais-tu depuis tout ce temps ? Allons, entrons au chaud, j’vais te montrer une couche tu as l’air fatigué ! " dit Alduin qui était tout de même détendu, mâchant toujours un morceau de fromage.

" Oh tu sais, la bière de Baldred… " répondit Roadan, le sourire aux lèvres.

" Ahah ! Oui je vois p’tit… "

Ils entrèrent alors dans la caserne. L’intérieur était bien plus petit qu’il n’y paraissait à l’extérieur, mais cela était sûrement dû au fait qu’il y avait de nombreuses petites pièces tout autour du bâtiment utilisées comme simples dépôts d’armes, où les soldats pouvaient s’armer si ce n’était pas déjà fait, des salles de stockage en réalité donc non occupées par une présence humaine. Oui, la caserne n’était pas très animée, et seule la grande pièce centrale de la bâtisse abritait les quelques soldats de garde. Roadan suivait Alduin, ils arrivèrent ainsi dans cette grande salle où deux autres soldats dormaient, affalés sur des chaises collées au mur, ronflant tout deux plus fort l’un que l’autre. A la vue de ces soldats de « garde », Alduin se retourna vers Roadan en souriant et celui-ci comprit très bien la raison de ce sourire. Cependant ils ne s’arrêtèrent pas et Alduin se dirigea vers une porte au fond de la pièce, prenant un chandelier posé sur un meuble au passage. Il ouvrit la porte et une petite pièce se déroba derrière celle-ci, elle était plutôt vide en fait, un lit poussiéreux était disposé dans un coin et une table était collée au mur opposé. Alduin posa le chandelier et chuchota quelques mots avant de se retirer.

" Repose-toi, tu as l’air abattu ! Je viendrai te quérir demain avant que tu n’ailles parler au Roi, à demain mon ami. "

" A demain… " furent les seuls mots qui réussirent à sortir de la bouche de Roadan, la fatigue s’emparant de plus en plus de lui. Bientôt il enleva sa cape, ses bottes et détacha son couteau, puis éteignit le chandelier avant de s’allonger paisiblement dans la pénombre de la pièce. Il s’endormit presque aussitôt...
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Sefir
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MessageSujet: Re: La Caserne   La Caserne EmptyMar 23 Fév 2010 - 21:43

Le sommeil dans lequel sombra Roadan n'était pas de ceux qui vous permettent de passer la nuit en un éclair, non. Après s'être endormi bien vite, il se retrouva dans la taverne de Baldred, sauf que celle-ci ne conservait aucune trace de la rixe qui venait d'y avoir eut lieu. Plusieurs personnes s'y trouvaient: il reconnu le vieil Alduin, aux côtés de Kylian. Tout deux étaient assis à une table, en compagnie d'une personne enveloppée de noir, avec deux gigantesques ailes de corbeaux. Baldred se tenait comme à son habitude derrière le comptoir, nettoyant ses chopes et servant les commandes. Il reconnu également plusieurs soldats de Rohan, dont le sergent qui l'avait escorté jusqu'à la caserne.
Une des serveuses s'avança vers lui, le sourire aux lèvres.

"Bienvenue Roadan... Tu es attendu... L'homme là-bas, à la table près du comptoir..."

Roadan se dirigea ainsi vers cette personne. Il s'agissait d'un vieillard à l'apparence d'un homme sage et juste. Il était assit en compagnie d'un autre homme, qui se tenait encapuchonné. Le vieil homme invita le guerrier à s'asseoir, lui présentant une pinte de la meilleure bière du tavernier, avant de prendre la parole.

"Roadan, je ne vais pas te cacher que tu rêves... Je sais que ça va être pour toi difficile de le croire, mais ce rêve n'est pas le fruit de ton seul esprit. C'est moi qui te l'ai envoyé, et moi qui en ce moment même le contrôle encore. Les autres personnes que tu vois dans cette taverne partagent ce rêve, encore que tous ne le voient pas de la même façon..."
"Moi aussi ça m'a paru difficile à avaler, Roadan, pourtant, cet homme m'est apparu hier dans un autre rêve, et tout se passe en ce moment comme il me l'avait dit..."
enchaîna l'autre d'une voix familière.
"Roadan, je suis un des êtres qui savent mais ne peuvent. Je suis envoyé par les Valars. Un grand péril menace ce monde... Initié par Morgoth. Il a, par de sombres moyens, empêché les Morts de rejoindre les Rivages Éternels, les condamnant à revenir hanter cette terre. Dans le même temps, il a fournit les armes pour les vaincre. En se faisant passer pour ce qu'il n'est pas, il a poussé un grand forgeron Nain à forger Neuf Lames. Ces lames pouvaient vaincre les Morts, mais corrompent également leurs porteurs..."

Le vieillard fit une pause, savourant une gorgée de la bière de Baldred, avant de continuer son exposé.

"Il ne veut pas d'un monde mort... Il veut d'un monde vivant, d'un monde qui puisse se gangrener mais survivre. Il veut pouvoir régner. Et pour cela, il lui faut faire appel à sa plus terrible armée. Elle fut enfermée sous terre en des temps immémoriaux, mais elle n'est pas morte..."
"Il y a d'autres gens comme toi sur terre, Roadan... Mon frère."
dit alors l'inconnu en dévoilant son visage, révélant les traits vieillis mais forts du frère du Rohirim.
"Oui... Tu ne seras pas seul, Roadan. Demain, le Régent de Rohan, Theored, te convoquera, afin que tu mènes la chasse contre ton propre frère."
"Ce que je suis prêt à accepter."
"Il te laissera prendre tes hommes, mais ça ne suffira pas. Il te faudra convaincre plusieurs autres combattants. Le sergent qui t'as mené jusqu'ici est un bon soldat, et il est pur de coeur. Il se nomme Baldr. Dis lui qu'Eothain est vivant, et qu'il commande un escadron de cavalerie du Harad sous le nom de Hakim, et il te suivra. Alduin te suivra sans poser de questions, et Kylian sera mandaté pour porter un message à Minas Tirith. Il ira avec toi au moins jusque là... Seulement, il te faudra alors faire un choix, car Alduin et Kylian marcheront avec leur mort. Je ne peux prédire lequel elle choisira."
"Pour ce qui est du trajet, ne t'en fais pas... Tu n'auras qu'à me suivre, frérot. Je te mènerai jusqu'à ton but... Ensuite, je ne sais pas ce que je ferai, j'aviserai."
"Tu peux croire à nos paroles, et en te réveillant savoir quoi faire, ou refuser d'y croire et voir ton pays brûler, ton seigneur mourir à la bataille et ta famille réduite en esclavage. Choisis de croire ou non en ce rêve à ton réveil, Roadan, mais choisis vite..."


Ce fut les dernières paroles que Roadan entendit avant que sa vision du rêve ne se trouble, et qu'un vaillant "Cocorico" lancé par un coq non-loin ne le réveille après une nuit somme toute réparatrice...
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MessageSujet: Re: La Caserne   La Caserne EmptySam 6 Mar 2010 - 12:27

* Oh... Qu’est-ce qu’il est bruyant ce coq... * fut la première pensée qui vint à Roadan alors qu’il émergeait tantôt.

La pièce était encore sombre à cette heure ci du matin, les premiers rayons de soleil faisant tout juste leur apparition. Justement, l’épais volet qui était fermé sur la petite fenêtre encastrée dans le mur opposé à Roadan ne recouvrait pas toute la surface disponible de l’encadrement, laissant filer à travers la chambre quelques légers rayons de lumière. Malgré que la pièce fût particulièrement laide, cette lumière était belle à voir et le Rohirrim ne fut pas déçu par la première vision de son réveil... Cependant un souvenir lui revint bien vite, celui de la taverne de Baldred, mais ce souvenir n’était pas celui de la bagarre entre soldats de la veille. Non, la taverne était bien là, identique à elle-même, mais... il revoyait un vieil homme à l’apparence d’un homme bon et sage... puis un autre homme encapuchonné, et enfin leurs voix résonnèrent de nouveau dans la tête de Roadan comme l’écho d’un cri à travers la montagne. Il se souvint à présent de l’objet de leur discussion.

* Ce n’est pas possible... Je... non... Suis-je fou ? Je ne peux le croire... * cogitait-il à la pensée même de cet étrange rêve.

Le Rohirrim voyait à présent l’homme encapuchonné, ses paroles revinrent alors à son esprit «...comme toi sur terre, Roadan... Mon frère... », il ne savait plus quoi penser. Etait-il possible que son frère ait pu lui parler dans ce rêve ? Et ce vieil homme, était-il vraiment envoyé par les Valar ? L’esprit de Roadan semblait maintenant étrangement tourmenté, il ne distinguait plus vraiment le vrai du faux après ce curieux rêve - si l’on peut appeler cela un rêve.

* Humm... Les Valar ? Pour moi ce ne sont que des contes et légendes pour enfants... * réfléchissait-il, partagé entre la joie et l’enthousiasme d’une belle journée qui s’annonçait, et ses tourments liés à cette nouvelle quête. Le moment était-il enfin venu pour lui de montrer ce dont il était capable ? Il n’avait jamais rien fait de sa vie, et ces deux derniers jours avaient été riches en action comme en émotion. Malgré tout, les interrogations se suivaient et ne se ressemblaient pas dans l’esprit du jeune Cavalier apparemment marqué par cette rêverie. Et bientôt les répercussions de ce rêve commencèrent à se manifester, si bien que Roadan eut un sursaut dans sa couche. En effet il venait de voir un homme caché sous une longue cape sombre de voyage, la capuche simplement rabattue sur son visage, Roadan s’approchait de lui son cœur battant de plus en plus fort à l’approche de la silhouette... Soudain l’homme dissimulé se retourna vivement, dévoilant son visage d’un geste et laissant découvrir des yeux d’un perçant capable de transpercer les armures les plus redoutables. Des yeux froids, d’un bleu azur comme le ciel, remplis de malice et de fourberie, le genre d’yeux à la forte capacité de déstabilisation. Mais ce qui inquiétait le plus Roadan, c’était le possesseur de ces yeux pénétrant au plus profond de votre âme d’un seul regard, Maerost, son frère. Des paroles revinrent alors à son esprit...

" Tu ne seras pas seul, Roadan… le Régent de Rohan… te convoquera, afin que tu mènes la chasse contre ton propre frère... " avait lancé le vieil homme.
" Ce que je suis prêt à accepter... " était la réponse que Maerost avait donnée, une réplique assez étonnante en réalité car quel genre d’individu accepterait qu’on lui fasse la chasse ?

Incontestablement l’esprit du jeune Rohirrim était bouleversé, que croire ? Pour le moment il se refusait à présumer que ce rêve lui avait véritablement été envoyé par les Valar, il avait toujours été un peu terre-à-terre, chose bien commune chez le peuple des dresseurs de chevaux qui se refusait bien souvent à croire à une quelconque magie sur cette Terre du Milieu. Roadan se leva très rapidement, enfilant les bottes qu’il avait quittées la veille, attachant son coutelas à sa taille et liant sa cape autour de son cou avec une broche à tête de cheval. Il était fin prêt pour aller rendre visite à Theored, le Régent du Rohan. Cependant quelque chose d’autre que ce fameux rêve le tracassait, c’était Alduin, son désormais fidèle ami qui lui avait exprimé la veille qu’il viendrait le quérir pour aller au Palais d’Or, et qui n’avait pour l’instant manifesté aucun signe de vie. Le Rohirrim poussa donc la porte de la miteuse chambre qui après tout n’était pas si inconfortable que cela, en effet la nuit avait été plutôt réparatrice et le matelas plutôt bon. Roadan se retrouvait à présent dans la grande salle de garde qu’il connaissait bien pour y avoir officié quelques fois. La pièce n’était pas plus remplie que la veille, un des deux soldats qui somnolaient hier lors de son arrivée était en train de couper un morceau de jambon sec lorsqu’il le vit arriver, probablement afin d’en déguster la merveilleuse saveur ; l’autre avait disparu.

" Bien le bonjour, frère d’arme, lui lança ainsi le soldat qui avait réussi à arracher un morceau de la pièce de viande, la nuitée fut-elle bonne ? "

" Bonjour soldat, oui elle fut... enrichissante et... étonnante, mais bonne. J’ai crut voir que la votre semblait bien engagée hier soir. "
répondit Roadan, un sourire apparaissant sur son visage.

Le soldat eut un rire alors qu’il mâchait le morceau de chair sèche, s’empressant de riposter avec un grand sourire.

" Oh oui, mais vous savez sergent il y a des soirs où même les jeux et les victuailles ne suffisent pas à me maintenir éveillé… Je suppose que vous cherchez Alduin, n’est-ce pas ? "

" En effet. Il m’avait promit d’être là pour m’accompagner, et désormais je devrai me présenter seul au Palais d’Or mais cela ne fait rien. Bonne journée soldat, que les... euh... les Valar vous protègent. " rétorqua Roadan qui fut troublé par le mot « Valar » après l’évènement de cette nuit, mais après tout cette expression était assez courante en Terre du Milieu.

" De même monsieur. "

Roadan s’avança donc à travers plusieurs pièces, se dirigeant vers la porte d’entrée de la caserne d’un pas plutôt incertain, car en réalité il n’avait aucune envie d’aller rendre visite au Régent, de plus pour s’expliquer sur le fond de ses pensées... La porte n’était plus qu’à quelques mètres quand elle s’ouvrit avec force, tapant dans un bruit de fracas sur le mur qui la bordait. Alduin était là, dans l’encadrement de la porte, épuisé et ruisselant, et tenait dans ses mains une armure de cuir, une épée et d’autres éléments comme des canons d’avant-bras ou des épaulières. Il s’avança vers Roadan qui avait été abasourdi par le claquement de porte.

" Ah... Roadan... s’essoufflait-il, j’ai bien cru que... tu étais déjà parti... Tiens... c’est ton armure ! "

Il tendit le tout au jeune Rohirrim de plus en plus étourdi par ce qu’il se passait.

" Mais Alduin, que vais-je faire en armure chez le Régent ? "

" C’est une marque de... de politesse, Roadan. Fais moi confiance... enfile la ! Ensuite... nous partirons. " s’empressa de répondre le vieux soldat, apparemment pressé.

Roadan ne répondit pas et s’exécuta dans l’instant bien qu’il ne comprit pas vraiment ce que pouvait avoir de poli une armure aux yeux du Régent, surtout une armure d’aussi simple facture que la sienne. Une fois qu’il fut habillé, les deux hommes sortirent de la caserne, Alduin marchant devant d’un pas urgent et Roadan le suivant d’un même pas afin de ne pas s’égarer. Ils sortirent de la grande allée menant à la caserne, prenant à droite et se dirigeant vers les hauteurs de la capitale, le long d’une rue très escarpée.


[Suite au Palais d'Or]
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Istar

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MessageSujet: Re: La Caserne   La Caserne EmptySam 24 Juil 2010 - 19:13

[Dernier topique : Obscures ruelles]

[MJ]


Assis sur les marches de l'escalier de pierre menant à la Caserne, Alduin fumait la pipe. Bien qu'il paraissait alors tout à fait tranquille, il attendait avec anxiété de voir arriver son ami proche Roadan qu'il savait cherché par le soldat Baldr. Et Alduin n'était pas le seul à l'attendre, d'où la nervosité que ce dernier ressentait... Tirant avec brutalité et précipitation sur sa pipe, il ne savourait rien du tabac s'y trouvant. Son humeur n'allait qu'en s'empirant à mesure que les secondes et minutes passaient sans que Roadan ne soit visible depuis sa position... Jusqu'à ce qu'enfin il se trouva à moitié libéré de ce fardeau et il aperçut Baldr approcher de la Caserne. Mais il était seul... Où était Roadan ?
Le soldat ne l'avait-il pas trouvé ? Pas assez cherché ? Quand bien même Baldr était un guerrier aguerri, Alduin n'avait pas l'esprit assez clair pour se le rappeler alors et doutait que sa recherche du Sergent ne fusse assez approfondie. Une seconde fois pourtant il fut contredit par son sens de la vue et il aperçut enfin Roadan quelques petits mètres derrière Baldr, accompagné cependant d'une femme qui lui était inconnu. Le vieil homme n'y accorda pas pour l'instant d'importance ni d'attention et regarda l'étrange escorte se diriger vers la Caserne.

« Eh bien Alduin, tu t'es fait piqué le postérieur ou quoi ? »

Alduin jeta un regard incrédule à Baldr qui venait de l'interpeller ainsi, ne réalisant pas immédiatement qu'il s'était levé brutalement à l'approche de Roadan. Il ne lâcha pourtant aucune parole à l'intéressé mais s'empressa de faire quelques pas pour s'approcher du Sergent.

« Roadan ! Roadan... »

Dit-il dans un souffle qui le faisait passer pour essoufflé d'avoir avancé de deux mètres à vive allure... En vérité, Alduin s'avérait uniquement nerveux et cela lui jouait bien des tours sur sa santé depuis quelques années... La vieillesse approchait à grands pas, la mort aussi...

« C'est qui celui-là ? fit Laïla devant cette vision quelque peu apitoyante d'Alduin et elle jeta un regard perplexe à Baldr, voyant que Roadan semblait vouloir écouter le vieil homme. Baldr, pourtant, ne se contenta que de hausser les épaules en affichant un sourire aussi discret que bref.

- Roadan, écoutes. Tu dois te dépêcher. Il y a... »

Mais il s'interrompit soudainement en entendant des bruits métalliques venir de l'intérieur de la Caserne dont les portes étaient grandes ouvertes. Ces bruits de pas, car c'en était, signalaient l'arrivée d'une personne au milieu même de l'endroit où Alduin tentait tant bien que mal d'avertir Roadan. Ce qui ne pouvait guère en être autrement puisqu'ils se trouvaient sur les marches d'entrée et sortie de l'imposant édifice... Un homme se détacha effectivement de la pénombre, marchant d'une allure sèche droit vers eux. Le Commandant des forces armées du Rohan...

« Sergent. Nous partons. Regroupez vos hommes. »

L'homme en question ne jeta qu'un bref regard vers Laïla sans laisser paraître la moindre réaction sur son visage. Kylian continua sa marche et disparut de leur vue, se dirigeant droit vers les Portes de la ville.

« Il estime que nous sommes déjà en retard, Roadan... Il a, selon ses propres mots, un message à transmettre à l'Intendant Denethor et pas une seule seconde à perdre... »

Et Laïla soupira.


[Suite pour Kylian dans l'Étrange Demeure d'une vieille dame]
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MessageSujet: Re: La Caserne   La Caserne EmptyMar 27 Juil 2010 - 17:57

Un sentiment d’inquiétude s’était emparé de Roadan lors de son arrivée à la Caserne en compagnie de Laïla. En effet, du bout de la grande rue Alduin avait paru serein, mais plus le Sergent s’était approché et plus la mine joyeuse de son vieil ami s’était déconfite. Le jeune homme du Rohan comprit très vite que le départ de leur compagnie était imminent, il n’y avait plus de temps à perdre, surtout avec Kylian -le commandant de l’armée du Rohan et fidèle bras droit du Régent Theored- qui allait les accompagner. Du moins il les suivait jusqu’à la Cité Blanche, Minas Tirith, la suite était beaucoup plus obscure. A l’idée de ce périple, une chose revint à l’esprit de Roadan qu’Alduin ne manqua pas de remarquer...

* Nom d’Valar ! Mes parents vont sûrement s’inquiéter... Je voulais les voir hier avant mon départ... *


Alduin décela les pensées de Roadan, sans même que ce dernier n’ai prononcé le moindre mot. Une forte amitié entre deux êtres a aussi cet avantage.

« - Mon ami, je l’ai fait pour toi. De toute manière je sais très bien que tu n’es pas des plus doués dans ce qui est d’annoncer les choses aux gens... Hier, je me suis rendu dans la chaleureuse demeure de tes parents, nous avons discutaillé autour d’une bonne cocotte grillée et d’un vin du pays. Evidemment je leur ai fait part de notre future escapade à travers la Terre du Milieu, chose que ta mère n’a pas pu supporter. Ilan, ton père, est cependant extrêmement fier de toi. Il m’a demandé de te remettre ceci... raconta Alduin qui semblait aussi ému que la mère de Roadan avait pu l’être la veille, se retournant vers le sac qui était posé derrière lui.

- Il est... fier ? Ouah. » s’exclama Roadan qui ne s’attendait pas vraiment à ce genre de récit.

Laïla buvait les paroles d’Alduin et de Roadan, ne prononçant pas le moindre mot. Elle savait se faire oublier.

En vérité Ilan Meduseld, le plus respectable des forgerons d’Edoras et père de Roadan, avait décidé d’honorer son deuxième fils par ce qu’il pouvait lui offrir de mieux -hormis son amour-, une de ses lames. Mais pas n’importe quelle lame, la plus précieuse de ses armes, une de celles dont on ne parle que dans les légendes, une lame elfique. De son nom, Gailuin, qui signifie l’« Ardente lumière bleue » fut forgée une quarantaine d’années auparavant par Meduseld et une de ses connaissances naine alors que le forgeron d’Edoras parcourait la Terre du Milieu, une période de sa vie que nul ne semble connaître... pas même sa propre famille.

Alduin fouilla quelques secondes dans son gros sac de voyage pour en sortir un objet long et sombre, qu’il cachait comme s’il ne voulait pas attirer les regards indiscrets. L’épée était soigneusement enroulée dans un tissu noir et Roadan ne comprenait pas encore ce qu’Alduin y cachait, mais il ne tarda pas à le découvrir... Le vieux soldat se retourna vers son acolyte, s’agenouilla afin de poser le métal sur son genou et ainsi découvrir l’objet de sa protection, il se releva pour approcher la chose de son désormais nouveau propriétaire.

« - Roadan, voici Gailuin ! L’Ardente lumière bleue.

- Cela ne se peut... Il n’a jamais voulu... Je...

- Écoute mon ami, il te sent prêt. Ton père sait que cette tâche ne sera pas simple, c’est juste sa manière à lui de te protéger. Ilan veut que tu saches que son souhait le plus cher est de te voir revenir, Roadan, cette lame ne lui importe guère... alors accepte ce noble présent.

- Merci... »
fut le seul mot que Roadan réussit à souffler aux oreilles d’Alduin.

Le regard du Sergent se posa alors sur l’objet qu’Alduin lui tendait, posé sur la paume de ses mains, telle une offrande à un Dieu. Il était captivé, un peu comme si la chose l’appelait et désirait être possédée par Roadan. A première vue l’épée n’avait rien de Rohirrim... Le fourreau était d’un gris obscur aux finitions d’or, mais très sobre. Le jeune cavalier saisit délicatement bien que fermement le pommeau de sa nouvelle arme, une étrange sensation parcouru alors son corps, comme si un lien s’était établi entre l’arme et son maître. D’un mouvement il la dégaina de toute sa longueur -elle dépassait bien le mètre quinze et ainsi toute les épées du Rohan, sauf peut-être la lame rouge de Theored. Alduin, Roadan et Laïla découvrirent une lame à double tranchant d’un bleu pâle, d’où son nom sindarin de lumière bleue. Le pommeau d’or et d’argent était quant à lui absolument superbe, il formait un T comme les armes typiquement Numénoriennes, et sa plus grosse extrémité représentait la tête d’un dragon ouvrant la gueule -un peu comme s’il allait cracher du feu-. Roadan était maintenant complètement obnubilé par cette somptueuse et probablement redoutable arme de guerre. Malgré tout, il la rangea soigneusement et remplaça la vieille épée qu’il avait à la ceinture par Gailuin.

« - Ah, ça c’est de l’épée mon choux, lança tendrement Laïla à l’égard de Roadan, ce qui lui valut en échange un large sourire.

Roadan s'était retourné brusquement vers Laïla et comprit très vite qu'il n'avait pas fait les présentations...

- Alduin voici Laïla, elle va nous accompagner dans notre voyage pour le moment. Laïla, je te présente Alduin, mon plus vieil ami et bien entendu fidèle serviteur ! avait répondu Roadan, terminant sur une pointe d’ironie qu’Alduin détestait au plus haut point.

- Namého, je suis l’esclave de personne moi ! Et puis, il n’y a pas de place pour les femmes sur cette virée, elles n’apportent que des ennuis de toute façon... Tu le sais bien Roadan...

- Macho...
avait soufflé Laïla, alors que Roadan lui coupait la parole pour ne pas envenimer les choses.

- Alduin, je sais ce que je fais, elle peut nous être utile. Fais-moi confiance, s’il te plait.

- C’est toi le chef ! »


Si le vieil Alduin n’appréciait pas qu’on le qualifie de « serviteur », il en avait tous les semblants. Dévoué au Riddermark, et surtout à Roadan, il avait sellé deux montures prêtes à partir et accroché à chaque étalon un sac rempli de vivres pour le voyage vers Minas Tirith. Roadan y attacha aussi l’épée courte que l’armée du Rohan lui avait fournie, elle pouvait tout de même être utile.

Puis, après avoir échangé deux ou trois autres mots quelque peu inutiles, ils chevauchèrent leurs montures respectives, Laïla enjambant la même que Roadan et se dirigèrent vers les portes d’Edoras pour y rejoindre Kylian.

« - Alduin, où sont les autres ?

-Ils sont déjà aux portes, Roadan, tu es toujours le dernier ! »


Les deux compères rirent ensemble.

Il n’y avait aucune pointe de méchanceté dans les propos d’Alduin, il avait seulement répliqué au pic que Roadan lui avait décoché un peu plus tôt.

[Suite aux Portes d'Edoras]
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